Archives mensuelles : août 2012

Faites-vous du journalisme citoyen de type TÉLEX?

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Bon, c’est déjà tendance de dire que le cyber-journalisme citoyen piétine. On cherche ostentatoirement des explications. On ne se gène pas pour le dénigrer dans le mouvement, ça fait toujours ça de pris. On suggère qu’il est trop de la marge et de la basse fosse. Qu’il fait dans la crispation systématique et la résistance par rejet en bloc. On lui reproche son sempiternel périphérisme. Personnellement, je pense que si le cyber-journalisme citoyen piétine et végète (ce qui reste encore en grande partie à prouver au demeurant), ce n’est pas à cause de son périphérisme, ou de sa marginalité, ou de sa résistite aiguë. Je crois plutôt que c’est le mimétisme qui, lentement, le tue.

Formulons la chose concrètement, sans apparat. Tout commentateur citoyen lit le journal du matin. C’est fatal. On s’informe à l’ancienne aussi. Nos coutumes ordinaires ne se déracinent pas comme ça. Y a pas de mal à ça, au demeurant. On parcoure les titres, on lisotte nos chroniques (honteusement) favorites. On se laisse instiller l’air du temps d’un œil, en faisant au mieux pour dominer la situation. On tressaute, comme tout le monde, au fait divers sociologiquement sensible du moment (il nous fait inévitablement tressauter, c’est justement pour ça qu’il est sociologiquement sensible). Alors, de fil en aiguille, entre la poire et le fromage, on accroche l’ordi portable et on commente à chaud. C’est si doux, si fluide, si facile. Comme on a du bagou et peu de complexes, première affaire que tu sais, un billet est né. Quelques clics supplémentaires et zag, le voici, sans transition, dans l’espace public. Se rend-on compte seulement de ce qui vient de nous arriver, en rapport avec le journal du matin? On vient tout simplement de lui servir la soupe en le glosant gentiment, en le répercutant, sans malice et sans percutant.

J’appelle cyber-journalisme de type TÉLEX l’action d’un repreneur de titres qui répercute la nouvelle du moment en croyant, souvent de bonne foi, l’enrober d’un halo critique. Ce susdit halo critique, bien souvent aussi, est une simple redite clopin-clopant des éditos conventionnels que notre journaliste de type TÉLEX n’a, au demeurant, pas lu. Les carnets de type TÉLEX existent depuis un bon moment (voir à ce sujet ma typologie des blogues de 2009) et certains d’entre aux sont de véritables exercices-miroirs de redite perfectionnée des médias conventionnels. Gardons notre agacement bien en bride, sur ceci. Plagiat parfois, la redite ne l’est pas toujours. Les Monsieur Jourdain de la redite sont légions. Que voulez-vous, on ne lit pas tous les éditos, fort heureusement d’ailleurs. On les redit bien souvent sans le savoir. Et le fait de s’y substituer, sans les lire, ne fait pas moins de soi la voix d’un temps… de la non-avant-garde d’un temps, s’entend.

La propension TÉLEX en cyber-journalisme citoyen rencontre d’ailleurs un allié aussi involontaire qu’inattendu: les lecteurs. Vous parlez du sujet que vous jugez vraiment crucial, sensible, important, vous collectez trente-deux visites. Vous bramez contre Jean Charest (qui, au demeurant, ne mérite pas moins, là n’est pas la question), vous totalisez en un éclair sept cent cinquante sept visites, dans le même laps de temps. Ça prend de la force de caractère pour ne pas, à ce train là, subitement se spécialiser dans le battage à rallonge du tapis-patapouf. Give people what they want, cela reste une ritournelle qui se relaie encore et encore sur bien des petits airs. Automatiquement accessible, dans une dynamique d’auto-vérification d’impact instantanée, il est fort tentant, le chant des sirènes du cyber-audimat. Beaucoup y ont graduellement cédé, dans les six dernières années (2006-2012). Et la forteresse cyber-citoyenne de lentement caler dans les sables actualistes rendus encore plus mouvants par ce bon vieux fond de commerce indécrottable de nos chers Bouvard & Pécuchet.

Je ne questionne pas les mérites intellectuels et critiques de la résistance tendue et palpable du polémiste cyber-journalistique. Il est sain, crucial même, de nier (au sens prosaïque et/ou au sens hégélien du terme) la validité du flux «informatif» journalier. C’est exactement au cœur de ce problème que mes observations actuelles se nichent. À partir de quel instant imperceptible cesse-t-on de critiquer le traitement ronron de l’actualité et se met-on à juste le relayer? À quel moment devient-on un pur et simple TÉLEX? Le fond de l’affaire, c’est que l’immense majorité des commentateurs citoyens n’est pas sur le terrain et c’est parfaitement normal. Tout le monde ne peut pas être en train de vivre à chaud le printemps arabe ou la lutte concertée et méthodique des carrés rouges québécois. Le journaliste citoyen n’est donc pas juste un reporter twittant l’action, il s’en faut de beaucoup. C’est aussi un commentateur, un analyste, un investigateur incisif des situations ordinaires. On notera d’ailleurs, pour complément à la réflexion, que les luttes, les rallyes, les fora, les printemps de toutes farines ne sont pas les seuls événements. Il est partout, l’événement. Il nous englobe et il nous enserre. Il nous tue, c’est bien pour ça qu’on en vit. Et le citoyen est parfaitement en droit universel de le décrire et de l’analyser, ici, maintenant, sans transition et sans complexe, dans ce qu’il a de grand comme dans ce qu’il a de petit. Il y a tellement énormément à dire. La force de dire est et demeure une manière d’agir, capitale, cruciale, précieuse. La légitimité fondamentale de ce fait n’est nullement en question. Ce qui est mis ici à la question, c’est le lancinant effet d’usure journalier, routinier. Le temps a passé et continue de passer sur la cyberculture. Les pièges imprévus de la redite chronique de la chronique vous guettent au tournant. Les échéances éditoriales vous tapent dans le bas du dos, que vous soyez suppôt folliculaire soldé ou simple observateur pianoteur de la vie citoyenne. Le premier éclat cyber-jubilatoire passé, ne se met-on pas alors à ressortir le vieux sac à malices journalistique, en moins roué, en moins argenté, et surtout en moins conscient, savant, avisé?

Retenez bien cette question et posez-là à votre écran d’ordi lors de votre prochaine lecture cyber-journalistique. Ceci est-il juste un TÉLEX, relayé de bonne foi par un gogo le pif étampé sur le flux, soudain intégralement pris pour acquis, du fil de presse? Que me dit-on de nouveau ici? Que m’apprend-on? Que subvertit-on en moi? Où est le vrai de vrai vrai, en ceci? Comment se reconfigure mon inévitable dosage d’idées reçues et de pensée novatrice dans cette lecture? Suis-je dans du battu comme beurre ou dans du simplement rebattu, ici, juste ici? Les impressions qu’on m’instille sur l’heure sont-elles des résurgences brunâtres hâtivement remises à la page ou des idées procédant d’une vision authentiquement socialement progressiste? Le fait est que, tous ceux qui on les doigts dansottant sur les boutons résultant du progrès ne sont pas nécessairement des agents de progrès… Il s’en faut de beaucoup.

La voici ici, justement (puisqu’on en cause, hein), mon idée force. Je vous la glose en point d’orgue et, pour le coup, n’hésitez pas à ne pas l’épargner. Mirez la sans mansuétude et demandez-vous si je la relaie, ouvertement ou insidieusement, du journal du matin (ce qui est la fonction essentielle d’un TÉLEX, gros être machinal, déjà bien vieillot et qui ne se pose pas de questions). Le cyber-journalisme citoyen ne piétine pas quand il résiste et se bat. Le cyber-journalisme citoyen se met à piétiner quand, entrant imperceptiblement en mimétisme, il se met à relayer ce qu’il aspirait initialement à ouvertement contredire, nommément la ligne «informative» des grandes agences de presse qui, du haut de leurs ressources perfectionnées et de leurs pharaoniques moyens, continuent d’ouvertement servir leurs maîtres. Le problème central, existentiel (n’ayont pas peur des mots), du cyber-journalisme citoyen n’est pas qu’on le marginalise (par acquis technique, rien sur l’internet ne se marginalise vraiment), c’est qu’on le récupère, en le remettant, tout doucement, dans le ton-télex du temps…

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Classé dans Actualité, Paul Laurendeau

ÉLECTION – 2012 : L’OPPOSITION EST DANS L’USINE ET DANS LA RUE (Partie 2)

 

 

Le système des partis politiques électoralistes ou le crétinisme parlementaire

 

Les partis politiques bourgeois sont de vastes machines électorales. Ils comptent sur des budgets de millions de dollars obtenus de l’État, de dons officiels et occultes qui sont autant d’investissements pour la bourgeoise. Les réseaux occultes mêlant conseillers, firmes d’ingénierie, constructeurs et lobbyistes, aux magouilleurs des partis politiques en sont des exemples patents. Ces argents servent à embaucher des spécialistes en marketing et en publicité, dont le rôle est de présenter les intérêts de la bourgeoise comme étant les intérêts du peuple tout entier.

 

À titre d’exemple, pendant cette élection les trois partis nationalistes-souverainistes proposent de mener la lutte pour le rapatriement au Québec du programme d’assurance chômage fédéral sous prétexte que les travailleurs québécois seraient mieux servis si des fonctionnaires québécois étaient chargés de couper dans ces crédits et d’affamer l’armée de réserve des ouvriers. Examinons la quotidienneté des travailleurs-chômeurs. Si en 1997 plus de 85 % des travailleurs assurés touchaient l’assurance chômage en cas de congédiement, en 2012, ils ne sont plus que 42 % des assurés à recevoir des prestations de chômage en cas de congédiement, et à recevoir moins d’argent pendant moins longtemps (250 $ par semaine en moyenne pour une durée maximale de 40 semaines). Considérant que le gouvernement fédéral ne débourse aucun crédit dans ce programme d’assurance chômage, ce sont les travailleurs et les employeurs qui le financent à cent pour cent. Le Québec ayant un plus grand nombre de chômeurs que toute autre province canadienne, ce sont les travailleurs des autres provinces qui soutiennent de leurs cotisations leurs camarades québécois. Le rapatriement au Québec de ce programme fédéral signifierait donc une hausse des cotisations ou une nouvelle baisse des prestations pour les travailleurs québécois.

 

Les politiciens bourgeois souverainistes n’en ont cure et plutôt que de mener la bataille pour que tous les travailleurs touchent des prestations d’un montant supérieur, pendant plus de semaines, ils laissent entendre que l’absorption de ce programme par la bureaucratie québécoise est de l’intérêt de la nation. Les intérêts de la bourgeoisie bureaucratique nationaliste vont à l’encontre des intérêts de la classe ouvrière québécoise.

 

Cette revendication chauvine-nationaliste-réactionnaire est une autre manifestation de la tactique du « chantage à la souveraineté » par laquelle la fraction québécoise de la classe capitaliste monopoliste canadienne mène la guerre aux autres fractions provinciales de cette classe hégémonique. Comme nous l’avons déjà souligné dans un ouvrage récent, la classe ouvrière n’a rien à faire de ces disputes entre grands prédateurs (2).

 

Victoire de la grève étudiante

 

Le système de partis politiques assure le recrutement et le renouvellement constant de la caste des « patronneux » politiques, des travailleurs d’élections et des « poteaux » électoraux  jusqu’au jour où la multiplication des scandales, des contrats mafieux, des ristournes et des prévarications entraine la désaffection, le désintérêt et le dégoût généralisé des électeurs pour cette mascarade de polichinelles en cravate. Il y a alors grand espoir que les ouvriers, les étudiants, les autochtones et les communautés ethniques se tournent vers la lutte des classes, la résistance active et la désobéissance civile, ce qui s’est effectivement produit au cours de la grève étudiante victorieuse. L’exemple des étudiant(e)s risque maintenant de se propager aux travailleurs de la fonction publique, aux Premières nations spoliées et aux ouvriers des usines de plus en plus agressés par la crise économique sur laquelle cette élite politique en place n’a aucun contrôle.

