Archives d’Auteur: Philippe David

À propos de Philippe David

Technicien en informatique, libertarien, je suis un passionné de la politique et de l'économie.

Les inconvénients de la redistribution de la richesse

 
 

Selon le Conseil National du Bien-être Social, dans son rapport déposé cette semaine, nous pourrions sauver des millions en éradiquant la source de la pauvreté. Naturellement, il va sans dire que pour le Conseil, ça passe par une plus grande redistribution de la richesse. Le Conseil veut que nous considérions ça comme un « investissement » et que cet investissement nous économisera de l’argent à la longue.

Malheureusement, ça ne fonctionnera pas. La raison la plus évidente est que la pauvreté est une condition relative et que tant et aussi longtemps qu’il existera des disparités de revenus dans la société, il y aura des gens qui seront relativement riches et d’autres que seront relativement pauvres. Il est donc illusoire de penser que nous puissions éradiquer la pauvreté, à moins de vouloir suivre le modèle économique de la Corée du Nord et encore, nous ne serions pas égaux dans la richesse, mais égaux dans la misère.

Une autre raison est que pour une majeure partie des gens, la pauvreté est une phase transitoire. La plupart des « pauvres » ne le restent pas toute leur vie. Ils finissent par s’enrichir, puisque la grande majorité des gens faisant partie du quintile le plus pauvre de la population dont des jeunes, des étudiants et des nouveaux immigrants qui se joignent au marché du travail en quête de leur premier emploi et que lorsqu’ils en ont trouvé un et acquièrent de l’expérience, leurs revenus augmentent. Ils n’ont donc pas réellement besoin d’aide.

Finalement, contrairement à ce qu’on voudrait faire croire, nos programmes sociaux sont loin « d’éradiquer » la pauvreté. Au contraire, ils engendrent de la pauvreté et la cultivent. Voici quelques raisons:

  1. Les taxes récoltées pour financer nos programmes sociaux découragent le travail et la création de richesse. À quoi bon travailler plus si la moitié du surplus qu’on fait nous est retiré en taxes de toutes sortes. Puisque nous travaillons moins que nous ne le ferions autrement, nous produisons moins de biens et services et la société entière est appauvrie.
  2. Les transferts de richesse découragent les bénéficiaires à se trouver du travail ou se perfectionner pour améliorer leur sort. Si vous diminuez le coût de ne pas travailler, vous réduisez l’incitatif au travail et aussi à la quête de perfectionnement qui est la clef de la mobilité sociale.
  3. Les bénéficiaires des transferts deviennent également plus dépendants de l’aide gouvernementale et moins aptes à s’aider eux-mêmes.
  4. Les bénéficiaires de l’aide, quand celle-ci persiste trop longtemps, donnent le mauvais exemple aux autres membres de leur famille, en particulier leurs enfants, qui voient qu’il est possible de subsister sans travailler, créant une culture de dépendance.
  5. Puisque les paiements sont inégaux pour divers groupes de bénéficiaires, il se crée du ressentiment et une compétition malsaine entre ces groupes. Ainsi, les jeunes reçoivent beaucoup moins que les plus vieux, par exemple.
  6. S’il existe des tensions entre divers groupes de bénéficiaires des largesses de l’État, il en existe de même entre les différents groupes de contribuables. Ainsi, les contribuables plus jeunes seront révoltés d’apprendre que tout ce qu’ils paient au régime des rentes va presque directement dans les poches des plus vieux et qu’ils auront à payer beaucoup plus leur vie durant pour avoir droit aux mêmes prestations que leurs parents ou leurs grand-parents, qui sont pourtant plus riches qu’eux.
  7. Le résultat des deux derniers points est une fracture de plus prononcée des liens communautaires pour être replacée par un affrontement de groupes d’intérêts.
  8. Anciennement, il existait de nombreux groupes communautaires dont le but était d’aider les moins fortunés à réacquérir leur indépendance. Maintenant que le gouvernement s’en charge, ces groupes ont graduellement disparu pour être remplacés par une enveloppe et un chèque, mais aucune aide morale.
  9. Il en est de même pour les organisme de charité privés qui reçoivent de moins en moins de dons, plus le gouvernement s’ingère.
  10. Plus les gens abandonnent les organismes de charité et de bienfaisance communautaires et se fient au gouvernement et plus ils deviennent aptes à accepter des ingérences futures, augmentant d’autant plus la dépendance.
  11. Le haut niveau et la complexité de la taxation engendrent des coûts astronomiques juste pour se conformer aux lois de l’impôt, par exemple. Les gens doivent engager des comptables et des fiscalistes pour s’y retrouver. Toutes ces ressources ne sont pas utilisées à produire des biens et services qui ont une valeur pour les consommateurs et par conséquent, la société en est encore appauvrie.
  12. Autant les contribuables doivent mobiliser des ressources pour s’éviter de payer trop de taxes et se conformer aux lois trop complexes, autant les bénéficiaires doivent également mobiliser des ressources, organiser des groupes de pression, etc. afin de maintenir ou augmenter ce qu’ils reçoivent. Ces ressources ne sont pas engagées à la production et par conséquent, cette richesse est également perdue par la société.

Je pourrais certainement continuer à vous réciter d’autres coûts sociaux d’une distribution de la richesse excessive, mais je préfère vous épargner une longue litanie. Suffise de dire que ces coûts excèdent largement leurs bénéfices. Au final, les seuls qui y gagnent au change sont les politiciens et bureaucrates.

N.B. Ceci était mon dernier texte sur les 7 du Québec. En effet, de nouveaux projets m’interpellent et nécessitent que j’y consacre plus de temps et qui me laisse moins de temps pour autres choses.  Je suis maintenant le propriétaire de mon propre journal en ligne, Contrepoids, (Eh oui! Je me suis tanné d’attendre après PKP 😀 ) qui saura, je l’espère,  se tailler une place dans le marché de l’information sur le Web. Ne vous réjouissez pas trop vite cependant puisque je serai remplacé par un autre libertarien tout aussi radical que moi…

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La reconstruction scolaire.

Le weekend dernier, j’ai eu le plaisir de participer à un forum sur l’éducation organisé par le Réseau Liberté Québec, section Grand-Montréal et j’avais promis d’écrire un article là-dessus. Une centaine de participants sont venus pour y écouter divers conférenciers s’exprimer sur les problèmes de notre système d’éducation. Ce fût aussi une chance de revoir certains bons amis. Les envolées verbales de Réjean Breton furent certainement le clou de la journée.

Des différentes personnes qui sont venus exposer leurs idées, Robert Deschamps, fondateur de la section Grand-Montréal a retenu mon attention avec un plan pour la reconstruction du système scolaire. Pour ceux qui ne le connaissent pas, Robert Deschamps est un diplômé en Lettres et en Droit qui est enseignant de français. Il est également l’auteur du livre « Manifeste d’un Surtaxé » que je recommande d’ailleurs. Je vous le dis d’emblée, ce qu’il propose est loin d’un système libertarien. Ce n’est donc pas le modèle que je prônerais comme système idéal. Il est trop ancré dans l’étatisme. Mais je comprends que M. Deschamps a choisi ce modèle par pragmatisme plus que par conviction étatiste. Un modèle purement libertarien serait impossible à vendre au Québec actuellement. Ça demanderait un changement de mentalité majeur. Hélas, la libéralisation du Québec n’est pas pour demain. Donc, en attendant que fait-on?

