Archives quotidiennes : 23 novembre 2011

Quel masque portez-vous?

 
 

Qui parmi nous peut affirmer qu’il n’a jamais été blessé émotionnellement dans son enfance? Dans un milieu «normal», l’enfant ose être lui-même. Cependant, une telle audace dérange souvent le monde des adultes et des proches. L’enfant déduira instinctivement (non par le raisonnement mais par son senti) qu’être naturel est incorrect. Une douloureuse découverte pour l’enfant qui provoquera chez lui des crises de colère que les adultes appellent «les crises de l’enfance ou de l’adolescence.»

Ainsi, en premier lieu, l’enfant expérimente la joie d’être lui-même. Par la suite, il connaît la douleur de ne pas avoir le droit d’être lui-même, ce qui déclenchera colère et crises selon son caractère. Puis, afin de ne pas souffrir, il se résigne et se crée une nouvelle personnalité pour répondre aux besoins de son entourage afin de devenir ce que les autres veulent qu’il soit.

De l’avis de Lise Bourbeau, auteure du livre LES CINQ BLESSURES QUI EMPÊCHENT D’ÊTRE, pour éviter les crises et la douleur, l’être blessé se créera un masque. Ces masques sont au nombre de cinq et correspondent à cinq grandes blessures de base vécues par l’humain. Il semblerait que toutes les souffrances de l’humain peuvent être condensées en ces cinq blessures.

Les cinq blessures qui empêchent d’être ET les cinq masques

Existe-t-il un état plus merveilleux que celui d’ÊTRE ce que l’on est, sans méfiance, sans colère refoulée, sans frustration, sans peur? Pourquoi ne sommes-nous pas toujours capables d’exprimer ce que nous sommes et avons de meilleur? Pourquoi répondre agressivement à une personne, juger durement sans prendre en considération son point de vue, avoir peur de l’amour, accorder une mauvaise intention à l’autre parce que son propos nous dérange, se méfier des actes qui semblent désintéressés et autres attitudes de résistance sans même vérifier? Ces blessures qui nous font porter des masques pour ne pas souffrir et perdre la face en sont la source. Voici les cinq blessures par ordre chronologique, c’est-à-dire dans l’ordre où chacune d’elles apparaît dans le cours d’une vie.

LES CINQ BLESSURES

  • le rejet
  • l’abandon
  • l’humiliation
  • la trahison
  • l’injustice

Il est important de ne pas s’attacher aux mots utilisés pour exprimer les blessures et les masques. Quelqu’un peut être rejeté et souffrir d’injustice; un autre peut être trahi et vivre cela comme un rejet; un autre peut être abandonné et se sentir humilié, etc. C’est le senti émotionnel qui s’imprimera dans le corps et non la réalité.

LES CINQ MASQUES

  • le fuyant
  • le dépendant
  • le masochiste
  • le contrôlant
  • le rigide

L’importance du masque est créé en fonction du degré de la blessure. Un masque représente un type de personne avec un caractère qui lui est propre car de nombreuses croyances sont développées qui influenceront l’attitude intérieure et les comportements de la personne selon le masque développé. Plus la blessure est importante, plus la personne en souffrira, ce qui l’obligera à porter son masque plus souvent.

Nous portons un masque seulement lorsque nous voulons nous protéger

Chaque fois que nous subissons ou que nous faisons subir une de ces blessures, nous laissons nos croyances et nos peurs prendre la direction de notre vie. La mise en place des masques est la conséquence de vouloir cacher, à nous-mêmes et aux autres, ce que nous n’avons pas voulu encore régler.

La blessure intérieure peut être comparée à une blessure physique qu’une personne aurait sur la main depuis longtemps, blessure qu’elle a négligé de soigner, et qu’elle a préféré entourer d’un pansement pour ne pas la voir. Ce pansement équivaut à un masque. Chaque fois qu’une autre personne touchera sa main, même par amour, elle réagira négativement en raison de la douleur malgré le pansement. Toutefois, l’autre personne n’a jamais voulu lui faire mal.  Il en est ainsi pour toutes les blessures émotionnelles profondément enfouies en nous.