 

Quand une telle désaffection « démocratique » menace de se généraliser parmi la population aliénée, la bourgeoisie appelle de nouveaux « héros », et proposent de « nouvelles » formations politiques devant redorer le blason de la gent politique. Parfois un vieux troubadour revampé, un « has been » sur le retour, change de camp pour laisser croire à sa virginité retrouvée (Charest passant aux libéraux, Legault passant à l’ADQ-CAQ). À d’autres moments un nouveau parti est créé de toute pièce (l’ADQ de Mario, Québec Solidaire d’Amir Khadir) que la bourgeoisie accrédite et promeut (la candidate député du comté de Gouin invitée au débat des chefs à Radio-Canada) espérant ainsi sauvegarder son système électoraliste frauduleux.

 

Les médias à la solde

 

La classe capitaliste contrôle également les médias qui sont de puissantes machines d’orientation de l’opinion publique. Ces médias sont l’intermédiaire par lequel la population prend connaissance du monde et de la société au-delà de son milieu de vie immédiat. Ce sont ces médias qui décident ce qui est porté à l’attention de la population et ce qu’il faut en comprendre et  penser. Le point de vue bourgeois plane sur chaque article, sur chaque nouvelle diffusée, même quand le reportage semble critiquer le système économique capitaliste (Exemples : documentaires de Michael Moore ou de Richard Desjardins), sa diffusion ne vise qu’à laisser croire que démocratiquement tous les avis ont droit de s’exprimer, mais que finalement, le monde étant ce qu’il est, il est strictement impossible d’en extirper l’égoïsme, le narcissisme, la cupidité, la cruauté et la misère mortifère.

 

Vous êtes avec nous ou vous êtes contre nous !

 

Vous êtes avec nous ou vous êtes contre nous, répètent les capitalistes québécois  conscients de leur cohésion de classe. Un parti politique n’a qu’une option durant une élection, soit departiciper au fonctionnement de l’appareil d’État soumis aux lois inéluctables de l’économie capitaliste, auquel cas ce parti présente des candidats pusillanimes qui plus tard s’étonneront pudiquement de la spoliation des caisses de l’État et afficheront leur  impuissance désespérante.

 

Ces députés sans aucun pouvoir se désoleront que leurs promesses ne soient pas tenues; que le chômage augmente; que les taxes, les impôts et les tarifs des services publics s’envolent. Ils pleurnicheront que les minières, les papetières, les alumineries opiniâtres paient bien peu de redevances – menaçant de cesser l’exploitation du prolétariat québécois si on les «rançonne». Vous les verrez s’étonner que la dette souveraine grimpe en flèche sous la botte des financiers sans pitié; que les services publics soient privatisés (comme au temps du Parti Québécois) et qu’ils soient de moins en moins accessibles (comme au temps du Parti Libéral). Vous verrez ces  députés ébaubis que le pouvoir d’achat du prolétariat s’étiole.

 

Ne vous laissez pas tromper par ces promesses de sévères redevances minières et forestières et autres chimères. Les poltrons qui font ces rodomontades ne résisteront pas aux pressions des banques et du capital. La dame Marois, du temps qu’elle était ministre des finances, avait proposé de réduire les impôts des entreprises québécoises déjà les moins taxées en Amérique. Charest a réduit chaque année les impôts des entreprises mais il a haussé les tarifs d’électricité pour les ménages et tenté de doubler les droits de scolarité des étudiants québécois…  avec le succès que l’on sait.

 

Ce n’est pas « la vente à rabais de nos ressources » qui fait tellement de tort et qui nous détruit collectivement. Ce n’est pas le prix fixé pour la dilapidation du patrimoine québécois qui hypothèque notre avenir collectif, celui du prolétariat et du peuple québécois. C’est la propriété privée capitaliste de ces ressources et de ce patrimoine (minerais, bois, eau, énergie, force de travail) qui entraîne, quel que soit le prix fixé pour cette braderie, la spoliation des ouvriers, des peuples autochtones, de la petite-bourgeoise paupérisée et des pauvres – tous alliés.

 

Appose ta croix et ferme là !

 

Après toutes ces jérémiades, chaque électeur sera un jour convoqué à une nouvelle foucade électorale pour crédibiliser ce système électorale pourri qui trompe le peuple depuis des décennies. Pendant que le peuple subodore l’arnaque sous cette mascarade des urnes et des isoloirs, la pseudo gauche s’évertue à encenser et à louanger ce chienlit, cette esbroufe futile. Ce système électoraliste « démocratique » n’a rien de démocratique et un milliardaire comme Paul Desmarais, président de Power Corporation, aura toujours infiniment plus d’influence et de pouvoir politique que madame Chenet de la rue des Saulaies (3).

En société bourgeoise l’arène électorale est le terrain de prédilection du grand capital. C’est la raison pour laquelle les capitalistes monopolistes occidentaux – américains, canadiens, australiens, européens – imposent aux peuples du tiers-monde, via les ONG ou par la force des armes, ce stratagème électoral pour la sélection et l’accréditation des porte-faix politiques à la solde des riches. Tous ces gens présentent ce système électoral par les riches et pour les riches comme étant la forme achevée de la « démocratie populaire » que l’on pourrait ainsi résumer : « Appose ta croix et ferme là ! ». Et si d’aventure, la « populace » vote mal, comme en Palestine, en Algérie, en Géorgie, au Chili, sur le traité de  Maastricht ou en Syrie, le scrutin sera  repris jusqu’au résultat désiré.

 

La « démocratie » bourgeoise est une arène où les règles sont les mêmes pour tous mais où l’arme électorale est accaparée par ceux qui possèdent le capital privé, les moyens de publicité, ceux qui contrôle l’immense appareil d’État et son monopole de la violence légale. La « démocratie » bourgeoise repose sur une citoyenneté complètement passive pour la majorité de la population d’une part et sur l’hyperactivité des politiciens de carrière et des experts à la solde d’autre part. Le peuple n’y exerce aucun pouvoir, il y renonce et transfère sa légalité par son vote, répudiant ainsi son pouvoir et sa légitimité qu’il délègue à des politiciens véreux ou impuissants.

 

Par cette supercherie électoraliste, la bourgeoise cherche à écarter les ouvriers de la lutte des classes et à éloigner ses alliés de toute contestation de l’ordre établi même si l’économie s’écroule et les crises financières les dépouillent de leurs salaires, de leurs avoirs et de leur dignité.

 

La solution de remplacement politique

 

La solution de remplacement, c’est qu’un parti politique du prolétariat qui rejette les lois de ce système économique prévaricateur et propose l’édification d’un nouveau système économique-politique basé sur la propriété collective de tous les moyens de production, de distribution et d’échanges. Le Parti politique du prolétariat qui offrirait cette formule de remplacement ne présenterait aucun candidat à cette élection bidon destinée à choisir les meilleurs amis de la bourgeoisie, les serviteurs de l’oligarchie.

 

Un tel parti du prolétariat refuserait de faire serment de fidélité à la constitution bourgeoise dont le premier article stipule qu’il est interdit de renverser l’ordre établi. Ce parti révolutionnaire prolétarien refuserait de renoncer à la sédition, à l’insurrection et à la révolution, et ne saurait raisonnablement présenter des candidats à des élections qui visent à légitimer le système parlementaire bourgeois décadent qu’il souhaite renverser.

 

Jean Charest a parfaitement résumé ce dilemme du gouvernement des riches « À chacun de choisir : la loi et l’ordre de l’Assemblée Nationale du capital, ou alors, le pouvoir et la démocratie populaire des carrés rouges dans la rue ! ». Le Parti Québécois, Québec Solidaire et les autres ont choisi le pouvoir parlementaire bourgeois.  Les ouvriers et leurs alliés devraient  choisir le pouvoir des carrés rouges dans la rue et la lutte des classes en dehors du parlement bourgeois.

 

L’avenir est dans l’usine et la résistance est dans la rue

 

Comme la résistance étudiante le démontre; comme la lutte ouvrière dans les usines, les mines et les forêts l’atteste; tel que le prouvent les manifestations de Partisans devant les conseils municipaux vendus visant à bloquer les ignobles
projets de gaz de schistes et de prospection pétrolière à Anticosti et dans le Saint-Laurent; comme l’illustrent les barrages routiers de nos camarades des Premières nations pour stopper la construction d’infrastructures et de mines meurtrières sur leurs terres ancestrales.

 

C’est dans l’usine et dans la rue, sur les routes, sur les places publiques, sur les chantiers de construction, sur les piquets de grève, en face des banques et de la bourse, devant les établissements d’enseignement, les officines, les institutions et les palais de justice; c’est dans les actes de résistance quotidiens sur les lieux de travail, dans les quartiers et dans les manifestations militantes que réside le pouvoir de la classe ouvrière et de ses alliés les étudiants, les immigrants récents, les communautés culturelles, les autochtones et le peuple tout entier.

 

Quand tous ensemble nous aurons, à travers ces résistances, trempé nos armes et forgé notre unité dans la lutte de classe qui oppose le prolétariat, le TRAVAIL SALARIÉ, SOCIALISÉ ET COLLECTIVISÉ au CAPITAL PRIVATISÉ ET ANARCHIQUE, il sera temps de convoquer une constituante populaire et démocratique où la majorité des révoltés pourra déterminer sa destinée.

 

Comme des millions de prolétaires qui ne se déplacent plus pour voter, soyons de bons Partisans du prolétariat. Cette élection onéreuse, futile et inutile, aux résultats connus d’avance, ne nous concerne pas.

 

À l’évidence un parti bourgeois sera élu et nous nous y opposerons à l’usine et dans la rue.

 

Donnons une voix au prolétariat, boycottons les élections !

 

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(1)    http://les7duquebec.com/2012/06/13/le-nationalisme-a-t-il-un-avenir-international/

(2)    http://les7duquebec.com/2012/06/27/18246/ Impérialisme et question nationale. Le modèle canadien (2012). http://www.robertbibeau.ca/commadevolume.html

(3)    Le soufre des élections. 16.08.2012.  http://www.politicoglobe.com/2012/08/le-soufre-des-elections-2/

 

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ÉLECTION : L’OPPOSITION EST DANS L’USINE ET DANS LA RUE (Partie 1)

Des élections anticipées, pour quoi faire ?

Des élections législatives anticipées ont été appelées au beau milieu de l’affrontement opposant les étudiant(e)s au gouvernement québécois. Cette mascarade électorale vise à liquider la grève étudiante et le mouvement de manifestations populaires qui s’y est greffé. Pour le gouvernement, l’élection du 4 septembre 2012 vise à reprendre l’initiative politique et à redonner aux institutions « démocratiques » bourgeoises leur légitimité bafouée par le défi étudiant et populaire face à l’ignoble Loi 78-12, aux injonctions des tribunaux, aux règlements municipaux et aux intimidations et agressions des forces policières. Il n’est pas suffisant cependant de simplement balayer du revers de la main cette fraude électorale et de renvoyer dos à dos tous les candidats-bouffons souhaitant représenter la classe capitaliste auprès des électeurs et à l’Assemblée nationale.

En la circonstance, le slogan « Ne votez pas, ils sont tous pareils » ne suffit pas et pourrait paraître une trahison des étudiants militants et un abandon des pauvres, des autochtones, des chômeurs, des pêcheurs, des mineurs et des ouvriers en lutte contre ce gouvernement corrompu; en lutte également contre la classe capitaliste qui commande à ce gouvernement et à ce Parlement troufion.

