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Ce lien entre la Colombie et la Syrie vient du fait que ces deux pays font face à des groupes armés qui souhaitent un changement de régime,
Dans le cas de la Colombie, nous savons que deux groupes armés, les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) et l’Armée de libération de la Colombie (ELC), luttent depuis des décennies pour transformer la Colombie en un pays plus démocratique, plus juste, plus solidaire. Des milliers de personnes de part et d’autre y ont laissé leur vie. Les gouvernements de la Colombie ont une longue histoire de violence et de manquements aux les droits de la personne. Les nombreux crimes commis sous le commandement des paramilitaires hantent toujours des centaines de milliers de Colombiens.
Il y a une semaine, un accord général a été signé entre les FARC et le Gouvernement colombien pour qu’un processus de paix soit mis en place et qu’il conduise à cette paix tant recherchée par les peuples. Ces rencontres s’amorceront en Suède, le 8 octobre prochain, et seront accompagnées par la présence d’un représentant du Venezuela et du Chili pour soutenir ces efforts de paix. Cuba sera également le siège de ces rencontres permettant aux représentants des FARC et du Gouvernement coloombien de mener à terme cette mission.
Dans le cas de la Syrie, il y a le gouvernement et des groupes armés d’une certaine opposition qui pilonnent les principales villes du pays pour y semer la terreur et créer le chaos dans le but de provoquer l’effondrement du Gouvernement et du régime. Cette opposition est fortement soutenue en argent et en armements par certains pays qui se gardent de bien de le dire ouvertement.
Les Nations unies et La ligue arabe avaient créé en décembre 2011 un groupe d’observateurs qui devaient rendre compte à la communauté internationale du constat de leurs observations. Après deux mois de cette présence, le Rapport faisait état, entre autres, de groupes armés dont plusieurs membres venaient de l’extérieur, soutenus et armés par d’autres pays. Ce même rapport signalait également que l’information recueillie sur le terrain n’était pas toujours celle diffusée dans les médias occidentaux. Il ressortait de ce Rapport que la violence s’expliquait en grande partie par la présence de ces groupes armés clandestins que le Gouvernement se faisait un devoir de contrer par tous les moyens. Ce fut la fin de cette mission des observateurs qui venaient de confirmer l’implication des pays amis du peuple syrien.
C’est alors que le Conseil de sécurité et la Ligue arabe nommèrent un représentant des Nations Unies, en la personne de Kofi Annan, lequel sera secondé dans sa mission de paix par 300 observateurs. Son Plan en six points devait faire consensus entre les diverses parties impliquées dans le conflit.
Le Gouvernement syrien donna son aval à cette approche tant et aussi longtemps qu’elle respecterait la souveraineté du pays. Il se disait prêt à amorcer ces discussions sans aucune condition préalable. Il n’en fut pas de même pour l’opposition armée qui refusa ce Plan, en dépit du fait que les pays qui la soutenaient, les Etats-Unis et la France, entre autres, avaient donné « officiellement » leur accord à ce Plan. Le problème est que ces derniers continuaient à soutenir par la porte arrière les rebelles armés. De plus, les États-Unis et la France posèrent comme condition préalable à toute négociation de paix, le départ de l’actuel président, Bachar Al Assad.
Kofi Annan fit le constat de l’échec de sa mission et donna sa démission.
La dernière initiative des Nations Unies est le choix d’un remplaçant à Kofi Annan. Pour la Russie, la Chine et les pays qui les soutiennent, la mission de ce dernier devra se réaliser dans le cadre du Plan Annan et de l’accord de Genève.
Nous en sommes rendus à ce point. La Russie veut que le Conseil de Sécurité confirme les accords de Genève alors que les États-Unis insistent pour que cette résolution puisse être acceptée qu’elle soit assortie d’une disposition laissant la porte ouverte à une intervention militaire. Ce à quoi s’opposeront de nouveau la Chine et la Russie.
Une toute dernière initiative de la Russie est un appel urgent pour réaliser une conférence internationale à laquelle participeraient tous les intéressés.
« Nous proposons de convoquer une conférence à Moscou, ou à Genève, si on souhaite s’y réunir, ou à Paris, si tout le monde est prêt à venir ici. Nous n’avons aucune objection, nous n’en tenons à aucune ville. L’essentiel est de lancer ce processus au plus vite », a indiqué M.Bogdanov qui avait appelé le week-end dernier les représentants de l’opposition syrienne et les dirigeants français à organiser une conférence avec la participation du Groupe d’action, des autorités et de l’opposition syriennes, ainsi que de pays étrangers, y compris de l’Arabie saoudite et de l’Iran. »
Le président Al Assad s’est dit prêt à quitter le pouvoir si son peuple le décide lors des prochaines élections présidentielles, prévues pour 2014.
En somme, ce qui différencie le cas de la Colombie de celui de la Syrie, c’est que dans le premier cas il n’y a pas d’ingérence de l’extérieur et que ce sont les Colombiens eux-mêmes qui vont discuter et décider de leur avenir. Les autres pays qui sont présents servent de support et d’assises pour ces rencontres.
Le Président Santos de la Colombie avait clairement signifié à tous les présidents, membres de la Conférence des États de l’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), de ne pas interférer dans le conflit colombien, qu’il s’agissait d’une question interne au pays.
Dans le cas de la Syrie, l’intervention étrangère est présente dans les groupes armés, dans leur financement et dans le type de règlement acceptable pour eux.
La Russie, la Chine et les pays du Mouvement des non-alignés, sont plutôt d’avis que le conflit syrien doit être réglé par les Syriens eux-mêmes. Sous cet aspect, ils ont le droit international de leur côté ainsi que le gros bon sens.
Le jour où l’opposition armée ne recevra plus d’armes et ni d’argent de la part des pays qui se disent les amis du peuple syrien, elle se résignera vite à s’asseoir à la table de négociation pour décider avec les autres oppositions non armées et le gouvernement de l’avenir de leur pays. Cela, M. Harper, premier ministre du Canada, ne semble pas le comprendre. Je vous invite à lire à cet article « Poutine fait la leçon aux Occidentaux ».
Oscar Fortin
Québec, le 9 septembre 2012
Classé dans Actualité, Oscar Fortin
Un témoignage et un point de vue qui nous révèlent un tout autre visage de l’Iran
Je viens tout juste de découvrir un auteur, Gilles Lanneau, dont le peu que j’en ai lu m’a aussitôt conduit à en savoir davantage sur lui-même. J’ai trouvé, sur Google, une référence qui nous révèle l’homme et les expériences qui sous-tendent ses écrits. Je vous invite à lire cette entrevue qu’il accordait à Mina Fallah de la revue TEHERAN.
