La civilisation arabe
La civilisation arabe
Analyser le mouvement historique qui bouleverse depuis deux ans cette civilisation millénaire, c’est comme d’étudier un organisme vivant – complexe – aux organes innombrables et aux fonctions multiples, inter reliées et interdépendantes. Une crise de croissance d’aussi grande ampleur ne peut être la résultante d’un seul facteur, d’un seul vecteur, ni ne peut provoquer une simple éviction immunitaire. Les variables qui orientent le « Printemps arabe » sont nombreuses et les conséquences multiples.
Qu’en est-il au juste de ces révoltes – « révolutions » – et insurrections dévoyées qui ont secoué les pays arabes des régions du Maghreb et du Machrek entre les années 2010 et 2012 ?
Le « Printemps arabe » ne s’est pas transformé en « Hiver salafiste » par mimétisme ou par atavisme. Aux imposantes forces sociales – classes sociales – actives au sein des différentes sociétés nationales – ethniques – religieuses – tribales – néocoloniales peuplant ce sous-continent tout un processus de maturation, d’adaptation, de réaction et de récupération pour maintenir en place, sous une façade caméléon, la structure sociale antique-tétanisée, correspondant au développement des forces productives capitalistes sous sujétion néocoloniales et aux rapports sociaux dégénérés qui perdurent dans ces différents pays sous-développés-dominés soumis aux puissances impérialistes (États-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Allemagne, Russie, Chine).
Comme l’écrit cyniquement un agent secret français, porte-faix en partie responsable de cet état de fait : « Il fallait tout de même être naïf pour croire que, dans des pays soumis depuis un demi-siècle à des dictatures qui avaient éliminé toute forme d’opposition libérale et pluraliste, la démocratie et la liberté (sic) allaient jaillir comme le génie de la lampe par la seule vertu d’un Internet auquel n’a accès qu’une infime minorité de privilégiés de ces sociétés. » (1).
Mais le « Printemps arabe » était-il une quête de démocratie électoraliste bourgeoise – une poursuite du crétinisme parlementaire ? De l’immolation désespérée d’un étudiant à Sidi Bouzid (17.12.2010) à la guerre mercenaire d’invasion de l’OTAN contre Damas et Alep (15.07.2012), l’organisme social appelé « Civilisation arabe » a été gros d’une révolution que les pétro-monarchies théocratiques du Golfe, assistées par leurs complices opportunistes, socialistes et chrétiens-démocrates, et autres intégristes fascistes turques, jordaniens, israéliens, libanais; sous la houlette de leurs puissances impérialistes de tutelle, sont parvenues à contrer pour forcer l’accouchement d’un bébé mort-né – contraint de « voter pour choisir son potiche » – exterminant de ce fait – pensaient-elles ces puissances de tutelles – tout espoir de libération économique, politique et sociologique véritable des sociétés arabes.
Les puissances impérialistes de tutelle se trompaient cependant, car le mouvement social arabe (subsumant toutes disputes ethno-religieuses et claniques) trouve sa source directement dans les conditions économiques misérables des peuples de ces pays exsangues où se côtoient la misère dégradante, la famine humiliante, le bidonville crasseux, l’analphabétisme déprimant, le chômage endémique, le désœuvrement dépravant, le patriarcat rétrograde, l’impossibilité même pour les nouvelles générations de simplement s’accoupler pour se perpétuer biologiquement et sociologiquement.
Quand un peuple n’a plus rien à perdre
La source profonde de toutes ces révoltes arabes réside dans le désespoir qui porte tout naturellement la jeunesse puis le peuple tout entier à s’indigner, protester, quémander d’abord, puis à la fin exiger, non pas un bulletin de vote comme Hilary Clinton l’a insidieusement susurré, mais du pain, de l’eau, un logement et un avenir à partager et à doter ses enfants.
Les contradictions insolubles et inéluctables du développement impérialiste mondial n’offrent aucun espoir aux prolétariats des pays dominants où la société de consommation des Trente Glorieuses commence à ressembler à un spectre évanescent – il n’y a que les «bobos» pour ne pas avoir remarqué que la crise économique récurrente détruit les fondements même de leur prospérité déclinante. Comment le développement capitaliste anarchique pourrait-il offrir un avenir aux prolétaires et aux travailleurs des pays arabes dominés-néo-colonisés ? Les révoltes arabes marquent la résurgence de ces mouvements de fond profonds qui bouleversent le monde impérialiste présent, tous continents confondus. Il est fort compréhensible que le maillon « arabe » faible de la chaîne d’oppression et de gouvernance impérialiste mondiale secoue le joug en avance.
N’ayez crainte cependant, en Europe, en Amérique, en Chine, en Inde et en Afrique les relais révolutionnaires s’accumulent et de grands cataclysmes sociaux se préparent. Regardez ce monde décadent trembler sur ses bases, terrifiant les possédants qui songent par instant à une guerre d’épuration raciale afin de trancher leurs différends, se repartager les marchés, les ressources minières, la biomasse, l’énergie et surtout les sources de plus-value pour davantage de profits et la reproduction élargie de leur système d’exploitation décadent.
Les révolutionnaires véritables seront-ils assez perspicaces et empressés pour préparer adéquatement leur « Printemps mondial » ? Saurons-nous anticiper le prochain épisode inéluctable de cette saga larvée afin de l’aider à survenir et à désintégrer ces sociétés paralysées ? Si nous faisons défaut d’orientation et d’organisation, nous nous condamnons à réécrire ce qui a déjà été écrit, convenu, vécu et perdu. La révolution empêchera leur guerre mondiale ou leur guerre universelle entraînera la révolution, c’est la seule solution.
Revendications légitimes insatisfaites
Les revendications légitimes de tous les peuples arabes et de toutes les minorités ethno-religieuses régionales, dans tout le sous-continent s’étendant du Maroc à l’Iran en passant par le Bahreïn, le Yémen, l’Égypte, le Liban, la Palestine occupée et la Syrie sont pourtant identiques : du pain, de l’eau, des logements, du travail, l’éducation des enfants, des soins pour les grands-parents et des conditions de vie humaines sans vilaines guerres « humanitaires » meurtrières. Bref, la satisfaction des conditions sociales de reproduction élargie de l’espèce humaine, ce que le système impérialiste moribond ne peut plus assurer et qu’il met en péril d’un point de vue simplement biologique et écologique. Les prolétaires arabes et leurs alliés, ainsi que les prolétaires du monde entier et leurs alliés, doivent éradiquer l’impérialisme et la classe capitaliste monopoliste s’ils souhaitent simplement survivre comme espèce.
La réponse des potentats arabes locaux a été partout la même : réprimer, matraquer, blesser, emprisonner, torturer et tuer sans vergogne, parfois, comme en Syrie, au motif avéré que l’opposition n’est qu’un ramassis de mercenaires assassins, criminels de guerre et terroristes soutenus par l’OTAN et exfiltrés de certains pays de « démocratures » (dictatures sorties des urnes par la magie des pétrodollars qataris et saoudiens). La voilà leur démocratie compradore adoubée par leurs maîtres dégénérés.
L’effroyable guerre de Syrie
La guerre de Syrie marque pourtant un tournant terrifiant. Depuis l’effondrement du social-impérialisme-soviétique en 1989, c’est la première guerre d’agression d’un peuple où les deux blocs impérialistes dominants s’affrontent indirectement pour le contrôle hégémonique d’un territoire déterminé et pour se jauger avant de se mesurer directement. Pour la première fois la Russie et ses alliés, l’Iran et l’Alliance de Shanghai tiennent tête à l’OTAN, aux américano-européens et à leurs sous-fifres du Golfe persique et du reliquat Ottoman.
Du résultat de cet affrontement inter-impérialiste dépend la suite des guerres d’agressions néocoloniales impérialistes. L’Iran et le Pakistan seront-ils les suivants, ou l’OTAN devra-t-elle revoir ses plans pour le réaménagement du Grand Moyen-Orient ? Cette question sera tranchée à Damas d’ici la fin de l’été (2). Ce que l’analyste Georges Stanechy a ainsi décrit : « Mis en perspective géopolitique, les vetos Russe et Chinois, contre l’invasion de la Syrie par les forces occidentales, n’ont donc rien à voir avec le maintien d’une base navale ou d’un marché quelconque pour leur commerce extérieur. C’est un coup de semonce à l’encontre d’une utopie géopolitique que la nomenklatura de l’Empire (Étatsunien NDLR), imbibée de mégalomanie, se refuse à entendre. » (3).
En tous lieux sur la terre arabe, incluant les zones ethnico-religieuses minoritaires et la terre palestinienne occupée-colonisée (l’appartenance religieuse étant dans ces pays sous-industrialisés et économiquement atrophiés un facteur identitaire retardataire), les puissances impérialistes mondiales ont joué leur va-tout déterminant au milieu de la tourmente, imposant ici un changement de la garde (Égypte-Tunisie-Yémen) ; requérant là des aménagements constitutionnels « démocratiques bourgeois démagogiques » ; montant parfois le chapiteau de la mascarade électorale propre à rasséréner les guignols-des-« in-faux » occidentaux ; s’en remettant souvent aux partis politiques intégristes salafistes-wahhabites-Frères musulmans – qui furent si longtemps gardés en réserve de la dictature républicaine – derniers remparts pour mâter la légitime vindicte populaire et ouvrière.
Washington, Paris, Berlin, Londres, Moscou et Pékin savent bien qu’il sera toujours possible de mettre fin à ces foucades électorales si jamais la situation se corsait; ou de faire reprendre ad nauseam le vote aux insoumis; ou alors qu’il sera toujours temps de rappeler l’armée aux commandes – cet État dans l’État, ce contre-pouvoir omnipotent – dans cette arabesque de néo-colonies spoliées.
Gauchistes et opportunistes pataugent dans le marécage électoral
Malencontreusement, le passé et le présent de ces insurrections populaires larvées ont été écrits dans le sang versé par les forces révolutionnaires authentiques, qui partout dans ces pays de guerre ont été, par les années passées, systématiquement et soigneusement exterminées – éradiquées. Les groupuscules opportunistes, les malfrats révisionnistes et les pseudos socialistes ayant survécu aux razzias fascistes se sont récemment précipités vers les urnes, heureux d’embrasser ces autels de conspiration ouverts à leurs supplications serviles : « Nous obtiendrons bien quelques strapontins d’arrière banc législatifs », gémissent-ils tous en chœur trouvant là réconfort à poursuivre leur collaboration de classe dans l’indignité et la servilité consacrée.
Les tâches qui s’imposent
La tâche des véritables révolutionnaires arabes qui souhaitent changer l’ordre social existant et sortir définitivement leur classe sociale, leur peuple et leur nation de l’oppression néocoloniale impériale qui écrase ouvriers, paysans, étudiants, artisans, employés, fonctionnaires et leurs frères, est pourtant toute tracée.
Il leur faut patiemment et clandestinement reconstruire la solution de remplacement révolutionnaire qui s’est tapie sous le manteau de l’écheveau complexe des rapports inter-ethnico-religieux. L’ouvrier arabe, palestinien, druze, alaouite, chrétien, copte, sunnite et chiite est d’abord {par sa praxis économique – comme instrument de la machine de production capitaliste – par son activité communautaire journalière – comme résident de son quartier de pauvreté – par sa pratique sociale quotidienne – comme aliéné} un prolétaire exploité qui n’a que ses chaînes à perdre et tout un monde à conquérir. La liberté sociale de classe, désaliénée, n’est pas un slogan ou une marque de commerce et elle ne sera jamais l’aboutissement des urnes et des isoloirs; c’est un objectif collectif radical que le prolétariat arabe devra conquérir par la lutte insurrectionnelle de classe.
Sans un parti révolutionnaire clandestin muni d’une conscience prolétaire et d’une science militaire dirigeant vigoureusement l’armée des enragés de ces pays arabes avancés (du point de vue de la praxis révolutionnaire du moins), alors ces peuples, ces ouvriers, sont condamnés à réécrire toujours semblable l’histoire de leurs espoirs asphyxiés (4). Le prolétariat arabe plus avancé a le devoir de se poser en modèle révolutionnaire pour les prolétariats grecs, espagnols, italiens, britanniques, turcs, israéliens, français et américains.
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(1) Alain Chouet. 08.0.2012. Syrie: « Je m’interroge sur l’attitudes des occidentaux. L’éventuel départ d’Assad ne changerait strictement rien à la réalité des rapports de pouvoir et de force dans le pays ». Invité de l’Association Régionale Nice Côte d’Azur de l’IHEDN (AR29) Alain Chouet, ancien chef du service de renseignement de sécurité de la DGSE (France).
