Archives quotidiennes : 16 août 2011

OTAN

 par André Lefebvre

Après vous avoir présenté l’ONU la semaine dernière, je vais maintenant me pencher sur l’OTAN. On verra que son rôle de « protecteur » est devenu « politique », assez rapidement.

Oui, oui, je sais, il y a plein de bibliothèques québécoises qui traitent sur le sujet et on peut se procurer ces livres GRATUITEMENT. Mais combien d’entre nous s’y rendent pour faire des « recherches » soit sur l’ONU ou sur l’OTAN? Sûrement moins que ceux qui lisent « Les 7 du Québec » et « centpapiers.com ».

Oui, oui, je sais, je n’ai fait que glaner mes informations sur internet et principalement sur WIKI; mais, encore une fois, combien d’entre nous lisent les articles traitant  des actions actuelles de l’OTAN ou de l’ONU et se rendent, ensuite, sur les sites qui donne l’information de l’origine de ces organismes?

Sûrement moins de personnes que le nombre qui lisent les articles.  Voilà donc pourquoi je me donne cette peine. Reconnaissez que c’est gratuit, ça aussi.

Quoi qu’on en dise, la majorité des gens se rappellent des « faits historiques » qui datent de moins de deux ans ou trois ans. Tandis que ceux qui « provoquent » et « manipulent » les évènements de l’histoire, les planifient 25 ans à l’avance. Il me semble donc indispensable de faire des « retours en arrières », de temps à autre, pour comprendre vers quoi on nous dirige.

Pour ceux qui disent se « rappeler » d’anciens évènements « historiques », ils s’en souviennent simplement parce que ceux-ci appuient leur propre opinion actuelle. Ils oublient facilement ce qui ne concorde pas.

Il devient évident que pour « saisir » la planification des « dirigeants » de l’histoire, au lieu de se bercer dans nos « politiques internationales » individuelles, il faut considérer les résultats obtenus. Et la seule façon d’y parvenir, est de mettre sur papier les « faits » officiels de l’histoire chronologiquement. Ce qui nous donne une image « objective » de cette planification qui avait été établie. Suite à cela on peut y appliquer un « raisonnement » valable. Quel qu’en soit le résultat, ce sera toujours un « raisonnement objectif ».

Personnellement, je constate simplement l’existence de ces organismes et j’essaie d’en découvrir la raison d’être pour la comparer aux activités actuelles. Je ne pourrai certainement pas m’empêcher de faire quelques commentaires « rosés »; mais qu’à cela ne tienne, si vous n’aimez pas, vous sautez les « entre parenthèse de couleur rosée » (Mais j’y pense : cette fois-ci, ils seront bleus).

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le 24 octobre 1945 La ratification définitive de la Charte des Nations unies est promulguée. C’est cette charte qui définira les buts et les principes de l’ONU.

le 24 novembre 1945. Création officielle de l’Organisation des Nations unies (ONU).

12 février 1948. C’est le Coup de Prague; qui est la prise du pouvoir de la Tchécoslovaquie par le parti communiste avec le soutien de l’Union Soviétique.

le 17 mars 1948 se conclue l’alliance militaire du traité de Bruxelles entre la France, le Royaume-Uni, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg. Les alliés européens souhaitent l’aide des États-Unis pour assurer efficacement leur défense.

Le traité donne naissance à une union occidentale, qui préfigure l’Union de l’Europe occidentale (qui fut dissoute en juin 2011).  La première fonction de cette alliance était de montrer aux États-Unis la volonté européenne de réagir face à la pénétration soviétique en Europe orientale. En apportant ainsi la preuve de leur détermination à œuvrer ensemble, les puissances signataires du Traité de Bruxelles ont contribué à vaincre la réticence des États-Unis à participer à l’édification de la sécurité européenne. Dans les faits, toutes les actions de défense qui ont suivi, furent chapeautées par l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Alliance Atlantique, c’est-à-dire : l’OTAN). Il est à noter que toute alliance militaire des États-Unis, en temps de paix, est défendue par la constitution américaine.

Le 11 juin 1948 (on envoie promener les 56 pères de la Constitution et…) le sénateur Vandenberg fait voter la résolution 239 pour établir l’alliance.