Manifeste d'un Surtaxé

Il y a quelque mois, François Legault et sa Coalition pour l’Avenir du Québec ont fait quelques remous avec leurs propres propositions de réforme. Les proposistions de M. Deschamps ont certainement des points communs avec celles de la CAQ. Selon lui, il faut également éliminer les commissions scolaires. Il faut également évaluer les enseignants et mieux les rémunérer. Mais c’est là que les similarités s’achèvent.

Le modèle que Robert Deschamps propose relèguerait le Ministère de l’Éducation à la définition des orientations et des programmes scolaires; à gérer l’évaluation des étudiants avec l’aide d’un examen national pour chaque matière et chaque niveau; et finalement, allouer les ressources financières aux écoles.

Les écoles seraient relativement autonomes et seraient responsables d’embaucher leur propre personnel sous réserve d’un plafond salarial, de dispenser les cours et d’entretenir leurs bâtiments. En plus du budget alloué par le ministère, elles pourraient supplémenter à l’aide de diverses campagnes de financement afin d’offrir des activités supplémentaires. Les différentes écoles seraient mises en compétition les unes avec les autres, puisque les parents pourraient confier leurs enfants à l’établissement de leur choix.

Les étudiants seraient évalués bi-anuellement à l’aide d’un examen national objectif issu du Ministère. Seule la réussite à ces examens déterminerait l’avancement des élèves. Le taux de réussite à ces examens, déterminerait la rémunération des professeurs et du personnel de direction de l’école.

Les enseignant seraient rémunérés selon un salaire de base de $40 000/an pour un taux de réussite de 60% et recevraient un boni de $1000 pour chaque point de pourcentage excédant 60% jusqu’à 90% et $2000 pour chaque point de pourcentage au-dessus de 90%. Ceux qui auraient un taux de réussite de moins de 60% se verraient pénaliser de $500 par point de pourcentage sous 60%. Ceci n’est qu’un exemple cependant. Les véritables montants pourraient être changés. L’idée ici étant de donner un incitatif clair à l’excellence.

Le personnel de direction serait rémunérés de façon similaire, mais avec des bonis basés sur le taux de réussite de tous les élèves de l’école. Puisque l’évaluation des étudiants ne relève pas du personnel de l’école, il ne peut pas y avoir de situation ou un prof ou un directeur fait « passer » un élève arbitrairement. La seule façon d’augmenter le taux de réussite est d’enseigner la matière de façon à ce qu’elle soit assimilée par le plus grand nombre d’élèves.

Le système abriterait aussi quatre types d’écoles qui desserviraient les étudiants selon leurs aptitudes et besoins particuliers.

Comme je le disais plus haut, ceci ne constitue pas un système idéal à mon sens. M. Deschamps le qualifie lui-même d’embryonnaire. Il comporte cependant de bonnes idées sur lesquelles on peut bâtir. Il adresse certainement certains points faibles des propositions de la CAQ, particulièrement au sujet de l’évaluation et la rémunération des enseignants. Ce serait certainement un pas dans la bonne direction. Je ne peux qu’applaudir M. Deschamps pour ses efforts et son initiative.

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Mcleans avait raison!

Grande nouvelle! Un rapport que le Ministère des transports du Québec voulait laisser croupir sur les tablettes, se retrouve par miracle chez Radio-Canada.  Comme par hasard, ce rapport confirme ce que nous avons toujours su: l’industrie de la corruption, pardon, de la construction est corrompue à l’os. Depuis des décennies, c’est un secret de polichinelle. Quoi? Vous croyiez peut-être que notre stade olympique valait vraiment le milliard et des poussières qu’il nous a coûté? Vous croyiez qu’ailleurs qu’au Québec, des projets comme l’extension du métro à Laval ont aussi des dépassements de coûts de 350%? Nous avons toujours su que cette industrie était toute croche, mais maintenant nous en avons la preuve.

Devrait-on être surpris? Pas le moins du monde, puisque la corruption va toujours main dans la main avec des gouvernement interventionnistes, et celui du Québec est de loin le plus interventionniste au Canada.  Il y a toujours eu un lien entre la liberté économique d’un territoire et la corruption pour de très simples raisons:

  1. Plus une industrie est règlementée, plus l’entrée de nouveaux joueurs est restreinte, limitant la concurrence et plus il est facile pour les joueurs existants de se cartéliser sans craindre qu’un nouveau concurrent vienne briser le cartel.
  2. Plus une industrie est règlementée et plus le pouvoir sur cette industrie est concentrée dans les mains de fonctionnaires et politiciens et plus il devient nécessaire de graisser des pattes pour accomplir quoique ce soit. Il ne peut y avoir de corruption que dans le secteur public car ce sont eux qui détiennent le pouvoir et qui peuvent le vendre au plus offrant.
  3. Les foctionnaires et politiciens n’ont aucun incitatif à s’assurer que les deniers publics soient bien dépensés. Ce n’est pas leur argent, c’est celui du contribuable, alors qu’est-ce que quelques millions par ici, ou par là si ça leur permet d’acheter des votes ou d’accroitre leur pouvoir?

Pourquoi croyez-vous que ça dure depuis si longtemps, sans que personne ne dise un mot? Je vous dirais que c’est parce que les acteurs sont tous au-dessus des lois et qu’ils on tout intérêt à ce que vous ne sachiez pas ce qui se passe. Encore une autre fois, ils ont d’ailleurs cherché à vous cacher la vérité. N’eut été du fait que quelqu’un a pris sur lui-même d’envoyer une copie de ce rapport à R-C, nous n’en aurions probablement jamais vu la couleur de source officielle. Maintenant qu’ils ont été pris les culottes baissées, le gouvernement Charest va-t-il finalement  former la commission d’enquête réclamée depuis si longtemps par la grande majorité de la population?

Marquez votre calendrier, car vous ne reverrez pas l’occasion de si tôt ou je me retrouve en accord avec Amir Khadir, mais Jean Charest n’a plus que deux choix honorables: faire une commission d’enquête ou démissionner. Cependant, je n’ai aucune illusion sur le résultat d’une telle commission. Nous allons certainement voir des têtes rouler, mais le problème ne sera pas résolu pour autant,  tant que nous ne revoyons pas le rôle de notre gouvernement dans l’économie.

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L’état d’indolence

INDOLENCE

Prononciation : in-do-lan-s’
s. f.

Sens 1

Terme de médecine. Privation de sensibilité physique. L’indolence d’une tumeur.
Sens 2

Terme de philosophie. État d’une âme qui ne s’émeut de rien, ni du bien, ni du mal. L’indolence des stoïciens est difficile à concevoir. Épicure disait que c’était dans l’âme qu’il fallait planter l’indolence.

