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Sri Aurobindo: des animaux et des dieux

De tous les humains qui ont passé sur cette planète, il en est peu qui ont tenté de souder notre « double » vie de créature enfermée dans un corps et d’une autre – à l’allure déiste – intégrée en nous.

Comme en tout, il faut prendre la quintessence des œuvres qui ne sont en fait que des tentatives de joindre le travail humain de création et une partie divine, cachée, absente.

Plus l’humain fabrique de la machine sophistiquée, plus il se « confond » à cette machine et se gonfle la poitrine devant cette « création ».

Notre homo sapiens a inventé l’arc et la flèche. Certains s’en sont contentés pour se battre ou pour chercher du gibier dans le but de se nourrir.

Le grand drame de l’humanité est de n’avoir pas su garder contact avec la matière dont il est issu. Car en elle se situe sans doute une certaine révélation de l’atemporalité.

Non.

On préfère s’adonner à l’athéisme, en rejetant les religions « imparfaites ». Que vous lisiez la bible, le Coran, ou je ne sais quoi, il se trouve toujours des trésors, des pistes à suivre pour saisir cet invisible en nous.

Quand la NASA pourra créer – et non pas plagier, copier- un simple lombric, j’aurai une certaine foi en la capacité humaine de créer et de remplacer cet Être qui n’est pas dans le champ de vision de deux yeux. Et encore moins ceux de l’esprit. Cet Être c’est sans doute un nous éclaté.

***

On ne savent pas lire.

Ni penser en stéréo.

Il ne reste que l’échec de la tentative – bien orgueilleuse – de se séparer de la création, de l’arbre, de l’eau, en suppléant par une « science » souvent destructrice.

On sait lire de grands livres, mais on ne sait pas lire, comme le faisaient les ancêtres, ces écrits sans syllabes, sans mots… Un langage oublié. La Nature était notre livre.

Nous ne savons pas nous intégrer véritablement à la Nature. Nous l’avons écartée.

Nous sommes sataniquement chimiques et vaseux. Des prête-noms.

Le nucléaire a des airs de Satan et d’enfer. On y brûle vite, et d’une manière atroce.

Ce n’est pas de religion dont je parle. Du moins de celle qu’on a déviée sans jamais les comprendre vraiment. Car elles ont toutes pour souche une spiritualité délaissée.

Je ne me fais pas d’illusions sur ce qu’il y a « après ». Mais à voir ce qu’il y a maintenant, on a grandement envie d’aller vers le gouffre de l’après.

Pourtant, les grandes œuvres spirituelles nous parlent tous de la vie d’ici. De la conduite humaine, de nos travers, de nos faiblesses, et de la part du diable.

Et, curieusement, on les délaisse parce que notre cerveau est « logique ».

Pauvre cerveau!

Il s’est enfermé dans sa logique, lui qui a déjà été une combinaison de chromosomes, et deux individus qui se sont aimés.

Qui donc a décidé que ce n’était pas « logique » que de penser – dans cette courte vie – qu’il y avait autre chose?

Qui donc vivant dans une boîte peut comprendre la forme de la boîte?

La noisette est un fruit sec en prison de sa coque.

Et nous?

***

1) L’architecte de la destinée n’est pas un Dieu aveugle.

2) Une caverne de ténèbres garde la lumière éternelle.

3) La petitesse des limites de la mort n’est pas ce que nous sommes.

4) Il y a une Lumière qui conduit, une puissance qui facilite.

5) Un instant voit ce que les âges peinent à exprimer.

6) Le mental de l’existence est une marionnette pensante.

7) Un effleurement peut modifier la face figée du destin.

Tout de notre terre part de la boue et finit dans le ciel.

9) Toute chose provient du silence, tout s’en retourne au silence.

10) Toute chose est réelle. Ici n’est qu’un rêve.

11) Toute chose ici est suspendue entre le « oui » et le « non » de Dieu.

12) Même en cas de défaites, la vie doit poursuivre sa lutte.

13) Une heure idiote détruit ce que des siècles ont réalisés.

14) L’Amour est l’aspiration de l’un pour l’unique.

15) L’homme est à la fois animal et Dieu.

16) La matière révèlera le visage de l’esprit.

17) Mortality tears ill the eternal’s touch.

La perfection d’un seul homme peut encore sauver le monde.

19) L’esprit augmente en puissance par la défaite.

20) L’âme qui peut vivre seule avec elle-même rencontre Dieu.

21) Il y a une utilité à chaque trébuchement et à chaque chute.

22) La vérité née prématurément pourrait briser cette terre imparfaite.

C’est un miracle que les hommes puissent aimer Dieu
et pourtant ne parviennent pas à aimer l’humanité.
De qui donc sont-ils amoureux ?

***

“La vie échappe aux formules et aux systèmes que notre raison s’efforce de lui imposer ; elle s’avère trop complexe, trop pleine de potentialités infinies pour se laisser tyranniser par l’intellect arbitraire de l’homme… Toute la difficulté vient de ce qu’à la base de notre vie et de notre existence, il y a quelque chose que l’intellect ne pourra jamais soumettre à son contrôle : l’Absolu, l’infini

***

Seule une liberté spirituelle et intérieure peut créer un ordre humain parfait. Seule une illumination spirituelle plus haute que les lumières rationnelles peut éclairer la nature vitale de l’homme et imposer l’harmonie à ses recherches égoïstes, à ses antagonismes et ses discordes. “

***

Accepte le monde tel un théâtre de Dieu ;
sois le masque de l’Acteur et laisse-Le jouer à travers toi.
Si les hommes te louent ou te sifflent,
sache qu’ils sont aussi des masques,
et prends le Dieu intérieur pour seul critique et seul spectateur.

***

Quand nous avons dépassé les savoirs, alors nous avons la connaissance.
La raison fut une aide ; la raison est l’entrave.

***

Ne te soucie point du temps ni du succès.
Joue ton rôle, que ce soit pour échouer ou pour prospérer.

***

Quand tu entends une opinion qui te déplaît,
étudie et découvre la vérité qu’elle contient.

***

Examine-toi sans pitié,
alors tu seras plus charitable et plus compatissant envers les autres.

***

Méfie-toi de l’homme qui n’a jamais échoué ni souffert ;
Ne t’attache point à son sort, ne combats pas sous sa bannière.

Gaëtan Pelletier

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Élections Québec : L’effet Léo Bureau-Blouin


«Le dividu de race libérale était en cavale depuis le 14 avril 2003. Connu des milieux informés pour être l’homme au post-it, nouvelle méthode pour le trafic d’influence, il a perdu ministres et crédibilité plus que tout autre avant lui. Il serait à la tête d’une organisation cultivant la collusion pour se financer.» 10-04

Mise à jour: Pour ceux qui ne connaissent pas Claude Poirier «Le vrai négociateur», il s’agit d’un pastiche de son style. Il faut croire qu’au PLQ, on n’écoute jamais LCN…

Source: image et texte, Écran Radar

Gaëtan Pelletier

 

 

Léo Bureau-Blouin

Le Parti Québécois vient de réaliser un coup de maître avec la venue dans ses rangs d’un jeune homme d’à peine 20 ans. Le coup de maître, c’est l’image : ce leader étudiant est représentatif d’à peu près toutes les opinions des québécois depuis le début du « printemps érable ».

Si les québécois se chauffent à l’érable – en plus d’en faire du sirop – , il se pourrait que M. Charest soit grillé lentement sur le bûcher.

D’autant que son parti, « vieillissant », se dégrade de par les départs, sans se revitaliser d’une jeunesse qu’il s’est mis à dos en l’ignorant dès les premières manifestations.

La suite est venue gâcher le portrait du leader sur la scène mondiale.

Loi 78. Etc.

***

Trop jeune et peu expérimenté, dira-t-on.

Certes, mais le but n’est pas l’expérience. Le but est d’avoir trouvé ce qui incarnait  toute la frustration des québécois.

On l’a…

L’effet secondaire est d’avoir atténué l’effet leader de Madame Marois. Désormais, ce n’est plus un parti d’un leader, mais d’une équipe.

Dans le comté de Rivière-du-Loup-Témiscouata,  un autre candidat pourrait déloger Jean d’Amour : Michel Lagacé, préfet du comté. Un homme intègre et respecté.

Extrait du blogue de Mathieu Bock-Côté

Un mot aussi sur Léo Bureau-Blouin. C’est l’archétype du futur ministre. Il parle un peu la langue de bois. Mais il évite les excès révolutionnaires rendant la discussion politique impossible. Ce n’est pas avec ce genre d’homme qu’on porte une crise à son paroxysme mais c’est avec eux qu’on peut espérer les dénouer positivement. En un sens, il représente l’aile modérée du gouvernement étudiant, celle qui demeure centrée sur la question de la hausse des frais de scolarité, celle qui pourrait s’entendre avec le gouvernement du Québec, parce qu’elle ne rejette pas le système dans lequel il s’inscrit.