La conjoncture créée par cet appel à des élections anticipées nécessite que l’on explique les motifs qui rendent nécessaire (pour la bourgeoise) la hausse des droits de scolarité et qui rendent impératives (pour les capitalistes) les hausses des tarifs des services publics (électricité, assurance maladie, assurance médicament, garderie, assurance parentale, régime des rentes, cotisation santé, transport en commun, permis de conduire, plaque d’immatriculation, TVQ, péages sur les nouveaux ponts et autoroutes, taxes municipales et scolaires) et en conséquence la dégradation du pouvoir d’achat de la classe ouvrière et des étudiants-travailleurs (72 % des étudiants post-secondaires travaillent).

À l’évidence, toutes ces hausses de tarifs, ne seront pas annoncées pendant la présente campagne électorale. Ces annonces seront faites dans les années qui suivront l’élection.

En ce qui a trait au chômage et à la pauvreté de couches importantes de la population québécoise qui fréquentent les comptoirs alimentaires et les friperies, tous les politiciens qui se disputent comme des chiffonniers n’ont absolument aucun contrôle sur les lois du développement économique capitaliste, ni sur la déprime récente de l’industrie minière, ni sur la crise financière mondiale, ce qui explique qu’ils évitent de parler de la crise économique et font comme si la pauvreté et l’exploitation de la classe ouvrière n’existaient pas au Canada.

Récession économique mondiale et surprofits

La crise économique globalisée qui frappe le monde entier requiert de chaque gouvernement qu’il soutienne fermement ses impérialistes nationaux et qu’il érige un pont d’or de subventions, de déductions fiscales, de ristournes pour achats «nordiques» , de contrats de construction surpayés, d’aide gouvernementale pour la recherche appliquée afin d’imaginer des outils d’exploitation et de surproductivité améliorés au service des profits des entreprises impérialistes privées.

Un peu comme dans une néo-colonie étatsunienne, l’économie du Québec (et du Canada) repose lourdement sur l’extraction et l’exportation des matières premières non transformées (non-ouvrées). Le Plan Nord – un modèle du genre en la matière –  prévoit des investissements de plusieurs milliards de dollars de la part du gouvernement québécois afin de construire routes, voies ferrées, ports en eau profonde, afin d’accélérer la braderie des mines de diamant, d’or, de titane et de fer pour le bénéfice d’immenses trusts miniers internationaux (Rio-Tinto-Alcan, Arcelor Mittal, BRP, etc.).

Or, voici que la vérité s’étale au grand jour. Les milliers d’emplois promis par ces oligopoles miniers sont conditionnels à la reprise économique aux États-Unis et en Europe. Cette reprise non seulement ne survient pas mais c’est une nouvelle récession qui s’annonce à l’horizon. L’économie chinoise ralentit, l’économie indienne stagne et le minerais québécois devient inutile. Pendant ce temps Charest promet de gaspiller plus d’investissement dans le grand Nord, de dilapider les ristournes d’Hydro-Québec et du ministère des Transports, et de fournir moins d’argent aux étudiants. Pauline Marois déblatère sur les référendums d’initiative populaire, sur le sommet de l’éducation, sur la charte de laïcité, et François Legault tente de se faufiler entre les deux premiers à grand renfort de promesses grossières qui font insulte à l’intelligence populaire.

Les entreprises multinationales des pays occidentaux ne peuvent concurrencer celles des pays émergents (Chine, Inde, Brésil, Russie, Iran) dans l’attribution de salaires de misère et de pitoyables conditions de travail. La Grèce s’y emploie depuis quelques mois et ne parvient pas à briser la résistance de ses ouvriers à qui on impose une baisse de 40 % de leur salaire pour des journées de travail allongées. L’Espagne s’apprête à appliquer le même procédé avec les mêmes difficultés face à la classe ouvrière espagnole révoltée. La Grèce sera bientôt chassée de l’Union Européenne pour avoir osé résister à ses bourreaux. À l’intérieur ou à l’extérieur de l’Euro et de l’Union, le programme de la classe ouvrière grecque reste le même : chasser le Dieu de la peste  des cieux du Pirée et sortir la Grèce de la domination capitaliste des armateurs helléniques.

Les salaires de misère assurent aux pays émergents l’accumulation de masses importantes de plus-value absolue (d’où proviennent toutes les formes de profits). Face à cette réalité les économies capitalistes avancées comme le Québec et le Canada n’ont qu’un scénario possible : hausser le niveau de surexploitation de la plus-value relative (d’où proviennent les surprofits) produite grâce à l’innovation technologique. Pour augmenter la productivité du travail il faut investir des sommes énormes dans la recherche-développement-appliquée via les universités et les centres de recherche privés. Les facultés de sciences, de droit, d’administration, d’informatique, de polytechnique et d’ingénierie sont à l’honneur. Les autres facultés universitaires sont des enfarges inutiles qui doivent être laissées en friche en attendant que les étudiants les désertent (éducation, sciences humaines, philosophie, littérature, arts, musique, sports, loisirs, etc.).

Chasser les étudiants des universités

Pendant la grève étudiante le gouvernement Charest a trouvé un milliard de dollars à investir en recherche appliquée dans les universités et dans les centres de recherche privés alors qu’il ne trouvait pas 265 millions de dollars pour assurer l’accessibilité accrue aux études universitaires pour les fils et les filles de la classe ouvrière.

La hausse des droits de scolarité post-secondaire visait à chasser le plus grand nombre d’étudiants des facultés jugées inutiles pour la cueillette des surprofits et elle visait à concentrer toutes les ressources ainsi libérées annuellement (30 000 $ par étudiant abandonnant les études) dans les facultés pouvant soutenir les entreprises monopolistes québécoises dans leur quête de productivité et de surprofits via l’innovation technologique. Ces surprofits ne sont nullement destinés aux ouvriers mais aux actionnaires milliardaires avides de profits maximum et qui n’arrivent pas, malgré ces subventions généreuses, à faire fonctionner leur système économique sclérosé. Heureusement, les étudiants ont déjoué les plans du gouvernement Charest qui sera bientôt chassé du pouvoir. À bon entendeur, salut.

Ils promettent l’argent qu’ils ne possèdent pas

Après quelques semaines de campagne frivole, chaque parti bourgeois y va de ses promesses de dépenses et de cadeaux électoraux; promesses se situant entre 1 milliard de dollars pour le Parti Québécois, 2 milliards pour le Parti Libéral et 3 milliards de dollars pour la Coalition Avenir Québec, jusqu’au record de 8 milliards de dollars pour Québec Solidaire. Ces « politicailleurs » mentent effrontément aux électeurs qui par ailleurs le savent pertinemment.

Tous ces politiciens promettent l’argent qu’ils n’ont pas et qu’ils devront d’abord arracher aux travailleurs avant de leur en retourner une infime partie puisqu’une large part devra servir à rembourser les emprunts contractés auprès des capitalistes financiers et qu’une autre partie devra servir à subventionner les compagnies privées milliardaires assoiffées de profits. Entre 2003 et 2012, le Gouvernement Charest, battant le record de son prédécesseur péquiste, a augmenté les emprunts de 77 milliards de dollars (hausse de la dette souveraine de 33 % en neuf ans)  – soit une hausse de la dette souveraine de 8 000 dollars par citoyen québécois.

Le Parti Libéral de Jean Charest préconise de faire payer le peuple en appliquant la «règle» de « l’utilisateur payeur » introduite par le PQ avant lui. Cette règle ne s’applique évidemment qu’aux différentes sections du peuple (étudiants, chômeurs, assistés sociaux, patients des hôpitaux, automobilistes, prolétaires, pêcheurs, mineurs, employés de la fonction publique, retraités, autochtones, etc.), jamais aux entreprises prédatrices d’électricité, aux entreprises alimentaires gaspilleuses d’eau potable, aux minières et aux papetières pollueuses, aux entreprises de transport qui saccagent nos routes, aux firmes d’ingénierie conseil et à leurs lobbyistes dont les viaducs s’écroulent, aux firmes de construction distributrices de pots de vin.

Charest est franc, il affirme ouvertement qu’il fera payer le peuple pour sortir les riches du marasme économique. Il propose de brader les ressources naturelles et de laisser les impérialistes québécois et mondiaux s’accaparer des richesses du sous-sol et de la plus-value produite par les ouvriers québécois.

Le Parti québécois, hypocrite et parfaitement au fait de cette gabegie, laisse planer l’ambiguïté sur ses intentions cachées. Après avoir lui-même haussé les droits de scolarité il promet aujourd’hui un moratoire d’une année et il assure qu’un sommet de l’éducation guidera ses décisions par la suite. Le Parti québécois est le champion des sommets de bavardage où une section du peuple, récalcitrante à accepter la politique gouvernementale d’austérité, se fait lyncher publiquement par les représentants du patronat, des centrales syndicales et de l’administration gouvernementale, sous le regard complice des médias à la solde.

Lucien Bouchard, leur héraut renégat, parrainait en 1997 ce type de sommet de mise au pas. Pareil sommet a déjà été tenu par le Parti Libéral de Jean Charest et n’a servi qu’à isoler et à discréditer les associations étudiantes, qui n’ont compris l’arnaque qu’une fois assises dans la salle de bal sous les feux des médias. Espérons que la prochaine fois ces associations  demeureront sagement dans la rue, perturbant les allées et venues. N’égarez surtout pas vos pancartes « Bloquons la hausse », camarades étudiants-étudiantes. Vos collègues du collégial et ceux du secondaire courent à votre rescousse. Félicitations pour votre victoire présente. Ce n’est qu’un début, continuons le combat dans la rue.

Pour le reste du programme et des promesses péquistes, comme un ouvrier le disait suavement : « Ces gens promettent de l’argent qu’ils n’ont pas et qu’ils nous arracheront par les taxes et les impôts avant que de nous le retourner amputé ». Que de sagesse populaire !

           Québec Solidaire, n’ayant aucune chance d’être élu, promet la gratuité scolaire et tout ce qui pourrait vous plaire; il suffit de demander puisque jamais vous ne l’obtiendrez. Oublions la CAQ, que la bourgeoisie lance dans la mêlée avec ses idées fascistes histoire de menacer ses deux partis d’alternance s’ils ne remplissent pas les promesses faites aux riches capitalistes.

Pour conclure ce tour d’horizon des grands partis de la bourgeoisie, les chances de Charest de décrocher la palme électorale sont infimes. Ses années passées aux commandes du rafiot gouvernemental l’ont discrédité et son incapacité à briser le mouvement étudiant victorieux le feront répudier par sa classe de tutelle bien décidée à l’écarter du gouvernail du « Titanic québécois » en perdition. Ne pleurez pas, croisillons, un emploi bien payé l’attend dans un quelconque conseil d’administration.

La question nationale et le référendum « gagnant » !

On aura noté que la question nationale et référendaire sur la séparation du Québec du reste du Canada tient peu de place au cours de la présente campagne électorale. C’est que la section québécoise de la classe capitaliste monopoliste canadienne a retiré son appui à cette «Option nationale», renonçant dorénavant à la stratégie du « chantage à la souveraineté », surtout  depuis qu’au deuxième référendum (1995) la clique de Jacques Parizeau a failli dépecer la vache à lait fédérale canadienne. Le capital financier québécois « de souche » ne souhaite nullement créer une « République du sirop d’érable » de ce côté-ci de l’Outaouais et en conséquence il a ordonné la fin de ce jeu dangereux de Tantale référendaire.
Les vieux roturiers du PQ, plus astucieux et resquilleurs que les autres prétendants au trône séparatiste, maintiennent le discours chauvin-nationaliste mais posent comme préalable d’être assurés de tenir un « référendum gagnant » avant de le déclencher, autant dire de proroger l’exercice sécessionniste aux Calendes grecques. Après neuf années dans l’opposition les hyènes péquistes ont faim et reniflent l’appétissante assiette de dollars à portée de leur main.