En ce sens, il vieillit.
Sens 3

État d’une personne peu sensible à ce qui touche ordinairement les autres hommes.
Sens 4
Nonchalance amoureuse des aises.
ÉTYMOLOGIE
Lat. indolentia, de indolens, indolent.

Au Québec, depuis quelques années, nous vivons une période d’apathie et de cynisme. C’est le constat que fait un de mes collègues blogueur Stéphane Lessard. En fait, il blâme la situation actuelle du Québec au fait que nous sommes trop passifs. Mais pourquoi au fait, le sommes nous?

Oublions les problèmes d’ordre économique que notre modèle québécois cause et le fait que nous fonçons allègrement sur un mur et le fait que notre dette est la 5e plus élevée de tous les pays industrialisés. Même si les Bill Gates et Warren Buffet de ce monde venaient nous signer un chèque pour tout payer, nous aurions quand même un problème. Le problème de fond n’est pas le coût de notre état-providence, mais le fait qu’il corrompt la relation entre l’état et le citoyen.

Dans notre belle province, comme dans la plupart des pays développés, l’état s’est accaparé progressivement de toutes nos responsabilités d’adultes. De la garde de nos enfants, nos soins de santé, le soin de nos ainés, l’état nous prend en charge du berceau à la tombe, de sorte que nous nous retrouvons coupés de nos instincts primaires, en commençant par notre instinct de survie. C’est d’ailleurs la raison pourquoi nous avons si peu d’enfants.

Dans l’érosion du sens des responsabilités, l’Europe mène le bal, tandis que les États-Unis ferment la marche. Nous nous retrouvons quelque part entre les deux. Le Québec se retrouve avec une décrépitude quelque peu plus avancée que le reste du Canada. Pour donner une idée de proportions, la Californie, qui doit faire des contorsions extrêmes pour ne pas se retrouver en faillite, a 30 millions d’habitants et le Québec en a 7,5 millions, mais les deux ont à peu près le même nombre d’employés publics. Ça vous donne un peu les proportions gargantuesques de l’état québécois, et à quel point cet état est incrusté dans toutes les facettes de nos vies. Au Québec, il est difficile de mettre un pied devant l’autre sans la permission de l’état.

Nous en avons développé une telle dépendance que pendant la dernière campagne électorale fédérale, au débat des chefs, plutôt que de demander d’exiger des solutions aux problèmes de notre système de santé, par exemple, ou de nos problèmes d’infrastructures, une dame n’a rien trouvé de mieux à demander aux chefs que de lui dégoter un emploi.

Ici au Québec, il devient de plus en plus difficile de trouver une entreprise qui ne reçoit aucune subvention, pourtant si seulement 2% de vos revenus proviennent du gouvernement, ça leur donne le droit de véto sur 100% de vos activités. Pour un individu, c’est encore pire. Juste le fait d’avoir l’état comme seul fournisseur de soins de santé lui donne le pouvoir de règlementer pratiquement tout dans votre vie. Après tout, si l’état paye pour vos soins de santé, il a tout intérêt à éviter que vous ayez besoin de soins. C’est l’argument derrière toute une panoplie de restrictions à vos liberté comme le port du casque obligatoire sur une moto, les ceintures de sécurité, la guerre au tabagisme, à la malbouffe et aux drogues. On a pas encore des nutritionnistes qui viennent prendre l’inventaire de notre frigo, mais il paraît qu’ils le font en Grande Bretagne. Ils ne sont pas encore sur le point de confisquer vos Jos Louis, mais ça viendra sûrement bientôt.

S’ils ne peuvent pas vous contrôler au nom de votre propre santé, il le feront au nom de celle de la planète. Depuis près de deux ans maintenant, la théorie selon laquelle ce sont nos émissions de gaz carbonique qui sont responsables de changements climatiques est tranquillement en train de se faire découdre. Même que le programme CLOUD du CERN a récemment démontré que l’influence du soleil sur les rayonnements cosmiques aurait une bien plus grande influence sur le climat que le CO2. Le soleil a une influence sur le climat? Qui l’eût cru! Malgré tout, nos gouvernements ne cessent de multiplier les mesures contre les émissions de carbone, quitte à nous retourner à l’âge de pierre. Il y a quelques années en Grande Bretagne (encore!), on a proposer d’imposer une surtaxe de 20% à ceux qui font des fréquents voyages. Naturellement, ce genre de chose n’aura pas lieu de restreindre les mouvements de gens comme Al Gore ou Michael Moore, mais ça restreint sérieusement le mouvements du reste du monde.

On s’amuse souvent à dire que tous les hommes ont soif de liberté, mais si l’histoire des pays développés depuis 1945 prouvent une chose, c’est qu’entre la liberté individuelle et la sécurité de l’état, les gens voteront plus souvent qu’autrement pour la sécurité et abandonneront leurs libertés. Mais une cage, aussi douillette qu’elle puisse être, demeure une cage.

Une fois qu’ils ont réussi à réguler votre comportement, ils commenceront aussi à réguler ce que vous devez penser. Les mésaventures de Mark Steyn et Ezra Levant avec les commissions des droits de l’homme canadiennes on démontré que pour une profession qui se croit courageuses, il y a plus d’un journaliste qui soit très content de se réfugier dans le conformisme de la rectitude politique. Il est impressionnant de savoir que 85% des journalistes québécois soi-disant « professionnels » ne voient aucun problème à voir leur profession microgérée par l’état. Qu’il puissent ensuite se réclamer indépendants tient de l’équivalent d’un bretzel intellectuel. Tous les champs d’action supposés être les avant-postes de l’indépendance d’esprit, l’art, les écoles ou les médias; ont soit une relation ambiguë avec ou carrément dépendante du gouvernement. Produire un film ici consiste à laisser un organisme gouvernemental nous subventionner pour ensuite produire un matériel osé et avant-gardiste qui ne nuit nullement à l’état.

Puis il vient un temps où même les mots deviennent des incitations à la haine. La moindre critique non-conforme au consensus social devient un crime. Ou simplement faire un lien vers un site internet que l’état juge haineux, peu importe les critères sur lesquels ce jugement repose, devient passible d’amende ou pire.

Comment expliquer que des adultes qui veulent avoir le choix de centaines de marques de céréales au supermarché ou de millions de chansons pour leur iPod, puissent ensuite abandonner tout choix en ce qui a trait à leur santé au seul gouvernement? Ne sommes-nous pas en train de devenir les ados les plus ridés du monde? Bons seulement à choisir notre collection de disques? Et encore! Ce n’est pas si sûr qu’en définitive, l’état nous laissera même choisir nos disques. L’état-providence nous tiendra toujours dans un état d’indolence.

