Archives mensuelles : mai 2012

L’empathie et la cruauté, même chez les singes? (6)

Le père de l’économie, Adam Smith, définissait ainsi l’empathie : «La capacité de se mettre en imagination à la place de la victime.»

Les exemples d’empathie et de cruauté chez les singes sont tirés du livre du primatologue Frans de Vaal intitulé «Le singe en nous.»

Ce dernier croit que l’empathie existe même chez les bébés. Il donne l’exemple suivant. Un nouveau-né d’un jour qui se met à pleurer lorsqu’il entend un autre pleurer serait une manifestation – quoique primaire – d’empathie. Ce nouveau-né, c’est certain, ne cherche pas à impressionner qui que ce soit. Nous naissons avec des pulsions qui nous portent vers les autres. Le comportement de nos parents primates atteste l’ancienneté de ces pulsions.

 Les grand singes sont-ils capables d’empathie?

Les bonobos, en tout cas, démontrent parfois des comportements de pure empathie.

Il est arrivé qu’une femelle bonobo s’occupe d’un étourneau qui avait heurté la vitre de son enclos et avait chuté à l’intérieur, et qu’elle le remette sur ses pattes avec douceur, sans que ce comportement ressemble à ce qu’elle aurait fait pour porter secours à un singe. Au lieu de se conformer à quelque schéma de comportement programmé, elle avait adapté son assistance à un animal entièrement différent d’elle.

Chez les gorilles, une femelle âgée de huit ans, Binti Jua, a, il y a quelques décennies, secouru un gamin de trois ans qui avait fait une chute de six mètres dans l’enclos des primates du Brookfield Zoo à Chicago. La femelle, avant de remettre l’enfant au personnel du zoo pétrifié, l’avait niché au creux de ses bras en lui tapotant gentiment le dos, scène saisie par une vidéo et projetée dans le monde entier! Pour la première fois, on s’interrogea véritablement sur la possibilité d’une humanité non humaine.

Autre exemple contemporain, cette histoire d’un gardien de zoo qui avait reçu une blessure à la nuque, infligée par un babouin acrimonieux. Le babouin vivait avec un petit singe d’Amérique du Sud. Terrifié à mort par son compagnon, le singe vouait une solide affection au gardien du zoo. Il lui sauva la vie lors de l’attaque en détournant l’attention du babouin en le mordant et en hurlant à pleins poumons pour alerter les autres gardiens.

 Cette attitude à comprendre les autres sous-entend aussi que nous savons les faire souffrir

Compassion et cruauté dépendent de la faculté qu’a un individu d’imaginer l’effet de son attitude sur autrui. Peu d’exemples du type d’empathie tels que décrits ci-dessus sont connus chez les animaux, car ils reposent sur la capacité d’imaginer la situation d’autrui.

Les animaux dotés d’un petit cerveau, comme les requins, peuvent en faire pâtir d’autres, mais sans avoir la moindre idée de ce que ceux-ci éprouvent. Le cerveau des singes, en revanche, équivaut à un tiers du nôtre, ce qui les rend suffisamment complexes pour être cruels. Parfois, les singes s’amusent à faire du mal tout comme des gamins jettent des pierres à des canards dans une mare. Pour se désennuyer.

 Dans un de leurs jeux, de jeunes chimpanzés de laboratoires attiraient des poules derrière une clôture avec des miettes de pain. Chaque fois que les crédules volatiles s’approchaient, les chimpanzés les frappaient avec un bâton ou les titillaient avec un morceau de fil de fer pointu. Ce jeu de supplice de Tantale, auquel les poules se prêtaient (il n’y avait sûrement rien de drôle pour elles) avait été inventé par les chimpanzés justement pour combattre l’ennui. Ils en affinèrent les règles en distribuant les rôles, un singe se chargeant d’appâter les poules, un autre de les tourmenter.

Nous savons depuis longtemps que la cruauté existe chez l’homme

Il est inutile ici de s’étendre sur les cruautés que l’homme peut commettre. Le sadisme, la perversion, les tortures, la violence gratuite, les guerres, la dictature, les camps de concentration et les génocides ont toujours fait partie de l’existence humaine.

Ce qui étonne, c’est que la cruauté soit encore aussi présente aujourd’hui à une époque où la paix pourrait régner dans un univers apparemment civilisé. Qu’on pense à ce qui se passe un peu partout dans le monde actuellement, et plus particulièrement, aux cent huit personnes massacrées vendredi dernier à Houla dans le centre de la Syrie, dont une cinquantaine d’enfants. Sans compter les centaines de blessés! Cruauté et pouvoir se rejoignent, que ce soit sur un plan individuel ou collectif.

 L’empathie humaine, une éthique à développer

C’est l’empathie qui permet aux bonobos de comprendre leurs besoins et désirs mutuels, et de contribuer à leur satisfaction.

Pour les humains, c’est aussi l’empathie qui permet de comprendre nos semblables et d’aller vers la collaboration, l’entraide et la solidarité.

Les gestes généreux et gratuits existent chez l’être humain ainsi que les intentions de bienveillance. Ils dépendent de la qualité de l’éthique personnelle.

Chaque fois qu’une personne se met à la place d’une autre personne en essayant de comprendre son point de vue plutôt que d’uniquement défendre le sien, elle crée un espace de paix où l’autre et elle-même peuvent s’épanouir et s’exprimer librement. Cet état d’esprit pousse les personnes à se demander : «Que puis-je offrir?», «Comment puis-je être utile?» au lieu d’aspirer à avoir le dernier mot et à obtenir plus que l’autre. Un état d’esprit qui développe également un sentiment de lien avec l’ensemble des êtres vivants, quelle que soit leur culture.

L’empathie développe le sentiment d’être relié à l’humanité plutôt qu’à en être séparé. Quand une personne se met à la place d’une autre, elle ne cherche pas la discorde mais plutôt une solution.

Dans l’empathie, le soi est le véhicule pour la compréhension d’autrui et il ne perd jamais son identité contrairement à la sympathie qui vise à la communion plus qu’à l’exactitude et où la conscience de soi est réduite plutôt qu’augmentée.

L’objet de l’empathie est le bien-être de l’autre, elle est un mode de connaissance. La sympathie de son côté est un mode de rencontre avec autrui.

 La sympathie ou l’antipathie est un comportement réflexe, de type réactif et affectif, une réaction à l’ensemble de ce qu’est l’autre alors que l’empathie est l’accueil total de l’autre, caractérisée par un effort de compréhension de l’autre sans tenir compte de la sympathie ou de l’antipathie naturelle, sans se laisser parasiter par un état affectif ou émotionnel.

 N’est-ce pas que l’humanité aurait avantage à cultiver l’empathie plutôt que l’agressivité et la violence?

J’aime à m’imaginer que les conflits de toutes sortes, personnels, sociaux, politiques, se résoudraient  plus harmonieusement, et diminueraient les voies de la violence.

L’éthique et l’empathie amènent les personnes à élargir leur propre vision. Personnellement, j’apprécie au plus haut point cette qualité quand je la rencontre.

Carolle Anne Dessureault

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CHAREST DÉGAGE !

RADIO-CANADA  AU SECOURS DU GOUVERNEMENT

Vendredi dernier le 25 mai, Radio-Canada, la docile télévision d’État, au service de la kleptocratie dirigeante nous présentait une réflexion étonnante. Deux heures de télé à jouer les intrigués  – à questionner – pour mieux faire gober son élixir empoisonné. La  résistance étudiante contre la hausse des droits de scolarité et la crise sociale qu’elle a provoquée ont-elles pour origine : a)  Un clash des générations ? b) Une séparation fédéraliste-souverainiste ? c) Une segmentation Montréal-régions ? e) Une dichotomie étudiants gâtés – payeurs de taxes excédés ? e) Une scission entre la gauche idéaliste et la droite pragmatique ?

Tout observateur averti aura noté que la Télé-Can du premier Ministre Harper évite soigneusement de voir l’opposition entre les capitalistes, les boursicoteurs, les requins de la finance, enfin, entre la minorité des riches et la majorité de la population, les ouvriers, les étudiants, les employés, les chômeurs et les petit-bourgeois paupérisés. Un clash entre le peuple taxé, dépossédé, désœuvré, trompé et méprisé d’une part, et, de l’autre, les politiciens gérants d’estrade pour le compte du grand capital milliardaire spoliateur et exploiteur. Tenez loin des yeux des animateurs télé ces classes sociales qu’ils ne sauraient accréditer.

Il faut dire que la mission de Radio-Can est différente de celle du réseau TVA – propriété du milliardaire Péladeau beaucoup plus «populo». La tâche du réseau d’État n’a jamais été d’informer politiquement ou d’éclairer les mystères réels ou inventés. La mission de Radio-Can a toujours été de faire déblatérer des intellectuels patentés – de notoriété réelle ou usurpée – pour le bénéfice d’autres intellectuels arrivistes ou naïfs, afin de les embrouiller sous un maelstrom de mots alambiqués, puis de lancer ces mystifiés parmi leur segment de classe pour propager les dernières inanités de l’intelligentsia sanctionnée. Le quotidien Le Devoir et la grosse Presse du  milliardaire Desmarais jouent un rôle analogue dans le domaine de l’imprimé, alors que les journaux à Péladeau s’adressent à ce que les intellectuels appellent « monsieur et madame-tout-le-monde ».

L’émission spéciale de vendredi dernier a démontré l’art consommé de Radio-Can pour transformer une vraie question en tergiversations oiseuses et en discussions de salon entre de gentils interlocuteurs et des nervis journalistiques dont l’apothéose les transporta de félicité, à la toute fin de ce spectacle télévisé, lors d’une poignée de main qualifiée d’« historique » par la dame Dussault tout agitée (1).

COMPENDIUM DE LA MYSTIFICATION TÉLÉVISÉE

Décortiquons cette démonstration de collusion entre le pouvoir politique et le pouvoir médiatique des riches afin d’en découvrir les manipulations. Premier constat accablant : les seuls acteurs qui n’ont pas eu droit de parole pendant ces deux heures d’abjection sont les étudiants blessés, poivrés, arrêtés sur les lignes de piquetage attaquées; non plus que les manifestants matraqués, estropiés, les jeunes travailleurs non diplômés, mis sous contravention, expulsés ou chassés des universités par la hausse des droits de scolarité et la crise économique qui les frappe, eux et leur famille paupérisée.

Dès le début du spectacle télévisé, le commentateur glissa l’air de ne pas s’y intéresser : « L’histoire du mouvement étudiant québécois est jalonnée de nombreuses grèves et boycotts » – un fait avéré et lourd de sens – que Radio-Can ne pouvait passer sous silence. La tâche du journaliste consiste ici à ne pas en indiquer la conséquence et surtout à ne rien dire de la différence entre les grèves précédentes et la présente.

La conséquence de ces luttes de résistance successives, c’est que les droits de scolarité universitaires sont moins élevés au Québec que partout ailleurs où les étudiants se sont moins mobilisés pour faire reculer leurs gouvernements. Le 22 mai dernier, dans les rues de New-York, lors d’une manifestation d’appui à la résistance étudiante québécoise, de jeunes manifestants américains expliquaient que s’ils paient si cher et s’endettent tellement : « c’est que notre résistance a été éradiquée-écrasée sous les matraques des policiers » (2). Seriez-vous étonné si je vous révélais que le Président étatsunien – le premier noir à occuper le siège éjectable de la Maison Blanche – dans sa dernière allocution sur l’État de l’Union, a donné pour mission à l’armée américaine de soutenir les autorités civiles à l’intérieur des États-Unis pour réprimer toute velléité d’opposition aux politiques du gouvernement ? Radio-Can n’a jamais rapporté cette déclaration inédite d’Obama; il faut pourtant remonter à la Crise de 1929 et à la guerre de Sécession (1861) pour retrouver l’énoncé d’une telle mission intérieure pour l’armée d’agression extérieure.

