Archives mensuelles : octobre 2011

L’affaire Duchesneau

L’affaire Duchesneau

M. Jacques Duchesneau est le grand responsable de l’obligation pour le gouvernement de mettre sur pied une “commission d’enquête » sur la collusion dans l’industrie de la construction qui était refusée depuis deux ans. Collusion qui implique le financement des partis politiques et qui, au premier chef, sabote notre système démocratique.

Pas besoin de vous dire quelle menace représente M. Duchesneau pour la politique québécoise. Voici ce que l’on peut lire chez Cyberpresse :

« L’ancien chef de la police de Montréal connaît la juge Charbonneau depuis très longtemps – du temps où elle était procureure aux assises. Il la tient en haute estime.

M. Duchesneau, maintenant sans emploi, a laissé cette porte ouverte hier en interview avec La Presse. (Il serait prêt à travailler avec elle si elle le lui proposait).

 

Il a rencontré vendredi matin le patron de l’Unité permanente anticorruption (UPAC), Robert Lafrenière. L’unité de M. Duchesneau, l’UAC (Unité Anti Collusion), a été intégrée à l’UPAC en septembre dernier. (Le gouvernement ne pouvait absolument pas laisser des « radicaux libres » dans son système de « deux mains sur le volant ». Remarquez qu’une commission d’enquête publique NORMALE serait également un « radical libre »).

 

La rencontre a été très brève, raconte M. Duchesneau. Son contrat, qui devait se terminer dans cinq mois, a été résilié pour manque de loyauté. Il ne reçoit pas d’indemnité de départ ni de compensation salariale.(Lui dont le travail sert maintenant à protéger un magot social de 40 milliards).

 

«M. Duchesneau avait fait connaître publiquement son opinion sur la structure et sur le chef de l’UPAC. Dans ce contexte, il était devenu impossible de poursuivre la collaboration avec lui», a expliqué Anne-Frédérick Laurence, porte-parole de l’UPAC. »

Donc, il est clair que si on n’adopte pas l’opinion du « cheuf », on ne peut pas travailler avec l’UPAC.  Cela nous rassure de façon absolue sur l’intégrité que pourront démontrer les enquêteurs de l’UPAC. Il nous reste à déterminer qui est ce « cheuf » en réalité. Nous le ferons à la fin de l’article.

Ce n’est plus surprenant pour personne qu’une majorité d’enquêteurs d’expérience qui travaillaient pour M. Duchesneau, ont claqué la porte de l’UPAC, ne voulant pas porter le carcan qu’on voulait leur imposer. M. Lafrenière a maintenant les coudées franches, il vient de se débarrasser du dernier danger  qui menaçait les politiciens québécois.

Le pire des commentaires qu’a fait M. Duchesneau est certainement le plus pertinent et donc, le plus dangereux.

Il a affirmé qu’il aurait été préférable que l’UPAC soit dirigé par un juge à la retraite plutôt  que par un policier. Autrement dit : par quelqu’un  qui possède une approche « d’analyse de systèmes illégaux », plutôt qu’une approche strictement répressive. (Remarquons, tout de suite, qu’un tel juge serait, lui aussi, un « radical libre »).

Cette remarque indique clairement que le rapport Duchesneau voulait souligner l’importance de démanteler un « système frauduleux imbriqué dans le système politique et social », plutôt que de « trouver des coupables » à donner en pâture aux médias, ce qui résulterait à garder intact le système frauduleux implanté.

La « mise à pied » de M. Duchesneau indique, avec tout autant de lumière, que le gouvernement s’acharne à mettre sur pieds des organismes qui dégoteront des « coupables » en ne risquant pas de déranger le fameux système outre mesure.

Comme nous le répètent si bien, et continuellement, certains ministres incluant le Premier, NOUS SOMMES DANS UNE SOCIÉTÉ DE DROITS;  ce qui nous oblige à trouver des preuves que nous devons absolument protéger. Ici, on parle de preuves pour déterminer la culpabilité d’individus; et rien n’est plus exact que cette affirmation.

Par contre, ces preuves individuelles ne sont pas nécessaires, pour l’instant, pour parvenir à  contrer la menace prioritaire qui plane sur notre démocratie. Le premier but à atteindre pour contrer cette menace, est de découvrir et de rendre public, ce système de collusion jusqu’au bout de ses ramifications. Ce n’est qu’après avoir réussit cela que nous pourrons déterminer les vrais coupables et éliminer le danger.

Il est clair que le gouvernement, à la lumière de ses agissements et de ses décisions, ne veut absolument pas clarifier ce système de collusion jusque dans ses plus « secrètes » ramifications. On peut se demander pourquoi si on veut, mais ce serait une perte de temps, on le devine; pourquoi.

Il faut se demander plutôt, pourquoi doit-on s’assurer que ce système de collusion soit rendu public. La réponse est très simple : C’est parce que l’information publique d’une telle menace sur notre société est un DROIT LÉGITIME de la population. Ce qui nous ramène au débat continuel entre ce qui est légitime et ce qui est légal.

Finalement ce « principe de base » d’une SOCIÉTÉ DE DROIT, derrière lequel se cachent constamment nos systèmes judicaire, législatif et gouvernemental est un principe qui ne répond pas et qui, même, s’oppose aux droits LÉGITIMES de la population. On le sait depuis longtemps : Ce qui est légitime n’est pas nécessairement légal. Est-ce une raison valable de se péter les bretelles à cause de notre fameuse SOCIÉTÉ DE DROITS? Au départ, ce n’est même pas logique.

Remarquez maintenant, à quel point est important ce rapport présenté par M. Duchesneau. Il ébranle les bases même du système social dans son intégralité. Il démontre la nécessité de replacer ce qui est LÉGITIME au-dessus de ce qui est LÉGAL. Il démontre que le législatif devrait défendre la « légitimité » au lieu de toujours défendre la « propriété des acquis». C’est quand même assez révolutionnaire comme situation.

Revenons à Duchesneau.

Il assure avoir entretenu d’excellents rapports avec M. Lafrenière. «On collaborait très bien. Quand des médias ont écrit que nous étions comme des coqs, on s’est appelés et on en a ri. Je ne renie pas ce que j’ai dit, mais ça n’a rien à voir avec lui, j’ai même vanté ses mérites, mais ce n’était pas dans l’article [de Michèle Ouimet].»

Donc Lafrenière et Duchesneau sont plutôt « copain/copain » et tout allait assez bien entre eux. Mais alors, qui a décidé de foutre Duchesneau à la porte?

Une seule réponse possible : celui QUI A LES DEUX MAINS SUR LE VOLANT. Lafrenière, directeur de l’UPAC, a reçu un « Post-it »; c’est clair!!!

Curieux tout de même, vous ne trouvez pas? De quel côté qu’on se retourne, que ce soit du côté de la commission d’enquête, du côté de la commission parlementaire sur la loi 33 qui sera passée INTÉGRALEMENT, ou du côté des enquêtes sur les systèmes frauduleux dans notre société, transparaît TOUJOURS l’ingérence politique continuelle du PREMIER MINISTRE qui protège ses arrières. Ce n’est certainement pas le genre de « transparence » qu’il souhaitait.

Y’a pas à dire; non seulement a-t-il les deux mains sur le volant, mais il se conduit comme un pied.

Note:

Il est important de s’élever contre l’ingérence illicite de certaines politiques dans la liberté administrative interne de d’autres sociétés, et j’en suis; mais il est impératif de déceler qu’il se passe le même phénomène d’ingérence politique illicite dans l’administration de notre propre société.

Amicalement

André Lefebvre

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100 jours après… la Libye des méfaits

 
 


 

En juillet dernier, je publiais ici un article – « La Libye des faits » – où je décrivais la réalité de la Libye sous Mouammar Khadhafi. Pas de spéculations oiseuses ni préjugés, juste des faits. Amplement suffisant pour montrer le caractère odieux de l’intervention de l’OTAN. Cet article a été reproduit 29 fois et a reçu des milliers de visite

Cent (100) jours plus tard, ce n’est plus, hélas, sur les faits d’une Libye prospère qu’il faut mettre l’accent, mais sur les méfaits de l’Organisation de l’Atlantique Nord (OTAN). L’OTAN a dévasté ce pays heureux et tranquille qu’était la Libye, avec la complaisance que peuvent mettre à détruire ceux qui ont prévu de se faire payer par leur victime pour réparer le mal qu’ils lui auront fait.

J’ai l’âge de me souvenir des horreurs d’Hiroshima, de Dresden, du Vietnam et de l’Algérie. Je me rappelle, comme vous, de celles plus récentes du Rwanda et du Darfour. Aucune de ces horreurs, toutefois, ne m’a plus indigné que cette hécatombe en Libye commise au nom de l’Occident. Je vais vous dire pourquoi, mais avant je vous invite à ouvrir les cinq (5) liens ci-dessous.

En premier lieu, voyez d’abord La description froide et clinique du mal que nous avons fait. Un compte rendu juste un peu biaisé, parce que c’est nous, Occidentaux, qui l’avons écrit, mais qui donne bien le ton.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Intervention_militaire_de_2011_en_Libye

Pour corriger ce biais, qui pourrait donner bonne conscience aux plus obtus, voyez maintenant le même scénario, mais en ajoutant l’émotion. Voyez le témoignage accablant d’une Occidentale qui a vécu le massacre sur place. Un peu d’émotion; c’est le moment de sa prise de conscience.

http://www.dailymotion.com/video/xluzhc_libye-temoignage-de-lizzy-phelan-journaliste-britannique-independante_news

Dur, ce témoignage, mais si ce mal était pour une bonne cause ? Pour quoi ce massacre ? Pour protéger le peuple libyen opprimé ? Voilà ce que les médias nous disent ad nauseam, mais qui ne tient pas la route. Revoyez d’abord la liste des avantages dont bénéficiaient les Libyens. Sont-ce les conditions de vie d’un peuple opprimé ?

http://nouvellesociete.wordpress.com/2011/07/24/la-libye-des-faits/

Malgré tout,il peut rester un doute. Ces avantages qu’on a vus ne sont que « matériels ». Qui sait si les Libyens, épris de liberté, ne souffraient pas en silence mille morts en n’ayant que cette richesse ? Qui sait si une sourde colère ne bouillonnait pas en eux ?