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John Galt traduit dans la vraie vie

Dans son roman Atlas Shrugged (bientôt en français sous le titre « La Grève »), Ayn Rand fait l’éloge de l’entrepreneur idéal qu’elle incarne dans la personne de John Galt. Il était un brillant inventeur qui refusait de laisser exploiter son génie par d’autres. Il était un homme pour qui tout était possible et il réussit à convaincre d’autres comme lui a faire la grève et démontrer à tout le monde l’importance des ces hommes et femmes qui innovent sans cesse. Il existe dans ce monde un grand nombre d’entrepreneurs, mais je dirais qu’aucun ne ressemble plus à John Galt que Steve Jobs. C’est un homme qui d’une façon très réelle, a transformé le monde et notre monde aurait été passablement plus pauvre sans lui.

Le prototype du Apple 1, tel qu'initialement présenté à un groupe de hobbyistes.

En 1975, lui et son partenaire Steve Wozniak ont été les premiers à offrir un ordinateur pour la maison à un prix qui était à la portée de tous, le Apple 1. C’était un kit à assembler qui se branchait à un téléviseur et qui se vendait à l’époque pour la modique somme de $666. 66. Wozniak et Jobs les construisaient eux-mêmes dans le garage de Steve Jobs. Jusque là, les ordinateur étaient généralement des machines énormes qui remplissaient souvent plusieurs pièces et qui n’étaient accessibles qu’au grosses compagnies. Le Apple 1 fût l’inspiration pour une foule d’autres compétiteurs comme Texas Instruments, Commodore et Tandy. Le Apple 1 fût ensuite suivi du IIe et du IIc. L’ordinateur personnel était officiellement né grâce au génie de Jobs et Wozniak.

Les années 80 virent l’entrée d’IBM dans l’arène des ordinateurs personnels, qui devint vite la compagnie dominante, forçant un grand nombres de compétiteurs à imiter son fameux PC pour survivre. Jobs, de son côté, plutôt que d’imiter, décide plutôt d’innover avec le MacIntosh. Le premier ordinateur personnel à incorporer une souris et une interface graphique. Interface graphique qui sera l’inspiration pour tous les autres systèmes d’opération similaires comme Windows et le défunt OS2. Encore une fois, c’est Jobs qui transforme l’industrie complète. Même si Apple ne rapporte pas autant qu’IBM, cette compagnie arrive à établir une domination dans le domaine du design et de l’éducation. Le Mac continuera d’évoluer dans les années qui suivront et sera caractérisé par une élégance et un style inexistants dans le reste de l’industrie. En l’espace de dix ans, Apple est passée de seulement Jobs et Wozniak travaillant dans un garage à une compagnie valant 2 milliards et employant plus de 4000 personnes.

L’impact de Jobs sur Apple est indéniable. La période la plus difficile de la compagnie fût lorsqu’elle l’a évincée. Pendant ce temps, Jobs ne s’est pas laissé abattre et a fondé deux autres compagnies: NeXT et Pixar. Pixar continue d’innover dans le domaine de l’animation, ayant un grand nombre de long métrages pour enfants à son actif. La compagnie NeXT n’a pas rencontré un gros succès commercial, mais les technologies que Jobs a développées avec elle sont à la base de la renaissance d’Apple.

Depuis son retour à la barre de sa première compagnie, Steve Jobs n’en finit plus de révolutionner le marché. Il a mis les walkman et les discman au rancart avec ses iPods. Il a réussi à convaincre les gens à payer pour leur musique, plutôt que de la télécharger avec iTunes. Il a révolutionné le marché des téléphones portables avec le iPhone, supplantant le vénérable Blackberry et tourné sans dessus dessous le monde des ordinateurs portables avec son iPad. Tous ces produits qui ont fait avancer l’industrie par bonds.

Alors qu’il a annoncé sa retraite la semaine dernière, il est difficile de s’imaginer ce que aurait été le monde sans l’apport de Steve Jobs. Ses innovations ont rendu la vie de milliards de personnes plus agréable et on permis à des millions d’autres personnes à bien gagner leur vie à travers le monde. À lui seul, le iPhone est fabriqué en utilisant des centaines de composantes manufacturées dans des centaines de pays différents. À lui seul, Steve Jobs aura nourri et enrichi plus de gens que tous les politiciens de la planète. Était-il animé par la poursuite du bien commun? Probablement pas, mais il a néanmoins sorti bien plus de personnes de la pauvreté que n’importe quel gouvernement.

Jobs et Wozniak dans leur garage en 1975

 

« Impossible est juste un gros mot lancé par des petits hommes qui trouvent plus facile de s’accommoder du monde qui leur a été légué que d’explorer le pouvoir qu’ils ont de de le changer. L’impossible n’est pas un fait, c’est une opinion. L’impossible n’est pas une déclaration, c’est un défi. L’impossible est un potentiel. L’impossible est temporaire. L’impossible n’est rien. » -Steve Jobs

Ceux en manque d’inspiration peuvent certainement en trouver dans cette citation. Le monde a besoin de plus de Steve Jobs.

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Hommage à un « bon Jack »


Par Philippe David

Au Québec, une des expressions populaires que nous avons pour dire que quelqu’un est un bon diable est qu’il est un « bon Jack ». J’ignore d’où provient cet expression, mais elle est certainement appropriée dans le cas de Jack Layton. Jack Layton est né et a passé son enfance et son adolescence au Québec d’ailleurs. Je ne suis pas d’accord avec ses points de vue politiques, mais force est de reconnaitre qu’il avait de la classe et qu’il avait le cœur à la bonne place. Parmi les membres d’une classe politique qui suscite plus la dérision que l’admiration de nos jours, il était un des rares personnages qu’on aurait pu qualifier de « gentleman ».

Il y a déjà plusieurs jours que son décès a pris les canadiens par surprise. Pourtant sa dernière apparition publique, celle où il a annoncé qu’il cédait sa place, ne laissait que peu de doute dans mon esprit que son combat était loin d’être gagné. Jack Layton, un homme d’ordinaire énergique, n’était plus que l’ombre de lui-même et semblait avoir vieilli de 10 ans. Le cancer est une terrible maladie qui a emporté déjà plusieurs membres de ma famille. Je ne souhaiterais pas cela à mon pire ennemi. Mes pensées sont avec sa famille.

Jack, comme les québécois se sont plu à l’appeler aux dernières élections, nous aura quitté à l’apogée de sa carrière pour avoir réaliser l’impossible de gagner le cœur des québécois pour une formation politique qui leur était totalement antipathique avant lui. Aucun autre chef du NPD n’avait réussi à seulement faire une percée au Québec. À la dernière élection fédérale, les québécois n’avaient pas voté pour le NPD, ils ont voté pour « Jack ». Ils ont voté pour le chef le plus charismatique et on ne pourrait les blâmer, considérant les alternatives. Michael Ignatieff et Stephen Harper n’ont certainement pas su les rejoindre. Seul l’avenir dira si l’aventure entre le Québec et le NPD survivra à Jack Layton. Quant à moi, j’ai de gros doutes. Je ne vois pas vraiment qui pourrait remplir ses chaussures. Comme successeur possible, il y a bien Thomas Mulcair, mais il aura fort à faire pour maintenir les gains que le NPD a fait au dernier scrutin.