Il faut des hommes pour protester, il en faut d’autres pour gouverner. Les premiers et les seconds sont rarement les mêmes. Gabriel Nadeau-Dubois est du premier type, Léo Bureau-Blouin du second. Léo Bureau-Blouin semble avoir un respect pour les institutions qui manque à Gabriel Nadeau-Dubois. Hier, à deux reprises, à CBC puis à LCN, il a rappelé que les étudiants acceptaient la logique des concessions réciproques. On comprenait le message suivant : si le gouvernement propose une hausse moins marquée, les étudiants pourraient l’accepter en plus d’accepter le principe de la hausse. En disant cela, Léo Bureau-Blouin s’est comporté en leader responsable soucieux de la crédibilité de nos institutions. Il lui reste une semaine à son mandat. Il devrait en profiter pour prendre le leadership étudiant une fois pour toutes. Ce n’est pas impossible.

Source

Les aspirateurs à richesse

Il est aisé de prévoir que la prochaine élection sera CONTRE le Parti Libéral du Québec. En ce sens, tous les petits partis s’affairent à faire exploser le « vieux système ».

Cela ne changera pas le monde, ni le Québec.

Espérons seulement, tel qu’il se dessine en ce moment, que la politique cesse d’être une « politique-secte » pour enfin accéder à une démocratie meilleure.

Et c’est peut-être sans le savoir que le P.Q. refait son équipe de gens qui veulent sortir le Québec des vieilles recettes du néo-libéralisme et du pouvoir plus ou moins douteux dont le but est dévié du peuple.

C’est peut-être là la preuve, que lentement, les nouveaux arrivants – informés du climat mondialiste – pourraient modifier et sculpter lentement une autre société.

Un être à la fois…

Un humain…

Gaëtan Pelletier

25 juillet 2012

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L’arrivée de l’Hitler virtuel global

Nous avons eu 176 crises monétaires depuis que le dollar est devenu la monnaie de référence, la monnaie est donc le problème!

La solution consiste donc à créer de l’argent électronique, or, cette solution risque fort d’être la pire de toutes.

En effet, cette monnaie électronique dans les mains de quelques-uns concrétiserait la prise de pouvoir absolue, la dictature ultime si chère à Adolf Hitler. La monnaie électronique, Gilles Bonafi

Le House File : 171, Minnesota

House File : 171. Introduite par le républicain Kurt Daudt

La carte EBT du Minnesota  ELECTRONIC BENEFIT TRANSFER DEBIT CARD.

Projet de loi  ( House File : 171)

En   2011, Le Minnesota présenta un projet de carte de crédit pour combattre la pauvreté, en émettant une carte aux bénéficiaires de l’aide sociale.

Cette carte limite les achats à des biens essentiels. Elle ne peut servir de carte de débit pour retraits à un guichet automatique.

Le bénéficiaire serait donc contrôlé par cette carte qui n’inclut pas des frais de transports, de stationnement, et autres paiements pratiques – téléphone, achat en argent comptant, etc.

Le bénéficiaire n’a pas le droit d’avoir plus de 20$ en liquidité. En posséder davantage deviendrait un acte criminel.

De plus,  « Il est illégal d’utiliser cette carte pour acheter du tabac, des produits ou des boissons alcoolisées. »

Ce projet a évidemment été contesté. Mais l’idée n’en restera sûrement pas à ce stade. Elle pourrait même être étendue et « améliorée ».

Si le Minnesota ne vise que les gens sur l’assistance sociale, il est possible  que la « recette » puisse se   répande aux fins de contrôle des populations.

De la route à l’autoroute

Si la monnaie électronique a été d’une grande utilité dans nos échanges quotidiens – rapidité, facilité, etc.- elle a également été une ouverture pour certains à l’endettement. La « réalité » de l’avoir réel ayant perdu  son sens de par cette invisibilité de la richesse avérée  perçue à travers une carte, cet avoir « potentiel ».

Le pouvoir d’acheter n’étant pas toujours en accord avec la capacité véritable.

Ceci vaut pour l’individu qui souvent, par l’endettement finit par perdre  sa liberté. Il hypothèque son futur, devenant alors une marchandise pour les institutions rapaces dont le seul but est de gonfler leurs chiffres  pour  satisfaire des actionnaires.

Le procédé est depuis longtemps connu…

Pour l’État, l’argent électronique  peut  devenir un instrument de pouvoir et de malléabilité en matière de « manipulation ». La crise de 2008 et les manœuvres monétaires, qualifiées de systémique  ont  chamboulé,  par ce tripotage occulte  et malhonnête,  toute l’économie  mondiale.  La Grèce en subit sans doute les pire conséquences jusqu’à ce jour.  Il faut maintenant se questionner : jusqu’où ira ce contrôle d’une richesse « invisible » et cette déflagration des pays dits « riches »?

Pierre JC Allard, économiste, directeur général de l’Institut de Recherches et de Normalisation Économique et Scientifique (IRNES) impliqué dans le projet “Nouvelle société”, dans un des ses textes Faire sauter la banque (1) nous explique le danger de  l’arnaque :

Le paiement gracieux d’un intérêt par l’État à la Banque détermine le taux d’intérêt à tous les paliers de la structure et équivaut au détournement continuel, au rythme souhaité, de la plus-value du travail de la société vers les membres de l’alliance dominante.

L’exploitation des faibles par les forts existe depuis toujours, mais le procédé du « tout-a la-banque » ne fonctionne vraiment que depuis que l’industrialisation a permis de dégager des surplus significatifs au-delà du niveau de subsistance. On pouvait auparavant engranger les récoltes et thésauriser l’or, mais la monétarisation et le tout-à-la banque permettent le vrai capitalisme.

Aussi longtemps que la richesse a un support matériel, pourtant, la richesse est en péril. On peut cacher des billets de banques et autres symboles, mais ces biens demeurent appropriables par la violence, vulnérables à des “accidents”, guerres, catastrophes, etc. La solution finale, pour le capitalisme, a donc été l’identification récente de la richesse à un symbole totalement intangible et donc PARFAITEMENT contrôlable: l’argent électronique. L’argent électronique est invulnérable.

Il est invulnérable, parce qu’il ne repose sur rien d’autre qu’un consensus. Une note électronique à coté de votre nom, sur un ordinateur, peut faire de vous le maître du monde. C’est une décision libre, réversible, sans contrainte et arbitraire du Pouvoir, le « Pouvoir », dans cette acception, étant l’équipe qui assure le fonctionnement et la permanence du système : l’élément décisionnel de l’alliance dominante. Nouvelle Société. 

L’outil transmuté en menottes

La monnaie électronique, présentée d’abord comme un outil facilitant les tâches des échanges est en train de devenir un instrument de  POUVOIR TOTAL.L’État – dont nous avons perdu le contrôle par une façade de démocratie –  peut décider de cet outil unique, imposé comme seul moyen de d’échange.

L’Allemagne va dès le mois d’aout 2012 introduire des restrictions sur le paiement en espèces dans le but d’interdire l’argent dès cet été. En Italie, depuis le 4 décembre 2011, sous la pression de Mario Monti, il n’est plus possible de payer plus de 1000 euros en espèces. Rappelons que Monti est un des membres les plus influents du Bilderberg et un ancien conseiller de Goldman Sachs. Au mois de novembre 2011, il a été parachuté sénateur à vie puis premier ministre après l’éviction de Berlusconi. Cash Interdit

La monnaie électronique – parfaitement contrôlée par l’État et les banques – devient alors  un diktat version « futuriste ». Ce diktat est présenté sous couvert de protection par les pays dans leur combat  contre le crime ou  le terrorisme,  ou tout simplement – comme on l’a vu plus haut – une domination de l’individu par un savant montage du citoyen-marionnette victime d’une vision étrécie…Mais de bonne volonté…  Au Minnesota, le plan fut  présenté comme une lutte contre la pauvreté.

Nous pouvons  maintenant  constater, par le nombre effarant de projets de loi soumis par les « élus »,   chaque année les pays occidentaux, la déperdition lente mais insidieuse du pouvoir de décision de chaque citoyen ainsi que d’une perte progressive de sa liberté.

Dans les pays pauvres, les pauvres sont à exploiter. Dans les pays « riches », les pauvres d’esprit sont à exploiter.

Les billets de 1000$ canadiens

 

Le billet de 1000$ a été retiré de la circulation au Canada en l’an 2000. Ceci dans le but de lutter contre le blanchiment d’argent. Il « facilitait   la dissimulation importante à l’entrée et à la sortie du pays ».

Notons que dans les décennies précédentes, les personnes âgées – se méfiant des banques – se servaient de ces billets pour camoufler  leurs économies. Il y en avait pour 3.8$ milliards à l’époque en circulation. Ils n’étaient certainement pas que des billets servant au crime organisé.

Ils avaient raison de se méfier : ils reconnaissaient le tangible de ce bien obligatoirement reconnu par l’État. L’argent électronique a plutôt facilité la tâche des couches d’affaires corrompues qui transigent maintenant sous forme électronique leurs « affaires ».

1984, tome II  

« Le discours politique est destiné à donner aux mensonges l’accent de la vérité, à rendre le meurtre respectable et à donner l’apparence de la solidarité à un simple courant d’air.  » G.Orwell

On peut maintenant « ficher » les gens, donner plus de pouvoir aux policiers (totalitarisme déguisé),  maîtriser les foules et contrôler nos vies.  Tout ça s’est fait en douceur.  Comme ce fut le cas d’un certain sauveur qui mit le feu à l’Europe après un règne pieux dans les années 30.