Je me permets de partager avec vous un bref documentaire qu’il a lui-même réalisé sur l’Iran dont traite son dernier ouvrage « L’IRAN LE MENSONGE ». Il présente ainsi cet ouvrage :
« J’ai écrit ce livre dans l’urgence. Quelques minutes avant l’irréparable. En ce temps où notre monde bascule à toute allure dans un gouffre de non-sens, d’absurdité, où le mal se prend pour le bien et fait porter à celui-ci ses propres tares, j’ose élever une petite voix à contresens. Au tribunal de ce monde aux valeurs inversées, je plaide la cause de l’Axe du Mal et accuse l’Axe du Bien. »
D’une durée de 00:12:45, vous y découvrirez un autre visage de l’Iran que nos médias se gardent bien de nous révéler.
http://www.teheran.ir/spip.php?article1573
Sommet à Téhéran des pays non-alignés, du 30 et 31 août 2012
C’est à Téhéran, en Iran, que les représentants des 120 États membres du Mouvement des non-alignés (MNA) se sont réunis, du 30 au 31 août, à l’invitation des autorités iraniennes.
Ce sommet comportait pour l’Iran plusieurs défis à relever dont celui d’attirer les principaux représentants des pays membres ainsi que les observateurs qui y participent habituellement.
Sur ce point, on peut dire que la réponse obtenue démontre que l’Iran n’est pas aussi isolé et menaçant que ses ennemis le laissent croire. La très grande majorité des pays ont répondu à l’appel : 29 chefs d’État et de gouvernement, 80 ministres des affaires extérieures et représentants des 120 États. À eux seuls, ils constituent les 2/3 de l’Assemblée générale des Nations Unies et représentent plus de 55 % de la population mondiale. Ce n’est pas pour rien que le Secrétaire général des Nations Unies s’est fait un devoir d’y assister en dépit des pressions venues d’Israël, des États-Unis et du Canada pour qu’il n’y aille pas.
Dans ce contexte, parler de communauté internationale, c’est inévitablement prendre en compte ce Mouvement des pays non-alignés. C’est cette communauté internationale, réunie à Téhéran, qui a apporté au peuple et au gouvernement syrien un appui mettant en échec l’approche interventionniste du bloc impérial occidental.
« 2.4 La recherche sincère d’une solution à la crise syrienne passe par le respect de la volonté du peuple syrien, seul habilité à décider en toute indépendance de la composition de son gouvernement qui ne saurait arriver sur les chars des forces d’occupation… »
Que fait le Canada et le gouvernement Harper qui, avec moins de 25% de l’électorat canadien, coupe toute relation diplomatique avec l’Iran, agissant comme le petit caniche de Washington et d’Israël.
» Le régime iranien, déclara le ministre Baird, fournit une aide militaire croissante au régime Al-Assad (Syrie); il refuse de se conformer aux résolutions des Nations unies concernant son programme nucléaire; il menace régulièrement l’existence d’Israël et tient des propos antisémites racistes en plus d’inciter au génocide; il compte parmi les pires violateurs des droits de la personne dans le monde; et il abrite des groupes terroristes auxquels il fournit une aide matérielle »
Pour lire le communiqué final du Mouvement des non-alignés, voir ici.
Nous sommes loin d’un Canada démocratique et indépendant dans ses politiques internationales. Le gouvernement Harper se comporte comme si la majorité des canadiens le suivaient dans pareilles politiques. Il oublie qu’à peine 25% de l’électorat canadien a voté pour lui, alors que 75 % ne l’ont pas appuyé. Il n’est certainement pas en position de faire la leçon à notre nouvelle Première ministre, Mme Pauline Marois quant à sa crédibilité démocratique.
Oscar Fortin
Québec, le 9 septembre 2012
Classé dans Actualité, Oscar Fortin
Mon cher Lucien, tu es devenu, avec les années et les opportunités, une référence à multiples visages qui inspirent pour les uns la sagesse du « gros bon sens » et, pour d’autres, l’opportunisme « du plus rentable ». Tu n’es dépourvu ni d’intelligence, ni de culture, ni de charme pour convaincre, impressionner et rallier à tes diverses causes l’adhésion d’un grand nombre. Cela t’est d’autant plus aisé que les médias officiels t’ouvrent toutes grandes leurs portes et que les élites se font un honneur de t’avoir sur leurs principales tribunes.
J’ai été longtemps un de tes admirateurs. Je voyais en toi un homme de caractère, de détermination et j’y reconnaissais l’homme de convictions que tu étais. J’ai été de ceux qui ont fait pression pour que tu viennes rejoindre le peuple québécois dans sa longue marche vers son indépendance. Les paroles et les émotions ne te manquèrent pas pour convaincre les indécis, pour conforter les chancelants et pour avancer avec les convertis. Tu auras été un grand tribun et un grand Québécois de cette période mémorable. Tu étais devenu l’homme en qui le Peuple québécois se reconnaissait.
Aujourd’hui, 17 ans sont passés et bien des feuilles d’automne sont tombées. Notre Lucien national a perdu de son lustre et ses convictions nationalistes de la profondeur. En mai dernier, à la lecture d’un article ayant pour titre « Le vrai Lucien Bouchard », j’ai eu ce commentaire qui m’est venu comme de l’eau surgit d’une source.
« Dommage, mon cher Lucien! Tu sais que la “crédibilité” est un bien précieux qui permet de faire beaucoup avec l’appui d’un peuple. Tu sais aussi que pour durer dans le temps il faut que celui qui en est gratifié fasse preuve de fidélité aux valeurs qui en ont été le fondement.
Ton engagement au côté du Peuple québécois, ton peuple, en a fait rêver plusieurs. Ce Peuple est toujours là, mais tu n’y es plus comme celui qui croit en lui, en sa capacité de s’assumer et de tirer tout le profit possible des immenses ressources dont il est le propriétaire et le maître.
Tu sais que ces ressources, exploitées et développées au profit de ce dernier, permettraient, entre autres, de financer des soins de santé de qualité, une éducation gratuite, accessible à tous et à toutes, des soins adaptés pour nos personnes âgées et des opportunités de travail à tous les niveaux du développement du Québec.
Mais voilà que tes revenus de pension, comme ancien ministre fédéral et ancien Premier ministre du Québec, n’auront pas été suffisants pour entretenir ta passion pour un Québec indépendant. Des offres, sans doute, plus alléchantes t’ont transformé en négociateur de premier plan pour soutirer le maximum des richesses de ce peuple, ton peuple, aux prix les plus bas, afin d’assurer à tes nouveaux employeurs les profits les plus élevés.