Le 18 juin 1948, le Conseil de sécurité américain adoptait la résolution NSC 10/2, chargeant l’Office of Special Projects d’établir un programme d’action clandestin. La CIA met en place des réseaux de résistance bien armés et bien organisés. L’alliance des USA devient constitutionnelle, à la condition d’être conforme à la Charte des Nations unies. Le sénat préserve le choix du Congrès américain de faire ou non la guerre.

le 4 avril 1949 naît l’OTAN (l’Alliance Atlantique) suite à des négociations des cinq pays européens signataires du traité de Bruxelles (BelgiqueFranceLuxembourgPays-Bas et Royaume-Uni) avec les États-Unis, le Canada et cinq autres pays d’Europe occidentale invités à participer (DanemarkItalieIslandeNorvège et Portugal). Son but : Assurer la sécurité de l’Occident au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, en prévenant d’éventuels soubresauts d’impérialisme allemand et en luttant contre les ambitions de conquête de l’Union Soviétique appuyée par ses satellites (militairement organisé dans le cadre du Pacte de Varsovie).

Après l’implosion de l’URSS, l’organisation s’est vue confrontée à de nouvelles menaces, notamment les revendications nationalistes dans l’ancien bloc communiste et l’essor du terrorisme international (L’auteur, ici, donne une justification à la continuation de l’existence de l’ONU. Mais cette justification est venue beaucoup plus tard que 1991).

L’OTAN semble être née d’abord d’une incapacité de l’ONU à assurer la paix mondiale, bloquée par les multiples vétos soviétiques (C’est-à-dire : bloquée démocratiquement selon les règles établies). Avec ce traité, les Américains rompent avec leur tradition d’isolement et entrent dans une alliance permanente avec le continent européen. Les Européens ont tout fait pour amener les Américains à participer à leur défense

L’OTAN veut une paix active, il encourage la coopération de ses membres dans tous les domaines, économique, social, culturel et pas seulement militaire (Ce qui implique un incursion dans le « Politique »). Les Soviétiques s’opposent au traité, l’accusant d’être un instrument de « l’impérialisme américain » (que l’Europe avait demandé avec insistance et que les USA refusaient).

Le traité va finalement être l’élément qui va réellement souder le bloc occidental derrière les États-Unis, installant peu à peu une certaine hégémonie américaine (et prévisible). Les États-Unis ont déployé de nombreuses forces terrestres en Europe pendant toute la durée de la Guerre froide. Dès septembre 1954, le Pentagone stocke des armes nucléaires au Royaume-Uni, et au début des années 1960, on trouvait des charges nucléaires américaines dans sept pays membres européens de l’OTAN – en Allemagne, en Belgique, en Grèce, en Italie, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni, en Turquie. La France, quant à elle, en avait accueilli plusieurs sur son territoire jusqu’en 1959.

En 1958, la France abrite 100 000 Américains, soldats et civils. Les régions « occupées » vivent à l’heure américaine et adoptent les produits américains (films, boissons, nourriture, vêtements, musique) (On doit également comprendre que l’économie locale bat son plein). Cependant, cette présence américaine engendre un mouvement d’antiaméricanisme à partir de 58 (difficile à comprendre si ce n’est qu’à cause de la « caractéristique » américaine de se « croire » important. Il est évident que ces mêmes deux « croyances, de part et d’autre, crée des étincelles) « Les libérateurs » de juin 1944, (suppliés de venir jusqu’en 1949) sont remplacés par « les impérialistes » dans l’esprit européen. Le parti communiste menace de faire basculer la France dans le camp soviétique et s’oppose ouvertement aux États-Unis (On perçoit, ici, facilement la « source » du qualificatif « d’impérialisme » américain).

Après le retour au pouvoir de Charles de Gaulle, à la faveur de la crise de mai 1958 (Un ultimatum expirant le 29 mai est adressé à Paris. Une partie de l’armée en Algérie prépare secrètement – en liaison avec les gaullistes – un débarquement sur Paris : c’est l’opération dite « Résurrection ».), une crise s’ouvre entre la France et les États-Unis et le Royaume-Uni au sujet de l’OTAN, qui culmine en 1966 avec l’annonce du retrait de la France du commandement intégré de l’OTAN. La France souhaite disposer de l’arme nucléaire pour ne pas être dépendante des États-Unis. Cette volonté d’autonomie n’ira cependant jamais jusqu’à la rupture et, lors de moments de tensions, comme le blocus de Berlin ou de la crise des missiles de Cuba, la France réaffirmera sans ambigüité son alignement stratégique dans le bloc occidental.