La « mondialisation » permet maintenant de mettre le feu à une planète entière, de déplacer les richesses vers des cibles désignées,   d’acheter des terres partout, gruger les sols au nom de la richesse collective, fouiller les ordinateurs, manipuler les semences, donner plus de pouvoirs aux grandes entreprises ( ce qui tue les petites), et bientôt vous filmer par des drones,  etc.

Le mot « liberté » est devenu une sorte d’euphémisme que seules peuvent avaler les masses hypnotisées. Le greenwashing a multiplié ses servants par un bon lavage de cerveaux.

Vivre dans une galère à ramer pour la richesse collective déviée, et cela par un individualisme exacerbé, mais esclave.

C’est là la « réussite » du début de  ce 21e siècle.

Mais de qui?

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P.-S. Dans les négrières, mouraient beaucoup d’esclaves.  Le système de transactions d’alors en voyait un avantage : seuls les plus fortes survivaient. Maints d’entre eux se suicidaient. À l’échelle planétaire, le pourcentage des pertes humaines n’a pas de valeur réelle : la valeur marchande est maintenant mondialisée. L’humain est une sorte de  jeton de casino pour les grands joueurs de ce monde.

Un jeton…

Encore du virtuel…

Gaëtan Pelletier

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La fête des Irlandais

L’article est de l’auteur Pierre Lépine.

Pour conserver la qualité du montage, le texte a été introduit par captures d’images. Vous pourrez cliquer sur celles-ci si vous ne trouvez pas le texte suffisamment clair.

Gaëtan Pelletier

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De la retraite dorée à la retraite brûlée

Gaëtan Pelletier

«Certaines personnes pensaient aller jouer au golf à la retraite, dit Mme Hudon. Ils vont plutôt aller au mini-putt!» Plus de cheveux blancs sur le marché du travail

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Durant l’Antiquité, l’Empire romain sous Auguste ne parvient plus à payer les retraites de ses légionnaires (une prime de démobilisation d’un montant équivalent à une dizaine d’années de soldes). Le consul Caius Marius en 23 av. J.-C. propose à Auguste de faire passer de 16 à 20 ans le nombre d’années de service militaire obligatoire. L’empereur crée en plus le Trésor militaire, caisse de retraite des légionnaires approvisionnée par une taxe de 5 % sur les héritages et de 1 % sur toutes les ventes. Wikipedia.

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Pour vivre à l’aise à la retraite, il faut avoir amassé l’équivalent d’un million de dollars, avancent certains experts. La valeur de votre maison, de votre chalet, de vos placements… Tout compte fait, l’objectif n’est peut-être pas aussi irréaliste qu’il le semble à première vue. Évidemment, si vous vendez votre maison à 65 ans, vous devrez dépenser pour vous loger. Et un million, dans 10 ou 30 ans, ne donnera pas le même pouvoir d’achat qu’aujourd’hui. Mais qu’à cela ne tienne, voici combien il faut épargner, sous toutes les formes, pour « peser » un million de dollars à 65 ans*. Car un million, ça ne change pas le monde, sauf que… L’Actualité

C’était en 2010. On peut pousser  un soupir de soulagement,  cette semaine en voyant une capsule aux nouvelles de TVA : 500,000$.

Le petit couple

Même s’ils n’ont pas de caisse de retraite d’employeurs, les Doucet-Tremblay essaient tant bien que mal de ne pas s’inquiéter pour l’avenir. Parents de deux jeunes garçons, ils ont investi toutes leurs économies dans l’achat d’une maison à Alma, il y a un an. Leur revenu familial de 30 000 dollars par an ne leur donne aucune marge de manœuvre financière, et encore moins les moyens de cotiser à un REER.

 

« Je ne serais pas étonné d’être plus pauvre que mes parents une fois à la retraite : je suis déjà plus pauvre qu’ils ne l’étaient à mon âge ! » constate Louis-Michel Tremblay, chargé de projets outre-mer en coopération internationale. « Les régimes de pension ont été conçus par les boomers, pour les boomers. Et comme contribuables, nous finançons les retraites des autres, alors que nous, nous n’avons rien ! » Source

Pour les boomers? Un boomer, c’est probablement quelqu’un qui n’a pas connu des ennuis avec Wall Street et le changement vicieux des corporations, sorte d’impérialisme d’affaires venu brouiller les cartes. Le temps des motorisés et des ciels de la Floride tirent à leur fin.

Elle est ici la réalité. En deux ans, le prix de l’essence a fait un bond de 20%, ( et c’est loin d’être terminé) le prix des aliments également, hausses de taxes, prix des maisons ( doublé en 10 ans), etc.

Il n’y a que les téléviseurs et les ordinateurs dont les prix  en baisse… La qualité également… Et autres gadgets avec lesquels on ne peut pas se faire de sandwich.

Le salaire moyen au Québec,  en 2011,  a été de 42,190$.

Les paperassiers évaluent un investissement de 8,800$  par an pour vous préparer à une retraite  à partir  de 35 ans. ‘D’autres, indiquent un pourcentage de 18% de votre salaire à partir de 30 ans. Tout cela dans une visée de 70% de vos revenus.

Un enfant coûterait environ 250,000$ à « élever »… Avec deux, vous flambez votre retraite…

Oui, ils vous diront que vous n’économisez pas assez. Mais ils ne placent pas dans leurs chiffres la variabilité des revenus. Il est connu que la mobilité d’emploi et les changements au cours d’une vie, seront de plus en plus nombreux. Ni les chômeurs qui travaillent à temps partiel, ni les employés de service qui sont au salaire minimum.

Ce qu’ils ne disent pas non plus c’est que depuis 40 ou 50 ans, avec l’arrivée de la mondialisation et des changements dans les structures économiques et sociales,  tout a été chambardé.

Le pouvoir d’achat a été charcuté. On délocalise les usines et on sabre dans les retraites des anciens employés. On ne l’avait pas vu venir… Comme le 40$ milliard de la Caisse de Dépôt… La tempête parfaite de GH Rousseau. Non, on n’a pas vu venir la crise systémique. Étonnamment, ceux qui y ont participé ne l’ont pas vue venir.

Qui plus est, ce qu’on veut vous vendre, ce sont des cartes de crédit pour secouer l’économie. Ce que vous avez de plus, vous devez le dépenser pour faire rouler l’économie. Soyez pauvres, mais dépensez… Sinon le pays sera…plus pauvre.

On se retrouve en face d’un endetté qui doit économiser…

Ding!

Jeffrey

La mine d’amiante Jeffrey, c’est le Grand Canyon de l’Estrie : un trou assez important pour loger les trois quarts du Plateau-Mont-Royal, et au bord duquel s’étend la modeste ville d’Asbestos. Gaston Fréchette, 72 ans, a trimé dur à la mine pendant 40 ans. « De jour, de nuit, on travaillait tout le temps, en se disant qu’on allait avoir une belle retraite », raconte ce petit homme volubile. Lorsque la mine Jeffrey s’est mise sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC), il y a sept ans, la rente de cet ancien contremaître électricien a chuté du tiers. Chaque mois, c’étaient 850 dollars de moins dans ses poches, soit plus de 60 000 dollars au fil des ans ! Il a aussi perdu son assurance vie, l’entreprise ne pouvant plus en assumer les coûts. « Je ne suis pas le pire de la gang, car j’avais au départ une bonne rente et des économies. Certains ont dû abandonner les voyages, endurer leur vieille voiture, lâcher le golf ou vendre leur maison… » Source


L’ère de la dette

Nous vivons dans une ère où la dette a remplacé l’épargne. Beaucoup vivent au-dessus de leurs moyens. Si l’école enseigne bien des matières, elle n’enseigne pas aux élèves à éviter les pièges de l’endettement et à vivre pour ce que l’on est mais pour ce que l’on a.

À cet effet, il faut lire la série de Patrick Lagacé concernant nos rapports avec l’argent.

En 2000, les Québécois ont fait 110 300 voyages au Mexique; 97 500 à Cuba et 66 600 en République dominicaine.

En 2010? Mexique: 232 900 (deux fois plus); 484 900 à Cuba (cinq fois plus) et 285 100 (quatre fois plus) en République.

Bien sûr, on peut dire que dans le voyage, les prix ont chuté depuis 10, 15, 20 ans, pour mille raisons. «On peut dire: C’est juste 800$ par semaine, c’est pas la fin du monde, c’est vrai, observe Jean-François. Mais quand tu fais 30 000$, 35 000$ par année, c’est une grosse dépense!»

Le hic, note mon anthropologue amateur, c’est que toutes ces petites dépenses qui ne sont pas la fin du monde, elles s’accumulent. «Le kit de golf. La planche de wakeboard. L’essence de ton week-end de motoneige ou de VTT. La Wii. Individuellement, c’est rien. Mis bout à bout…»

Mais, bon, le crédit permet l’accumulation. Au Québec, le taux d’endettement, qui ne suit pas la hausse des revenus, est en croissance: il est de 119%, contre 147% au Canada. «Le crédit, me dit le célèbre économiste Pierre Fortin, a remplacé l’épargne.» Série l’argent: “Je suis ce que j’ai”.

La santé à 67 ans

Si on vit plus vieux, le paperassier oublie qu’on ne vieillit toujours pas en « pleine forme ». À 65 ans, 50% des hommes souffrent de tension artérielle élevée, de problèmes cardiaques, ou d’arthrite. Sur papier, c’est un robot. Dans la vie, c’est un être humain.