Notons aussi que les masques ne sont pas permanents au cours de notre vie. Selon notre évolution et notre connaissance de soi, ils tomberont ou ne se manifesteront que rarement et moins intensément.

Est-ce que vous vous reconnaissez parmi les blessures et les masques suivants?

Une personne peut avoir une blessure majeure et reconnaître certains de ses comportements dans les autres blessures. Enfin, les masques que nous créons inconsciemment pour nous protéger sont visibles dans la morphologie de notre apparence extérieure.

LE REJET – masque du FUYANT

La première blessure, le rejet, apparaît entre 0 et 2 ans, et provient du parent du même sexe. Pour un garçon, ce sera le père et pour la fille, sa mère.

Le masque du rejet est le fuyant. Celui qui souffre de la blessure du rejet a tendance à fuir les situations qui le font souffrir. Il préfère s’en aller plutôt que de faire face ou de risquer de se faire rejeter. Il a tellement peur d’être rejeté. Il ne se rend pas compte que lui-même rejette souvent les autres.

Le fuyant se tient comme s’il voulait disparaître. Ses épaules sont rentrées, ses bras pendent le long de son corps, ses jambes sont maigres, il a de petits yeux apeurés. On pourrait dire qu’il y a des parties de son corps qui ne sont pas terminées. Par exemple, un menton fuyant, des poignets trop petits par rapport au reste du corps, des chevilles très très minces, etc. Le fuyant est porté à fuir dans la lune et à ne pas prendre sa place en public. Il peut faire de l’anorexie. Il parle d’une façon vague et décousue. Il dit souvent : «Je suis nul… c’est nul… je suis sans dessein.»

La plus grande peur du fuyant est la panique.

L’ABANDON – masque du DÉPENDANT

La blessure de l’abandon provient du parent du sexe opposé. Pour un garçon, c’est la mère et pour la fille, la blessure sera causée par le père. La blessure s’installe entre 1 an et 3 ans.

Le masque de l’abandon est la dépendance. Un dépendant croit qu’il ne peut pas arriver tout seul à maîtriser une situation. Ce sera sa façon de se faire aimer et d’obtenir de l’attention. Il semble avoir de la difficulté à se tenir tout seul, il a besoin de s’appuyer sur une chaise, un cadre de porte, ou même une autre personne. Son corps a tendance à tomber. Il y a un manque de tonus. La peau va pendre, ou le bas du visage, ou les yeux, les épaules, et même les cheveux. Chez une jeune personne, il va de soi que le corps est plus ferme, cependant les parties qui trahissent sa blessure de l’abandon seront moins fermes qu’à d’autres endroits.

Le dépendant est une victime. Il dépend du bonheur des autres. Il ne se décide pas tout seul. Il souffre d’agoraphobie, demande beaucoup de conseils, mais n’en fait qu’à sa tête. Il a une voix d’enfant, pleure facilement. Il attire la pitié. Quand il parle, il a tendance à donner beaucoup de détails. Il dit souvent : «Je me sens misérable… c’est épouvantable ce qu’on me fait… Je ne me supporte pas … est-ce que tu m’aimes? (demande faite trop souvent pour se sécuriser)… on ne me lâche pas!

La plus grande peur du dépendant est la solitude.

L’HUMILIATION – masque du MASOCHISTE

La blessure de l’humiliation peut venir du père ou de la mère, c’est le parent qui se sera occupé des besoins physiques de l’enfant. La blessure survient entre 1 an et 3 ans. Une personne n’a jamais la seule blessure de l’humiliation. Celle-ci viendra avec le rejet ou l’abandon, ou autre.

Le masque de l’humiliation est le masochisme. La personne qui vit la blessure de l’humiliation se place elle-même dans des situations humiliantes. Par exemple, elle s’achètera une auto trop petite dans laquelle elle ne sera pas confortable. Elle portera des vêtements trop serrés dans lesquels elle sera à l’étroit. Au restaurant, elle échappera souvent de la sauce sur son vêtement, surtout s’il est neuf.

