Archives quotidiennes : 27 mai 2012

Jean-Paul Ier Si lui est « saint », les autres sont foutus!!!

 

Jean-Paul Ier

Albino Luciani, né le 17 octobree 1912 à Canale d’Agordo, dans la province de Belluno, en Italie, et mort le 28 septembre 1978 à Rome, est un pape de l’Église catholique romaine, élu en 1978 sous le nom de Jean-Paul Ier. Son pontificat n’aura duré que 33 jours et 6 heures.

En Italie, il est surnommé il Papa del sorriso (« le Pape du sourire ») et il sorriso di Dio(« le sourire de Dieu »)

En août 1962, il est confronté à un scandale immobilier dans son diocèse : deux prêtres spéculent avec l’aumône des paroissiens. Il refuse de les couvrir, rembourse toutes les victimes en vendant un bâtiment et des trésors ecclésiastiques.

Il est élevé à la pourpre cardinalice en mars 1973, par Paul VI.

Jean-Paul 1er est élu pape le 26 août 1978, dès le premier jour du scrutin. Lors du scrutin, deux groupes sont en présence :

1)      celui du Cardinal Giuseppe Siri nommé Cardinal par Pie XII. Curieusement, ce Cardinal est une personnalité reconnue par les Camalli (les débardeurs du port de Gênes). Il fut le principal adversaire de Jean-Paul 1er, dans les résultats du scrutin. Après la mort prématurée de ce dernier, il était encore le principal candidat avec le cardinal Giovanni Benelli. Le choix de Jean-Paul II fut un choix de compromis. Ceux qui affirmaient la non validité de l’élection du Pape Jean XXIII, prônaient que c’était le cardinal Giuseppe Siri qui avait réellement gagné au scrutin de cette élection de Jean XXIII. Le cardinal Siri mourut le 2 mai 1989 à la Villa Campostano, à Albaro, et fut enterré à Gênes, dans la cathédrale métropolitaine San Lorenzo.

2)      Celui du cardinal Giovanni Benelli collaborateur de Paul VI qui l’avait fait Cardinal. En 1967, alors évêque, il fut substitut du cardinal secrétaire d’État pendant dix ans. En 1977 Paul VI le nomme Cardinal. Il s’était fait des ennemis durant sa période à la Secrétairerie de l’État. Il ne votera pas pour Jean-Paul 1er. Le cardinal Benelli assura sa charge d’archevêque de Florence jusqu’à sa mort, due à une attaque cardiaque, le 26 octobre 1982. Il avait 61 ans. La messe de funérailles fut célébrée par le cardinal Agostino Casaroli. Sa dépouille fut ensevelie dans la cathédrale de Florence, Santa Maria del Fiore.

Albino Luciani est élu au quatrième tour de scrutin.  Il n’était pas parmi les favoris et semble avoir été choisi à l’issue d’un vote de compromis entre les différentes tendances (Deuxième élection papale issu d’un compromis). Il prononce les mots « tempestas magna est super me » (« une grande tempête est sur moi ». (Il paraît évident qu’il est conscient des forces et des enjeux en présence. Il connaît ce qui se passe dans les « affaires » du Vatican. Il ne survivra pas à la tempête dont il parle).

Dès son avènement, Jean-Paul Ier s’efforce d’humaniser la charge pontificale : en s’exprimant à la première personne, en refusant de paraître sur la Sedia gestatoria (il y est cependant contraint par son entourage, afin de pouvoir être vu par la foule) et refusant, le jour de son intronisation, de coiffer la tiare, à laquelle il préfère une simple mitre d’évêque et la remise du pallium.

On peut revendiquer, ici, l’esprit d’humilité de ce Pape; mais cela me semble enfantin; et je pense que Jean-Paul 1er voulait livrer un message beaucoup plus important par ces prises de  décisions anormales. Je suis convaincu que ce Pape, connaissant ce qui se passait au Vatican, n’acceptait pas d’y être identifié avant d’avoir opéré un certain nettoyage. Son message est très clair : la « Sedia gestatoria » est le trône mobile pontifical qui sert à l’intronisation et autres occasions solennelles. Il ne s’en servira qu’une seule fois, sous la pression,  lors de sa dernière audience publique. La « Tiare » est la tripe couronne des papes; Jean-Paul 1er renoncera à la cérémonie du couronnement. Ceci peut très bien être considéré comme un refus d’accepter la situation qui prévalait alors dans les coulisses du  Vatican.