Un travailleur confiait récemment que son métier était tellement exigeant qu’il lui était impossible de penser qu’il pourrait l’exercer encore à 65 ans.

Chacun peut  faire de la paperasse

On suggère de commencer à 20 ans. (1)  Si vous prenez votre retraite en 2055, vous êtes au moins parvenu à liberté 2055. Mais que vaudra votre argent à ce moment-là? Si le prix des maisons a doublé en dix ans, une maison de 250,000$ vaudra 1 million de dollars… (2)

Ça, c’est sur papier.

Le plus avantageux est de se payer un toit en 25 ans maximum.

Cela ne peut se faire qu’en achetant une vieille maison aux alentours de 90,000$

Alors, le secret de la recette est la suivante : il faut cesser de bâtir des maisons neuves pour bâtir de vieilles maisons.

C’est probablement le plan que va nous soumettre le prochain parti politique au pouvoir…

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1-      À 20 ans… Qui donc commence à travailler à temps plein à 20 ans?

Les programmes scolaires sont de plus en plus allongés. Les programmes de techniques sont souvent reportés aux baccalauréats pour faire surchauffer les universités. Le MELS a été confié à des technocrates paperassiers. Depuis, les échecs scolaires sont pelletés en avant et les commissions scolaires administrent les écoles comme des entreprises privées.

2-      La retraite de la classe moyenne a été le plus souvent bâtie sur la propriété acquise lors des années actives. Bref, leurs épargnes, leur régime de retraite est en grande partie dans la valeur de leur maison qu’ils vendent pour pouvoir se payer un petit appartement dans une résidence pour personnes âgées.

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Proposition du PQ : Le vote à seize ans


Il est des idées d’une telle absurdité que seuls les intellectuels peuvent y croire. (George Orwell)

Myriam Ségal
Le Quotidien

Le PQ propose que les jeunes votent à 16 ans. Au-delà de l’opportunisme politique (des électeurs audacieux alléchés par une option politique risquée), cela vaut la peine de réfléchir à l’incohérence qui marque les droits des jeunes. À 16 ans, ils n’ont pas le droit d’acheter un gratteux, mais peuvent lâcher l’école ou refuser des traitements médicaux; donc, pas le droit de risquer 2$, mais le droit de gâcher leur vie. Ils ne peuvent pas boire d’alcool, mais peuvent se faire avorter. Ils peuvent conduire, mais pas se faire infliger une contravention de plus de 100$. Ils peuvent payer de l’impôt, mais pas voter! Les ayatollahs de la santé songent même à leur interdire d’acheter des friandises. Le quotidien

***

Je viens d’entendre quelques jeunes se faire interviewer à la télévision. On ne sait pas trop qui est la CAQ, et quand on leur demande qui est le premier ministre du Québec. Jean Charest, mais pas …euh!, pas sûr.

Pour la CAQ, ce serait Claude Legault…

Quel est le nouveau parti qui vient d’être fondé?

Réponse : le NPD.

À quoi s’intéresse-t-on à 16 ans? J’imagine que ceux qui lisent ici ont déjà eu 16 ans… J’avais plus peur d’un bouton d’acné que d’un politicien. Et vive le Rock-N-Roll! Les filles, les gangs de gars…

C’est le party… Pas les partis.

Cette possibilité est-elle raisonnable? Vous avez tous votre opinion.

Le MELS en branle

Vous allez dire que ce n’est pas un obstacle. Le PQ non plus. Il n’a qu’à aller au MELS et créer un cours de « science politique pour les jeunes ». Je vois bien le topo. On engage cette vieille ferraille cabalistique de  conseillers pédagogique du Ministère, les cultivés livresques sans connaissance du terrain. Ils vont lui  concocter un plan de cours.

BUTS DU TEST

 

COMPÉTENCES

Savoirs :

* la structure du X

A)    X est la 24e lettre et la 19e consonne de l’alphabet latin.

B)    La lettre « X » est très utilisée dans la culture populaire, car elle implique un contexte de pornographie, de mystère et/ou de science-fiction.

C)    La lettre X peut servir à marquer sa préférence de candidature sur le bulletin de vote dans les sociétés démocratiques.

N.B. La lettre  X est composée de quatre lignes ou de deux, dépendamment de la vision que vous avez. Les élèves qui louchent pourront avoir accès à un aide-traceur, employé de l’État ou à un juge, un policier, un maire, un employé de la poste, ou un sans-abri diplômé.

SAVOIR FAIRE                  

Traçabilité du X manuellement sur bulletins fictifs.

A )  L’élève devra être capable de tracer un X, un crochet, un point, ou, en cas de manque de crayon, utiliser une aiguille pour se percer la peau et y placer une goutte de sang.

Il devra, dans ce cas remplir le questionnaire de demande autorisant des vérifications de codes génétiques : Le Sang pour Cent, version SS008BCBON.

B ) L’élève devra exécuter ce X en un temps ne dépassant pas les 5 minutes. Tout élève dépassant cette limite pourra suivre un cours  d’appoint : DOUBLE XX 008.

( Il est strictement interdit de faire des recherches sur le net concernant les triples X qui seront considérées comme  de la tricherie. Le cas advenant, l’élève sera suspendu de l’école pour 68 minutes.)

C )    Apprentissage par cœur d’au moins 21 lettres de l’alphabet. En ordre ou en désordre.

Savoir-être      

           Conscience sociale

A)    Empathie : se servir de ses pairs et se faire servir par ses pairs, et sans récompenses matérielles d’un relief douteux.

B)    Ouverture d’esprit : comprendre la tâche des dirigeants  à l’aide de vidéos tirés des bulletins de nouvelles.

C)    Implication : s’investir comme participant démocratique en une lettre. (S.V.P. : ne pas écrire aux gouvernements en place, lettre signifiant ici X)

Habileté sociale 

A)    Qualité relationnelle : ne pas haïr son prochain comme le prochain nous haït s’il n’est pas du même avis. ( L’avis de décès ne fait pas partie du corpuscule sus mentionné)

B)    Respect :   des policiers et des agences de surveillances privées, des décideurs cadres mandataires en science économique,   des systèmes d’austérités mis en place par nos élus, etc. Et ce, dans des gestes concrets.

QUELQUES TESTS À TITRE D’EXEMPLES

TEST 1

Choix de réponses :

Placer selon l’image, les candidats des chefs de partis.

1-      PQ

2-      ADQ

3-      CLAQ

4-      CLIQUE

5-      QS

6-      PLQ

7-      I (indépendant)

A

B

C

D

E

F

G

H

I

J

TEST 2 

Questions  ouverte :

1-      Quel est selon vous le but du Plan Nord?

Mettez en ordre la phrase qui correspond à une réponse  contingente.

de – de -l’ faire- argent- compagnies- Pour- ensuite-et- délocaliser

_______________________________________________________

2-      En 10 mots, donnez votre avis :

Les mots suggérés : Emploi Nord 25 ans Avenir  Sécurité Travail  Bonheur, Plan Vert, Libéral, Bienfaits, Développement, Énergie, Jean Charest, Économie, Temps, Retraite,  etc.

_______________________________________________________

Question fermée et ouverte

Qu’est-ce qu’une enveloppe brune? ( Choisissez entre A ou B)

A)

B)

P.S. : Votre permis de voter vous sera livré par la poste… Advenant la disparition de la poste, un courrier choisi par le gouvernement en place s’en chargera. ( XPress)

______

ANNEXE I

Qu’est-ce qu’un permis de vote?

C’est comme un permis de conduire, mais toutes les formes de facultés affaiblies sont permises. Une vidéo tirée des bulletins de nouvelles vous sera présentée à cet effet.

ANNEXE II

Mais cela ne saurait se faire par des tests papier-crayon. On peut s’inspirer des principes de l’évaluation authentique élaborés par Wiggins :

  • L’évaluation n’inclut que des tâches contextualisées.
  • L’évaluation porte sur des problèmes complexes.
  • L’évaluation doit contribuer à ce que les étudiants développent davantage leurs compétences.
  • L’évaluation exige l’utilisation fonctionnelle de connaissances disciplinaires.
  • Il n’y a aucune contrainte de temps fixée arbitrairement lors de l’évaluation des compétences.
  • La tâche et ses exigences sont connues avant la situation d’évaluation.
  • L’évaluation exige une certaine forme de collaboration avec des pairs.
  • La correction prend en considération les stratégies cognitives et métacognitives utilisées par les étudiants.
  • La correction ne tient compte que des erreurs importantes dans l’optique de la construction des compétences. Philippe Perrenoud

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Irak : le marché aux puces de l’armée américaine

« Un camion d’incendie peut sauver une communauté d’augmenter les impôts, couper les forces de police», explique Pepperman. « Qui en détient la propriété? C’est le contribuable américain. Le meilleur à faire est  de ramener les gens qui ont payé pour cela en premier lieu. « 

C’est par hasard que j’ai trouvé cet article. J’en ai fait la traduction, écartant les détails sans intérêts. Pour ceux qui peuvent lire l’article en anglais, je laisse le lien en fin d’article. (1)
***
L’invasion à l’envers
Au mois de décembre, l’armée américaine a commencé une opération de « sortie » : celle du matériel militaire, avec tout ce que cela peut inclure.
Jusque-là, tout est normal. Mais là où ça agace un peu, c’est ce ton de vantardise et de soi-disant bienfaits accordés  à l’Irak.