NON. Voyez ce video de la foule soutenant Kadhafi à Tripoli le 1er juillet – (1 700 000 personnes ont dit les médias indépendants) … Paraissent-ils en colère ? Et ces gens, on leur a distribué des armes ! Devrions-nous croire à ce cas, bien unique dans l’histoire, où un gouvernement que son peuple aurait voulu chasser aurait réagi en le rassemblant et en lui donnant des armes… après quoi ce peuple aurait commencé à sourire ?

http://blogs.mediapart.fr/blog/kafur-altundag/020711/1er-juillet-2011-manifestation-monstre-tripoli

Des blogueurs disciples de BHL, ou devenus ineptes pour d’autres raisons, parlent de ci de là d’une police secrete implacable qui aurait ramassé ce million de gens aux visages souriants ? Combien de gens un flic peut-il faire sourire ?

Mais écoutons à Paris ce jeune libyen occidentalisé, revenant de Libye et interviewé sur la rue. Semble-t-il effrayé ? Tient-il le langage ampoulé et excessif de ceux à qui on a fait la leçon ? Ne serait-ce pas plutôt qu’il dit la vérité, simplement, sans contrainte ? ECOUTEZ-LE

http://www.youtube.com/watch?v=q6FMM2cS4YA

Il y a aussi ceux qui disent que c’est bien triste, mais que c’est la guerre… On a fait la guerre pour des esclaves, du sucre, de l’opium… Pourquoi pas pour quelques unes pour le pétrole ? Pourquoi cette guerre serait-elle différente? D’abord, parce que ce ne devait pas être une guerre, mais une simple protection des civils. Ensuite, voyez le lien ci-dessous. Peut-on encore dire que c’est la guerre… ? Auschwitz, les noyades de Nantes, c’était la guerre ?

http://www.youtube.com/watch?v=_8tPjqMtiu0&feature=player_embedded&skipcontrinter=1

Il y a des milliers de photos comme ça sur Google. Promenez vous un peu. Faites votre propre opinion à la lumière de ces photos, vous souvenant que celles qui critiquent Kadhafi sont l’œuvre de professionnels et que celles qui le défendent on été prises par des amateurs.

Comparez les photos de Syrte en ruines avec celles des matamores costumés qui tiraient du fusil en l’air il y a 6 mois à Benghazi … Ne trouvez–vous pas, comme moi, qu’il y a un hiatus énorme entre ceux qu’on a voulu surtout nous montrer et ceux maintenant qu’on ne nous montre surtout pas ?

Ces guignols figurants, qu’on a filmé pour la BBC en mars, sont-il bien ceux qu’on a envoyés à Syrte tuer tout ce qui bougeait pour terroriser le pays maintenant asservi ? Ou l’Otan a-t-elle, au moment de vérité, importé des mercenaires vétérans de Kandahar ou d’ailleurs pour faire le travail… et tuer Kadhafi ? Je crois qu’on nous ment beaucoup.

Pourquoi moi, qui ai vécu une époque où horreur a été si présente, suis-je si touché par celle-ci ? Pour deux (2) raisons qui en font un cas exceptionnel d’inhumanité

D’abord, la mesquinerie du prétexte. Aucune motif crédible en cette affaire ne ressemble à un principe. Nous avons seulement la totale ignominie de l’âpreté au gain à laquelle se greffe l’indifférence du psychopathe a tout ce qui n’est pas SA souffrance.

On a ici le vol des ressources et de l’argent d’un pays souverain et rien de plus. On a fait ce massacre pour prendre 33 milliards de dollars. C’est le vol de banque le plus meurtrier de l’histoire. L’Otan a été le bras armé d’une association de malfaiteurs.

Ensuite, on a l’insupportable lâcheté de cette opération. C’est celle du chasseur qui n’affronte pas son gibier, mais l’abat de loin ou de haut, bien a l’abri d’une haute branche ou d’une bien-nommée meurtrière. L’Otan a-t-elle perdu un seul homme ? Il semble que nous n’avons perdu que notre âme… On est ici dans l’ultime manifestation de immoralité de celui ne croit ni en Dieu ni en l’Homme. Un de ces dimanches de corrida où c’est le toro qui est un frère.

Cette action en Libye ne mérite aucun respect et ceux qui en ont décidé sont des scélérats. En 1991, René Dumont écrivait déjà, parlant de la premiere guerre en Irak : « Cette guerre nous déshonore ».

Nous sommes désormais COMPLÈTEMENT déshonorés.Notre civilisation moribonde a choisi de mourir dans la honte. J’ai honte de ce que nous Occidentaux nous faisons. Hier en Irak, aujourd’hui en Libye…

L’agression contre la Libye a été un crime de guerre dont les responsables devraient être jugés et condamnés selon les principes de Nuremberg. Nous en avons tous été peu ou prou coupables par notre inconscience, en ne protestant pas assez. Nous sommes à en devenir complices après le fait, en ne prenant pas les mesures pour que les criminels soient inculpés.

Nous sommes ces Nazis qui ont joyeusement crié Sieg Heil ! pendant que les panzers, en Ukraine,  brûlaient les fermes des « sous-hommes ». Nous sommes devenus ces Juifs qui appelaient le sang de l’innocent sur eux et sur leurs enfants…

Il faudrait demander pardon et tenter de réparer. Sans quoi, il se pourrait que cette bravade ne soit pas oubliée. C’est une tunique de Nessus trempée du sang d’Irakiens, d’Afghans de Libyens et de tant d’autres que nous allons léguer et faire endosser à nos enfants… Et s’ils ne sont pas pardonnés, ils en mourront.

Pierre JC Allard

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POUR UNE LAICITÉ HUMANISTE

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Le débat sur la laïcité nous conduit, me semble-t-il, dans bien des directions. Plusieurs penseront que la laïcité est antireligieuse et que ses promoteurs en sont les athées qui veulent faire disparaître du panorama culturel et sociétaire toutes les formes de représentations religieuses. D’autres diront que la laïcité est cet espace « neutre » que se réserve l’État pour que tous les citoyens et citoyennes de quelques religions ou tendances qu’ils soient puissent s’y retrouver sans aucun irritant de nature religieuse. Pour d’autres, le débat sur la laïcité est l’occasion toute indiquée pour régler leurs comptes avec une religion qui ne leur aura laissé que de mauvais souvenirs. Dans tous les cas, le mouvement du balancier des idées et des passions risque de nous en faire oublier l’humanité que nous partageons tous.

Dans mon esprit, la laïcité n’est ni une foi, ni un athéisme, ni une religion, mais un espace qui permet à tous les visages d’une société de se reconnaitre dans leur citoyenneté et leurs engagements solidaires au service de la justice, de la vérité, de l’entraide, de la tolérance à l’endroit des plus faibles et démunis de cette même société. En somme, une laïcité qui va au-delà de la « neutralité » en affirmant haut et fort les fondements sur lesquels s’appuie le devenir de la société. C’est ce que j’appellerais « une laïcité humaniste ».

Il appartient à chacun et à chacune de puiser ses ressources spirituelles là où ils et elles le veulent bien, mais encore faut-il que ces multiples sources d’inspiration religieuse ou agnostique en fassent de véritables ferments au service de cette humanité qui se nourrit des valeurs plus haut mentionnées. S’il fallait qu’elles deviennent tout le contraire de ce que la société est en droit d’en attendre, il faudrait alors qu’elles soient jugées sur cette base. Dans une société laïque, les véritables croyants et les véritables athées qui méritent le respect de tous et de toutes sont ceux qui sont, pour l’ensemble de la société, de véritables témoins de la justice, de la vérité, de la solidarité et de la compassion. Ce n’est ni par les signes religieux, ni les beaux discours agnostiques que l’on va transformer le monde, mais par l’engagement généreux au service de l’ « humain ». À ce titre, personne n’y échappe, du plus petit au plus grand, du plus faible au plus puissant, du plus croyant au moins croyant.

Je pense qu’une telle approche ne peut faire autrement que d’obliger les autorités des différentes religions ainsi que les défenseurs de l’athéisme et autres idéologies à se réévaluer à la lumière de leurs engagements dans le monde d’aujourd’hui. à la lumière de ce que leur foi leur enseigne sur ces grands objectifs sociétaires et humanistes. La laïcité n’est-elle pas le point de rencontre de toutes les personnes de bonne volonté qui s’unissent pour dénoncer l’hypocrisie, le mensonge, les injustices, l’intolérance à l’endroit des plus fragiles et démunis de la société ? Ne sont-elles pas celles qui sont à l’avant garde des luttes à mener pour le respect des droits des personnes et des peuples, pour que justice arrive à tous les humains de la terre et que la vérité cesse d’être manipulée et déformée par nos médias. Cette laïcité devient pour l’ensemble de la société un ferment qui unit et engage, mais aussi qui démasque et dénonce.

Étant moi-même de foi chrétienne, je demande aux églises de se repenser non plus en fonction de ce qu’elles sont comme institutions et cultes, mais comme « conscience d’une humanité qui vit les douleurs de l’enfantement en étant avec ceux et celles qui souffrent dans leur chair cette mutation.  L’apôtre Jacques avait cette observation d’un non croyant à l’endroit de ceux qui s’en remettaient à la foi pour se justifier de ne rien faire : 

« Toi, tu as la foi, et moi, j’ai les œuvres ? Montre-moi ta foi sans les œuvres ; moi, c’est par les œuvres que je te montrerai ma foi. » Jc. 2, 18

La laïcité, comprise ainsi, met au défi les dieux auxquelles se rattachent les diverses croyances de montrer ce qu’ils peuvent faire à travers leurs disciples pour que cette humanité deviennent de plus en plus réalité pour tous les humains de la terre. Nous n’en sommes plus à des guerres de religion, mais à cette guerre dont les seules armes sont  le courage, le don de soi au service d’une humanité qui plonge ses racines dans la justice,  la vérité,  la solidarité et la liberté accessibles aux sept milliard d’êtres humains.

Je vois dans le « Mouvement des indignés » qui se répand comme un feu de poudre à travers le monde l’expression de cette conscience humanitaire qui ne peut tolérer les systèmes économiques, financiers, politiques, religieux qui retiennent les peuples dans la dépendance, l’insécurité et la pauvreté. Le 15 octobre, déclaré jour mondial des indignés, a mobilisé à travers le monde des dizaines de milliers de personnes et ça ne fait que commencer. Le monde doit changer si nous voulons que l’humanité retrouve son visage humain.

