
S’il y eu une société qui demanda la « participation » de chacun de ses citoyens, ce fut bien la société Acadienne.
Oui, je sais, il existe des descendants de ces premiers Acadiens; mais leur principe de société, tellement remarquable, n’est jamais reparu après l’éradication de ce « peuple ». Les autorités de l’époque firent diligence pour effacer de l’histoire un principe social énormément nocif à leur pouvoir.
Cet article tente de cerner la culture que ces premiers Acadiens avaient développé. C’est cette culture qui me semble disparue. Il y eut plusieurs « spécialistes » qui ont étudié l’histoire des Acadiens. Chacun l’a fait selon sa « vision » personnelle, influencée par sa position politique individuelle. Ces positions sont soit anglaise, française, canadienne anglaise ou encore, canadienne française. Et tous se servent des versions « officielles » de chacune de ces positions politiques. Logiquement, selon eux, un amalgame de ces différentes « versions » devrait donner une image réelle de la culture Acadienne. J’ai certaines restrictions face à cette logique. Malheureusement les premiers Acadiens furent annihilés et ils n’ont pas laissé d’écrits d’eux-mêmes.
Tout comme l’histoire des « Canayens » qui vivaient sur le cours du St-Laurent, l’histoire réelle des Acadiens n’est pas celle fournie par les autorités française ou anglaise qui les « dirigeaient ». Ces différentes autorités ne sont intéressées que par des nécessités politiques ou économiques de la région rattachées à leurs propres intérêts. Pour eux, les « individus » nommés Acadiens, Canayens ou Amérindiens, n’ont aucune importance en tant qu’êtres humains, sauf au niveau de l’occupation du territoire convoité. Il faut donc dépoussiérer et passer à la lessive les données officielles pour découvrir la vraie culture Acadienne. Et puisque cette culture initiale des Acadiens a été éliminée de la surface de la planète, elle risque d’être assez difficile à retrouver.
Au départ nous savons une chose :
Les Acadiens furent massivement déportés de 1755 à 1758. Les raisons principales de cette déportation sont politiques et économiques:
1) La liaison entre Québec et Louisbourg proposée pour passer par le territoire Acadien inquiétait les Anglais.
2) L’Acadie était la clef géographique de toutes les colonies françaises et anglaises de l’Amérique du Nord.
3) Les Acadiens possédaient les meilleures terres de la région et les plus beaux troupeaux.
4) Les Acadiens persistaient à demeurer « neutres ».
Cette dernière raison me semble très curieuse et, surtout, étonnante; car elle ne contient pas exclusivement une « nécessité politique ou économique ». Elle semble indiquer, en sourdine, une caractéristique « sociale ». Que les Acadiens se disent « neutres », en étant coincés continuellement entre l’intérêt individuel des autorités françaises et anglaises, peut sembler normal. Ce qui ne l’est pas est de se dire « neutre » devant l’autorité française lorsqu’on est « supposé » être Français.
Comment un Acadien, né en France, peut-il se déclaré « neutre » devant la politique française?
La seule raison plausible est que cet Acadien n’a rien à attendre de sa nation d’origine. Et les faits démontrent que c’est exactement ce qu’il en reçoit : Rien. C’est également ce que reçoivent les autres colons d’origine française installés le long du fleuve St-Laurent qui se disent « Canayens ».
Le tableau général des colonies françaises en Amérique du Nord est donc le suivant :
Aucun des individus, composant la population de ces colonies, ne peut attendre quoi que ce soit de la « mère patrie ». Ils constatent rapidement que seuls les dirigeants de leur société (à l’exception de deux personnages : Champlain l’idéaliste, et Jean talon le réaliste) tirent certains avantages de cette ancienne Patrie. Ils doivent donc accepter de se suffire à eux-mêmes. Mais, pour les Acadiens, pourquoi se déclarer « neutres »? Comment peuvent-ils croire, un seul instant, que cette neutralité sera un atout défendable devant les intérêts des deux puissances politiques de l’époque? Pourquoi ne pas faire comme les Canayens et simplement vivre cette « neutralité » sans s’occuper des autorités?