Le président Charles de Gaulle, bien qu’il ait un temps refusé la décolonisation française en Indochine, condamne l’aide militaire apportée par les États-Unis d’Amérique à la République du Viêt Nam,  ainsi que l’attaque israélienne lors de la guerre des six jours.

Le 11 mars 1959, la France retire sa flotte méditerranéenne du commandement de l’OTAN.

En juin 1959, de Gaulle s’oppose à l’installation d’armes nucléaires étrangères sur le territoire français. Le Pentagone retire alors hors de France 200 avions militaires, et commence progressivement à se retirer de la dizaine de bases aériennes américaines présentes en France depuis 1950, retrait achevé en 1967.

En janvier 1961 Kennedy devient président des USA. La politique de Kennedy, appelée « Nouvelle Frontière », prévoit la détente envers l’URSS, l’envoi d’un homme sur la Lune, l’égalité des Noirs et des Blancs, la relance de l’économie, la lutte contre la pègre et l’arrêt de l’expansion communiste dans le monde.

Du 16 au18 avril 1961 : le gouvernement Kennedy tente d’appliquer un plan initialement préparé par Dwight Eisenhower, pour renverser Fidel Castro, président cubain communiste.  C’est un échec de la CIA qui est connu sous le nom de « l’invasion de la baie des Cochons ». En moins de deux jours, Kennedy refusant tout appui aérien pour ne pas tuer des civils, le gouvernement castriste tue ou fait prisonnier les exilés et Kennedy doit négocier leur libération (Aujourd’hui, les appuis aériens sont une vogue).

En 1962 De Gaulle retire la flotte atlantique et celle de la Manche du commandement de l’OTAN.

En 1963, le 11 juin : Kennedy prononce un discours sur les droits civiques : « Nous sommes, à la fois en tant que pays et en tant que peuple, face à une crise des valeurs morales » (On doit dire qu’il ne se trompait pas).

Octobre : Kennedy envisage un désengagement des conseillers militaires américains au Viêt Nam et un accroissement de l’aide pour l’entraînement des forces sud-vietnamiennes (C’est à se demander comment parvenir à faire les deux conjointement?).

12 novembre : Il prononce un discours à l’université de Colombia, qui mentionne un « complot pour anéantir la liberté des Américains ».

21 novembre : Il prépare sa politique de « lutte contre la pauvreté » pour son programme d’action à mettre en œuvre en 1964.

En novembre 1963 Kennedy est assassiné à Dallas Texas.

« Cette intégration « hors sujet » de Kennedy est simplement pour démontrer que l’assassinat de Kennedy visait à permettre de diminuer « la liberté des américains » et d’empêcher « l’élimination de la pauvreté ». Ce qui est aujourd’hui « un fait » accompli et par conséquent très évident dans ce « retour en arrière ». Par contre, la suppression des libertés s’est étendue à tout le monde occidental; quant à la pauvreté…

En septembre 1965, de Gaulle annonce, lors d’une conférence de presse, le retrait du commandement intégré de l’OTAN au plus tard pour 1969. C’est chose faite en mars 1966, toutes les troupes étrangères étant poussées à quitter la France.

En 1968, profitant des évènements en France qui affaiblissent le Général De Gaulle, les États-Unis réussissent à diviser les pays européens et à leur faire accepter de ne plus être obligé à garantir le dollar contre de l’or. Sans plus aucune contrepartie à l’émission de monnaie, les États-Unis se retrouvent avec une ligne de crédit illimitée aux frais du reste du monde. Disposant de militaires armés dans toutes l’Europe, la seule alternative, laissée par les États-Unis, est d’acheter la dette américaine, creusant encore plus de déficit américain et repoussant encore plus l’éventualité d’un remboursement. Cette politique contre laquelle a lutté le Général prendra pour nom « Benign neglect » (« négligence bénigne ») car pour les États-Unis, la dette n’est plus un problème américain, mais elle devient celui de ceux qui ne seront jamais remboursés, qui n’ont pas les moyens militaires de faire valoir leurs intérêts.