Deux groupuscules se disputent les oripeaux nationaux et le soutien des nostalgiques de Reggie Chartrand et de ses folkloriques « Chevaliers de l’indépendance » –  treillis kaki sur le dos et képi du légionnaire sur la tête –. Option Nationale et Québec Solidaire devraient, sans danger, assurer, après moult séances d’atermoiement, le baroud d’honneur du national-chauvinisme-réactionnaire (1).

L’enjeu de toute élection en société bourgeoise

Dans tous les pays capitalistes les élections bourgeoises fournissent un rituel plein d’astuces ayant  pour objectif de choisir la section de la classe capitaliste qui dirigera le Conseil des ministres du gouvernement des riches. Le 4 septembre 2012 la bourgeoisie invite les électeurs québécois à choisir 125 députés de fonction, chacun évalué en fonctionde sa capacité à adopter les meilleures politiques de sauvegarde des profits des riches, assurant ainsi la reproduction élargie du système capitaliste.

          Électeurs, électrices d’un jour, lequel d’entre vous n’a jamais remarqué que tous ces députés, une fois élus à grand frais, n’en font qu’à leur tête et ne se préoccupent jamais de vos infortunes ? Ils le voudraient qu’ils ne pourraient rien faire. Quelle emprise ce député ou cette député a-t-il sur la crise économique universelle, sur la finance et l’exploitation capitaliste, source de tous nos maux ? Jean Charest a une formule toute faite pour exprimer son mépris pour le peuple : « Un gouvernement ne doit jamais céder à la rue et il doit prendre des décisions impopulaires ». Au contraire, un gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple devrait céder aux demandes du peuple manifestant par centaines de milliers dans les rues. Mais voilà électeurs, électrices d’un jour, les députés ne sont pas élus pour vous représenter à l’Assemblée, mais pour représenter la bourgeoisie dans votre comté et pour entériner les politiques des riches au Parlement. Un député qui ne se plie pas à cette loi d’airain est aussitôt rejeté par le sérail et rien ne pourra réchapper cet épouvantail.

Quel que soit le parti politique qui formera le prochain gouvernement, il devra poursuivre dans la voie tracée par le Parti Libéral de Jean Charest car le salut des capitalistes monopolistes québécois est à ce prix. Le Parti qui tergiversera à propos du programme d’austérité, de coupures dans les programmes sociaux et les services destinés à la population; ou qui se montrera poltron à propos de l’augmentation des subventions destinées aux patrons sera traité d’irresponsable et rejeté par les manipulateurs d’élections. Le temps n’est plus aux réformettes du système économique en décrépitude, ni aux « accommodements raisonnables » en faveur du peuple travailleur. Les temps sont difficiles pour les capitalistes monopolistes qui exigent une servilité à toute épreuve de la part de leurs thuriféraires parlementaires.

DEMAIN – 30.8.12 : LE SYSTÈME DES PARTIS POLITIQUES ÉLECTORALISTES ET L’ALTERNATIVE

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Batiscan!!!

En remontant le fleuve Saint-Laurent, Samuel de Champlain remarque une importante rivière qu’il baptise « rivière Batiscan ». Il aperçoit aussi une île, plus en amont, où il note la présence d’Amérindiens.

Le choix du nom de baptême de « Batiscan » par Champlain, pour la rivière en question est quelque peu contestable. C’est à croire que Champlain était un amérindien. Dire qu’il a « baptisé » l’endroit d’un nom amérindien devrait provoquer un « petit doute » dans notre esprit. La rivière devait s’appeler Batiscan, bien avant l’arrivée de Champlain. Évidemment les sauvages, n’étant pas Chrétiens, ne « baptisent » pas; alors l’argumentation risque de s’éterniser assez longtemps. Laissons le sujet de côté. Notons seulement qu’il « baptise » l’île qu’il aperçoit, du nom de « d’Île de Saint-Éloi ». Ce qui est beaucoup plus plausible et plus normal pour un Français. Cette île est aujourd’hui reliée à la terre ferme. Il l’a donc baptisé pour rien.

Les Amérindiens qu’il y rencontre sont de la tribu des Attikameks, qu’on retrouve encore de nos jours dans la Haute-Mauricie. Notons tout de suite que ce n’est pas Champlain qui les a « baptisé » de ce nom d’Attikameks. D’autres Indiens, des Algonquins venant de l’ouest, s’y arrêtent aussi lors de leurs voyages sur le grand fleuve. La rivière Batiscan s’ouvre sur un grand territoire de chasse allant jusqu’au bassin nord du Saint-Maurice en passant par la rivière des Envies. En insistant quelque peut, on atteint le Témiscaminque et, par la suite les grands lacs. Mais, à l’époque de Champlain, on se rend compte que nos « coureurs de bois » n’ont pas à « courir » très loin.  Au début de notre histoire, ce sont les Amérindiens qui « courent » vers nous.

Voici une photo à faire rêver, de la très belle région de la rivière Batiscan :

Nos ancêtres vivent continuellement dans ces décors extraordinaires.

Les Amérindiens viennent à l’île Saint-Éloi vendre ou échanger leurs pelleteries aux commerçants français mais également, en douce, à leurs amis les « Canayens » qui les traitent d’égal à égal. Ces commerçants français, souvent pas très scrupuleux, échangent les fourrures pour de « l’eau-de-vie » à laquelle les Amérindiens prennent goût trop rapidement.

Il faut noter que ce sont les « autorités », la plupart du temps, qui fournissent « l’eau de vie » au « sauvages ». Certaines poursuites en justice (qui ont tourné assez court) le démontrent pleinement. La rivière Batiscan est un passage très fréquenté par les Amérindiens dans les premières années du développement de la seigneurie.

Douville raconte quelques beuveries des Indiens qui, inévitablement, troublent la paix des colons. On a, officiellement, passé sous silence le fait que la plus grande partie d’eau de vie vendue aux amérindiens se fait par l’entremise des personnages important de la région, beaucoup plus que par les coureurs de bois ordinaires. Il est clair que la collusion ne date pas d’hier.

Voici l’histoire d’un tel commerce illicite :

Jeanne Évard (1618-1682), surnommée Madame de la Meslée, dirige un réseau de trafic d’eau-de-vie au village du Cap (devenu plus tard le Cap-de-la-Madeleine). Madame est l’épouse de Christophe Crevier dit la Meslée. Ils se sont mariés en 1633 dans la région de Rouen en France et sont arrivés en Nouvelle-France vers 1639.  Ils ont eu huit enfants dont une fille prénommée Jeanne qui épouse, en 1652, Pierre Boucher Sieur de Gros-Bois, capitaine de milice du bourg de Trois-Rivières. Boucher est gouverneur des Trois-Rivières pendant la majeure partie de la période allant de 1654 à 1668. Il est aussi propriétaire d’un fief au Cap-de-la-Madeleine, là où réside la famille Crevier.

Christophe Crevier Sieur de la Meslée est boulanger. Il décède en 1662 ou 1663.  Sa veuve Jeanne Évard est incriminée en 1667 lors d’une enquête du Conseil souverain sur la traite d’eau-de-vie. Cette enquête est faite à la demande pressante des Jésuites qui ont sédentarisé un groupe d’Algonquins au Cap-de-la-Madeleine pour les protéger des Iroquois et des trafiquants d’alcool.

Mais en hiver, aussitôt qu’ils s’éloignent de la mission,  les trafiquants les rejoignent en traîneaux et échangent de l’eau-de-vie contre des fourrures, de la viande d’orignal, des raquettes ou des mocassins qu’ils revendent ensuite avec profit, aux habitants de Trois-Rivières. Les Amérindiens peuvent tout autant, se procurer de l’alcool dans les maisons des trafiquants au village du Cap et même le consommer tranquillement sur place.

La plupart des témoignages entendus lors de l’enquête de 1667 désignent Jeanne Évard, sous les noms de Madame Crevier ou de Madame de la Meslée, comme la principale instigatrice de ce commerce avec ses fils Jean, Nicolas et Jean-Baptiste Crevier, ses gendres Nicolas Gastineau dit Duplessis et Michel Gamelin ainsi que ses domestiques Jean Hébert et Simone Dorian. En plus de faire son trafic illégal au Cap, elle organise aussi des voyages de traite dans les pays d’en-haut. Gastineau et Gamelin sont des « traiteurs » très importants de l’époque et ont une renommée quelque peu « historique ».

Le récit ne nous dit pas si elle poursuit ainsi le commerce de son défunt mari ou si ce trafic résulte de sa propre initiative. Je penche pour la deuxième hypothèse. On ne mentionne nulle part que le mari ait été impliqué dans la traite des fourrures. Il est également à noter que trois de leurs fils sont tués par les Iroquois.

Voici quelques extraits des témoignages qui l’incrimine :

Henry Derby (tiens, tiens! Déjà un « Anglais » à cette époque) étant à boire sa part d’un pot de vin au logis de Madame Crevier,  était arrivées deux Sauvagesses qui avaient apporté trois cervelles pour lesquelles la Dame de la Meslée leur aurait donné une pinte de vin. —

Benjamin Anseau affirme que tout l’hiver il a vu plusieurs fois des Sauvages et Sauvagesses ivres dans le village du Cap … (les Sauvages) par plusieurs fois lui ont dit en venir traiter en sa maison. —

Pierre Coustaut a souvent vu des Sauvages ivres  et presque toujours le bruit courait qu’ils s’étaient enivrés soit au logis de Madame de la Meslée, soit chez Madame Duplessis (sa fille). —

François Frigon a vu Madame Duplessis servir du vin ou de l’eau-de-vie, à un Sauvage nommé Rakoué et à sa femme, qu’elle tenait enfermé dans un cabinet qui tient à sa maison (J’imagine que c’est l’eau de vie qu’elle tenait enfermée dans un cabinet et non la femme de Rakoué).

Malgré ces témoignages, il n’y a aucune accusation de portées contre Jeanne Évard et son groupe. Elle est la belle-mère du gouverneur, mais notons aussi, que le juge royal, Michel Leneuf du Hérisson, a lui-même, parmi ses proches, des trafiquants notoires, nous le verrons plus loin.

Dégouté par le comportement de sa belle-famille, Pierre Boucher, un homme foncièrement honnête, démissionne du poste de gouverneur quelques mois après l’enquête,  pour aller finir ses jours dans sa seigneurie de Boucherville près de Montréal. Il dit chercher « un lieu dans ce pays où les gens de bien puissent vivre en repos ».

Jeanne Évard n’est pas la seule « dame » de la société trifluvienne à être impliquée dans le trafic de l’eau-de-vie. Une autre enquête avait eu lieu en 1665, qui incriminait Marguerite Le Gardeur, une dame de la noblesse, épouse de l’ancien gouverneur de Trois-Rivières Jacques Leneuf de la Potherie, et belle-soeur du fameux juge royal, Michel Leneuf du Hérisson. Aucune accusation n’a été portée contre elle non plus. On l’avait même dispensée de témoigner à l’enquête. Comme on le voit, l’eau de vie n’était pas distribuée au Amérindiens par les colons ordinaires.

Située sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent, en aval de Trois-Rivières, la seigneurie ecclésiastique de Batiscan est concédée aux Jésuites par le Révérend Père de La Ferté, aumônier du Roi et membre de la Compagnie des Cent-Associés. C’est une vaste seigneurie qui s’étend de la rivière Champlain à l’ouest, à la rivière Batiscan à l’est et qui se prolonge vers l’intérieur au-delà des premiers contreforts  de la chaîne des Laurentides. Son relief passe successivement d’une plaine côtière fertile à un plateau plus élevé encombré de terrasses, de moraines et des premiers soubresauts des Laurentides. Les cours d’eau, rivières Batiscan, Champlain et leurs affluents, rejoignent le nord de la seigneurie et serviront, au début du XVIIIe siècle, à l’avancée du peuplement vers l’intérieur.