Le masochiste a un corps rondelet. Il fait rire les autres en se ridiculisant. Il pose des questions pour les autres. Il a tendance à faire de l’embonpoint. Personne nourricière, le masochiste a de bourrelets, un corps gros, mais rond. Le masochiste est gourmand, mange beaucoup. Son cou est gros et bombé, il y a de la tension aux mâchoires. Le visage est rond et ouvert comme une lune. Il aura tendance à rougir. Son vocabulaire est souvent : «Qu’est-ce que je peux faire pour toi?… Il m’a humilié… J’ai tellement honte!». Il emploiera aussi les mots petit, gros, c’est indigne.

La plus grande peur du masochiste est la liberté.

LA TRAHISOBN – masque du CONTRÔLANT

La blessure de la trahison vient du parent du sexe opposé. Une fille se sentira trahie par son père, un garçon par sa mère. La blessure survient entre 2 ans et 4 ans. C’est le complexe d’Œdipe non résolu. L’attachement au parent du sexe opposé est beaucoup trop grand, ce qui affecte leurs relations affectives et sexuelles plus tard. Une personne qui a la blessure de la trahison a aussi celle de l’abandon.

Le masque de la trahison est le contrôlant. La personne veut tout contrôler, décider. Ainsi elle ne se fera pas trahir. Le contrôlant a beaucoup de difficulté à faire confiance et à s’abandonner. Le contrôlant ne tient pas ses engagements. Il est manipulateur, séducteur, d’humeur inégale. Il comprend et agit rapidement. Il performe pour être remarqué. Il se confie difficilement.

Le contrôlant a les jambes fortes et bien plantées au sol. Chez l’homme, les épaules sont larges et carrées. Chez la femme, les hanches sont plus larges que les épaules. Le contrôlant fait du ventre. Les yeux d’un contrôlant sont séducteurs. Il a beaucoup de charme et de charisme. Il se tient les pieds joints, les fesses serrées. Il gonfle la poitrine. Il est fin gourmet, mais mange rapidement, ajoute du sel et des épices. Quand il parle, il s’exprime ainsi : «Je veux que … As-tu compris?… Je suis capable… Fais-moi confiance… Laisse-moi faire tout seul …. Je le savais… Je ne lui fais pas confiance, lui.» Il trouvera de bonnes excuses pour mentir. Il prend beaucoup de place en public. Il travaille beaucoup, il est jaloux, il vit de la colère.

La plus grande peur du contrôlant est le reniement.

L’INJUSTICE – masque du RIGIDE

La blessure de l’injustice vient du parent du même sexe. Une fille vivra l’injustice par sa mère, un garçon par son père. La blessure se produit entre 4 ans et 6 ans. La personne qui vit la blessure de l’injustice a aussi la blessure du rejet.

Le masque de l’injustice est la rigidité. Le rigide est un perfectionniste, ne veut pas se tromper, est très indépendant, se justifie beaucoup, se croise souvent les bras (pour ne pas sentir ses émotions), ne demande rien à personne et est très mental. Il a peur de parler de lui-même ou de faire rire de lui. Il affiche de la froideur.

Le rigide se tient bien droit. Il a une belle posture. Toutefois, cette posture est très raide, à la limite de la cassure. Les rigides ont beaucoup d’idéal et de noblesse. Cependant ils en veulent aux autres en raison de l’injustice. Il regarde droit dans les yeux. Il a des yeux brillants et vivants. Il a des fesses rondes, une taille serrée. Quand il parle, il dit : «Il faut que … c’est à cause de … très spécial… justement…. Pas de problème … sûrement … d’accord … exactement … toujours… jamais.» Le rigide prend la vie trop au sérieux. Il se remet souvent en question. Il est envieux.

La plus grande peur du rigide est la froideur.

La transmutation des blessures

Les blessures qui ont engendré des masques peuvent être libérées. Chaque blessure a son aspect positif qui fera rayonner la personne qui le développe.

