Archives quotidiennes : 10 avril 2012

« Frais de scolarité » démontre une administration frauduleuse générale!!!

 


N’ayant pas, personnellement, vraiment autre chose que la conviction du besoin de « l’instruction gratuite » dans notre société, je dois m’en remettre à des gens « compétents » qui se trouvent dans le milieu universitaire.

Comme, par exemple, Robert Lacroix, ancien recteur de l’UM et Michel Trahan, ancien vice-recteur de l’UM. Ils ont écrit le rapport Bourgogne, sorti en février 2007.

Ils affirment :

On se rend compte qu’ils affirment que la gratuité de scolarité jusqu’à l’université est très possible, mais qu’elle est actuellement empêchée à cause de la mauvaise gestion faite par l’administration provinciale du Québec. Pour arriver à ce constat, ils suivent une logique parfaitement normale appliquée à l’administration de la Province. Ils ajoutent que le « modèle gratuit » du financement universitaire est remis en cause dans plusieurs pays.

Par contre, ils ne mentionnent pas tout de suite, la « toute autre logique » qui semble prévaloir de plus en plus partout dans le monde capitaliste, comme étant responsable du « changement de cap » dans les « plans sociaux » de ces pays. C’est d’ailleurs, cette « nouvelle logique », donc « anormale », qu’ils annoncent adopter pour la suite de leur rapport.

N’arrivant pas à leur but de justifier une hausse des frais au moyen d’une logique normale, ils décident de faire leur étude « en fonction d’une toute autre logique ».

Il faudrait m’expliquer pourquoi nous devons accepter une « toute autre logique » lorsque la « première logique » démontre une mauvaise administration de la part de l’État? Sommes-nous « logiquement » obligés d’accepter cette mauvaise gestion?  Raisonner en fonction d’une toute autre logique pour protéger une mauvaise administration, devient alors parfaitement « illogique ».

Cette « toute autre logique » adoptée par les deux auteurs, reprend le raisonnement en plaçant en vedette, les gains futurs des étudiants. Remarquons tout de suite que cette base est une « réalité hypothétique » qui n’existe pas encore et qui n’est qu’une supposition plus ou moins exacte, selon la nature du futur travail de l’universitaire. Un archéologue n’aura pas les mêmes revenus qu’un  cardiologue et un ministre au gouvernement n’aura pas le même salaire qu’un ministre du culte. Pas besoin d’un doctorat en administration pour comprendre cela.

Par contre, les gains des recteurs, vice-recteurs, professeurs, sous salaires plus ou moins « faramineux », remerciés avec prime de départ et réembauchés sous contrat, sont des « gains actuels » résultants de la mauvaise gestion des autorités présentes. En fait ce sont des « fraudes légales » que nous retrouvons partout, à tous les niveaux de la gestion publique. On les retrouve également dans la gestion privée, mais, dans le privé, elles ne sont pas du tout des « fraudes », parce qu’elles n’impliquent pas « l’argent du peuple »; elles n’impliquent que les profits de cette société privée qui peut en disposer comme elle l’entend.

C’est exactement pour cette raison que l’administration publique, ne pouvant pas légalement disposer à son gré des argents du peuple, justifient leurs rémunérations importantes par la nécessité de s’attirer les meilleurs administrateurs qui, autrement, iraient au « privé ». Cette excuse ouvre la porte à toutes les situations d’intérêts individuels et donc, de fraudes légales supposées « acceptables ».

Il apparaît tout de suite que les lois gérant l’entreprise publique ne peuvent pas être les mêmes que celles gérant l’entreprise privée.

N’ayant pas les « mêmes lois », nous ne pouvons pas nous servir de la « logique du privé » pour gérer l’administration publique. Par conséquent, la notion de « rentabilité » ne doit détenir aucune importance dans la « gestion du publique ». La rentabilité ressort du « privé »; seule l’efficacité est attribuable au « publique ».

Et pourtant, on ne cesse de parler de « rentabilité » à tous les niveaux, même au niveau de la santé publique. Que doit-on penser de vouloir « rentabiliser » la santé publique? Je n’ose même pas approfondir la question (même si c’est exactement ce que l’on constate de plus en plus. On « rentabilise » en terminant avec des déficits. Ça ne vous semble pas curieux? Un constat est cependant incontournable: On ne peut certainement pas y parler « d’efficacité »).

Ces règles pour le « publique », devant être différentes du privé, sont d’ailleurs la notion de base du système de « budget » gouvernemental. Un budget voté est, au départ, une somme maximale vouée à la réussite d’un projet.

Lorsque le budget d’un projet est dépassé, c’est là un signe de mauvaise gestion, de mauvaise planification ou de malversations durant le projet.  Lorsqu’un budget s’avère être plus gros que la dépense qui fut nécessaire à la réussite du projet, cela démontre une mauvaise planification et mauvaise évaluation des coûts du projet. Les deux cas démontrent des « failles administratives ».