Quand il a pris l’affectation en Septembre 2010, l’armée avait identifié un peu plus de 2 millions d’articles à 92 bases qui ont dû être renvoyés aux États-Unis, a déménagé à l’Afghanistan, vendus, donnés ou détruits. Il a estimé qu’il faudrait environ 20 000 chargements de camion pour procéder à l’opération.. « Dans l’armée, on compte tout», dit Richardson, qui est basé à Camp Buehring au Koweït, où l’armée américaine met en scène le retrait de ses troupes et de son matériel. ( Bloomberg)

On s’affaire à quitter l’Irak avec tout ce que cela comporte : hommes et matériel:
–    Gilets pare-balles
–    Casques
–    Armes à feu
–    Sachets alimentaires
–    Piles
–    Claviers usés, chaises de bureau, radios, extincteurs, câbles d’ordinateurs,  etc.
Après huit ans de guerre, on fait l’inventaire…
Deux millions d’articles dans 92 bases. Il faudra environ 20,000 chargements pour évacuer tout cela.
Comme une invasion, mais à l’inverse.
La récupération du Pentagone
Si le matériel trop usé est  jeté dans les poubelles irakiennes, il va de soi que l’armée récupère le matériel militaire : véhicules blindés, gilets pare-balles, M1, radios, génératrices, hélicoptères.
Certains véhicules anti-mines resteront toutefois en Irak « pour protéger les troupes ».
Le plus  grand défi de Richardson est à trouver preneur pour toutes les choses que l’armée ne veut plus.
C’est le début du marché aux puces…
En Alabama on a acheté – pour le prix du transport des trombones et des clarinettes. Dans le même État,  on a payé 42,000$ pour un bulldozer qui sert à a déblayer des routes et des parcs publics.
Je vous passe les bienfaits du reste. Le déraillement commence ici. Sorte de mission « humanitaire » pour l’Irak.
Manière de parler…
Équipement militaire à vendre
Il restait 5,500 militaires prêts à partir. Mais, dit-on, les États-Unis « conservent une empreinte significative là-bas ».

La mission diplomatique des États-Unis est la plus importante dans le monde, le département d’État emploie 15,000 personnes, don 5000 agents de sécurité privés pour protéger les bâtiments et le personnel.
L’ambassade américaine hébergera un programme du Pentagone pour promouvoir la vente d’armes  de fabrications américaines.
L’Irak achète pour 10$ milliards d’équipement militaire, plus des programmes de formation, et 6.5$ milliards en achat de F-16.

Les États-Unis laissent toutes ces bases vides qui serviront aux forces de  sécurité irakienne.
Cuisines
Remorques
Génératrices…
Biens excédentaires du Pentagone jugé trop coûteux pour être démantelé et transporté.
On transformera certains anciens sites militaires en postes civils. Pour le « Ministère de la Jeunesse et des Sports », ou encore des écoles. Des remorques repeintes au drapeau de l’Irak…
La vente de feu et « dons »
Selon les estimations du Pentagone, on donnera pour 580$ millions de dollars d’équipement. Ce qui soulève la grogne de certains Américains qui considèrent qu’ils ont déjà payé pour ces biens.
Le Pentagone estime toutefois que ces dons sont bien « dépensés » puisqu’ils aideront les Irakiens à se défendre contre les insurgés et garder de bonnes relations entre l’Irak et les États-Unis dans une région du monde hostile aux intérêts américains.
Eh ! Oui. Une région du monde hostile aux intérêts américains.
***
On ne peut pas être plus pompeux et arrogant quand on connaît l’histoire de l’invasion de l’Irak, la souffrance des civils, les  millions d’Irakiens qui ont fui le pays,  et l’état lamentable dans lequel il se trouve.
Il ne se passe pas une semaine sans que des attentats aient lieu.

On juge cela comme « un marché avantageux pour l’armée et la sécurité nationale ».
« Nous leur devons » dira Richardson.
« C’est la bonne chose à faire ».

_______________________________________

(1)    http://www.bloomberg.com/news/2011-12-15/u-s-military-rushes-to-ship-out-eight-years-of-iraq-war-gear.html

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Romney : le crash du Phénix

Mitt Romney en plein meeting AP/Jessica Reilly

Gaëtan Pelletier

« Un jour, Dieu a dit : il faut partager : les riches auront de la nourriture, les pauvres de l’appétit. » Coluche

« L’Amérique doit diriger le monde, ou bien quelqu’un d’autre le fera, a-t-il clamé lors d’un discours prononcé en octobre dernier. (…) Si vous ne voulez pas que l’Amérique soit le plus grand pays du monde, je ne suis pas votre président. Vous avez ce président aujourd’hui ». Mitt Romney

Dans ce monde de « dénuement  continu » par le développement continu, il faut se méfier des saints de paille  qui arrivent. Plusieurs sont passés. En voilà d’autres qui viendront. Romney, c’est le Christ qui vient de débarquer aux États-Unis. L’argent sert à créer des sauveurs. On peut en recenser des dizaines depuis les cinquante dernières années de l’Histoire étatsunienne.

Slogan du missionnaire : « Believe in America »

Plus anecdotique, Mitt Romney c’est aussi un potentiel futur président des États-Unis qui sait assez bien… le français. En 1966, à l’âge de 19 ans, éduqué dans la plus pure tradition mormone, il part deux années en France comme missionnaire pour l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. Adolescent, Romney se retrouve alors à la tête de quelque 200 missionnaires que compte la mission française, dont le siège est à Paris. Alterjournalisme

« Une victoire d’Hillary Clinton ferait « de l’Amérique la France du XXIe siècle: une ancienne grande puissance devenue un second couteau »  ( M. Romney, 2008)

Bon!

Phénix par Friedrich Justin Bertuch, 1790-1830.

C’est toute l’Amérique qui rêve. M. Romney ne marche pas sur les eaux, mais sur les sables mouvants d’un pays en décomposition. Alors, persiste l’expectative d’un sauveur qui transformera l’aigle en phénix.
C’est le continuum des américains que de voter de plus en plus vers un « représentant » de Dieu.
Au programme…

Il propose notamment de «restaurer la crédibilité navale» des États-Unis en accélérant la construction de navires de guerre, pour passer de neuf bâtiments par an à 15. Il recommande un renforcement des relations avec les alliés de Washington, dont Israël, la Grande-Bretagne, ainsi que le Mexique sur les questions de drogue et de sécurité.  Cyberpresse



Il y a l’Iran, L’Amérique du Sud. Le programme de nos voisins est bien chargé.

Étrécir la dette, « remettre l’économie sur les rails », créer des emplois, contrôler le monde, puisqu’il faut quelqu’un pour le contrôler. Car les « méchants » sont toujours ailleurs. Pas aisée saisir la mentalité américaine et son peuple hypnotisé  par les « preachers ».

On dépensera 1 milliard de dollars dans les deux camps pour élire un candidat.
C’est comme si on mettait de l’argent dans une tuyère de fusée pour propulser au ciel le grand sauveteur. Il semble que c’est par là qu’il arrive.
Boum!
Il tombe aux États-Unis d’Amérique.
Mais pas dans une crèche et chauffé par des ânes… Une masse d’essoufflés en fusion et une autre de banquiers-dragons prêts à cracher leur argent pour leur libéralisme au fumet de mafia.
C’est l’odeur de la cuisine politique… Toujours.
C’est l’ère des hommes de paille.  Plus il y a de la paille à brûler, plus les moustiques crèveront.
Mais ça, les moustiques l’ignorent.

Décidément, le « In God We Trust »,   placardé partout aux États-Unis ( même derrière les juges, en court )   est représentatif du caractère « moral »  d’un pays et d’un peuple désarçonné.
Les cowboys en sont rendus à se chercher un cheval stationnaire. Rodé aux rodéos de télé.   Riches. Comme si les riches pouvaient montrer et vendre leur formule de succès aux pauvres…
C’est leur recette.
Et ils en sont victimes.
L’Amérique est bâtie sur le credo de la réussite personnelle.
La trilogie
Yes we can  ( Obama)
Yes we can 2 ( Romney)
Yes we can too…

Dieu en trois personnes.
***

C’est fascinant! Ce pays passera à l’Histoire comme la réussite totale d’un parcours de la liberté à une architecturale  servitude furtive. Les dégâts à la planète et à tous les peuples.    Sa  facture « d’actions » et de mode de vie aura changé la face du « monde ».
La seule chance qui reste de sauvegarder la beauté et la tonalité  de la différence des humains sur cette Terre est que ce pays s’effondre. Mais nous craignons tous sa chute. Il a créé une dépendance à son mode de vie, sa « philosophie » et des piliers  soutenant encore le monde occidental. Il les a  vendus. Nous les avons achetés.