En possession de sa censive dans la seigneurie de Batiscan, le censitaire, tout en respectant, tant bien que mal, les conditions d’établissement imposées par actes notariés, s’efforce de défricher le lot, d’y préparer le sol du jardin et d’y construire une première demeure.

L’entraide parentale ou du voisinage sont souvent nécessaires pour mener à bien cette tâche. La mise en valeur de sa censive demeure l’objet premier de sa participation à la vie seigneuriale batiscanaise. Du moins, c’est ce que les seigneurs exigent. Le « censitaire » contribue également à la vie paroissiale et communautaire de sa future paroisse. Il s’implique dans le choix du site tout autant que de celui de la construction de l’église. Il est responsable de la demande d’un curé permanent et de l’élection des marguilliers.

On le retrouve dans le corps de la milice. Son emploie parallèle de « Coureur de bois », fait de lui un excellent combattant et un tireur d’élite. À ce sujet, « l’œil de faucon » dont parle  Fenimore Cooper dans l’épopée américaine « Le derniers des Mohicans », se traduit chez nous, dans le fait que chacun de nos Canayens en possédaient… deux.

Voici la raison pour laquelle nos ancêtres font la traite illicite des fourrures. Selon  des recherches menées sur le monde rural canadien et les conditions de vie matérielle de sa population :

1)      L’exploitation de 15 arpents de terres labourables constitue le seuil de subsistance d’une famille.

2)      Un minimum de 30 à 40 arpents peuvent donner l’aisance à une famille.

3)      Un seigneur réussissant à établir de 40 à 50 censitaires aisés sur sa seigneurie assure largement sa subsistance et peut même espérer faire du profit.

Et avant 1765, ces conditions nécessaires à chacune des familles de colons, tout autant qu’à chacune des Seigneuries, se comptent sur une seule main, sinon, pas plus de deux. Les Canayens n’ont pas le choix de s’adonner à la traite des fourrures pour survivre. Ils s’y consacrent gaiement et s’assurent ainsi une vie très « à l’aise ». La pauvreté n’apparaît réellement qu’à l’avènement de l’industrialisation.

Amicalement

André Lefebvre

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Médecin ami ou médecine ennemie

On parle ad nauseam dans cette election du médecin de famille, comme s’il y avait là matière à discussions. Il n’y en a pas. Nous savons tous très bien que le médecin de famille est la clef de voute du système de santé et je l’écrivais il y a plus de 20 ans… http://wp.me/p59O0-5V

Le débat actuel ne porte donc que sur les couts et les échéanciers. Un débat de totale mauvaise fois, puisque le noeud du probleme est la volonté des médecins de ne PAS ajuster les resources médicales aux besoins.

Ajuster les ressources médicales aux besoins, ce serait en avoir plus dont la rémunération unitaire diminue, parce que leur coût de formation est réduit et leur charge de travail réduite, ce qui est possible et opportun si les tâches qui constitent la maquelle des services à rendre à la population sont redistribuées.

C’est ce que les médecins en bon corporatistes ne veulent pas. L’ennemi public numéro 1, ici, c’est le corporatisme medical. Le drame, c’est l’hypocrise générale qui fait qu’on ne l’admet pas. On est encore dans la logique nefaste – CRIMINELLE – qui a conduit en1996 le Gouvernement du Québec à pousser vers la porte une partie non négligeable des médecins et infirmières en exercice.

J’ai dit à l’époque tout le mal que je pensais de cette décision (Le Prix Mengele). Le Québec ne s’est jamais remis de ce sabotage de l’excellent réseau de santé que l’on avait mis une génération à y bâtir à grands frais. Nous ne nous sommes jamais remis de ce renoncement à faire mieux pour accepter lâchement de devenir moins.

On a réduit alors le nombre des médecins au Québec, parce que les médecins, payés à l’acte, y coûtaient trop cher. Un médecin payé à l’acte fixe sa propre rémunération, puisqu’il peut compenser une baisse du nombre de ses patients par une augmentation des actes médicaux par client. L’État n’a donc pas de contrôle réel sur le revenu d’un médecin. Pour diminuer les coûts, au poste de la rémunération des médecins, l’État n’a pas d’autre solution que d’en diminuer le nombre.

Diminuer le nombre des médecins, alors que les progrès de la médecine exigeraient plus de ressources, signifie une détérioration progressive des services. Aujourd’hui, on console les Québécois du délabrement du système de santé en promettant une hausse prochaine des effectifs. Bravo, mais penser que l’on va régler ainsi le problème suppose qu’on a oublié pourquoi, jadis, on les avait réduits, Augmentez les effectifs et les coûts de la médecine vont augmenter et devenir intolérables. Après un intermède qui permettra aux gouvernants actuels de terminer leur mandat et de prendre leur retraite, on sera prêt pour le déluge. Le Québec pourra alors choisir, définitivement, cette fois, la voie de la privatisation

Un État qui veut maintenir la gratuité et l’universalité de la santé doit-il nécessairement choisir entre le sous-développement ou la ruine, ou y a-t-il une issu à ce dilemme? OUI ! Il y en a une. La solution passe par une rationalisation de la rémunération des ressources médicales et, si l’on veut un système de santé gratuit et universel de qualité, en n’y consacrant que les ressources qu’une société peut se permettre, il faut procéder à cette rationalisation, en deux (2) étapes.

Premièrement, pour les omnipraticiens et les spécialistes dont l’intervention auprès de leurs patients est récurrente ou de longue durée et devrait comporter une part de prévention, il faut remplacer le paiement à l’acte par un régime de capitation. Ce n’est pas une trouvaille, ce régime fonctionne un peu partout. Même aux USA, où ce sont les assureurs qui en tirent parti !

Pour mettre en place ce mode de paiement, chaque détenteur d’une carte de santé s’inscrit aux cabinets du généraliste et des spécialistes de son choix. Le montant de la capitation, pour chaque type de patient, est fixé par négociation et chaque médecin payé selon le nombre de ses clients inscrits. Puisque l’on connaît la population inscrite, le budget de l’État est sans surprises.

Il reste encore, bien sûr, des spécialistes dont l’intervention est ponctuelle et ils sont encore payés à l’acte; mais ce sont ceux dont les « actes » sont bien identifiables. Les statistiques permettent de fixer le coût des interventions pour assurer aussi à ces spécialistes le revenu moyen que l’on souhaite.

Ayant rationalisé ainsi avec équité la rémunération des médecins en place et respecté les droits acquis, on peut, dans une deuxième étape, se doter pour l’avenir des ressources médicales que va exiger une demande pour la santé que les progrès de la médecine et le vieillissement de la population vont faire exploser. Il ne faut pas tenter de répondre à cette demande en créant plus de spécialistes à salaires faramineux (On a parlé de 9 fois le salaire moyen, au Québec !)

Une société n’en a pas les moyens et, surtout, ce n’est pas nécessaire. Au lieu de spécialistes dont la rémunération exorbitante est au moins en partie justifiée par une formation prolongée – 6 à 10 ans, au Québec – il faut, dans une deuxième étape, créer une nouvelle classe d’intervenants qui recevront, DANS LE DOMAINE DE LEUR SPECIALITÉ, une formation identique à celle des spécialistes actuels, mais dont la formation de tronc-commun aura été réduite à un an.

On donnera à ces intervenants spécialisés le titre que l’on voudra, mais, dans l’avenir, ils pourront prendre en charge l’immense majorité des tâches des spécialistes actuels. Il est bien difficile de croire que psychiatres, ophtalmologues et obstétriciens doivent tous, pour être performants, passer 4 ou 5 ans à apprendre la même chose. Parmi ces nouveaus spécialistes, il doit y en avoir un dont la tâche est de suivre le citoyen. Chaque citoyen. Pour la prevention, le diagnostic et l’aiguillage vers les autres specialists, pour le réconfort. C’est LUI LE MÉDECIN DE FAMILLE

En allégeant ainsi les programmes, on ne réduit pas seulement les coûts de formation ; on ramène surtout les attentes de revenu des nouveaux spécialistes au niveau de celles des autres diplômés universitaires formés en 4 ans. Si ce nouvel intervenant touche le tiers ou la moitié de la rémunération d’un spécialiste actuel, on peut en avoir deux ou trois fois plus. On peut en avoir assez pour une médecine humaine, ouverte à l’innovation. Les délais d’intervention et les listes d’attentes disparaissent. La rareté disparaît. L’offre devient abondante: c’est une nouvelle dynamique.

On espère que, durant la présente période électorale, les partis en lice diront aux Québécois POURQUOI ils ne considèrent pas cette approche.

S’ils ne le font pas, on pourra penser que prévaudra bientôt au Québec la même situation qu’aux USA, où songer à réduire le revenu des médecins est une idée séditieuse, blasphématoire…. puisque l’American Medical Association est la PREMIÈRE source de financement des partis politiques ! Aux USA, ce qui devait être plus de services pour la population a été manipulé pour devenir plue d’OBLIGATIONS au profit des assureurs ! Le Québec doit faire plutôt le choix de la solidarité.

D’abord ce choix . Il y a des détails à régler, mais en discuter en période électorale rendrait le débat complexe et ingérable… ce qui est bien ce que veulent les défenseurs du corporatisme médical ! Basta, donc. ! Pour les esprits curieux, toutefois, je répondrai avec plaisir aux questions sur les 80 textes traitant de cette question dans la section “Santé” du projet Nouvelle Société. http://wp.me/P59O0-5N

Pierre JC Allard

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BENOÎT XVI ET LA CRISE EN SYRIE

« L’Église catholique confirme le voyage du pape Benoît XVI au Liban, programmé du 14 au 16 septembre. « La préparation du voyage se poursuit sans incertitudes de la part du Vatican », a déclaré le porte-parole du Saint-Siège, Federico Lombardi. « Un signe concret en est que la papamobile est partie et est en cours d’expédition vers Beyrouth. »

Ce voyage intervient dans un contexte géopolitique régional très tendu. Trois pays, et non des moindres, l’Égypte, la Syrie et l’Irak, vivent des jours critiques pour leur avenir. Il lui sera difficile de passer outre à ces conflits. Pour le moment, les échos qui nous parviennent sont à l’effet qu’il fera plutôt un appel à tous les chrétiens des églises orthodoxes et latines pour qu’elles s’impliquent de manière à témoigner de l’Évangile par des œuvres d’engagement social et humanitaire. Un message qui devrait rejoindre tout le Moyen-Orient. Concernant la Syrie, il faut s’attendre à un discours qui ne mette pas dans l’embarras ses alliés traditionnels de l’Occident. Ce défi sera d’autant plus difficile à relever que la Maison-Blanche vient de déclarer que toute négociation de l’opposition avec le gouvernement de Bachar Al Assad doit comporter un prérequis essentiel, celui du départ de ce dernier. Cette déclaration survient un jour après que le vice-premier ministre syrien eut annoncé la disposition de son gouvernement d’entamer des négociations sans aucune condition préalable avec toutes les forces de l’opposition. 

Les interventions de Benoît XVI sur la crise en Syrie 

En abordant ce sujet, je pensais sincèrement que Benoît XVI se tenait à l’écart du conflit sanglant qui embrase la Syrie. Une recherche rapide sur Google m’a révélé qu’il est intervenu à diverses reprises au cours de la présente année. Il faut dire que ce ne fut jamais à partir d’une conférence de presse exclusivement consacrée au conflit syrien. C’était plutôt à l’occasion de la prière de l’Angélus ou encore de rencontres avec des évêques ou des groupes particuliers. Dans tous les cas, le relais de ses propos par la presse internationale a été plutôt discret, même si le contenu permettait à la partie occidentale d’y trouver son compte.

Le 12 février 2012, lors de la prière de l’Angelus, Benoît XVI « invite tout le monde et tout d’abord les autorités politiques en Syrie à privilégier la voie du dialogue, de la réconciliation et de l’engagement en faveur de la paix ».