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La véritable nature de l’État


Par Philippe David
J’ai récemment lu un article tiré d’un livre écrit par Clarence Darrow (1857–1938) en 1903. Dans cet extrait il parle de ce qu’il croit être la véritable nature de l’état. Je me permet donc de vous exprimer la teneur de son discours comme suit:

Il semble que partout nous prenons pour acquis que la violence et la force sont nécessaires au bien-être de l’homme. Un nombre sans fin de volumes ont été écrits et un nombre sans fin de vies ont été sacrifiées afin de prouver quelle forme de gouvernement est la meilleure, mais peu ont vraiment considéré que tous les gouvernements reposent sur la violence et la force.; qu’ils sont soutenus par des soldats, des policiers et des juges et sont contraires à l’idéal de paix et d’ordre nécessaires au bonheur et au progrès de la race humaine.

De temps à autre il est même admis que dans un âge plus ou moins distant dans le futur, l’homme évoluera vers l’angélique suffisamment pour que les gouvernements politiques n’aient plus leur raison d’être. Cette admission, comme le concept commun, présume que les gouvernements sont bons; que leur devoir consiste à réprimer le mal et les hors-la-loi et de protéger les faibles.

Si l’histoire de l’État prouvait que les gouvernements on été formés dans ce but et remplissaient cette fonction, il pourrait y avoir un fondement pour l’assomption que les gouvernements sont nécessaires pour préserver l’ordre et défendre le faible. Mais l’origine et l’évolution de l’état politique démontre toute autre chose: ils démontrent que l’état est né dans l’agression, et que dans toutes les étapes au travers desquelles il est passé, ses caractéristiques essentielles ont été préservées.

Les débuts de l’état peuvent être retracés aux tout débuts de l’histoire humaine, alors que le plus fort des hommes primitifs a brandi le plus gros gourdin et avec l’aide de cette arme a imposé son règne sur les autre membre de la tribu. Par la force et la ruse, il est devenu chef et il a exercé son pouvoir, non pas pour protéger le faible, mais pour prendre le meilleur de la terre pour lui-même et les siens.

Un homme sans aide ne pouvant pas garder la tribu sous sa volonté bien longtemps, alors le chef a choisi des lieutenants, également choisis pour leur force et leurs prouesses et ils reçurent donc une part des fruits du pouvoir pour l’aide et la loyauté qu’ils ont donnés à leur chef. La grande masse étaien des esclaes, et leur vies et leur liberté à la disposition absolue des plus forts.

L’évolution des âges n’ont que modifié les apparences de ces premiers états. Le droit divin de régner, le caractère absolu du pouvoir officiel es pratiquement le même aujourd’hui dans la plupart des nations du monde que ces chefs primitifs qui exécutaient leur mandat avec un gourdin. L’ancien chevalier qui, avec une hache de guerre et une cote de mailles, imposait sa dominance sur les faibles n’était que l’ancêtre des récolteurs et dévoreurs de taxes d’aujourd’hui.

Même dans les pays démocratiques, où les gens sont supposés choisir leurs souverains, la nature du gouvernement est la même. Partant des mêmes vieilles idées de pouvoir absolu, ces démocraties ont assumé qu’une forme quelconque de gouvernement était nécessaire à la masse, et aussitôt qu’ils se sont débarrassés d’une forme d’asservissement, qu’un autre joug a été placé autour de leurs cous, seulement pour s’avérer que ce nouveau fardeau soit tout aussi aberrant que le précédent.

Le peuple d’une démocratie ne mène pas plus que dans toute autre contrée. Ils ne choisissent même pas vraiment leurs gouvernants. Ceux-ci se choisissent eux-mêmes et par la force, la ruse et l’intrigue, arrivent aux mêmes fins que leurs ancêtres atteignaient avec l’aide de leur massue.

Et qui sont ces dirigeants sans qui les méchants et corrompus pourraient subvertir les faibles et les sans-défenses? Depuis le début des temps, ces dirigeants auto-proclamés ont été coupables des vices qu’ils ont portés à la charge du bas peuple dont la rapacité, la cruauté et la malhonnêteté ils prétendent combattre si bravement. L’histoire du passé et du présent prouvent sans l’ombre d’un doute que s’il existe une classe de laquelle la société a besoin d’être sauvée, ce sont ces mêmes dirigeants qu’on a mis en charge absolue des vies et destinés des hommes.

À partir des rois qui, les mains sanglantes, défendaient à leurs sujets de tuer leur prochain, au législateur moderne qui, avec une enveloppe brune dans les poches, criminalise les pots-de-vin. Ces dirigeants ont créé des lois, non pas pour se gouverner eux-mêmes, mais pour renforcer l’obéissance de leur serfs.

L’objectif de ce pouvoir autocratique a toujours été le même. Dans les tribus primitives, le chef prenait les terres et leurs fruits pour les distribuer à sa retenue qui l’aide à préserver son pouvoir. Tous les gouvernements de puis lors ont utilisé leur pouvoir pour diviser les fruits de la terre entre les favorisés et par la force et la violence, ont gardé les millions travaillants, patients et souffrants des richesses du monde.

Dans bien des nations du monde, le vrai pouvoir gouvernant se trouvait derrière le trône, ont souffert que leurs créatures et marionnettes soient les dirigeants de leurs nations et états, mais dans tous les cas, les vrais dirigeants sont les forts et ils utilisent l’état pour perpétuer leur pouvoir et servir leur avarice et leur cupidité.

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La fin de l’État Providence

Par Philippe David

Cette semaine, nous avons assité à une sérieuse correction boursière suite à une décote par Standard & Poor’s des États-Unis de AAA à AA+. Barack Obama aura donc l’honneur de passer à l’histoire comme étant le premier président ayant vu une décote pendant son terme. Et bien entendu, on blâme tout le monde sauf lui. On blâme S & P et pourtant ils ne sont que les messagers. Il ne font que signaler ce qui est évident: que l’empereur est nu ou qu’il y a un éléphant assis dans le salon. On blâme les membres du congrès élus par le Tea Party. Ces méchants radicaux qui osent exiger que l’État américain cesse de dépense comme un matelot en permission et ramène son budget en équilibre d’ici 7 ans! C’est drôle comment c’est devenu radical de nos jours de faire preuve de responsabilité et cesser d’endetter les contribuables au profit des banquiers de Wall Street. Pis encore, Ô sacrilège! Si on voulait renverser la vapeur et commencer à rembourser cette dette. On serait probablement portés au bûcher et brûlés pour notre impertinence.