(2) Robert Bibeau. La Russie lâcherait-elle la Syrie ? 29.12.2011. http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/la-russie-lacherait-elle-la-syrie-107056
(3) Georges Stanechy. Nucléaire iranien : Prétexte et préméditation. 14.08.2012. http://www.legrandsoir.info/nucleaire-iranien-pretexte-premeditation.html
(4) Robert Bibeau. Le « Printemps arabe » bilan d’un avortement. 28.05.2012. http://mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=31087
Classé dans Actualité, Robert Bibeau
Les réformistes montent aux créneaux
Les progressistes-réformistes, les altermondialistes, les sociaux-démocrates, le Nouveau Parti Démocratique (Canada), Québec Solidaire, le Parti Québécois et Noam Chomsky, tous apprécieraient : transformer les règles de domination politique et d’exploitation économique tout en restant assujettis au système capitaliste qui continue de les gouverner et de les spolier. Ils souhaiteraient vivre et prospérer sous un capitalisme fleuri-coloré qui sent bon la prospérité et le fleur-de-lysée.
Chomsky, le roi des aigris, est ému par les larmes de crocodile versées par le Président de l’AFL-CIO, l’agence syndicale de placement ouvrier au service des multinationales américaines et de la CIA. Chomsky a écrit ceci : « Le président Fraser les a également condamnés (les capitalistes américains) pour avoir rompu et rejeté le fragile pacte non écrit entre le monde patronal et celui des travailleurs, pacte qui avait existé auparavant à l’époque de la croissance et du progrès au cours de la période postérieure à la Seconde guerre mondiale, également connue comme « l’âge doré » du capitalisme d’État. Ce qui est certain, poursuit Chomsky, c’est que les dirigeants patronaux et leurs associés des autres secteurs des élites dominantes s’étaient livrés à une constante et toujours présente guerre de classes, qui est devenue unilatérale, poursuivant une seule voie, lorsque leurs victimes ont abandonné la lutte. » (1).
Chomsky a raison. La grande révolte des années soixante en Europe a effectivement donné lieu à un accord de capitulation signé par les ‘représentants’ de la classe ouvrière ainsi qu’à un accord de coopération signé par les représentants de la petite bourgeoisie pour le partage des miettes tombées de la table des riches dans l’exploitation des néo-colonies asiatiques, africaines et sud-américaines.
Par contre, dans la suite de son propos, Chomsky n’a pas la moindre idée contre quoi ils déblatèrent. Une guerre de classe ne peut être unilatérale et en aucun temps ni la classe ouvrière américaine ni l’européenne n’ont abandonné la résistance sur le front économique de la lutte des classes, même si Fraser, ce fier-à-bras de l’AFL-CIO, représente les capitalistes monopolistes américains auprès du prolétariat, et même s’il est exact qu’il n’a jamais abandonné sa propagande pour démoraliser et démobiliser les ouvriers dans leur lutte de résistance.
Si le gangster Fraser maugrée dans ce message édifiant, reproduit par Chomsky, c’est qu’on exige de lui les mêmes services de trahison mais dans des conditions extrêmes pour cet agent de police infiltré au cœur des rangs ouvriers. Fraser le bandit et ses disciples, les bureaucrates syndicaux occidentaux, regrettent ces années faciles où l’aristocratie syndicale américaine et européenne récoltait aisément une parcelle de la plus-value arrachée aux ouvriers du tiers-monde. Ces années de vache grasse étatsuniennes et européennes sont terminées et les années de pain noir sont aux portes de l’Amérique et de l’Europe au désespoir.
La donne a changé
L’apparition dans le tiers-monde de nouvelles puissances impérialistes, les BRICI (Brésil, Russie, Inde, Chine, Iran), a totalement changé la donne économique et politique mondiale, et aujourd’hui les miettes à redistribuer aux ouvriers occidentaux se font rares. Les nouvelles puissances impérialistes du Sud, que les états-uniens voudraient bien mettre au pas, conservent désormais une partie de leurs miettes chez elles, pour soudoyer leur propre « classe moyenne nationale », ce qui contraint les impérialistes occidentaux à renégocier ce qu’ils avaient précédemment concédé aux travailleurs et à la petite-bourgeoise occidentale; renégociation qui est source de tous les émois pour l’aristocratie syndicale et les petit-bourgeois, cibles actuelles des restrictions de l’appareil d’État, et qui réclament la restitution de ces « traditionnelles » concessions.
Culottées et désespérées, la petite bourgeoisie et l’aristocratie syndicale et les réformistes de tout poil déchirent leur chemise sur la place publique, regrettent la perte de la société de consommation, pleurent leur désarroi et menacent de se révolter et de voter pour la gauche progressiste-réformiste. De quoi terroriser les oligarques et les financiers qui soutiennent et encouragent ces partis progressistes-réformistes, qui tour à tour viennent faire un tour aux commandes du rafiot capitaliste en perdition; hier c’était le Parti Socialiste, aujourd’hui c’est l’occasion pour le PQ au Québec.
Qui parmi vous n’a pas entendu cette prémonition à l’effet qu’un autre monde est possible – même qu’il serait déjà en construction sous nos yeux ébaubis; dissimulé derrière la révolte étudiante; et parmi l’élection de la « gauche » en France; caché au cœur de l’édification du pouvoir populaire en Islande; et derrière les manifestations de casseroles au Chili; en Argentine et au Québec; promulgué par les « indignés » en sit-in sur Wall Street; et camouflé par les « Printemps arabes » qui remplacent des dictateurs laïcs en cravate par des dictateurs salafistes en djellaba; et enfin, dissimulé derrière les isoloirs des urnes au Québec.
Deux articles lèvent le voile
Triste utopie que celui de ces « Illuminatis progressistes-réformistes ». Il aura suffi de deux articles tirés de deux médias à la solde des milliardaires de l’information pour ébranler les murs de la Jéricho progressiste-réformiste.
Le premier article établit simplement l’inventaire, non exhaustif, des grandes fortunes de France qui ont fui l’hexagone pour se réfugier dans quelques paradis fiscaux (Suisse, Belgique, Monaco) afin de se soustraire à l’impôt français prohibitif de l’avis de ces richissimes. De ce côté européen de l’Atlantique il semble que l’État ait rompu son « engagement social » de ne pas taxer les riches. Obama a tenu parole, comme Bush avant lui, et il fait payer les ouvriers pour implanter la nouvelle assurance maladie privée-d’État devenue indispensable pour sauvegarder la santé de la classe ouvrière américaine menacée (2).
Que peut-on conclure de cet article outrancier ? Que les progressistes-réformistes et les gauchistes qui promettent de mieux répartir la richesse et de taxer les riches pour redonner aux pauvres, mentent et ne contrôlent rien, qu’ils n’ont pas les moyens de leurs prétentions. Le monde est devenu un seul et vaste marché international, géré par un seul et même gigantesque consortium financier, la classe capitaliste monopoliste d’État, qui jouit du privilège de déplacer ses avoirs, ses rentes, ses profits et son capital privé d’une zone d’exploitation à une autre selon son gré et selon le taux de profit que le marché boursier peut lui assurer. Les seules éléments de capital que les capitalistes ne peuvent déplacer à leur gré, ce sont les richesses réelles et matérielles (minerais, eau, terre, forêt, faune et flore, etc.) ainsi que les moyens de production, de transport et de commercialisation (usines, routes, voies ferrés, ports, édifice à bureau, laboratoire, entrepôts, magasins, etc.). C’est la raison pour laquelle les révolutionnaires recommandent de nationaliser sans compensation toutes ces richesses réelles. Cependant que nous suggérons d’abandonner aux capitalistes leur capital argent, contrats, titres et parchemins sans valeur.
Le deuxième article fait le constat que pour attirer des investisseurs monopolistes miniers sur les terres du Québec – expropriées aux autochtones – le gouvernement du Québec doit renoncer à toutes redevances et simuler la collecte d’impôt dérisoire calculé sur les profits de ces investisseurs multinationaux qui, comme chacun sait, ne font jamais de profits en succursale néo coloniale mais seulement en maison mère à Pékin, New-Delhi ou New-York, ou encore dans leurs paradis fiscaux aux Iles Caïmans et à la Barbade par où transitent la moitié des capitaux mondiaux (3).
Les impérialistes internationaux ont stocké 21 mille milliards de dollars dans ces paradis fiscaux ce qui fait perdre annuellement 20 milliards de revenus d’impôt aux divers gouvernements nationaux. Ajouter à ce scandale l’outrecuidante HSBC – banque britannique frauduleuse, qui blanchit des milliards d’argent sale – mafieux – à travers ces paradis fiscaux puis les réinjecte dans le circuit économique prétendument aseptique (4). Saviez-vous que vos gouvernements sont parfaitement au fait de ces malversations et qu’ils ne font rien pour intervenir alors que l’on vous serine le refrain de la guerre au blanchiment d’argent sale. L’argent sale, il est à la banque. Aucune de ces questions cruciales pour l’équilibre budgétaire des pays impérialistes du Nord n’a fait l’objet d’une seule remarque tout au long des élections québécoises bidon.
Pire, pour obtenir le douteux privilège d’être spolié par ces multinationales impérialistes chinoises, indiennes ou brésiliennes (les autres puissances impérialistes étant sur leur déclin) il faudra que le peuple du Québec paie une rançon de quelques milliards de dollars à ces capitalistes investisseurs gourmands qui malgré leurs profits en hausse ne paient la plupart du temps aucun impôt et quasi aucune redevance (1,5 % de taux de redevance en 2008). De plus, le gouvernement québécois vend à 4 sous (C$) le Kilowatt heure d’électricité qui lui coûte 10 sous (C$) à produire; bilan, perte de 6 sous (C$) le KWH que le consommateur-travailleur québécois achète quant à lui 14 à 20 sous (C$) le KWH afin de subventionner l’impérialiste chinois, indien, brésilien, canadien, québécois (5).
La récession économique s’étendant de l’Occident vers ses fournisseurs – les ateliers du monde « libre » que sont la Chine, l’Inde, la Corée – le Plan Nord québécois et le sauvetage de l’Euro et du dollar risquent de connaître de nouvelles difficultés et les travailleurs des pays occidentaux de subir de nouveaux plans de compression et d’austérité.
L’appauvrissement n’est pas la cause – c’est la conséquence
L’appauvrissement des classes moyennes, de la petite-bourgeoisie et de l’aristocratie syndicale et la misère de la classe ouvrière ne sont pas les causes mais les conséquences du développement capitaliste monopoliste. Exiger que l’on taxe les riches et que l’on enraye le processus de concentration des capitaux dans les mains des capitalistes financiers, c’est comme de demander à la pluie de cesser de tomber ! Sans concentration financière aux mains des oligopoles multinationaux et des requins de la finance, le capitalisme monopoliste s’effondre. La concentration de quantités inimaginables de capitaux par un nombre restreint de capitalistes financiers est une loi inéluctable du développement impérialiste, tout comme son corollaire – l’appauvrissement concomitant de la classe ouvrière. Les économistes chomskistes, altermondialistes, progressistes-réformistes ou péquistes ne peuvent contrevenir à cette loi du système. Le Robin des Bois des banques et de la finance est une chimère pour endormir votre conscience.
Que les sociaux-démocrates, les socialistes, les altermondialistes et les péquistes tentent de réduire un tant soit peu le processus de concentration du capital financier dans les mains des capitalistes monopolistes pseudos « nationaux » et alors les monopoles investisseurs internationaux fermeront leurs centres d’exploitation miniers et pétroliers pour les diriger vers le Brésil, l’Australie, le Chili, le Nigéria ou l’Afrique du Sud, pays aux gouvernements plus accommodants où la bourgeoisie compradore ne se laisse pas presser par les syndicats indignés, et où pour des policiers de l’État néo-apartheid assassiner 34 mineurs désespérés et désarmés n’est pas une calamité…
Les capitalistes monopolistes pratiquent ce stratagème depuis longtemps, mettant en concurrence les prolétaires français, américains, canadiens, québécois, espagnols, grecs, chinois, indiens et sud-africains. Le prolétariat grec, le premier du groupe, redécouvre petit à petit les salaires et les conditions de vie d’avant les années soixante. Les espagnols puis les italiens suivront, et cela peu importe qu’ils abandonnent ou qu’ils conservent l’Euro comme monnaie de commerce de leurs richesses en échange de leur détresse. De même pour le prolétariat québécois sous le règne du Parti québécois. Le salut du capitalisme est à ce prix, là-bas comme ici. C’est pourquoi notre résistance est internationaliste.
L’internationale de la misère ouvrière
En termes clairs, l’impérialisme a réussi à faire de ce monde capitaliste une seule et même internationale d’esclaves salariés, quelle que soit la langue d’usage, la religion, l’ethnie, la nationalité et les mœurs de chacun de ces salariés, et l’impérialisme place tous ces pays et tous ces peuples en concurrence les uns avec les autres afin de leur accorder le douteux privilège d’obtenir les investissements de capitaux spoliateurs capables de provoquer un éphémère boom pétrolier (sables bitumineux de l’Alberta au Canada, pétrole au Nigéria, Angola), un éphémère boom minier (Lake Bloom-Fire Lake-DSO), un éphémère boom forestier (destruction de la biomasse en Amazonie), un éphémère boom agricole (monoculture du cacao en Côte d’Ivoire), un éphémère boom de l’aluminium (Rio-Tinto-Alcan au Saguenay québécois), un éphémère boom diamantaire au Québec, en Guinée ou au Botswana, le tout accompagné d’une détérioration durable de la planète, de ses ressources et de son écosystème.