Les étudiants-manifestants de New-York concluaient comme leurs camarades de Toronto et de Taipeh (Taïwan) que ce ne sont pas les étudiants québécois qui doivent rejoindre leur niveau d’endettement mais plutôt l’inverse :  les étudiants étatsuniens, canadiens et taiwanais devraient lutter davantage, affronter la police fasciste afin de réduire les droits universitaires et gagner l’accès aux études supérieures pour le plus grand nombre. Ici, dégonflons une baudruche propagée par les ignares de la télé d’État. Le système universitaire américain n’est pas performant et il est de moins en moins prestigieux. Ces journalistes ont lu un roman il y a vingt ans et ils croient que la réalité n’a pas changé. Aux États-Unis il y a d’un côté un système réduit d’universités élitistes très dispendieuses, réservées aux fils de riches. De l’autre côté un immense réseau universitaire couteux – inefficace – de mauvaise qualité – certifiant des étudiants chômeurs diplômés, endettés. Le système d’études supérieures américain ressemble à ce que l’on retrouve dans les pays du tiers-monde et il craque de toute part, menaçant d’imploser. Un étudiant soulignait que la bulle de la dette étudiante américaine de mille milliards de dollars pourrait être la source du prochain crash boursier quand des milliers d’étudiants déclareront faillite et répudieront chacun leur dette personnelle (3).

ROZON LA SUBVENTION S’AMÈNE RELAYER MARTINEAU LE BOBO

Au début de l’émission, monsieur subvention-Rozon, parasitant depuis toujours les charités de l’État, s’amène au front reconnaissant de tout cet argent dilapidé au cours de toutes ces années. Rozon connait les mœurs du sérail qui stipule qu’on lèche amicalement la main qui vous  nourrit somptueusement. Pathétique, cette levée d’étriers de l’homme-prostitué le plus grassement subventionné de la cité, donnant des leçons de parcimonie aux étudiants payés au salaire minimum – car il faut se rappeler que 80% des étudiants-étudiantes universitaires travaillent et la majorité à temps plein.

C’est là une différence importante qu’un journaliste-analyste qui aurait souhaité renseigner aurait dû signaler. Aujourd’hui, contrairement aux temps passés (1960-2000), un étudiant universitaire passe plus de temps au travail qu’à l’université, il vit en couple et sa compagne travaille également. Voilà pourquoi ce sixième ‘round’ de résistance étudiante est aussi farouche  – militant – déterminé. Les troupes étudiantes sont en fait des partisans ouvriers-étudiants qui luttent  pour leur survie et qui ont décidé de refuser qu’on leur transfère sur le dos le fardeau de l’insidieuse crise économique récurrente (la faillite grecque n’étant que l’exemple le plus récent). Les jeunes militants-étudiants savent que l’une après l’autre les économies des pays capitalistes occidentaux passeront à la casserole.

Foin du conflit de génération, de la dualité Montréal-régions et de la querelle des anciens  de la Trudeaumanie, du Renérendum et de la séparation! Les jeunes et les moins jeunes du Québec, du Canada et du monde entier (Printemps arabe et crise européenne inclus) savent bien qu’ils vivent dans un monde globalisé – interdépendant – qui se dirige inexorablement vers une nouvelle catastrophe économique, financière et militaire.

SONDAGE BIDON

La mise en scène médiatique de Radio-Can visait d’autres objectifs que leur sondeur patenté (CROP, un habitué des sondages truqués) a découverts à travers son questionnaire : a) Les leaders étudiants sont discrédités, révèle le sondage manipulé.      b) Le gouvernement a déjà fait de lourdes concessions. c) Le gouvernement déficitaire  pourra-t-il faire davantage de concessions aux étudiants (4) ? C’est la façon que CROP et Radio-Can ont trouvé pour contribuer à la liquidation du mouvement étudiant et apporter leur soutien au gouvernement chambranlant. Reprenons chacune des constatations que le sondage falsifié CROP-Radio-Can prétend dévoiler :

A)    Il est dorénavant admis que les bureaucrates syndicaux classiques sont de plus en plus discrédités, ce qui est un acquis de cette lutte populaire où les représentants étudiants se sont mués en PORTE-PAROLE parfois rabroués par leurs assemblées générales – du nouveau pour les fiers-à bras-de la FTQ qui se demandent encore comment faire descendre le chat du poteau où ils seraient perchés  – c’est-à-dire démobiliser les milliers d’étudiants ouvriers engagés.  Ce ne sont pas les «chefs» syndicaux étudiants qui décident mais les militants qui tiennent les lignes de piquetage et se font matraquer, du nouveau dans le syndicalisme québécois. Radio-Can voulait rappeler aux porte-parole étudiants que pour mériter leur notoriété ils avaient le devoir de mener leurs commettants par le bout du nez  jusqu’à l’enclos où le gouvernement les attend.

B)    Le gouvernement est celui qui a lancé l’attaque contre les étudiants en haussant les droits de scolarité. Le gouvernement n’a fait aucune concession jusqu’à présent puisqu’il a refusé de négocier le gel des droits de scolarité. Il a même eu l’outrecuidance de les augmenter à 1778 $ au cours même du conflit. Et les porte- parole étudiants sont étonnés du rejet de cette insulte à leur combat !?…

C)    Le troisième « média-mensonge » colporté par CROP-Radio-Can via ce sondage trafiqué a trait à l’incapacité de payer du gouvernement. Le gouvernement a accordé 3,6 milliards de cadeaux fiscaux l’an passé, et il a aboli la taxe sur le capital financier qui lui fait perdre des centaines de millions en revenus fiscaux – de quoi payer largement la scolarité de tous. La vérité c’est que le gouvernement des capitalistes n’a pas d’argent pour le peuple, il en a seulement pour les puissants toujours plus gourmands (6).

PRÉPARER LA NÉGOCIATION – CAPITULATION

La dernière mission de cette émission spéciale de Radio-Can était de désamorcer la crise en préparant la négociation que les riches voudraient une capitulation de la part des étudiants. Malheureusement, les leaders étudiants timorés n’ont pas dénoncé ce sondage manipulé, ce qui dénote leur état d’esprit défaitiste alors que la crise s’approfondit et s’élargit et que leur cause triomphe face à ce gouvernement décadent.

Ce ne sont pas d’anonymes répondants à un sondage contrefait qui font la grève et se font matraquer, arrêter, trainer devant les tribunaux, battre, mettre à l’amende et incarcérer.  Ceux qui mènent la lutte devant les CEGEPS et les facultés universitaires ont-ils confiance dans leurs représentants ? Si oui, tout va bien ! Si non, qu’ils les congédient.

Les rues du Québec sont-elles occupées par des milliers et des milliers de manifestants venus supporter le gouvernement Charest ? Non nullement ! Les milliers et les milliers prennent la rue malgré l’illégalité, les tribunaux et les policiers pour défier l’inique loi 78. Chaque soir ils encouragent les étudiants et dénoncent le gouvernement, l’État-major des riches coincé dans son Parlement, voilà le seul sondage qui importe.

CLASH SOCIAL – CHAREST DÉGAGE

Le clash social oppose des milliers d’étudiants et des millions de gens désemparés, écœurés, cyniques qui font le compte de toutes les malversations qu’on étale sans vergogne sous leurs yeux hébétés. Prévarications de ceux qui prétendent gouverner dans  l’intégrité et défendre les intérêts de la collectivité. La grève étudiante a fait tomber les masques, comme à chaque lutte farouche d’un segment du peuple contre ceux qui ont perdu toute légitimité.

Dans les conditions sociales, économiques, morales, actuelles, les riches et les ploutocrates manigancent pour sauver leurs investissements, leur capital, leurs profits et  ils exigent de leurs hommes de main dans les gouvernements qu’ils les servent docilement  en se compromettant ouvertement. Ces derniers – politiciens futés – ne peuvent éviter de s’enfarger et d’exposer leur duplicité pendant ces transferts de fonds et la tonte organisée de larges secteurs de la population. Les médias à la solde ont beau hurler leur loyauté, intensifier leur propagande pour que le peuple accepte qu’on lui rejette le fardeau de la crise sur le dos; pourtant l’exemple de la résistance étudiante l’emporte sur la peur et la résignation, alors que le consensus populaire se forge autour de la résistance, ce que Radio-Can et les chiens de garde du système annoncent comme une polarisation et la rupture du consensus social. C’est faux.  Un nouveau consensus voit le jour autour des partisans, des étudiants, des écologistes, des paupérisés, des indignés, des révoltés âgés ou éphèbes et des ouvriers qui un jour, j’ose espérer, prendront fièrement leur place devant la marche des insurgés.

(1)    http://www.radio-canada.ca/politique/

(2)   Manifestation des étudiants de New-York. http://www.youtube.com/watch?v=y60Rccx3iTs&feature=player_embedded

(3)   http://www.ledevoir.com/international/etats-unis/350033/endettement-etudiant-une-bombe-a-retardement-aux-etats-unis

(4)   La «boulechite» des sondages http://www.vigile.net/La-boulechite-CROP-Lessard-La et les autres http://www.lapresse.ca/debats/le-cercle-la-presse/actualites/201205/21/48-358-la-surinterpretation-des-sondages-dopinion.php et à nouveau sur les sondages à Péladeau-Desmarais  http://mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=31047

(5)   Route 167, Mine de diamant +/- 300 millions $ pour une route qui mènera à une mine de diamant au nord de Chibougamau. Le gouvernement assumera la majeure partie de la facture en investissant pas moins de 287,6 millions $ dans le projet, soit 8 millions de plus que ce qui était inscrit dans le document présentant les investissements en infrastructures dans le cadre du Plan Nord. Un gisement dont la valeur pourrait dépasser les 5 Milliards $ (aucune transformation au Québec). Selon les prévisions budgétaires, la construction de cette route de 243 kilomètres coûtera 331,6 millions $, soit 1,4 million du kilomètre.

Allègements fiscaux aux entreprises. En 2011, le gouvernement libéral accorde 3,6 milliards $ d’allègements fiscaux aux entreprises. Cet argent n’est pas réinvesti en production, en emploi ou en R&D par les entrepreneurs. Dans les faits, l’argent est investi dans des produits financiers qui rapportent 15% d’intérêt. Quel entrepreneur intelligent irait s’empoisonner la vie à développer son entreprise quand il peut faire 15% sans même lever le petit doigt ? Et comme par hasard le déficit du Québec s’élève à 3,8 milliards $ pour 2011. Alors aujourd’hui on coupe partout pour réduire le déficit. Les générations suivantes se retrouveront finalement à payer le capital d’investissement des entreprises québécoises. http://ageuqtr.org/sites/default/files/Appuis%20aux%20Étudiants.pdf

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LE CONFLIT SYRIEN: CE QUE NOUS EN DIT LA PRESSE LIBRE

 

Par les temps qui courent, les nouvelles ne manquent pas au Québec. Le mouvement étudiant poursuit, depuis près de trois mois, sa lutte contre l’augmentation des frais de scolarité. À ce jour, il a su résister aux multiples efforts déployés par le gouvernement et la presse pour le démobiliser et le diviser. L’usage de la force policière, celui des injonctions sans oublier les prises de position des analystes, des commentateurs et commentatrices de la presse officielle ne sont pas parvenus à éteindre la flamme de ce mouvement. La vieille consigne « diviser pour régner » est toujours à l’oeuvre. 

Il y a quelque chose de bien particulier qui attire mon attention. Pendant que nos médias y vont à pleine page contre le mouvement étudiant et se font les promoteurs d’une intervention autoritaire du gouvernement pour mettre fin à ces manifestations, souvent présentées comme des manifestations anarchistes, ils se révèlent solidaires et complices, sur leurs pages internationales, des groupes de l’opposition armée syrienne qui font exploser des bombes, tuent d’innocentes victimes et s’attaquent aux institutions gouvernementales. Leurs sources d’information sont rarement remises en question alors qu’elles sont souvent parties intégrantes des forces de l’opposition.