Il faut se rappeler que, quelques jours plus tôt, le groupe des observateurs de la Ligue arabe avait produit un rapport dans lequel il dénonçait la présence de groupes armés qui attaquaient les forces gouvernementales et les institutions publiques. De plus, il constatait que nombre d’informations transmises par les médias internationaux s’avéraient sans fondement dans la réalité. Une déclaration et un rapport qu’on se garda bien de publier à grande échelle et qui marqua la fin de cette mission d’observateurs. Les points 26 à 29 de ce Rapport sont éloquents sur ces deux points.

Benoît XVI avait là une belle occasion de mettre en relief les principales données de ce Rapport dont il ne pouvait ignorer le contenu. Par exemple, relever le fait de ces forces armées qui s’attaquent aux forces gouvernementales dont la responsabilité est de toute évidence de les contrer. Il a plutôt choisi de s’en prendre directement au gouvernement, toujours considéré comme le seul responsable de la violence, et de ne pas relever le fait que le dialogue sollicité devenait impossible avec ces groupes armés. De plus, il n’a eu aucun mot à l’endroit de ces pays engagés avec ces groupes terroristes visant le renversement par la violence du gouvernement.

Il eut pu, également, relevé, à partir de ce rapport, le problème de l’information en rappelant à la presse internationale et aux  journalistes, en particulier, leur devoir d’assurer une information objective, fondée sur des faits et non sur des rumeurs qui s’avèrent, plus souvent que moins, sans fondement. En un mot, rappeler avec force que le droit à la vérité est également un droit fondamental de la personne.

Malheureusement, de ces faits, peu connus, il n’en dit rien.

Le 8 mars dernier, à l’occasion de Pâque, il eut également un message sur le conflit en Syrie. À ce moment, Kofi Annan dirige une mission visant la fin de la violence et la mise en place d’une négociation entre les diverses parties syriennes impliquées dans le conflit. Benoît XVI sait, à ce moment, que des pays, regroupés sous le titre des « amis du peuple syrien », financent et arment des mercenaires et des terroristes pour combattre les forces gouvernementales. Il sait que, parmi ces pays, il y a les États-Unis, la France, l’Angleterre. Il sait également que l’information transmise par les médias occidentaux est, plus souvent que moins, une déformation de la réalité, quand elle n’est pas pure invention. Que dit-il alors?

« … que cesse l’effusion de sang et que soit entrepris sans délai le chemin du respect, du dialogue et de la réconciliation, comme le souhaite la communauté internationale. Que les nombreux réfugiés, provenant de ce pays et ayant besoin d’aide, trouvent l’accueil et la solidarité qui puissent soulager leurs pénibles souffrances. »

Là encore, il se fait silencieux sur les pays qui financent et soutiennent en armements les mercenaires armées et qui s’affirment, hypocritement, solidaires de la mission Annan. Pas un mot sur la manipulation de l’information. Pas un mot sur le respect du droit international concernant la souveraineté des peuples à disposer d’eux-mêmes. Pas un mot sur la position assumée par la Russie et la Chine qui se réclament le respect du droit international, voulant ainsi éviter que se reproduise en Syrie ce qui s’était passé en Libye.

Le 21 juin dernier, s’adressant aux participants de la réunion des oeuvres d’assistance aux Églises orientales (Roaco), Benoît XVI affirme sa « proximité aux grandes souffrances des frères et des soeurs de Syrie, en particulier des petits innocents et des plus faibles » et a demandé que « ne soit épargné aucun effort » de la communauté internationale pour la paix. 

« …que Dieu donne la sagesse du coeur à ceux qui ont des responsabilités, afin que cessent toute effusion de sang et la violence qui apporte seulement douleur et mort ».

Le journal La Croix de poursuivre :

« Que ne soit épargné aucun effort (…) de la part de la communauté internationale pour faire sortir la Syrie de la situation de violence et de crise actuelle, qui dure déjà depuis longtemps et risque de devenir un conflit généralisé qui aurait des conséquences fortement négatives pour le pays et pour toute la région. »

Au moment de tenir ces propos, Benoît XVI sait que la plan Annan est dans une impasse et que le Conseil de sécurité est bloqué. D’une part, il sait qu’il y a le bloc de ceux qui se disent les « amis du peuple syrien » et qui veulent par tous les moyens le départ de Bachrar Al Assad et le changement de régime. D’autre part, il sait également qu’il y a ceux qui appuient la Russie et la Chine dans leurs efforts pour faire respecter le droit international, en soutenant le fait que seuls les Syriens ont le pouvoir de décider de leurs gouvernants et de leur régime politique. Pour ces derniers, le mandat de la communauté internationale ainsi que celui de Kofi Annan est que cesse la violence et que les Syriens s’assoient à une même table et décident eux-mêmes de leur avenir. Mais de cela Benoît XVI ne parle pas.

De nouveau, le 29 juillet, depuis sa résidence d’été, le Pape Benoît XVI se réfère à la Syrie. À ce moment, Kofi Annan n’a pas encore annoncé sa démission. Il le fera quatre jours plus tard, le 2 août. Le pape n’est pas sans savoir, toutefois, les difficultés rencontrées par ce dernier pour faire cesser la violence chez les opposants au régime.

« Je continue à suivre avec inquiétude les événements tragiques et violents croissants en Syrie avec la triste succession de morts et de blessés, y compris chez les civils, a-t-il souligné. Je pense également au nombre élevé de personnes déplacées et de réfugiés dans les pays voisins. Je demande que leur soient garanties l’aide et l’assistance humanitaire nécessaires ».

Je demande à Dieu la sagesse du cœur, en particulier pour ceux qui ont les plus hautes responsabilités afin que ne soit épargné aucun effort dans la recherche de la paix, y compris de la part de la communauté internationale, au travers du dialogue et de la réconciliation en vue d’une solution politique adéquate du conflit ».

Ce dernier message fut salué chaleureusement par S. Exc. Mgr Jean-Clément Jeanbart, Archevêque métropolitain d’Alep des Gréco catholiques.

Ses intentions et ses prières sont sans doute très bonnes, mais il se refuse de mettre le poids de son autorité morale pour dénoncer ce qui fait achopper toute entente possible, à savoir les actes terroristes des forces de l’opposition et le support en argent et en armes qu’elle reçoit des pays occidentaux et arabes. Il s’en tient au terme générique de la « communauté internationale » et se garde bien de faire écho aux interventions de ses alliés traditionnels que sont les États-Unis et la France. Pas un mot, également, sur la désinformation qui n’aide pas à comprendre ce qui se passe en Syrie.

Que dira-t-il maintenant à partir du Liban ? 

Si ce voyage se réalise, comme prévu, il faut alors espérer que Benoît XVI retrouve la liberté des Évangiles pour faire entendre au monde et tout particulièrement à ceux qui veulent se l’assujettir que leur projet ne rejoint ni les idéaux évangéliques, ni l’espérance d’une l’humanité qui aspire à la paix, à la justice et à la vérité. Le monde auquel aspire l’humanité entière ne saurait être le produit des armes, de la corruption et du mensonge. 

Un moment tout privilégié pour rappeler, lui le successeur de Pierre, ce secret, révélé dans le Nouveau Testament, qui rend caduque la croyance à l’effet que le peuple juif est le seul peuple, objet de la promesse divine. Cette croyance est à l’origine de bien des conflits et surtout de cette idée qu’il lui revient, comme peuple élu, de diriger le monde. Tel n’est pas le cas. Bien au contraire, selon le message évangélique,  la promesse divine est destinée à l’humanité entière, sans distinction de races, de couleurs, de religions.

« (Rm 11 25) Frère, je veux vous faire connaître le plan secret de Dieu, afin que vous ne vous preniez pas pour des sages : une partie du peuple d’Israël restera incapable de comprendre jusqu’à ce que l’ensemble des autres peuples soit parvenu au salut. » 

« ( Eph 3 6)  Voici ce secret : par le moyen de la Bonne Nouvelle, les non-juifs sont destinés à recevoir avec les Juifs les biens que Dieu réserve à son peuple, ils sont membres du même corps et bénéficient eux aussi de la promesse que Dieu a faite en Jésus-Christ. » 

Une révélation qui met un frein à ceux et celles qui se croient destinés à gouverner le monde en se réclamant du pouvoir de Dieu en tant que peuple élu. L’humanité est une et tous y ont leur place, Israéliens, Palestiniens, Iraniens, Syriens, Français, Étasuniens etc, comme membres d’un même corps.

À ce jour, dans toutes ses interventions, Benoît XVI a fait appel au dialogue de toutes les parties pour trouver une solution politique au conflit. Comment pourra-t-il poursuivre avec la même insistance alors que Washington vient de mettre une condition sine qua non à la reprise de tout dialogue : le départ de l’actuel président Bachar Al Hassad?  Une condition tout à fait inacceptable tant pour le Gouvernement que pour  cette communauté internationale (plus de 50 % de la population mondiale) qui soutient l’approche de la Russie et de la Chine. 

D’ici le 14 septembre, bien des évènements peuvent remettre en question cette visite et certains propos qui eurent pu y être tenus. Si tel n’est pas le cas, alors, souhaitons-lui un bon voyage et le courage d’un message clair et sans complaisance.

Québec, le 23 août 2012Oscar Fortin

http://humanisme.blogspot.com

http://www.lavie.fr/chroniques/matinale-chretienne/syrie-les-chretiens-une-fois-de-plus-entre-le-marteau-et-l-enclume-06-02-2012-23857_167.php

http://www.egaliteetreconciliation.fr/Syrie-revolution-ou-coup-d-etat-13441.html

http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=32315

http://www.planetenonviolence.org/Collaboration-US-Al-Qaeda-Dans-Des-Operations-Terroristes-Pour-Depecer-Le-Moyen-Orient-Au-Profit-D-Israel_a2732.html

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Classé dans Actualité, Oscar Fortin

L’actualité me censure sur ses blogues

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Des politiciens me signalent comme indésirable sur Facebook

Suite à ma petite étude de la semaine dernière, des politiciens se choquent et veulent me clouer le bec jusqu’après les élections.

Raymond Viger Dossiers Politique, Internet

facebook censure compte bloque reseaux sociaux internetLes politiciens qui se préparent pour les élections provinciales 2012 se sont lancés corps et âmes dans les réseaux sociaux. On les voit émettre leurs messages.

Je me questionnais sur la qualité de l’écoute de nos politiciens dans les réseaux sociaux et les blogues. Les résultats sont disponibles: Les partis politiques et les réseaux sociaux.

Mario Asselin, le blogueur politicien

Mario Asselin avait été le seul politicien à commenter une de mes interventions. Il me confirmait que la modération des 4 blogues des politiciens sur le site de L’actualité avait été faite par le personnel de L’actualité et qu’il n’avait jamais pris la décision de ne pas publier mon commentaire. Décision éditoriale des gens de L’actualité.

Je respecte la décision de L’actualité, mais je trouve dommage qu’ils présentent des acteurs comme étant des blogueurs mais que finalement, ces politiciens ne jouent pas le jeu et ne viennent pas commenter leur propre blogue. Il faudra trouver un autre nom pour ce genre d’espace Internet qui n’entre pas dans la définition d’un blogue.

Censure sur Facebook

Nouveau revirement intéressant dans mon étude des politiciens dans les réseaux sociaux. Suite à mes questions dans Facebook à 5 politiciens, je reçois ce message de Facebook:

Certains de vos messages ont été signalés comme étant du contenu indésirable. Afin d’éviter le blocage de votre compte, veuillez vérifiere que vos messages respectent les standars de la communauté Facebook. Le blocage restera actif pendant encore 20 jours et 19 heures.