Je souhaite que les religions redécouvrent la foi qui ouvre au service de l’humanité et que les athées et non croyants de tout acabit découvrent, pour leur part, le véritable humanisme au service duquel nous sommes tous conviés.

Oscar Fortin

Québec, le 15 octobre 2011

http://humanisme.blogspot.com

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La murale Espace pour la vie au Stade olympique

 

Arpi, Dcae, Ensu et Heresy

Les artisans de la murale du planétarium de Montréal

Rencontre avec les artistes muralistes qui ont réalisés une murale de 350 pieds de longueur pour le déménagement du Planétarium de Montréal au Stade olympique.

Lucie Barras Dossiers Porte-folio, Murales, Graffiti, Hip-hop, Planétarium,

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Où en êtes-vous dans votre carrière artistique?

Arpi: Je suis encore à suer un peu. Je suis toujours sur les bancs de l’école de la vie. J’ai fait du chemin, j’ai un certain bagage et je garde une ouverture sur le futur. Rien n’est écrit d’avance.

Comment vous sentez-vous à l’approche de la peinture de cette fresque?

Ènsu: Je suis pressé de commencer à peindre.

Y’a-t-il des inquiétudes?

jardinbota3[1]Ènsu: Non, il n’y a pas d’inquiétudes, seulement quelques changements de programme.

Arpi:  Je le sens bien. C’est juste ennuyeux que le début du travail soit sans cesse reporté… À ce stade, on se sent un peu comme un pion.

En quoi cette murale est différente de vos autres réalisations?

Arpi: Pour moi, chaque commande est différente. Chaque partenariat est une aventure unique. Et me pousse vers des thématiques que je n’ai pas forcément l’habitude de travailler, ça m’oblige à sortir de ma zone de confort. Chaque projet me permet de grandir, de m’enrichir, et m’amène à essayer quelque chose de nouveau.  Bien qu’on trouve toujours moyen de se faire plaisir.

Ènsu: La différence est que tout est traité en réalisme. Il faut reproduire de vraies photos. En général, je réalise mes propres dessins. C’est un projet commun. Je n’en ai pas l’habitude. J’ai surtout connu des expériences personnelles.

Est-ce que pour vous ça peut être une preuve que le graffiti Hip hop est de plus en plus accepté par les institutions?

murale-planetarium-demenagement-planetarium-montreal-stade-olympiqueÈnsu: Non. Je pense que pour eux, il s’agit plus d’un projet de décoration. Ils sont conscients que nous sommes graffers, bien sûr. Mais, ils nous ont choisis pour notre technique. Il y a un gros mur à travailler et on fait appel à nous car nous pouvons travailler plus vite à la canette.

Arpi: Depuis le début des graffitis Hip hop, dans le métro de New York, si tout le monde ne l’a pas accepté, les gens ont bien été obligés de les voir, donc de reconnaître que cet art existe…

Attention, le projet du planétarium est une murale, et il n’y a aucun lien avec le graffiti. Un graffiti, par essence, c’est appliquer un médium sur une surface non préparée. Ça peut être le mur d’un toilette, un wagon de train, mais pas une murale préparée pour l’occasion. Seule la technique est la même, pas l’essence.

Il y a encore du chemin à faire pour que les graffiteurs soient reconnus comme des artistes qu’ils sont. Nous devons travailler deux fois plus fort que les artistes classiques pour être légitimes. Et encore…

Quel est le regard des artistes «classiques» envers les murales de graffiteurs Hip hop?

Murales PlanétariumArpi: Certains nous prennent pour des vandales tandis que d’autres admirent notre côté marginal et contemporain. Nous somme autodidactes. Je pense qu’ils adoptent juste un mécanisme de défense, face à une peur, un méconnaissance. Dommage, ils se coupent de quelque chose d’enrichissant. Même si nous faisons toujours mine d’être les plus forts, nous autres graffiteurs gardons une certaine humilité. Personnellement, le travail des autres me remet toujours à ma place. Je sais l’apprécier.

Quelles sont être les étapes de réalisation d’une murale?

Ènsu: Nous allons commencer par réaliser les aplats de couleurs, tout le background. Puis, nous allons nous partager les tâches. Mais on n’est pas encore prêts. Je ne sais pas si l’on va peindre tous les 4 en même temps à chaque fois. Ça va être speed car on ne peut pas commencer tant qu’on n’a pas l’approbation pour la maquette. Il faut savoir ce que l’on fait avant de commencer à peindre, et que ça ne change plus.

Ce n’est pas frustrant de suivre une maquette?

Ènsu: Non, c’est même intéressant de suivre un dessin précis. Les potes, qui n’ont pas réalisés la maquette, sont contents. Ils vont arriver et pouvoir se mettre à graffer directement, sans devoir réfléchir. Et puis, on a l’habitude d’être contraints à un dessin, c’est comme ça à chaque commande. Et le thème de la nature nous plait à tous. Moi, en tout cas, ça me parle.

arpi-designer-urbain-muraliste-art-muralesArpi:  Ce qui est frustrant, c’est surtout lorsque la personne qui fait appel à ton savoir faire est indécise sur la maquette. Le plus important, c’est de gagner sa confiance. Si elle se sent en confiance, elle va écouter tes idées, repenser à son projet de départ. Après, le jeu, c’est de connaître ce client, et de deviner ce qui lui plaira. Parfois, c’est intimidant d’exposer ses idées, de se mettre à nu devant quelqu’un qu’on ne connaît pas. Une fois que le dessin est validé, le plus dur est fait.

Es-tu conscient que pendant un an, le nombre de touristes qui vont passer devant la fresque se compte en millions ?

Ènsu: J’en parlais justement avec Arpi. Je pense que ça nous sera bénéfique. On ne peut s’empêcher d’y penser. Et ça sera d’autant plus intéressant si on a la chance de voir nos noms quelque part, notamment sur le net. Moi, ce que j’espère, c’est que les touristes prendront des photos, et qu’on va les retrouver sur Internet. Ça va faire des retombées pour nous et le Café-Graffiti.

Arpi:  La plus grosse des récompenses, c’est quand ton travail est observé, voire apprécié. Là, pendant le travail, nous serons amenés à parler avec les citoyens. Après, il faut gérer son implication. Savoir doser l’inter-action avec le public et ton travail. Les questions sont souvent redondantes. Mais parfois, une question t’amène à voir les choses sous un nouvel angle. C’est intéressant, on ne sait jamais à quoi s’attendre.

La beauté de l’art mural c’est sa gratuité et son accessibilité. On peut la voir, 24 heures sur 24 sans restriction aucune. Le public qui se fait photographier devant une murale crée une interaction qui  immortalise l’oeuvre et la rend vivante.

Vanessa La Haye, préposée au marketing pour Espace pour la vie

Le projet a été décidé il y a plusieurs mois. Quand la nécessité de poser une clôture pour délimiter les travaux s’est imposée, ma supérieure Sylvie Tousignant a eu l’idée d’une murale. Ça pouvait être fun de parler de nous à travers une oeuvre. La murale est un gros projet par sa taille. Plus symboliquement, il marque la naissance du nouveau planétarium qui  compte beaucoup à nos yeux. La palissade permet de souligner en beauté cet événement tant attendu. Nous voulions remplir plusieurs objectifs. Il fallait d’abord quelque chose de beau, d’artistique. Pour le plaisir des yeux de visiteurs, malgré les travaux, nous voulions en profiter pour leurs expliquer qui nous sommes. Ce que représente Espace pour la vie. Enfin, ce projet a une vocation citoyenne. Nous voulions impliquer un organisme de quartier. C’est là que le Café Graffiti est entré en jeu. Le Café Graffiti engage des artistes, et se situe dans le quartier du parc olympique. Il remplit pleinement le mandat.

Au départ, nous n’avons même pas pensé qu’un tel projet pouvait servir à casser des préjugés sur le graffiti. L’idée a même fait grincer les dents de certaines personnes au sein de l’équipe. Mais en découvrant le Café Graffiti, en travaillant aux côtés de graffiteurs, nous avons découvert cet univers. Le jour de l’inauguration, une deuxième équipe de graffiteurs seront avec les enfants. Pour faire en sorte que le graffiti vienne s’inscrire dans un évènement institutionnel. Si ça, ça ne vient pas briser quelques limites et quelques idées reçues…

Pour rejoindre le Café-Graffiti (514) 259-6900.  

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Esther et nos amis puritains

 
 


 
Pour nous, Québécois, les voisins de Nouvelle-Angleterre ont toujours été un peu mystérieux et distants. Il y a de quoi! Pendant tout le siècle qui a précédé la chute de Québec et de la Nouvelle-France, les relations entre les deux communautés ont été à l’image de celles des patries-mères : guerrières. Mais ce furent des guerres particulières teintées d’intransigeances religieuses, de spoliations faites aux autochtones et de grands malheurs personnels…et collectifs.

Les relents de ces longs combats ne peuvent tous être disparus par le fait de la soumission imposée aux français des vallées du Saint-Laurent et du Mississipi. Il reste des méfiances et des réserves de part et d’autre. J’ai pour ma part vu personnellement comment les French and Indian wars ont laissé des traces de peurs dans l’esprit des habitants du Maine et du Massachussets
.
Mais je me suis fait des amis parmi les protecteurs du patrimoine de Deerfield (Mass.) et de la belle culture ambiante du Massachussets. Je parle de Deerfield car c’est en ce village que mes ancêtres «canadiens» et français et leurs alliés indiens ont effectué un raid spectaculaire, en ce glacial mois de février de 1704. La colonie d’ici répliquait, en quelque sorte aux sorties anglo-iroquoise comme celle de Lachine, raids qui menaçaient l’existence même de la Nouvelle-France.

L’américain John Demos dans son livre ‘An Unredeemed Captive’ raconte comment la fillette Eunice Williams se trouvant parmi la centaine de prisonniers ramenés de Deerfield à Montréal (en raquettes!) s’est intégrée à la Nouvelle-France et à ses ravisseurs abénakis et français. Le choix de Eunice de se marier à un Indien et de rester en Nouvelle-France, était vraiment scandaleux car la fille d’un pasteur puritain devenait catholique! C’était comme si la fille du président Obama devenait, aujourd’hui, membre d’Al Qaeda!

