Mon amie Françoise a l’habitude à chaque Noël de livrer des paniers d’alimentation à quelques familles dans le besoin, ciblées par la paroisse dans laquelle elles vivent.
Elles sont trois à livrer les paniers qui ont été consciencieusement constitués de nourriture fraîche, de conserves, de produits congelés, de produits de nettoyage, sans oublier quelques gâteries pour ce jour spécial.
Françoise et ses amies accomplissent cette activité avec beaucoup de respect et d’humanité. Généralement, une fois les présentations faites et le contact établi, elles prennent avant de quitter une photo de la famille. Cette année, elle nous confia qu’elle ne prit pas de photo de la dernière famille visitée, tant le mal de la pauvreté suintait partout, sur les murs, les planchers, les meubles qui tenaient à peine debout, les vêtements des enfants et des parents. Non, pas de photo pour cette famille qui vivait dans une maison très très pauvre.
Un seuil de pauvreté établi par le gouvernement
On ne peut que louer les efforts du gouvernement à vouloir réduire de 200 000 d’ici cinq ans le nombre de ménages qui vivent sous le seuil de la pauvreté. MAIS, dérision ou inconscience, c’est Québec lui-même qui a défni le niveau de ce seuil. De manière transitoire, nous disent-ils, le niveau sera fixé à 10 800 $ pour une personne seule; 15 500 $ pour un couple sans enfant et une personne chef de famille monoparentale avec un enfant; et 18 200 $ pour une personne chef de famille monoparentale avec trois enfants ou plus comme dans celui d’un couple avec deux enfants, le seuil est de 22 000 $. Pour les familles de plus de trois enfants, il s’élève è 24 500 $.
Si je fais le calcul par mois pour un revenu de 10 800 $, c’est 900 $. Une somme qui constitue le compte de dépenses mensuel du président-directeur général d’une PME!
Parlons aussi de la loi 112 qui prévoyait il y a quelques années de créer un Observatoire de la Pauvreté et qui devait «élaborer une série d’indicateurs devant servir à mesurer la pauvreté et l’exclusion sociale, les inégalités sociales et économiques, dont les écarts de revenus, ainsi que les autres déterminants de pauvreté.» Malheureusement le gouvernement a finalement décidé de faire une croix sur cet observatoire!
Le recours aux organismes de charité – un bonus
Avoir recours aux organismes de charité pour les personnes vivant dans la pauvreté est comme recevoir un bonus. La seule différence est dans l’écart de la somme reçue comparativement à celle remise à un employé.
JEUNESSE AU SOLEIL
Jeunesse Au Soleil distribue à l’occasion des Fêtes des denrées alimentaires et des jouets neufs à des familles dans le besoin. Cette année, on parle d’environ 18 000 foyers qui bénéficièrent de l’aide de Jeunesse Soleil. Toute cette activité ne se réaliserait pas sans les quelques 2 000 bénévoles qui y travaillent. Des personnes qui apportent leur aide dans la distribution, au téléphone, sur la route, sur la livraison des marchandises, sur l’emballage, et les personnes qui sont à l’entrepôt en train de préparer des sacs. Sans compter les donateurs en argent, en marchandises de toutes sortes.
Jeunesse Au Soleil aide les jeunes tout au long de l’année.
JEUNESSE AU SOLEIL ÉTEND SON AIDE AUX PETITS SALARIÉS. Jeunesse au Soleil offre dans cette période économique difficile une aide alimentaire aux démunis de la société, notamment aux travailleurs payés au salaire minimum.
LA MAISON DU PÈRE ET LES SANS-ABRI
La Maison du Père a créé une section pour les sans-abri et qui sont dans un processus de réhabilitation. La Maison du Père, fondée par Mgr Paul Grégoire, a comme mission d’offrir un lieu où «l’homme de la rue peut retrouver sa dignité.»
Un souhait pour diminuer la pauvreté
Il existe des organismes qui dénoncent la pauvreté au Canada, entre autres, pauvrete.org
Que peut-on faire? Tout d’abord, le taux horaire qui sera de 9,90 $ à compter du 1er mai 2012 n’est pas assez élevé. Un point c’est tout. Si je calcule bien, pour 40 heures de travail à 9,90 $, le salaire est de 396,00 $ par semaine. Moins l’impôt. Oui, une personne «peut arriver» en se privant de tout, mais est-ce une vie, est-ce vivre dignement?
Je ne sais pas comment les économistes ou les politiciens pourraient refaire leurs calculs, mais il y a des priorités qui passent AVANT les privilèges que s’octroient les gens au pouvoir.
Je le dis, c’est indigne.
Carolle Anne Dessureault