Dans les 6 derniers mois, je n’ai envoyé que 5 messages sur Facebook à 5 politiciens, soit: Léo Bureau Blouin, Pauline Marois, Françoise David, Amir Khadir ainsi que Jean Charest. Parmi ces 5 politiciens qui se sont lancés dans les réseaux sociaux, il y en a au moins un qui a signalé ma question comme étant du contenu indésirable.

Vraiment intéressant cette ouverture politique, en période politique, de discuter d’une réforme politique.

Voici les Standards Facebook selon lesquels j’ai été baillonnés:

  • Violence et menaces
  • Suicide ou blessures à son propre encontre
  • Intimidation et harcèlement
  • Discours incitant à la haine
  • Nudité et pornographie
  • Hameçonnage et courrier indésirable

La définition du courrier indésirable: s’abstenir de contacter les utilisateurs à des fins commerciales sans leur consentement.

J’aimerais bien que le ou les politiciens qui ont bloqués mon compte Facebook commencent par s’identifier et m’expliquent en quoi, un question sur la réforme politique est un usage commercial de Facebook.

Étant maintenant muselé pendant 20 jours sur Facebook, cela veut donc dire que je vais retrouver mon droit d’envoyer des messages sur Facebook le 4 septembre prochain en soirée, soit après que les citoyens auront exercés leur droit de vote pour les prochaines élections provinciales. J’espère d’ici là pouvoir connaître l’identité du politicien qui me considère comme indésirable.

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En critiquant SUR SA GAUCHE la plateforme électorale du parti politique QUÉBEC SOLIDAIRE

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La plateforme (pour employer la monstruosité verbale consacrée chez nous pour désigner un programme électoral) du parti politique QUÉBEC SOLIDAIRE (QS), le parti le plus à gauche du camembert politicien québécois, est un document bien aéré de seize pages (il vaut vraiment la peine de prendre le temps de le lire) disposant quatorze têtes thématiques en ordre alphabétique (pour bien faire sentir qu’elles sont de priorités égales). Comme nous sommes, grosso modo, entre camarades idéologiques, nous sommes bien d’accord sur le fait que le Parti Québécois, le Parti Libéral et la Coalition Avenir Québec sont des partis bourgeois parfaitement fétides dont la vision sert les mêmes maîtres. Pas la peine d’en dire plus long sur eux. Leur cause est clairement entendue au tribunal de l’actualité et de l’histoire. Ce qui pose des problèmes plus importants, par contre, plus cruciaux, plus douloureux aussi, c’est la vision du parti de gauche dont dispose au jour d’aujourd’hui notre beau Kébek de 2012. On a, de fait, affaire ici à une gauche molle, conciliante, parlementaire, non-radicale, écolo-démocratique, non-révolutionnaire. C’est donc une gauche qu’il faut nettement critiquer sur sa gauche… Dont acte, sur les quatorze points:

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AGRICULTURE. La doctrine agricole de QS est fondamentalement localiste. Lisez-la attentivement, ce sera pour découvrir, derrière le paravent amical et respectueux de la valorisation des produits frais transportés sur de courtes distances, l’ombre centriste du protectionnisme agricole national (québécois). Un peu comme les démocrates américains (et pas plus radicalement qu’eux d’ailleurs), QS entend surtout maintenir la concurrentialité de l’agriculture québécoise, sans trop s’étendre sur le manque de solidarité internationaliste que cela risque inévitablement de provoquer envers le prolétariat de maint sous-secteur, en Amérique du Sud notamment.

ALTERMONDIALISME. La vision altermondialiste de QS se veut universalisante et englobante. Les hommes, les femmes, l’écologie, la paix, les droits (bourgeois) de la personne (désincarnée) se voient promettre abstraitement un traitement plus juste, plus équitable. L’absence de visée sciemment internationaliste sur la lutte des classes et sur la dimension fermement anti-capitaliste de l’altermondialisme place QS, de facto, dans la portion larmoyante, généraliste, vœux-pieuzarde et petite-bourgeoise de cette mouvance complexe, corrosive, fluide et contrastée.

AUTOCHTONES. On se propose ici de maintenir la culture de ghetto et la folklorisation (linguistique notamment) des aborigènes, tout en cherchant discrètement à en contenir les abus les plus criants (atteinte aux droits des femmes, notamment). On continue de maintenir le mythe de l’entité autochtone comme peuple autonome en promettant, comme le font les partis bourgeois, des négociations de peuple à peuple. Aucune analyse du néo-colonialisme brutal et hypocrite servant de fondement à ce genre d’approche faussement égalitaire n’est avancée. On fantasme la dynamique autochtone comme une version en miroir de notre propre dynamique nationale et, surtout, on en parle (même en termes ouvertement généralistes) parce que ça fait bien. Crucialement, le fait que les aborigènes du Québec préfèrent de longue date faire affaire avec leur intendant colonial direct, le gouvernement fédéral canadien, n’est pas pris en compte ici.

CULTURE. Elle se déploie exclusivement en deux facettes. Sur la langue française, on continue de bien s’avancer dans la mythologie nationaliste du monolinguisme français. Il n’y a aucune prise en compte du fait diglossique et l’ensemble des langues du monde parlées au Québec est implicitement traité comme une menace culturelle placée au même niveau assimilateur que l’anglais. Presque identique à celle du Parti Québécois, cette lune linguistique unilatérale souffrira des mêmes carences que celle dudit Parti Québécois: crypto-xénophobie larvée et absence intégrale de solidarité envers les locuteurs des langues de la vaste constellation du not english only. Seconde facette culturelle selon QS: le mécénat culturel d’état, perpétue la négation implicite de toute dimension subversive de la culture, dont le financement continue de devoir se soumettre ronron à l’ensemble, peu reluisant et opaque, des critères fonctionnarisés.

ÉCONOMIE. Sur la fiscalité, on s’engage à graduellement/timidement remettre les entreprises au centre de leurs obligations fiscales et on entend combattre l’évasion fiscale par de la législation. Aucune saisie, aucune coercition des accapareurs n’est prévue. Ce sera de la supplique et du larmoiement. Sur les ressources naturelles, on y va du poncif de la nationalisation, totale ou partielle. On fait dans la perpétuation des pratiques, allégée par de l’atténuatif et du graduélliste. Un peu comme Salvador Allende autrefois, on pense la gabegie minière et forestière en termes de modération et d’enrichissement des communautés locales et/ou nationales (québécoises), sans qu’une remise en question radicale du postulat de l’extraction massive ne soit effectuée. Sur la croissance économique, on veut chercher à se débarrasser de la surproduction, de la surconsommation et du surendettement (vaste programme) mais on n’entend le faire qu’en organisant la production sur un axe strictement moral, en diminuant la production sale (gaz de schiste, uranium) et en amplifiant les activités propres et égalitaires (transports collectifs, agriculture de proximité). On voit bien la montagne du mythe coercitif de la croissance. On y répond par la souris du capitalisme équitable. Sur les institutions financières d’état, notamment la Caisse de Dépôt et de Placement, on entend tenir tête à l’Internationale du Pognon en recentrant ces acteurs financiers dans une perspective régionaliste, localiste, nationaliste, PME-iste. On défend le petit contre le gros, sans questionner la dimension qualitative commune à ces deux formats. On promet de mettre les entreprises au pas, dans l‘intendance de leurs subventions et dans la saine gestion du démantèlement de leurs installations désuètes. Les promesses ici sont plus détaillées (allez lire ça)… mais cela reste des promesses.

ÉDUCATION. Promoteur de la gratuité scolaire intégrale, QS ne dit cependant rien sur le noyautage intime et parasitaire des institutions universitaires par le secteur privé ni sur le conflit d’affiliation d’une portion croissante du corps universitaire spécialisé. Le gonflement chronique des frais administratifs du secteur de l’éducation (universitaire notamment) n’est pas mentionné non plus. Priorité est donnée à la partie angélique et consensuelle de la critique que les carrés rouges on produit, au sujet du secteur de l’éducation. Sur la persévérance scolaire, QS avance le lot usuel des engagements centristes au sujet de la promotion de la famille, du soutien aux enseignants, de l’appui aux communautés, de la lutte à l’intimidation. Ici encore, il n’y a pas de classes sociales, donc pas d’école de classe. On affronte une sorte de fatalité abstraite que l’on croit pourvoir résorber sans analyse sociologique réelle du bras scolaire et de ses filières, en faisant simplement couler plus de fric dans le tuyau. Même angélisme abstrait, subventionnaire et gradualiste, dans le souhait pieux de la promotion de l’école publique. La fermeture immédiate et sans compensation de l’intégralité des institutions scolaires privées et/ou confessionnelles est une clause qui NE FAIT PAS partie du programme de QS en éducation.

ENVIRONNEMENT. Sur l’énergie et le climat, on avance la batterie d’accommodements qui sont ceux, rebattus désormais, d’un parti écologique économico-apolitique (si vous me permettez cette formulation un peu ironique. Je veux dire Europe Écologie plutôt que les Verts – pour ceux qui capteront cette nuance un peu franchouillarde). En gros, on reste capitalistes mais on remplace le carburant fossile par des éoliennes et on coupe, graduellement toujours, dans le salopage environnemental le plus criant, sans toucher à la dimension socio-économique (capitaliste) du problème. On notera que l’extraction du gaz de schiste serait, ici, intégralement interdite (QS a déjà été plus mou sur cette question – mais là, d’évidence il a flairé le vent de la résistance citoyenne). Le transport collectif serait valorisé, avec un objectif de gratuité d’ici dix ans (des promesses, des promesses…). Sur la biodiversité et le droit à l’eau, on exprime la vision standard d’un parti écologiste occidental, urbanisé, jardinier et bien-pensant.

FAMILLE. La politique sur la famille de QS semble se restreindre à la promesse ritournelle de l’augmentation des places en garderies. Même les partis bourgeois brandissent cet appât scintillant, à chaque élection provinciale et fédérale, depuis deux bonnes décennies. Des promesses, des promesses… Le caractère carcéral, conformiste et rétrograde de l’institution familiale n’est pas analysé.

INTÉGRATION CITOYENNE. Dans ce programme, l’intégration des immigrants garde une perspective insidieusement assimilatrice (la francisation abstraitement axiomatique est importante) tout en maintenant un prudent mutisme sur la fameuse question des accommodements. L’idée que les communautés culturelles doivent s’intégrer en bonne discipline au sein d’une société athée, non-sexiste, non-patriarcale, non-homophobe et rationaliste n’est pas abordée. On tient surtout ici à ce que les communautés culturelles puissent travailler, vite et bien, au sein de tous nos petits dispositifs socioprofessionnels aux postulats inchangés. Dans cette perspective, on fera notamment tout pour faciliter l’efficacité sociale, toujours solidement circonscrite, des travailleurs étrangers sous permis de travail temporaire (au Québec, ce sont principalement des travailleurs agricoles sud-américains exploités, précarisés et extorqués).

JUSTICE SOCIALE. La politique du logement promet du logement pour tous en maintenant un flou artistique sur le jeu insidieux entre le locatif et la propriété domiciliaire. La lutte aux petits propriétaires usuriers-véreux-privés de logements locatifs n’est pas mentionnée. On parle abstraitement de lutte à la grande spéculation immobilière, sans la corréler au problème crucial de l’urbanisme et de l’étalement urbain. Le revenu minimum garanti et le régime universel de retraite pour les pauvres ne se complètent pas d’une saisie unilatérale et sans compensation de l’excès de fortune des riches, tant et tant que la société civile sera appelée à financer le soutien des pauvres sans saisie des richesses des riches. Donc, aucune redistribution radicale des richesses n’est effectivement envisagée. On se contente d’accommoder et d’amplifier l’assistance. L’aide juridique sera un peu étendue, elle aussi, sans que le droit bourgeois ne soit remis en question et on promet une vague politique sur l’itinérance.