Le départ de De Gaulle, en 1969, ramène une relative détente entre les deux nations. Dès 1970, Georges Pompidou rééquilibre les relations avec Richard Nixon en effectuant une politique de rapprochement avec les États-Unis. Il est aidé par le francophile secrétaire d’état américain Henry Kissinger. Nixon contourne même les lois de son pays afin de fournir à la France des super ordinateurs essentiels pour la recherche, notamment dans le domaine nucléaire. Le président fait ensuite modifier la loi et entame alors des relations officielles d’échanges d’informations dans les domaines très sensibles du nucléaire.

En 1974 l’entreprise américaine Westinghouse cède sa licence concernant les réacteurs à eau pressurisée à l’entreprise française FRAMATOME. L’OTAN reconnaît, par la déclaration d’Ottawa (1974) que les dissuasions françaises et britanniques renforçaient la dissuasion globale de l’Alliance.

Dans les années 1980, alors que Reagan est au pouvoir, il enclenche une politique offensive envers l’URSS (« America is back! » (Yippee ya ya youp et youppy yé!!!). La décision de mise en place des missiles MGM-31 Pershing et BGM-109G Gryphon pour contrer les SS-20 soviétiques conduit à la « crise des euromissiles », dont sort victorieux le bloc de l’Ouest avec le retrait multilatéral de ce type de matériel d’Europe.

Sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing, les relations bilatérales sont meilleures grâce à une légère détente du conflit Est-Ouest, de plus les États-Unis sont frappés par le « choc pétrolier ». La France profite de ce contexte pour affirmer sa position internationale en manifestant une solidarité sans faille avec les États-Unis lors des crises internationales.

En 1981, l’alternance politique gauche-droite, en France, assombrit les relations. Les élans tiers-mondistes de François Mitterrand inquiètent les États-Unis mais les relations reprennent vite. Entre 1981 et 1983, la France socialiste est une solide alliée de l’Amérique de Ronald Reagan (Probablement parce qu’il n’est pas la plus brillante bougie du chandelier de la politique internationale de l’époque).

La chute du mur de Berlin, en 1989, et l’éclatement de l’URSS, en 1991, mettent fin à la bipolarisation du monde. Mais ces événements font entrer le monde dans une période instable; de nouvelles menaces apparaissent comme les conflits régionaux (Palestine, comme si c’était nouveau) et le terrorisme international (Attaque à la bombe du World Trade Center à New York en 1993). Dans ce contexte, les États-Unis et la France se rapprochent pour faire face ensemble à ces menaces.

La France participe néanmoins, pour la première fois, à une opération de l’Otan lors de la guerre en Bosnie, en 1993 ; l’armée française étant impliquée, le rapprochement avec le commandement de l’OTAN est inéluctable, la France devant participer à la planification des opérations.

Au sujet de la Bosnie : Le 18 mars 1992, le diplomate portugais José Cutilheiro propose un projet de cantonisation de la Bosnie-Herzégovine (sur le modèle helvète des cantons). Les dirigeants croates et serbes de Bosnie-Herzégovine acceptent, contrairement à Alija Izetbegović qui refuse et préfère un pouvoir central, qu’il pourrait éventuellement occuper. C’est aussi la position de l’Union européenne. (Est-ce que le système démocratique helvète est trop « démocratique » pour les autorités occidentales? C’est une question à approfondir, j’ai l’impression).

Devant l’inefficacité des Casques Bleus, les forces de l’Alliance Atlantique (OTAN) sont alors intervenues en 1995 directement contre les milices serbes de Bosnie. En août de cette même année, la Croatie reconquiert la Krajina lors d’une opération-éclair de 3 jours, l’opération Tempête, appuyée par des bombardements de l’OTAN 200 000 réfugiés Serbes sont déplacés, et 2000 morts.

Le 3 octobre 1990 Pour s’assurer de l’accord soviétique à une entrée de l’Allemagne réunifiée dans l’OTAN, il fut décidé qu’aucune troupe étrangère, qu’aucune arme nucléaire ne seraient stationnées à l’Est et, enfin, que l’OTAN ne s’étendrait jamais plus à l’Est.