Pour ceux et celles qui l’ignoreraient, le président actuel Bashar Al-Assad a été confirmé, en juillet 2000, comme président de la Syrie par un référendum national auquel a participé la grande majorité des Syriens. Il a donc une légitimité démocratique. De plus, en février dernier, un projet de nouvelle constitution a été soumis au peuple qui l’a accepté avec une forte majorité. Tout récemment, le 7 mai dernier, des élections législatives ont permis à 9 partis politiques de faire leur entrée au Parlement. En Syrie, existe donc un régime de droit, si imparfait soit-il, qui doit être respecté. La presse qui n’est pas soumise aux diktats de l’Occident nous livre une version des faits qui ne se retrouve pas dans nos journaux et encore moins sous la plume de nos éditorialistes et analystes. Cette fin de semaine-ci,plus de 100 personnes, d’innocentes victimes, au nombre desquelles de nombreux enfants, ont été tuées, massacrée. Selon nos médias et les sources qui les alimentent ce serait le gouvernement lui-même qui aurait commis ces crimes, ce que dément, évidemment, le gouvernement qui a ordonné une enquête indépendante pour que lumière soit faite.

Ce qui s’est passé en Libye nous en a appris beaucoup sur les mises en scène servant à conditionner l’opinion publique internationale. La Syrie n’y échappe pas. Voici un très bon article sur les derniers évènements : Carnage à Houla: entre vérité et arnaque. Le président de la mission de paix des Nations Unies, Kofi Annan, à son arrivée à Damas, a rencontré le Président et a fait un appel à toutes les parties qui ont des armes à les abandonner.  Sa requête ne s’adresse pas uniquement aux forces gouvernementales qui ont toujours la responsabilité d’assurer la sécurité des citoyens, mais aussi aux forces armées d’oppositions et aux terroristes qui sèment terreur et désolation dans le pays. Encore faudrait-il que son appel arrive aux pays qui alimentent en armes et en propagande les insurgés. Plusieurs membres du Conseil de sécurité en font partie.

En supplément, quelques articles dont nos médias officiels ne nous parlent pas. 

  1.     Gregorios III : « une dictature de la presse sur la crise syrienne »  
  2.    Sheik Imran Hosein considère les opposants au régime syrien de Bachar el-Assad comme des terroristes payés    
  3.     
  4.     Une situation bien plus nuancée que celle présentée en Occident  
  5.      Historien: Le peuple syrien est à la merci d’escadrons de la mort soutenus par l’OTAN
  6.      La « touche » AFP : hypocrisie & désinformation 
  7.      Les facteurs géopolitiques de la guerre impérialiste contre la Syrie 
  8.      Vastes exercices militaires US à la frontière jordano-syrienne (12 mille soldats issus de 17 pays) sous la direction d’un       général de l’armée états-unienne) 
  9. Damas vue par une Tunisienne
  10. Témoignage d,un religieux français
  11. Camp d’entraînement au Kosovo pour des terroristes syriens

Qu’en pensent Harper, Charest, Obama, nos éditorialistes et nos fameux analystes à la radio et à la télévision et tous les autres ? Que pensent-ils du respect du droit international et de la loi en Syrie? Que disent-ils de ces terroristes que financent nos plus proches alliés?

La vérité, c’est que le droit et la loi leur importent peu. Ce qui compte, ce sont les intérêts pour lesquels ils oeuvrent. Le double langage et la double morale font partie des moeurs politiques et éditorialistes de nos sociétés occidentales. En prendre conscience est déjà faire un grand pas en avant.

 

Oscar Fortin

Québec, 29 mai 2012

http://humanisme.blogspot.com

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Education: la reine des vaches sacrées (2/3)


 »

La volonté populaire est-elle bien que 15,5 milliards de dollars soient dépensés chaque année au Québec pour l’éducation ?… Probablement.  Mais La volonté populaire n’est-elle pas une peu… disons, désinformée ?

Au départ – lire, ecrire, compter, savoir résoudre un problème et autres compétences de base, c’est une même formation pour tous. Puisque tout le monde doit en profiter également, il est normal que tout le monde absorbe le coût de ce tronc commun de préliminaires. C’est ce qui se passe quand l’État offre gratuitement une formation générale. Souvenez-vous, cependant, que « gratuit » ne veut pas dire que cette formation de prérequis et des préliminaires ne coûte rien ; seulement que  vous et moi et  tout le monde la paye au prorata de sa contribution fiscale.

La sagesse conventionnelle, aujourd’hui, est qu’il est bon pour une société de donner autant de cette formation générale que ses moyens le lui permettent. Mais il y a éducation… et éducation. Il y a une éducation professionnelle qui sert à  produire des biens et des services.  Tout  le monde, dans une société, devrait collaborer à la production des biens et services: c’est ce qu’on appelle travailler. ..

Pour le faire efficacement, dans une société technique, il faut une formation dite PROFESSIONNELLE . On veut plus d’éducation professionnelle, c’est la clef de l’abondance.  On se dit que ça fera des travailleurs avec une base professionnelle polyvalente et que ça pourra toujours servir …. Alors on en ajoute

Mais il y a un piège.  Plus une société est complexe, plus il y a de connaissance professionnelles spécifiques à acquérir qui doivent être complémentaires. Si on met ces connaissances spécifiques au tronc commun, celui-ci s’allonge – ce qui coûte plus cher – et s’alourdit, ce qui entraîne plus d’échecs et d’abandons. IL EST NEFASTE D’AJOUTER AU TRONC COMMUN DES CONNAISSANCES QUI NE SERONT PAS UTILES A UNE TRES VASTE MAJORITÉ DES APPRENANTS.

Il saute aux yeux qu’il faut plus de formation pour satisfaire les besoins d’une société en évolution technique accélérée, mais ce n’est pas au tronc commun professionnel qu’il faut en ajouter ; c’est aux paliers des diverses options, qui doivent être  de plus en plus finement ramifiées si on veut que puisse être transmise la masse des connaissances qui doit l’être.  Est-ce à dire que l’éducation générale doive s’arrêter là où se termine le tronc commun des connaissances professionnelles utiles ?

Nenni…  Car depuis le Rapport Robbins en Grande Bretagne, il y a près de 50 ans, on a compris qu’il y avait une demande sociale pour l’éducation indépendante de l’activité de production à laquelle elle donne accès. Cette demande peut être satisfaite par l’éducation que nous avons dite « CULTURELLE ».  Cette éducation culturelle, qui est essentiellement pour le plaisir de l’individu, peut néanmoins avoir un impact social positif si elle est dispensée au palier de l’éducation de tronc commun, en permettant un nivellement des schemes de développement personnels générateur d’un sentiment d’appartenance et donc de cohésion identitaire.

Va donc pour la formation culturelle de masse, mais il faut aussi dire à la population puritaine qui boude son plaisir que cette formation est indispensable…  L’est-elle vraiment ?   À défaut de transmettre des connaissances spécifiques utiles, peut-on transmettre une métacompétence qui permettrait d »acquérir les autres ? Un art d’apprendre qui serait une source de pouvoir ?

« La connaissance est le pouvoir », disait déjà Hobbes.  Une connaissance scientifique ou technique qui permet un contrôle de la nature est bien utile, mais en quoi une formation « culturelle » apporte-elle du pouvoir ?  C’est que, dans une société complexe d’interdépendance et de complémentarité, il est parfois moins important de connaître et contrôler les lois de la nature ou les techniques que les  « règles du jeu » qui régissent la production (Économie) et les rapports sociaux (Politique) …

Or, ces règles qui nous font une société ne sont pas « naturelles », mais humaines et semblent donc bien arbitraires. Le rapport entre savoir et pouvoir, au palier de leur contrôle, n’a pas la rigidité ni la  rigueur de cause à effet d’un plan de travail à son exécution…   Elles intègrent des hypothèses sur le comportement humain; les disciplines « professionnelle» qui veulent nous les expliquer sont donc contestées.

Mais ce n’est pas parce que ces règles ne sont pas  parfaitement connues qu’elles n’existent pas…  L’éducation dite « culturelle » a pour but premier de nous donner  cette connaissance – qui est devenu le plus important des apprentissages – en s’appuyant non pas sur des disciplines « soft » – contestables – mais sur un non-dit transcendant – la culture –  qui en laisserait supposer la maîtrise.

La culture est pour une bonne part discrétionnaire dans sa forme. Elle rend chacun différent, identifie l’individu et détermine ses appartenances, lesquelles lui font un destin.  La culture, sous ces diverses formes, devient ainsi un discriminant au sens strict.  Que cette qualité protéenne  ait, sous tous ses voiles, la faculté  d’aider à contrôler les « règles du jeu » n’est pas évident, mais n’est pas absurde non plus: c’est l’hypothèse de la « tête bien faite ».  Le rapport de cause à effet entre une formation culturelle et une aptitude à contrôler les « règles du jeu » n’a pas la rigueur de celui d’une analyse de tâches à l’acquisition d’une compétence, mais, tout comme la formation professionnelle, l’éducation dite culturelle peut conférer un pouvoir.

Un pouvoir et, surtout, une aura de pouvoir qui impose le respect. En effet, au-delà de son efficacité factuelle qui reste sujette à caution pour permettre un meilleur contrôle des jeux économiques et politiques, la culture a son aura dont l’impact est indubitable qui résulte du consensus quant à cette efficacité. Ceux qui ont été adoubés, ayant reçu la culture comme on reçoit la grâce, jouissent d’un préjugé favorable.

Ceux qui profitent de ce respect  en tirent le pouvoir de faire en sorte qu’il ne s’estompe pas, mais grandisse.  On a donc ici un de ces feedbacks positifs dont on ne sait jamais trop comment sortir…

Tout a commencé par une stratégie inopportune, il y a deux générations, au temps du rapport Robbins, quand les bons pasteurs de l’éducation qui avaient les bons diplômes au départ se sont servi du préjugé favorable à l’éducation pour faire de celle-ci un passage obligé vers n’importe quoi.

Dans un premier temps, on a mis en marche une machine infernale, faisant augmenter constamment les exigences académiques pour TOUTE activité professionnelle, indépendamment des exigences réelles de ses tâches constituantes. On voulait une promotions sociale, mais c’était une évolution perverse, puisque, si l’exigence professionnelle demeure inchangée, ce n’est que le volet culturel de chaque formation qui peut augmenter…  Il est clair que, s’il faut un bac pour le faire et une maîtrise pour coiffer, ce n’est pas demain qu’on rasera grato !

On voulait que l’individu se réalise à tout prix par l’éducation; en fait, on a biaisé l’équilibre du pouvoir en faveur de ceux qui n’ont pas la compétence de produire ou d’offrir des services que veut vraiment la société, mais seulement l’habileté de se coller au processus de production pour en tirer prétexte à un revenu. Ils sont donc devenus de en plus nombreux à traire la vache et de moins en moins nombreux à la nourrir.

C’est dans ce contexte et cet esprit, d’une éducation qui n’a pas à apporter autre chose qu’une satisfaction à l’individu, qu’on a dû affronter la conséquence inéluctable  de l’industrialisation puis de l’automation de la production des biens qui a été de rendre superflue une part croissante  de la main-d’œuvre.

La solution aurait été de donner plus d’une formation professionnelle ciblée permettant offrir les services haut de gamme  pour lesquels il existait une intarissable demande.  En augmentant le nombre de ces professionnels dont la compétence était requise, on aurait satisfait un vrai besoin et l’on aurait pu réduire peu à peu l’écart entre leur rémunération et celle des autres travailleurs, ce qui est la SEULE façon d’améliorer à terme la qualité de vie de tous.