SANTÉ. Des pilules et des médecins de famille pour tout le monde, un système de santé qui roule et est efficace (des promesses, des promesses…) mais surtout une étanchéité complète entre le public et le privé en santé. L’engeance qu’ils ne voient pas dans les universités, ils la voient ici. Mais comment ils vont maintenir cette étanchéité paradoxale tout en maintenant la susdite engeance privée en place (quand on sait qu’elle colle en santé comme un vrai parasite hargneux), cela n’est pas précisé. Le rejet radical de toute radicalité finit vraiment par vous immerger dans des mixtures sociologiques fort bizarres et hautement insolubles.

SOUVERAINETÉ. L’erreur définitoire de QS est ici: c’est un parti souverainiste (comme le Parti Québécois). Son erreur définitoire serait tout aussi funeste s’il était un parti fédéraliste (comme le Parti Libéral du Québec). Au lieu de lire et de méditer ceci, QS promet la mise en place d’une assemblée constituante souveraine. La réaction politico-militaire de l’occupant anglo-canadien n’est pas prévue dans le calcul. Cette plateforme a d’ailleurs une remarquable propension à ouvertement ignorer les effets les plus sordides du poids du réel crasse. Elle a de l’idéal (cela n’est pas un tort, entendons-nous) mais à faire sciemment abstraction de toutes les luttes, on fini tout simplement défait.

TRAVAIL. Hausse du salaire minimum, égalité et équité salariale, amplification des droits syndicaux. Les travailleurs ne sont pas une classe révolutionnaire. On s’engage ici à renforcer leur position fixe au sein d’un capitalisme inchangé. La procédure réformiste par laquelle les formidables résistances du capital aux hausses de salaires et à la syndicalisation (les deux grands serpents de mer capitalistes des deux derniers siècles) seront brisées par QS en 2012 et ce, sans révolution sociale, n’est pas précisée. Les très déterminantes particularités anti-syndicales et hautement aristocratie-ouvrière-jet-set-col-blanc de l’immense corps du secteur tertiaire ne sont pas analysées.

VIE DÉMOCRATIQUE. Entendre: vie électorale et vie parlementaire des gras durs éligibles. Réforme de la carte électorale (ils le font tous), élections à date fixe (Le Parti Québécois veut faire ça aussi), plus de femmes au parlement (les partis bourgeois s’y engagent aussi). Le fait que le mode de fonctionnement électoral occidental est une arnaque généralisée de longue date, dévidée de toute dimension citoyenne ou démocratique, n’est pas pris en compte. Le mode d’intendance politicien bourgeois, parlementaire, Westminster, provincial à vote majoritaire tripotable (auquel on veut ici ajouter un zeste, une raclure de représentation proportionnelle) est quasi-intégralement postulé. Encore une fois: pas de révolution dans mon salon…

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Ma génération se souvient de ses frémissements socialistes (hautement illusoires) quand René Lévesque avait, tout pudiquement, déclaré circa 1974 que son parti politique avait un préjugé favorable envers les travailleurs. La formulation fait bien sourire aujourd’hui, avec le recul historique que l’on sait. Qu’est-ce qu’on rêvait en couleur, alors… Mollasson, gentillet, bien-pensant, moraliste, un rien baveux et historiquement myope, le parti politique QUÉBEC SOLIDAIRE nous engage, avec la lenteur usuelle, sur le même genre de petit chemin en forme d’arc-en-ciel social scintillant. On peut bien voter pour ça, une clopinette parlementaire de plus ne changera pas grand-chose. Restons simplement froidement conscient(e)s que la révolution ne se fera par comme ça et que le socialisme ne s’instaurera pas via ce genre de canal là. Il est trop lent, trop petit-bourgeois, trop abstrait, trop généraliste, trop angélique, trop moralisateur, trop démarxisé, trop déprolétarisé, trop lobotomisé, trop creux, trop mielleux, trop niaiseux, trop graduélliste, trop mou, trop restreint, trop étroit, trop nationaleux, trop pleurnicheux, trop centriste, trop réaliste et aussi, déjà, trop compromis, conciliant, coopté, récupérable, trop gauche parlementaire s’ouvrant déjà aux formes de social-populisme ayant fait la gloire «gauchiste» des Clear Grits et de la Co-operative Commonwealth Federation d’autrefois… Tu peux bien voter pour ça mais bon, ce sera encore et toujours du vote (dit) utile.

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Le béton idéologique

Je m’inspire d’une expression déjà employée par Monsieur Jean-Pierre Charbonneau dans un discours prononcé à «L’Amicale des Anciens Parlementaires du Québec.»

Il s’agit de l’expression béton idéologique.

C’est exactement à quoi ressemblait dimanche dernier LE DÉBAT DES CHEFS.

Sauf pour Madame Françoise David, la porte-parole féminine de Québec Solidaire, qui s’est démarquée par une attitude reflétant authenticité et respect, les trois autres chefs sont restés coincés dans le ciment des idées.

J’ai été extrêmement déçue de vois une fois de plus que nos politiciens étaient passés maîtres dans l’art d’attaquer, de donner des coups bas, de critiquer, de crier, de détester.

Car, ne nous y trompons pas, il s’agit de haine. Ces personnes ne s’aiment pas du tout, et si ce n’était d’une certaine image de contrôle qu’elles se doivent de donner à la population, elles se dévoreraient à pleines dents. Sans remords.

Nous avons assisté à un débat fermé. Aucune ouverture. C’est tellement triste à voir.

Individuellement, je ne peux les blâmer totalement. C’est plutôt la manière de faire qui est désuète et à condamner, cette manière de ne voir que les travers et faux pas de l’adversaire, sans jamais reconnaître les bons côtés. Cette vision en béton stupide est en train de craquer de partout. Est-ce cela une réelle communication? Si ces personnes ne peuvent se respecter, comment peuvent-elles régner avec respect?

Le peuple, bien gentil souvent, mais pas si bête au fond, en a vraiment assez.

Nous voulons voir des gens qui se parlent en adultes.

Dimanche soir, M. Charest, M. Legault et Mme Marois, avaient l’air d’enfants se chamaillant dans un fond de cour.

Le béton idéologique, c’est une sorte d’infirmité. Une incapacité de comprendre le point de vue de l’autre. Il conduit à une vision partisane, bornée. Le discernement fait défaut.

On dit souvent qu’on a le gouvernement qu’on mérite.

Que chacun, le 4 septembre prochain, fasse un vote de cœur! Et non un vote en béton idéologique!

Carolle Anne Dessureault

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Je me souviens du Sieur de Maisonneuve

 
 

 
Il y a une ou deux lunes, à l’occasion de je ne sais plus quelle commémoration de l’histoire de Montréal – et de la Nouvelle-France – des groupes de pression ont proposé que Jeanne Mance,  la fondatrice de la communauté féminine des Hospitalières de Saint-Joseph et de notre Hôtel-Dieu, soit nommée «cofondatrice» de la métropole du Québec – notre chère Ville-Marie – pour la mettre sur un pied d’égalité avec Pierre de Chomedey sieur de Maisonneuve.

Toujours aussi «bien-pensant» et accommodant le maire de Montréal, M. Trembay, en a tremblé de compassion et il a fait montre de sa légendaire largesse. Jeanne  Mance, nous a-t-il fait découvrir, a de grands mérites – ce qui n’est pas faux. Il  a même poussé sa souplesse, au cours d’une entrevue, jusqu’à laisser entendre qu’il raserait ce monument à De Maisonneuve  qui était jusqu’à aujourd’hui le fondateur de Montréal; on élèverait ainsi Mlle Mance au rang de «fondatrice» officielle la Ville de Montréal. La place d’Armes d’aujourd’hui serait donc éventuellement transformée, (elle qui vient de subir une grande cure de jouvence) et le chef d’œuvre du sculpteur Louis-Philippe Hébert devra dorénavant avoir deux têtes et quatre bras.

Cela devra poser certains problèmes de créativité comme on dit, et cela devra en poser d’autres, des problèmes – encore plus inextricables – du simple point de vue du symbolisme.

Tout le monde sait que le symbolisme est l’expression  de l’âme. L’âme de nos prédécesseurs disait les choses comme elles étaient.  Le sieur de Maisonneuve était gouverneur de Montréal. Cela ne fait pas de doute. L’historien de Montréal, Robert de Rumilly l’a bien expliqué : «Le choix de Maisonneuve, fait par Jérôme de la Dauversière, à la suggestion du Père Lallemant, (comme gouverneur de Montréal)  se trouve ratifié en suivant la voie hiérarchique DEPUIS L’AUTORITÉ ROYALE». C’était lui, Maisonneuve, le chef et le responsable devant l’État.

Mais oui, de Maisonneuve, un militaire au talent reconnu, n’a eu cesse de représenter  l’État français à Montréal. Il a manœuvré toute sa vie durant pour la défense des idéaux de la Société de Montréal, l’administratrice de ce difficile avant-poste ouvert en 1642. Son activité comprend les périlleux voyages qu’il a entrepris à  trois reprises pour aller chercher des recrues et ses efforts pour protéger ses alliés algonquins et tenter d’établir une paix avec les adversaires iroquois armés par les Hollandais d’Albany et les Anglais de la côte atlantique. C’est une histoire remarquable et impressionnante. Il a combattu et il a gagné, ce qui n’arrive pas souvent en terre québécoise. Cela avec son mandat officiel.  Il n’a pas été un flibustier.

Le monument que nos prédécesseurs ont choisi d’ériger, sur la Place d’armes de Montréal (oui d’armes) représente une réalité historique qui ne fait pas de doute. Elle nous montre un M. de  Maisonneuve qui porte le drapeau de la victoire et une épée, elle-même victorieuse. Et puis en contrebas, les quatre autres réalités du récit de la fondation, celles de l’agriculture, des Indiens, des combattants et… de Jeanne Mance.

Oui Jeanne Mance est la contrepartie féminine de notre réalité, de par sa bienveillance, de sa solidité et de son amour pour l’humanité. Et elle est là sur la place, comme il se doit.

C’est elle, lit-on partout, qui soignait «les sauvages et les colons». Et c’est bien pourquoi, nos prédécesseurs ont nommé une rue pour reconnaître sa valeur; et c’est pourquoi l’Hôtel-Dieu existe, cet hôpital sur les bases duquel notre État actuel  du Québec aurait dû construire le méga-hôpital nouveau (le français). La communauté des hospitalières, ne l’oublions pas, vit encore là, 400 ans après la fondation! Et ses mérites ne sont pas discutables; elle a rendu service à notre communauté nationale. Jeanne Mance, jadis, portait son drapeau devant l’Hôtel-Dieu d’aujourd’hui, avant que nos bons médecins ne s’accaparent du jardin pour y stationner  leurs Mercedes! Il faudrait le lui redonner.  Et cela suffirait.

Mais le monument de Louis-Philippe Hébert, sur la Place d’armes, nous dit tout cela, et encore.  Il nous le dit suffisamment. Il est la synthèse de notre histoire montréalaise. Il a été réalisé par un grand artiste (dont les 25 grandes œuvres remarquables ont une valeur internationale).  L’hommage que le sculpteur Hébert a rendu à de Maisonneuve est sans contredit son plus grand chef d’œuvre. La raison de cette beauté réelle est suffisante pour que nous proposions le statu quo intégral en la matière.

S’il advenait que des maires complaisants ou des militants en robe ou pas s’avisent de vouloir infléchir l’histoire pour promouvoir des intérêts particuliers passagers il est certain que ceux-là trouveront beaucoup de monde pour se mettre en travers, y compris votre serviteur. «Over my dead body» comme disent les anglais! La beauté, faut-il le rappeler, même en matière de monuments, ne se trouve pas en surabondance à Montréal. Aussi faut-il lui rendre hommage quand on la voit, quand elle a été répandue par un génie comme Louis-Philippe Hébert.

Jean-Pierre Bonhomme

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