L’une des raisons ne peut être autre que la même que celle des Canayens : ils aiment et s’identifient à la région qu’ils habitent. Ils adoptent cette région comme étant le nouvel endroit où ils plantent leurs racines en tant que « peuple ». En ce sens, leur « neutralité » n’est pas du tout une question de « crainte » des autorités, mais bien d’une « déclaration de leur identité ». Ce qui est assez facile à comprendre, j’imagine, pour nos lecteurs québécois.
L’autre raison qui leur est propre, est qu’ils sont des agriculteurs et n’ont pas intérêt à se réfugier dans la forêt avec les Autochtones. Leur territoire ne s’étend pas sur toute l’Amérique du Nord, comme pour les Canayens, mais se limite aux côtes de l’Atlantique surtout à cause de leur agriculture particulière des côtes de l’océan. Ils doivent donc affirmer ouvertement leur position face aux autorités continuellement en présence.
Est-ce que de se donner une « identité distincte », est une vision trop idéaliste pour l’attribuer à des individus issus de la « plèbe » française? Cela pourrait le sembler à première vue; mais, ne pas le faire, ne serait pas une évolution logique, lorsqu’on considère l’environnement dans lequel ils se trouvent.
Au début de cette colonisation, 48 colons français se retrouvent sur les côtes de la Nouvelle-Ecosse et subissent tout de suite, les attaques des colonies anglaises. Ils sont faits prisonniers et amenés en Nouvelle Angleterre. De 1613 à 1632, la région vit sous régime anglais malgré la présence de français qui font la traite des fourrures. Déjà, remarquons le fait que des « Français », vivant sous domination anglaise, demande une certaine « neutralité ».
Lorsque les Français reprennent possession de la région, ils y installent d’autres colons. Ceux-ci apprennent le sort réservé par les Anglais de la Nouvelle Angleterre, aux colons « français » d’il y a, à peine 20 ans. Ils comprennent assez rapidement qu’il leur faudra demeurer politiquement « neutre » s’ils veulent survivre.
Lors du recensement de 1671, l’Acadie compte 441 habitants issus des premières familles arrivées en 1632 et 1635. Il y a, en plus, 78 personnes vivant une existence indépendante à Pentagouet, à Pobomcoup, à Cap Nègre, à Mouskadabouet, à Rivière-aux-Rochelois et à St-Pierre. Il manque, également au recensement, 16 « français » et métis qui vivent sur la côte Est, à la Hève.
Le métissage est ici, une indication importante de la qualité des relations entre les Acadiens et les Autochtones; et « vivre INDÉPENDANT » signifie en réalité : être neutre. Donc, déjà en 1701, les Acadiens ont trouvé un moyen de développer leur « neutralité » sociale.
Ces Acadiens, contrairement aux colons du St-Laurent, sont de vrais agriculteurs, même s’ils font, aussi, la pêche et la traite de fourrures. Ils cultivent, entre autre, des « portions de terre qu’ils enlèvent à la mer »; forme d’agriculture qu’ils ont développé dans leurs marais poitevin. Leur particularité agricole les rattache aux côtes de l’Atlantique. Leur plus grande richesse est leur bétail. Ils font, principalement, leur commerce avec la Nouvelle Angleterre qui est intéressés par la qualité de leurs produits. De toute façon, les Acadiens n’ont pas vraiment d’autres voies commerciales de disponibles.
On découvre, historiquement, que la plupart des Acadiens vivent à l’écart de l’État, ne paient pas d’impôt et se méfient comme la peste des levées d’hommes pour la guerre. On a ici, la confirmation qu’ils se veulent réellement « neutres » de toute politique, que celle-ci soit française ou anglaise.
Par contre, on sait que ces plus de 441 habitants vivent entourés des Micmacs, des Abénaquis et des Malécites qui totalisent, eux, plus de 10,000 individus. Comment font-ils donc, alors, pour se protéger des « sauvages »?