Voilà pourquoi, mon cher Lucien, ta crédibilité n’y est plus. Tu peux toujours t’adresser au peuple, c’est ton droit, mais ne viens plus raconter des histoires que tu travailles pour les intérêts du peuple québécois et que ton souhait le plus cher est son bien.
L’illusion a assez duré. Il te faut maintenant marcher à visage découvert et, comme nous disaient nos parents, t’assumer pleinement dans ce que tu es vraiment, sans le peuple. »
Ces derniers jours, tu as lancé un autre de tes ouvrages pour éclairer le peuple, mais cette fois pour lui dire, entre autres, de ne plus aller se faire massacrer à l’abattoir d’un référendum populaire. Ton argumentaire m’a tout simplement renversé. Tu interpelles les Québécois et les Québécoises en leur disant qu’ils ne peuvent se laisser entraîner dans un nouveau référendum par une minorité de 850 000 personnes (15 % de l’électorat québécois) qui le réclamerait. Là, je n’y comprends vraiment rien.
Regardons les choses bien en face et voyons ce qui est le plus démocratique.
Habituellement, la tenue d’un référendum est décidée par le gouvernement dirigé par le parti qui a fait élire le plus de députés. L’Assemblée nationale du Québec comprend en totalité 125 sièges, correspondant à autant de députés. Un gouvernement majoritaire aura au moins 63 sièges. À ce stade de l’argumentaire, nous en sommes, au mieux, à 63 députés qui ont le pouvoir de décider de la tenue d’un référendum.
Mais là ne s’arrête pas l’argumentaire. Déjà nous savons que tous les partis politiques répondent à des donateurs et que leurs chefs sont choisis de manière à ne pas faire de vague dans la société. Bien plus, certains de ces partis, comme le parti libéral et la Coalition pour l’avenir du Québec, sont sous la dépendance de pouvoirs économiques qui exercent une influence déterminante sur le choix des chefs. Ainsi, advenant leur prise du pouvoir, les grandes décisions gouvernementales seront dépendantes d’une minorité oligarchique dont le nombre est bien en deçà des 850 000 personnes réclamant la tenue d’un référendum.
Quelle est l’approche, selon toi, qui est la plus démocratique ? Celle des lobbys oligarchiques de quelques centaines ou milliers de personnes, tout au plus, ou celle des regroupements populaires de 850 000 personnes ?
Alors, je te demande, mon cher Lucien, pourquoi craindre autant l’expression démocratique qui émerge du peuple ? Pourquoi craindre autant les référendums, alors que le dernier nous fut volé. Le Non gagna par 54 288 voix sur les 5,087 009 électeurs et électrices inscrits sur la liste électorale. Une aussi mince marge aurait dû inciter le fougueux Lucien que tu sais être à tes heures de colère, pour réclamer un recomptage et exiger le contrôle de la validité des votes émis. Tu n’en fis rien et tu laissas les adversaires tirer à boulet rouge sur ton collègue, Jacques Parizeau, en compagnie duquel tu avais fait la promotion du OUI. D’ailleurs, tu conviendras avec moi que les résultats obtenus furent loin d’un massacre à l’abattoir.
En 1998, des membres du Parti québécois prirent connaissance d’un Rapport du DGE mettant en cause plus de 162 000 noms de personnes, inscrites sur la liste électorale, qui ne figuraient pas sur la liste de l’Assurance maladie du Québec.
« DGE avait déjà radié de la liste électorale permanente 56 000 noms qui y figuraient au moment du référendum de 1995. Il se préparait à en faire autant avec 106 000 autres noms de présumés électeurs qui lui paraissent suspects en ce qu’ils ne figurent pas sur la liste de la RAMQ. »
Tu sais mieux que moi que si le peuple québécois a été massacré, ce n’est pas par le référendum, mais par les tricheries, la corruption et l’usage de faux votants n’y ayant droit. Ce le fut également, et tu ne peux y échapper, par la négligence de ceux et celles qui étaient en position d’autorité pour y exiger le recomptage complet des votes et leur validité.
Lucien, nous vivons dans une société où chacun a le droit de choisir ses maîtres et son pays. Je respecte évidemment tes choix qui mettront sans nul doute tes enfants et petits enfants à l’abri des huissiers qui, autrement, pourraient se présenter pour saisir leurs biens. Tu te souviens de cette image, utilisée dans le document des « lucides » auquel tu as participé. Je ne te cacherai pas que lorsque j’avais lu cela, je m’étais dit que ce n’était pas possible que tu puisses avoir cette angoisse pour tes enfants.
Quant à moi, je crois toujours à un Québec indépendant, assez riche en matière première et en matière grise pour assurer le développement d’un pays et la croissance d’une société nouvelle, plus juste, plus solidaire, plus humaine et surtout plus indépendante et libre.
Au revoir
Oscar Fortin
Québec, le 14 septembre 2012
Classé dans Actualité, Oscar Fortin
QUELQUES RÉFLEXIONS À BÂTON ROMPU
Si ceux et celles qui se sont abstenus de voter eurent eu un candidat pour les représenter, ils formeraient le prochain gouvernement. Avec 25,39 % de l’électorat, ils sont en avance sur le PQ qui recueille 23,87 %, sur le PL qui recueille 23,12 %, ainsi que sur la coalition AQ qui n’obtient que 20,14 % des votes des 5 904 936 d’électeurs et électrices du Québec.
On peut toujours se consoler avec la reprise en main des principaux leviers de l’État, mais la crédibilité représentative et la marge de manœuvre pour répondre aux impératifs du bien commun ne seront pas au rendez-vous des nouvelles autorités.
En 1995, les électeurs et électrices inscrites pour le référendum étaient de 5 087 009. Les 4 757 509 qui sont allés voter représentaient un taux de participation de 93,5 %. Il y a eu 86 501 votes de rejetés.
Le OUI a recueilli 2 308 360 votes et le NON 2 362 648 votes, pour un écart de 54 288 votes en faveur du NON. Une différence qui aurait dû commander un recomptage et une vérification des listes électorales. Il n’en fut rien.
Saviez-vous qu’en 1998, le Conseil national du Parti québécois avait été saisi d’un dossier démontrant que plus de 100 000 électeurs inscrits sur la liste électorale lors du référendum de 1995 n’avaient pas droit de vote?
« Essentiellement, le DGE a déjà radié à ce jour (1998) de la liste électorale permanente 56 000 noms qui y figuraient au moment du référendum de 1995. Il se prépare à en faire autant avec 106 000 autres noms de présumés électeurs qui lui paraissent suspects en ce qu’ils ne figurent pas sur la liste de la RAMQ. »
Il y a lieu de lire l’article au complet.