On assiste à partir de cette période à une baisse rapide des effectifs militaires des membres de l’Otan.

L‘après guerre en Irak fut pris en mains par quatre pays : le Canada, le Royaume-Uni, les États-Unis et la France. Les missions dévolues à ces nations étaient de contrôler l’espace aérien, de faire respecter les zones d’exclusions et de bombarder au sol tous les sites suspects. Après plusieurs temps de ce régime sévère, la France et Canada décident de ne plus accepter les missions de bombardement au sol et se contentent alors de missions d’observations et de protection de l’espace aérien. Depuis les toutes dernières années de la  présidence Clinton, la France et le Canada militent pour un assouplissement de l’embargo en Irak arguant que c’était avant tout la population qui en subissait les conséquences. L’UNICEF évoqua même un bilan catastrophique de 500 000 enfants morts en raison de cet embargo.

En 1995, le président Jacques Chirac amorce des négociations en vue de la réintégration de la France au commandement intégré de l’OTAN. L’année précédente, et dans le cadre de la guerre en ex-Yougoslavie, la France avait participé au comité militaire de l’OTAN; elle le réintègre pleinement en 1996. Les négociations de Chirac échouent toutefois, Washington refusant de confier le commandement sud de l’OTAN à la France.

En 1999 toujours, l’OTAN engage ses forces dans sa première grande opération militaire, participant à la guerre du Kosovo en bombardant la Serbie-et-Monténégro pendant onze semaines (du 24 mars au 10 juin 1999), lors de l’opération Allied Force.Cela pose déjà la question de l’avenir de l’OTAN, qui a perdu son ennemi naturel, le Pacte de Varsovie.

Les attentats du 11 septembre 2001 et la déclaration, par le président George W. Bush, d’une « guerre contre le terrorisme », modifient la donne et font jouer à l’OTAN un nouveau rôle. L’islamisme remplace ainsi le communisme comme principale menace du « monde libre ». (Le résultat direct est la diminution importante de la « liberté de tous les occidentaux » et une redirection de l’économie vers les armes au dépend de l’augmentation de la pauvreté. Cela ressemble à une « Phase II de l’orientation politique à l’époque de l’assassinat de Kennedy).

Le 12 septembre 2001, la France propose à l’ONU une résolution condamnant les attentats de la veille (World Trade Center): la résolution 1368 est adoptée par le conseil de sécurité. Elle engage ses forces aériennes et navales dans la Guerre d’Afghanistan depuis le début des opérations.

Lors du sommet de Prague de novembre 2002, l’OTAN crée une force de réaction rapide. En décembre, l’Union européenne (UE) signe avec l’OTAN un partenariat stratégique, l’Identité européenne de sécurité et de défense (IESD). Dans le même temps, l’OTAN prépare son élargissement concomitant avec celui de l’UE elle-même.

le 29 mars 2004, sept nouveaux pays (l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Bulgarie, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie) sont entrés dans l’organisation, en portant à 26 le nombre de membres.

En 2004, la coopération entre les forces françaises et américaines en Afghanistan se place dans l’action de la Force internationale d’assistance et de sécurité (FIAS). Suite à l’accord du sommet d’Évian de juin 2003, la France a également envoyé plus de 200 commandos des forces spéciales. Elles sont sous le contrôle des Américains et relèvent aussi du commandement d’Henri Bentégeat, chef d’état-major des armées. Elles reçoivent la confiance des forces américaines qui leur offrent la totalité des informations disponibles. Elles sont épaulées par l’action des forces aériennes américaines.

Cependant la France se veut « aux côtés » et « non derrière » les États-Unis. Cette ambition fait apparaître de profondes divergences, qui atteignent leur paroxysme en 2003.

À partir de 2002, la diplomatie française s’oppose de plus en plus frontalement à la volonté de l’administration américaine d’intervenir militairement en Irak. Cependant, la France décide d’ouvrir son espace aérien aux avions militaires américains qui sont utilisés pour bombarder l’Irak.

Mi-2004, le commerce bilatéral a repris une activité normale et certains Américains ont même proclamé que la France avait eu raison de ne pas intervenir militairement en Irak.