***
Oui, vous vous dites : il n’est pas encore élu. Lui ou un autre, qui donc mène ce pays?
On connaît tous la question et depuis longtemps bien des  réponses.
Si l’Amérique – comme on l’appelle – se contentait de changer l’Amérique au lieu de vouloir changer le monde?
On peut toujours rêver…
Il est toutefois douteux que l’aigle américain, encore en fumée, se remette à voler…
______
P.S. : M. Obama annonçait aujourd’hui, 5 janv.-12, qu’on allait couper dans les dépenses militaires mais que les États-Unis resteront la première puissance mondiale.
Tout un programme « politique »…

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Le totalitarisme en pantoufles

Chaque costume est emballé dans des sacs en poly. Séparez Gear sacs pour chaque Suits sont également disponibles sur demande Spacial (sic) . Alibaba, Chine

***

Les dictateurs et les bandits manchots exercent un pouvoir totalitaire.
 En Asie, Pol Pot assassinait le peuple. Chez nous, Jack Pot le rançonne.
Philippe Bouvard 

Les parfums du totalitarisme

Est-ce l’émergence d’un totalitarisme insidieux qui est en train de s’installer  dans nos sociétés? Sans trop qu’on s’en rende compte?

Avec tout ce qui se passe sur la planète, on dirait que quelqu’un fait pousser des policiers en serre. On s’attend à voir un gros policier bedonnant, tout beigné, et voilà qu’on se retrouve devant une créature  de la Guerre des étoiles, avec des costumes qui doivent coûter très cher aux contribuables. Ils n’ont pas l’air de se vêtir chez Wall-Mart.

Lors des réunions des G, là où on se partage le gros gâteau du monde des travailleurs, on ne lésine pas sur les moyens. Pour le G20 de Toronto, le Devoir mentionnait le chiffre de

 929$ millions.

 

L’industrie de la  peur

La protection civile est presque devenue une industrie. Ne reste plus qu’à en vanter les retombées économiques. La peur également. J’entre maintenant dans ma maison avec la technique FBI : je me colle le dos au mur, je fais trois tour, j’entre la clef, je tourne lentement la poignée et je tire sur la porte. Toujours le dos gommé au mur. Je ne prends pas de chance. Un terroriste pourrait s’être introduit dans ma demeure. Ou un membre des Navy Seals… Non, je ne prends pas de chance; je me rase chaque matin…

La peur d’aller manifester également. N’est-ce pas décourager les citoyens d’un tel geste faisant partie de la « démocratie »?

***

Les peuples protestent. Mais les grands jardiniers des serres de nos avoirs, responsables de l’assèchement des biens  des contribuables et d’avoir renfloué des banques et des compagnies privées, ne cessent leur mouvement d’étranglement menant à l’asphyxie.

La police est là pour maintenir l’ordre, certes. Elle ne s’interroge pas sur la légitimité de « l’employeur ».

Une paire d’yeux; un émeutier.

Des règlements sur mesure

Lors des G8 et G20, au Canada,  on a adopté en catimini une loi qui permet :

A)    D’appréhender toute personne à moins de 5 mètres de la clôture

B)    Exiger une pièce d’identité aux personnes près de la clôture

C)    500$ d’amende à ceux qui refusent se s’identifier et deux mois de prison

D)    Fouiller n’importe qui…

Loi supposément étendue qui existe depuis 1939.Étendue aux sommets des G…   Radio Canada  

 

Le totalitarisme sournois  

Le totalitarisme n’apparaît jamais  soudainement : il est présenté, comme chez Mussolini ou Hitler, en  une idéologie philanthropique pour le bien des peuples.

Mussolini exposait  son totalitarisme  comme un bienfait dans la  formule suivante :

  «  Une farouche volonté totalitaire, appelée à délivrer la société des oppositions et des conflits d’intérêts ». De ce « bienfait » se répand la notion du bien et du mal représenté  par tout citoyen devenant un ennemi de la communauté. Ou pire encore : un danger pour les chefs d’État.

Du totalitarisme au pas de l’oie (sic) ou à celui de loi, il n’est qu’un pas.

Les  rideaux d’affaires

 Les marionnettes, comme le clame Alex Jones, ne sont que les servants de systèmes politiques qui ont perdu tout pouvoir. Mais ils ont tous les droits… Entre autres,  celui de piger dans nos poches les fonds pour l’achat de costumes et de clôtures.

 

L’État de droit prend de sérieux coups. Les États sont en pleine crise de légitimité. La matrice de cette crise est évidente : les États sont davantage contraints aujourd’hui par les créanciers anonymes que sont les marchés financiers que par la volonté populaire. La légitimité de leur pouvoir était due au fait qu’ils portaient le bien commun et la solidarité nationale. L’impôt – la mutualisation des ressources pour le bien commun, qui est la base même de la légitimité de l’État – nourrit désormais la machine rentière des marchés financiers. Du coup, les États sont en quête d’une légitimité alternative : la légitimité de la peur vers laquelle tous les régimes penchent de plus en plus Bastamag: l’augmentation des émeutes:  un phénomène mondial

 

Grèce

La seule et véritable démocratie est de reconnaître  la volonté populaire. Les chefs d’États, sourds, sont par le fait même devenus des Gurus mécaniques. Ils rejettent même les concepts et idéaux  qu’ils martèlent dans leurs discours.  Un format démocratique minimaliste, volonté de le modifier ni de l’améliorer.

Nous voilà revenus au modèle hitlérien avec sa SA.

La question est la suivante : certains corps policiers protègent-ils les citoyens ou aident-ils au pouvoir à demeurer en place même si ce dernier abuse de « son autorité »?

Autant de besoins pour mater les peuples sont déjà signe que quelque chose ne va pas…

 

Le totalitarisme mondialisé

À l’air si cher de la récupération, le système actuel n’est même plus récupérable, il faudra en bâtir  un autre. La crise, la vraie, celle qui ne pourra être prolongée par une carte de crédit, nous frappera  d’ici quelques années, sinon  quelques mois.

Cette bienfaitrice (sic)  mondialisation  a fait en sorte que tout est maintenant relié n’épargnera personne.

La mondialisation qui nous retombe sur la tête c’est celle que l’on a envoyée en l’air à coups de dérégulation, de libre-échange forcené, de privatisations, de délocalisations, de circulation incontrôlée de capitaux et de marchandises, de financiarisation, d’endettement de peuples et d’états. Elle se heurte aux acquis sociaux historiquement constitués qui deviennent ainsi pour nos mondialisateurs des « contraintes internes » qui freinent leurs objectifs et dont ils doivent se débarrasser pour obtempérer aux ordres des marchés. La compétition internationale devient l’arme de l’antisocial et dévaste les territoires. Le mérite du débat sur la démondialisation est de bien montrer l’affrontement des logiques des deux contraintes, l’une fabriquée pour mieux combattre l’autre  [1] et d’identifier les gagnants (les facteurs mobiles : capital et finance, grandes firmes, maffias) et les perdants (les facteurs fixes : peuples et territoires). La démondialisation, le débat interdit

Si c’est un État policier qui protège des ambitions mondiales destructrices, pour prolonger ce système qui nous a appauvris et a miné nos vies ( 30 ans, dit-on),   il est temps d’enlever nos cataractes.

Sans compter que tout cela est payé – et a été payé –  par les peuples eux-mêmes…

Le mouvement « Occupy Wall-Street » est en train de se répandre aux États-Unis. Non seulement  il se répand, mais il s’organise. 800 arrestations. Tout cela pacifiquement. Les mouvements commencent à se déplacer et les groupements se répandre.

Il pourrait, d’ici quelques mois, se mondialiser. Après New York, Chicago, Denver, Los Angeles, San Diego… Il n’y a pas de limites. Des 700 qu’ils étaient, les voilà à 2 millions.

Dès lors, il est possible que les pantouflards se chaussent de bottes pour …protéger le système.

On aura enfin compris que « l’austérité » qu’on nous a vendue comme « définition », n’aura été en définitive qu’un pillage des peuples.

Et une lutte conte une Halloween perpétuée…

***

P.S. : dommage qu’on n’enseigne plus réellement l’Histoire. On comprendrait ce qui va bientôt survenir : la  SA  ayant pris trop de pouvoir, elle fut purgée par  La Nuit des longs couteaux  sous prétexte de fomentation de coup d’État. Par une police plus forte que la Police : les SS.

Gaëtan Pelletier

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Les anti-américains…américains

Gaëtan Pelletier

P.S.: M. Bibeau étant en voyage et en préparation de textes qui seront publiés dans les semaines à suivre, je vous soumets un article publié sur mon blogue. Il est lu chaque jour depuis sa mise en ligne en novembre dernier.Bref, il  est non seulement d’actualité, mais aiguisé dans la vision interne de ce qu’on nomme l’Amérique….

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C’est la question que nous nous posons tous: que pensent les étatsuniens de leur pays? À en croire l’article de John Pilger… la même chose que nous. L’attitude des États-Unis est jugée de l’intérieur mais, on dirait, bien étouffée par une élite dirigeante. Comme toute «démocratie», elle n’existe plus qu’en format vernis, ainsi que la grande illusion qu’ils s’obstinent à entretenir à un coût exorbitant. C’est déjà là une blessure interne infligée à ce peuple qui cherche la paix, alors qu’on leur vend une guerre «perpétuelle» sous toutes ses formes.

« L’histoire sans mémoire », écrivait le magazine Time à la fin du 20eme siècle, « confine les Américains dans une sorte de présent éternel. Ils sont particulièrement incapables de se souvenir de ce qu’ils ont infligé aux autres, par opposition à ce qu’ils ont fait pour eux. »

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John Pilger

Mourn on the fourth of July

Adaptation d’une conférence « Empire, Obama et le Dernier Tabou » donnée par John Pilger à Socialisme 2009 à San Francisco, le 4 juillet.