Guerrier Micmac vers 1740
La réponse est qu’ils n’ont pas à s’en protéger; ce sont plutôt les Améridiens qui protègent les Acadiens. Et nous découvrons, finalement, la raison pour laquelle les Acadiens peuvent croire qu’il est possible de se dire « neutres » à toute politique européenne. Ils ont les moyens de faire valoir cette neutralité grâce à la protection des Autochtones. Cette protection s’étiole constamment, cependant, suite aux maladies et aux guerres contre les Anglais qui réduisent considérablement les Amérindiens de la région. De 40,000 individus, avant l’arrivée des blancs, ils étaient au nombre de 10,000 lors de l’installation des Acadiens. Leur nombre ne cessa de diminuer par la suite.
Mais que les Acadiens soient protégés par les Autochtones est tout de même curieux, parce que les rapports de missionnaires de l’endroit affirment que les « sauvages » se sont montrés très réfractaires à toute francisation. « Ils ne se soucient guère d’apprendre nos langues » lit-on dans les relations des Jésuites. En d’autres mots, les « sauvages » ne s’intéressent ni aux Français, ni aux anglais, mais protègent tout de même les Acadiens. Il existe donc une différence entre les Acadiens, les Français et les Anglais.
Nous avons constaté exactement le même phénomène chez les Canayens qui sont « amis » des autochtones. Les Canayens, aux yeux des Amérindiens, étaient différents des Français et des Anglais. Il devient, maintenant, assez évident que les « sauvages » ne sont vraiment amis qu’avec ceux qui respectent leur philosophie de la vie, c’est-à-dire Liberté, Égalité et Fraternité. Conséquemment, le fameux respect des « sauvages » envers les « Européens » ne tient pas du tout, au fait qu’ils en reçoivent des objets métalliques utiles et des « bricoles » inutiles. Ce supposé respect des autorités « étrangères » n’a pas plus de valeur réelle que ce qu’ils en retirent commercialement. Constat qui leur attribue enfin, une intelligence beaucoup plus importante que celle qui leur fut concédée officiellement. Leur respect réel s’appui essentiellement sur l’adoption de leur propre culture basée sur le respect de l’individu et rien d’autre. Ce qui me réjouit personnellement car cette constatation élève leur civilisation, au point de vue de la valeur humaine, sur un pied d’égalité avec la « civilisation » européenne. En réalité, au niveau du respect humain, elle en est très supérieure. Mais je ne le dirai pas parce que très peu, encore aujourd’hui, sont prêts à le concéder.
Cette philosophie sociale amérindienne ne sera jamais indiquée, nulle part, par l’histoire officielle (sauf par inadvertance dans un texte que vous lirez à la fin de l’article). Pourquoi?
Parce que ceux qui ont écrit cette histoire « officielle » n’ont jamais compris la culture Amérindienne. Ils ont tenté, souvent, de l’expliquer, mais toujours, selon leurs propres perceptions et jamais, selon les notions amérindiennes. Leur handicap est qu’ils se croient constamment supérieurs à qui ou quoi que ce soit. Ils considèrent, toujours, que ce qui n’est pas comme eux ou comme « ce qu’ils croient », est nécessairement « primitif » et « barbare », quand ils ne le qualifient pas, tout simplement, «d’inhumain ». Croyez-vous que cela a changé aujourd’hui? On peut prendre en exemple, les derniers évènements en Libye; où, soit dit en passant, on avait établi une forme de « Démocratie directe » et non une tyrannie comme on affirme partout. Mais qui s’est renseigné avant les bombardements humanitaires? Depuis quand les médias officiels font-ils de la désinformation?
En 1701 la population compte « officiellement » 1300 habitants. Ces colons sont tous originaires de la province du Poitou en France (Curieusement cette ancienne province française n’existe plus, elle non plus, aujourd’hui). Je dis « officiellement 1300 habitants », parce que 54 ans plus tard on dénombrera les Acadiens à plus de 15,000 personnes. Ce qui me semble exiger la nécessité d’être au lit avec, sa femme… et d’autres, 24 heures par jour pendant une quarantaine de ces cinquante années. On doit accepter que les recensements ne sont pas exacts et que les Acadiens, peuple psychologiquement équilibré, comme le démontre leur philosophie sociale, sont beaucoup plus nombreux à l’origine, que ces recensements le dévoilent. D’autre part, ce déficit de l’information des recensements, devient compréhensible si les Acadiens ne se soucient pas des autorités en place.