CE THÈME SERA PRÉSENTÉ LA SEMAINE PROCHAINE.

CAROLLE ANNE DESSUREAULT

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LA GUERRE DES MONNAIES (DOLLAR vs YUAN)

 
 

 

QU’EST-CE QUE LA MONNAIE ?

Q’est-ce que la monnaie ? Qu’est-ce que le dollar, l’euro, le yuan, et les autres monnaies en circulation de par le monde ? Ces devises servent aussi bien aux échanges quotidiens dans les magasins, que, sous d’autres formes, à la spéculation boursière et au commerce international dans une économie capitaliste incontrôlée et anarchique.

Incontrôlée, disions-nous, car les capitalistes financiers qui sévissent sur les bourses du monde ; de Wall Street à la City de Londres, en passant par Paris, Francfort et Shanghai ; gonflent la masse monétaire représentant les marchandises, les biens et les services produits dans les économies nationales, et ils surmultiplient ainsi de façon tout à fait factice le capital disponible sur les marchés boursiers, engendrant ce que les économistes appellent des « bulles financières ». Ce phénomène entraîne en fait la création de « monnaies de singe » ne correspondant à aucune richesse, à aucune valeur réelle, qu’à du vent spéculatif servant à donner l’impression aux pecnots qu’ils s’enrichissent de cet argent de Monopoly « Passe Go et collecte tout l’argent qu’il te faut ».

Quand une « bulle financière » éclate, comme en 2008 à propos des « subprimes », c’est-à-dire la revente, par paquets, de milliers d’emprunts hypothécaires non solvables, ce sont alors des millions de propriétaires d’habitations qui sont saisis, et leurs familles qui les occupent à crédit, qui sont expulsées – jetées à la rue manu militari – dans la plus grande « démocratie bourgeoise » de tous les temps.

Nous invitons les bigots bourgeois férus de démocratie électorale, comptabilisant chaque bulletin de vote jeté dans la crécelle des urnes qu’ils chérissent tant, prouvant croit-il la nature « démocratique » de ce système capitaliste pourri jusqu’à la moelle ; nous les invitons à réfléchir à ce paradoxe où une « démocratie » bourgeoise expulse ses commettants de leur résidence alors que leur gouvernement verse, à même les impôts de ces expulsés, des milliards de dollars en subvention à des banquiers pour qu’ils chassent ces payeurs de créances et ces payeurs d’impôts de leur maison ! C’est la loi du système, diront-ils, alors je demande, qui a besoin de ce système inhumain ?

Revenons à la question posée en début d’article. Qu’est-ce qu’une devise ? Une devise est un instrument économique national qui, à l’origine du capitalisme (concentrons-nous sur ce système économique tout en sachant que la monnaie existait bien avant le capitalisme) représentait la quantité de richesse, de biens et de services échangeables (commercialisables) dans une économie nationale. Au début du capitalisme, il existait alors une adéquation assez stricte entre la quantité de monnaie (non seulement sous forme de billets de banque mais sous toutes autres formes) en circulation et la puissance commerciale relative du pays qui émettait cette monnaie (1).

S’il y avait distorsion, comme par exemple martingale d’impression d’une trop grande quantité de monnaie nationale par rapport à la richesse (marchandise) échangeable dans ce pays, la sanction des marchés était sans équivoque, la valeur de cette monnaie nationale chutait rapidement et tous ceux qui faisaient commerce avec ce pays inflationniste refusaient de libeller leurs échanges en cette devise nationale et exigeaient plutôt d’être payés dans une « devise forte ». C’est le rôle que jouait le dollar américain jusqu’à la dernière crise (2008), le franc suisse servait également de monnaie refuge, ou encore l’or, cette quasi devise acceptée par tous à un point tel que l’on exigea pendant longtemps que chaque banque nationale, émettrice d’une devise, conserve dans ses coffres une certaine proportion d’or (environ 10 %) correspondant à une portion de la  valeur de sa monnaie en circulation. Cette règle fut abolie lors de la répudiation des Accords de Bretton Woods (USA – 1944-1971). (2)