Il serait injuste, toutefois, de blâmer uniquement Obama pour la situation actuelle, car les États-Unis n’y sont pas arrivés du jour au lendemain. C’est une situation qui se développe depuis des décennies. Depuis qu’on a décidé que l’État devrait fournir tout pour tout le monde. Depuis qu’on a décidé aussi que les États-Unis devraient être les policiers du monde, et pourquoi donc? Pendant ce temps ses alliés se payaient programme social par dessus programmes social avec l’argent qu’ils auraient dépensé pour leur défense sit les États-Unis n’avaient pas été là avec leurs missiles et leurs porte-avions. Ni les États-Unis, ni les autres États industrialisés n’ont eu d’égard envers les générations futures quand ils ont résolu de s’endetter pour s’offrir tous ces programmes de l’État-Providence, plutôt que de produire la richesse dont ils avaient besoin pour se les payer. Nous avons fait comme des parents qui achètent une maison, ne payant que les intérêts sur l’hypothèque, et même en contractant des prêts supplémentaires dans l’intention de laisser le remboursement du capital à leurs enfants. Un jour on se réveille avec la gueule de bois sans avoir aucune idée comment on va payer pour le party.

Mais voilà, on veut continuer le party, même s’il n’y a plus rien dans le compte de banque et que nos cartes de crédits sont à la limite. On essaie désespérément d’obtenir du crédit supplémentaire comme un toxicomane qui cherche frénétiquement sa prochaine dose et on ne veut surtout pas se faire dire « non ». Nous ne vivons pas une crise à cause de la cupidité des banquiers et des financiers, nous sommes en crise parce que nos Etats-Providence sont devenus des dépensiers compulsifs qui ne savent plus comment s’arrêter et il est beaucoup plus facile aux politiciens de promettre mers et mondes à crédit que de faire face à la réalité et prendre des décisions difficiles et impopulaires qui s’imposent. Pourtant, le gros bon sens dit que lorsqu’on est sur le bord de la faillite, on doit revoir notre budget et éliminer toutes les dépenses non-essentielles et mêmes les dépenses essentielles doivent être réduites au minimum. Quant aux cartes de crédit, on les passe aux ciseaux. C’est ça qu’il faut faire quand on est dans le trou et ce n’est pas différent pour un gouvernement ou un particulier. Est-ce que ça va faire mal? Absolument! Mais on a pas le choix.

Il ne faut pas se leurrer. Proportionnellement, la dette du Québec (et aussi la France), n’est guère reluisante. La décote n’est pas loin ici non plus. La seule chose qui permet au Québec de conserver sa cote actuelle, c’est la situation fiscale du fédéral qui fait l’effet d’un endosseur. Ce n’est pas parce que d’autres ont de pires problèmes d’endettement que nous devons rester assis sur nos mains.

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Le problème avec l’Islam et le multiculturalisme

  

Par Philippe David

Mon billet sur Anders Behring Breivik m’a valu quelques critiques, en particulier au sujet de ma position sur l’Islam et le multiculturalisme. Permettez-moi donc de préciser ma pensée à ce sujet.

L’islam politique

Le problème ne provient pas de l’Islam en tant que religion, il provient plutôt de l’Islam en tant que mouvement politique. Nous ne voyons que très peu de l’aspect spirituel de l’Islam, qui est en réalité très proche du christianisme et du judaïsme et partage une source commune avec ces deux religions. Aussi n’est-il donc pas surprenant d’y retrouver également des valeurs communes de dévotion à Dieu, de charité et de bonne volonté envers ses proches. Je ne nierai donc pas que ces valeurs existent dans le cœur de tout bon musulman. Mais l’Islam n’a pas encore eu son ère des lumières.

Il y a de cela quelques siècles, les chrétiens n’étaient pas très différents des musulmans. Il n’existait que peu de distinction entre l’Église et l’État et même les rois les plus puissants puisaient la légitimité de leur pouvoir temporel de l’autorité spirituelle de l’Église et s’inclinait devant le Pape. Ainsi il en est encore de l’Islam aujourd’hui. Dans le Coran et les Hadith, on retrouve des passages dictant les comportements que tout bon musulman doit adopter dans absolument tous les aspects de sa vie. Ce qu’il doit manger ou ne pas manger, boire ou ne pas boire, comment gérer ses finances ou comment vivre sa vie politique. Il n’existe pas vraiment de distinction entre le temporel et le spirituel.

Une apostate notoire de l’Islam, Ayan Hirsi Ali, décrit la différence entre la mentalité musulmane et la mentalité occidentale en décrivant la mentalité musulmane comme une philosophie de « l’au-delà », alors que celle de l’occident est une du « ici et maintenant ». Pour le musulman, la vie n’est qu’un court passage en chemin vers la vie éternelle. Ce passage transitoire est un test d’admission. Tous les musulmans ont un ange sur l’épaule gauche qui écrit dans un livre tous les actes proscrits (haram) que commet le fidèle commet, tandis qu’un autre sur son épaule droite écrit les bons gestes (halal) qu’il pose durant sa vie. Pour réussir le test, il faut que le fidèle ait un livre droit plus épais que le livre gauche. Puisqu’il s’agit de préserver l’âme éternelle des fidèles, toute les pratiques coraniques n’existent que pour garder les fidèles loin du péché, d’où les châtiments cruels de la Chariah. Allah est très exigeant de ses fidèles. Essayez de prier cinq fois par jour ou abstenez-vous de manger ou boire du lever au coucher du soleil pendant tout le mois d’Août et vous serez convaincu que pour être un bon musulman, il faut soit avoir une très grande foi ou être totalement timbré.

Par contraste, les chrétiens ne vivent pas pour l’au-delà. Ils y croient, mais ils ne sacrifient plus leur vie sur terre pour y parvenir. Plus maintenant. Nous croyons important de profiter de notre séjour sur terre pour y vivre heureux. Nous ne croyons plus qu’il soit nécessaire d’infliger des punitions cruelles pour tenir les gens sur le droit chemin. Nous ne croyons plus que la légitimité de l’État provient de Dieu et que par conséquent, l’État ne représente pas Dieu, il représente le peuple et est supposé tirer sa légitimité du consentement des gouvernés. Puis qu’il représente le peuple, il représente aussi ses traditions et ses valeurs comme la liberté individuelle de libre-expression, de conscience et de religion. L’État, s’il doit en avoir un, est sensé protéger ces droits et non les bafouer. Il ne devrait donc pas être surprenant qu’entre l’Islam et l’Occident, il y ait un choc de cultures.

La religion peut être un puissant outil de manipulation des foules. Convainquez des gens qui ne cherchent qu’à se soumettre à Dieu que ce que vous leur demandez de faire est la volonté de Dieu et ils feront tout ce que vous voudrez. Il n’y a qu’à regarder l’époque où l’Église catholique dominait la politique québécoise. Il en est de même de l’Islam. Certains groupes au sein de l’Islam se servent de cette religion pour servir un agenda politique. Ils désirent voir un jour l’Islam dominer le monde, à la pointe de l’épée si nécessaire. Cet agenda politique est totalitaire. Il vise à créer un califat mondial. Il est moyenâgeux. Il désire instaurer la loi de la Chariah partout. Il est misogyne. Il veut reléguer les femmes au rôle de citoyen de seconde classe. Il est homophobe. Il soutient que les gais et lesbiennes soient mis à mort. Il est intolérant. Il ne tolère aucune autre religion. Bref, cette idéologie veut réduire le monde à exactement le même genre de servitude qui existe en Arabie Saoudite. Aussi ne devrait-il pas être surprenant que ce soit le royaume des Saud qui finance en grande partie ces activités.

