Petites entreprises ou Méga enterprises
Si j’ai bien compté, pour les PME, le total est de 14,7% de l’économie totale.
L’histoire canadienne des origines nous a démontré qu’aussi longtemps que l’économie reste entre les mains de la petites et moyenne entreprise (coureurs de bois & Amérindiens), la majorité des besoins des individus d’une société est comblée et que l’équilibre social n’est pas perturbé. De plus, cette solution aux besoins de tous, n’a aucun impact négatif sur la nature et son écologie. Elle nous a également démontré, par contre, que lorsque les grandes entreprises apparaissent (North West Co. & Hudson Bay co.), l’écologie écope et la richesse qu’elles produisent cesse d’être redistribuée parmi la population de sorte qu’apparaissent les « plus riches que les autres ».
Selon le tableau plus haut, il n’est donc pas surprenant, aujourd’hui, que les besoins des individus soient difficilement comblés et que l’écologie soit menacée, puisqu’actuellement, l’économie se trouve entre les mains des grandes et Mega entreprises.
Est-ce à dire qu’il faut bannir les grandes entreprises de l’économie et faire en sorte qu’elles ne voient pas le jour?
Ce serait, peut-être, une déduction trop simpliste, si on la fait sans étude plus approfondie des faits, tout de même indéniables, constatés plus haut..
Il faut reconnaître que, dans une situation normale, la petite et moyenne entreprise répond aux besoins de l’ensemble de la société parce qu’elle emploie une majorité d’individus salariés ainsi qu’une majorité d’entrepreneurs qui font de petits profits. Il en résulte, à ce niveau, une redistribution équitable de la richesse nationale produite, appelée le « Produit Intérieur Brut ». La majorité de l’économie dans les mains de la PME empêche également, l’émigration d’entreprises vers des pays à « cheap labour »; ce qui n’est pas à décrier.
C’est ce « Produit intérieur brut » qui sert à évaluer la valeur économique d’un pays sur l’échelle internationale. C’est également ce qui permet d’évaluer la cote de crédit allouable à un pays. Cependant, lorsque les grandes entreprises entre en action, le calcul et les résultats sont bouleversés.
D’une certaine façon, plus une population est performante, plus elle obtient du crédit, c’est à dire : la possibilité de dépenser plus qu’elle ne produit; autrement dit : la possibilité « de se suicider » en tant que société. c’est là, le seul résultat « social » obtenu par la bonne performance des Méga entreprises d’un pays. Elles augmentent le PIB, sans ristournes valables dans la population. Seule la cote de crédit du pays est valorisée. Cela laisse, comme unique porte de sortie au gouvernement, que celle de « suicider » le pays pour améliorer les conditions de vie de la population.
Par contre, pour que la petite et moyenne entreprise soit performante, elle ne nécessite pas de grosses marges de crédit. Donc, dans une société où il n’y a que ce genre d’entreprises, le crédit international alloué ne peut servir, à ceux qui gèrent cette société, qu’à améliorer l’environnement de la population sans avoir à dépenser ce crédit pour assurer des contrats internationaux aux grandes entreprises, sous le chantage de « mise à pieds » d’un grand nombre de citoyens. Ce sont, également, seuls ces dirigeants qui puissent être responsabilisés de l’endettement de leur société; que leur système soit démocratique ou autre.
Il n’est plus possible d’éviter deux constats que l’on retrouve chez certains pays « en voie de développement ».
1) Les dirigeants de certains d’entre eux « capitalisent » effrontément sur le crédit de leur économie nationale sans, pour autant, améliorer l’environnement de leurs citoyens.
2) Les représentants des banques approchent ces dirigeants pour les pousser à capitaliser sur leur crédit, plaçant, de facto, cette société à leur merci.
Un troisième constat apparaît alors, qui démontre que le même processus banquaire s’applique à tous les pays, même ceux qui sont « développés ».
Il est donc indéniable que l’équité sociale d’un pays ne dépend exclusivement, que du sens de « responsabilité sociale » possédé par ses dirigeants.
Il est également indéniable que les « affaires » des banques ne tiennent aucunement compte de « l’intérêt » de la population. Seul l’intérêt des « affaires » est valorisé.
Finalement, la sécurité sociale du peuple dépend directement d’un sens de responsabilité social qui ne se retrouve aucunement chez les « prêteurs » qui font des « affaires », ni chez les autorités gouvernementales qui se mêlent de « faire des affaires ». La raison en est fort simple : les « affaires » sont une question d’intérêt pécuniaire et non d’intérêt social.
Il est donc « suicidaire » de laisser l’autorité d’un pays aux mains d’hommes d’affaires (n’en déplaise aux « lucides »). Par contre, le but commun est d’améliorer la « qualité de vie » des citoyens.
Comment, alors, penser que la qualité de vie puisse être placée ailleurs, que dans les mains de ceux susceptibles de pouvoir augmenter la richesse du pays?