LES ACCORDS DE BRETTON WOODS

À la suite de la seconde guerre mondiale, les États-Unis d’Amérique ayant pris une place prépondérante comme super puissance militaire, économique et financière impérialiste, il fut décidé que la devise américaine, le dollar US, servirait de monnaie d’échange dans les transactions internationales et donc de valeur refuge en cas de difficulté commerciale ou financière entre deux ou plusieurs pays commerçants. C’est-à-dire, qu’à compter de 1944, une banque ou un trust qui souhaitait s’assurer que le fruit de ses transactions monétaires, commerciales, ou boursières spéculatives, soient à l’abri de toutes dévaluations intempestives d’une monnaie nationale fragile, effectuait ses transactions en monnaies fortes américaines – le dollar US – monnaie de réserve.

À partir de 1971 les États-Unis refusèrent de rembourser en or les dollars US excédentaires mis en circulation de par le monde (fin de la convertibilité OR) d’où aucune réserve d’or ne garantissait plus la totalité ou une partie des dollars en circulation. Puis, ils proposèrent que les monnaies soient à conversion flexible selon l’état des marchés. Les autres pays impérialistes, solidement arrimés et assujettis au leader américain, ne dirent mot, pensant que l’économie américaine serait toujours prospère et l’impérialisme florissant. Le système impérialiste était alors dans la dernière décennie de ses « trente glorieuses ».

Par la répudiation des Accords de Bretton Woods (1944-1971), les traders et les banquiers internationaux obtenaient un sauf conduit spéculatif – un  blanc-seing – illimité pour spéculer. Les différentes puissances impérialistes du globe crurent alors qu’elles pourraient s’en sortir et s’échapper avec la caisse alors que tous leurs amis, alliés et concurrents impérialistes se casseraient le nez avec un trop plein de dollars dévalués. Mais voilà, chacun de ces cupides croyait son concurrent plus stupide que lui-même et chacun se présentera à la caisse au même moment comme en Argentine quand les petits bourgeois s’alignèrent aux portes des banques cadenassées, incapables d’honorer leurs créances devant leurs clients déboutés. Évidemment, les milliardaires argentins avaient depuis longtemps transformé leurs avoirs en francs suisses anticipant l’effondrement du Peso – en parité dollar – contrairement aux prolétaires de Buenos Aires floués par ces pesos dévalués.

Imaginez la même dramatique, mais cette fois au lieu d’être l’Argentine aux prises avec le piège spéculatif, l’effondrement du Peso, et la perte de confiance des investisseurs et des épargnants dans l’économie du pays, ce sont tous les grands banquiers et les boursicoteurs internationaux, ces « génies » de la finance, nous dit-on, qui sont pris au piège américain, le peuple américain étant lui-même la première victime du fonctionnement de ce système économique anarchique, incontrôlé et inhumain.

Évidemment, cette « confiance » des acheteurs, des vendeurs, des spéculateurs, des banquiers et des boursicoteurs était fondée sur l’assurance que la monnaie internationalisée – le dollar US –, représentait bien une valeur forte, reflet d’une économie prospère, et qu’en tout temps chacun d’entre eux pourrait échanger ses dollars pour de vraies marchandises, de vrais biens ou de réels services concrets et tangibles. Que cette condition incontournable vienne à faire défaut et c’est tout l’édifice spéculatif impérialiste qui s’écroule. Le monde capitaliste en est là. La réalité c’est que depuis le début du XXe siècle le dollar américain a perdue 97 % de sa valeur. La dette souveraine américaine est de 15 000 milliards de dollars soit 100 % du PIB américain. Si on y ajoute l’endettement des ménages et celui des entreprises et la dette états-unienne passe à 50 000 milliards de dollars US, soit 360 % de son PIB. Tout compris les États-Unis affiche un « trou » de 200 000 milliards de dollars US. Ce n’est pas la Grèce qui est en faillite ce sont les États-Unis d’Amérique (3).