Si ce référendum nous fut volé, ce fut, sans aucun doute, avec la complicité de certains membres influents du Parti Québécois et du gouvernement d’alors. Je pense qu’il n’y a pas eu qu’un seul Claude Morin au sein des indépendantistes du Québec et qu’il y en a et en aura encore.
Quant aux indépendantistes d’aujourd’hui, il faut chercher leurs votes dans ceux du Parti Québécois, d’Option nationale et de Québec solidaire. Contrairement à ce que certains laissent croire, la grande majorité des membres de QS sont d’authentiques indépendantistes. Loin de s’en faire un ennemi, il faut plutôt y trouver ses forces complémentaires. Toujours est-il que la somme des votes de ces trois partis est d’un peu moins de 2 millions de personnes. Par rapport au vote indépendantiste du référendum, il y a un déficit d’un peu moins de 500 000 électeurs, en dépit du fait que le nombre d’électeurs ait augmenté de 817 927 personnes depuis 1995. Où sont donc passés ces indépendantistes et les nouveaux venus? Nous n’avons pas d’autres choix que de les chercher dans les abstentionnistes (25,9 %) et dans les 20,14 % du Parti de la coalition Avenir Québec.
L’indépendance ne se fera pas sans une participation de tous les indépendantistes du Québec et de leurs alliés. Le peuple se doit d’être majoritairement présent et fermement décidé à aller de l’avant avec le projet d’un pays. Cela doit se construire avec l’esprit que l’on souhaiterait que ce nouveau pays ait : un esprit d’ouverture, de solidarité dans les priorités du Bien commun, de tolérance dans certaines divergences qui ne touchent pas l’essentiel du projet d’un pays.
Le Gouvernement de Mme Marois devra utiliser ses premiers mois pour établir des ponts avec Québec solidaire et Option nationale. Elle devra également se faire proactive dans certains dossiers, comme celui de la corruption, avec Avenir Québec.
Quant au reste, je pense que les suggestions de M. Richard Le Hir sont plus que pertinentes.
Aucun moyen ne sera écarté pour faire échouer toute tentative démocratique des Québécois et Québécoises de se donner un pays qui soit à leur image. Si tous les dessous de ce qui s’est véritablement passé en 1995 nous étaient révélés, nous comprendrions qu’il ne faut compter que sur nous-mêmes.
Ce qui vient de se passer au Métropolis nous révèle une face cachée de la haine que nous portent certains groupes. J’espère que les Québécois et Québécoises de la communauté anglophone et des autres communautés vont s’unir à tout le peuple québécois pour dénoncer pareille haine et surtout pour condamner pareils crimes.
Oscar Fortin
Québec, le 6 septembre 2012
Classé dans Actualité, Oscar Fortin
Qui donc sont ceux qui proclament à tout vent que les Québécois sont tannés d’entendre parler de référendums? Ce sont des fédéralistes hantés par la démocratie directe, celle d’un peuple qui, en tout temps et par voie référendaire, peut prendre la parole et dire ce qu’il veut. Pourquoi craignent-ils autant, eux qui se disent démocrates, cette expression plus que démocratique qu’est un référendum?
À les écouter, c’est comme si la voix du peuple leur arrivait directement à l’oreille. De quel peuple parlent-ils? Il est bien possible que ce soit le peuple de leurs fréquentations. Encore faut-il savoir que cette partie du peuple, formée de purs fédéralistes, d’hommes d’affaires ayant les mains toujours ouvertes pour recevoir les subventions des gouvernements, pour bénéficier de politiques fiscales généreuses et avoir accès à de juteux contrats, est loin de représenter l’ensemble du peuple québécois.
Oui, c’est vrai que les oligarchies sont tannées d’entendre parler de référendums. Elles ne souhaitent pas que la démocratie, celle du pouvoir du peuple, vienne les déloger de la place privilégiée qu’elles occupent dans la société. Ne contrôlent-elles pas les pouvoirs politiques et à travers eux l’ensemble des institutions de l’État? Parler de référendums, c’est leur rappeler que le peuple a également quelque chose à dire dans le devenir de la société.
La question qu’il faut poser n’est pas de savoir si le peuple est tanné ou pas d’entendre parler de référendums, mais de savoir ce qu’il a à dire sur telle ou telle question concernant son avenir et le projet de société dans lequel il souhaite vivre. Ce n’est pas parce qu’un référendum donne une réponse négative à une question, que cette réponse est sans appel. Au dernier référendum, dont on ignore toujours les manigances qui ont été utilisées par l’opposition au OUI, le NON l’a emporté avec une majorité de 50 000 voix. C’est dire que plus de 49,5 % des Québécois ont rejeté le fédéralisme canadien et ont voté pour un Québec indépendant. Un tel résultat ne fait pas disparaitre le Peuple québécois, pas plus que ses prétentions à son indépendance. L’image qui me vient à l’esprit est celle de prisonniers de guerre qui n’ont de cesse à essayer par tous les moyens à s’évader. Échec après échec, ils recommencent parce qu’ils sont toujours prisonniers et que leur devoir est de s’enfuir.
Tant que le peuple québécois sera un peuple et qu’il ne sera pas indépendant, il y aura toujours des référendums en perspective.
L’acharnement que mettent les adversaires pour qu’il n’y ait pas de référendums est indicateur de la force que prend le mouvement de l’indépendance du Québec et de son éventuelle victoire. Les Québécois et les Québécoises sont de plus en plus conscients du rôle ingrat qu’ils occupent dans la fédération canadienne et surtout ils et elles savent qu’ils ont tout ce qu’il faut pour assumer pleinement leur devenir comme peuple et pays. L’indépendance conquise par de nombreux peuples, plus petits et beaucoup moins avantagés que nous, devrait nous motiver et nous conduire à notre propre indépendance.
Plus les adversaires crient forts et que les médias en répercutent les échos, plus nous sommes près d’un pays bien à nous et d’une constitution à l’image de ce que nous sommes.
Le prochain gouvernement minoritaire laissera suffisamment de temps à toutes les forces indépendantistes, ouvertes à un projet de société plus démocratique plus solidaire et plus confiante en ses propres ressources, de se rallier et de faire front commun pour la « prochaine fois », celle dont a parlé René Lévesque.