C’est d’ailleurs pourquoi, à une certaine époque, les directeurs de projets, s’assuraient d’avoir un surplus de « financement », dans l’évaluation de leur budget, pour réussir leur projet. Par la suite, ils dépensaient, à la fin du projet, ce « surplus financier» de toutes les façons possibles pour s’assurer d’atteindre le coût prévu par l’évaluation initiale, de sorte que leur budget ne serait pas amputé d’aucune façon l’année suivante. L’administrateur démontrait ainsi, son « excellente » gestion. Il est cependant évident que, déjà, à ce moment-là, nous étions face à une « fraude » de l’argent public. Cette fraude existait à tous les niveaux; même au niveau des départements des universités (Un chef de département d’université, de ma famille, m’avait expliqué le « principe »).

Ces fameux « surplus de budget », furent dépensés, peu à peu en s’orientant vers des « obligations particulières » qui s’adressaient à des individus (au moyen de sous-contrats ou de services particuliers. On ne pouvait pas toujours acheter de plus en plus de matériel inutile ou changer les équipements de bureaux à tous les six mois). Ce fut là, le commencement des détournements d’argents vers des particuliers. Ce n’était pas vraiment nouveau puisque le dernier intendant de la Nouvelle France, François Bigot a fraudé le gouvernement français exactement de la même manière. De nos jours, on justifia assez rapidement, ces détournements par des règles ou lois que l’on mit en place (Ce que Bigot ne pouvait pas faire).

Aujourd’hui, le système est devenu « pratique courante » et ce comportement frauduleux se déroule de façon « légale ». On peut ajouter que « ‘l’efficacité frauduleuse » a augmenté, puisque la majorité des projets dépassent le coût d’évaluation initiale.

Où est donc l’écueil qui a fait couler la « gestion honnête » des argents du peuple?

La réponse est assez facile à trouver. La raison est simplement que le montant d’argent attribué à chacun des budgets est laissé dans les mains des directeurs de projets.

Ceux-ci devraient simplement avoir la possibilité, non pas de « payer les coûts » du projet, mais plutôt de remettre les factures, reliées à leur projet, au ministère des finances; qui lui aurait le devoir de s’assurer de la légitimité totale de chacune des factures. Actuellement, la légitimité de la facture est reléguée à la garantie donnée par l’individu responsable de la réussite du projet, et n’est pas vérifiée sérieusement au ministère des finances. Le responsable du projet est alors, définitivement, en position de «conflit d’Intérêts » parce qu’il gère un « Budget public ».

Ces pratiques étant, aujourd’hui, généralisées, voyons la qualité administrative de notre gouvernement dans le Budget provincial pour 2012 :

1)      La somme des déficits de 2009-2010 à 2013-2014 s’élève à 12,7 milliards de dollars et reste pratiquement inchangée par rapport à celle prévue l’an dernier.

Un déficit budgétaire indique, comme nous l’avons vu plus haut, « un signe de mauvaise gestion, de mauvaise planification ou de malversations durant le projet » (Le projet ici étant l’administration de la Province). D’ailleurs, on peut lire dans le Budget : « Après un rebond plus élevé qu’attendu en 2010, la croissance du PIB réel du Québec devrait retrouver un rythme plus près de son potentiel historique et se situer à 2,0 % en 2011 et à 2,2 % en 2012. ». Difficile de justifier alors un déficit. On confirme donc, dans ce budget 2012, que la « mauvaise gestion » n’est pas nouvelle dans l’administration publique.

Mais on la justifie de la façon suivante : « En particulier, pour l’année 2009-2010, le déficit budgétaire du Québec de 3,2 milliards de dollars représente 1,0 % de son PIB, alors que ceux de l’Ontario et du gouvernement fédéral représentent respectivement 3,3 % et 3,6 % de leur économie ».

On veut nous faire accepter la malversation parce que « c’est pire ailleurs ». C’est toujours le même argument du gouvernement quel que soit le sujet discuté (Santé, éducation, prix de l’essence, criminalité etc.). Nos autorités gouvernementales ne démontrent aucune vision vers un « idéal social ». Elles se contentent de pressuriser de plus en plus la population sous l’excuse constante que « De toutes façons, au Québec, on est moins mal foutus qu’au Bangladesh! »

« En 2012-2013, l’objectif de déficit de 1,5 milliard de dollars est maintenu, conformément à la Loi sur l’équilibre budgétaire. ». Le budget étant de 73 milliards, le pourcentage déficitaire devient 1,09%. Rappelez-vous qu’en 2009-2010 le déficit était de 1.0% du PIB (3,2 milliards) et qu’en 2011-2012 on le dit de 1,5 milliards; donc la moitié moins qu’en 2009-2010; mais, curieusement, il représente toujours 1,09% du PIB. Donc, il est évident que les dépenses gouvernementales ne cessent d’augmenter.