PROCHAIN SOUBRESAUT DE LA CRISE MONÉTAIRE

Si tous les spéculateurs n’ont pas abandonné le dollar au moment où nous écrivons ces lignes, c’est pour la simple raison que si chacun des voleurs – spéculateurs – (pas les fraudeurs de l’assistance sociale mais bien les spoliateurs milliardaires) réclamait son « dû », chacun d’entre eux se retrouverait propriétaire d’une montagne de « dollars de singes » n’ayant absolument aucune valeur réelle comme il en fut dans les années vingt (1920) avec l’ancien Mark allemand que les capitalistes germaniques acheminaient par wagon entier aux capitalistes français à titre de réparation de guerre (1914-1918).

De fait, lors de la prochaine convergence des crises monétaire et financière, au premier semestre de 2012, des milliers de milliards d’actifs-boursiers-fantômes s’évanouiront et entraîneront dans la décimation au moins 10 % des banques occidentales édifiées sur ces actifs bidons et frauduleux. L’Euro et la dette souveraine grecque ainsi que celle des autres pays européens surendettés seront les déclencheurs mais pas les responsables de cette débandade boursière-bancaire qui frappera même les banques « too big to fail » (trop gosses pour tomber) (4). Elles tomberont elles aussi.

Chaque État national sera tenté de voler au secours de « ses » banques et de sa monnaie nationale en décrépitude car même les hedge funds et les fonds de pension – segments du capital financier – seront menacés d’effondrement (5). Mais les banques sont maintenant trop grosses pour être sauvées et un État qui songerait à prendre ces faillites à charge connaîtrait la décote Moody’s et la hausse de ses frais d’emprunts. La France, par exemple, consacre déjà 45,4 Milliards d’euros par an au remboursement de sa dette souveraine soit 16,5 % de ses revenus ou 80 % de ses revenus d’impôts (6).

LA NOUVELLE SUPERPUISSANCE IMPÉRIALISTE

Pourquoi une économie solide à la monnaie vigoureuse suscitant l’envie de tous les spéculateurs se retrouve-t-elle en si fâcheuse posture que chacun s’en contente faute de mieux, sachant qu’il n’a tout simplement pas le choix, s’il retire ses billes, son client et son fournisseur feront faillite, tout comme lui ? C’est la seule raison qui explique pourquoi le dollar poursuit sa triste destinée internationalec’est que refuser le dollar revient à scier la branche sur laquelle chacun des grands capitalistes s’est reposé pour spéculer.

Au cours de la décennie quatre-vingt dix et de la première décennie des années deux mille, les entreprises multinationales occidentales ont délocalisé leurs usines ou encore leur production vers les pays émergents (Chine, Inde, Brésil, Corée, Taiwan, etc.) provoquant un chômage endémique et une baisse de revenu chez les consommateurs occidentaux. Les revenus fiscaux des États ont alors périclité et les commerçants ont tenté de compenser cette chute de pouvoir d’achat en offrant un crédit quasi illimité aux consommateurs occidentaux. Les entreprises improductives du tertiaire se sont concentrées dans les pays capitalistes avancés, en déclin, alors que les entreprises productrices de plus value des secteurs secondaire et primaire se sont concentrées dans les pays capitalistes émergents dont la Chine, première puissance industrielle du monde dont la monnaie, sous évaluée, offre maintenant les garanties recherchées.

Bref, un nouvel acteur économique s’est pointé sur la scène industrielle et commerciale mondiale. L’immense Chine avec ses 1,3 milliards de travailleurs à exploiter et de consommateurs à dévaliser. Depuis 1978 environ – prise du pouvoir par Deng Xiaoping en Chine – l’économie mondiale est entrée dans un nouveau cycle. Il ne s’agit pas ici de la crise de la dette grecque, et de ses 11 millions de producteurs – consommateurs (représentant à peine 0,01 % de l’économie mondiale) mais d’une super puissance industrielle et commerciale qui en trente cinq ans est devenue la seconde économie du globe et la première puissance industrielle de la planète, produisant, contrairement aux américains, de vraies marchandises, échangeables (téléviseurs, ordinateurs, automobiles, vêtements, navires, armements, raffineries, trains, fusées, etc.) garantissant toute transaction commerciale bien davantage que des dollars dévalués. Ce sont 20 % des consommateurs du globe qui se sont joints d’une venue à la confrérie mondiale des exploités de l’impérialisme.