Oscar Fortin
Québec, le 25 août 2012
Classé dans Actualité, Oscar Fortin
« L’Église catholique confirme le voyage du pape Benoît XVI au Liban, programmé du 14 au 16 septembre. « La préparation du voyage se poursuit sans incertitudes de la part du Vatican », a déclaré le porte-parole du Saint-Siège, Federico Lombardi. « Un signe concret en est que la papamobile est partie et est en cours d’expédition vers Beyrouth. »
Ce voyage intervient dans un contexte géopolitique régional très tendu. Trois pays, et non des moindres, l’Égypte, la Syrie et l’Irak, vivent des jours critiques pour leur avenir. Il lui sera difficile de passer outre à ces conflits. Pour le moment, les échos qui nous parviennent sont à l’effet qu’il fera plutôt un appel à tous les chrétiens des églises orthodoxes et latines pour qu’elles s’impliquent de manière à témoigner de l’Évangile par des œuvres d’engagement social et humanitaire. Un message qui devrait rejoindre tout le Moyen-Orient. Concernant la Syrie, il faut s’attendre à un discours qui ne mette pas dans l’embarras ses alliés traditionnels de l’Occident. Ce défi sera d’autant plus difficile à relever que la Maison-Blanche vient de déclarer que toute négociation de l’opposition avec le gouvernement de Bachar Al Assad doit comporter un prérequis essentiel, celui du départ de ce dernier. Cette déclaration survient un jour après que le vice-premier ministre syrien eut annoncé la disposition de son gouvernement d’entamer des négociations sans aucune condition préalable avec toutes les forces de l’opposition.
Les interventions de Benoît XVI sur la crise en Syrie
En abordant ce sujet, je pensais sincèrement que Benoît XVI se tenait à l’écart du conflit sanglant qui embrase la Syrie. Une recherche rapide sur Google m’a révélé qu’il est intervenu à diverses reprises au cours de la présente année. Il faut dire que ce ne fut jamais à partir d’une conférence de presse exclusivement consacrée au conflit syrien. C’était plutôt à l’occasion de la prière de l’Angélus ou encore de rencontres avec des évêques ou des groupes particuliers. Dans tous les cas, le relais de ses propos par la presse internationale a été plutôt discret, même si le contenu permettait à la partie occidentale d’y trouver son compte.
Le 12 février 2012, lors de la prière de l’Angelus, Benoît XVI « invite tout le monde et tout d’abord les autorités politiques en Syrie à privilégier la voie du dialogue, de la réconciliation et de l’engagement en faveur de la paix ».
Il faut se rappeler que, quelques jours plus tôt, le groupe des observateurs de la Ligue arabe avait produit un rapport dans lequel il dénonçait la présence de groupes armés qui attaquaient les forces gouvernementales et les institutions publiques. De plus, il constatait que nombre d’informations transmises par les médias internationaux s’avéraient sans fondement dans la réalité. Une déclaration et un rapport qu’on se garda bien de publier à grande échelle et qui marqua la fin de cette mission d’observateurs. Les points 26 à 29 de ce Rapport sont éloquents sur ces deux points.
Benoît XVI avait là une belle occasion de mettre en relief les principales données de ce Rapport dont il ne pouvait ignorer le contenu. Par exemple, relever le fait de ces forces armées qui s’attaquent aux forces gouvernementales dont la responsabilité est de toute évidence de les contrer. Il a plutôt choisi de s’en prendre directement au gouvernement, toujours considéré comme le seul responsable de la violence, et de ne pas relever le fait que le dialogue sollicité devenait impossible avec ces groupes armés. De plus, il n’a eu aucun mot à l’endroit de ces pays engagés avec ces groupes terroristes visant le renversement par la violence du gouvernement.
Il eut pu, également, relevé, à partir de ce rapport, le problème de l’information en rappelant à la presse internationale et aux journalistes, en particulier, leur devoir d’assurer une information objective, fondée sur des faits et non sur des rumeurs qui s’avèrent, plus souvent que moins, sans fondement. En un mot, rappeler avec force que le droit à la vérité est également un droit fondamental de la personne.
Malheureusement, de ces faits, peu connus, il n’en dit rien.
Le 8 mars dernier, à l’occasion de Pâque, il eut également un message sur le conflit en Syrie. À ce moment, Kofi Annan dirige une mission visant la fin de la violence et la mise en place d’une négociation entre les diverses parties syriennes impliquées dans le conflit. Benoît XVI sait, à ce moment, que des pays, regroupés sous le titre des « amis du peuple syrien », financent et arment des mercenaires et des terroristes pour combattre les forces gouvernementales. Il sait que, parmi ces pays, il y a les États-Unis, la France, l’Angleterre. Il sait également que l’information transmise par les médias occidentaux est, plus souvent que moins, une déformation de la réalité, quand elle n’est pas pure invention. Que dit-il alors?
« … que cesse l’effusion de sang et que soit entrepris sans délai le chemin du respect, du dialogue et de la réconciliation, comme le souhaite la communauté internationale. Que les nombreux réfugiés, provenant de ce pays et ayant besoin d’aide, trouvent l’accueil et la solidarité qui puissent soulager leurs pénibles souffrances. »
Là encore, il se fait silencieux sur les pays qui financent et soutiennent en armements les mercenaires armées et qui s’affirment, hypocritement, solidaires de la mission Annan. Pas un mot sur la manipulation de l’information. Pas un mot sur le respect du droit international concernant la souveraineté des peuples à disposer d’eux-mêmes. Pas un mot sur la position assumée par la Russie et la Chine qui se réclament le respect du droit international, voulant ainsi éviter que se reproduise en Syrie ce qui s’était passé en Libye.
Le 21 juin dernier, s’adressant aux participants de la réunion des oeuvres d’assistance aux Églises orientales (Roaco), Benoît XVI affirme sa « proximité aux grandes souffrances des frères et des soeurs de Syrie, en particulier des petits innocents et des plus faibles » et a demandé que « ne soit épargné aucun effort » de la communauté internationale pour la paix.
« …que Dieu donne la sagesse du coeur à ceux qui ont des responsabilités, afin que cessent toute effusion de sang et la violence qui apporte seulement douleur et mort ».
Le journal La Croix de poursuivre :
« Que ne soit épargné aucun effort (…) de la part de la communauté internationale pour faire sortir la Syrie de la situation de violence et de crise actuelle, qui dure déjà depuis longtemps et risque de devenir un conflit généralisé qui aurait des conséquences fortement négatives pour le pays et pour toute la région. »
Au moment de tenir ces propos, Benoît XVI sait que la plan Annan est dans une impasse et que le Conseil de sécurité est bloqué. D’une part, il sait qu’il y a le bloc de ceux qui se disent les « amis du peuple syrien » et qui veulent par tous les moyens le départ de Bachrar Al Assad et le changement de régime. D’autre part, il sait également qu’il y a ceux qui appuient la Russie et la Chine dans leurs efforts pour faire respecter le droit international, en soutenant le fait que seuls les Syriens ont le pouvoir de décider de leurs gouvernants et de leur régime politique. Pour ces derniers, le mandat de la communauté internationale ainsi que celui de Kofi Annan est que cesse la violence et que les Syriens s’assoient à une même table et décident eux-mêmes de leur avenir. Mais de cela Benoît XVI ne parle pas.