À moins, évidemment, que vous soyez convaincus que les Acadiens soient les instigateurs des premiers « partouzes » et que DSK soit un de leurs descendants direct.
De toutes façon, nous découvrons que les Acadiens, dénombrés à plus de 15,000 individus, sont déportés parce qu’ils n’acceptent pas l’autorité ni des Français, ni des Anglais, se disent « neutres » et défendent leurs droits appuyés par les Autochtones. Ils forment une société distincte de toutes les sociétés existantes à l’époque, en établissant
1) l’égalité entre chacun d’eux,
2) l’équité des nécessités de base pour chacune de leurs familles et
3) la liberté de chacun des individus.
Ils sont prospères, possèdent les terres les plus fertiles de la côte et élèvent des troupeaux enviés par tous. Ces troupeaux se chiffrent à 180,000 têtes lors de la déportation. Ils furent saisis par les autorités, évidemment.
Cette déportation des Acadiens, est faite « en temps de paix »; c’est, d’ailleurs, pourquoi les anglais ne les envoient pas en France mais en Nouvelle Angleterre. Ils sont alors « sujets d’Angleterre ». Ceux qui sont envoyés en France sont ceux déportés pendant la guerre de sept ans qui débute en 1756, sous prétexte qu’ils sont, maintenant, Français, même si un an auparavant, ils n’étaient pas considérés comme tels. Une fois de plus, l’impossibilité des Anglais à déterminer la nationalité réelle des Acadiens, volontairement ou non, indique leur identité sociale « neutre », comme peuple spécifique.
Ces derniers Acadiens ne réussissent pas à se réintégrer à la société française de l’époque. En fait, ils s’y refusent et la plupart repartent éventuellement pour l’Amérique (en Louisiane) où ils ont une chance de retrouver cette notion de liberté, d’égalité et d’indépendance qu’ils affectionnent.
Plusieurs reviennent en Acadie pour y trouver leurs terres aux mains des immigrés anglais. Ils ne purent jamais y réinstaller cette culture qu’ils avaient développé lors de leur première arrivée en Nouvelle Écosse.
Il est donc prouvé, historiquement, que les autorités occidentales du XVIIe, XVIIIe et XIXe siècle se sont concertées pour toujours éradiquer la liberté, l’égalité et la fraternité entre les individus, que les Acadiens, Canayens et Métis ont découvert chez les Autochtones et qu’ils ont choisi de vivre en Amérique du Nord. Ces mêmes autorités qui se vantent, aujourd’hui, de défendre la Démocratie par le peuple et pour le peuple à travers la planète. Démocratie supposément issue du siècle des « Lumières ».
Il est à remarquer que l’œuvre de Jean-Jacques Rousseau, « Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes » est publié; l’année même de la déportation des Acadiens, en 1755.
Pour ceux qui pourraient défendre la notion que les Acadiens se considéraient Français et donc, « neutres » seulement face aux Anglais, ils peuvent lire l’opinion d’un autre représentant des lumières, au sujet de la guerre de sept ans, Voltaire :
«La guerre est donc sérieuse. Je voudrais que le tremblement de terre eût englouti cette misérable Acadie plutôt que Lisbonne et Méquines.»
Ou encore, : « …ce feu embrasa bientôt l’Europe, mais les premières étincelles vinrent d’Amérique. Une légère querelle entre la France et l’Angleterre, pour quelques terrains sauvages vers l’Acadie, inspira une nouvelle politique à tous les souverains d’Europe. »
Remarquez que la « déportation » d’êtres humains n’a aucune importance. La « légère querelle » est au sujet de « quelques terrains sauvages ».