On nous dit : « Informé de suppositions d’actes répréhensibles à la Banque du Vatican, il demande à Jean-Marie Villot, le cardinal Secrétaire d’État et chef de la curie papale, de mener une enquête de fond. » Je crois plutôt qu’il était déjà au courant et qu’il commençait son « nettoyage ». Ce genre d’information (secret toujours le mieux gardé par les intéressés) ne se découvre pas durant les premiers 30 jours d’un Pontificat; c’est complètement risible. Je pense que Jean-Paul 1er connaissait le fait depuis longtemps et que la situation durait depuis beaucoup plus longtemps que « quelques années ». Pie XII est celui qui remit les finances du Vatican sur pied. Quels moyens adopta-t-il? Cela reste à être déterminé; mais la situation générale des finances du Vatican, au moment où Jean-Paul 1er fut élu Pape, est aujourd’hui publique.

Jean-Paul Ier meurt dans la nuit du 28 septembre 1978. La version officielle attribue sa mort à un infarctus ou une crise d’urémie. Jean-Paul Ier repose dans la crypte de Saint-Pierre de Rome.

Voici la description de cette mort :

Après dîner, le pape se couche avec, en mains, les documents sur les nouveaux changements qu’il voulait opérer (Certaines nominations à la Curie romaine et dans l’épiscopat italien) et la fameuse liste P2 (Loge de Francs-Maçons). Vers 23h le pape ne se sent pas bien, pris de nausée, il se lève et vomit dans les toilettes en maculant ses pantoufles. Il sonne, sans résultat. Il se recouche, reprends les documents, tombe inconscient puis finit par mourir vers 2h du matin. A 4h30, la soeur Vicenza le découvre.  Le secrétaire d’état Villot est prévenu. Villot rentre dans la chambre, constate le décès, (récupère, peut-être, la fiole de médicament, les documents que le pape avait dans les mains, ses pantoufles et ses lunettes maculées ainsi que le testament). On ne reverra jamais ces objets. Les employés des pompes funèbres sont prévenus pour un embaumement urgent. A 7h,  Dans la cour du Vatican, un garde croise Marcinkus qui habite hors du Vatican et a la réputation de se lever tard. A 7h30 Villot annonce officiellement la nouvelle.  Les appartements pontificaux sont méticuleusement nettoyés et tous les objets personnels du pape disparaissent. On se dépêche d’embaumer le défunt avec interdiction de prélever quoi que ce soit: la moindre goutte de sang ou autre chose sur le cadavre.

Une crise d’urémie est mortelle vers la huitième journée et provoque, durant ce laps de temps, une somnolence de plus en plus marquée chez le patient. Ce ne fut pas le cas chez Jean-Paul 1er; donc cette explication n’est pas acceptable.  L’infarctus est défini par la mort brutale et massive de cellules en rapport avec un manque d’oxygène à cause d’obturation d’une artère. Le cœur, le rein, le cerveau, l’intestin grêle et les poumons sont donc concernés. Mais il est difficile de penser que l’alimentation normale et Méditerranéenne d’un Cardinal ou d’un Pape puisse comporter des risques d’obturation d’artères. L’intestin grêle étant concerné, ceci se rapproche de la rumeur d’empoisonnement. La dépouille du Pape ne sera jamais autopsiée.

Par contre, si Jean-Paul 1er fut assassiné parce qu’il avait demandé au cardinal Villot une enquête de fond au sujet des finances, comment se fait-il que ce Cardinal garda son poste de secrétaire d’État jusqu’à sa mort et qu’il ne disparu pas « fortuitement » par accident ou maladie? Ce fut Jean-Paul II qui lui demanda, semble-t-il, de garder son poste. On doit cependant signaler qu’il mourra de l’aggravation brutale d’une double pneumonie, le 9mars 1979, six mois après le décès de Jean-Paul 1er. Celui qui avait nettoyé la chambre de Jean-Paul Ier venait de disparaître.