Si l’un de ces partis politiques social-démocrates, « communistes » frauduleux, altermondialistes utopistes (NPD, NPA, Québec Solidaire, Travailliste, Péquiste) s’aventurait à hausser les misérables redevances minières (1,5% au Québec) ou à collecter les arriérés d’impôts (Rio-Tinto-Alcan doit deux milliards de dollars au fisc), ou à combattre réellement la fraude fiscale ou encore à taxer les riches, alors tous ces oligarques industriels et financiers menaceraient de retirer leurs capitaux de ce pays et de provoquer un chômage encore plus catastrophique que celui qui accable déjà ce peuple muni de son futile bulletin de vote et tremblant devant l’urne isolée.
Comptez alors sur le syndicaliste Fraser de la CIO et sur son ami Chomsky; tablez sur la secrétaire du PCF et sur le porte-étendard du Front de Gauche, du PC canadien ou de Québec Solidaire et du Parti Québécois pour pleurer sur le sort des ouvriers nord-américains, français, grecs, espagnols, italiens et québécois en chômage structurel et technique.
Les réformistes tombent des créneaux
Les ouvriers et différents segments du peuple, dépouillés de tout pouvoir politique ou économique, accablés de chômage, dont le pouvoir d’achat s’étiole sous les charges fiscales, au vent de l’inflation et de la spéculation sur les devises, et dont les divers paliers de gouvernement sont grevés de dettes publiques souveraines contractées auprès des mêmes banquiers qui refusent de payer l’impôt tout en exigeant une lourde rémunération pour l’argent inflationniste qu’ils répandent dans la tourmente – ces ouvriers et ces peuples disions-nous, munis de leur dérisoire bulletin de vote, n’auront d’autre solution que de retourner ces rigolos socialos-anarcho-syndicalistes, sociaux-démocrates et opportunistes sur les banquettes de l’opposition qu’ils n’auraient jamais dû quitter.
Mais alors, n’y a-t-il aucun espoir, direz-vous ? De gauche comme de droite aucun n’est idoine et seule l’épitaphe varie d’un malappris à son vis-à-vis ? Effectivement, aucune solution n’existe aux maux du capitalisme à l’intérieur du système capitaliste. S’il existait une solution quelconque, la quantité d’intellectuels chercheurs, de faussaires, de pseudos-experts, d’économistes chomskystes-libertaires, péquistes qui psalmodient leurs litanies dans les congrès et leur liturgie en quête de la pierre philosophale capable de transformer les crises de surproduction en argent sonnant et trébuchant, tous ceux-là l’auraient bégayée depuis longtemps. Alors faute de mieux ces joueurs de pipo chantent ex-voto sur les mérites de la société égalitaire-écologiste à ériger dans la semaine des trois mardis d’élection bidon dont vous ne devez rien attendre.
Le système social impérialiste a fait son temps et il est impossible de le rafistoler, de le raccommoder, de le réformer et de lui donner un visage humain. Il ne reste plus qu’à l’éradiquer totalement. Ni les utopistes progressistes-réformistes-péquistes-solidariste, ni Chomsky l’éploré, ni son ami le bandit de l’AFL-CIO et de ses filiales canadiennes ne parviendront à sauver leurs amis, les capitalistes endurcis d’ici ou d’ailleurs.
(1) http://www.michelcollon.info/Des-alternatives-existent.html
(2) Premier article annoncé. Source : Alain Deneault et William Sacher.
http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/06/07/on-prend-aux-jeunes-l-argent-necessaire-a-la-conquete-du-nord_1714594_3232.html « En 2009, le vérificateur général du Québec [chargé de contrôler les fonds et biens publics confiés par l’Assemblée nationale au gouvernement] s’invita au ministère responsable des mines. Pour en ressortir bien sonné. Quatorze mines sur les vingt-quatre en opération au Québec n’avaient payé aucune redevance à l’Etat depuis sept ans ! Les autres avaient déboursé 1,5 % de la valeur minérale excavée. Nous apprenions aussi que nous assumions en grande partie le nettoyage des sites miniers taris. Cette facture publique s’élève aujourd’hui à plus de 1 milliard de dollars canadiens (774,2 millions d’euros). Les constatations, un peu froides, n’ont pas créé d’onde de choc. Le problème imprègne néanmoins la conscience collective. Le Québec s’est peut-être remémoré le fait que 90 % de son territoire est de propriété publique – en proportion inverse de ce qu’on peut observer en Europe – et que le plus humble des Québécois en est le légataire. L’avenir nous le dira, mais il m’est avis que la révolte au Québec a pris racine, en bonne partie, en réaction à cette calamiteuse gestion du territoire.
Le gouvernement s’apprête à engager des dizaines de milliards pour un projet aux retombées hypothétiques, comme l’estiment la plupart des analystes indépendants. C’est dans ce contexte qu’il sabre dans les budgets de la santé et de l’éducation, qu’il augmente les frais de scolarité. « Votre juste part », a-t-il réclamé aux étudiants. Leur réponse : la rue, les casseroles, le tintamarre. Et peut-être plus. ». Ce texte est extrait de la préface d’Alain Deneault et William Sacher, « Paradis sous terre », à paraître le 4 ocotobre (Eds. Ecosociété et Eds. Rue de l’échiquier).
Richard Desjardins, auteur-compositeur, documentariste, vice-président de l’Action boréale
(3) http://www.bilan.ch/articles/listes-300/la-liste-des-300-plus-riches
(4) http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Economie/2012/07/23/006-sommes-paradis-fiscaux-rapport.shtml
(5) Paradis fiscaux : la grande évasion. http://www.quebec.attac.org/spip.php?article808
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Le système des partis politiques électoralistes ou le crétinisme parlementaire
Les partis politiques bourgeois sont de vastes machines électorales. Ils comptent sur des budgets de millions de dollars obtenus de l’État, de dons officiels et occultes qui sont autant d’investissements pour la bourgeoise. Les réseaux occultes mêlant conseillers, firmes d’ingénierie, constructeurs et lobbyistes, aux magouilleurs des partis politiques en sont des exemples patents. Ces argents servent à embaucher des spécialistes en marketing et en publicité, dont le rôle est de présenter les intérêts de la bourgeoise comme étant les intérêts du peuple tout entier.
À titre d’exemple, pendant cette élection les trois partis nationalistes-souverainistes proposent de mener la lutte pour le rapatriement au Québec du programme d’assurance chômage fédéral sous prétexte que les travailleurs québécois seraient mieux servis si des fonctionnaires québécois étaient chargés de couper dans ces crédits et d’affamer l’armée de réserve des ouvriers. Examinons la quotidienneté des travailleurs-chômeurs. Si en 1997 plus de 85 % des travailleurs assurés touchaient l’assurance chômage en cas de congédiement, en 2012, ils ne sont plus que 42 % des assurés à recevoir des prestations de chômage en cas de congédiement, et à recevoir moins d’argent pendant moins longtemps (250 $ par semaine en moyenne pour une durée maximale de 40 semaines). Considérant que le gouvernement fédéral ne débourse aucun crédit dans ce programme d’assurance chômage, ce sont les travailleurs et les employeurs qui le financent à cent pour cent. Le Québec ayant un plus grand nombre de chômeurs que toute autre province canadienne, ce sont les travailleurs des autres provinces qui soutiennent de leurs cotisations leurs camarades québécois. Le rapatriement au Québec de ce programme fédéral signifierait donc une hausse des cotisations ou une nouvelle baisse des prestations pour les travailleurs québécois.
Les politiciens bourgeois souverainistes n’en ont cure et plutôt que de mener la bataille pour que tous les travailleurs touchent des prestations d’un montant supérieur, pendant plus de semaines, ils laissent entendre que l’absorption de ce programme par la bureaucratie québécoise est de l’intérêt de la nation. Les intérêts de la bourgeoisie bureaucratique nationaliste vont à l’encontre des intérêts de la classe ouvrière québécoise.
Cette revendication chauvine-nationaliste-réactionnaire est une autre manifestation de la tactique du « chantage à la souveraineté » par laquelle la fraction québécoise de la classe capitaliste monopoliste canadienne mène la guerre aux autres fractions provinciales de cette classe hégémonique. Comme nous l’avons déjà souligné dans un ouvrage récent, la classe ouvrière n’a rien à faire de ces disputes entre grands prédateurs (2).
Victoire de la grève étudiante
Le système de partis politiques assure le recrutement et le renouvellement constant de la caste des « patronneux » politiques, des travailleurs d’élections et des « poteaux » électoraux jusqu’au jour où la multiplication des scandales, des contrats mafieux, des ristournes et des prévarications entraine la désaffection, le désintérêt et le dégoût généralisé des électeurs pour cette mascarade de polichinelles en cravate. Il y a alors grand espoir que les ouvriers, les étudiants, les autochtones et les communautés ethniques se tournent vers la lutte des classes, la résistance active et la désobéissance civile, ce qui s’est effectivement produit au cours de la grève étudiante victorieuse. L’exemple des étudiant(e)s risque maintenant de se propager aux travailleurs de la fonction publique, aux Premières nations spoliées et aux ouvriers des usines de plus en plus agressés par la crise économique sur laquelle cette élite politique en place n’a aucun contrôle.
Quand une telle désaffection « démocratique » menace de se généraliser parmi la population aliénée, la bourgeoisie appelle de nouveaux « héros », et proposent de « nouvelles » formations politiques devant redorer le blason de la gent politique. Parfois un vieux troubadour revampé, un « has been » sur le retour, change de camp pour laisser croire à sa virginité retrouvée (Charest passant aux libéraux, Legault passant à l’ADQ-CAQ). À d’autres moments un nouveau parti est créé de toute pièce (l’ADQ de Mario, Québec Solidaire d’Amir Khadir) que la bourgeoisie accrédite et promeut (la candidate député du comté de Gouin invitée au débat des chefs à Radio-Canada) espérant ainsi sauvegarder son système électoraliste frauduleux.
Les médias à la solde
La classe capitaliste contrôle également les médias qui sont de puissantes machines d’orientation de l’opinion publique. Ces médias sont l’intermédiaire par lequel la population prend connaissance du monde et de la société au-delà de son milieu de vie immédiat. Ce sont ces médias qui décident ce qui est porté à l’attention de la population et ce qu’il faut en comprendre et penser. Le point de vue bourgeois plane sur chaque article, sur chaque nouvelle diffusée, même quand le reportage semble critiquer le système économique capitaliste (Exemples : documentaires de Michael Moore ou de Richard Desjardins), sa diffusion ne vise qu’à laisser croire que démocratiquement tous les avis ont droit de s’exprimer, mais que finalement, le monde étant ce qu’il est, il est strictement impossible d’en extirper l’égoïsme, le narcissisme, la cupidité, la cruauté et la misère mortifère.
Vous êtes avec nous ou vous êtes contre nous !
Vous êtes avec nous ou vous êtes contre nous, répètent les capitalistes québécois conscients de leur cohésion de classe. Un parti politique n’a qu’une option durant une élection, soit departiciper au fonctionnement de l’appareil d’État soumis aux lois inéluctables de l’économie capitaliste, auquel cas ce parti présente des candidats pusillanimes qui plus tard s’étonneront pudiquement de la spoliation des caisses de l’État et afficheront leur impuissance désespérante.
Ces députés sans aucun pouvoir se désoleront que leurs promesses ne soient pas tenues; que le chômage augmente; que les taxes, les impôts et les tarifs des services publics s’envolent. Ils pleurnicheront que les minières, les papetières, les alumineries opiniâtres paient bien peu de redevances – menaçant de cesser l’exploitation du prolétariat québécois si on les «rançonne». Vous les verrez s’étonner que la dette souveraine grimpe en flèche sous la botte des financiers sans pitié; que les services publics soient privatisés (comme au temps du Parti Québécois) et qu’ils soient de moins en moins accessibles (comme au temps du Parti Libéral). Vous verrez ces députés ébaubis que le pouvoir d’achat du prolétariat s’étiole.
Ne vous laissez pas tromper par ces promesses de sévères redevances minières et forestières et autres chimères. Les poltrons qui font ces rodomontades ne résisteront pas aux pressions des banques et du capital. La dame Marois, du temps qu’elle était ministre des finances, avait proposé de réduire les impôts des entreprises québécoises déjà les moins taxées en Amérique. Charest a réduit chaque année les impôts des entreprises mais il a haussé les tarifs d’électricité pour les ménages et tenté de doubler les droits de scolarité des étudiants québécois… avec le succès que l’on sait.
