Archives quotidiennes : 17 janvier 2012

L’humanité menacée par – – – nous-mêmes!!!!


Il y a exactement neuf ans, je retranscrivais l’élucubration suivante que j’avais écris plusieurs années auparavant :

 

« ÊTRE – PENSER – AGIR

Au niveau individuel, la philosophie se résume à un total de trois prises de conscience sur trois niveaux de notre individualité:

1) Être = Vivre selon « qui je suis » et non selon ce que les autres voudraient que je sois.

2) Penser = Développer mes propres opinions et non être à la merci de l’opinion que « qui que ce soit » veut m’inculquer.

3) Agir = Produire des actions qui sont compatibles avec « qui je suis » et « ce que je pense » plutôt que de me laisser influencer à agir selon la volonté des autres ou encore selon la « tendance générale ». Autrement dit: Ne pas accepter d’être comme « la norme », puisque la norme représente l’imbécilité moyenne de l’ensemble.

Ce n’est que suite à l’adoption individuelle de ces critères que la vraie vie sociale peut débuter en établissant des consensus. C’est également le seul moyen d’améliorer la conscience sociale.

Elie l’Artiste »

Et je poursuivais de la façon suivante :

« Pour jauger l’état social actuel et peut-être y apporter les corrections nécessaires, si besoin est, il est indispensable de prendre conscience d’un fait qui est assez stupéfiant :

Toute notre structure sociale, toute notre structure de recherche et toute notre structure de pensée, sont axées uniquement sur un seul but: celui de PRODUIRE!!

Notre technologie se développe essentiellement pour augmenter la production; nous ne pensons qu’à FAIREFAIRE…et FAIRE encore plus.

Cette constatation m’a obligé à me rendre compte que notre structure d’apprentissage (enseignement et éducation) est, elle aussi, uniquement axée sur la PRODUCTION; et, pour inciter les individus à produire, on cultive le désir « d’avoir », de posséder, d’être propriétaire de … De plus, pour assurer un maximum de production, on cultive le culte de la compétition individuelle et de groupe.

Ceci est devenu notre philosophie sociale et toute notre culture s’érige sur cette conception de l’idéal d’une société civilisée. Conséquemment, chacun des individus de notre société devient automatiquement et sans autre choix possible, un producteur/consommateur. Voilà donc, aujourd’hui, ce que l’individu croit « ÊTRE »

C’est tellement bien ancré dans nos esprits que la plupart d’entre vous qui lisez ces lignes ne se sentent pas blessés ou offusqués lorsque je nous qualifie de simples producteurs/consommateurs. C’est un fait accepté qui, très  souvent, devient même un sujet de fierté.

Mais qu’en est-il, en réalité? Est-il possible que nous soyons essentiellement des producteurs/consommateurs?

Malheureusement pour notre équilibre psychique, la réalité est que nous sommes essentiellement des « êtres humains » et que l’identité producteurs/consommateurs n’est qu’un « conditionnement » superficiel fourni par notre « système social», qui, dans les faits, n’est plus qu’un « système économique ». Et malgré cette superficialité flagrante, il ne nous reste plus rien dans notre culture qui puisse permettre à chacun de valoriser et même de l’aider à expérimenter son « être ». Tout a été effacé. La responsabilité, envers ce facteur humanitaire essentiel, est laissée à l’individu lui-même. Notre structure sociale fait tout en son pouvoir pour monopoliser l’esprit de chacun de nous en fonction de la production; il est donc pratiquement impossible pour aucun de nous, de savoir « qui nous sommes » avant de commencer à « faire ».

Le résultat, qui nous écrase de plus en plus, est que nous devenons, sans pouvoir arrêter le mouvement, de simples numéros sur une chaîne de montage ou sur une liste de recensement. Nous sommes une « potentialité productive » que le système économique met en action. Notre culture a complètement occulté la seule vérité importante, c’est à dire: QUI nous sommes individuellement.

La lacune principale de notre société qui risque de la détruire, est : l’absence totale de l’identification et d’un quelconque intérêt pour « l’être humain ». Je dis que cette lacune peut éventuellement détruire notre société, et peut-être même toute l’humanité, parce que la société humaine ne crée pas les individus; ce sont les individus qui créent la société; et si l’individu est abandonné et dévalorisé, la société se détériore, s’appauvrit pour qu’éventuellement, le système soit seul à être autonome dans une société composée d’individus sans identités propres, privés de potentialités individuelles.

Une excellente jauge de l’état social détérioré actuel est ce qui nous est généralement servi dans les spectacles humoristiques. L’intelligence et la valorisation que l’on y retrouve est celle de la moyenne de la population. Comparer les humoristes actuels à ceux du passé est assez significatif. Actuellement, il semble que l’imbécilité chronique surpasse les traits d’esprits intelligents.

Qu’ajouter de plus? »

Aujourd’hui, neuf ans plus tard,  je constate que la situation est loin de s’être améliorée. En fait, je constate qu’effectivement, seul le système est maintenant autonome.

Mais, qu’est-il donc arrivé au niveau de l’intelligence des individus? Qu’est-il arrivé à « la norme » de notre société?

Je suis obligé d’admettre que l’imbécilité chronique a fait son nid dans toutes les sphères de cette société. À tel point que la majorité endosse aujourd’hui, des décisions et des actions qui étaient impensables il n’y a pas si longtemps. Un simple exemple : Nous sommes généralement d’accord pour accepter qu’il soit possible d’opérer (sic) des « bombardements humanitaires ». Avouez que cela ne démontre pas une profondeur de réflexion apte à donner le vertige. Quel sens donnons-nous au mot « humanitaire » lorsqu’on le « conjointe » avec le mot « bombardement »?

Je n’en ai aucune idée. Par contre, une chose est maintenant évidente : C’est là le « summum » passible d’être atteint par ce principe qui donne priorité à « l’Ensemble » sur l’individu. Évidemment, cet « ensemble » est toujours celui qui possède les meilleures armes; et chacun des individus qui compose cet « Ensemble » ne tient aucun compte de la possibilité que son « ensemble » puisse être « minoritaire ».

Est-ce désespérant? Je dois répondre que ça l’est beaucoup, en effet.

Y a-t-il une lueur d’espoir pour les hommes?

Peut-être; mais elle est très mince. C’est elle qui pousse, actuellement, certains individus, à travers toute la planète, à se lever contre cette philosophie destructrice qui défend « l’Ensemble » au détriment de l’individu.

Mais ce n’est pas du tout une révolte consciente du problème; c’est plutôt une révolte face à une « douleur psychique » des individus en question. Cette douleur psychique est tout simplement celle résultant du refus d’accorder une identité humaine à quiconque dans ce « système de production» sans âme.

Reste à se demander : Est-ce possible que tout cela ait été planifié consciemment depuis longtemps? Car ce dernier qualificatif de « sans âmes » m’a fait sursauter involontairement. Il est notoire que notre société actuelle à tenté de faire disparaître cette notion de l’existence de l’âme.  Curieux tout de même que quelque chose sans âme ne devienne qu’un « objet sans importance » et que ce soit exactement de cette façon que notre système social considère l’individu?

Il est peut-être temps de relire ma première élucubration que j’ai cité au début de cet article et d’en profiter pour « relever la tête »?

Quant à moi, je vais probablement continuer à essayer d’identifier ces « êtres humains » qu’étaient nos ancêtres « canayens ». Ce sera toujours ça de fait.

Amicalement

André Lefebvre

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