De nouveau, le 29 juillet, depuis sa résidence d’été, le Pape Benoît XVI se réfère à la Syrie. À ce moment, Kofi Annan n’a pas encore annoncé sa démission. Il le fera quatre jours plus tard, le 2 août. Le pape n’est pas sans savoir, toutefois, les difficultés rencontrées par ce dernier pour faire cesser la violence chez les opposants au régime.
« Je continue à suivre avec inquiétude les événements tragiques et violents croissants en Syrie avec la triste succession de morts et de blessés, y compris chez les civils, a-t-il souligné. Je pense également au nombre élevé de personnes déplacées et de réfugiés dans les pays voisins. Je demande que leur soient garanties l’aide et l’assistance humanitaire nécessaires ».
Je demande à Dieu la sagesse du cœur, en particulier pour ceux qui ont les plus hautes responsabilités afin que ne soit épargné aucun effort dans la recherche de la paix, y compris de la part de la communauté internationale, au travers du dialogue et de la réconciliation en vue d’une solution politique adéquate du conflit ».
Ce dernier message fut salué chaleureusement par S. Exc. Mgr Jean-Clément Jeanbart, Archevêque métropolitain d’Alep des Gréco catholiques.
Ses intentions et ses prières sont sans doute très bonnes, mais il se refuse de mettre le poids de son autorité morale pour dénoncer ce qui fait achopper toute entente possible, à savoir les actes terroristes des forces de l’opposition et le support en argent et en armes qu’elle reçoit des pays occidentaux et arabes. Il s’en tient au terme générique de la « communauté internationale » et se garde bien de faire écho aux interventions de ses alliés traditionnels que sont les États-Unis et la France. Pas un mot, également, sur la désinformation qui n’aide pas à comprendre ce qui se passe en Syrie.
Que dira-t-il maintenant à partir du Liban ?
Si ce voyage se réalise, comme prévu, il faut alors espérer que Benoît XVI retrouve la liberté des Évangiles pour faire entendre au monde et tout particulièrement à ceux qui veulent se l’assujettir que leur projet ne rejoint ni les idéaux évangéliques, ni l’espérance d’une l’humanité qui aspire à la paix, à la justice et à la vérité. Le monde auquel aspire l’humanité entière ne saurait être le produit des armes, de la corruption et du mensonge.
Un moment tout privilégié pour rappeler, lui le successeur de Pierre, ce secret, révélé dans le Nouveau Testament, qui rend caduque la croyance à l’effet que le peuple juif est le seul peuple, objet de la promesse divine. Cette croyance est à l’origine de bien des conflits et surtout de cette idée qu’il lui revient, comme peuple élu, de diriger le monde. Tel n’est pas le cas. Bien au contraire, selon le message évangélique, la promesse divine est destinée à l’humanité entière, sans distinction de races, de couleurs, de religions.
« (Rm 11 25) Frère, je veux vous faire connaître le plan secret de Dieu, afin que vous ne vous preniez pas pour des sages : une partie du peuple d’Israël restera incapable de comprendre jusqu’à ce que l’ensemble des autres peuples soit parvenu au salut. »
« ( Eph 3 6) Voici ce secret : par le moyen de la Bonne Nouvelle, les non-juifs sont destinés à recevoir avec les Juifs les biens que Dieu réserve à son peuple, ils sont membres du même corps et bénéficient eux aussi de la promesse que Dieu a faite en Jésus-Christ. »
Une révélation qui met un frein à ceux et celles qui se croient destinés à gouverner le monde en se réclamant du pouvoir de Dieu en tant que peuple élu. L’humanité est une et tous y ont leur place, Israéliens, Palestiniens, Iraniens, Syriens, Français, Étasuniens etc, comme membres d’un même corps.
À ce jour, dans toutes ses interventions, Benoît XVI a fait appel au dialogue de toutes les parties pour trouver une solution politique au conflit. Comment pourra-t-il poursuivre avec la même insistance alors que Washington vient de mettre une condition sine qua non à la reprise de tout dialogue : le départ de l’actuel président Bachar Al Hassad? Une condition tout à fait inacceptable tant pour le Gouvernement que pour cette communauté internationale (plus de 50 % de la population mondiale) qui soutient l’approche de la Russie et de la Chine.
D’ici le 14 septembre, bien des évènements peuvent remettre en question cette visite et certains propos qui eurent pu y être tenus. Si tel n’est pas le cas, alors, souhaitons-lui un bon voyage et le courage d’un message clair et sans complaisance.
Québec, le 23 août 2012Oscar Fortin
http://www.egaliteetreconciliation.fr/Syrie-revolution-ou-coup-d-etat-13441.html
Classé dans Actualité, Oscar Fortin
L’APOCALYPSE SELON L’ISLAM
D’origine indienne, Imran Nazar Hosein est né dans les Caraïbes, dans l’île de Trinité en 1942. Il étudia l’islam, la philosophie et les relations internationales dans de nombreuses universités et institutions d’enseignement supérieur dont l’université al-Azhar au Caire, en Égypte, l’institut des relations internationales de l’université des Indes occidentales à Trinité, l’université de Karachi au Pakistan, l’Aleemiyah Institute of Islamic Studies à Karachi également et l’Institut de hautes études internationales et du développement, à Genève, en Suisse.
Il répond, ici, à des questions qu’un journaliste a recueillies de la part de gens de partout et de tous les milieux. Si les vidéos ne figurent pas à l’endroit prévu, je vous invite à cliquer ici.
Oscar Fortin
Québec, le 14 août 2012-08-14
Classé dans Actualité, Oscar Fortin
À LA CONQUÊTE DU MONDE
Plusieurs articles sous la signature de gens aux croyances et non croyances les plus diversifiées, évoquent l’avènement, plus que probable, d’une troisième guerre mondiale. Le plus récent est celui de Richard Le Hir que l’on retrouve sur plusieurs sites. Le panorama des conflits qui font quotidiennement des centaines et des milliers de morts les interpelle dans leur conscience, fidèles qu’ils sont aux valeurs fondamentales de justice et de vérité, pierres sur lesquelles l’humanité peut se renouveler et croître.
Je m’associe à cette démarche qui vise à comprendre ce qui se passe dans notre monde et à y identifier ceux et celles qui en sont les principaux acteurs. Cette réflexion s’ajoute à celles que j’ai déjà exprimées sur le sujet.