Les Acadiens seraient débiles de se considérer « Français », lorsqu’ils reçoivent ce genre de « considération » des Français eux-même. Il ne faut pas croire que cette opinion de Voltaire n’est pas majoritaire pour tous les Français (Il l’affirme lui-même ailleurs), même pour ceux qui ont des contacts avec les Acadiens.
Il faut aussi y ajouter le fait, qui n’aide pas du tout, que la langue employée à l’époque par les Acadiens venant du Poitou, est très différente de celle des Français; ce qui n’est pas le cas des « Canayens ».
Est-ce que cette nouvelle politique « inspirée à tous les souverains d’Europe » ne serait pas de combattre et d’éradiquer toute apparition du concept « Républicain »? C’est fort probable. Heureusement pour notre histoire future, qui se répète semble-t-il, que ces anciennes autorités n’ont pas réussit à empêcher ni la Révolution française, ni la Révolution américaine. Cela nous donne quelqu’espoir.
Voici ce que Voltaire pensait des Amérindiens :
«Les peuples qu’on trouva dans le Canada n’étaient pas de la nature de ceux du Mexique, du Pérou et du Brésil… ils en diffèrent encore plus par la fierté et le courage. Ils ne connurent jamais le gouvernement monarchique; l’esprit républicain a été le partage de tous les peuples du Nord dans l’ancien monde et dans le nouveau. Tous les habitants de l’Amérique septentrionale, des montagnes des Apalaches au détroit de Davis, sont des paysans et des chasseurs divisés en bourgades, institution naturelle de l’espèce humaine. »
Je vous demande maintenant:
Qu’est-ce que cet « esprit républicain » sinon celui de la Liberté, l’Égalité et la Fraternité? Voltaire reconnaît cette philosophie sociale, chez les Amérindiens, 33 ans avant la révolution Française; et il la leur attribue, tout comme moi, de tout temps. Il laisse entendre également que c’est un « état naturel » de l’espèce humaine primitive. Ce qui remet en cause nombre de dogmes actuels sur la supposée tendance naturelle de « domination » chez les humains.
Mais, pour revenir à notre sujet principal, est-ce à dire que les intérêts politiques et économiques qui contrôlaient les autorités de l’époque, ne contrôlent plus les autorités d’aujourd’hui?
Je vous laisse décider de la réponse.
Par contre, que ceux qui prônent la Fraternité réelle, l’Égalité réelle et la Liberté réelle, soient vigilants; parce que, jusqu’à aujourd’hui, ceux qui ont vraiment défendu ces droits naturels, c.est à dire : FONDAMENTAUX, ont été éradiqués à cause de cette caractéristique conséquente additionnelle à la philosophie républicaine, qui est le RESPECT DE CHACUN. Respect des autres qu’ils ne peuvent pas renier sans se « manquer de respect à eux-mêmes « .
Ce fut ce qui détermina le sort des Amérindiens, des Canayens et des Acadiens. Seule la limite étroite de leur territoire fit disparaître d’un seul coup les « républicains » d’Acadie. L’identité des autres fut tuée à petit feu au cour des deux cent dernières années par les spécialistes (du moins ceux supposément « désintéressés ») de l’histoire.
Il semble que la seule issue pour que la Liberté, l’Égalité et la Fraternité puisse un jour vraiment exister, soit que les autorités, voulant être dominantes, se détruisent d’elles-mêmes. C’est là, la possibilité d’une autre question à être considérée, qui semble se démarquer aujourd’hui.
Existe-t-il une possibilité qu’elles se détruisent d’elles-mêmes?
-Je pense que oui. Et c’est encore l’histoire qui nous le démontre: « Les premiers deviennent successivement, les derniers ».
La question suivante est: Est-ce qu’il y aura des « dommages collatéraux »?
-C’est tout à fait évident, il y en a toujours.
Dernière question:
Est-ce que cela cessera un jours?
-Oui; lorsqu’il n’y aura plus de « derniers », comme il n’y en avait pas chez les Acadiens, les Pirates, les « Canayens » et surtout, chez les Amérindiens.
Amicalement
André Lefebvre