Ces douloureux souvenirs, ici comme là-bas, sont assez bien connus; ils font partie du mythe du Pasteur puritain Williams, le père d’Eunice, lui-même captif à Québec. Ce qui l’est moins c’est l’ autre aventure, celle d’Esther Wheelwright, – une fillette elle aussi – qui a été capturée dans un raid semblable, mais dans le Maine (à Wells) cette fois et presqu’au même moment. Cette aventure- là est racontée dans un livre qui vient de paraître en anglais dans le monde anglo-saxon et qui fait son petit effet en Nouvelle-Angleterre.

Le livre, écrit par une descendante d’Esther, Julie Wheelwright, une britannique, raconte une histoire presqu’invraisemblable : la jeune captive Esther a vécu chez ses ravisseurs les Abénakis, puis chez le gouverneur Vaudreuil à Québec et est devenue, avec le temps… Mère supérieure des Ursulines à Québec!! Et cela avant, pendant et après la conquête par les armées britanniques! Ce n’est pas banal.

Si j’aborde ces sujets c’est que cet ouvrage bien documenté sur Esther Wheelwright me semble marquer un changement dans la mentalité des citoyens de la Nouvelle-Angleterre. Par conséquent, me dis-je, le gouvernement du Québec devrait en prendre acte et se faire plus présent à Boston et à Portland. Une réconciliation me paraît ainsi s’amorcer entre les collectivités anglaise et française du nord-est américain…

En effet le rapt de la fillette Esther et son récit historique ne font plus de la Nouvelle-France, aux yeux de l’auteur et de l’opinion en Nouvelle-Angleterre me semble-t-il, un bastion démoniaque où tous les péchés de la Terre ont été commis; ils ne font plus des puritains les uniques victimes des méchants papistes que nous sommes ici dans la vallée laurentienne. Les guerres passées n’auraient donc plus été engagées entre bons et méchants, comme nos voisins l’ont cru longtemps mais entre peuples dont le destin civilisateur emprunte des chemins différents; ce qui est plus rassurant.

La lecture de ces récits établit certes quelques faits de base qu’il est bon de ramener à conscience. D’abord les projections du mal sur les voisins français et sur la «sauvagerie» de leurs alliés autochtones, comme je l’ai souligné sont en train de disparaître. L’auteur d’Esther, notamment, montre que la communauté quasi cloîtrée des Ursulines – toujours active dans la capitale – est l’un des facteurs civilisateurs qui caractérisent l’existence de la Nouvelle-France.

Mme Wheelwright ne cache pas qu’il y eut des violences et des souffrances de part et d’autre, mais elle n’identifie pas la souffrance aux seuls confins de la Nouvelle-Angleterre. Elle va même jusqu’à reconnaître qu’avant leur départ d’Angleterre les puritains de Wells – le lieu précis du raid – avaient un petit caractère casse-pied et que leur religion était plus ou moins intégriste. Les Anglais, autrement dit, n’étaient pas fâchés de les voir partir! Aussi on peut lire entre les lignes que les rapports de nos ancêtres français avec les Abénakis et les Algonquins avaient un caractère un peu plus amène que celui des Puritains avec leurs propres voisins autochtones…

La lecture du récit d’Esther, enfin, est importante car j’y décèle une empathie eu égard aux terribles difficultés que les religieuses ursulines ont dû affronter pour ne pas disparaître comme communauté française et comme communauté tout court. Il a fallu des prodiges de diplomatie et de résilience pour survivre. En tout cas, les personnes qui croient à la munificence des conquérants et à la «bonté» des occupants d’alors trouveront des arguments dans ce livre pour changer d’idées.

L’auteur ne va pas jusqu’à reconnaître l’importance de la communauté civile et laique française d’aujourd’hui dans son propos; et ce n’est pas son affaire. Mais, devant cette ouverture psychologique qui pointe, entre voisins, il nous semble que le gouvernement du Québec, qui possède une sorte de consulat à Boston, pourrait se faire bien présent et visible là et à Portland Maine pour saisir l’occasion d’un beau rapprochement entre égaux.

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Classé dans Actualité, Jean-Pierre Bonhomme

Manger pour vivre ou pour mourir

 

 


Parce que notre société technologique et moderne nous apporte l’abondance, et qu’une grande variété d’aliments de toutes sortes (fruits, légumes, poissons, viandes) sont à notre portée douze mois par année, peut-être croyons-nous, bien naïvement ou distraitement – car prenant pour acquis notre évolution sur nos ancêtres qui devaient se plier aux caprices des saisons pour se nourrir – que ces aliments sont bons pour notre santé. Faux! Il y a, en tout cas, deux aliments qui peuvent nuire grandement à notre corps : le sucre et le gluten. Surtout parce que nous les retrouvons dans presque tous les produits commercialisés. Cet article ne fera qu’un bref survol sur les insidieux dommages que fait le sucre dans l’organisme. Le sucre serait procancer.

 Le sucre est perçu comme une récompense, d’où notre assuétude

Le sucre est doux, fondant dans la bouche. L’enfant est très vulnérable aux publicités sur les gâteries sucrées. Les mauvaises habitudes ont fait que les sucreries et les desserts sont devenus un moyen de récompenser l’enfant. En effet, trop souvent, pour calmer un enfant ou lui faire plaisir, ou le remercier, on lui présente un bonbon, une sucrerie, un cornet, une boite de smarties. Son goût s’habitue à ces saveurs. Devenu adulte, l’enfant se récompense en mangeant du sucre.

Notre consommation de sucre augmente constamment depuis la Deuxième Guerre mondiale

Notre consommation de sucre serait passée de 30 kg par personne par année, en 1940, à 70 kg à la fin du XXe siècle. Le sucre est-il si bon que nous ne pouvons plus nous en passer? Du sucre, il y en a partout! Dans les aliments raffinés et transformés, les boissons gazeuses, les yaourts sucrés, les plats préparés, les additifs, les préservatifs, les résidus d’engrais chimiques, d’herbicides et d’insecticides, et, bien sûr, la malbouffe. Nous ne nous en apercevons pas, mais la majorité des Occidentaux sont trop enflés; cette enflure serait une conséquence de l’abus du sucre.

Le sucre, un produit détaxé

Saviez-vous que la vente des produits sucrés n’est absolument pas régulée, et que le sucre en tant que matière première est détaxé? Une sournoise relation de confiance s’établit avec le consommateur, dans le silence, lorsque le gouvernement endosse une situation. Les gens seront portés à croire que c’est pour leur bien. Ce qui me rappelle l’endoctrinement de la compagne cubaine de mon frère pour le sucre qui croyait très sincèrement que cet aliment était hautement nutritif pour la santé.

Depuis son jeune âge, cette jeune femme entendait à la télévision le président du pays, Fidel Castro, encourager son peuple à consommer du sucre, car c’était très bon pour la santé, proférait-il. Le président leur disait aussi qu’ils avaient la chance de vivre dans un pays qui en produisait! Cette croyance était si forte chez elle qu’elle causa des tensions entre mon frère et elle, parce qu’elle se sentait atteinte dans ses croyances les plus profondes. Est-elle jamais parvenue à se défaire de cette croyance, je n’en sais rien, puisque la relation s’est arrêtée par la suite.

Le sucre nourrirait les cellules cancéreuses et en favoriserait la croissance

Le Dr David Servan-Schreiber faisait il y a un certain temps cette révélation-choc : «Le cancer se nourrit de sucre.» Le biologiste allemand Otto Heinrich Warburg a découvert que le métabolisme des cellules cancéreuses était dépendant du sucre. Le scanner PET (ou TEP en français) pour détecter le cancer dans l’organisme, mesure les régions qui consomment le plus de glucose. Si, dans une région, on note une consommation excessive de glucose, il est fort probable qu’il s’agit d’un cancer. Pour que le sucre soit absorbé par les cellules, le corps secrète de l’insuline. Cette sécrétion d’insuline s’accompagne de la libération d’une molécule appelée Insulin-like growth factor-1 (IGF) qui, à son tour, participerait à la croissance des cellules cancéreuses ainsi qu’à leur invasion sur les tissus voisins. L’IGF augmenterait également l’inflammation, un autre facteur qui contribuerait à stimuler la croissance des cellules cancéreuses. Le sucre a un impact négatif sur la prise de poids, la carie dentaire et les maladies cardiovasculaires.

Quelques dangers de l’abus du sucre à relativement court terme

L’OBÉSITÉ

Il y a de plus en plus de personnes obèses, et des personnes qui font de l’embonpoint dans notre société, même chez les enfants. Ce qui m’attriste. Plusieurs personnes constatant une prise de poids font l’erreur de couper le gras animal, croyant ainsi rectifier la situation, tout en continuant à boire un coca-cola et à consommer des desserts. Or, le gras animal contiendrait plusieurs éléments qui protègent contre le cancer et les maladies cardiaques. Le taux élevé de cancer et de maladies cardiaques est plutôt associé à la consommation élevée d’huile végétale (Fred Pro July 1976 37 :9).

De plus, les enfants qui suivent une diète faible en gras souffrent de problèmes de croissance, problèmes d’apprentissage et troubles de lecture (Food Chem News 10/-3/94).

Un mot sur la consommation du bœuf dont certains disent qu’elle cause le cancer du colon. L’Argentine avec la plus haute consommation de bœuf, possède un plus bas niveau de cancer du colon que les Etats-Unis. Les Mormons ont un plus bas niveau de cancer du colon que les Adventistes du Septième Jour qui sont végétariens (Cancer Res 35 :3513 1975).

LE DIABÈTE

Sans être la seule cause du diabète, la consommation du sucre en est un facteur important. Il y aurait près de 10 000 personnes décédées chaque année à cause du diabète. Il est étonnant que les politiciens ne parlent jamais de ces statistiques. On estime que la courbe des décès dus au diabète suit la courbe de consommation de sucre par an et par habitant.

MALADIE CHRONIQUE

Le sucre crée une acidité importante dans l’estomac (et les remontées acides irritent les parois de la gorge et de l’appareil digestif en général). En consommant régulièrement du sucre, l’organisme développe des carences en nutriments essentiels, tels vitamines, sels minéraux, fibres. L’organisme, affaibli, est plus vulnérable aux infections et aux maladies de type des angines, rhumes, etc.

LES ENFANTS AGITÉS

Il y a une incidence entre manger trop de sucre et avoir un comportement agité chez l’enfant.