En novembre 2004, suite à la crise ivoirienne, les États-Unis soutiennent la résolution 1572 présentée par la France devant le conseil des Nations unies (ONU), qui prononce un embargo sur les armes ivoiriennes.

En février 2005, les deux pays se rejoignent sur le problème libanais : ils appellent ensemble au retrait des troupes syriennes du Liban et propose la résolution 1559, votée le 2 septembre 2004 à l’ONU.

Le 14 octobre 2005Condoleezza Rice s’est entretenue avec le président de la République et Philippe Douste-Blazy. Ils travaillent ensemble sur le dossier nucléaire iranien. La France a également soutenu le projet de résolution américain contre la Corée du Nord en octobre 2006.

Le 1er avril 2009, juste avant le 24e sommet de l’OTAN à Strasbourg et à Kehl, ainsi qu’à Baden-Baden qui célèbre le 60e anniversaire de l’OTAN et voit d’importantes manifestations antimilitaristes et anticapitalistes, le porte-parole de l’OTAN annonce l’adhésion de l’Albanie et de la Croatie, ce qui porte le nombre d’États membres à 28. Dans le même temps, le président Nicolas Sarkozy annonce le retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN : ce retour s’accompagne de l’attribution à un officier général français d’un grand commandement militaire de l’OTAN, mais la France n’intègre pas le comité des plans nucléaires.

Début 2009, le retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN  marque le renforcement de l’alliance entre Paris et Washington.

Dans un sondage effectué en mai 2007 pour le CSA et la French-American Foundation France, l’image de la France aux États-Unis s’est améliorée puisque 48 % des Américains reconnaissent la France comme un partenaire et 41 % ont de la sympathie envers la France. Selon le même sondage, seuls 15 % des Français éprouvent de l’antipathie à l’égard des États-Unis.

Un point de divergence important entre la France et les États-Unis est la question du conflit israélo-arabe. La France fut, jusqu’en 1967, l’allié privilégié d’Israël. Depuis la guerre de 1967, De Gaulle a mis à l’index Israël et sa politique. Depuis lors, la diplomatie française a gardé la même ligne, résumée dans l’expression « la politique arabe du Quai d’Orsay ». Aux États-Unis, en revanche, on assiste très passivement aux premières années difficiles de l’état israélien, et puis on change nettement d’attitude par la suite au point de remplacer la France comme allié privilégié d’Israël après 1967. La France tenta de ménager les intérêts arabes et Israéliens durant son alliance avec Israël, tandis que les États-Unis apparaissent plus comme un grand frère protecteur et nourricier qui laisse faire. George W. Bush avait ainsi mis le président de l’Autorité Palestinienne Yasser Arafat sur la touche alors qu’il bénéficiait d’une protection française.

Les relations franco-américaines sont, de plus, détériorées par des mouvements « anti », existants dans les deux pays. De nombreux Français sont antiaméricains ; idem de l’autre côté de l’Atlantique avec le « french bashing » où les blagues antifrançaises sont légions et la littérature antifrançaise copieuse. Les Français et les Anglais ont, depuis huit siècles déjà, le même type de relations agressives. Ces huit siècles d’échanges d’insultes n’ont toutefois pas empêché les deux démocraties de s’unir pour affronter ensemble les délicats écueils du xxe siècle

En 2010, 150 à 200 armes nucléaires non stratégiques américaines restent basées en Europe. Les charges nucléaires B-61 toujours présentes sur le continent seraient basées dans cinq pays, à savoir l’Allemagne, la Belgique, l’Italie, les Pays-Bas et la Turquie après le retrait de ses armes de Grèce en 2001 et du Royaume-Uni à partir de 2004.

Auparavant, la structure de commandement militaire reposait sur une division géographique : une pour l’Europe (Commandement allié pour l’Europe), une pour l’Atlantique (Commandement allié pour l’Atlantique) ; treize quartiers généraux étaient subordonnés à ces commandements.

Depuis 2003, toute la fonction opérationnelle est concentrée en un seul commandement : : le Commandement allié des opérations ( Allied Command for Operations – ACO), plus communément appelé Shape.