Les prétentions impériales des États-Unis
Les États-Unis (É.-U.) s’imposent comme la force dominante du monde non seulement en raison de sa puissance militaire, mais aussi par cette conviction qu’ils sont les mandataires providentiels pour diriger le monde vers le bien. Une auto proclamation qui les place au-dessus de l’ONU et du droit international.
On se souviendra de la manière avec laquelle Georges W. Bush avait tranché la question des bons et des méchants. « Il y a ceux qui sont avec nous et ceux qui sont contre nous. Les premiers sont les bons et les seconds sont les méchants. »
Ses collaborateurs et collaboratrices qui l’ont accompagné et les autres qui leur ont succédé ont maintenu cette perception de la réalité. Cette dernière repose essentiellement sur la prédominance absolue des intérêts et de la sécurité des États-Unis, fondée sur la volonté divine.
Cette même certitude avait été proclamée, en 2006, par Condoleezza Rice, alors secrétaire d’État aux Affaires extérieures. Elle avait pris la parole à un rassemblement de Baptistes.
« Le président Bush et moi-même partageons votre conviction que l’Amérique peut et doit être une force du Bien dans le monde. Le Président et moi croyons que les États-Unis doivent rester engagés comme leader d’événements hors de nos frontières. Nous croyons cela parce que nous sommes guidés par le même principe persistant qui donna naissance à notre propre nation : la dignité humaine n’est pas un don du gouvernement à ses citoyens, ni un don des hommes les uns aux autres; c’est une grâce divine à toute l’humanité. »
« Nous nous dressons pour des idéaux qui sont plus grands que nous-mêmes et nous parcourons le monde non pour piller, mais pour protéger; non pour asservir, mais pour libérer; non comme les maîtres des autres, mais comme les serviteurs de la liberté. »
On se souviendra également des propos tenus, récemment, par le prétendant républicain à la Maison-Blanche, Mitt Romney, qui déclarait que « Dieu avait créé les États-Unis d’Amérique pour dominer le monde.»
« Tout récemment, le président Obama, faisant le bilan de ses engagements internationaux devant le congrès annuel de l’organisation d’anciens combattants, se félicitait d’avoir renouvelé la capacité des États-Unis à diriger dans le monde. »
Pareille perception de soi-même ne peut que soulever de nombreuses questions en regard des interventions et des guerres fomentées par ces derniers à travers le monde. Que dire, également, de tous les moyens qui y sont utilisés pour tromper l’opinion publique et y ajuster les réalités non pas à la vérité des choses, mais à celle de leur convenance?
Qu’on se souvienne de la guerre en Irak, en Afghanistan, en Libye et maintenant en Syrie sans oublier ces coups d’État et tentatives de coup d’État au Venezuela, au Honduras, au Paraguay, en Bolivie et en Équateur. Que l’on pense un instant à toutes ces révélations d’ex-militaires et d’agents de la CIA qui nous révèlent la cruauté de leurs actions, l’usage systématique de la corruption et l’énorme capacité de manipulation de l’information.
En tant que croyant en Jésus de Nazareth, je me demande comment le « fils de l’homme » des Évangiles dont ils se réclament, peut avoir quelque compatibilité avec la cupidité et le mensonge dont ils se font les témoins à travers leurs actions.
Le « fils d’homme » ou si l’on veut le « fils d’humanité » que je connais est plutôt promoteur de justice, de solidarité, de partage, de vérité, de compassion, de respect et dont le royaume qu’il proclame ne s’impose ni par les armes ni par le mensonge, ni par la corruption, mais par le témoignage de vie au service du bien commun de l’humanité, en commençant par les plus pauvres, les plus délaissés, les plus dépendants.
Ce que m’inspirent certains textes anciens
Dans l’empire qui domine actuellement le monde, je retrouve toutes les caractéristiques de ce personnage mythique, MAMMON, dont nous parlent les écritures anciennes et de façon toute particulière les Évangiles.
Mammon, dont le nom en araméen signifie richesse, argent, est ce personnage mythique en qui se concentre tout à la fois la puissance qui rend possible toutes les conquêtes et qui permet de réaliser tous les rêves. L’avidité et la cupidité en sont ses principales vertus. Il est celui qui domine au sommet de la pyramide humaine, dictant au monde ses quatre volontés. Tous les moyens sont bons pour qu’il en soit ainsi. Il est la loi des lois, l’empire des empires. Son rêve est de dominer et de disposer de toutes les richesses du monde. Selon l’évangéliste Jean (8,44) il est homicide depuis toujours et père du mensonge.
Un tel portrait ne correspond-t-il pas à l’empire étasunien et à ses alliés chez qui le « capital » est la référence fondamentale du pouvoir et du développement? Leurs ambitions de conquête et de domination n’en sont-elles pas les principales activités? Ne sont-ils pas ceux qui disposent des armes les plus sophistiquées et des richesses les plus grandes pour mener à bonne fin leurs ambitions? Que dire maintenant de leur capacité de transformer en vérité ce qui n’est que mensonge, de bâtir des mises en scène qui n’ont rien à voir avec la réalité des faits? Le mensonge ne fait-il pas partie de leur nature?
En somme, le dieu dont se revendique l’Empire n’est-il pas plutôt le dieu de l’avarice, de la cupidité et de l’iniquité? N’est-il pas Mammon qui personnifie le pouvoir de l’argent et de la matière face à l’esprit, comme cela se voit dans Matthieu (6 : 24) « Nul ne peut servir deux maîtres : ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et l’Argent. » L’évangéliste Jean, pour sa part, en fait « le diable, homicide, menteur et père du mensonge ». Jean 8,44
UNE CONFRONTATION INÉVITABLE
Bien des titres peuvent coiffer cette grande confrontation au terme d’un long cycle dominé par l’égoïsme, le pouvoir de l’argent et la tricherie. Pour ma part, j’y vois la confrontation entre l’empire du capital avec tout ce qui le caractérise et l’empire d’humanité en quête de justice, de vérité, de respect, de solidarité et de tolérance. Une confrontation mettant symboliquement en cause Mammon, le dieu du capital et Jésus de Nazareth, le fils d’humanité.
