Archives quotidiennes : 3 avril 2012

Le sort du Québec!!!P Gauthier limogé, le prochain: J Charest!!!


Aussi curieux que cela puisse paraître, il y a un lien entre le Canadien de Montréal et la nationalité québécoise du Canada. En fait les deux entités souffrent du même problème.

Actuellement, le Canadien de Montréal a complètement perdu son identité; en fait, il n’en a plus du tout. Il est devenu un club de hockey tout comme les autres clubs de la LNH. Il en est même devenu un club faisant partie de la minorité « médiocre ». Cette minorité qui n’a plus de signification réelle dans ce sport et qui se contente de faire « acte de présence » pour déterminer les « vainqueurs ». C’est également ce qui est arrivé dernièrement au Québec dans la nation canadienne. Les Québécois ont perdu de leur importance au Canada.

De nouveaux « héros québécois » du club Canadien de Montréal, ne peuvent plus apparaître au sein de cette équipe puisqu’il n’y a presque plus de Québécois qui y évolue. Les meilleurs québécois jouent dans d’autres équipes de la LNH. Le Canadien de Montréal à perdu son identité « québécoise »; et ce, depuis longtemps. Certains, et même plusieurs, diront que cette « mentalité » d’identification est dépassée et ne signifie plus rien de nos jours. Ils affirmeront que cette façon de voir est digne des vieux, bornés à l’intérieur de leur petit territoire refermé sur lui-même, qu’était le Québec de l’époque de Maurice Richard, Jean Béliveau etc. C’est exactement ce que disent les défenseurs de la mondialisation; l’identité nationale ne joue plus aucun rôle dans l’économie mondiale. Les grands de la finance n’ont plus de nationalité.

Malgré cette opinion « néo-sociale », on doit se demander comment cela a pu se produire chez le club de hockey des Canadiens. La réponse est simple, depuis plus de 15 ans, on a dirigé le Canadien de Montréal de façon strictement « commerciale » en ne considérant que le facteur des « lois financières et du marketing ».

Résultat, le club fut excessivement rentable tout en perdant graduellement sa « personnalité ». La contrepartie fut qu’aujourd’hui, personne au Québec ne parvient plus à s’identifier au Canadien de Montréal. Notre équipe est maintenant considérée par le public, comme une « entreprise commerciale à succès ».  Par contre, ce qualificatif « à succès » exige que le club se retrouve parmi les « gagnants » et les « performants » de la LNH. Malheureusement, il a également perdu, graduellement, de son efficacité à ce niveau puisque l’efficacité devient moins importante et que l’on mise principalement sur le « marqueting ». Ce mois-ci, depuis son élimination des « séries », les partisans fondent comme neige au Soleil. Plusieurs partisans ne se présentaient même plus au Centre Bell, laissant leur siège vide.

Plusieurs pensent que cet abandon des partisans est causé par la piètre performance de l’équipe. C’est certainement la cause superficielle, je suis d’accord; mais ce n’est pas la cause principale, puisque l’équipe performe mal depuis au moins 15 ans et les partisans étaient toujours là. La cause initiale réelle est le manque d’identité du Club. Si les partisans pouvaient toujours s’identifier à leur équipe, ils ne l’abandonneraient pas de cette façon; ils ne pourraient pas l’abandonner sans s’abandonner eux-mêmes.

Nous retrouvons le même processus chez les Québécois de la Province. Nous avons perdu, depuis longtemps, notre identité qui est celle de notre nationalité « canayenne ». De sorte que la majorité des Québécois ne s’intéresse plus à la politique et à l’avenir de notre nation. Nous nous sommes abandonné nous-même. Non seulement l’intérêt envers la politique décroit, mais l’usage de notre langue dépérit graduellement; et, ajoutons, pour faire bonne mesure que : non seulement son usage, mais surtout, son emploi adéquat disparaît rapidement. Aujourd’hui, quelqu’un qui dit : «  Moé chu pas séparatisse, mé ch’parle frança, comme. Sa fa que tsé, les angla, chu pas capable!!! » peut dire qu’il est francophone; mais peut-on dire qu’il parle le Français du Québec? Et pourtant c’est ce genre de langage qui se retrouve en majorité dans le « domaine culturel » que nos gouvernements encouragent avec du financement. Ce financement de la « culture » n’est devenu que du « marqueting » pour le parti au pouvoir. L’identité québécoise réelle n’y a aucune importance.