Texte Original
Mourn on the 4th of July (*)
http://www.johnpilger.com/page.asp?partid=539

Traduction VD pour le Grand Soir  http://www.legrandsoir.infohttp://www.legrandsoir.info/Aux-larmes-citoyens.html

***

Un jour j’ai demandé à une amie, grand correspondant de guerre et humaniste, Martha Gellhorn, de m’expliquer ce terme. « Je vais vous dire ce que signifie « anti-américain », m’a-t-elle répondu. « C’est comme ça que les gouvernements et les intérêts qu’ils défendent appellent ceux qui honorent l’Amérique en s’opposant à la guerre et au pillage des ressources naturelles, et qui croient en l’humanité. Il y a des millions de ces anti-américains aux Etats-Unis. Ce sont des gens ordinaires, qui n’appartiennent à aucune élite, et qui jugent leur gouvernement en termes moraux, même s’ils emploient eux-mêmes plutôt le terme de « décence élémentaire ». Ils ne sont pas vaniteux. Ce sont des gens qui ont une conscience éveillée, qui constituent le meilleur du peuple américain. On peut compter sur eux. Ils étaient dans le Sud avec le mouvement de défense des droits civiques pour faire abolir l’esclavage. Ils étaient dans la rue pour exiger la fin des guerres en Asie. Certes, ils disparaissent de temps en temps, mais ils sont comme des graines sous la neige. Je dirais qu’ils sont véritablement exceptionnels. » EXTRAIT.

***

La mousson avait tissé d’épais voiles de brume au-dessus des hauts plateaux du centre du Vietnam. J’étais un jeune correspondant de guerre et je bivouaquais dans le village de Tuylon avec une unité de marines US investis de la mission de gagner les coeurs et les esprits. « Nous ne sommes pas ici pour tuer, » a dit le sergent, « nous sommes ici pour partager la Liberté à l’Américaine comme indiqué dans le Manuel de Pacification. L’objectif est de gagner les coeurs et les esprits des gens, comme c’est écrit à la page 86. »

Le titre de la page 86 était WHAM [Win Hearts And Minds – « gagner les coeurs et les esprits » mais aussi une onomatopée pouvant être traduite par BANG – NdT]. L’unité du sergent était appelée une compagnie d’action combinée, ce qui signifiait, dit-il, « Les lundis, nous les attaquons, et les mardis nous gagnons leurs coeurs et leurs esprits ». Il plaisantait, mais pas tant que ça. Debout sur une jeep à la limite d’une rizière, il a annoncé par porte-voix : « Sortez, tout le monde. Nous avons du riz, des sucreries et des brosses à dents pour vous. »

Silence. Pas l’ombre d’un mouvement.

« Bon, écoutez bien les niakoués, ou vous sortez de vos cachettes ou nous irons vous chercher ! »

Les habitants de Tuylon sont finalement sortis et se sont mis en rang pour recevoir des paquets de riz long grain Uncle Ben’s, des tablettes de chocolat, des ballons gonflables et plusieurs milliers de brosses à dents. Trois WC portables jaunes alimentés par batteries furent mis de côté en attendant l’arrivée du colonel. Lorsque le colonel est arrivé le soir, le chef du district fut convoqué et les WC portables dévoilés.

« M. le Chef du District, et vous tous, » a dit le Colonel, « ces cadeaux représentent plus qu’un ensemble d’objets. Ils portent l’esprit de l’Amérique. Mesdames et messieurs, il n’y a pas d’autre endroit au monde comme l’Amérique. Elle est la lumière qui me guide, et qui vous guidera aussi. Voyez-vous, là-bas chez nous, nous nous disons que nous avons beaucoup de chance de vivre dans la plus grande démocratie que le monde ait jamais connue, et nous voulons partager notre bonne fortune avec vous tous, braves gens. »

Thomas Jefferson, George Washington et Davy Crockett ont eu droit de cité. Il a prononcé maintes fois le mot « phare » et tandis qu’il évoquait la « cité sur la colline » de John Winthrop, les marines ont applaudi, et les enfants ont applaudi aussi sans avoir compris un traître mot.

C’était une belle démonstration de ce que les historiens appellent « l’exceptionnalisme », cette notion selon laquelle les Etats-Unis ont le droit divin d’apporter ce qu’ils appellent la liberté et la démocratie au reste de la planète. Il ne pouvait surtout pas être dit que ces termes cachaient simplement un système de domination, ce que Martin Luther King décrivait, peu avant son assassinat, comme « la plus grande source de violence au monde ».

Comme l’a fait remarquer ce grand historien des peuples, Howard Zinn, Winthrop, avec sa « cité sur la colline », faisait référence à une colonie du 17eme siècle dans le Massachusetts, Bay Colony, nimbée d’une bonté et d’une noblesse infinies. Mais sa description était rarement confrontée à la réalité de la violence des premiers colons pour qui le fait de brûler vifs 400 Indiens Pequot constituait « une joie triomphante ». Les massacres innombrables qui ont suivi, écrit Zinn, étaient justifiés par « l’idée que l’expansionnisme américain était l’oeuvre d’une volonté divine ».

Il y a peu, j’ai visité le Musée Américain d’Histoire, dans le cadre des célébrations du Smithsonian Institution à Washington, DC. Une des expositions les plus populaires était « Le Prix de la Liberté : les Américains en guerre ». C’était pendant les vacances et des longues files de visiteurs, dont de nombreux enfants, défilaient respectueusement devant une sorte de grotte du Père Noël dédiée à la guerre et à la conquête et où des messages sur la « grande mission » de la nation étaient dispensées. On y trouvait un hommage rendu aux « américains d’exception qui ont sauvé un million de vies » au Vietnam, où ils étaient « déterminés à stopper l’expansion communiste. » En Irak, d’autres coeurs vaillants « ont effectué des frappes aériennes d’une précision sans précédent. » La description révisionniste de deux des crimes les plus épiques des temps modernes était moins choquante que l’ampleur des omissions.

« L’histoire sans mémoire », écrivait le magazine Time à la fin du 20eme siècle, « confine les Américains dans une sorte de présent éternel. Ils sont particulièrement incapables de se souvenir de ce qu’ils ont infligé aux autres, par opposition à ce qu’ils ont fait pour eux. » De manière ironique, c’est Henry Luce, le fondateur de Time, qui avait prédit en 1941 que le « siècle américain » serait celui d’une « victoire » sociale, politique et culturelle américaine sur l’humanité et le droit « d’exercer sur le monde tout le poids de notre influence, pour les objectifs qui nous conviennent et par les moyens qui nous conviennent. »

Tout ceci n’est pas destiné à vous faire croire que les Etats-Unis ont l’exclusivité d’une telle vanité. Les Britanniques ont souvent présenté leur violente domination d’une bonne partie du globe comme une avancée naturelle de gentlemen chrétiens qui cherchaient d’une manière altruiste à civiliser les indigènes, et les historiens de la télévision moderne perpétuent ce mythe. Les Français aussi célèbrent toujours leur « mission civilisatrice » sanglante.

Avant la deuxième guerre mondiale, le mot « impérialiste » était considéré comme une médaille politique que l’on arborait avec fierté en Europe, alors qu’aux Etats-Unis on lui préférait le terme « age de l’innocence ». L’Amérique était différente du Vieux Continent, affirmaient les mythologistes. L’Amérique était la Terre de la Liberté, indifférente aux conquêtes. Mais que dire alors de l’appel de George Washington en faveur d’un « empire à construire », et celui de James Madison pour « jeter les fondations d’un grand empire » ? Que dire de l’esclavage, du vol du Texas au Mexique, de la soumission sanglante de l’Amérique centrale, de Cuba et des Philippines ?

La mémoire nationale qui est imposée relègue ces éléments dans les marges de l’histoire et le mot « impérialisme » a été pour le moins discrédité aux Etats-Unis, surtout après qu’Adolf Hitler et les fascistes, avec leurs idées de supériorité raciale et culturelle, aient légué un sentiment de culpabilité par association d’idées. Après tout, les Nazis étaient eux aussi fiers d’être des impérialistes, et l’Allemagne aussi était « exceptionnelle ». L’idée d’impérialisme, le mot même, fut littéralement bannie du vocabulaire américain, « parce qu’il attribuait à tort des motivations immorales à la politique étrangère de l’occident, » selon un historien. Ceux qui persistaient à employer ce terme étaient « inspirés par la doctrine communiste » ou des « nègres intellectuels qui avaient des comptes personnels à régler avec le capitalisme blanc ».

Pendant ce temps, la « cité sur la colline » continuait à être le phare de la rapacité tandis que le capital US s’apprêtait à réaliser le rêve de Luce en recolonisant les empires européens après la guerre. C’était « la marche en avant du libre entreprise ». En réalité, la marche était impulsée par le boom d’une production subventionnée dans un pays qui n’avait pas été ravagé par la guerre : une sorte de socialisme pour les grandes entreprises, ou un capitalisme d’état, qui a permis à l’Amérique d’accaparer la moitié des richesses de la planète. La pierre angulaire de ce nouvel impérialisme fut posée en 1944 lors d’une conférence des Alliés à Bretton Woods, dans le New Hampshire. Présentée comme « des négociations pour la stabilité économique », la conférence a marqué le début de la conquête par l’Amérique de la majeure partie du reste du monde.