Des suppressions et regroupements de formations décidées en 2011 sont depuis en œuvre. (Ceci indique une prise de pouvoir sur l’OTAN par une seule entité).

Le budget global de l’OTAN atteint 1 876 millions d’euros en 2007 :

  • le budget civil (186 millions d’€) ;
  • le budget militaire de fonctionnement (1690 millions d’€).

Les cinq principaux contributeurs sont, dans l’ordre décroissant de leur participation financière (pourcentage en 2007) :

  • États-Unis : 25,9 %
  • Allemagne : 19,2 %
  • Royaume-Uni : 11,2 %
  • Italie : 7,7 %
  • France : 7,5% ; sa part théorique dans le budget OTAN est d’environ 13 % mais la France, en vertu de son positionnement particulier, bénéficie d’un régime dérogatoire de « financement à la carte » c’est-à-dire qu’elle peut choisir au cas par cas les opérations (budget militaire) ou programmes (budget NSIP) qu’elle finance ; en contrepartie, les industriels français ne peuvent être candidats aux appels d’offre OTAN que la France finance.

Liste des opérations militaires

  • Adriatique (1992–1996) : l’OTAN s’engage dans une opération de surveillance maritime baptisée opération Sharp Guard, destinée à contrôler l’embargo sur les armes de l’ONU imposé à la République fédérale socialiste de Yougoslavie.
  • Bosnie-Herzégovine (1995–2004) : campagne de bombardement pour faire cesser le conflit puis première mission de maintien de la paix. Ce fut l’occasion pour les Tchèques et les Polonais de participer à l’IFOR et d’en tirer une expérience précieuse, en particulier au niveau de l’interconnexion des armées. La IFOR puis la SFOR (Force de stabilisation) de l’OTAN ont passé le relais à l’EUFOR de l’Union européenne le 2 décembre 2004 : c’est l’opération Althéa engageant 7 000 hommes dans le cadre des accords de Berlin plus.
  • Albanie (avril–août 1999) : 7 000 militaires sont déployés pour une opération humanitaire pour venir en aide aux réfugiés kosovars venus en Albanie après le début de la guerre sur leur territoire.
  • Kosovo (1999–…) : après une campagne aérienne durant la guerre du Kosovo, l’opération Allied Force, la force multinationale de paix de l’OTAN au Kosovo (KFOR) se déploie avec 43 000 hommes. Au 7 décembre 2004, elle représente 17 733 personnes.
  • Ancienne République yougoslave de Macédoine (2001-2003) : force de maintien de la paix, chargée du désarmement, de la protection des observateurs civils, de la stabilisation et sécurisation du pays. L’Union Européenne reprend le relais le 31 mars 2003 : c’est l’opération Concordia organisée dans le cadre des accords de Berlin plus.
  • Active Endeavour (2001–…) : opération d’interdiction maritime suite aux attentats du 11 septembre 2001. La force navale permanente de la mer Méditerranée (Stanavformed) est déployée pour participer à la lutte anti-terrorisme. Elle dispose en particulier d’aéronefs AWACS. 1 200 militaires concernés.
  • Afghanistan (2003–…) : le 11 août 2003, l’OTAN prend le commandement de la Force internationale d’assistance et de sécurité (FIAS ou ISAF), c’est leur première intervention hors du cadre euratlantique ; 37 pays  y contribuent. Elle s’emploie à étendre l’autorité du pouvoir central et à faciliter la reconstruction du pays. Y est présente une force de 45.000 hommes en 2008.
  • Irak (2003–2010) : apporte un soutien logistique à la division multinationale et participe à la formation des forces de sécurité irakiennes avec 300 personnes dont des instructeurs sur place et dans les écoles de l’OTAN.
  • En juin 2006, les ministres de la Défense de l’OTAN, réunis à Bruxelles, ont décidé de doubler les effectifs de l’ISAF, la Force internationale d’assistance et de sécurité, déployée en Afghanistan, forte actuellement de 9 000 hommes.
  • Libye (2011) : prise de commandement militaire officielle le 31 mars 2011 pour l’opération Protecteur Unifié.