Mais la plus grande partie de l’éducation offerte n’ayant plus de liens directs avec  la production de quoi que ce soit, on n’a pas résisté à la réticence corporatiste de ceux qui contrôlent les professions en grande demande, médecins, ingénieurs, etc et voulaient qu’on en limite les effectifs.  On a choisi la solution de facilité de former des « logues ».   Ainsi sont nées dans la société des confréries de « logues » à préfixes innombrables, souvent sceptiques les unes envers les autres, mais s’accordant un respect mutuel devant les péquenots sans « culture ».

Ces confréries ont formé ainsi un bloc solide pour que se développe indéfiniment une éducation « culturelle », engendrant des « logues» dont le seul plan de carrière, pour beaucoup, ne peut être que d’en former d’autres ….  L’éducation est devenue ainsi une « génisse gestante sacrée »… que demain on ne pourra même plus traire, tout occupée qu’elle sera à allaiter la super vache sacrée que sera éducation future dont elle aura mis bas.

La semaine prochaine :  «  Pour en finir avec l’éducation : comment abattre une vache sacrée, sans lui faire mal ni en avoir du chagrin… »

Pierre JC Allard

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Jean-Paul Ier Si lui est « saint », les autres sont foutus!!!

 

Jean-Paul Ier

Albino Luciani, né le 17 octobree 1912 à Canale d’Agordo, dans la province de Belluno, en Italie, et mort le 28 septembre 1978 à Rome, est un pape de l’Église catholique romaine, élu en 1978 sous le nom de Jean-Paul Ier. Son pontificat n’aura duré que 33 jours et 6 heures.

En Italie, il est surnommé il Papa del sorriso (« le Pape du sourire ») et il sorriso di Dio(« le sourire de Dieu »)

En août 1962, il est confronté à un scandale immobilier dans son diocèse : deux prêtres spéculent avec l’aumône des paroissiens. Il refuse de les couvrir, rembourse toutes les victimes en vendant un bâtiment et des trésors ecclésiastiques.

Il est élevé à la pourpre cardinalice en mars 1973, par Paul VI.

Jean-Paul 1er est élu pape le 26 août 1978, dès le premier jour du scrutin. Lors du scrutin, deux groupes sont en présence :

1)      celui du Cardinal Giuseppe Siri nommé Cardinal par Pie XII. Curieusement, ce Cardinal est une personnalité reconnue par les Camalli (les débardeurs du port de Gênes). Il fut le principal adversaire de Jean-Paul 1er, dans les résultats du scrutin. Après la mort prématurée de ce dernier, il était encore le principal candidat avec le cardinal Giovanni Benelli. Le choix de Jean-Paul II fut un choix de compromis. Ceux qui affirmaient la non validité de l’élection du Pape Jean XXIII, prônaient que c’était le cardinal Giuseppe Siri qui avait réellement gagné au scrutin de cette élection de Jean XXIII. Le cardinal Siri mourut le 2 mai 1989 à la Villa Campostano, à Albaro, et fut enterré à Gênes, dans la cathédrale métropolitaine San Lorenzo.

2)      Celui du cardinal Giovanni Benelli collaborateur de Paul VI qui l’avait fait Cardinal. En 1967, alors évêque, il fut substitut du cardinal secrétaire d’État pendant dix ans. En 1977 Paul VI le nomme Cardinal. Il s’était fait des ennemis durant sa période à la Secrétairerie de l’État. Il ne votera pas pour Jean-Paul 1er. Le cardinal Benelli assura sa charge d’archevêque de Florence jusqu’à sa mort, due à une attaque cardiaque, le 26 octobre 1982. Il avait 61 ans. La messe de funérailles fut célébrée par le cardinal Agostino Casaroli. Sa dépouille fut ensevelie dans la cathédrale de Florence, Santa Maria del Fiore.

Albino Luciani est élu au quatrième tour de scrutin.  Il n’était pas parmi les favoris et semble avoir été choisi à l’issue d’un vote de compromis entre les différentes tendances (Deuxième élection papale issu d’un compromis). Il prononce les mots « tempestas magna est super me » (« une grande tempête est sur moi ». (Il paraît évident qu’il est conscient des forces et des enjeux en présence. Il connaît ce qui se passe dans les « affaires » du Vatican. Il ne survivra pas à la tempête dont il parle).

Dès son avènement, Jean-Paul Ier s’efforce d’humaniser la charge pontificale : en s’exprimant à la première personne, en refusant de paraître sur la Sedia gestatoria (il y est cependant contraint par son entourage, afin de pouvoir être vu par la foule) et refusant, le jour de son intronisation, de coiffer la tiare, à laquelle il préfère une simple mitre d’évêque et la remise du pallium.

On peut revendiquer, ici, l’esprit d’humilité de ce Pape; mais cela me semble enfantin; et je pense que Jean-Paul 1er voulait livrer un message beaucoup plus important par ces prises de  décisions anormales. Je suis convaincu que ce Pape, connaissant ce qui se passait au Vatican, n’acceptait pas d’y être identifié avant d’avoir opéré un certain nettoyage. Son message est très clair : la « Sedia gestatoria » est le trône mobile pontifical qui sert à l’intronisation et autres occasions solennelles. Il ne s’en servira qu’une seule fois, sous la pression,  lors de sa dernière audience publique. La « Tiare » est la tripe couronne des papes; Jean-Paul 1er renoncera à la cérémonie du couronnement. Ceci peut très bien être considéré comme un refus d’accepter la situation qui prévalait alors dans les coulisses du  Vatican.

On nous dit : « Informé de suppositions d’actes répréhensibles à la Banque du Vatican, il demande à Jean-Marie Villot, le cardinal Secrétaire d’État et chef de la curie papale, de mener une enquête de fond. » Je crois plutôt qu’il était déjà au courant et qu’il commençait son « nettoyage ». Ce genre d’information (secret toujours le mieux gardé par les intéressés) ne se découvre pas durant les premiers 30 jours d’un Pontificat; c’est complètement risible. Je pense que Jean-Paul 1er connaissait le fait depuis longtemps et que la situation durait depuis beaucoup plus longtemps que « quelques années ». Pie XII est celui qui remit les finances du Vatican sur pied. Quels moyens adopta-t-il? Cela reste à être déterminé; mais la situation générale des finances du Vatican, au moment où Jean-Paul 1er fut élu Pape, est aujourd’hui publique.

Jean-Paul Ier meurt dans la nuit du 28 septembre 1978. La version officielle attribue sa mort à un infarctus ou une crise d’urémie. Jean-Paul Ier repose dans la crypte de Saint-Pierre de Rome.

Voici la description de cette mort :

Après dîner, le pape se couche avec, en mains, les documents sur les nouveaux changements qu’il voulait opérer (Certaines nominations à la Curie romaine et dans l’épiscopat italien) et la fameuse liste P2 (Loge de Francs-Maçons). Vers 23h le pape ne se sent pas bien, pris de nausée, il se lève et vomit dans les toilettes en maculant ses pantoufles. Il sonne, sans résultat. Il se recouche, reprends les documents, tombe inconscient puis finit par mourir vers 2h du matin. A 4h30, la soeur Vicenza le découvre.  Le secrétaire d’état Villot est prévenu. Villot rentre dans la chambre, constate le décès, (récupère, peut-être, la fiole de médicament, les documents que le pape avait dans les mains, ses pantoufles et ses lunettes maculées ainsi que le testament). On ne reverra jamais ces objets. Les employés des pompes funèbres sont prévenus pour un embaumement urgent. A 7h,  Dans la cour du Vatican, un garde croise Marcinkus qui habite hors du Vatican et a la réputation de se lever tard. A 7h30 Villot annonce officiellement la nouvelle.  Les appartements pontificaux sont méticuleusement nettoyés et tous les objets personnels du pape disparaissent. On se dépêche d’embaumer le défunt avec interdiction de prélever quoi que ce soit: la moindre goutte de sang ou autre chose sur le cadavre.

Une crise d’urémie est mortelle vers la huitième journée et provoque, durant ce laps de temps, une somnolence de plus en plus marquée chez le patient. Ce ne fut pas le cas chez Jean-Paul 1er; donc cette explication n’est pas acceptable.  L’infarctus est défini par la mort brutale et massive de cellules en rapport avec un manque d’oxygène à cause d’obturation d’une artère. Le cœur, le rein, le cerveau, l’intestin grêle et les poumons sont donc concernés. Mais il est difficile de penser que l’alimentation normale et Méditerranéenne d’un Cardinal ou d’un Pape puisse comporter des risques d’obturation d’artères. L’intestin grêle étant concerné, ceci se rapproche de la rumeur d’empoisonnement. La dépouille du Pape ne sera jamais autopsiée.

Par contre, si Jean-Paul 1er fut assassiné parce qu’il avait demandé au cardinal Villot une enquête de fond au sujet des finances, comment se fait-il que ce Cardinal garda son poste de secrétaire d’État jusqu’à sa mort et qu’il ne disparu pas « fortuitement » par accident ou maladie? Ce fut Jean-Paul II qui lui demanda, semble-t-il, de garder son poste. On doit cependant signaler qu’il mourra de l’aggravation brutale d’une double pneumonie, le 9mars 1979, six mois après le décès de Jean-Paul 1er. Celui qui avait nettoyé la chambre de Jean-Paul Ier venait de disparaître.

Certains ont émis l’hypothèse que le Cardinal Villot aurait joué un rôle avec Monseigneur Marcinkus, le Cardinal Cody, Licio Gelli (Loge P2), Roberto Calvi (Banco Ambrosiano) et Michele Sindona dans dans la mort du pape Jean-Paul 1er avec qui, semble-t-il,  il y avait une forte hostilité sur la manière de conduire les finances vaticanes. Cette « hostilité » ne devait pas être incontournable puisque Jean-Paul 1er avait donné l’enquête au Cardinal Villot. D’un autre côté, si la mission était de rectifier la situation sans ternir l’image du Vatican, ce qui est certainement ce qui fut demandé, Villot était le plus apte à réussir aux yeux du Pape. La contre-attaque fut décisive, mais peut-être pas tout à fait imprévue pour ce Pape.

Selon cette thèse, la mort du pape dans la nuit du 28 au 29 septembre 1978 aurait été causée par un empoisonnement. Cette théorie est corroborée par les déclarations du repenti Vincenzo Calcara au juge Paolo Borsellino. Calcara parle d’un entretien avec l’entrepreneur mafieux Michele Lucchese survenu quelques jours après la tentative d’assassinat de Jean-Paul II. Lucchese révèle à Calcara que Jean-Paul II était en train de suivre la même politique que Jean-Paul Ier qui voulait « rompre les équilibres à l’intérieur du Vatican » en redistribuant les biens de la banque vaticane, en changeant les dirigeants du IOR (institut des œuvres de religion créé par Pie XII qui devint la Banque du Vatican)) et du secrétariat d’État (Marcinkus et Villot).

Marcinkus était un ami de Mgr Montini (Paul VI), il fut l’interprète de Jean XXIII et garde du corps de Paul VI. Il aurait été victime d’une tentative d’enlèvement par les brigades rouges (anticommunistes de l’Italie, mais communistes combattants issus de l’antifascistes depuis Mussolini) en 1979.

Il est remarquable que la description de la Banque du Vatican insiste beaucoup pour affirmer qu’elle ne fait pas partie de la Curie romaine, et donc de l’Église catholique romaine; par contre, ses profits sont utilisés à des fins religieuses et charitables. Elle est toujours sous le contrôle du cardinal secrétaire d’État. Se rappeler que Pie XII était le secrétaire d’État lorsque les entrées financières arrivèrent au Vatican et avait créé la « stupeur » dans la curie.

À noter qu’en 1938, Pie XII rencontre aux USA, à titre privé, la famille Kennedy; autrement dit : Joseph Kennedy; de qui on dit qu’il fit fortune lors de la prohibition et était en relation avec la mafia de Chicago depuis les années 30. Ceux-ci l’aideront  dans la campagne présidentielle de son Fils John. Joseph Kennedy, en 1938, était ambassadeur des USA au Royaume-Uni; mais il sympathisait avec ceux qui ne souhaitaient pas de guerre avec l’Allemagne d’Adolph Hitler. Il appuyait la politique d’apaisement avec Hitler.