L’HYPOGLYCÉMIE

Il est presque devenu banal d’entendre une personne dire qu’elle souffre d’hypoglycémie. On appelle cette maladie le «mal du sucre», une maladie de civilisation de notre siècle. Ce syndrome fut identifié en 1924 à Birmingham (Alabama, Etats-Unis) par le Dr Seale Harris, et présenté et admis comme maladie fonctionnelle auprès de l’Association médicale américaine par le Dr Stephen Gyland en 1957. Neuf personnes sur dix seraient hypoglycémiques!

L’hypoglycémie regroupe un ensemble de symptômes et de problèmes de santé associés à une glycémie instable ou trop basse. Une anomalie reliée, dans la plupart des cas, à un déséquilibre glandulaire et à un pancréas hyperactif qui produit trop d’insuline. Le rôle de l’insuline, comme on le sait, est d’introduire le glucose présent dans le sang à l’intérieur des cellules. Les cellules vont transformer le glucose et l’oxygène en énergie pour assurer le bon fonctionnement des organes vitaux. La surproduction d’insuline peut entraîner une diminution dramatique de la glycémie, du niveau d’énergie.

Des aliments qui nous tuent à petits feux

Les farines blanches, le sirop de maïs élevé en fructose, le pain blanc, le riz instantané, les céréales sucrées, les pâtes trop cuites, et autres, ont aussi un impact majeur sur la production d’insuline parce qu’ils ont un index glycémique élevé et qu’ils sont encore très présents dans le régime alimentaire des Occidentaux.

Pour pallier la situation, voici une liste d’aliments excellents pour la santé

  • l’huile de coco – riche en acide laurique que l’organisme transforme en monolaurine, qui va protéger les cellules de l’attaque de virus et de bactéries;
  • l’artichaut – il possède des vertus diurétiques et digestives;
  • chou kale – Légume #1 sur l’échelle ORAC 1770, capacité d’absorption des radicaux oxygénés, (les épinards arrivent 2e avec 1260). Composés qui préviennent la formation de cellules cancéreuses. Détoxifiant. Rempli de calcium, fer, vitamines A , D et K;
  • les germinations – très riches en enzymes, vitamines et acides aminés;
  • les algues marines, dont le varech – riche en iode;
  • le gingembre – aide à la digestion. Améliore la circulation. Agit comme anti-viral et anti-microbes et booste le système immunitaire. Aide à diminuer le mauvais cholestérol;
  • vinaigre de cidre de pomme – empêche le développement de bactéries et de levures indésirables dans le système digestif. Antioxydants qui aident à prévenir le cancer. Contient de la pectine, une fibre qui se dissout dans l’eau et peut absorber l’eau, la graisse, les toxines et le cholestérol. La pectine améliore le métabolisme du glucose, baisse la tension artérielle, améliore la santé cardiaque. Potassium;
  • l’eau pure, bien sûr en remplacement des jus sucrés, des boissons gazeuses;

Chaque repas devrait être composé d’une assiette équilibrée

Si vous ne voulez pas vous priver complètement de sucre, à tout le moins, diminuez quelque peu sa consommation. Surtout, respectez l’équilibre entre PROTÉINES, GLUCIDES ET LIPIDES à chaque repas. C’est très facile.

À titre d’exemple, une assiette équilibrée contient environ :

  • 45 % de glucides (légumes, fruits, grains entiers)
  • 40 % de protéines (œufs, viandes, volailles, poissons, fruits de mer, légumineuses, graines)
  • 15 % de lipides (olives, fromages, noix, gras de cuisson, huiles)

Notre homme des cavernes ne manquait pas d’une nourriture variée

Hum! Contrairement à ce qu’on pourrait croire, notre homme des cavernes, et les peuples primitifs, mangeaient une grande variété d‘aliments : le gras de poisson et crustacé, gibier d’eau, mammifère marin, oiseaux, insectes, reptiles, ours, chien, porc, bœuf, mouton  chèvre, œufs, noix et lait gras (ADAMS Food and Evolution 1987.) Est-ce que l’eau vous vient à la bouche?

J’ai décidé hier de commencer à manger du gruau le matin

Me faire cuire un bon gruau le matin, ce qui prend de deux à trois minutes, en faisant revenir dans un chaudron à haute chaleur ¼ tasse de gruau avec ¾ tasse d’eau, ½ c. à thé de sel et ¼ c. à thé de bicarbonate de soude. Il s’agit de brasser continuellement jusqu’à la consistance désirée. Cela me rappelle les odeurs de la maison quand j’étais jeune et que ma mère nous préparait chaque matin un gruau avant de partir pour l’école.

Et puis, pourquoi pas des galettes de sarrasin?

Je n’ai jamais mangé de galettes de sarrasin. Elles signifiaient pour moi une nourriture fade et insipide. Ma sœur m’assure que c’est délicieux. On les fait cuire comme des crêpes. Bon, je vais m’y mettre! D’autant plus que le sarrasin est riche en fibres solubles et composés antioxydants et offre une des meilleure source de protéines de qualité. Ne contient aucun gluten.

Après tout, je mange pour vivre et non pour mourir.

CAROLLE ANNE DESSUREAULT

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Classé dans Actualité, Carolle-Anne Dessureault

LE « PRINTEMPS ARABE » – L’ATTAQUE CONTRE LA SYRIE

LE « PRINTEMPS ARABE »,  UN SOULÈVEMENT APOLITIQUE ?

Le « Printemps arabe » est-il un mouvement de libération néo-coloniale  spontané,  anarchique et apolitique, issu de la rue et visant à hisser cette civilisation séculaire au diapason de la modernité contemporaine (« démocratie » bourgeoise, laïcité hypocrite, « liberté » d’expression factice, désintégration familiale, narcissisme social, criminalité effrénée, décadence morale, chômage chronique, pauvreté endémique, guerre de rapine et génocide, etc.) ? Ou plutôt, n’est-ce qu’une vaste conspiration pilotée depuis Washington et exécutée dans chacune des capitales arabes concernées selon une projection machiavélique concoctée par les maîtres du monde ?

Tariq Ramadan, analyste politique reconnu, tout en se défendant d’être suspicieux, suggère que Washington sait tout et manipule tout en coulisse. L’auteur pense même, à l’instar du général américain David Petraeus, que les jeunes « Twitters » du Caire et de Tunis – qui auraient provoqué la débâcle arabe (!) – ont été formés en Serbie et exfiltrés vers les pays arabes, notamment par la firme américaine Google, pour y soulever les populations en vue d’un réalignement des politiques états-uniennes dans cette région du monde convoitée par l’impérialisme chinois (1).

Monsieur Ramadan a aussi découvert dans la foulée de la rédaction de son opuscule sur « L’Islam et les soulèvements arabes » (à paraître) que, pour comprendre un phénomène politique de cette envergure, il faut également considérer les facteurs économiques et historiques dans lesquels s’inscrivent ces événements. Conclusion juste et pertinente, dirons-nous. L’économie est l’assise du politique et le politique soutient le développement des rapports de production sociaux. Nous le savions depuis Marx, il est toujours rassurant de l’entendre confirmer (2).

Selon le docteur Ramadan, la force et la  faiblesse du « Printemps arabe » résideraient dans son « apolitisme ». Aucune idéologie n’orienterait ses protagonistes qui seraient ainsi « libres » de leurs mouvements – toutefois dirigés en sous main par David Petraeus, de son propre aveu – ! Tout cela est fallacieux comme nous allons le démontrer.

L’idéologie qui oriente et dirige les divers mouvements du « Printemps arabe » (car chaque soulèvement national a sa propre historicité), c’est l’idéologie petite-bourgeoise (classe moyenne) réformiste – opportuniste – qui souhaite conserver le capitalisme mais sans les tares du capitalisme, une sorte de capitalisme humanitaire et débonnaire, à l’image des slogans que l’on retrouve ces temps-ci sur les affiches des « indignés » de Wall  Street soutenus par Jim Flaherty (ministre conservateur des finances du Canada) et par le multimilliardaire George Soros (3). Un capitalisme réformé sans néo-colonies exploitées, sans dictateurs imposés, sans inégalités sociales, sans injustices, sans guerres de rapines, sans supers riches, sans ultras pauvres, sans chômage, sans spéculations boursières, sans crise économique et sans guerres de repartage des régions d’exploitation. Un capitalisme où la grande bourgeoisie milliardaire (1 % de la population, selon les indignés), ainsi que les petits-bourgeois – courroies de transmission du système social – conserveraient la propriété des moyens de production et leurs biens – mal acquis.

Cette « nouvelle » idéologie apolitique, altermondialiste, post-néolibéraliste, écologiste, verte, social-démocrate en fait, est aussi vieille que le monde ouvrier lui-même. Proudhon, Saint-Simon et Kautsky professaient cette religion préscientifique bien avant les internautes, les Twitters des réseaux sociaux – formés à Belgrade – ou encore les conférenciers indignés formés à Paris.

LE CAS SYRIEN – LES CHRÉTIENS SYRIENS SACRIFIÉS

Afin de mieux comprendre le « Printemps arabe » et de mieux connaître les orientations idéologiques et politiques promues par ses protagonistes « apolitiques », nous allons examiner le soulèvement syrien.

Les impérialistes français ciblent la communauté chrétienne d’Orient en ce moment, pourquoi ? Comparons la position politique impérialiste envers la communauté religieuse juive et envers la communauté chrétienne au Proche-Orient. Chaque fois que l’on fait allusion à la désintégration de l’État sioniste israélien, les diacres et les sous-diacres des lobbys israéliens implantés en sol occidental crient au génocide contre les millions de  descendants d’Abraham, qui seraient retournés candidement, leur Exode millénaire terminé, sur la « terre de leurs ancêtres, laquelle leur aurait été donnée » par leur dieu Yahvé – en contradiction avec Jésus-Christ, Allah et tous les autres dieux imaginés par l’homme… Vous avez donc le choix, vous êtes pour ou contre Yahvé, selon eux.

Évidemment, le fait que ces centaines de milliers de descendants de la « race religieuse juive » soient pour la plupart athées ou agnostiques et aucunement de descendance araméenne, phénicienne, cananéenne, ou de l’un quelconque des peuples du Proche-Orient pré chrétien, ne fait pas sourciller le moins du monde les monastiques du retour « d’exode » des douze tribus d’Israël pourtant jamais déportées, selon l’historien Shlomo Sand (4).