Le Yuan, la monnaie chinoise, est aujourd’hui en confrontation directe avec le dollar US. Dans cette guerre à finir entre l’Alliance Atlantique (OTAN) regroupant les puissances impérialistes en déclin dont les économies non performantes et non concurrentielles ne sont pas suffisamment profitables parce que leur aristocratie ouvrière a bénéficié de « trop davantage » que les capitalistes occidentaux tentent aujourd’hui à grand peine de leur retirer – lutte et résistance sur le front économique –, dans cette guerre titanesque, contre l’Alliance de Shanghai (Chine – Russie – États de l’ancienne Union Soviétique, Iran, Corée du Nord, etc.) l’une des deux super-puissances devra assujettir l’autre à sa domination et ça ne peut être l’Amérique décadente.

Sur le plan militaire les États-Unis et l’OTAN détiennent une suprématie indéniable dont la résultante est une suite de guerres et d’occupations ruineuses pour leurs économies déjà en difficulté ; pendant ce temps la Chine investit ses capitaux impérialistes en Afrique, en Amérique latine, au Canada, en Australie et noue des liens commerciaux avec les anciens alliés de la puissance états-unienne en déclin accéléré. L’ancien et le décadent devront un jour laisser place à la nouvelle superpuissance économique mondiale qui a nom la Chine et à sa devise le Yuan, que la Chine réévaluera quand bon lui semblera, sans tenir compte des pressions américaines (7). La Chine, en refusant de réévaluer sa monnaie, évite une hausse de prix inflationniste à l’économie américaine dépendante. D’ici là, les banques occidentales connaîtront tous les affres de la dévaluation monétaire et de la crise financière entraînant les épargnes des petits bourgeois dans le gouffre des crises monétaires impérialistes. Le dollar a terminé son cycle de vie, voyez poindre l’aurore du Yuan.

La crise capitaliste est inéluctable et si chacun d’entre vous décide de sauver ce système économique et monétaire parasitaire, alors, il survivra ce système par l’addition  de vos sacrifices collectifs et par la somme de vos efforts individuels mais dans moins de dix ans une nouvelle crise systémique encore plus profonde, plus terrible et plus dévastatrice s’abattra sur ce monde impérialiste et on réclamera de chacun d’entre vous que vous fassiez comme ces petits bourgeois argentins, égyptiens, marocains, tunisiens, que vous vous rendiez aux urnes choisir le larbin ou la démagogue qui vous vendra sa salade nationaliste surannée contre quelques heures d’illusion, de rêve, jusqu’au lendemain qui déchante et vous confronte à la dure réalité de la nouvelle faillite des monnaies et du système impérialiste (8).

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(1) L’Euro fait exception à la règle nationale et nous verrons dans un prochain article les aléas de cette singularité.

(2) http://fr.wikipedia.org/wiki/Accords_de_Bretton_Woods

(3) Myret Zaki. Le dollar va mourir. In L’Étoile du Nord. Vol. 9, no 5, octobre 2011.

(4) Communiqué public GEAB no 58. 15 octobre 2011.  Tiré de L’Étoile du Nord (Édition française). Pages 6-11. Vol. 9, no 5, octobre 2011.

(5)  Les fonds de pension publique aux États-Unis font face à un gouffre financier évalué environ entre 1000 et 3000 milliards de dollars.  GEAB no. 58. 15 octobre 2011.

(6) Charles Sannat. Directeur économique du site : http://AuCoffre.com

(7) De vieux jeux politiques inutiles pour guérir des maladies américaines. http://www.chine-informations.com

(8) Robert Bibeau. La crise économique les balaiera tous!  http://www.mecanopolis.org/?s=bibeau

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