La question est tout simplement biaisée, sinon, hypocrite. La notion que la qualité de vie du citoyen est proportionnelle à la richesse du pays est vraie; mais elle est complètement faussée dans les faits. Parce que les grandes entreprises augmentent le PIB sans redistribuer la richesse produite, tout en augmentant le crédit disponible. On se sert donc du crédit sans disposer de la richesse pour rembourser ce crédit; d’où l’accumulation de la dette.
Le principal facteur d’une bonne qualité de vie est d’assurer la survie de tous les individus d’un pays. De sorte que chacun des citoyens doit bénéficier individuellement de la « production intérieure brute » de son pays. Sinon, il ne reste qu’à « ouvrir » les terres de la couronne pour que des familles puissent aller y survivre sans contraintes et du mieux qu’elles le peuvent.
Cette production intérieure brute est le résultat du travail des individus, tout autant que celui des « machines ». Lorsqu’on taxe exclusivement le revenu des travailleurs, on ne taxe que la portion du PIB relatif au travail des individus. La portion du travail des « machines » ne participe, alors, pas du tout à l’amélioration de la qualité de vie des citoyens. Elle ne participe qu’au profit des actionnaires et à l’augmentation du crédit disponible. Par contre, elle remplace des travailleurs; donc diminue les ressources du gouvernement.
Le système capitaliste demande que l’individu fasse échange de son travail pour mériter un salaire lui permettant de survivre ou d’améliorer sa qualité de vie. Le résultat est qu’on a manipulé les salaires en fonction de la supposée supériorité de certains « travaux » par rapport à d’autres. De sorte qu’une certaine partie de la population s’est construit un nid social privilégié. Selon leur raisonnement, avoir été assis, pendant plus d’années que les autres, sur un banc d’école, les rendait plus important socialement que le vidangeur qui ramasse leurs détritus à tous les jours. C’est une opinion qui peut, peut-être, se défendre au niveau individuel, mais qui n’a aucune valeur au niveau sociétal. En fait, cette valeur est foncièrement dogmatique et exclusive à une société élitiste.
Le problème d’une société élitiste, c’est que la supposée élite s’autoproclame telle selon plusieurs critères qui sont toujours reliés à la « puissance » individuelle. Que cette « puissance » soit appuyée sur des « certificats d’études » ou encore, des « certificats d’actions ». Il existe bien des « certificats cadeaux », mais ils ont la fonction, la plupart du temps, d’utiliser le crédit.
Le système socialiste, quant à lui, demande à tous les individus de sa société un échange de travail qui donne, en retour, une sécurité économique individuelle pour chacun de ses citoyens. Un système politique détermine alors ceux qui dirigeront cette société.
Ce même système est supposé garantir la possibilité d’évincer du pouvoir ceux qui ne satisfont pas la demande du peuple. Croire être capable d’enlever le pouvoir que l’on a consenti à quelqu’un sans que celui-ci n’y consente, est un raisonnement d’imbécile. Il est également évident que ce système socialiste devient « élitiste » aussi rapidement que le système capitaliste. Au surplus, ce système semble éteindre assez efficacement l’étincelle de « l’intérêt personnel » chez chacun des citoyens. Intérêt personnel qui est, qu’on le veuille ou non, le moteur de l’augmentation de la richesse du pays.
Où peut-on trouver, dans ce cas, la solution idéale pour assurer la qualité de vie des citoyens, sans nuire à l’augmentation du PIB.
La réponse est très simple et se trouve entre les lignes, un peu plus haut : Il ne suffit que de taxer la « production intérieure brute » au lieu que de ne taxer qu’une partie des dépenses de cette production, qui est le salaire du travailleur. La garantie de survie d’un citoyen ne dépend pas du tout de la somme de travail qu’il fournit. Elle dépend essentiellement de la richesse du pays dont il est « citoyen ». Un homme peut travailler 7 jours sur 7, si l’argent qu’il en reçoit ne vaut rien, il ne pourra pas survivre.
En ce sens, le salaire du travailleur n’est pas du tout un revenu; c’est plutôt une ristourne sur la production intérieure brute de son pays. Considérer le salaire du travailleur comme un « revenu » est une vieille notion de propriétaire d’esclaves, qui récompense l’efficacité de son esclave en refusant d’accepter que c’est le travail de celui-ci qui lui procure sa propre richesse. Richesse dont la somme n’est aucunement impliquée dans l’évaluation de l’esclave par le « maître ». Il faut comprendre qu’être « citoyen » d’un pays est l’équivalent d’être « actionnaire » d’une entreprise. Que cet « actionnaire » travaille ou pas pour l’entreprise en question n’est pas une obligation envers cette entreprise. Naître « citoyen » d’un pays est d’hériter d’un « portefeuille d’action » de ce pays; et non d’obligations d’esclave à la production.