Au sujet des brigades rouges, dès les années 1970, on parle dans les milieux d’extrême gauche d’une mystérieuse organisation secrète, financée par la CIA, qui aurait manipulé, voire infiltré, le groupe de Mario Moretti. Alberto Franceschini, le fondateur des Brigades rouges, maintiendra cette thèse dans ses mémoires, publiés en 2005 à sa sortie de prison. Depuis les révélations du premier ministre Giulio Andreotti  le 24 octobre 1990, on sait alors qu’une telle organisation, appelée Gladio (Le Glaive), a réellement existé. Un rapport parlementaire de 2000 dénonça la « stratégie de tension » (américaine) qui visait alors, par le biais d’attentats sous faux pavillon false flags, mis sur le dos de l’extrême gauche, à « empêcher le PCI et, dans une moindre mesure, le Parti socialiste italien, d’accéder au pouvoir ».

La table est mise pour le buffet « Politique internationale du Vatican » servi dans une certaine transparence. Nous allons participer à cette « réception » au prochain article.

André Lefebvre

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L’intransigeance des leaders étudiants

Photo Valerian Matazaud

Suite à la démission de Lyne Beauchamp l’intégrité politique existe-elle?

N’y aurait-il pas d’autres démissions qui devraient être déposées dans le gouvernement de Jean Charest?

Raymond Viger Dossiers Éducation, Politique, Jean Charest

Devant l’intransigeance des leaders étudiants, la ministre de l’Éducation Lyne Beauchamp démissionne.

Et si on extrapole, devant l’intransigeance des lobbys pharmaceutiques, est-ce que le ministre de la Santé, Yves Bolduc, devrait démissionner lui aussi?

Devant l’intransigeance des lobbys des entreprises pétrolières et minières, est-ce que le ministre de l’Environnement, Pierre Arcand, devrait lui aussi démissionner?

Devant l’intransigeance des mafias et des groupes criminalisés et de leur fraude incessante, est-ce que le ministre de la Justice, Jean-Marc Fournier devrait faire de même?

Nous aurions un gouvernement fort si le gouvernement Charest tapait sur les pétrolières, les minières, les pharmaceutiques, mafia et autres aussi fort qu’il l’a fait avec les étudiants avec cette loi matraque, la loi 78.

Devant l’incapacité du gouvernement Charest d’être un gouvernement fort devant les entreprises pharmaceutiques, pétrolières, minières, l’industrie du bois, les groupes criminalisés et autres mafias… Jean Charest devrait-il démissionner pour donner l’exemple?

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La mise en place de la Commission Charbonneau sur les collusions dans le secteur de la construction… ou JE ME SOUVIENS DE LA PATENTE À GOSSE (2)

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Et la Commission Charbonneau de lancer, justement cette semaine, la portion visible au public de ses fameux et tant attendus travaux. Et nous, bien nous continuons de bien nous souvenir car… il faudra revoir tout ça avec le recul, un jour. La listes des instances de la société civile québécoise ayant réclamé, entre 2009 et 2011, une commission d’enquête sur les collusions entre le secteur de la construction et les partis politiques au Québec se résume comme suit (liste non-exhaustive): Association des policiers provinciaux du Québec, Association des procureurs de la Couronne du Québec, CSD Construction, Centrale des syndicats du Québec, CSN Construction, FTQ Construction, Centrale des syndicats nationaux, Maire de Québec, Municipalités, MRC et conseils d’arrondissements, Fédération québécoise des municipalités, Fraternité des policiers de Montréal, Ordre des ingénieurs du Québec, Syndicat des professionnels du gouvernement du Québec, Syndicat de la fonction publique du Québec, Ville de Montréal, maire et conseil municipal, Ville de Longueuil, mairesse et conseil municipal, PQ, ADQ. Les commentateurs proviendront de ces différents milieux et parleront d’une voix de plus en plus unanime. Tout le monde souhaite alors ou affecte de souhaiter que cesse la corruption dans le secteur de la construction aux niveaux municipal et provincial et que la collusion entre firmes d’ingénierie, pègre urbaine et partis politiques soit mise en lumière et éradiquée. La soif de savoir ce qui se passe et de comprendre clairement les méandres du système de corruption et de collusion est un puissant incitatif de pression dans toute cette dynamique. Les critiques de différentes origines s’opposent ici très massivement et fort unanimement au premier ministre Charest, tout en le rejoignant autour d’un postulat commun, celui de l’existence de malversations, de corruption et de collusions dans les secteurs de la construction de grandes infrastructures, au niveau municipal et provincial. C’est sur la solution à apporter, à cette étape de cette crise de confiance, qu’on ne s’entend pas. On peut donc résumer ce que furent les arguments des acteurs de la façon suivante.

Arguments du premier ministre: Une commission d’enquête est un mécanisme lourd, médiatisé et spectaculaire qui risque de nuire aux enquêtes policières en cours, qui sont délicates et complexes, en exposant sur la place publique, de façon désordonnée et surchargé politiquement, des personnalités qui en profiteront soit pour se refermer comme des huîtres et ne rien avouer, soit pour employer l’impunité dont elles disposeront pour s’en prendre aux autres, y compris à leurs ennemis personnels, tout en se protégeant eux même. Ces questions sont déjà difficiles à tirer au net dans le huis clos des interrogatoires de police ou de rencontre avec des juges d’instruction, elles deviendraient intraitables dans une commission d’enquête sur la place publique. Arguments du reste des intervenants: À des degrés divers (mais parfois très explicitement), on accuse le premier ministre de vouloir maintenir la discrétion et le secret des enquêtes non pour protéger leur efficacité effective mais pour dissimuler son implication personnelle et celle de son parti politique dans les activités illicites qui seront mises à jours. En se privant d’une commission d’enquête publique, on accuse le premier ministre et le parti au pouvoir de se priver du seul mécanisme juridique et politique d’ampleur nationale susceptible de procéder à une mise à plat complète et contraignante de tous les mécanismes de malversation, de collusion et de corruption dont l’existence ne peut-être que soupçonnée. Cette analyse fait valoir que les enquêtes policières ne capturent que les lampistes, épargne les grosses pointures, et que toutes les pressions politiques sont possibles quand les étapes de l’investigation se déroulent hors de la vue du public. Les intervenants publics, autre que le premier ministre et son cabinet, réclament une commission d’enquête publique (au sens classique du terme) sur les collusions entre le secteur de la construction et les partis politiques au Québec et ils exigent qu’elle opère avec pouvoirs pleins et entiers. Leurs arguments ne changeront pas tout le long de l’exercice et leur pression s’exercera de façon constante et, en fait, plus unanime que concertée.

Le premier ministre, pour sa part, va finir par se rentre à la position du reste de la société civile en trois étapes. 1) d’abord il préconisera une solution strictement juridico-policière au problème, dans le cadre de l’Opération Marteau et des travaux de l’Unité permanente anti-corruption. Il exigera qu’on laisse les corps policiers et les services d’enquête spéciale procéder à leurs recherches et dépositions à leur manière et sans qu’une commission d’enquête ne soit instaurée. 2) à la demande de toutes les instances précédemment citée, le premier ministre optera ensuite pour une commission aux pouvoirs restreints (la fameuse patente à gosse) ne pouvant ni obliger les prévenus à témoigner ni leur assurer l’équivalent de l’immunité parlementaire pour leurs témoignages. 3) quand la juge Louise Charbonneau, désignée par le gouvernement pour présider la commission, réclamera la capacité de contraindre les prévenus à témoigner et le pouvoir de leur assurer une immunité, le premier ministre Charest, qui s’était engagé à se soumettre à toutes les exigences de la juge Charbonneau, obtempérera, supprimant de ce fait la patente à gosse et rendant la commission d’enquête pleinement opérationnelle, comme l’avait été la Commission Cliche de 1975 ou la Commission d’enquête sur les comptes publics de 1936.

Pour faire triompher leurs idées et finir par faire fléchir leur premier ministre, les intervenants des divers segments de la société civile utiliseront absolument tous les arguments et procédés disponibles. Le chef politique de droite Gérard Deltell, de l’ADQ, écrira une lettre aux débutés libéraux d’arrière bancs, les invitant à relayer la pression populaire sur le corps ministériel. Des anciens PDG du secteur parapublic, des anciens hauts fonctionnaires, des juristes, des historiens, des philosophes, analyseront les incohérences logiques, juridiques et historiquesde l’option retenue par leur premier ministre. Ils jetteront leur expérience dans la balance pour faire la démonstration du raisonnement qui finira par détruite l’option patente à gosse: personne n’acceptera de témoigner (si on ne peut pas les forcer) quand tout ce qu’il diront peut se retourner contre eux (si on ne leur assure pas l’immunité). Dans un tel modèle de commission, les témoins les plus importants n’oseront pas parler sans protection, ne seront pas forcés de le faire, donc ne le feront pas. Les militants du regroupement Génération d’idées organiseront l’Opération Balai, une intervention militante devant l’Assemblée Nationale du Québec pour promouvoir la mise en place d’une commission d’enquête, de type classique, en bonne et due forme. Finalement, des intervenants souverainistes utiliseront même les tergiversations de premier ministre Charest comme élément d’un bouquet garni argumentatif contre le fédéralisme canadien.

La collusion et la corruption entre le secteur de la construction et les paliers municipaux et provinciaux du gouvernement est une réalité ancienne, institutionnalisée, solide et secrète dans un contexte socio-économique comme celui du Québec. Faire la lumière sur cette question est un enjeu important, dans les conditions actuelles où la remise en ordre des grandes infrastructures et l’austérité budgétaire créent une conjoncture nécessitant le minimum de gaspillage et de détournements de fonds, et le maximum d’efficacité et de sobriété, si possible. La société civile a vu un malaise profond dans son intendance politico-économique et cherche à mobiliser des outils juridiques, grandioses mais traditionnels, pour y remédier. Il est cependant indéniable ici, que l’histoire se répète. Le discrédit généralisé du gouvernement Charest l’a rendu parfaitement inapte à défendre l’argument selon lequel la Commission Charbonneau sera un grand spectacle collectif que les québécois se donneront, en pleine lumière, longtemps après, pour reprendre le mot d’un des ministres du gouvernement, que les coquerelles se seront bien cachées, chassées justement par la lumière. Considérant que le premier ministre et ses ministres défendaient, avec duplicité, des vues leur assurant la position de juge et de parti, les québécois se sont objectés collectivement. Or, on a ici un cas d’espèce où gagner c’est perdre. Dans un monde idéal, des enquêtes policières discrètes auraient certainement été préférables. Miné par son fardeau de scandale, le premier ministre du Québec a été totalement inapte à défendre cet argument sans paraître vouloir se défiler, avec le parti ministériel, entre les mailles du filet de la justice. Monsieur Charest n’a convaincu personne. Les idées des objecteurs du premier ministre ont triomphé. La Commission Charbonneau a été instauré. 2012 la verra se mettre en branle. Mais ici aussi gagner, c’est perdre. Que fera t’elle de plus que toutes les commissions d’enquête qui jalonnent notre cahotante histoire et dont, en fait, elle ne diffère en rien… et dont, en fait, on sait parfaitement, avec notre recul historique, riche, dense et jalonné, justement, qu’elles n’ont rien pu vraiment régler, vue que nous en sommes encore là… Mon sentiment est limpide sur toute cette histoire: la vraie PATENTE À GOSSE ne fait que commencer…

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Classé dans Actualité, Paul Laurendeau

L’étude des singes (5)

Ce texte se nourrit du livre du primatologue Frans de Waal intitulé «Le singe en nous».

Les méthodes utilisées pour l’étude des singes

Pour évaluer l’intelligence des singes, il ne suffit pas de les observer superficiellement, car une grande part de leur intelligence échappe au regard. L’étude des singes en captivité revêt une grande importance. L’étude des facultés cognitives du singe exige un contact direct, tout comme un être humain ne se limitera pas simplement à regarder courir un enfant aux quatre coins de la cour d’école pour mesurer son intelligence.