Ce n’est pas « la vente à rabais de nos ressources » qui fait tellement de tort et qui nous détruit collectivement. Ce n’est pas le prix fixé pour la dilapidation du patrimoine québécois qui hypothèque notre avenir collectif, celui du prolétariat et du peuple québécois. C’est la propriété privée capitaliste de ces ressources et de ce patrimoine (minerais, bois, eau, énergie, force de travail) qui entraîne, quel que soit le prix fixé pour cette braderie, la spoliation des ouvriers, des peuples autochtones, de la petite-bourgeoise paupérisée et des pauvres – tous alliés.
Appose ta croix et ferme là !
Après toutes ces jérémiades, chaque électeur sera un jour convoqué à une nouvelle foucade électorale pour crédibiliser ce système électorale pourri qui trompe le peuple depuis des décennies. Pendant que le peuple subodore l’arnaque sous cette mascarade des urnes et des isoloirs, la pseudo gauche s’évertue à encenser et à louanger ce chienlit, cette esbroufe futile. Ce système électoraliste « démocratique » n’a rien de démocratique et un milliardaire comme Paul Desmarais, président de Power Corporation, aura toujours infiniment plus d’influence et de pouvoir politique que madame Chenet de la rue des Saulaies (3).
En société bourgeoise l’arène électorale est le terrain de prédilection du grand capital. C’est la raison pour laquelle les capitalistes monopolistes occidentaux – américains, canadiens, australiens, européens – imposent aux peuples du tiers-monde, via les ONG ou par la force des armes, ce stratagème électoral pour la sélection et l’accréditation des porte-faix politiques à la solde des riches. Tous ces gens présentent ce système électoral par les riches et pour les riches comme étant la forme achevée de la « démocratie populaire » que l’on pourrait ainsi résumer : « Appose ta croix et ferme là ! ». Et si d’aventure, la « populace » vote mal, comme en Palestine, en Algérie, en Géorgie, au Chili, sur le traité de Maastricht ou en Syrie, le scrutin sera repris jusqu’au résultat désiré.
La « démocratie » bourgeoise est une arène où les règles sont les mêmes pour tous mais où l’arme électorale est accaparée par ceux qui possèdent le capital privé, les moyens de publicité, ceux qui contrôle l’immense appareil d’État et son monopole de la violence légale. La « démocratie » bourgeoise repose sur une citoyenneté complètement passive pour la majorité de la population d’une part et sur l’hyperactivité des politiciens de carrière et des experts à la solde d’autre part. Le peuple n’y exerce aucun pouvoir, il y renonce et transfère sa légalité par son vote, répudiant ainsi son pouvoir et sa légitimité qu’il délègue à des politiciens véreux ou impuissants.
Par cette supercherie électoraliste, la bourgeoise cherche à écarter les ouvriers de la lutte des classes et à éloigner ses alliés de toute contestation de l’ordre établi même si l’économie s’écroule et les crises financières les dépouillent de leurs salaires, de leurs avoirs et de leur dignité.
La solution de remplacement politique
La solution de remplacement, c’est qu’un parti politique du prolétariat qui rejette les lois de ce système économique prévaricateur et propose l’édification d’un nouveau système économique-politique basé sur la propriété collective de tous les moyens de production, de distribution et d’échanges. Le Parti politique du prolétariat qui offrirait cette formule de remplacement ne présenterait aucun candidat à cette élection bidon destinée à choisir les meilleurs amis de la bourgeoisie, les serviteurs de l’oligarchie.
Un tel parti du prolétariat refuserait de faire serment de fidélité à la constitution bourgeoise dont le premier article stipule qu’il est interdit de renverser l’ordre établi. Ce parti révolutionnaire prolétarien refuserait de renoncer à la sédition, à l’insurrection et à la révolution, et ne saurait raisonnablement présenter des candidats à des élections qui visent à légitimer le système parlementaire bourgeois décadent qu’il souhaite renverser.
Jean Charest a parfaitement résumé ce dilemme du gouvernement des riches « À chacun de choisir : la loi et l’ordre de l’Assemblée Nationale du capital, ou alors, le pouvoir et la démocratie populaire des carrés rouges dans la rue ! ». Le Parti Québécois, Québec Solidaire et les autres ont choisi le pouvoir parlementaire bourgeois. Les ouvriers et leurs alliés devraient choisir le pouvoir des carrés rouges dans la rue et la lutte des classes en dehors du parlement bourgeois.
L’avenir est dans l’usine et la résistance est dans la rue
Comme la résistance étudiante le démontre; comme la lutte ouvrière dans les usines, les mines et les forêts l’atteste; tel que le prouvent les manifestations de Partisans devant les conseils municipaux vendus visant à bloquer les ignobles
projets de gaz de schistes et de prospection pétrolière à Anticosti et dans le Saint-Laurent; comme l’illustrent les barrages routiers de nos camarades des Premières nations pour stopper la construction d’infrastructures et de mines meurtrières sur leurs terres ancestrales.
C’est dans l’usine et dans la rue, sur les routes, sur les places publiques, sur les chantiers de construction, sur les piquets de grève, en face des banques et de la bourse, devant les établissements d’enseignement, les officines, les institutions et les palais de justice; c’est dans les actes de résistance quotidiens sur les lieux de travail, dans les quartiers et dans les manifestations militantes que réside le pouvoir de la classe ouvrière et de ses alliés les étudiants, les immigrants récents, les communautés culturelles, les autochtones et le peuple tout entier.
Quand tous ensemble nous aurons, à travers ces résistances, trempé nos armes et forgé notre unité dans la lutte de classe qui oppose le prolétariat, le TRAVAIL SALARIÉ, SOCIALISÉ ET COLLECTIVISÉ au CAPITAL PRIVATISÉ ET ANARCHIQUE, il sera temps de convoquer une constituante populaire et démocratique où la majorité des révoltés pourra déterminer sa destinée.
Comme des millions de prolétaires qui ne se déplacent plus pour voter, soyons de bons Partisans du prolétariat. Cette élection onéreuse, futile et inutile, aux résultats connus d’avance, ne nous concerne pas.
À l’évidence un parti bourgeois sera élu et nous nous y opposerons à l’usine et dans la rue.
Donnons une voix au prolétariat, boycottons les élections !
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(1) http://les7duquebec.com/2012/06/13/le-nationalisme-a-t-il-un-avenir-international/
(2) http://les7duquebec.com/2012/06/27/18246/ Impérialisme et question nationale. Le modèle canadien (2012). http://www.robertbibeau.ca/commadevolume.html
(3) Le soufre des élections. 16.08.2012. http://www.politicoglobe.com/2012/08/le-soufre-des-elections-2/
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Des élections législatives anticipées ont été appelées au beau milieu de l’affrontement opposant les étudiant(e)s au gouvernement québécois. Cette mascarade électorale vise à liquider la grève étudiante et le mouvement de manifestations populaires qui s’y est greffé. Pour le gouvernement, l’élection du 4 septembre 2012 vise à reprendre l’initiative politique et à redonner aux institutions « démocratiques » bourgeoises leur légitimité bafouée par le défi étudiant et populaire face à l’ignoble Loi 78-12, aux injonctions des tribunaux, aux règlements municipaux et aux intimidations et agressions des forces policières. Il n’est pas suffisant cependant de simplement balayer du revers de la main cette fraude électorale et de renvoyer dos à dos tous les candidats-bouffons souhaitant représenter la classe capitaliste auprès des électeurs et à l’Assemblée nationale.
En la circonstance, le slogan « Ne votez pas, ils sont tous pareils » ne suffit pas et pourrait paraître une trahison des étudiants militants et un abandon des pauvres, des autochtones, des chômeurs, des pêcheurs, des mineurs et des ouvriers en lutte contre ce gouvernement corrompu; en lutte également contre la classe capitaliste qui commande à ce gouvernement et à ce Parlement troufion.
La conjoncture créée par cet appel à des élections anticipées nécessite que l’on explique les motifs qui rendent nécessaire (pour la bourgeoise) la hausse des droits de scolarité et qui rendent impératives (pour les capitalistes) les hausses des tarifs des services publics (électricité, assurance maladie, assurance médicament, garderie, assurance parentale, régime des rentes, cotisation santé, transport en commun, permis de conduire, plaque d’immatriculation, TVQ, péages sur les nouveaux ponts et autoroutes, taxes municipales et scolaires) et en conséquence la dégradation du pouvoir d’achat de la classe ouvrière et des étudiants-travailleurs (72 % des étudiants post-secondaires travaillent).
À l’évidence, toutes ces hausses de tarifs, ne seront pas annoncées pendant la présente campagne électorale. Ces annonces seront faites dans les années qui suivront l’élection.
En ce qui a trait au chômage et à la pauvreté de couches importantes de la population québécoise qui fréquentent les comptoirs alimentaires et les friperies, tous les politiciens qui se disputent comme des chiffonniers n’ont absolument aucun contrôle sur les lois du développement économique capitaliste, ni sur la déprime récente de l’industrie minière, ni sur la crise financière mondiale, ce qui explique qu’ils évitent de parler de la crise économique et font comme si la pauvreté et l’exploitation de la classe ouvrière n’existaient pas au Canada.
Récession économique mondiale et surprofits
La crise économique globalisée qui frappe le monde entier requiert de chaque gouvernement qu’il soutienne fermement ses impérialistes nationaux et qu’il érige un pont d’or de subventions, de déductions fiscales, de ristournes pour achats «nordiques» , de contrats de construction surpayés, d’aide gouvernementale pour la recherche appliquée afin d’imaginer des outils d’exploitation et de surproductivité améliorés au service des profits des entreprises impérialistes privées.
Un peu comme dans une néo-colonie étatsunienne, l’économie du Québec (et du Canada) repose lourdement sur l’extraction et l’exportation des matières premières non transformées (non-ouvrées). Le Plan Nord – un modèle du genre en la matière – prévoit des investissements de plusieurs milliards de dollars de la part du gouvernement québécois afin de construire routes, voies ferrées, ports en eau profonde, afin d’accélérer la braderie des mines de diamant, d’or, de titane et de fer pour le bénéfice d’immenses trusts miniers internationaux (Rio-Tinto-Alcan, Arcelor Mittal, BRP, etc.).
Or, voici que la vérité s’étale au grand jour. Les milliers d’emplois promis par ces oligopoles miniers sont conditionnels à la reprise économique aux États-Unis et en Europe. Cette reprise non seulement ne survient pas mais c’est une nouvelle récession qui s’annonce à l’horizon. L’économie chinoise ralentit, l’économie indienne stagne et le minerais québécois devient inutile. Pendant ce temps Charest promet de gaspiller plus d’investissement dans le grand Nord, de dilapider les ristournes d’Hydro-Québec et du ministère des Transports, et de fournir moins d’argent aux étudiants. Pauline Marois déblatère sur les référendums d’initiative populaire, sur le sommet de l’éducation, sur la charte de laïcité, et François Legault tente de se faufiler entre les deux premiers à grand renfort de promesses grossières qui font insulte à l’intelligence populaire.
Les entreprises multinationales des pays occidentaux ne peuvent concurrencer celles des pays émergents (Chine, Inde, Brésil, Russie, Iran) dans l’attribution de salaires de misère et de pitoyables conditions de travail. La Grèce s’y emploie depuis quelques mois et ne parvient pas à briser la résistance de ses ouvriers à qui on impose une baisse de 40 % de leur salaire pour des journées de travail allongées. L’Espagne s’apprête à appliquer le même procédé avec les mêmes difficultés face à la classe ouvrière espagnole révoltée. La Grèce sera bientôt chassée de l’Union Européenne pour avoir osé résister à ses bourreaux. À l’intérieur ou à l’extérieur de l’Euro et de l’Union, le programme de la classe ouvrière grecque reste le même : chasser le Dieu de la peste des cieux du Pirée et sortir la Grèce de la domination capitaliste des armateurs helléniques.
Les salaires de misère assurent aux pays émergents l’accumulation de masses importantes de plus-value absolue (d’où proviennent toutes les formes de profits). Face à cette réalité les économies capitalistes avancées comme le Québec et le Canada n’ont qu’un scénario possible : hausser le niveau de surexploitation de la plus-value relative (d’où proviennent les surprofits) produite grâce à l’innovation technologique. Pour augmenter la productivité du travail il faut investir des sommes énormes dans la recherche-développement-appliquée via les universités et les centres de recherche privés. Les facultés de sciences, de droit, d’administration, d’informatique, de polytechnique et d’ingénierie sont à l’honneur. Les autres facultés universitaires sont des enfarges inutiles qui doivent être laissées en friche en attendant que les étudiants les désertent (éducation, sciences humaines, philosophie, littérature, arts, musique, sports, loisirs, etc.).
Chasser les étudiants des universités
Pendant la grève étudiante le gouvernement Charest a trouvé un milliard de dollars à investir en recherche appliquée dans les universités et dans les centres de recherche privés alors qu’il ne trouvait pas 265 millions de dollars pour assurer l’accessibilité accrue aux études universitaires pour les fils et les filles de la classe ouvrière.