Les stratégies de la nouvelle alliance

L’Alliance aujourd’hui n’a plus grand-chose à voir avec celle de la Guerre froide. (Jaap de Hoop Scheffer, 2006)

Soyons clair : il ne saurait être question de jouer au « gendarme du monde ». L’Alliance n’en a ni les moyens, ni la volonté politique. (Jaap de Hoop Scheffer, 2006)  (Il y a un changement d’opinion indéniable depuis 2006)

Dans le monde multipolaire actuel, le rôle et les missions de l’OTAN sont difficiles à interpréter. Elles sortent donc du traditionnel espace euratlantique. Cependant, l’OTAN n’a pas vocation à se substituer aux Nations Unies et de compenser ses incapacités structurelles. Ce n’est pas une nouvelle forme de troupes Casques Bleus. Les stratégies de la nouvelle OTAN ont été élaborées à partir de la fin des années 1990, et développées après l’attaque du 11 septembre 2001 sur les États-Unis. (Sauf que la tactique militaire la plus usuelle est d’envoyer un mouton pour attirer le loup et l’abattre).

Le Comité des plans de défense a décidé en 2006 que l’OTAN devait se préparer à mener de front deux opérations de grande envergure mobilisant 60 000 hommes chacune et six opérations moyennes (30 000 hommes). Au total, jusqu’à 300 000 hommes entraînés et préparés devront donc être disponibles pour intervenir dans n’importe quelle région du monde pour maintenir la paix. L’Otan est en 2008 très loin de tenir ces objectifs si l’on se réfère aux difficultés chroniques de l’ISAF à obtenir les moyens nécessaires à une stabilisation de la situation en Afghanistan (considérée selon les critères Otan comme une opération de moyenne envergure).

Les alliés se sont engagés à consacrer à leur défense au moins 2 % de leur PIB pour y parvenir, un chiffre que seuls sept des vingt-six alliés (dont les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Turquie) parviennent à atteindre.

En 2010, on prévoit une refonte des structures de l’OTAN avec une forte baisse des effectifs passant de 17 000 avant 2009, moins de 13 000 en 2010 et des options pour l’avenir allant de 9 500 à 7 500 militaires affecté à cette organisation.

Les pays candidats à l’Otan participent au programme Plan d’action pour l’adhésion afin de les aider à avancer dans le processus conduisant à une future adhésion formelle. Ces États ont en effet besoin de réformer en profondeur leurs forces armées, et même une certaine conception de la défense :

  • entretien durable de relations pacifiques avec les pays voisins ;
  • assurance de la paix intérieure par rédaction d’un cadre légal régissant les minorités ethniques éventuelles ;
  • le commandement en chef de l’armée doit être entre les mains d’un civil : c’est la démilitarisation de l’armée (On devrait dire plutôt : la Politisation de l’OTAN). qui met fin à des héritages totalitaires ;
  • généralisation de la langue anglaise ;

Réalité structurelle de la croissance économique.

Pays participants : les pays ayant adhéré en juin 2004 (voir ci-dessus) faisaient partie de ce programme ainsi que les pays candidats (2008) :

Pays candidats au programme Plan d’action pour l’adhésion :

C’est là, la situation actuelle. La paix dans le monde dépend essentiellement de l’OTAN qui elle, dépend de la politique américaine qui contrôle l’OTAN. Curieux que les USA couvrent 30% des coûts de l’OTAN, quand ils ont de la difficulté à se décider de payer ce qu’ils doivent à l’ONU.

Cependant les problèmes entre l’ONU et les USA ne sont pas financiers. Les postes diplomatiques accrédités auprès des Nations Unies à New York créent 30 600 emplois et 3,2 milliards de dollars par an. L’ONU est ainsi devenue la troisième activité économique New-yorkaise après le tourisme et l’industrie du vêtement. Le problème est celui du « contrôle ».

À noter: Il y a 193 pays membres de l’ONU et 28 pays membres de l’OTAN. Il semble donc que « l’adhésion » à l’OTAN est « censurée » comparativement à celle de l’ONU. Militairement, à première vue, il y a 165 pays « sous la botte » de 28 pays « privilégié ». Ajoutez à cela le G-8 versus le G-20 (je remarque que le total donne 28) et nous pouvons percevoir ce qui fut planifié pour le futur de l’humanité. L’ère des « négociations » n’est pas pour demain. 

Amicalement

André Lefebvre

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