Les primatologues vont présenter aux singes des problèmes pour voir comment ils les résolvent. L’observation des singes en captivité dans un environnement d’espaces ouverts permet de suivre leur comportement de beaucoup plus près que sur le terrain dans la nature, où ils ont tendance à s’éclipser dans les fourrés aux moments critiques.

L’observation se fait à partir d’un observatoire à très grandes fenêtres – et à l’aide de jumelles – qui permet de les voir en tout temps. Les singes ne peuvent rien faire en cachette. Cette observation continue permet de découvrir les politiques de pouvoir, les réconciliations après les bagarres, l’utilisation d’outils. Les activités sociales des primates sont consignées à l’ordinateur, l’entrée des données est faite en continu. Lorsqu’une situation se complique (bagarre ou autre), le spécialiste filme la scène, ou la commente en direct au magnétophone. Les données observées et entrées à l’ordinateur sont ensuite triées par un programme spécial.

Pour motiver les singes à participer aux tests préparés par les experts scientifiques, on leur présente des joysticks, des sucreries, des gorgées de jus de fruits comme récompenses lorsqu’ils obtiennent une bonne réponse.

Des tests sur la reconnaissance des visages ont été pratiqués. Par exemple, dans une expérience, une primatologue, Lisa Parr, présentait aux chimpanzés de Yerkes des centaines de photos prises au préalable au Zoo d’Arnhem de Hollande, les deux zoos étant séparés par un océan, ce qui assurait que les chimpanzés de Yerkes ne les avaient jamais vues auparavant. Un visage apparaissait sur l’écran de l’ordinateur, puis deux autres, dont l’un correspondait au premier. Chaque fois que le chimpanzé déplaçait le curseur sur la bonne image, il avait droit à une gorgée de jus de fruits ou autre friandise. Des expériences antérieures avaient utilisé des visages humains, car on croyait qu’il était plus facile pour eux de les distinguer des visages des chimpanzés, ce qui s’est avéra faux au cours des expériences. Lisa Parr démontra que les chimpanzés ne voyaient pas seulement les similitudes entre différentes images du même visage, mais aussi entre des images de la mère et de son petit – tout comme nous feuilletons un album de photos de famille et faisons facilement la différence entre notre famille et notre belle-famille. Les chimpanzés reconnaissaient les signes de parenté, ils semblaient tout aussi sensibles aux visages de leur espèce que nous le sommes à ceux de la nôtre.

Notons aussi que les singes connaissent non seulement leurs noms, mais ceux de leurs semblables qu’ils côtoient. Ainsi, un gardien ou un expert peut demander à A d’aller chercher B ou C, ce qui rend le jeu encore plus intéressant et dynamique entre eux.

Désigner intentionnellement des choses aux autres fut une expérience enrichissante. De la nourriture fut cachée par un gardien du zoo tôt en soirée dans un buisson proche de la cage d’un singe qui observait la scène derrière les barreaux. Le lendemain matin, le gardien du jour qui n’était pas au courant de l’emplacement où était cachée la nourriture recevait l’information du singe qui par gestes, halètements, et mouvements répétitifs de la tête en direction de l’endroit de la cachette, furent clairement compris par le gardien. Cette expérience fut pratiquée, il va sans dire, avec plusieurs singes. Chaque fois qu’une faculté remarquable est démontrée en laboratoire, les experts s’interrogent sur les bénéfices que les chimpanzés ou les bonobos en retirent. Ce qui amène au concept de l’évolution. Pourquoi cette faculté est-elle apparue?

Le plus important de ces recherches N’EST PAS ce que les grands singes révèlent de nos composantes instinctuelles. Ce que les experts comparent, c’est la façon dont les humains et les singes négocient les problèmes en combinant tendances naturelles, intelligence et expérience vécue. Il semble impossible, sinon ardu, de faire la part de l’inné et de l’acquis dans ce mélange.

La sélection naturelle

La sélection naturelle favorise les organismes qui survivent et se reproduisent. Tout organisme qui peut mieux réussir en devenant plus ou moins agressif par rapport aux autres; plus ou moins coopératif ou plus ou moins altruiste propagera ses gènes. Le processus ne précise pas davantage la voie du succès que l’intérieur d’un appartement montréalais ne nous dit quelles mélodies s’échapperont de sa fenêtre.

L’HYPOTHÈSE NOMMÉE «L’ERREUR DE BEETHOVEN»

«L’erreur de Beethoven» est une hypothèse selon laquelle processus et produit doivent se ressembler.

Quand on écoute la musique parfaitement architecturée de Beethoven, on ne peut deviner l’état dans lequel se trouvait son appartement si mal chauffé, un endroit désordonné et sale, nauséabond (dont ses invités se plaignaient), jonché de débris de nourriture, de pots de chambre non vidés et de linge sale, les pianos eux-mêmes recouverts de poussière et de papiers, bref une véritable porcherie, disait-on. CONCLUSION : le sublime peut naître dans des circonstances atroces. Le processus et le produit sont deux choses distinctes.

La confusion entre les deux (processus et produit) a conduit certains experts à croire que, puisqu’elle est un processus d’élimination cruel et sans pitié, la sélection naturelle doit produire des créatures cruelles et sans pitié. On raisonnait ainsi; un processus brutal engendre un comportement brutal. Mais la nature a créé à la fois des poissons qui foncent sur tout ce qui bouge (y compris leurs rejetons) et les globicéphales, des baleines si attachées les unes aux autres qu’elles s’échouent ensemble si l’un d’entre elles perd le sens de l’orientation.

La vie de clan et son habitat

LES BONOBOS

Les bonobos vivent en groupes qui peuvent compter jusqu’à une centaine d’individus dans les forêts équatoriales de la République démocratique du Congo. Il est essentiellement végétarien, se nourrit de fruits mûrs, de plantes, et tout comme le chimpanzé, consomme aussi de petits mammifères (écureuils).

Sa bipédie plus fréquente – le bonobo se tient deux fois plus souvent sur ses jambes que le chimpanzé – lui donnant une apparence plus proche de l’être humain. Chez la plupart des animaux, le déplacement d’un mâle dans un autre zoo à des fins de reproduction ne pose pas de problème, mais elle est catastrophique dans le cas des bonobos mâles.

Dans la nature, ce sont les femelles qui migrent abandonnant leur groupe d’origine à la puberté. Les mâles, eux, ne bougent pas, bénéficiant de la compagnie et de la protection de leurs mères. Chouchoutés par leurs mères, les mâles s’en sortent mieux dans le groupe où ils naissent.

LES CHIMPANZÉS

Les chimpanzés se regroupent en plusieurs dizaines d’individus, dirigés par un mâle dominant. La recherche de nourriture s’effectue en sous-groupes et occupe une bonne partie de la journée. Le chimpanzé habite en Afrique équatoriale dans les forêts pluvieuses. C’est maintenant un espace protégé.

Chaque clan occupe un territoire qu’il défend avec vigueur et à grands bruits. Le chimpanzé est reconnu pour sa grande intelligence et pour ses facultés d’apprentissage de langage et de comportements complexes qui ne sont pas sans rappeler ceux des humains. Il est particulièrement inventif dans la résolution des problèmes. Il sait choisir l’outil qui convient pour extraire des fourmis d’un trou ou pour briser l’écorce d’une noix ou d’un fruit.

Son espace est souvent dans les arbres, il a une grande facilité à grimper dans les arbres. Ce sont les mâles qui construisent le soir les nids en utilisant de feuilles et de branches. Ils vivent en bandes de deux à quatre-vingt. Quelquefois, la femelle change de bande tandis que le mâle reste toute sa vie dans le même. Il est grégaire. La famille s’accouple avec n’importe qui dans la bande.

L’empathie

L’empathie existe-t-elle chez les grands singes?

C’est ce que nous verrons la semaine prochaine.

Carolle Anne Dessureault

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LE « PRINTEMPS ARABE » BILAN D’UN AVORTEMENT

CHACUN Y VA DE SON COUPLET

 

Peut-on tirer un bilan précis et concis de ce vaste mouvement populaire qui a nom le  « Printemps arabe »  (2011-2012) ?  Oui certainement. Philosophes, journalistes, politiciens de droite comme de gauche, experts de tout poil et analystes arabophiles comme arabophobes tous tentent de  présenter un bilan de ce mouvement diachronique. S’y essaient également les partisans et alliés des peuples arabes résistants et outrageusement dupés, réprimés, assassinés dans une dizaine de pays qui ont connu des soulèvements d’intensité et de durée variables que les médias  mystifient à l’envi (1).

 

Il n’y a pas eu ‘un’ mais plusieurs « Printemps arabe », c’est-à-dire que le « Printemps arabe » s’est déroulé selon quelques scénarios différents, parfois issu de soulèvements spontanés, comme un cri de révolte d’un peuple pressuré, désœuvré, affamé. Parfois, le soulèvement fut téléguidé de l’extérieur par des puissances étrangères qui utilisaient la grogne populaire pour l’endiguer, l’orienter et se servir des révoltés comme chair à canon dans leurs desseins de soumission, de règlement de compte inter-impérialiste visant à changer la garde au pouvoir dans un pays ou dans un autre, les dirigeants en place étant trop discrédités pour donner le change et rassembler la populace autour de leur projet compradore (Ben Ali, Moubarak, Saleh).

 

Dans le cas de la Libye, le soulèvement fomenté et dirigé a servi à arracher un pays des griffes d’une puissance impérialiste pour mieux le placer sous la coupe de ses nouveaux maîtres ; le peuple libyen n’a  nullement bénéficié de ce vent de fronde et cette jacquerie manipulé et aujourd’hui il souffre sous la coupe de chefs de clans, de bandits, de mercenaires et d’affidés réactionnaires placés là par leurs maîtres dont l’un (Sarkozy) vient de recevoir son congé du peuple français déprimé.

 

BILAN PAR CLASSE SOCIALE

 

Chaque classe sociale établit son propre bilan de ce « Printemps arabe » aux multiples visages. La grande bourgeoise compradore à la solde de l’Alliance Atlantique (France, Royaume-Uni, Allemagne, États-Unis) ou à la solde de l’Alliance de Shanghai (Chine et Russie) s’essuie le front. Les capitalistes nationaux ont eu chaud, ces poltrons ; certains ont été tués, démis, emprisonnés, quelques-uns sont en exil ; d’autres ont dû abandonner les affaires et les derniers ont été forcés de se planquer en attendant une accalmie qui leur permettra de sortir de leur tanière pour rapatrier leurs « affaires » dans leur nouvelle patrie. Dans l’ensemble, la grande bourgeoise arabe compradore a partout conservé le pouvoir et ses avantages mais elle a dû se résigner à  effectuer un changement de la garde ou promettre quelques réformettes avant de revenir aux affaires de leur galère de misère.

 

D’autres ploutocrates, les plus nombreux finalement, sont restés dans les coulisses du pouvoir comptant se remettre en selle sous de nouveaux oripeaux tout neufs. Ce sont ceux-là que les partisans égyptiens dénoncent dans les rues du Caire depuis quelque temps. Ce sont ceux-là que les manifestants tunisiens ont boudés lors des dernières élections dans ce pays. Pareil au Yémen et au Bahreïn où le clan saoudien n’a pas permis à la jacquerie locale de déposer le Roi al-Khalifa (2).

 

Les jeunes étudiants et chômeurs militants, ceux qui ont amorcé le mouvement du « Printemps arabe », ont bien compris que, laissés à eux-mêmes sur les réseaux sociaux, sans orientation idéologique révolutionnaire, assujettis aux manipulations médiatiques de la grande bourgeoise nationale et internationale et de la moyenne bourgeoisie locale ils ne pouvaient aller très loin. Faut-il rappeler que c’est Hillary Clinton, Secrétaire d’État américaine, qui a annoncé au monde incrédule que l’objectif des soulèvements arabes était d’obtenir le privilège d’élections libres permettant à chacun de choisir sa marionnette nationale préférée, discours ensuite colporté par les « twitters » inconscients et tous les médias bourgeois de la Terre parfaitement conscients ceux-là.