La hausse des droits de scolarité post-secondaire visait à chasser le plus grand nombre d’étudiants des facultés jugées inutiles pour la cueillette des surprofits et elle visait à concentrer toutes les ressources ainsi libérées annuellement (30 000 $ par étudiant abandonnant les études) dans les facultés pouvant soutenir les entreprises monopolistes québécoises dans leur quête de productivité et de surprofits via l’innovation technologique. Ces surprofits ne sont nullement destinés aux ouvriers mais aux actionnaires milliardaires avides de profits maximum et qui n’arrivent pas, malgré ces subventions généreuses, à faire fonctionner leur système économique sclérosé. Heureusement, les étudiants ont déjoué les plans du gouvernement Charest qui sera bientôt chassé du pouvoir. À bon entendeur, salut.
Ils promettent l’argent qu’ils ne possèdent pas
Après quelques semaines de campagne frivole, chaque parti bourgeois y va de ses promesses de dépenses et de cadeaux électoraux; promesses se situant entre 1 milliard de dollars pour le Parti Québécois, 2 milliards pour le Parti Libéral et 3 milliards de dollars pour la Coalition Avenir Québec, jusqu’au record de 8 milliards de dollars pour Québec Solidaire. Ces « politicailleurs » mentent effrontément aux électeurs qui par ailleurs le savent pertinemment.
Tous ces politiciens promettent l’argent qu’ils n’ont pas et qu’ils devront d’abord arracher aux travailleurs avant de leur en retourner une infime partie puisqu’une large part devra servir à rembourser les emprunts contractés auprès des capitalistes financiers et qu’une autre partie devra servir à subventionner les compagnies privées milliardaires assoiffées de profits. Entre 2003 et 2012, le Gouvernement Charest, battant le record de son prédécesseur péquiste, a augmenté les emprunts de 77 milliards de dollars (hausse de la dette souveraine de 33 % en neuf ans) – soit une hausse de la dette souveraine de 8 000 dollars par citoyen québécois.
Le Parti Libéral de Jean Charest préconise de faire payer le peuple en appliquant la «règle» de « l’utilisateur payeur » introduite par le PQ avant lui. Cette règle ne s’applique évidemment qu’aux différentes sections du peuple (étudiants, chômeurs, assistés sociaux, patients des hôpitaux, automobilistes, prolétaires, pêcheurs, mineurs, employés de la fonction publique, retraités, autochtones, etc.), jamais aux entreprises prédatrices d’électricité, aux entreprises alimentaires gaspilleuses d’eau potable, aux minières et aux papetières pollueuses, aux entreprises de transport qui saccagent nos routes, aux firmes d’ingénierie conseil et à leurs lobbyistes dont les viaducs s’écroulent, aux firmes de construction distributrices de pots de vin.
Charest est franc, il affirme ouvertement qu’il fera payer le peuple pour sortir les riches du marasme économique. Il propose de brader les ressources naturelles et de laisser les impérialistes québécois et mondiaux s’accaparer des richesses du sous-sol et de la plus-value produite par les ouvriers québécois.
Le Parti québécois, hypocrite et parfaitement au fait de cette gabegie, laisse planer l’ambiguïté sur ses intentions cachées. Après avoir lui-même haussé les droits de scolarité il promet aujourd’hui un moratoire d’une année et il assure qu’un sommet de l’éducation guidera ses décisions par la suite. Le Parti québécois est le champion des sommets de bavardage où une section du peuple, récalcitrante à accepter la politique gouvernementale d’austérité, se fait lyncher publiquement par les représentants du patronat, des centrales syndicales et de l’administration gouvernementale, sous le regard complice des médias à la solde.
Lucien Bouchard, leur héraut renégat, parrainait en 1997 ce type de sommet de mise au pas. Pareil sommet a déjà été tenu par le Parti Libéral de Jean Charest et n’a servi qu’à isoler et à discréditer les associations étudiantes, qui n’ont compris l’arnaque qu’une fois assises dans la salle de bal sous les feux des médias. Espérons que la prochaine fois ces associations demeureront sagement dans la rue, perturbant les allées et venues. N’égarez surtout pas vos pancartes « Bloquons la hausse », camarades étudiants-étudiantes. Vos collègues du collégial et ceux du secondaire courent à votre rescousse. Félicitations pour votre victoire présente. Ce n’est qu’un début, continuons le combat dans la rue.
Pour le reste du programme et des promesses péquistes, comme un ouvrier le disait suavement : « Ces gens promettent de l’argent qu’ils n’ont pas et qu’ils nous arracheront par les taxes et les impôts avant que de nous le retourner amputé ». Que de sagesse populaire !
Québec Solidaire, n’ayant aucune chance d’être élu, promet la gratuité scolaire et tout ce qui pourrait vous plaire; il suffit de demander puisque jamais vous ne l’obtiendrez. Oublions la CAQ, que la bourgeoisie lance dans la mêlée avec ses idées fascistes histoire de menacer ses deux partis d’alternance s’ils ne remplissent pas les promesses faites aux riches capitalistes.
Pour conclure ce tour d’horizon des grands partis de la bourgeoisie, les chances de Charest de décrocher la palme électorale sont infimes. Ses années passées aux commandes du rafiot gouvernemental l’ont discrédité et son incapacité à briser le mouvement étudiant victorieux le feront répudier par sa classe de tutelle bien décidée à l’écarter du gouvernail du « Titanic québécois » en perdition. Ne pleurez pas, croisillons, un emploi bien payé l’attend dans un quelconque conseil d’administration.
La question nationale et le référendum « gagnant » !
On aura noté que la question nationale et référendaire sur la séparation du Québec du reste du Canada tient peu de place au cours de la présente campagne électorale. C’est que la section québécoise de la classe capitaliste monopoliste canadienne a retiré son appui à cette «Option nationale», renonçant dorénavant à la stratégie du « chantage à la souveraineté », surtout depuis qu’au deuxième référendum (1995) la clique de Jacques Parizeau a failli dépecer la vache à lait fédérale canadienne. Le capital financier québécois « de souche » ne souhaite nullement créer une « République du sirop d’érable » de ce côté-ci de l’Outaouais et en conséquence il a ordonné la fin de ce jeu dangereux de Tantale référendaire.
Les vieux roturiers du PQ, plus astucieux et resquilleurs que les autres prétendants au trône séparatiste, maintiennent le discours chauvin-nationaliste mais posent comme préalable d’être assurés de tenir un « référendum gagnant » avant de le déclencher, autant dire de proroger l’exercice sécessionniste aux Calendes grecques. Après neuf années dans l’opposition les hyènes péquistes ont faim et reniflent l’appétissante assiette de dollars à portée de leur main.
Deux groupuscules se disputent les oripeaux nationaux et le soutien des nostalgiques de Reggie Chartrand et de ses folkloriques « Chevaliers de l’indépendance » – treillis kaki sur le dos et képi du légionnaire sur la tête –. Option Nationale et Québec Solidaire devraient, sans danger, assurer, après moult séances d’atermoiement, le baroud d’honneur du national-chauvinisme-réactionnaire (1).
L’enjeu de toute élection en société bourgeoise
Dans tous les pays capitalistes les élections bourgeoises fournissent un rituel plein d’astuces ayant pour objectif de choisir la section de la classe capitaliste qui dirigera le Conseil des ministres du gouvernement des riches. Le 4 septembre 2012 la bourgeoisie invite les électeurs québécois à choisir 125 députés de fonction, chacun évalué en fonctionde sa capacité à adopter les meilleures politiques de sauvegarde des profits des riches, assurant ainsi la reproduction élargie du système capitaliste.
Électeurs, électrices d’un jour, lequel d’entre vous n’a jamais remarqué que tous ces députés, une fois élus à grand frais, n’en font qu’à leur tête et ne se préoccupent jamais de vos infortunes ? Ils le voudraient qu’ils ne pourraient rien faire. Quelle emprise ce député ou cette député a-t-il sur la crise économique universelle, sur la finance et l’exploitation capitaliste, source de tous nos maux ? Jean Charest a une formule toute faite pour exprimer son mépris pour le peuple : « Un gouvernement ne doit jamais céder à la rue et il doit prendre des décisions impopulaires ». Au contraire, un gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple devrait céder aux demandes du peuple manifestant par centaines de milliers dans les rues. Mais voilà électeurs, électrices d’un jour, les députés ne sont pas élus pour vous représenter à l’Assemblée, mais pour représenter la bourgeoisie dans votre comté et pour entériner les politiques des riches au Parlement. Un député qui ne se plie pas à cette loi d’airain est aussitôt rejeté par le sérail et rien ne pourra réchapper cet épouvantail.
Quel que soit le parti politique qui formera le prochain gouvernement, il devra poursuivre dans la voie tracée par le Parti Libéral de Jean Charest car le salut des capitalistes monopolistes québécois est à ce prix. Le Parti qui tergiversera à propos du programme d’austérité, de coupures dans les programmes sociaux et les services destinés à la population; ou qui se montrera poltron à propos de l’augmentation des subventions destinées aux patrons sera traité d’irresponsable et rejeté par les manipulateurs d’élections. Le temps n’est plus aux réformettes du système économique en décrépitude, ni aux « accommodements raisonnables » en faveur du peuple travailleur. Les temps sont difficiles pour les capitalistes monopolistes qui exigent une servilité à toute épreuve de la part de leurs thuriféraires parlementaires.
DEMAIN – 30.8.12 : LE SYSTÈME DES PARTIS POLITIQUES ÉLECTORALISTES ET L’ALTERNATIVE
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LE MANIFESTE DE LA CLASSÉ REVU ET CORRIGÉ
La démocratie populaire directe, qui rassemble des fragments du peuple délaissé, est possible à l’intérieur d’une unité syndicale, d’une association étudiante, d’une organisation populaire militante, de ce que les altermondialistes et les anarcho syndicalistes appellent la « société civile citoyenne à la base ». Mais cette illusion démocratico-petite-bourgeoise s’effondre dès que cette démocratie directe confronte les intérêts de l’oligarchie dominante, la classe capitaliste monopoliste, qui mobilise alors son parlement législatif, ses tribunaux d’injustice (Loi 78-12), sa police, ses prisons, ses services de sécurité, voire l’armée s’il en est besoin (Loi des mesures de guerre), pour écraser toute velléité de pouvoir démocratique directe-citoyenne-populiste-à la base.
Le manifeste de l’association étudiante la CLASSÉ « Nous sommes avenir » est pourtant lucide sur ce point puisqu’il y est écrit : « Quand se fait entendre la grogne populaire, on applique les lois spéciales (Loi 78-12) et on nous impose les bâtons, le poivre et les gaz lacrymogènes. Lorsque l’élite se sent menacée, elle trahit les principes qu’elle dit défendre : leur démocratie ne fonctionne que lorsque nous nous taisons » (1).
Erreur chers amis de la CLASSÉ, ce n’est pas l’élite intellectuelle qui gouverne cette société capitaliste, qui commande au législatif, à la justice, à la police et au milieu carcéral et qui administre cette société d’injustice. C’est la classe des riches capitalistes monopolistes – les Péladeau, Bouchard, Sirois, Desmarais, Beaudoin, Coutu, Chagnon, Sabia, Lessard, Vandal, Vachon, Saputo – énergumènes qui n’ont rien d’une « élite », plutôt des requins de la finance et de l’industrie qui ont ordonné à leur État québécois de faire en sorte que l’université serve pour ce qu’elle doit – non pas pour éduquer les gens du peuple, les fils et les filles d’ouvriers – non pas « pour paver la voie à l’émancipation de toute une société d’égalité et de respect des différences (..) Une éducation libératrice qui jette les bases de l’autodétermination (…) comme un lieu d’épanouissement universel. » (2) ; mais plutôt, une université de la marchandisation du « savoir » – de la force de travail – une université qui fournisse, comme elle l’a toujours fait, une main-d’œuvre qualifiée « juste à temps ».
Dans chaque société (esclavagiste romaine – féodale européenne – capitaliste contemporaine), les systèmes d’éducation et d’université ont été érigés pour servir les besoins de la classe dominante. De nos jours, les capitalistes financiers de l’industrie et de la banque demandent à leur système éducatif de fournir la main-d’œuvre qualifiée requise à chaque étape historique de la crise impérialiste.
À CHAQUE ÉPOQUE SON ÉPÉE ET SON GOUPILLON
Et quelle est l’étape présente du développement impérialiste ? En cette période de concurrence féroce entre les anciens impérialistes décadents et les nouveaux impérialistes montants, il n’est plus requis de produire en société occidentale de grandes quantités d’érudits – « élite intellectuelle formée en partie de bobos ex-soixante-huitards », des philosophes, sociologues, enseignants, journalistes ou théologiens, historiens ou littéraires, géographes ou urbanistes, psychologues ou archéologues et autres pontifes chargés d’endoctriner la «populace» et de lui servir l’opium pour panser ses plaies, comme disent les porte-faix.