En Amérique du Nord, nous sommes lois d’être étrangers à l’immigration. Le Canada et les États-Unis ont été bâtis au fil des vagues successives d’immigration et dans les 400 dernières années, aucun groupe d’immigrants n’a posé de réel problème d’intégration, sauf les musulmans. Dites-moi, pourquoi des immigrants qui seraient supposément venus émigrer dans un pays pour ce qu’il a à offrir, voudraient ensuite transformer leur pays d’accueil pour qu’il ressemble plus au pays qu’ils ont quitté? N’aurait-il pas été plus facile de rester chez eux? Je ne parle pas ici de simplement pratiquer leur foi, parler leur langue entre eux ou introduire leur cuisine ou certaines traditions, mais vouloir modifier le système légal et les institutions publiques pour les accommoder. En d’autres mots, pourquoi les musulmans quitteraient-ils le Dar al Islam pour islamiser ensuite leur pays d’accueil? À Londres, des militants islamistes ont même tenté de délimiter des zones de la ville comme étant sous le contrôle de la Chariah. Pourtant la population musulmane de la Grande-Bretagne ne compte que pour environ 5% de la population, mais déjà ils tentent de contrôler certaines régions où ils sont concentrés. Il n’existe qu’une réponse à la question « pourquoi essaient-ils de transformer leur pays d’accueil? » La réponse est qu’ils sont en train de nous coloniser.

Farfelu? Pas tant que ça. Les amérindiens se sont fait faire le même coup. Au départ, ils ont innocemment accueilli les européens en amis, pour être ensuite submergés par les vagues d’immigration, quasi exterminés et relégués sur de petits lopins de terre dans lesquels ils ne peuvent pratiquer que peu d’activités économiques pour se soutenir à part le jeu et la contrebande. Ils n’ont jamais su ce qui les a frappés. Les européens les ont dominés par les nombres et les armes et leur ont imposé leur culture et leurs institutions. Pourquoi les européens l’ont-ils fait? Tout simplement à cause d’une forte réduction de la mortalité infantile qui a amené un boum démographique en Europe. De nos jours, quelle culture profite d’un boum démographique similaire? Je vous donne un indice : Ça commence avec un « I » et ça se termine en « slam ». Pendant ce temps les démocraties occidentales sont en voie de dépopulation. Mark Steyn s’est fait poursuivre devant trois de nos commissions des droits de la personne pour avoir émis ce simple constat. Pourtant, les mathématiques sont simples quand on considère que dans la plupart des pays musulmans le taux de fécondité dépasse 6 enfant par femme et que dans l’Occident, seul les États-Unis arrivent à maintenir le taux de maintient d’une population de 2,11. En Europe, le taux de fécondité des non-musulmans se situe autour de 1,2. Donc ils sont jeunes et de plus en plus nombreux, tandis que notre population est vieillissante et en déclin. Sans vouloir justifier les geste d’Anders Behring Breivik, ses craintes au sujet de l’islamisation de l’Europe sont bel et bien réelles.

Donc si on prend pour acquis le but avoué des islamiste, qui est d’établir un califat mondial, nous sommes effectivement en train de nous faire coloniser et chaque acte des islamistes doit être interprété comme ayant ce but ultime en tête. Que ce soit pour la ségrégation hommes/femmes dans des piscines, le port du hijab dans les institutions publiques ou de faire enlever une crèche du hall d’entrée d’un hôpital, tous ces actes de militantisme ont pour but de nous faire plier et abandonner nos propres valeurs. Toutes ces demandes se succéderont pour finalement nous faire accepter la Chariah en l’intégrant graduellement dans notre système légal. Tant que nous acceptons, ils s’enhardissent et demandent plus. Quand nous commençons à leur résister, ils haussent le ton et commencent à utiliser la violence. La tactique ressemble franchement à celle d’un bambin de 2 ans qui pique des crises quand il veut un jouet au magasin. Si les parents cèdent et lui achètent, il recommencera le numéro. Si les parents cèdent de façon constante, et qu’ensuite, ils tentent de résister, les crises gagneront en intensité puisque le bambin sait qu’ils finiront par céder s’il crie plus fort. C’est exactement ce même mode d’opération qu’on voit chez les islamistes et plus ils seront nombreux, pire ce sera.

Le multiculturalisme

Ce que le multiculturalisme professe, grosso modo, est qu’aucune culture n’est supérieure à une autre , elles s’équivalent toutes et que nous devons par conséquent être tolérants des différences culturelles des autres et les accepter. C’est bien intentionné, mais c’est faux. Certaines valeurs sont supérieures à d’autres. En occident, nous avons menés de grands combats pour ces valeurs comme l’égalité des sexes, l’égalité des races, la liberté de religion, la liberté de conscience et la liberté d’expression. Ces valeurs de la société occidentale devraient être sacrées et non-négociables dans toute démocratie occidentale, mais les croyances des islamistes sont diamétralement opposées à ces valeurs. C’est bien d’être tolérant envers l’autre, et personnellement je n’ai aucun problème à ce que l’autre pratique la religion de son choix, mais je n’ai aucun désir de me faire imposer cette religion, en particulier si elle est opposée à mes propres valeurs.

Or, c’est exactement ce que les islamistes tentent de faire. Ils exigent notre tolérance, mais ils ne sont aucunement tolérants envers nous. Ils utilisent notre concept de liberté de religion pour nous imposer leurs croyances. En Europe, ils ont commencé à envahir l’espace public, en bloquant des rues complètes pour la prière. Ce genre de comportement serait-il toléré des chrétiens ou des juifs en Dar al Islam? Absolument pas! Les juifs et les chrétiens doivent pratiquement se cacher pour pratiquer leur religion en territoire musulman et à certains endroits, les églises et synagogues sont interdites. La tolérance est un chemin à deux voies. Dans le cas des islamistes, nous les tolérons, mais ils ne nous tolèrent en aucune façon. Ils ne cessent de dire que nous sommes une société décadente et ils rejettent d’emblée toutes nos valeurs. Devons-nous alors renier nos propres valeurs au nom de la tolérance? Moi je dis non! Je crois que cette position est parfaitement raisonnable. La tolérance n’est pas le déni de soi ou de ses valeurs fondamentales. Nous n’avons pas à nous excuser de qui nous sommes et nos valeurs sont justes et elles méritent d’être défendues.