Ce que l’élite américaine exigeait, écrit Frederic F Clairmont dans The Rise and Fall of Economic Liberalism (montée et déclin du libéralisme économique – ndt), « n’était pas des alliés mais des états serviles. Ce que Bretton Woods a donné au monde est un plan totalitaire visant à accaparer les marchés mondiaux. » La Banque Mondiale, le Fonds Monétaire International, la Banque Asiatique de Développement, la Banque Interaméricaine de Développement et la Banque Africaine de Développement ont été créées comme autant d’armes entre les mains du Trésor américain pour organiser et contrôler le nouvel ordre. L’armée américaine et ses alliés étaient chargés de monter la garde devant ces institutions « internationales », tandis qu’un « gouvernement invisible » des médias imposerait le mythe, selon Edward Bernays.

Bernays, décrit comme le père de l’ère des médias, était le neveu de Sigmund Freud. « Le mot propagande », écrivit-il, « était devenu un gros mot à cause des Allemands… alors j’ai du chercher d’autres termes [tels que] Relations Publiques. » Bernay a eu recours aux théories de Freud sur le contrôle du subconscient pour promouvoir la « culture de masse » destinée à cultiver la peur des ennemis officiels et la servilité du consumérisme. C’est Bernay qui, au nom des industries du tabac, a fait campagne auprès des femmes américaines pour les convaincre que fumer était un acte de libération féministe, en qualifiant les cigarettes de « torches de la liberté » ; et c’est sa notion de désinformation qui a été employée pour renverser des gouvernements, tels que celui de la démocratie guatémaltèque en 1954.

Mais, plus que tout, l’objectif était de distraire et d’éliminer les pulsions sociales-démocrates des travailleurs. Le Big Business, perçu jusqu’alors par l’opinion publique comme une sorte de maffia, fût élevé au rang de force patriotique. La « libre entreprise » devint une divinité. « Au début des années 50, » écrit Noam Chomsky, « 20 millions de personnes par semaine regardaient des films sponsorisés par l’industrie. L’industrie du divertissement fut enrôlée pour servir la cause et présenter les syndicats sous les traits de l’ennemi, un intrus qui vient perturber l’ « harmonie » du American Way of Life… Tous les aspects de la vie sociale étaient visés, les écoles, les universités, les églises et même les programmes de divertissement en étaient imprégnés. En 1954, la propagande commerciale dispensée dans les écoles publiques équivalait à la moitié des dépenses effectuées pour les livres scolaires. »

Le nouveau mot en « isme » était l’américanisme, une idéologie dont la particularité est de nier sa qualité d’idéologie. Récemment, j’ai vu la comédie musicale de 1957 Silk Stockings (Belle de Moscou en français – NdT), avec Fred Astaire et Cyd Charisse. Entre les merveilleuses scènes de danse sur une musique de Cole Porter, on entend des gages de loyauté qui auraient pu être écrits par le colonel au Vietnam. J’avais oublié à quel point la propagande était ouverte et généralisée ; les Soviétiques n’étaient vraiment pas à la hauteur. Un serment de fidélité à tout ce qui était américain est devenu un engagement idéologique auprès des monstres du Big Business : de l’industrie de l’armement et de la guerre (qui aujourd’hui consomme 42% des impôts) jusqu’à l’agroalimentaire (qui reçoit 157 milliards de dollars de subventions par an).

Barack Obama est l’incarnation de cet « isme ». Dès ses premiers pas dans la vie politique, son thème récurrent n’a pas été « le changement », comme le slogan de sa campagne électorale, mais le droit de l’Amérique à diriger et à organiser le monde. En parlant des Etats-Unis, il dit « nous dirigeons le monde en combattant le mal qui menace et en défendant le bien suprême… Nous devons diriger le monde en créant une armée du 21eme siècle afin de garantir la sécurité de notre peuple ainsi que celle de tous les peuples. » Et aussi : « Au siècle dernier, dans les moments de grand danger, nos dirigeants ont fait en sorte que l’Amérique, par ses actes et par son exemple, mène le monde et que nous défendions et luttions pour les libertés chéries par des milliards de personnes au-delà de nos frontières ».

Depuis 1945, par ses actes et par l’exemple, les Etats-Unis ont renversé 50 gouvernements, dont des démocraties, écrasé 30 mouvements de libération et soutenu des tyrannies de l’Egypte au Guatemala (voir les écrits de William Blum). Bombarder est un acte typiquement américain. Après avoir bourré son gouvernement de va-t-en-guerre, de copains de Wall Street et des pollueurs rescapés des administrations Bush et Clinton, le 45eme président ne fait que maintenir une tradition. La farce au sujet des coeurs et des esprits à laquelle j’ai assisté au Vietnam se répète aujourd’hui dans les villages d’Afghanistan et, par procuration, ceux du Pakistan, qui sont les guerres d’Obama.

Dans son discours prononcé lors de la remise de son prix Nobel de Littérature 2005, Harold Pinter a dit que « tout le monde savait que des crimes terribles avaient été commis par l’Union Soviétique dans la période d’après-guerre, mais les crimes américains commis à la même époque n’ont été que vaguement rapportés, encore moins documentés, encore moins reconnus comme tels. » C’est comme si « Rien ne s’était passé. Rien du tout. Même lorsque ça se passait, rien ne se passait. Il faut tirer son chapeau à l’Amérique… déguisée comme une force de bien universel. C’est un numéro d’hypnose brillant, génial même, et très efficace. »

Tandis qu’Obama envoie des drones pour tuer (depuis janvier) quelques 700 civils, certains progressistes distingués se réjouissent que l’Amérique soit redevenue une « nation d’idéaux moraux », selon les mots de Paul Krugman dans le New York Times. En Grande-Bretagne, l’élite a longtemps vu l’exceptionnelle Amérique comme un lieu propice pour exercer « l’influence » britannique, bien que ce ne soit qu’en tant que laquais ou marionnette. L’historien pop Tristram Hunt dit que l’Amérique sous Obama est un pays « où se produisent des miracles ». Justin Webb, jusqu’à récemment le correspondant de la BBC à Washington, se réfère béatement, comme le colonel au Vietnam, à la « cité sur la colline ».

Derrière cette façade « d’intensification du sentiment et de détérioration de la signification » (Walter Lippmann), les Américains ordinaires s’agitent comme peut-être jamais auparavant, comme s’ils avaient renié la déité du « Rêve Américain » selon laquelle la prospérité était garantie à ceux qui travaillaient dure et dépensaient avec parcimonie. Washington a été submergée par des millions de courriers électroniques rageurs envoyés par des gens ordinaires qui exprimaient une indignation que l’élection d’un nouveau président n’a pas calmée. Au contraire, ceux qui ont perdu leur emploi ou leur maison voient le nouveau président récompenser des banquiers escrocs et des militaires obèses, et se consacrer pour l’essentiel à protéger le clan Bush.

Je pense qu’un populisme émergera dans les prochaines années et déclenchera une force puissante qui sommeille dans les profondeurs de l’Amérique et qui a connu un passé glorieux. On ne peut pas prédire la direction qu’il prendra. Néanmoins, c’est cet authentique américanisme issu de la base qui a donné le droit de vote aux femmes, la journée de travail de 8 heures, l’impôt progressif et l’étatisation. A la fin du 19eme siècle, les populistes ont été trahis par des dirigeants qui les ont poussés au compromis et à fusionner avec le Parti Démocrate. Le règne d’Obama donne une impression de déjà vu.

Ce qui est le plus extraordinaire avec les Etats-Unis aujourd’hui, c’est le rejet et le mépris, exprimé sous maintes formes, envers l’omniprésente propagande historique et contemporaine diffusée par le « gouvernement invisible ». Des sondages crédibles ont depuis longtemps confirmé que plus de deux tiers des Américains avaient des opinions progressistes. Une majorité veut un gouvernement qui prenne soin des plus démunis. Ils seraient prêts à payer plus d’impôts pour garantir une couverture médicale à l’ensemble de la population. Ils veulent un désarmement nucléaire total. 72 pour cent veulent la fin des guerres coloniales US, et ainsi de suite. Ils sont informés, subversifs, et même « anti-américains ».

Un jour j’ai demandé à une amie, grand correspondant de guerre et humaniste, Martha Gellhorn, de m’expliquer ce terme. « Je vais vous dire ce que signifie « anti-américain », m’a-t-elle répondu. « C’est comme ça que les gouvernements et les intérêts qu’ils défendent appellent ceux qui honorent l’Amérique en s’opposant à la guerre et au pillage des ressources naturelles, et qui croient en l’humanité. Il y a des millions de ces anti-américains aux Etats-Unis. Ce sont des gens ordinaires, qui n’appartiennent à aucune élite, et qui jugent leur gouvernement en termes moraux, même s’ils emploient eux-mêmes plutôt le terme de « décence élémentaire ». Ils ne sont pas vaniteux. Ce sont des gens qui ont une conscience éveillée, qui constituent le meilleur du peuple américain. On peut compter sur eux. Ils étaient dans le Sud avec le mouvement de défense des droits civiques pour faire abolir l’esclavage. Ils étaient dans la rue pour exiger la fin des guerres en Asie. Certes, ils disparaissent de temps en temps, mais ils sont comme des graines sous la neige. Je dirais qu’ils sont véritablement exceptionnels. »

John Pilger

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Classé dans Actualité, Gaëtan Pelletier