Le curé, missel en main, et l’intellectuel, grimoire en chevalet, ces élites et sommités sont aujourd’hui remerciées pour leurs services devenus superfétatoires, car maintenant c’est le juge, la police et le garde chiourme qui ont pris le relais – l’heure est grave et la bourgeoisie n’a plus le temps de faire dans la dentelle. Charest est en élection pour plébisciter cette orientation, c’est-à-dire, pour demander au peuple de choisir son bourreau et d’accepter son sort misérable via la mascarade électorale qui décidera qui, de Charest ou des autres prétendants (Marois ou Legault), dirigera la parade des affaires d’État pour le bénéfice des milliardaires ? Charest s’apprête à être sacrifié par ceux qu’il a si bien servis; ainsi va la vie chez les thuriféraires de sacristie. Il n’a pas su mâter les étudiants, il sera répudié par les possédants. Dans cette élection onéreuse et frauduleuse, bien des votants ne sont que des figurants manipulés qui apposeront leur croix à l’endroit qu’on leur dira.
NOUVELLE ÉTAPE – NOUVELLE TACTIQUE DE PROFITABILITÉ
Aujourd’hui, la plus-value absolue est produite plus aisément en pays émergents (Chine, Inde, Russie, Brésil, Iran). Impossible de contrevenir aux lois inéluctables de l’économie capitaliste – les plus bas salaires permettent d’engranger la plus forte plus-value absolue. Par contre, dans les anciens pays capitalistes en difficulté (USA, Canada, France…) il est encore possible de concurrencer les impérialistes montants sur le front de la plus-value relative issue de l’innovation technique et technologique. Qu’à cela ne tienne, la voie de l’université est toute tracée.
LA MARCHANDISATION DE L’ÉDUCATION
C’est le nouvel objectif de marchandisation de l’école et de l’université ici au Québec, au Canada, comme dans tous les pays impérialistes d’Occident. Voilà pourquoi les frais d’accès à l’université sont partout rehaussés dans le but de transférer le fardeau de la crise économique sur le dos des fils et des filles d’ouvriers et dans le but également de chasser des milliers d’étudiants des universités vers le marché du travail où la main-d’œuvre semi-qualifiée doit être abondante afin de créer les conditions de concurrence qui en fassent baisser le prix absolu et relatif pour le bénéfice des industriels et des financiers. Ce plan capitaliste est logique, rationnel et réaliste. Le malheur c’est qu’il va à l’encontre des intérêts du peuple et des ouvriers. Voilà ce que le Manifeste de la CLASSÉ aurait dû souligner plutôt que de pleurer sur « la gratuité perdue des services publics, et l’abolition des entraves à la pleine réalisation de notre humanité et du bien le plus précieux collectivement…la gratuité de ce que l’on possède ensemble. » (3).
Encore une fois, illusion et mystification de nos amis confus de la CLASSÉ. Les services publics ne nous appartiennent nullement, à nous l’ensemble du peuple, ni à la classe ouvrière. Il est de notoriété publique justement, qu’en société capitaliste, le capital et les richesses minières, pétrolières, gazières, hydroélectriques, les moyens de production et d’échanges, et les biens mobiliers et immobiliers, sont la propriété privée des monopoles et des oligopoles et jamais au grand jamais la propriété sociale collective du peuple et des ouvriers qui ne possèdent que leur force de travail – une marchandise – à vendre. Même les fonds de retraite des ouvriers peuvent-être expropriés ou fondre au soleil spéculatif des marchés boursiers privés.
L’Hydro-Québec, ce joyau d’État, est propriété de l’État des riches et fournit à bas prix aux entreprises privées l’énergie requise pour produire le titane, l’acier et l’aluminium à exporter vers leurs filiales à l’étranger. Aucun parti politique bourgeois ne s’oppose à cette expatriation massive du patrimoine collectif (emplois, capitaux et ressources).
DILAPIDATION DU PATRIMOINE COLLECTIF
Ce n’est pas « la vente à rabais de nos ressources » qui fait tort et qui nous détruit collectivement (4). Ce n’est pas le prix fixé pour la dilapidation du patrimoine québécois et canadien qui hypothèque l’avenir collectif, celui de la classe ouvrière et du peuple québécois. C’est la propriété privée capitaliste de ces ressources et de ce patrimoine (minerais, eau, énergie, force de travail) qui entraîne, quel que soit le prix fixé pour cette braderie, une spoliation des ouvriers, des peuples autochtones, de la petite-bourgeoise paupérisée et des pauvres, tous alliés.
LA JUSTE PART C’EST DE TOUT EXPROPRIER
À la fin de leur manifeste nos amis de la CLASSÉ introduisent cette question cruciale pour notre avenir collectif : « La tarification, la «juste-part» à payer est une discrimination (…) une surtaxe à ceux qui sont négligé-e-s. En quoi est-ce juste de demander le même montant pour franchir les portes de l’hôpital à un avocat et à une emballeuse ? Ce qui pour l’un est un montant minime est pour l’autre un fardeau insupportable » (5). Que d’agréables raisonnements effectivement, Charest, le premier Ministre Libéral du Québec le disait justement pendant le conflit étudiant, et il promettait des mesures d’équité en haussant les prêts et les bourses destinés aux écoliers des familles déshéritées. À vouloir «corriger» les malversations du système capitaliste on en vient à embrasser Charest et à le supporter, amis de la CLASSÉ, épivarder.
De fait, dans une société socialiste tous les services publics seront étatisés, librement accessibles sans discrimination d’aucune sorte et totalement gratuits, les transports en commun étant les premiers de la série. C’est par l’imposition et la taxation et la propriété totalement collective des moyens de production, de distribution et d’échanges de toutes les marchandises – excluant le travail humain qui ne sera jamais plus une marchandise, ni une source de profits – profits qui seront abolis – que nous pourrons réaliser ce miracle collectif. Inutile de chercher à réaliser cet exploit sous le capitalisme monopoliste d’État qui en est l’exact opposé, comme nos amis de la CLASSÉ en conviennent eux aussi dans cet extrait.
« Or, la convoitise d’une poignée de gens redevables à personne, est en train de ravager ces espaces en toute impunité, du Plan Nord aux gaz de schistes. Pour ces gens dont la vision est réduite au profit du prochain trimestre, la nature n’a de valeur que mesurée en retombées économiques (…) heureusement, les peuples autochtones, déportés par chaque nouvelle prospection, résistent à ce vol continuel (…) notre survie économique dépend de l’exploitation rapide, à tout prix, de notre sous-sol disent-ils. » (6)
Militants de la CLASSÉ, Partisans et Partisanes, ces «gens» comme on les appelle ci-dessus, sont redevables à leurs actionnaires, milliardaires et millionnaires, petits porteurs y compris, et leur prodigalité économique leur est sévèrement comptée en profits sonnants et trébuchants. Hors de cette loi d’airain, point de salut capitaliste ! Où est donc le mystère en la matière ?
UN DÉVELOPPEMENT QUI RESPECTE L’ENVIRONNEMENT ?
En effet, ceux-là ne pourront jamais respecter l’environnement écologique et collectif, ou cesser de gâcher la nature pour forger un développement durable, pas plus qu’ils ne savent respecter le peuple, les Premières nations, et les ouvriers qu’ils embauchent et congédient à volonté – selon le bon état de leur portefeuille d’actions spéculatives – tout ceci a déjà été dit et redit. Seul le prolétariat souverain, au nom du peuple libéré, pourra ériger une société fondée sur une autre rationalité, qui ne soit pas « le profit à tout prix » comme il est écrit ici, mais fondé sur le bien-être collaboratif car il en sera de l’intérêt général et collectif de ne pas détruire la Terre-mère, ce que nos frères autochtones ont compris depuis des lunes.
L’appui au Plan Nord d’une bande de chefs marguillers-indiens déshonorés ne signifie rien, surtout pas la fin de la résistance amérindienne au génocide culturel et économique dont ces peuples sont victimes à notre plus grande honte communautaire.
LA QUESTION POSÉE ET À RÉSOUDRE
La question historique ici posée et à résoudre demeure : Quelle est la classe dominante et dirigeante dans cette société ? Est-ce la classe sociale soumise aux lois inéluctables de la reproduction élargie du capital et donc à l’accumulation accélérée des profits tirés exclusivement de la plus-value ouvrière, est-ce la classe capitaliste qui domine notre société ? Ou, a contrario, est-ce la classe sociale assujettie aux lois de la propriété collective – publique – des moyens de production, de distribution et d’échanges, ainsi qu’à la propriété collective des ressources naturelles et donc aux lois du développement environnemental respectant rigoureusement les intérêts fondamentaux et durables de la société, est-ce la classe ouvrière qui est au pouvoir dans notre société ?
Comme l’écrivait un célèbre polémiste « Électeur, électrice, croyez-vous que Pierre-Karl Péladeau avec son milliard de dollars d’actifs, et ses milliers d’employés, ses sous-fifres commentateurs télé et ses journalistes dociles bien payés – ses médias et ses lobbys, a le même poids politique que monsieur Cadotte de la rue des Pleurotes muni de son misérable bulletin de vote ? ».
Hors de la conquête du pouvoir d’État pour le mettre au service du prolétariat et du peuple point de salut au sein de cette société du pouvoir hégémonique des capitalistes-propriétaires-privés. Voilà votre programme politique, gens de la CLASSÉ.
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(1) CLASSÉ. 2012. Nous sommes avenir. Manifeste de la CLASSÉ. http://issuu.com/asse.solidarite/docs/manifeste_classe/1
(2) http://issuu.com/asse.solidarite/docs/manifeste_classe/1
(3) http://issuu.com/asse.solidarite/docs/manifeste_classe/1
(4) http://issuu.com/asse.solidarite/docs/manifeste_classe/1
(5) http://issuu.com/asse.solidarite/docs/manifeste_classe/1
(6) http://issuu.com/asse.solidarite/docs/manifeste_classe/1
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Mai-68, les pavés jetés des barricades parisiennes font encore rêver les nostalgiques du Grand Soir des enragés et font cauchemarder ceux que terrorise la révolte populaire. Les opportunistes d’hier, incorrigibles idéalistes, proclament aujourd’hui le retour des grands jours de Mai-68 et d’un nouvel oracle révolutionnaire. Quelles leçons peut-on tirer de Mai-68 ? De ces conclusions, comment peut-on éclairer la route entamée le printemps dernier ?
QUESTION ET INVESTIGATION
L’un d’entre vous s’est-il déjà demandé pourquoi la plupart des leaders étudiants de cette génération ont mal tourné ? Étrange malédiction s’acharnant sur ces fils de petits-bourgeois n’est-ce pas ? Pourquoi autant de néo-fascistes, de révisionnistes, d’opportunistes, de chauvins-nationalistes issus des rangs du mouvement étudiant et s’épandant à tout vent ?
Deux témoignages nous serviront de guide dans l’exploration de cette grande esbroufe étudiante. L’essai d’une universitaire, M. Marion « Conséquences et héritage de Mai-68 dans la société actuelle », qui présente le point de vue d’une intellectuelle sur cette série d’événements turbulents (1). Le deuxième témoignage est tiré des cahiers du maoïsme « Les aspects positifs des maoïstes dans les années 1968 en France : La Gauche Prolétarienne » (2).
LA CONJONCTURE ÉCONOMIQUE SOCIALE ET POLITIQUE DE MAI-68
Un marxiste aborde toujours l’étude d’un contexte socio-économique par un examen circonstanciel des conditions matérielles concrètes. Si en 1960 la France comptait 310 000 étudiants universitaires, dix ans plus tard on en dénombrait 850 000 et la croissance se poursuivit, ininterrompue, jusqu’en 1990 (1 300 000 étudiants post-secondaires). Il en fut de même dans tous les pays occidentaux. En ce temps-là l’État n’attaquait pas le droit aux études universitaires, au contraire, il en favorisait l’accès de façon à fournir un personnel scolarisé et de bonne qualité aux entreprises américaines se ruant à la conquête des marchés européens florissant. À l’époque, la deuxième puissance économique mondiale était formée par les oligopoles américains installés en sol européen (3).
L’impérialisme américain était à l’apogée de sa croissance et de son hégémonie. Les bombardements au napalm décimaient l’héroïque peuple vietnamien martyr qui menait une véritable guerre patriotique pour bouter l’assassin étatsunien hors d’Indochine.
La dame Marion résume ainsi cette période d’effervescence atlantiste succédant au Plan Marchal : « C’est dans une période de plein emploi, de prospérité, au plus fort des Trente Glorieuses, libérée des guerres coloniales (sic) que cette situation « insaisissable » a explosé. Jusqu’à cette fin des années soixante, l’ordre du monde issu de la défaite nazie est bipolaire : Est et Ouest se font face. Mai 68 est un moment charnière qui marque la fin d’un monde.» (4).