 

Assujettis aux manipulations de la petite bourgeoise paupérisée et de la gauche opportuniste, à l’affût et trop heureuse de s’emparer de la direction des mouvements pour les diriger vers le cul-de-sac électoral pseudo démocratique bourgeois, les jeunes et les moins jeunes ont vite perdu le contrôle de leurs soulèvements (3).

 

La grande bourgeoisie arabe a pu sauver sa mise – non sans peine toutefois. Monopolisant le pouvoir politique, judiciaire et militaire (le pouvoir économique demeurant dans les mains des puissances impérialistes  néocoloniales) elle était la seule classe qui pouvait perdre quoique ce soit dans l’échauffourée.

 

La petite bourgeoisie est la classe qui a temporairement amélioré sa condition sociale dans cette agitation nationale. Mais pour un temps seulement.  Attendez que les oligarques reprennent le contrôle de ces parlements et gouvernants à la solde – sachant que par ailleurs ils n’ont jamais perdu le contrôle de leurs armées.

 

La petite bourgeoisie, dont les filles et les fils diplômés sont au chômage, est une classe en cours d’appauvrissement. Frappée par les crises en rafale du système capitaliste mondial, la petite et la moyenne bourgeoise nationale arabe étaient au cœur de ces soulèvements. L’économie nationale des pays arabes étant dominée et spoliée par les pays impérialistes du Nord, cette classe sociale fragile et instable n’a pas accès aux prébendes, aux bakchichs, aux hauts postes gouvernementaux, judiciaires et militaires  lucratifs, ni à la propriété foncière réservées aux compradores. La petite et la moyenne bourgeoise sont donc menacées d’éradication tout comme leurs cousins dans les pays du Nord.  Le « Printemps arabe » lui a permis de multiplier les partis politiques bourgeois et « d’assainir » les mœurs électorales locales, de les rendre presque conformes au modèle occidental.

 

En Égypte, en Tunisie, au Yémen, en Libye, au Maroc, en Jordanie, suite aux réformes électorales promises, les multiples partis politiques de la petite et de la moyenne bourgeoise de droite comme de gauche espèrent avoir désormais accès à l’assiette au beurre, soit par le jeu d’alternance des partis au pouvoir, soit que les nouveaux chefs d’État devront pour gouverner s’appuyer sur des coalitions de partis où ils espèrent que leur poulain trouvera sa niche et ses bakchichs.

 

LE CAS SYRIEN

 

En Syrie, l’insurrection téléguidée depuis Paris, Londres, Berlin, Washington, Ryad et Doha  ayant échoué, la réforme annoncée ne permettra peut-être pas l’alternance tant souhaitée. L’assiette au beurre risque de demeurer entre les mains de la dynastie Assad ;  cela ne concerne que le peuple syrien et pas du tout les mercenaires payés par les royaumes du Qatar et d’Arabie Saoudite infiltrés dans le pays pour y fomenter agitation armée et assassinats, meurtres et crimes de guerre terroristes (4).

 

Ici, il faut comprendre que le « Printemps arabe syrien » marque un événement historique d’importance. C’est la première fois que l’Alliance eurasiatique (Moscou), alliée de l’Alliance de Shanghai (Pékin), a affronté avec succès l’Alliance Atlantique dirigée par les États-Unis et ses alliés de l’Union européenne (Paris-Berlin-Londres). Précédemment, en Irak, en Afghanistan, au Soudan, en Côte d’Ivoire et en Libye, les alliances impérialistes des pays d’Asie avaient cédé et s’étaient laissé dépouiller des richesses des pays qui leur étaient assujettis. En Syrie, pour la première fois, les alliances concurrentes ont tenu tête à l’Alliance Atlantique, ce qui reflète le déplacement déjà amorcé du pouvoir économique en faveur de la Chine, le créancier de l’Occident. Cela indique également que désormais Pékin et Moscou n’entendent plus se laisser dépouiller de leurs zones de domination. Dorénavant, les guerres de rapine inter-impérialistes risquent d’être de plus en plus âpres et meurtrières pour les peuples des pays convoités.

 

Experts et analystes en tout et en rien du tout, retenez cette leçon avant de colporter tous les ragots et agitations émanant de l’État-major israélien et du bouffon Netanyahu – l’excité – à propos de l’Iran que ce misérable nabot menace sans cesse d’attaquer pendant que la caravane iranienne passe son chemin, indifférente. La guerre d’Iran, si elle a lieu finalement, mettra aux prises le géant impérialiste militaire américain sur son déclin contre le géant chinois ascendant et son allié russe nucléarisé et en cours de reconstruction. L’histoire s’écrit devant vos yeux si vous osez regarder – mais il ne faut  pas regarder le sous-fifre à Jérusalem – mais à Washington, Pékin, Moscou et Berlin, les capitales impérialistes mondiales. Le monde change et le « Printemps arabe » s’inscrit dans cette mouvance.

 

LA CLASSE OUVRIÈRE ARABE

 

Pour sa part, le prolétariat arabe ne s’est pas vraiment mis en mouvement pendant ces événements. Ce prolétariat garde fraiche en mémoire la trahison des partis de gauche engagés depuis des décennies dans une course folle pour participer aux mascarades électorales et arracher, espèrent ces partis de la petite bourgeoisie,  quelques sièges bien rémunérés dans les parlements graciés. La classe ouvrière arabe a regardé passer cette esbroufe meurtrière mais sans vraiment y engager le gros de ses « armées » de classe. Voilà pourquoi ce qui aurait pu devenir un Printemps arabe rouge des quartiers ouvriers  est demeuré un Printemps arabes vert tendres des palmeraies ombragées.

 

La classe ouvrière arabe, sans direction révolutionnaire, préférait voir venir et observer la situation. Elle a vite convenu que son heure n’était pas venue. Elle n’aurait finalement rien gagné de toute cette agitation tout comme les pauvres et les malandrins, pas davantage que les femmes arabes qui ont vu leur situation sociale empirer dans certains pays menacés par l’orbe islamiste manipulée par le grand capital impérialiste.

 

La bourgeoisie et la petite bourgeoisie nationaliste arabes qui ont mis leurs œufs dans le panier islamiste se  sont cru obligées de manifester leur intransigeance, leur foi musulmane et leur piété coranique afin d’obtenir le soutien et les crédits des sectes Wahhabites fanatiques d’Arabie Saoudite et du Qatar si bien que les femmes et les jeunes filles se font proposer un retour en arrière – éphémère soyez sans crainte. L’histoire ne retourne jamais sur ses pas, un pays où la femme a connu un début d’émancipation ne reviendra jamais sous la dictature des mollahs et des imams. Mais les femmes arabes ayant subi ces « Printemps arabes verts tendres des palmeraies parfumées » avortés devront se mobiliser pour faire reculer ces va-nu-pieds qui prétendent les enfermer et les voiler. C’est le devoir de la classe ouvrière arabe d’épauler solidement les femmes arabes dans leur résistance. Sinon, la petite et moyenne bourgeoise s’emparera de cette lutte pour l’orienter dans le sens d’un affrontement inter-sexe (hommes contre femmes) alors que c’est une bataille anti-impérialiste qui s’amorce contre des puissances qui souhaitent assujettir les femmes arabes pour mieux les exploiter.

 

Elles sont légion présentement – les féministes petite-bourgeoises – à parcourir l’Occident réduisant cette lutte à l’opposition contre le voile. Elles ne mobiliseront pas les femmes des peuples arabes contre l’exploitation et l’oppression impérialiste par cette revendication d’arrière banc mais qui permet à notre petite-bourgeoisie locale de se donner bonne conscience.

 

Pourquoi l’Algérie n’a-t-elle pas connu de soulèvement conséquent, pas plus que l’Arabie Saoudite, Oman, les Émirats Arabes Unis et le Liban ? Chacun de ces cas est particulier.

 

Il ne faut pas oublier que l’Algérie a connu son printemps arabe bien avant tous les autres, il y a plus d’une dizaine d’années et l’armée, après avoir beaucoup massacré la population algérienne, est finalement intervenue lors d’une élection démocratique que les islamistes s’apprêtaient à gagner démocratiquement, ce qui déclencha une saignée terroriste et militaire terroriste parmi le peuple algérien. Pour les Algériens, le « Printemps arabe » sentait le réchauffé, et ils ne s’y sont pas engagés. En Arabie Saoudite, à Oman, au Koweït et  dans les Émirats Arabes Unis, les dictatures fascistes des tribus au pouvoir et l’immense rente pétrolière ont permis d’écraser toute velléité de soulèvement et les opposants, déjà sous les verrous glacés des Kasbah emmurées, n’ont même pas songé à organiser de tels soulèvements. De plus, les puissances impérialistes des alliances concurrentes ne sont pas encore en mode insurrectionnel téléguidé pour disputer ces pays à la domination de l’Alliance Atlantique, seule souveraine sur les terres saoudiennes.

 

Au Liban, le pays avait lui aussi connu son « Printemps arabe » il y a de nombreuses années, quand le pouvoir avait été contesté par les clans et les factions chrétiennes, chiites, sunnites et druzes si bien que ces soulèvements d’étudiants et de chômeurs désorganisés, désorientés, ou encore  manipulés de l’extérieur n’ont pas trouvé preneur dans ce pays hyper politisé, organisé, militarisé et armé ayant une longue expérience révolutionnaire.

 

Il en fut de même en Palestine occupée, repliée sur elle-même, pansant ses multiples plaies sous le joug meurtrier sioniste-fasciste. Le peuple palestinien refait ses forces présentement. Il accumule de l’énergie révolutionnaire et se prépare à d’autres soulèvements – Intifada – quand le temps sera venu, c’est-à-dire quand la conjoncture mondiale aura grandement affaibli la puissance de tutelle d’Israël – protectorat américain – qui se sentira alors délaissé, abandonné au milieu du désert arabe au fond de la Méditerranée polluée (5).

 

Le « Printemps arabe vert tendre des palmeraies ombragées », version 2011-2012, fut une répétition en prévision de la véritable révolution à venir. Pour l’instant les différentes classes sociales se sont jaugées, appréciées, mesurées et elles tirent présentement le bilan de ces affrontements.  Si le prolétariat arabe peut faire surgir de son sein un leadership révolutionnaire conséquent, bien orienté politiquement pour la prise de pouvoir totale, et vraiment discipliné, la prochaine manche risque de ressembler à toute autre chose que ce qu’on a observé pendant ces deux années d’échauffourées.

 

(1)    http://fr.wikipedia.org/wiki/Printemps_arabe  et  http://www.legrandsoir.info/printemps-arabe-tunisie-l-art-d-avancer-en-arriere.html

(2)    http://mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=27422  et http://www.oulala.net/Portail/spip.php?article5404

(3)    http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/le-ni-ni-en-syrie-c-est-oui-oui-a-113616 et http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=28409

(4)    http://libanresistance.blogspot.fr/2012/05/lepeuple-syrien-fait-face-une-guerre.html

(5)    http://www.lnr-dz.com/index.php?page=details&id=5694 et  http://www.alterinfo.net/LA-DERNIERE-TRAHISON-DE-LA-CAUSE-PALESTINIENNE_a70201.html

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Deux autres « Saints »!!!

Jean XXIII

Le pontificat de Pie XII avait été très long (19 ans), et marqué par une centralisation progressive et un exercice solitaire du pouvoir. Le pontificat monarchique de Pie XII avait éclipsé la présence de personnalités fortes au sein du Sacré Collège.