Quant on se rappelle que le gouvernement actuel avait promis de faire le maximum d’effort de « retenu » à un niveau de 62%, laissant seulement 38% à être l’effort de la population, on peut conclure certains constats, sans avoir besoin de « spécialistes » pour nous expliquer comment arriver à considérer cela comme de « l’excellente gestion ». La logique, devant les faits, démontre que c’est de la très mauvaise gestion administrative appuyée sur de la « fausse information » tout simplement.

Revenant à la « logique d’un cerveau normal », est-il « acceptable » que le gouvernement ne puisse pas « réajuster » son administration pour effacer un petit déficit de 1,09% dans son budget? Est-ce qu’une mère de famille, même monoparentale, ne peut pas effacer un déficit prévu de 1,09% dans son budget en réajustant son « administration »? N’importe quel étudiant ne se doit-il pas d’administrer son budget mieux que le démontre l’administration gouvernementale. Une entreprise privée ne doit-elle pas administrer de façon a effacer un 1,09% de déficit prévu en remaniant son administration? D’autant plus que le ministre des finances indique clairement que :

« La croissance économique se poursuit

Après s’être établie à 1,6 % en 2011, la croissance économique se poursuivra à un rythme de 1,5 % en 2012, pour s’accélérer à 1,9 % en 2013 ». On remarque tout de suite que ces croissances économiques sont toutes plus élevées que le déficit de 1,09%. Ce qui nous indique que les dépenses gouvernementales sont TOUJOURS en plus grande progression que la croissance économique. Ce qui n’est pas un signe d’excellence pour l’administration, il va sans dire. Et si tout ça découle du fait que je comprends mal le Budget, arrangez-vous donc pour qu’il soit compréhensible et cessez de le complexifier un peu plus à chaque année.

Un budget ce n’est pas un mystère : les dépenses ne doivent pas dépasser les revenus; et si elles les dépassent, il vous faut vérifier où il y a eu une mauvaise gestion et possiblement des malversations. D’ailleurs, le vérificateur général en trouve à chaque année et tout ce que vous faites est d’en trouver des « justifications » de plus en plus complexes, en banalisant celles que vous ne pouvez justifier. À qui le vérificateur général doit-il s’adresser, dans ce cas, pour faire rectifier la situation? Il n’y a personne d’autre que vous qui en a le pouvoir!!!

Il n’est point besoin de lire le budget de 2012 en entier pour se rendre compte que la seule logique qui y est appliquée est, justement, cette « toute autre logique » dont parlaient Mrs Lacroix et Trahan dans leur rapport Bourgogne.

Reste à savoir si un « plan social » est l’équivalent d’un « plan comptable » pour l’amélioration du bien-être de la société. Reste également à savoir si une augmentation de  la dette est justifiable pour faire des investissements dans un « Plan nord » où dans la mise en vente de nos ressources naturelles, au prix de renier le « plan social » signée au niveau international, qui exige que nous nous orientions vers « la gratuité totale de l’instruction universitaire ».

Rien, dans l’administration actuelle, n’indique une quelconque importance des citoyens, autre que celle d’une importance de pourvoyeurs « comptabilisés » au niveau de l’économie et des finances. Le facteur « social » dans cette administration n’a aucune place quelle qu’elle soit. Ce n’est qu’une affaire de gros sous. Cela est d’autant plus critique qu’il est question de NOS GROS SOUS À NOUS. Reste à découvrir où vont ces gros sous. Peut-être que la commission d’enquête Charbonneau nous en livrera une certaine indication?

L’administration actuelle est peut-être « légale », mais elle ne l’est que parce que la fraude fut graduellement « légalisée », institutionnalisée  et que la gestion actuelle est totalement dépourvue de toute « logique administrative » normale. Comme citoyen, on ne peut qu’être très « mal à l’aise » devant la logique administrative gouvernementale.

Il est devenu incontournable que la manifestation étudiante actuelle est un « débat social » tout en étant, également, une contestation de la qualité administrative de nos gouvernements. Ce ne sont pas les étudiants, seuls, qui sont en cause, mais toute notre société. Il est important d’en prendre conscience avant de qualifier nos futurs dirigeants « d’enfants-rois-gâtés« .

Si vous y regardez de près, les gâteries sont plutôt « très acides ».

De plus il faut remarquer que ces étudiants nous orientent graduellement vers une « démocratie participative« . Ce qui est beaucoup plus valable que la « farce représentative » actuelle. Notre devoir est de les épauler.

Dans un budget de 73 milliards, il devrait être possible de trouver facilement un petit 350 millions? Faites vérifier le budget par une mère monoparentale; elle trouvera bien. Ensuite, laissez-là vérifier le reste de l’administration; la commission Charbonneau n’aura plus besoin de demander l’aide de « délateurs », j’en suis convaincu.

André Lefebvre

P.S. Si centpapiers n’est pas rétabli et qu’il n’y a pas de nouveaux « déclencheurs » pour moi durant la semaine, je reviendrai à l’histoire des « Canayens » la semaine prochaine. De plus, si centpapiers a été saboté à cause des articles qu’on y trouvait, on peut s’attendre que Les 7 du Québec le soit, lui aussi, très bientôt.

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