Certains ont émis l’hypothèse que le Cardinal Villot aurait joué un rôle avec Monseigneur Marcinkus, le Cardinal Cody, Licio Gelli (Loge P2), Roberto Calvi (Banco Ambrosiano) et Michele Sindona dans dans la mort du pape Jean-Paul 1er avec qui, semble-t-il,  il y avait une forte hostilité sur la manière de conduire les finances vaticanes. Cette « hostilité » ne devait pas être incontournable puisque Jean-Paul 1er avait donné l’enquête au Cardinal Villot. D’un autre côté, si la mission était de rectifier la situation sans ternir l’image du Vatican, ce qui est certainement ce qui fut demandé, Villot était le plus apte à réussir aux yeux du Pape. La contre-attaque fut décisive, mais peut-être pas tout à fait imprévue pour ce Pape.

Selon cette thèse, la mort du pape dans la nuit du 28 au 29 septembre 1978 aurait été causée par un empoisonnement. Cette théorie est corroborée par les déclarations du repenti Vincenzo Calcara au juge Paolo Borsellino. Calcara parle d’un entretien avec l’entrepreneur mafieux Michele Lucchese survenu quelques jours après la tentative d’assassinat de Jean-Paul II. Lucchese révèle à Calcara que Jean-Paul II était en train de suivre la même politique que Jean-Paul Ier qui voulait « rompre les équilibres à l’intérieur du Vatican » en redistribuant les biens de la banque vaticane, en changeant les dirigeants du IOR (institut des œuvres de religion créé par Pie XII qui devint la Banque du Vatican)) et du secrétariat d’État (Marcinkus et Villot).

Marcinkus était un ami de Mgr Montini (Paul VI), il fut l’interprète de Jean XXIII et garde du corps de Paul VI. Il aurait été victime d’une tentative d’enlèvement par les brigades rouges (anticommunistes de l’Italie, mais communistes combattants issus de l’antifascistes depuis Mussolini) en 1979.

Il est remarquable que la description de la Banque du Vatican insiste beaucoup pour affirmer qu’elle ne fait pas partie de la Curie romaine, et donc de l’Église catholique romaine; par contre, ses profits sont utilisés à des fins religieuses et charitables. Elle est toujours sous le contrôle du cardinal secrétaire d’État. Se rappeler que Pie XII était le secrétaire d’État lorsque les entrées financières arrivèrent au Vatican et avait créé la « stupeur » dans la curie.

À noter qu’en 1938, Pie XII rencontre aux USA, à titre privé, la famille Kennedy; autrement dit : Joseph Kennedy; de qui on dit qu’il fit fortune lors de la prohibition et était en relation avec la mafia de Chicago depuis les années 30. Ceux-ci l’aideront  dans la campagne présidentielle de son Fils John. Joseph Kennedy, en 1938, était ambassadeur des USA au Royaume-Uni; mais il sympathisait avec ceux qui ne souhaitaient pas de guerre avec l’Allemagne d’Adolph Hitler. Il appuyait la politique d’apaisement avec Hitler.

Au sujet des brigades rouges, dès les années 1970, on parle dans les milieux d’extrême gauche d’une mystérieuse organisation secrète, financée par la CIA, qui aurait manipulé, voire infiltré, le groupe de Mario Moretti. Alberto Franceschini, le fondateur des Brigades rouges, maintiendra cette thèse dans ses mémoires, publiés en 2005 à sa sortie de prison. Depuis les révélations du premier ministre Giulio Andreotti  le 24 octobre 1990, on sait alors qu’une telle organisation, appelée Gladio (Le Glaive), a réellement existé. Un rapport parlementaire de 2000 dénonça la « stratégie de tension » (américaine) qui visait alors, par le biais d’attentats sous faux pavillon false flags, mis sur le dos de l’extrême gauche, à « empêcher le PCI et, dans une moindre mesure, le Parti socialiste italien, d’accéder au pouvoir ».

La table est mise pour le buffet « Politique internationale du Vatican » servi dans une certaine transparence. Nous allons participer à cette « réception » au prochain article.

André Lefebvre

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