De toutes façon, nous avons tellement perdu notre propre identité que celle qui est actuellement défendue est celle d’être des « résidus » abandonnés en Amérique aux mains des Anglais, par la France. Nos héros « canayens » ne sont pas seulement devenus des personnages de légendes, ils ont même subi une ternissure systématique effaçant leur caractère héroïque pour le transformer en intérêts égoïstes de chacun, à leur époque. Nous n’avons plus personne d’honorable dans notre histoire « canayenne » à qui nous pouvons nous identifier. N’ayant plus de « Héros », comment pouvons-nous découvrir notre identité québécoise réelle?

Geoff Molson a probablement constaté ce problème chez le Canadiens de Montréal. À tout le moins, s’il ne l’a pas vraiment reconnu, il l’a ressentit dans ses « tripes ». Cela lui fut possible  parce qu’il est de ceux qui s’identifiait, tout jeune, à cette équipe. Il en a même connu et côtoyé les « Héros ». Pour lui, les Héros du Canadiens de Montréal sont depuis toujours une réalité dans sa vie. Ils ne sont pas occultés comme l’ont été nos Héros « canayens ».

J’ai déjà écrit sur la famille Molson disant que je la reconnais comme une famille de vrais québécois. Ils le sont toujours restés au cour des siècles et n’ont pas perdu leur « identité québécoise ». La raison est facile à comprendre. C’est  simplement parce qu’ils sont de souche écossaise et non française. Cette famille n’a donc pas dû accepter d’être des « résidus » abandonnés par la France. Ils ont gardé leur nationalité « canadienne du Québec » que John Molson avait adopté en 1785. Preuve qu’il existe des « Canayens » anglophones tout autant que francophones. Pour les mieux identifier, on les appelle des canadiens. Les « Canadiens » parlent anglais et les « Canayens » parlent français.

Cette famille Molson, depuis  son arrivée au Canada, n’a pas cessé de s’intéresser à la vie de ses concitoyens et de les aider, surtout dans la région de Montréal. Les Québécois l’ont toujours reconnu inconsciemment; les Molson ont constamment été les « enfants chéris » des Montréalais tout au long de l’histoire du Québec,  qu’on le veuille ou non.

Jeudi matin, le 29 mars 2012, Geoff Molson, après 2 ans d’étude sur la situation de l’équipe du Canadien, racheté par sa famille en 2009, juge qu’il était temps de reprendre les choses en main et redonner son identité au club de Hockey Canadiens de Montréal. Il licencie la direction qui ne prônait jusqu’ici que l’administration « commerciale » et « marqueting » de l’entreprise, et qui ne donnait aucune priorité à l’identité Québécoise du Club.

Il ne priorise cependant pas, dans son discours, l’identité du club sur la nécessité de la « performance victorieuse ». Son discours vise tous les genres d’opinions de ses partisans. Par contre, il s’adjoint un conseiller qui nous indique clairement l’importance que Geoff Molson accorde à l’identité québécoise de SON équipe; et de la sorte, il souligne le fait que cette équipe est tout autant NOTRE équipe à nous; l’équipe des Québécois ».

Il s’adjoint donc Serge Savard; celui qui a toujours, et le plus constamment, défendu la nécessité de joueurs québécois dans l’équipe du Canadiens de Montréal. Serge Savard prône tout autant la nécessité que le directeur général, tout autant que l’entraîneur, doit pouvoir s’exprimer en Français au Québec. Il est à remarquer qu’aucun des 2 hommes n’excluent la nomination d’un « dirigeant » d’origine anglo-saxonne; mais ils exigent un « Canayen/Canadien » bilingue qui peut s’exprimer convenablement dans les 2 langues officielles du pays et surtout, dans la langue majoritaire de la Province. On doit admettre que l’importance de cette notion a peut de chance de se retrouver dans l’esprit d’un propriétaire non Québécois, comme ce fut le cas ces dernière années.