Madame Marion poursuit : « Mai-68 marque le passage culturel d’une époque à une autre. La génération du baby-boom, née après la guerre, affirmait ses vingt ans en 1968 et prenait la parole. Contre ses aînés (conflit intergénérationnel ?) elle va refuser et ébranler ce partage du monde. C’est un double refus du modèle capitaliste et du modèle stalinien qui inspire les années soixante. La jeunesse est antifasciste et anti-impérialiste.» (5).
Il faut se rappeler qu’en 1955 Zhou Enlai, Soekarno, Nehru, Nasser et le prince Sihanouk s’étaient réuni à Bandung, en Indonésie, pour promouvoir une soi-disant troisième voie, celle des non-alignés, celle d’un « troisième monde », à contrario du camp socialiste et du monde capitaliste comme s’il existait un troisième système d’économie politique sur Terre. Madame Marion ne parvient d’ailleurs pas à décrire ce « nouveau » monde issu de Mai-68 (6). La théorie des «Trois mondes» aura fait long feu.
Que reste-t-il de cette mystique voie des non-alignés ? Où sont les pays non assujettis à une puissance impérialiste ou à une autre ? Nous savons déjà qu’en 1956 le camp socialiste a été miné par les révisionnistes Khrouchtcheviens si bien qu’aujourd’hui les pays du globe sont assujettis à un monde unipolaire soumis aux lois du marché capitaliste que J.K. Galbraith présente ainsi : « L’économie de marché est volontiers décrite comme un héritage ancien. En l’occurrence, c’est une escroquerie, ou plus exactement une erreur communément admise. Trop de gens apprennent l’économie dans des manuels qui entretiennent encore les dogmes de la production concurrentielle des biens et des services et de la capacité d’acheter sans entraves. En fait, il peut n’y avoir qu’un ou quelques vendeurs assez puissants et persuasifs pour déterminer ce que les gens achètent, mangent et boivent. » (7).
Voilà déjà une immense différence entre Mai-68 et Mai-2012. En 45 ans l’horizon géostratégique, idéologique et politique s’est dégagé et si le monde est toujours bipolaire il confronte désormais le monde du travail socialisé, sans pouvoir mais plein d’espoir contre le monde du capital privatisé, décadent, omnipotent et désespéré.
L’ÉPANOUISSEMENT INDIVIDUEL – LE DROIT AU BONHEUR !
Poursuivons notre investigation des caractéristiques de ces soulèvements étudiants. Madame Marion écrit : « Mai 68 exalte l’épanouissement de l’individu, son droit au bonheur, contre la rigidité des hiérarchies et des disciplines.Dans le monde entier, des mouvements contestataires analogues retentiront. Mai-68 entraîna d’importants changements culturels. De nouvelles valeurs dont la naissance d’une contre-culture, c’est à dire d’une révolution dans le domaine des rapports sociaux (sic). On assista à une brusque évolution des mœurs, une façon de penser le monde différemment : Mai 68 a accéléré la conquête par les femmes de leur égalité et a vu naître un questionnement sur l’éducation. ». Surfant sur cette vague réactionnaire Huntington, intellectuel fascisant, présentera la théorie raciste du «clash» des civilisations pour défendre le droit d’intervention militaire « humanitaire » au bénéfice des puissances impérialistes guerrières (8).
Hédonisme, égocentrisme, individualisme, féminisme petit-bourgeois – à la Hillary Clinton – seraient des acquis de cette révolte d’éphèbes encore glabres. Rappelons à dame Marion que de nouveaux rapports sociaux sont obligatoirement le construit du développement de nouvelles forces productives et d’un nouveau mode de propriété des moyens de production. Quel fut le nouveau mode de production sociale initié en Mai-68 ? Ne cherchez pas, il n’y en a pas.
En ce qui concerne la nouvelle façon de penser le monde et sa contre-culture – j’en cherche les traces tangibles. Quelle contre-culture peut-on observer dans les galas de vedettes qui payent pas leurs dettes; les festivals d’été bon enfant; la musique éclectique et décapante; la littérature crypto-féodale désolante; le cinéma hollywoodien violent et décadent; en ce nouveau millénaire déprimant ?
Pour ce qui a trait à l’évolution des mœurs et du mode de penser, la mutation était déjà en cours suite à la domination capitaliste sur la planète toute entière après l’effondrement du camp socialiste. Le travail émancipateur de la femme, le contrôle des naissances, la baisse de la mortalité infantile, l’allongement de la vie utile et l’alphabétisation des populations ont suivi partout l’industrialisation et les hausses de productivités dans les champs et les ateliers plutôt que la diffusion de la «Révolution culturelle» de la petite bourgeoisie « virtuelle », démocratique, électoraliste et libertaire de Mai-68.
LES ACCORDS DE GRENELLE ET LE CONTRAT SOCIAL
Un marxiste questionne toujours la composition de classe des contestataires qui ont tenté de se dégager une place dans l’échelle d’ascension sociale déjà lourdement encombrée dans la France des grandes Écoles aristocratiques ? Marion répond : « Des centaines de milliers d’intellectuels, de cadres, de médecins, d’étudiants, d’artistes et de chercheurs se sont lancés dans l’action et ont tenté de changer le monde et de réinventer la société ». Pour créer une nouvelle société il faut d’abord renverser la précédente – hégémonique et jalouse de ses privilèges de classes. Où sont passé les ouvriers et les masses prolétarisées dans ce capharnaüm de révoltés ? Quelqu’un pourrait-il me présenter cette société qu’ils auraient soi-disant réinventée ? Rien ne ressemble davantage à la société capitaliste d’avant Mai-68 que celle observée après Mai-68.
De fait, après des mois d’échauffourées larvées, en tournante dans différentes capitales européennes, le mouvement souleva Paris. Le grand capital international choisit de tout miser sur la bataille de France et d’y casser définitivement le mouvement. Le Président français Charles de Gaulle était une pointure à la hauteur de cette mission contre-révolutionnaire. Effectivement, le mouvement des casseurs revendicateurs fut brisé en France où les accords de Grenelle assurèrent le rehaussement du SMIC (salaire minimum) et un « enrichissement » relatif de l’aristocratie ouvrière française. La bureaucratie syndicale, la gauche caviar et révisionniste, et le grand capital venaient de signer une trêve sociale qui devait durer quelques dizaines d’années en Occident (9).
Aussitôt, les capitales occidentales emboîtèrent le pas et accordèrent des conditions similaires à leurs étudiants, à leurs aristocraties ouvrières et à leurs « bobos » chiens de garde du système d’exploitation. Les accords de Grenelle marquèrent la fin du mouvement des récalcitrants de Mai-68. La grande bourgeoisie d’affaire venait d’acheter la paix sociale sur le dos des peuples néo coloniaux qu’il fallait maintenant assujettir fermement. La stratégie guerrière de sujétion des peuples mortifères allait régler cette affaire et mener moult guerres « humanitaires » sous les yeux de cette gauche veule et collaboratrice.
Un aspect intéressant de la révolte étudiante de Mai-68 effraie l’intellectuelle universitaire qui proteste vertement : « Mai 68 a malheureusement vu naître des groupuscules armés anarcho-communistes qui pensaient que la libération du peuple devait passer par la violence. » (10). Gauche Prolétarienne fut un acteur éphémère de ce courant opportuniste militant. Toutes ces organisations opportunistes se saborderont au début des années 80 sur ordre de leur puissance de tutelle.
LES PRINTEMPS DU SOULÈVEMENT – LA FIN DU CONTRAT SOCIAL OCCIDENTAL
Les récentes révoltes populaires tonitruantes apparaissent comme des protestations contre la répudiation des accords de Grenelle par les bourgeoisies impérialistes mondiales empêtrées dans des crises économique, financière, boursière et monétaire récurrentes dont le monde occidental ne parvient plus à s’extraire. Les crises succède aux crises et l’impérialisme vacille sur ses bases, c’est l’éruption de la fin… Le chômage catastrophique frappe les États surendettés auprès des banquiers et des requins de la finance qui rançonne les peuples du monde entier.
L’impérialisme américain bat en retraite et se voit contesté dans toutes ses néo colonies en Amérique latine, au Moyen-Orient, en Afrique et en Asie. L’Amérique est en faillite et ne parvient pas à vaincre le peuple afghan révolté mais mal armé; qu’à cela ne tienne le courage peut vaincre un F-18. Les villes américaines en banqueroute sont offertes à l’encan et Barack Obama a demandé à l’armée américaine d’être prête à intervenir sur le territoire étatsunien pour réprimer toute velléité de révolte plébienne américaine. Les sénateurs américains sont aux abois et la super puissance économique chinoise rôde dans l’antichambre de l’empereur à l’affût d’une proie à capturer. La conjoncture présente n’a rien à voir avec les perspectives triomphalistes de Mai-68. Mai-2012 marque la fin des accords de collaboration de classes et la fin du contrat social signé en Mai-68.
Si en Mai-68, Cohn-Bendit et Krivine surent menés à leur gré les ébats de la gente estudiantine en médecine, en droit et en administration, en Mai-2012, les leaders étudiants jouent sur la corde raide et les troupes étudiantes, fils de prolétaires dans les CEGEP, filles d’ouvriers enragées dans les facultés, ont rejeté l’entente de compromis signée par les estafettes devant la Ministre de l’Éducation. En Mai-2012, les choses ont changé aux pays des insurgés.
En Mai-2012 les grèves étudiantes résistent aux hausses des droits de scolarités (1675 $ ou 80 % sur cinq ans). Les frais de scolarité sont une portion des frais de reproduction de la force de travail que l’État veut remettre à la charge des fils et des filles d’ouvriers. C’est l’expulsion de milliers d’étudiants de la classe ouvrière et de la petite bourgeoisie paupérisée considérés comme indésirables dans les universités aux ressources raréfiées, aux débouchés limités et dont la mission est dorénavant de soutenir directement l’effort concurrentiel et productif des monopoles impérialistes « nationaux » en guerre pour leur survie dans ce monde impérialiste unipolaire où les loups impérialistes chassent les hyènes impérialistes.
Au Québec, le gouvernement Charest a trouvé un milliard de crédits pour soutenir la recherche appliquée destinée à développer des instruments et des procédés de productivité afin de permettre aux impérialistes québécois de concurrencer leurs adversaires chinois, indiens, vietnamiens ou coréens. Les monopoles impérialistes des pays occidentaux ne peuvent concurrencer les oligopoles asiatiques sur le terrain de la production de la plus-value absolue (valeur des marchandises moins les bas salaires et les petits bénéfices marginaux). Ils ne leur reste qu’à espérer pouvoir les concurrencer sur le terrain de la plus-value relative (valeur des marchandises multipliée par la surproduction due à l’innovation). C’est ici que se situe l’effort du gouvernement Charest, le laquais, qui voudrait aider ces entreprises à hausser leur productivité, et donc leur profitabilité, pour le bénéficie de leurs actionnaires affamés de surprofits.
Les étudiants en sciences sociales, en arts et en sciences humaines sont pour lui superflu et devraient se chercher un emploi dans les mines du Nord québécois… ironisait Charest. Les jeunes québécois révoltés ne cherchent pas à réinventer la société, ni à vivre une sexualité débridée, non plus qu’à marcher dans les souliers d’Épicure, leur révolte n’est pas individuelle et égoïste mais collective et fraternelle et elle vise à défendre les droits d’association, de grève, de manifestation, d’expression et d’éducation de toute une génération contre les attaques policières et judiciaires et contre l’individualisme empressé des briseurs de grève écervelés.
Aujourd’hui en Europe aussi bien qu’en Amérique l’horizon idéologique s’est dégagé. Les enragés de Mai-68, les révisionnistes, les opportunistes d’antan, vaquent à leurs professions au sein de la hiérarchie de l’État providence déclinant qui leur a assuré une carrière bien payé à même les surprofits arrachés aux néo colonies. Ces temps sont révolus et les mesures d’austérité frappent aujourd’hui tous les contingents de la classe ouvrière occidentale, aussi bien que les bataillons de la petite bourgeoisie effarouchée, leurs alliées, qui doit cependant accepter l’hégémonie de la classe prolétarienne sur les combats. La grande bourgeoisie ne sera jamais leur alliée.
Les révisionnistes et les opportunistes n’ont plus audience auprès de cette génération qu’ils disaient apathique et apolitique jusqu’au jour où les étudiants ont vidés les CEGEP et les facultés universitaires qu’ils ont fermés. Ceux-là se battent pour gagner leur vie et non pas pour imaginer un fugace paradis de la contre-culture.
Les révoltes de la jeunesse de 2011-2012 sont le fait de jeunes issus de la classe ouvrière dont le pouvoir d’achat dégringole alors que les profits s’envolent, ainsi que de segments de la petite-bourgeoise déclinantes. Il est là notre espoir, ceux-là n’ont plus rien à perdre, l’État providence en décrépitude les ayant poussés au chômage et dans des emplois précaires mal payés d’où ils ne pourront s’extirper qu’en brisant l’étau qui les accable et c’est ici que nous les attendions.