Oscar Fortin
Québec, le 10 août 2012
Quelques références supplémentaires
http://www.vigile.net/Les-Assassins-economiques
http://www.vigile.net/PETER-DALE-SCOTT-L-intelligence
http://humanisme.blogspot.ca/2012/01/lorsque-la-verite-nous-est-racontee.html
http://humanisme.blogspot.ca/2012/01/armageddon-ou-la-derniere-des-guerres.html
http://humanisme.blogspot.ca/2012/03/les-comploteurs-des-temps-modernes.html
http://humanisme.blogspot.ca/2012/04/les-bruits-de-la-guerre-persistent.html
http://humanisme.blogspot.ca/2012/05/la-face-cachee-de-lamerique.html
Classé dans Actualité, Oscar Fortin
Au moment où le TRIBUNAL ÉLECTORAL DU POUVOIR JUDICIAIRE DE LA FÉDÉRATION mexicaine (TEPJF) étudie depuis plus d’une semaine les milliers de documents démontrant les fraudes électorales et la non-fiabilité des résultats de la dernière élection, la Secrétaire d’État des États-Unis, faisant fi de cette contestation devant les tribunaux, apporte, en date du 25 juillet, tout le soutien de son pays au candidat Enrique Pena Nieto, mis en cause dans cette enquête. Aucune réserve n’est apportée sur la validité de l’élection du candidat priiste. C’est tout simplement le bon candidat pour Washington. C’est, pour ainsi dire, la réplique du scénario de l’élection de 2006 qui donna la victoire au candidat Calderon, alors qu’Andres Manuel Lopez Obrador était donné gagnant par tous les sondages et cela jusqu’au dernier décompte qui ne fut jamais complété.
Cette intervention de la part de celle qui fait le tour du monde pour vendre la démocratie ne surprend toutefois pas. Elle ne fait que confirmer ce que le monde sait depuis longtemps, à savoir que la seule démocratie qui compte est celle sur laquelle l’Administration étasunienne a plein contrôle. Le peuple n’est qu’un acteur de figuration, donnant à l’exercice électoral son caractère démocratique. Dans tous les cas, les résultats obtenus doivent confirmer les choix de Washington. Tous les moyens sont permis pour qu’il en soit ainsi : fraude, achat de votes, manipulation des comptages et recomptages, tricheries à tous les niveaux, mensonges à profusion, amplement diffusés par les médias, contrôle des principaux intervenants dans le processus électoral lui-même et, si nécessaire, l’assassinat déguisé en accident ou en règlements de compte. Si tous ces moyens n’aboutissent pas, ce sera alors la prise du pouvoir par la force, comme ce fut le cas au Honduras, en Irak, en Afghanistan, en Libye et comme c’est actuellement le cas en Syrie et éventuellement au Venezuela qui aura voté massivement pour Hugo Chavez, le 7 octobre prochain.
Cette fois-ci, le peuple mexicain n’accepte plus d’être «le fou du roi ». À travers ses organisations sociales et ses partis politiques, regroupé dans une coalition progressive sous la responsabilité du principal candidat d’opposition, Andres Manuel Lopez Obrador (AMLO), il a décidé de contester les résultats de cette élection par les voies constitutionnelles et judiciaires.
Le quotidien La Jornada dans son éditorial du 27 juillet signale ce qui suit :
« La validation par le TEPJF d’une élection manifestement irrégulière et faussée ainsi que la prise de possession par un politicien qui, selon toute vraisemblance, est rejeté par la majorité de l’électorat seraient, dans ces circonstances, un dur coup à la légalité et aux institutions d’État ainsi qu’à l’éthique républicaine et à l’harmonie sociale. » (Traduction libre de l’auteur)
Le peuple réclame le respect du seul vrai pouvoir dont il dispose, celui de décider librement et en pleine connaissance de cause de ses représentants pour gérer les pouvoirs de l’État dans le sens de ses intérêts. Toute usurpation de ce pourvoir par toute autre puissance ne peut être qu’antidémocratique et, à ce titre, condamnée par la communauté internationale.
On se souviendra qu’en Haïti, lors des élections présidentielles de 2009-2010, le candidat de Washington n’était pas parvenu à se classer pour le second tour de scrutin. Loin de se donner pour vaincues, les plus hautes autorités se mirent à l’œuvre pour corriger l’inacceptable. Tout a été fait par Washington et ses alliés pour modifier les résultats de manière à disqualifier le représentant du parti au pouvoir, élu pour le second tour. Il fallait qu’il soit remplacé par leur candidat. J’avais transmis, à ce moment, une lettre au ministre des Affaires extérieures du Canada pour dénoncer cette intervention. Rien n’y fit, les apôtres de la démocratie ne pouvaient lâcher prise. Il y avait évidemment le peuple haïtien, mais surtout ces milliards de dollars donnés pour la reconstruction du pays. Même le président en fonction, René Préval avait été menacé d’exil.
Tout un contraste de comportement chez ces « apôtres de la démocratie » d’avec ce qui se passe actuellement au Mexique. L’OEA n’a remarqué rien qui puisse altérer les résultats de cette élection qui se serait réalisée dans le plus grand calme et esprit démocratique. Les États-Unis et le Canada ont été au nombre des premiers à célébrer cette grande victoire de la démocratie et à y féliciter le vainqueur. Ils sont également les plus silencieux quant aux scandales qui y sont dénoncés non seulement par des perdants « frustrés » comme ils disent, mais par des milieux des plus respectables. Pourtant…
Lorsque le 7 octobre au soir, le Conseil électoral vénézuélien annoncera la victoire incontestable d’Hugo Chavez pour un troisième mandat, « ces apôtres de la démocratie » retrouveront soudainement la parole pour crier haut et fort à la fraude électorale. L’OEA sera mise à contribution pour disqualifier les résultats et on fera appel au Conseil de sécurité pour permettre la présence d’une force de paix afin de garantir la sécurité dans le pays. Nos journalistes reprendront la parole et leur clavier pour diaboliser autant faire se peut ce Chavez, « dictateur et manipulateur ». Radio-Canada, le Devoir, la Presse et toutes les agences internationales, serviles à l’Empire, participeront à cette mise en scène.
L’hypocrisie et la servilité à l’état pur.
Sauf que le Venezuela n’est ni Haïti, ni le Mexique, ni la Libye. Pas plus que l’Amérique latine n’est le Moyen-Orient ou l’Afrique du Nord. Qu’on se le tienne pour dit. Les fauteurs de troubles pourraient bien y rencontrer un os. Le peuple vénézuélien n’est pas seul et Chavez a de nombreux appuis en Amérique latine, dans les Antilles et dans diverses régions du monde. Les peuples, toujours plus instruits et informés, savent distinguer, avec plus de rigueur, le vrai du faux, l’authentique de ce qui est manipulation et hypocrisie. Chavez est celui en qui la démocratie, à savoir le peuple, trouve sa plus fidèle réponse. Pas surprenant qu’il se reconnaisse naturellement en lui. Ce n’est pas le cas des oligarchies et de Washington.
Oscar Fortin
Québec, le 30 juillet 2012
Classé dans Actualité, Oscar Fortin