Récemment, le petit empereur des Français réglait prestement le sort de quelques millions de chrétiens d’Orient, d’authentiques autochtones convertis depuis plusieurs siècles à la religion du Christ (un ex-juif en cavale). Voici le morceau d’ignominie proféré par Sarkozy, tel que nous le rapporte un observateur de la scène politique :

« Reçu à l’Élysée le 5 septembre 2011, S. B. Bechara Boutros Rai, Patriarche Maronite d’Antioche et de Tout l’Orient (c’est-à-dire chef de la principale Église de rite oriental rattachée à Rome) s’est entendu dire que la France et ses alliés interviendraient prochainement militairement en Syrie pour y porter au pouvoir les Frères musulmans. Les chrétiens d’Orient, qui n’auraient alors plus leur place au Levant, devraient se préparer à l’exode et pourraient trouver refuge en Europe. » (5)

C’est aussi machiavélique que cela. Des syriens nés de mères et de pères syriens  sur ce sol qui leur appartient depuis des générations et des millénaires, devraient simplement se préparer à l’exode – c’est-à-dire au même sort que les réfugiés palestiniens – et abandonner leur terre généreuse et leurs frères arabes, et s’expatrier hors de leur continent pour la raison que les agressives puissances occidentales en déclin veulent renverser le gouvernement de Bachar el-Assad qui refuse de se plier à leurs ordonnances et poursuit sa politique indépendante d’alliance avec l’Iran et de rapprochement avec le groupe de Shanghai (impérialisme chinois).

Ceux-là  (maronites, melkites, orthodoxes, arméniens, etc.) peuvent bien être déracinés pour toujours de leur terre millénaire mais pas les ashkénazes occidentaux importés récemment (moins de soixante ans) d’Europe, ni les pseudos religieux juifs – athées –, transplantés de Russie et des États-Unis, car, nous dit-on, on ne déracine pas un « peuple » de sa terre, encore faudrait-il que ce soit « sa » terre (6) !

LE DÉROULEMENT DU « SOULÈVEMENT » SYRIEN

Malheureusement, le petit Gengis Khan de notre temps a pris les devants inconsidérément et l’agression impérialiste occidentale (États-Unis, France, Royaume-Uni et Israël) contre la petite Syrie « démunie » (croient-ils) a dû être retardée car l’écrasement de la petite Libye esseulée ne s’est pas déroulé comme prévu par les services secrets français et américains. On peut penser, d’une certaine façon, que le peuple libyen par sa résistance a protégé, pour un temps du moins, le peuple syrien de la mainmise occidentale. Maintenant que la Libye semble rapatriée dans le giron des puissances impérialistes atlantiques (OTAN) et sortie de la besace impérialiste chinoise… – « La guerre (libyenne) a désespéré nos partenaires. Les Chinois ont ici 20 milliards de dollars de contrats, les Turcs 12 milliards. Viennent ensuite les Italiens, les Russes, puis les Français. Ce n’était pas leur intérêt de laisser faire cette agression, encore moins d’y participer. Probablement certains ont–ils reçu des compensations en dessous de table (…) » – Depuis l’exécution extra judiciaire du chef d’État Mouammar Kadhafi, l’OTAN peut maintenant porter toute son agression sur sa proie syrienne, un autre pays qu’elle veut ravir à l’alliance de Shanghai concurrente (7).

Cependant l’agression occidentale contre la Syrie marque le pas et ne parvient pas à atteindre ses objectifs stratégiques, ni même à provoquer la guerre civile généralisée promise par les potentats occidentaux. Cela est dû en partie aux minorités religieuses arabes syriennes qui n’ont pas suivi le mot d’ordre des mercenaires et des agents des services secrets étrangers (notamment du Mossad) infiltrés à partir de la frontière du Golan Syrien – occupé – tout proche (8).

Même que ces minorités religieuses, qui se considèrent comme des syriens de langue et de culture arabe et de confession chrétienne (sentiment d’appartenance nationale forgé par les rapports de production capitalistes bourgeois), s’érigent en rempart face au néo-colonialisme occidental. Les syriens arabes chrétiens ont bien compris que les puissances impérialistes en déclin les sacrifieront sans pitié sur l’hôtel de leur cupidité et de leur guerre inter impérialiste (OTAN contre Alliance de Shanghai).

Mère Agnès Mariam de la Croix ne disait pas autrement devant Thierry Meyssan :

« La survie des chrétiens en Orient ne pourra plus être débitrice d’un quelconque protectorat ou Sublime Porte ; notre avenir dépend du mariage convaincu des chrétiens avec leurs frères qui cohabitent avec eux en Orient, en qui ils reconnaissent des frères de sang par delà les divergences confessionnelles qui sont moins grandes qu’elles ne paraissent. » (9).

LES OBJECTIFS DE L’AGRESSION IMPÉRIALISTE EN SYRIE

En Syrie l’objectif des puissances impérialistes en déclin (OTAN) n’est pas de mettre la main ni de contrôler une production quelconque de pétrole ou de gaz naturel (comme en Libye). La Syrie, territoire découpé dans l’empire Ottoman déclinant (1916, accords secrets Sykes-Picot), par les deux plus grandes puissances impérialistes de l’époque – France et Grande-Bretagne – est située sur un vaste plateau calcaire et métamorphique (Hamada) peu propice aux hydrocarbures (10).

En Syrie, l’objectif de l’agression impérialiste occidentale – stoppée momentanément au Conseil de sécurité par le veto russe et chinois – est de briser le maillon faible de l’Alliance de Shanghai dans cette région ; d’affaiblir les forces de la résistance au Liban en leur coupant leur base arrière et leur voie de ravitaillement  (en prévision d’une prochaine agression contre le Liban) ; de chasser les organisations de la résistance palestinienne qui trouvent refuge à Damas ; d’affaiblir l’Iran, allié de la Syrie et de la Chine ; de faire pression sur la Turquie (via la communauté Kurde syrienne) pour qu’elle cesse le déploiement de sa politique étrangère indépendante en direction de l’Orient ainsi que son rapprochement avec la Chine. Voilà les raisons pour lesquelles les chrétiens d’Orient devraient périr sur le mausolée de la cupidité de leurs ex-suzerains.

Afin de parvenir à ces objectifs et renverser le gouvernement Baas légalement au pouvoir en Syrie, les puissances occidentales, trop faibles pour mener seules l’offensive, comme elles l’ont démontré en Libye, ont imaginé soutenir les Frères musulmans – des intégristes islamistes réactionnaires que le maelström médiatique occidental a tant décriés un certain temps – et qui deviennent soudainement la solution de rechange « démocratique » au gouvernement laïque légalement élu en Syrie.

Quelle hypocrisie que de se camoufler derrière l’obscurantisme religieux pour proclamer et imposer les valeurs impérialistes occidentales à des peuples qui n’en veulent pas. Comme le clame un syrien de la rue, « Qui a décidé que les valeurs décadentes de l’Occident et sa farce « démocratique » étaient des valeurs et des dogmes universels, valables pour toute l’humanité ? ». Les colonialistes des siècles passés ne disaient pas différemment pour justifier le massacre des noirs africains, des indiens d’Amérique, celui des chinois pendant la guerre de l’Opium.

« Malheureusement l’Occident a balayé le concept d’appartenance à la terre, à la famille, à l’ethnie, et somme toute celui d’identité ontologique. Son modèle est basé, non pas sur la reconnaissance de l’individu, mais sur des intérêts périphériques (…) des multinationales… ».  Mère Agnès Mariam de la Croix (11).

Voilà les propos d’une soeur qui vit dans une société où le tsunami de l’industrialisation capitaliste n’a pas encore tout ravagé. Malheureusement, cela viendra et les rapports de production industriels capitalistes saccageront tous ces concepts et toutes ces valeurs d’altérité qui lui tiennent tant à cœur.

 

Ainsi va la vie du développement impérialiste qui balaie toute autre modèle de développement économique et social sur son passage, ne tolérant aucun concurrent. Les enragés de Tunis, du Caire, de Tripoli, d’Alger, de Damas et de Sanaa devront  confronter ce système d’exploitation le jour où ils souhaiteront le renverser afin d’éradiquer totalement ses méfaits et ses calamités.

L’impérialisme, qu’il soit de source américaine ou d’origine chinoise, c’est l’anarchie de la production développée non pas pour le bien-être des peuples et des travailleurs mais essentiellement pour l’accumulation des profits dans les mains d’immenses oligopoles multi milliardaires; et la Syrie devra y passer, elle aussi, mais la Syrie choisira elle-même la voie de son intégration au camp impérialiste. Il semble que la bourgeoisie syrienne ait choisi l’Alliance de Shanghai en ascension plutôt que l’OTAN déclinant et elle paie présentement le prix de ses choix. C’est son droit.

Le droit et le devoir des travailleurs syriens consistent à renverser ce régime et cette oligarchie Baasiste, non pas pour les remplacer par les Frères musulmans obscurantistes à la solde de l’Occident, mais pour s’emparer de tout le pouvoir d’État à leurs propres fins (c’est la conscience politique de classe pour soi, écrivait Marx).

____________________________________

(1) Nick Fielding et Ian Cobain, 18.03,2011. Déclaration de David Petraeus. http://www.centpapiers.com/l%e2%80%99operation-d%e2%80%99espionnage-des-etats-unis-pour-manipuler-les-reseaux-sociaux-sur-internet/84293

(2) Tariq Ramadan  7.09.2011  Montréal. Conférence de la CAM.  Sur Youtube.

(3) Les « indignés » http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/economie/canada/201110/13/01-4457015-occupons-wall-street-jim-flaherty-appuie-les-manifestants.php et http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/economie/canada/201110/13/01-4457015-occupons-wall-street-jim-flaherty-appuie-les-manifestants.php

(4) Shlomo Sand.  Sur Dailymotion.   http.com/video/x7okoe_peuple-juif-invent-shlomo-sand_news

(5) Thierry Meyssan. 7.10.2011. http://www.voltairenet.org/Les-chretiens-d-Orient-s-erigent

(6) http://www.slate.fr/story/32509/la-mosaique-des-chretiens-dorient

(7) http://www.voltairenet.org/La-guerre-contre-la-Libye-est-une
(8) http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2011/09/01/syrie-nouvelles-perquisitions-a-hama-demission-du-procureur_1566048_3218.html

(9) http://www.voltairenet.org/Les-chretiens-d-Orient-s-erigent

(10) http://fr.wikipedia.org/wiki/Accords_Sykes-Picot   et http://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9ographie_de_la_Syrie

(11) http://www.voltairenet.org/Les-chretiens-d-Orient-s-erigent

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Regarde le doigt ou regarde la Lune; mais oublie ma main dans tes poches!!!