De cette façon, Geoff Molson replace nos Héros québécois du Hockey, dans l’actualité de l’équipe. Maurice Richard, Jean Béliveau, Bernard Goffrion, Guy Lafleur et autres ne sont plus simplement des « mémoires légendaires » du club; ils sont redevenus les héros québécois d’hier qui doivent être suivis par des héros québécois d’aujourd’hui. Il est clair que Geoff Molson va corriger la situation du Canadiens de Montréal simplement parce qu’il a reconnu l’importance de l’individu dans son entreprise. Il a comprit l’importance de l’identification de la population québécoise avec son équipe de hockey.

Aurons-nous, un jour, un gouvernement qui ne se contentera pas de prioriser exclusivement  l’administration de façon strictement « commerciale » selon le facteur des « lois financières et du marketing » pour gérer la nation québécoise? Aurons-nous, un jour, des dirigeants qui ne jaugeront pas, en exclusivité,  les besoins « économiques » du secteur de la santé pour la Province, au lieu des besoins pour les individus québécois?  Aurons-nous un jour, de la part de nos dirigeants, une autre vision que celle de « comptable » sur l’importance de l’éducation de nos enfants? Jouirons-nous un jour de l’assurance que nos gouvernements considèreront la vie de nos aînés (es) autrement qu’à travers des lunettes fabriquées par « New Accounting »? Prendrons-nous un jour une orientation sociale basée sur les besoins de l’être humain québécois au lieu de basée sur le livre de compte et les « profits monétaires » anticipés par les économistes? Certains diront que l’économie est une réalité incontournable. Je leur répondrai que l’être humain est la seule réalité incontournable; l’économie n’est qu’une « convention » systémique.

Pour cela, il faudra qu’un jour quelqu’un décide de foutre à la porte ces « dirigeants » axés exclusivement sur la rentabilité et sur le « marqueting » pour les remplacer par des dirigeants qui reconnaîtront l’identité « humaine » de la population et détermineront l’identité de la nation Québécoise.

Pour l’instant, ni l’être humain, ni la nationalité québécoise n’ont d’importance aux yeux de ces « comptables » au pouvoir. Geoff Molson doit  leur servir d’exemple. Même s’il est un « homme d’affaire », il a comprit que l’appui des individus à une identité précise et honorable est ce qui permet d’atteindre la stabilité économique. C’est tout le contraire de ce qui est présenté actuellement qui prône l’identification à un profit intéressant. Avec une telle philosophie sociale, doit-on se surprendre que chez nos autorités, on retrouve de la collusion et de la malversation?

L’action correctrice ne doit pas être axée sur l’administration financière de la province mais plutôt dirigée sur la fierté de l’individu du Québec; autrement dit sur son identité nationale réelle. Être fier d’être Québécois sera alors d’être fier de travailler à l’amélioration de la qualité de vie des Québécois; quelles que soient l’origine de ces Québécois. C’est leur fierté qui les unira en une seule identité. Absolument rien n’empêche la fierté d’un individu, quelle que soit son origine, de devenir un membre à part entière d’une société fière de ses héros honorables et courageux d’antan qui ont créé notre nation. Geoff Molson est un exemple d’une importance capitale (Et je ne bois même pas de bière). Je dirais même qu’il est au seuil de franchir le statu de « nouvel héros québécois ». Nous en aurons certainement d’autres lorsqu’on aura un club de hockey à Québec.

Reste à savoir quand aurons-nous cette même prise de conscience au niveau du gouvernement, sans que ce ne soit le même bla-bla perpétuel et mensonger qu’on nous sert constamment?

André Lefebvre

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