En taxant le PIB d’une économie aux mains d’une majorité de PME, l’intérêt personnel de l’individu n’est pas éliminé, ce qui assure la « puissance » constante du moteur de l’enrichissement du pays. D’un autre côté, le gouvernement récupérant les taxes sur le PIB obtient les devises nécessaires à l’amélioration de l’environnement des citoyens et à l’instauration de services sociaux efficaces, sans que cela ne devienne un charge pour le citoyen. Elle demeure alors une charge pour la société; ce qui est totalement différent.
La responsabilité primordiale de ce gouvernement devient, alors, d’assurer un revenu garantissant la survie à chacun de ses citoyens avant même d’attendre de lui, un quelconque travail. Cette garantie de survie permettra alors au citoyen d’agir selon ses aspirations personnelles. Il pourra étudier, prendre le temps de trouver un travail qui l’intéresse, ou encore, accepter de simplement survivre selon les moyens fournis par cette garantie sociale. La liberté de chacun reste fondamentale et est ainsi protégée. Si le « pays/entreprise » est incapable de fournir ces garanties, il n’est pas « viable ». Par contre, il l’est toujours, puisque ces garanties sont établies au « pro rata » du PIB.
Quant à « l’incidence au travail » pour améliorer sa qualité de vie, elle reste présente et accessible à chacun sans avoir de restriction de servitude psychologique. Cela reste toujours un choix de chacun. L’intérêt envers la « nature du travail » prendra l’importance sur « l’intérêt financier » du même travail; parce que la première « condition de qualité de vie » est d’être heureux dans son travail. La garanti de survie de l’individu fera qu’il n’acceptera pas un travail où il sera malheureux, donc, où il sera inefficace ou même incompétent. Aussi surprenant que cela paraisse, il existe des vidangeurs, des serveuses de restaurant et des vendeurs de balayeuses qui sont très heureux (ses) dans leur travail. Personnellement, je n’aurais pas aimé être médecin; j’ai préféré de beaucoup, la construction.
Ne reste qu’à décider quel genre de citoyens recevra la responsabilité d’administrer tout cela.
La décision sur ce point est capitale si on veut éviter que l’élitisme reprenne le pouvoir. Il faut donc se doter d’un système politique qui laisse entre les mains du citoyen, toutes les décisions finales. De sorte que le gouvernement ne soit plus qu’une gérance au service de la population. Pour ce faire il faut éviter de donner au gouvernement, quelque pouvoir que ce soit, sauf celui de convaincre la population du bien fondé d’une idée dont l’acceptation est sujette à cette population.
Dans un tel système, rien ne se décide sans l’assentiment de la majorité des citoyens sur chacune des décisions envisagées. Reste à décider le seuil que l’on donnera à la notion de majorité. Celui de 50% plus 1 n’est certainement pas acceptable ici.
Quant à l’objection voulant que le choix de la population pourrait s’avérer une erreur, elle ne tient pas à cause de deux faits indiscutables :
1) La vraie démocratie n’est pas du tout d’éviter les erreurs. La vraie démocratie est de mettre en place « la volonté du peuple » qui, lui, accepte d’en assumer la responsabilité.
2) Rien ne prouve que les décisions antérieures de nos « spécialistes » n’étaient pas des « erreurs »? D’ailleurs, la situation sociale actuelle plaide en faveur qu’elles l’ont été (Et le peuple est quand même obligé d’en assumer la responsabilité).
Par conséquent, la « volonté populaire » n’est pas plus « inexacte » ou « dangereuse » que la volonté d’une « élite » spécialisée.
L’autre facette de la politique, dans un tel système participatif, est l’élimination de la notion de parti. Dans notre démocratie « représentative », il n’y a jamais eu de partis politiques, plus « au service de la population » qu’un autre. Les deux, au départ, se disent dévoués au même « service ». Il n’y a, également, jamais eux que seulement deux ou trois « approches idéologiques» pour améliorer la qualité de vie d’une population. En réalité, il existe autant d’approches qu’il y a d’individus, ou presque. Il devient donc incontournable que chacun des « délégués » élu au gouvernement soit fondamentalement « délégué indépendant »; ce qui élimine, sans détours, la notion de « parti politique ».
Les avancés actuels acquis par les médias électroniques, nous fournissent la possibilité de mettre sur pied un tel système participatif économique et gouvernemental. Mais quelle instance sociale actuelle, vraiment dévouée au bien-être des citoyens, osera proposer un tel remaniement social?
Il n’y en a aucune, pour l’instant.
Par contre, l’important est que l’idée soit enfin présentée. Elle reste à être développée par chacun. Il ne faut surtout pas en laisser la responsabilité à des « spécialistes » si on veut éviter de redevenir des « esclaves ».
Quant à la reprise du contrôle des banques par un tel gouvernement participatif, c’est une nécessité incontournable.
Finalement, OUI la présence des grandes entreprises, tel quelles existent actuellement, est nocive pour la société. La maladie chronique qu’elles transforment actuellement en pandémie, s’appelle : la Mondialisation.
Amicalement
André Lefebvre