 

par André Lefebvre.

J’ai considéré ce titre pendant des heures devant mon écran, et…

Je n’ai pas pu rien y ajouter.

Tout me semblait tellement clair!!!

———————————————

J’ai donc dû me contenter de quelques phrases, empreintes de la « sagesse actuelle », qui deviendront assurément célèbres dans notre histoire politique:

Fin du congrès libéral:

« Chez nous, ce n’est pas comme au Parti Québécois; nous ne changeons pas d’idée toute les cinq minutes!!! »

Rejet de la proposition de couper 300 millions dans l’éducation:

« Nous sommes à l’écoute de nos partisans…

…et nous allons continuer notre projet de loi. En fait, nos militants m’ont demandé de continuer en y incluant plus de flexibilité. »

Au sujet de la commission d’enquête:

Pour ceux qui estime que l’affaire est dans le sac, maintenant que le vote de confiance fut évité, voici une troisième « reformulation » du premier ministre:

 » Si la juge estime avoir besoin du pouvoir de contrainte, elle n’aura qu’à le demander et nous considérerons sa demande. »

Grèves illégale dans la construction au sujet du « placement syndical »:

 » Depuis le Moyen-Age que ce sont les « syndicats » qui place les ouvriers sur les chantiers. On n’a pas inventé ça au Québec!!! »

Chez le vrai négociateur:

« Qu’est-ce qui peut pousser un homme à une action aussi drastique??? »

Aide humanitaire:

Nouvelle de l’heure:

Le gouvernement Harper enverra 11 millions pour les sinistrés d’inondation en Afghanistan.

Une minute plus tard:

« Les victime d’inondation, au Québec, attendent toujours leurs indemnisations depuis le printemps. »

À « Tout le monde en parle » :

-M. le ministre des transports, est-ce que nos infrastructures sont sécuritaires?

-Oui, Toutes nos infrastructure actuelles sont parfaitement sécuritaires.

-Mais qu’en est-il du pont Champlain?

-Pour le pont Champlain, je ne sais pas. Il n’est pas sous juridiction provinciale.

-Vous n’avez pas de contact avec le fédéral?

-Bien sur!!! Nous sommes en liaison constantes avec le fédéral pour échanger nos informations mutuelles.

Comme on peut le constater c’est jours-çi, les neurones sont chauffés au rouge chez nos dirigeants sociaux.

Amicalement

André Lefebvre

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LE CHIEN QUI RONGE L’Ô

Vous connaissez le Chien d’Or ? Vous devriez… C’est un élément de notre patrimoine culturel à exploiter. L’image est jolie et le texte – la légende – laisse rêveur, en ces jours difficile que nous vivons. …

« Je suis un chien qui ronge l’o.
En le rongeant je prend mon repos.
Un tems viendra qui nest pas venu
Que je morderay qui m’aura mordu. »

Voyez l’histoire, d’abord, puis revenez.  Regarder ce chien bien droit dans l’oeil qu’il a bien résolu. Vous ne l’entendez pas grogner ? Vous avez tort, car quand toute la chair aura disparu de cet os qu’on lui a jeté., ce qui ne saurait tarder, il est bien possible que ce chien saute à la gorge de ceux qui l’ont vu comme peu de chose.

C’est peut-être cette image qu’il faudrait envoyer à ceux qui comptent sur l’infinie patience bonasse des Québécois. Car aujourd’hui, au Québec, on a bien des raisons de grogner. Myope ou presbyte, on peut choisir les lunettes qu’on veut, car, tout proches ou un peu plus loin,  il y a partout des irritants pour un chien de mauvais poil.

Tiens, à Montréal, par exemple .on « Occupe ». Comme à Wall Street. Des tentes sur la Place Victoria, pour réclamer… Réclamer quoi ? Peu importe, puisque le vraie demande est que tout change. C’est la scène classique de « Network », où chacun apparaît sa fenêtre pour hurler à tous et à tous vents qu’il en a assez de se faire couillonner… et ne l’acceptera plus. Un bras d’honneur collectif au déshonneur. Un défi, à l’ordre qui fait désordre.

Révolution sur la Place Victoria ?  Non. Il fera bientôt trop froid pour que ça dure. Mais chacun va rentrer chez soi avec la frustration d’une facture impayée qui reste à percevoir. Chacun va rentrer avec le goût de briser quelque chose ou de taper sur quelqu’un et – en non-dit, mais en bien pensé – dans l’expectative du déclencheur qui le fera passer à l’acte, chacun pour soi et au moment qu’il choisira.  Si ce moment de ras-le-bol vient, le froid, alors, n’y changera rien : la violence réchauffe. ce sera un baisser abrupt de rideau, car aucune société complexe ne peut fonctionner contre la volonté d’un part significative de sa population qui ne demande qu’à la saboter.

Changeons la focale, maintenant, et regardez vers Québec. Nos maîtres font ce qu’il faut pour mettre le gros chien en rogne. Un gouvernement honni par une majorité croissante de la populationet qui se vautre dans la corruption la plus éhontée vient de perdre sa dernière once de légitimité en annonçant une cocasserie d’enquête publique à huis-clos qui est une insulte à l’intelligence de la population. On aura une enquête qui n’assigne pas de témoins et ne les protège pas… Une enquête qui n’accusera personne et ne donnera pas de noms. On fera un slalom élégant autour de la vérité. Jean Charest se moque outrageusement de la population. Dangereusement.

Le chien gruge son os et se demande comment il se débarrassera de ce type et de toute l’engeance qui l’entoure. D’abord, bien sûr, il y a l’action politique. Les partis d’opposition pourraient quitter sine die l’Assemblée nationale, refusant de collaborer davantage avec un gouvernement dont le comportement laisse soupçonner qu’ils est la manifestation, tout au sommet de la pyramide, de cette collusion institutionnalisée avec le banditisme dont on l’accuse, justement, pour ces contrats de voirie sur lesquels il refuse de faire la lumière.

Ce ne serait pas bête de laisser Charest et sa clique seuls à l’Assemblée. Si les partis d’opposition demandent la démission du gouvernement et annoncent qu’il seront tous unis pour les élections qui suivront, afin de faire élire un gouvernement provisoire d’unité nationale dont le seul mandat sera de mettre fin au banditisme,  ils prendront le pouvoir. Ils pourraien ensuite organiser des élections dont seraient exclus le parti et les individus compromis dans ce brigandage.

Ça pourrait marcher tout seul, mais ça marchera encore mieux si le chien grogne. Si le gouvernement résiste, la rue peut parler. Le ras-le-bol mis en veille dont nous avons parlé peut s’eveiller. Il peut dépasser le simple sabotage individuel et prendre une forme organisée. Grève générale ? Des groupes d’autogestion assumant les services à la population, comme les hôpitaux et les transports publics ? Un refus des commerçants de percevoir les taxes à la consommation ? Il y a cent façon de dire NON à l’État.

Cent façons dans la rue, mais  il y a plus facile encore que de dire non à l’État. Si le chien montre les dents et que l’ordre public est compromis, le systeme judiciaire – dont les magistrats sont assez mécontents d’être instrumentés dans cette bouffonnenie d’enquête –  peut, si un citoyen en faisait la demande, rappeler à Jean Charest qu’il n’est PAS l’État, mais seulement le premier ministre d’une province et donc soumis à la loi canadienne.

Si l’ordre public était mis en péril et si une accusation sérieuse était portée que Charest est un pion du crime organisé, le complice d’une extorsion massive perpétrée sur la population du Québec, la Cour Supérieure, qui a un droit de surveillance sur le fonctionnement de toutes les institutions, en ce pays de Canada dont nous sommes toujours partie prenante, pourrait juridiquement enjoindre Jean Charest de quitter ses fonctions.

Et ça ne s’arrete pas là au Québec, car quand le chien commence à montrer les dents et ne regarde plus son os, mais la carotide de ceux qui l’agacent, on le traite avec plus de respect. Notre Premier Ministre à Ottawa pourrait comprendre que les Québécois ne sont pas fiers qu’on ait gaspillé des ressources canadiennes et même fourni un cheerleader aux forces internationales qui sont allées piller la Libye.

Ils n’aiment pas du tout qu’après avoir envoyé des Canadiens mourir pour rien en Afghanistan, on ait collaboré à tuer des milliers d’innocents en Libye, pour rafler 33 milliards de dollars des fonds du peuple libyen, au profit des banquiers apatrides qui mènent le monde. Ils n’aiment pas qu’on ait aidé une pétrolières française à faire main basse sur les ressources du pays qui était le meilleur  modèle de démocratie et de bonne gestion pour l’Afrique. On lui demandera de cesser. Là et en Afghanistan et de ne plus le faire nulle part ailleurs.

Il se pourrait que notre Premier Ministre ne comprenne pas. Il se pourrait que Jean Charest ne comprenne pas. Il se pourrait que les banquiers ne comprennent pas… Mais il se pourrait aussi, alors, que, laissant son os sur lequel il n’a plus rien à ronger, le Gros Chien bondisse et « morde qui l’aura mordu »

Pierre JC Allard

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OBAMA ET BUSH: UN MÊME COMBAT


EN DÉPIT D’UN DISCOURS PLEIN DE PROMESSES

On ne peut nier qu’Obama a l’art de la parole et qu’il sait servir ses divers plats avec des mots  et des principes qu’il  ajuste aux diverses situations sans se préoccuper de leurs contradictions avec les politiques et pratiques de son administration.

Cette situation est d’autant plus frappante qu’il a été élu avec la promesse d’un avenir différent pour l’Amérique et pour le monde, fondé non plus sur les guerres de conquête et de domination, mais sur le respect des droits fondamentaux des personnes et des peuples.