Beaucoup incorporent le combat contre l’islamisme dans le schéma gauche-droite en étiquetant ceux qui s’opposent à l’islamisme et au multiculturalisme « d’extrême-droite » alors que ce n’est pas un combat gauche-droite du tout, mais un combat occident/anti-occident. Si vous chérissez les valeurs occidentales de liberté d’expression, de liberté de conscience, de liberté de religion, d’égalité des sexes, d’égalité raciale et d’égalité devant la loi, il ne devrait faire aucun doute dans quel camp vous devriez vous situer. Pourtant, il semble que la gauche ait choisi, au nom de la tolérance, le mauvais camp . En faisant ce choix, mes amis gauchistes se font les idiots utiles de l’islamisme. Ils signifient qu’en réalité, nos valeurs, pour certaines desquelles ils ont eux-même combattu (pensons à l’égalité des sexes, par exemple), ne sont pas supérieures à celles des islamistes et qu’il serait tout à fait acceptable de vivre sous la Chariah. Je crois qu’ils font une grave erreur. Nos valeurs sont supérieures et non-négociables et elles doivent à tout-prix être défendues. Ce n’est aucunement un signe de xénophobie ou d’intolérance de défendre ses propres valeurs et de se faire respecter. Pour obtenir le respect des autres, il faut d’abord se respecter soi-même, Si nous ne nous battons pas pour notre culture et nos valeurs, personne ne le fera à notre place et ironiquement, ceux qui se font les plus ardents défenseurs de la culture québécoise contre les « méchants anglais » sont aussi ceux qui sont le plus vite à faire la carpette devant les islamistes, qui sont une bien plus grande menace à la culture québécoise que les anglais le seront jamais. Telle est le manque de cohérence de la gauche nationaliste au Québec. Les islamistes parlent français, alors qu’importe si leurs valeurs sont diamétralement opposées aux nôtres et qu’ils soient disposés à mourir pour faire prévaloir leurs valeurs au détriment des autres?

Le jeu des islamistes est de nous amener à nier nos propres valeurs pour nous faire avaler les leurs. Ne jouons tout simplement pas à ce jeu et refusons tout accommodement contraire à nos valeurs. Un immigrant est supposé respecter sa terre d’accueil, s’il ne la respecte pas, et qu’ils y est si malheureux et qu’il ne peut pas accepter nos valeurs, dans notre pays il dispose de toute la liberté de s’acheter un billet d’avion et d’aller là où les valeurs du pays coïncident avec les siennes.

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Suggestions de lecture:

The trouble with Islam Today – Irshad Manji

Infidel – Ayaan Hirsi Ali

America Alone – Mark Steyn

Ma vie à contre-Coran – Djemilah Benhabib

Shakedown – Ezra Levant

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La violence à l’extrême

 

La prémisse même de toute idéologie et que ce qu’elle enseigne est vrai et que tout le reste doit forcément être faux. On peut donc conclure que toute idéologie poussée à l’extrême peut mener à la violence. Personne ne peut avoir le monopole de la vertu et la minute que l’on commence à croire que nous avons ce monopole, il devient tentant d’utiliser la violence pour mâter ses opposants. Anders Behring Breivik est certainement un exemple d’idéologie à l’extrême, couplée avec une tendance psychopathe. Malgré ce que les médias rapportent, cette idéologie est plutôt confuse d’ailleurs. Mais on s’est empressé de l’affubler d’étiquettes comme « fondamentaliste chrétien » et « extrême-droite », presque avec abandon. Ces mêmes médias associent aussi fréquemment cette étiquette d’extrême-droite et fondamentalisme chrétien aux Parti Conservateur, à la droite américaine, aux Tea Parties, aux libertariens et par la bande, à des organismes comme le RLQ. Et hop, nous voilà tous coupables par association d’un carnage insensé causé par un psychopathe.

Ce genre de raccourci intellectuel est la marque de commerce des médias traditionnels. Quoi de mieux pour traîner ses adversaires idéologiques dans la boue que des les associer à un carnage? Cependant, c’est de l’ignorance crasse. Tout comme pour Jared Loughner, la paresse intellectuelle pousse les médias à sauter aux mauvaises conclusions. Ainsi on avait aussi mis la droite américaine au banc des accusés pour cette tuerie, alors que le tueur n’y a jamais été affilié. Les médias qui ont à tort, accusé Sarah Palin ou Rush Limbaugh d’être responsables pour la fusillade en Arizona ce sont-ils rétractés par la suite? Non, pas plus qu’ils ne se rétracteront maintenant. Gageons maintenant que si quelqu’un s’avise de critiquer l’Islam ou le multiculturalisme, il sera irrémédiablement associé à ce malade. Pourtant, il est certainement légitime de critiquer une religion qui est mue par une idéologie totalitaire et moyen-âgeuse, qui relègue les femmes à un statut de citoyen de seconde classe et qui inflige des châtiments barbaresques tels que la lapidation, la décapitation, l’amputation et la bastonnade pour des offenses allant de l’adultère à l’homosexualité. Il est aussi franchement légitime de critiquer toute politique qui considérerait qu’une culture basée sur ces préceptes puisse être équivalente à la nôtre et que nous devrions l’accepter béatement et nous y adapter.

Malgré ses tendances islamophobes et anti-multiculturalistes et anti-rectitude politique, l’étiquette d’extrême-droite est difficile à soutenir quand dans son manifeste, il cite quasi-verbatim des longs passages du manifeste de Ted Kaczinsky, mieux connu sous le sobriquet de « Unabomber », pourtant notoire de l’extrême-gauche. Il se disait chevalier d’un ordre pourtant défunt depuis l’an 1312 et était aussi un franc-maçon. Son manifeste est un amalgame de contradictions. Il semble tout simplement utiliser diverses idéologies pour justifier sa psychose. Anders Behring Breivik était un loup solitaire détraqué qui n’est ni vraiment à droite, ni vraiment à gauche.

Étant donné l’étiquette qu’on a trop facilement collé à Breivik, il ne sera pas surprenant que certains sortent l’épouvantail du terrorisme d’extrême-droite, seulement, pour remettre les choses en perspective, je vous laisse tirer vos propres conclusion quant au danger que représente cette menaçante extrême-droite avec ce graphique produit par l’agence policière Europol des attentats terroristes des deux extrêmes du spectrum politique:

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Quelque soit la cause, la violence n’est jamais la solution. La violence est le recours de celui qui n’a plus d’arguments pour exprimer ses idées. Il peut alors soit appliquer la violence directe, ou par le biais de l’État, en faisant du lobbying, mais le résultat est le même au bout de la ligne: il y a violence ou menace de violence. Le libertarianisme est en fait, la seule idéologie qui dénonce la violence sous toutes ses formes, qu’elle soit légalisée ou non. Notre pacifisme nous rend résolument contre l’État, qui est l’incarnation de la violence organisée dans notre société. Nous ne croyons qu’en une seule chose: la coopération paisible entre individus. La violence et la haine ne fait que générer plus de haine et de violence. Le redressement d’un supposé tort par la violence ne fait que nous descendre au niveau de notre agresseur. L’usage de la violence discrédite irrémédiablement toute idée que vous défendez. Breivik dit dans son manifeste avoir été intéressé par le libertarianisme, mais l’a rejeté parce qu’il était en contradiction de ses instincts nationalistes. Dommage. S’il avait embrassé le libertarianisme comme philosophie personnelle, il n’aurait pas pu faire ce qu’il a fait sans renier tous ses principes.

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