Son successeur : Angelo Giuseppe Roncalli fut élu pape le 28 octobre 1958 sous le nom de Jean XXIII. il mourut le 3 juin 1963, deux mois après avoir achevé l’encyclique Pacem in Terris. Béatifié par Jean-Paul II à l’occasion du Jubilé de l’an 2000, il est désormais le « bienheureux pape Jean XXIII » pour l’Église catholique romaine. En Italie, on lui donne le surnom affectueux d’Il Papa Buono « Le Bon Pape ».

En 1915, il est, comme sergent de l’armée royale italienne, incorporé dans le service des santés des armées, avant de devenir aumônier militaire, dans les hôpitaux.

Le cardinal Willem Marinus van Rossum lui propose de travailler au Vatican, aux œuvres pontificales missionnaires (Qui est le siège d’une partie du pactole du Vatican). Il est nommé par Benoit XV et, en 1921, se trouve à la curie romaine. Il travaille en particulier au motu proprio de Pie XI (Romanorum Pontificum) sur la coopération des missions (où se trouve un autre pactole du Vatican).

En 1943, même s’il approuve le sauvetage des Juifs de Rome, il indique un « trouble spirituel » à ce que ce soit le Vatican qui les envoie en Palestine leur permettant de reconstituer une « espérance messianique« . Il possède donc, lui aussi, une opinion sur les Juifs, semblable à celle de Pie XII. Dans son témoignage écrit envoyé pour le procès de Nuremberg, Roncalli prend la défense d’un nazi et affirme par ailleurs que Von Papen (avec qui Pie XII avait négocié le concorda en 1933) aurait permis le sauvetage de 24 000 Juifs qu’il aurait pu dénoncer.

Il accueille la fin du pouvoir de Mussolini en 1943 : « Ce geste du Duce, je le crois un geste de sagesse, qui lui fait honneur. Non, je ne lui jetterai pas la pierre… Selon lui, le grand bien qu’il a fait à l’Italie reste.

Une chose est maintenant évidente depuis au moins 3 Papes : Aux yeux de la Papauté, la politique est plus importante de la vérité nue.

En 1953, il est nommé à 72 ans et créé cardinal. Il ne prend pas de position divergente par rapport à Pie XII. Il condamne ainsi, en 1957, « les cinq plaies crucifiant aujourd’hui : l’impérialisme, le marxisme, la démocratie progressiste, la franc-maçonnerie et la laïcité » qui, politiquement, sont des menaces pour l’Église.

Il est élu pape le28 octobre 1958; probablement parce qu’il ne risque pas de placer des entraves au système organisationnel placé par Pie XII, au Vatican.

Il désigne Domenico Tardini, un prélat d’expérience (mais qui est plutôt contestataire), à la secrétairie d’État et rétablit le travail en coordination avec les dicastères.

En septembre 1962, un cancer de l’estomac est diagnostiqué. Le 11 avril 1963, il promulgue une encyclique qui est perçue comme étant son testament spirituel : Pacem in terris. Au-delà du monde catholique elle est adressée « à tous les hommes de bonne volonté », fait l’apologie de la démocratie, affirme que la guerre ne peut être un instrument de justice et préconise que ce soit désormais la « loi morale » qui régisse la relation entre les états, prônant la solidarité, la justice et la liberté. Il meurt en effet le 3 juin 1963.

Une partie des courants intégristes lui reprochent toutefois, ainsi qu’à son successeur Paul VI, d’avoir été victime d’une influence moderniste, allant pour certains groupes de caveristes jusqu’à contester la validité de son élection; soit qu’un autre pape ait été élu pendant le conclave de 1958, soit qu’il ait été franc-maçon, rumeurs sans appuis documentés. Contestation très étonnante au niveau de son élection et de sa légitimité.

Son successeur Paul VI

Paul VI fut pape du 21 juin 1963 à sa mort, le 6 août 1978. Il est né près de Brescia, quatrième place-forte bancaire d’Italie, le 26 septembre 1897 sous le nom de Giovanni Battista Enrico Antonio Maria Montini. Il est décédé le 6 août 1978 à Castel Gandolfo.

Il a deux frères : l’aîné, Lodovico, devint sénateur, et le puîné, Francesco, médecin.

Giovanni Battista commence sa scolarité au collège Cesare Arici de Brescia, tenu par des jésuites.

Son état de santé demeurant fragile, le supérieur du séminaire et l’évêque de Brescia acceptent d’emblée que le jeune homme ne soit pas soumis à la vie d’internat. Assistant d’abord aux cours en habits civils, rapidement, il ne peut plus venir au séminaire. S’ensuit alors une formation solitaire, à la maison, où quelques prêtres viennent l’assister. Avouons que cela sent la « préparation » à plein nez.

Montini est ordonné prêtre le 29 mai 1920. Une dérogation avait dû lui être accordée du fait de son âge, le Code de droit canonique disposant alors que le candidat devait avoir vingt-quatre ans révolus. Remarquons des études discontinues et une ordination précoce. On appelle ça : « l’appel du Seigneur ».

Montini arrive à Rome le 10 novembre 1920. Il y étudie dans deux universités : à la Grégorienne (chez les jésuites) et à la Sapienza (Université d’État, laïque). Cette double formation lui ouvre la porte vers le monde laïc; autrement dit : la Politique et la finance.

Il aide en outre son père à mener sa campagne électorale pour la XXVIe législature du royaume d’Italie. Le PPI n’y obtient que 107 sièges. Pour la première fois, 35 fascistes (dont Mussolini) y sont élus.

En 1921, Montini est reçu au Vatican en compagnie de Longinotti par Mgr Giuseppe Pizzardo, substitut à la secrétairerie d’État. Il se voit proposer une inscription à l’Académie des nobles ecclésiastiques, institution de haut niveau pour former les clercs destinés au service diplomatique du Saint-Siège.

En mai 1923, Montini apprend qu’il est affecté à la nonciature de Varsovie. De la Pologne, il suit la politique italienne et dénonce dans ses lettres le rapprochement de certains membres du PPI avec le parti de Mussolini. Il s’occupe définitivement de politique, on ne peut le nier.

Alors qu’il n’a que vingt-sept ans, Montini reçoit une lettre de Mgr Pizzardo l’informant que le pape Pie XI l’autorise à le faire entrer à la secrétairerie d’État. Il semble que cette entrée importante est organisée par ceux qui le satellisent et le dirigent.

Après plusieurs mois d’apprentissage, on le nomme minutante à la section des Affaires ordinaires. Il est chargé de rédiger les brouillons, instructions et circulaires envoyés par la section. Il est alors au courant de tous les dossiers.

La montée du fascisme inquiète Montini, qui émet la plus grande réserve au moment de la conclusion des Accords du Latran.

Le 12 mar 1933, un article anonyme d’Azione fucina annonce la démission de Mgr Montini de sa charge d’aumônier national des associations universitaires catholiques. Beaucoup pensent qu’il s’agit là d’une démission forcée.

Lors du consistoire du 13 décembre 1937, le Pape Pie XI crée cardinal Mgr Pizzardo. Ce dernier est remplacé aux Affaires extraordinaires par Mgr Tardini, lui-même remplacé à sa charge de substitut aux Affaires ordinaires par Mgr Montini.

Montini quitte alors le Palais du Belvédère pour loger au Palais apostolique, sous les bureaux de la Secrétairerie d’État. En tant que substitut aux Affaires ordinaires, Montini devient un proche collaborateur du Pape et il a en charge les relations du Saint-Siège avec les grands organismes de l’Église ; il peut transmettre des recommandations et des directives de la part de l’autorité supérieure, en plus d’un rôle d’intermédiaire où il fait part notamment du point de vue du Saint-Siège à des personnalités venant le visiter. Sa journée-type commence par une étude des dossiers, puis une réception par le secrétaire d’État Pacelli, avant la réception de cardinaux, évêques ou diplomates lors des audiences qu’il accorde.

Le 10 février 1939, le pape Pie XI meurt ; son successeur, le cardinal Pacelli, est élu le 2 mars suivant et prend le nom de Pie XII. Une fois élu, Pie XII nomme le cardinal Luigi Maglione secrétaire d’État, mais il garde les deux substituts. Montini et le pape se voient tous les jours avant la guerre et pendant celle-ci, multipliant les audiences et les productions de documents.

Rapidement, Mgr Montini est au centre de deux incidents diplomatiques entre l’Italie fasciste et le Saint-Siège. D’une part, fin avril 1941, il est accusé par le ministre Galeazzo Ciano d’avoir diffusé un tract antifasciste à des étudiants romains, mais aucun tract n’est retrouvé ; d’autre part, une note envoyée au Saint-Siège l’accuse d’avoir organisé une réunion antifasciste dans les appartements du Vatican, avec des diplomates étrangers : l’information est vite démentie par le secrétaire d’État.

En novembre 1941, le substitut préside la nouvelle « Commission pour les secours », chargée d’envoyer des aides financières et des médicaments aux prisonniers, alliés ou non. On se rend compte ici que l’aide au nazi d’après guerre est dans la politique de Pie XII.  C’est également dans la philosophie chrétienne de secourir les éprouvés, évidemment.

Le 24 juin 1942, le nonce apostolique à Berlin Cesare Orsenigo informe Mgr Montini que les démarches tentées en faveur des Juifs « ne sont pas bien accueillies ; au contraire, elles finissent par indisposer les autorités ». À partir de ce moment, le Saint-Siège, et en particulier le pape Pie XII, réagit discrètement face aux atrocités nazies, de peur des représailles.

À partir de septembre 1942, Montini se trouve au cœur d’un complot visant à renverser Mussolini. La princesse Marie-José de Belgique, belle-fille du roi Victor-Emmanuel III, est reçue en audience le 3 septembre 1942 par Mgr Montini. Elle explique au substitut que le peuple italien est prêt à abandonner le régime fasciste, que des hommes sont prêts à assurer la relève et qu’une paix séparée peut être conclue avec les Alliés. Montini, que sa fonction lui permet de rencontrer les diplomates alliés, fait donc part de ce projet aux Alliés, qui font preuve de bonnes dispositions. Néanmoins, ils mettent en œuvre leur propre stratégie : ils commencent par débarquer en Afrique du Nord le 8 novembre 1942, se rapprochant ainsi de l’Italie.

À l’issue du bombardement de Rome par les Alliés le 19 juillet 1943, Montini accompagne Pie XII dans les rues de la ville afin de prier et de secourir les pauvres. L’approche des Alliés ébranla le gouvernement fasciste ; le 24 juillet 1943, le Grand Conseil du fascisme vote les pleins pouvoirs au roi Victor-Emmanuel III. Le 25 juillet au matin, l’un des membres du Conseil qui vota les pleins pouvoirs, Alberto De Stefani, demande à Montini que le Saint-Siège serve d’intermédiaire entre les Alliés et le nouveau gouvernement à venir. Le lendemain, le roi demande au maréchal Badoglio de former un ministère et ce dernier fait arrêter Mussolini. Le 13 août 1943, un nouveau bombardement allié survient sur Rome : Montini accompagne à nouveau le pape Pie XII sur les lieux touchés afin de réconforter la population. Le lendemain, le gouvernement Badoglio proclame Rome « ville ouverte ».

Jusqu’à la fin de la guerre, Montini est témoin des différents événements qui touchent Rome, notamment l’occupation de la ville par les Allemands à partir du 10 septembre 1943, puis sa libération par les forces alliées le 4 juin 1944. Cette guerre fut aussi pour lui le temps des épreuves : ses parents meurent en 1943, et plusieurs de ses amis furent déportés dans des camps de concentration ; enfin, son ami Longinotti qui l’avait fait entrer à l’Académie des nobles ecclésiastiques, meurt dans un accident de voiture en 1944.

Le pape Paul VI meurt le 6 août 1978 d’une crise cardiaque. Le conclave à l’issue duquel sera désigné son successeur s’ouvre le 25 août 1978. Son successeur sera Jean-Paul 1er.

À suivre

André Lefebvre

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