« Ces idéaux éclairent toujours le monde et nous ne les abandonnerons pas par opportunisme. Donc, à tous les autres peuples et les gouvernements qui nous regardent, aujourd’hui, du plus petit village où mon père est né, sachez que l’Amérique (les États-Unis) est l’amie de chaque nation, de chaque homme, femme, enfant qui cherche un avenir de paix et de dignité, et que nous sommes prêts à diriger, une fois de plus. » 

Par ces mots, le nouveau Président indique sa volonté de tourner cette page sombre de l’histoire des États-Unis où la « politique de la sécurité nationale » a servi, trop souvent, à justifier un interventionnisme opportuniste et, plus que tout, à défier, dans nombre de cas, les droits les plus fondamentaux des peuples et des personnes. Il s’agit là d’un changement radical dans l’approche des relations des États-Unis avec le monde : ce ne sera plus par les armes, le chantage, la manipulation et le mensonge que les États-Unis s’imposeront au monde, mais par la flamme vivante des idéaux, inscrits dans sa Constitution et dans le droit international, qu’il en deviendra un leader et un guide. 

«… notre sécurité émane de la justesse de notre cause, notre force de notre exemple, des qualités tempérantes de l’humilité et de la retenue. »

Cet esprit a dominé dans ses premières rencontres avec la communauté internationale et les communautés régionales. On se souviendra de l’accueil fait par les Présidents des pays de l’Amérique latine et des Caraïbes, enchantés qu’ils étaient d’une approche et d’un discours qui tranchaient avec ceux de ses prédécesseurs, particulièrement ceux de G.W. Bush.

« Nous ne pouvons pas rester prisonniers des désaccords du passé… Je prends devant vous l’engagement d’un partenariat d’égal à égal ».

Dans son discours au Caire, il n’en va pas autrement. Une approche fondée sur une compréhension mutuelle de l’histoire et de la volonté de surmonter les différents pour construire ensemble un monde plus juste et plus prospère.

« Je suis venu chercher un nouveau commencement entre les Etats-Unis et les musulmans du monde entier, qui se fonde sur un intérêt et un respect mutuels ; qui se fonde sur le fait que l’Amérique et l’islam ne sont pas exclusifs l’un de l’autre et ne sont pas voués à se faire concurrence. Au lieu de cela, ils se chevauchent et partagent des principes communs : justice et progrès ; tolérance et dignité de tous les êtres humains. »

Des propos de nature à redonner confiance et espoir aux peuples. Une aire nouvelle s’ouvre pour les pays du monde dans leurs les relations avec le pays le plus puissant. Toutefois la fraicheur de tels propos sera vite dissipée par la dure réalité de politiques qui ne feront que renforcer les orientations déjà prises par G.W. Bush.

En Amérique Latine la politique impériale de domination et de conquête continue à s’imposer.

Le blocus économique imposé à Cuba depuis plus de 50 ans et dénoncé par une très grande majorité des membres de l’Assemblée générale des Nations Unies est maintenu et, dans certains cas, les mécanismes de contrôle de son application ont été renforcis. Il en va de même pour les 5 prisonniers antiterroristes cubains, condamnés injustement et détenus depuis plus de 13 ans. En dépit du fait que leur libération est réclamée par la communauté internationale, le président Obama ne bouge pas.

Le terroriste Luis Posada Cariles, auteur, en 1976, du sabotage en plein vol d’un avion de Cubana aviation entrainant la mort de 73 personnes, est toujours protégé par l’administration étasunienne qui se refuse de l’extrader au Venezuela qui le réclame pour le juger.

En juin 2009 se réalise le coup d’État militaire au Honduras, chassant du pouvoir le président légitimement élus, Manuel Zelaya. Cette intervention militaire n’a été possible qu’avec l’appui officieux de l’Administration Obama qui a soutenu les auteurs de ce renversement de gouvernement.

Peu de temps après ce sera l’annonce de l’implantation de 9 bases militaires étasuniennes en territoire colombien, menaçant ainsi la sécurité du Venezuela et de l’ensemble de l’Amérique latine. Pour un prix Nobel de la paix c’est là une initiative qui répond à une logique qu’il est seul à connaître et qui n’est pas sans inquiéter les voisins.

À tout cela s’ajoute les actions menées par diverses agences étasuniennes visant à déstabiliser les gouvernements des pays émergents de l’Amérique latine tels  l’Équateur, victime d’une tentative de coup d’État, en 2010, le Venezuela dont le Président est sans cesse menacé d’assassinat, la Bolivie où les actions de division sont nombreuse. Vraiment rien pour rassurer les partenaires latinos américains sur les intentions de Washington.

Au Moyen Orient la situation n’est guère mieux. Les guerres se poursuivent en Afghanistan, en Irak, en Libye. Des interventions de sabotages sont en opération en Syrie, en Iran et la Palestine doit faire son deuil du vote d’Obama au Conseil de sécurité pour être reconnu comme État souverain avec siège aux Nations Unies.

En dépit de toutes ces contradictions le président Obama s’est présenté avec assurance devant l’Assemblée générale des Nations Unies, en ce 21 septembre 2011, avec un discours tissés de principes et de contradictions. Je me permets quelques illustrations qui démontrent sa logique à l’intérieur de chacun des thèmes traités, mais pas toujours la cohérence entre ces derniers.

En tant que prix Nobel de la paix 2009, il se devait de parler de cette paix comme objectif fondamental des Nations Unies. Une paix, dit-il, qui n’est pas pure absence de guerre, mais qui permet de rejoindre les grandes aspirations du monde d’aujourd’hui.

Si la guerre est parfois nécessaire, ce ne peut être que pour permettre à des peuples, privés de liberté et de démocratie, de chasser les tyrans et de prendre en main leur propre destin de nations libres et indépendantes.

Lorsqu’il passe aux exemples concrets permettant d’illustrer cette approche, les thèmes choisis et les analyses proposées ont chacune leur logique interne fondée sur des postulats et des lectures de la réalité qui sont loin de faire l’unanimité.

Il y a, entre autres, le cas de la Tunisie où le peuple, sans arme,  s’est levé pour réclamer le départ du Président qui occupait son poste depuis plus de 30 ans. Dans ce cas, la foule représentait bien la volonté populaire et le Président se devait de partir. En aucun moment, dans son discours, il n’a été question de dictateur corrompu et sanguinaire, mais bel et bien d’un Président qui avait fait son temps et dont le départ était demandé par le peuple. Il s’est bien gardé, toutefois, de relever le changement de régime réclamé par le peuple et la mise en place d’une nouvelle constitution.

Il y a également le cas de l’Égypte où là encore un peuple s’est mobilisé pacifiquement pour réclamer le départ d’un Président qui avait fait son temps. Pas de commentaires spécifiques sur l’attaque violente et sanguinaire dont cette foule, réunie sur la place principale, a été victime lors de ces manifestations. Pas un mot sur la corruption et le régime répressif.

Dans le cas de la Libye, le ton change et les mots et les arguments deviennent différents. Il n’est plus question d’un Président, mais d’un dictateur sanguinaire qui opprime son peuple depuis plus de 40 ans. Il ne s’agit plus d’un peuple manifestant sur la place verte de Tripoli ou ailleurs à travers le pays comme ce fut le cas en Tunisie et en Égypte, mais d’opposants armés au régime Kadhafi, victimes de l’atrocité sanguinaire du tyran. Dans ce dernier cas, Il n’est pas question de démontrer les faits des crimes commis pas plus que de connaître la volonté du peuple libyen en appui aux opposants. Pour Obama, les opposants sont le peuple.

La nouvelle, non confirmée, de l’assassinat de 6000 personnes par les forces de Kadhafi donne le signal de l’offensive de l’OTAN. Il n’est pas question de suivre les conseils de divers pays de l’Amérique latine et de l’Afrique qui demandent qu’une commission spéciale soit envoyée sur les lieux pour vérifier l’authenticité des faits rapportés et chercher par des voies politiques une solution au problème interne à la Libye.

Aujourd’hui nous savons que cette accusation des six mille exécutions étaient sans fondement et que tout ce qui a suivi n’a été tissé que de demi-vérités ou de mensonges.

Les trois derniers cas, donnés en exemple, se rapportent au Yémen, à Bahreïn et à la Syrie. Dans les deux premiers cas, l’approche est différente.  Tout en reconnaissant un certain soulèvement de la population, Obama ne mentionne pas comme telle la répression dont il a été victimes. Le cas de Bahreïn retient d’autant plus l’attention que le gouvernement a fait appel à l’armée de l’Arabie Saoudite pour faire taire le peuple. Ce fait n’a soulevé aucune urgence d’une intervention des Nations Unies pour défendre le peuple, comme ce fut le cas pour la Libye et que ce le sera probablement pour la Syrie. Dans ce dernier cas, il s’agit de groupes armés qui se proclament représentants du peuple et qui réclament le changement de régime. Rien à voir avec ces foules comme celles  en Égypte, en Tunisie ou encore au Yémen et à Bahreïn. Le cas de la Syrie se rapproche beaucoup de celui de la Libye.

La logique de M. Obama est que dans tous les cas, y incluant la Libye et la Syrie,  il s’agit du soulèvement de peuples. Par contre, qu’il y ait eu un million et demie de libyens et libyennes, soit 25% de la population totale de Libye, réunis sur la Place verte de Tripoli, pour s’opposer à l’intervention de l’Otan et soutenir Kadhafi, cela ne compte pas. Le groupe de mercenaires dont nous connaissons la composition est, pour M. Obama, le peuple Libyen alors que ceux qui résistent sont des Kadhafistes.

Dans son discours, il parle de l’importance des Nations Unies et de son rôle pour   assurer la paix dans le monde. Il demande que tous les pays s’unissent dans un effort commun pour construire cette paix. Tout en disant cela, il nie à la communauté internationale  son pouvoir d’assumer cette responsabilité, en maintenant  le système du droit de véto de cinq pays. Les Etats-Unis, par ce droit de véto peut renverser toutes les décisions prises par l’Assemblée générale.  Ce sera le cas pour bloquer la reconnaissance de la Palestine comme pays souverain ayant son siège aux Nations Unies.

« Ces idéaux (le respect des droits des personnes et des peuples) éclairent toujours le monde et nous ne les abandonnerons pas par opportunisme. Donc, à tous les autres peuples et les gouvernements qui nous regardent, aujourd’hui, du plus petit village où mon père est né, sachez que l’Amérique (les États-Unis) est l’amie de chaque nation, de chaque homme, femme, enfant qui cherche un avenir de paix et de dignité, et que nous sommes prêts à diriger, une fois de plus.

Je laisse à d’autres de poursuivre dans l’identification des incohérences souvent noyées dans l’usage de mots dont les contenus varient selon les territoires, les populations, mais surtout selon les intérêts en cause.

Oscar Fortin

Québec, le 22 octobre 2011

http://humanisme.blogspot.com

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