Mitt Romney en plein meeting AP/Jessica Reilly
Gaëtan Pelletier
« Un jour, Dieu a dit : il faut partager : les riches auront de la nourriture, les pauvres de l’appétit. » Coluche
« L’Amérique doit diriger le monde, ou bien quelqu’un d’autre le fera, a-t-il clamé lors d’un discours prononcé en octobre dernier. (…) Si vous ne voulez pas que l’Amérique soit le plus grand pays du monde, je ne suis pas votre président. Vous avez ce président aujourd’hui ». Mitt Romney
Dans ce monde de « dénuement continu » par le développement continu, il faut se méfier des saints de paille qui arrivent. Plusieurs sont passés. En voilà d’autres qui viendront. Romney, c’est le Christ qui vient de débarquer aux États-Unis. L’argent sert à créer des sauveurs. On peut en recenser des dizaines depuis les cinquante dernières années de l’Histoire étatsunienne.
Slogan du missionnaire : « Believe in America »
Plus anecdotique, Mitt Romney c’est aussi un potentiel futur président des États-Unis qui sait assez bien… le français. En 1966, à l’âge de 19 ans, éduqué dans la plus pure tradition mormone, il part deux années en France comme missionnaire pour l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. Adolescent, Romney se retrouve alors à la tête de quelque 200 missionnaires que compte la mission française, dont le siège est à Paris. Alterjournalisme
« Une victoire d’Hillary Clinton ferait « de l’Amérique la France du XXIe siècle: une ancienne grande puissance devenue un second couteau » ( M. Romney, 2008)
Bon!
Phénix par Friedrich Justin Bertuch, 1790-1830.
C’est toute l’Amérique qui rêve. M. Romney ne marche pas sur les eaux, mais sur les sables mouvants d’un pays en décomposition. Alors, persiste l’expectative d’un sauveur qui transformera l’aigle en phénix.
C’est le continuum des américains que de voter de plus en plus vers un « représentant » de Dieu.
Au programme…
Il propose notamment de «restaurer la crédibilité navale» des États-Unis en accélérant la construction de navires de guerre, pour passer de neuf bâtiments par an à 15. Il recommande un renforcement des relations avec les alliés de Washington, dont Israël, la Grande-Bretagne, ainsi que le Mexique sur les questions de drogue et de sécurité. Cyberpresse
Il y a l’Iran, L’Amérique du Sud. Le programme de nos voisins est bien chargé.
Étrécir la dette, « remettre l’économie sur les rails », créer des emplois, contrôler le monde, puisqu’il faut quelqu’un pour le contrôler. Car les « méchants » sont toujours ailleurs. Pas aisée saisir la mentalité américaine et son peuple hypnotisé par les « preachers ».
On dépensera 1 milliard de dollars dans les deux camps pour élire un candidat.
C’est comme si on mettait de l’argent dans une tuyère de fusée pour propulser au ciel le grand sauveteur. Il semble que c’est par là qu’il arrive.
Boum!
Il tombe aux États-Unis d’Amérique.
Mais pas dans une crèche et chauffé par des ânes… Une masse d’essoufflés en fusion et une autre de banquiers-dragons prêts à cracher leur argent pour leur libéralisme au fumet de mafia.
C’est l’odeur de la cuisine politique… Toujours.
C’est l’ère des hommes de paille. Plus il y a de la paille à brûler, plus les moustiques crèveront.
Mais ça, les moustiques l’ignorent.
Décidément, le « In God We Trust », placardé partout aux États-Unis ( même derrière les juges, en court ) est représentatif du caractère « moral » d’un pays et d’un peuple désarçonné.
Les cowboys en sont rendus à se chercher un cheval stationnaire. Rodé aux rodéos de télé. Riches. Comme si les riches pouvaient montrer et vendre leur formule de succès aux pauvres…
C’est leur recette.
Et ils en sont victimes.
L’Amérique est bâtie sur le credo de la réussite personnelle.
La trilogie
Yes we can ( Obama)
Yes we can 2 ( Romney)
Yes we can too…
Dieu en trois personnes.
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C’est fascinant! Ce pays passera à l’Histoire comme la réussite totale d’un parcours de la liberté à une architecturale servitude furtive. Les dégâts à la planète et à tous les peuples. Sa facture « d’actions » et de mode de vie aura changé la face du « monde ».
La seule chance qui reste de sauvegarder la beauté et la tonalité de la différence des humains sur cette Terre est que ce pays s’effondre. Mais nous craignons tous sa chute. Il a créé une dépendance à son mode de vie, sa « philosophie » et des piliers soutenant encore le monde occidental. Il les a vendus. Nous les avons achetés.
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Oui, vous vous dites : il n’est pas encore élu. Lui ou un autre, qui donc mène ce pays?
On connaît tous la question et depuis longtemps bien des réponses.
Si l’Amérique – comme on l’appelle – se contentait de changer l’Amérique au lieu de vouloir changer le monde?
On peut toujours rêver…
Il est toutefois douteux que l’aigle américain, encore en fumée, se remette à voler…
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P.S. : M. Obama annonçait aujourd’hui, 5 janv.-12, qu’on allait couper dans les dépenses militaires mais que les États-Unis resteront la première puissance mondiale.
Tout un programme « politique »…