Si en Mai-68 les syndicalistes de la CGT et de la CFDT françaises et les traitres du Parti Communiste Français se sont présentés à Grenelle – réclamer trente deniers pour leur trahison du mouvement des révoltés – en Mai-2012 le mouvement ouvrier a peu bougé si ce n’est les manifestations de balcon et les tintamarres de casseroles dans les rues des métropoles. C’est que la trahison des opportunistes, au début des années 80, a laissé des stigmates dans la conscience ouvrière et désarmé idéologiquement le prolétariat et les couches populaires.
PARTI – IDÉOLOGIE – RÉVOLUTION
Sans un parti formé de révolutionnaires aguerris, solidement organisés et implantés dans la classe, dirigés par une idéologie marxiste-léniniste il n’y a pas eu en Mai-68 et il n’y aura pas en Mai-2013 de révolution prolétarienne nulle part sur Terre. Que ce soit le soulèvement des jeunes arabes, les révoltes ouvrières en Grèce, en Espagne, au Portugal, en Grande-Bretagne, en Islande, ou la révolte étudiante au Québec, ou tout autre mouvement de grève ou de résistance populaire sur le front économique de la lutte des classes, il ne pourra déboucher sur une révolution politique victorieuse tant et aussi longtemps que la classe ouvrière, la seule classe irréductiblement révolutionnaire, ne sera pas organisée et regroupée dans un parti révolutionnaire et ces partis regroupés en une internationale communiste marxiste-léniniste.
Mai-68 a été l’exploit des fils et des filles de la petite bourgeoisie qui aspiraient à de meilleures positions dans l’échelle sociale dont l’horizon leur semblait bouché. Heureusement, dans le cours du mouvement, certains jeunes militants ont tenté de s’organiser. Malheureusement, leur inexpérience, leur ignorance de la science marxiste-léniniste, leur origine petite-bourgeoise vacillante les a fait butés aux premiers dangers et ces organisations « infiltrés » se sont sabordées aux premières embuches qu’ils ont heurté.
Il reste à espérer que les nouvelles organisations « progressistes » ressurgis comme des champignons dans la mouvance des « révolutions » populaires récentes sauront tirés les enseignements de ces expériences lointaines pour se doter d’une conscience et d’une organisation de classe pour l’établissement de la dictature du prolétariat.
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(1) http://www.oboulo.com/summary/addToCart?id=34165&docId=34165&navid=&do=ADD_CART&cm=n
(2) Cahiers du maoïsme. Revue Marxiste-Léniniste-Maoïste. Édition 2009. Paris. France.
(3) J.J. Servan-Schreiber. Le Défi Américain. http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Jacques_Servan-Schreiber
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(6) http://fr.wikipedia.org/wiki/Conf%C3%A9rence_de_Bandung
(7) http://fr.wikipedia.org/wiki/John_Kenneth_Galbraith
(8) http://fr.wikipedia.org/wiki/Samuel_Huntington
(9) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-fin-du-pacte-social-occidental-99099
(10) http://www.oboulo.com/summary/addToCart?id=34165&docId=34165&navid=&do=ADD_CART&cm=n
Classé dans Actualité, Robert Bibeau
Je crois que le Camarade Allard me pardonnera de m’appuyer sur son article récent pour en corriger deux (2) erreurs qui à mon avis doivent l’être. Mais d’abord, disons que j’aime bien sa façon d’introspecter le mandarin Lisée, qui s’approche subrecticement de l’assiette au beurre péquiste à la veille du changement de la garde programmé pourl’automne qui vient…
La bourgeoisie empêtrée a pour habitude de demander au peuple de trancher entre ses deux factions rivales dans les situations de tension sociale. Une façon de tester ses deux poulains (lequel saura le mieux mystifier-duper le peuple et se faire valoir comme l’étalon de l’avenir au service des riches). On aura compris que je crois que le vieux canasson Charest n’a aucune chance de remonter sur le podium et qu’il doit laisser la place à la «jeune étalon» Pauline, anxieuse de se promouvoir et de placer son mari -souverainiste-fédéraliste-souverainiste – à la tête de quelque société d’État publique québécois pour faire du fric avec nos impôts.
Cela dit, la première erreur de taille dans l’article de Pierre JC, c’ est que le PQ n’a jamais été le refuge des gauchistes… à moins que l’on ne qualifie de gauchiste l’ex-porte parole de l’Union «Bolchévique» pro-impérialisme québécois lors du référendum de 1980, en opposition au groupe EN LUTTE et PCO, deux groupuscules gauchistes pro-impérialistes canadiens.
Beaucoup on fait cette erreur de penser que les capitalistes financiers canadiens, comprenant leur section québécoise, voulaient réellement scissionner ou débattre de constitution con-fédérative, alors qu’ils se disputaient simplement les oripaux nationaux canadiens pour savoir qui empocherait la cagnotte québécoise. Ce sont les aristocrates ouvriers et leurs centrales syndicales qui ont noyauté le PQ, pas les gauchistes.
Les organisations gauchistes dissoutes, ces petits-bourgeois se sont ensuite répandus dans les organisations électorales de droite et social-démocrates … ils y sévissent encore. Quelques uns oeuvrent en ONG financés par le grand capital via leur État despotique.
Une seconde erreur. La description que fait l’ami Pierre des révoltes de palais au sein de la Nomenclatura péquiste est presque parfaite, mais encore une fois il commet une petite erreur. Croit-il que seule la jument Pauline – la mandarine désignée pour devenir “calife à la place du calife” – s’est enferrée dans cette dramaturgie de fin de règne ?
ERREUR, Pierre. Tous les empereurs successeurs de Cesar (Lévesque) ont toujours fait le grand ménage avant de se présenter à la populace sur le balcon de l’Hotel de ville pour proclamer «Vive le Québec Libre», justement à l’heure ou ils trahissaient leurs légions de legionnaires en se présentant juste comme un bon gouvernement. Comme un mouchoir de rechange…
PLUS PAULINE S’ÉLOIGNERA DU RÊVE BRISÉ DE L’INDÉPENDANCE IMPOSSIBLE – PARCE QUE REJETTÉ INEXTERMIS PAR LE PEUPLE QUÉBÉCOIS PAS DU TOUT OPPRIMÉ, mais oppresseur des peuples autochtones – … ET PLUS PAULINE PROCLAMERA HAUT ET FORT “Vive le pouvoir québécois” – (sous entendu, « juste pour moi« ) – “Indépendant qui m’aime me suive…! – (sous entendu « et les autres, hors de ma vue, manants… !)
Quand Pauline aura le mors bien aux dents, elle seule décidera du moment du référendum auto-sacrificiel. Et il ne viendra jamais, car Pauline veut le pouvoir et sa classe de tutelle n’a plus rien à faire de ces reliquats d’indépendantistes en marchette. Madame Ferretti, c’est bien fini. Faut se recycler mes amis.
Robert Bibeau (in absentia)
Classé dans Actualité, Robert Bibeau
FAIT ÉTRANGE
Il est tout à fait étrange qu’à l’extrême-gauche quelques prêtres ouvriers désœuvrés, moult petit-bourgeois embrouillés et une horde de militants de gauche désorientée parviennent à se fourvoyer à propos de la nature de l’État capitaliste monopoliste chinois, cependant qu’à droite tous ont compris. Ainsi, les impérialistes américains haïssent les impérialistes chinois comme on haït un concurrent trop puissant. Il y a quelque temps que la Chine pêche dans les eaux troubles de l’Amérique en déclin et les Étatsuniens savent trop bien que le méchant mandarin n’attend qu’une occasion pour devenir calife à la place du calife. C’est que l’économiste bourgeois utilise ses connaissances scientifiques pour analyser la réalité concrète. Le scientifique bourgeois peut très bien enseigner la métaphysique aux enfants mais en aucun temps il ne se laisse embobiner par les billevesées qu’il psalmodie à ces innocents, alors que le militant de la gauche radicale utilise pour ses propres analyses les préceptes théocratiques et mystiques du confucianisme qu’il régurgite devant ses adeptes, s’appliquant à lui-même la cigüe dont il asperge ses fidèles.
AUTO-INTOXICATION
Pour nous convaincre de cette auto-intoxication théologique gauchiste, nous allons étudier quelques citations d’un observateur de «gauche» au pouvoir à Pékin, propos que ses diacres propagent parmi les sectes pratiquantes de la gauche occidentale.
« Le journal théorique du Parti communiste chinois Qiushi publie ceci : « Les néolibéraux chinois ont placé la main invisible d’Adam Smith à une place si élevée qu’ils croient que cette main peut résoudre tous les problèmes économiques. Ils pensent que l’État n’a aucun rôle économique à jouer. Sauf qu’il doit créer le meilleur environnement possible afin que cette main invisible puisse œuvrer. La crise financière en Occident prouve néanmoins qu’ils ont tort. Il est très important que nous n’abondions pas dans le sens de cette conviction lorsque nous parlons des fonctions du marché. » (1).
Voilà comment un adepte de la métaphysique de Confucius aborde un problème politique concernant la lutte des classes. L’organe théorique du PCC laisse entendre que si une fraction capitaliste néo-libérale pousse l’idée de vendre les entreprises de l’État à l’encan du néolibéralisme, c’est parce que ces hérétiques se sont entichés des idées d’Adam Smith et que la bonne façon de contrer ces malversations – à savoir liquider les intérêts industriels et financiers de certains ploutocrates du Parti « Communiste » – consiste à convaincre ces schismatiques de leur mauvaise compréhension des principes d’économie politique capitaliste.
Et ce puriste, adepte de la pensée de Ricardo et de Keynes – porte-parole de la majorité du Comité central du Parti « communiste » chinois, ceux qui possèdent de gros intérêts financiers et industriels – de rappeler à ses concurrents affamés de profits : « Nous avons voté en 2008 la loi sur les entreprises d’État, loi dans laquelle il est stipulé que ces entreprises jouent le rôle le plus prépondérant dans notre économie nationale » (2).
Selon la science matérialiste, les idées ne préexistent pas dans la conscience de l’homme (et de la femme) ; ils sont le reflet conscient de la réalité du monde qui nous entoure, des forces productives, des rapports sociaux de production et de la lutte des classes que ces forces déchainent dans la société.
Tout ceci est totalement étranger à la phénoménologie métaphysique confucianiste et taoïste qui considère que l’être est une somme morale (le transmis collectif), rituelle (la tradition éternelle) et humaniste (la condition humaine déterminée). Dans la pensée de Confucius, le mal et le bien préexistent à l’homme et se combattent de toute éternité sur terre, sur mer et dans les airs et cette guerre est éternelle et indépendante de l’espèce humaine qu’elle transcende. Il suffit pour chacun de se motiver et de se mobiliser pour faire le bien et combattre le mal. Aucune différence entre cette théologie chinoise et la théologie de la libération selon laquelle Dieu reviendra sur Terre à la fin des temps pour récompenser les bons et punir les méchants.
PAR DELA LE BIEN ET LE MAL
Comment distinguer le bien et le mal direz-vous ? Il suffit de connaitre les rites anciens – « se restreindre et revenir aux rites », psalmodiait Deng Xiao Ping – tout comme il suffit d’obéir aux autorités pour connaître la vérité. Voilà ce qui vous assure de faire les bons choix entre le bien et le mal. En d’autres termes, ce qu’affirme le Président est nécessairement bien et ce que murmurent ses détracteurs est obligatoirement mal. La métaphysique confucianiste est à mille lieues de la science marxiste.
L’analyste chinois poursuit sa présentation du paradoxe qui confronte le Parti « communiste » chinois en ces termes :
« Le problème, c’est que ces analyses et positions (celles du Président et du Secrétaire en exercice NDLR) ne se répandent vers le bas qu’au goutte-à-goutte et que, juste en dessous du niveau politique le plus élevé, des positions antimarxistes gagnent déjà en impact sans se heurter à une forte opposition (pourquoi cette faible opposition ? NDLR). La direction du parti parle avec de plus en plus d’insistance de réformes politiques, à propos de ce qui suit : Il doit y avoir une plus grande implication des sous-niveaux dans l’élaboration de la politique, de sorte que les éléments de l’analyse marxiste complexe se développent vers le haut et le bas et que le contenu de ce que le parti appelle « modèle scientifique de développement » pénètre jusqu’au fond. » (3).
Si les idées d’Adam Smith progressent jusqu’au fond à l’encontre des idées de Keynes – sur lesquelles s’appuie la majorité du Comité central (que l’auteur qualifie de modèle scientifique de développement NDLR), c’est que le travail de propagande n’est pas suffisant conclut l’analyste idéaliste, si bien que les cadres intermédiaires, laissés à eux-mêmes, c’est-à-dire à leur pratique sociale concrète dans ce monde de prévarication, de corruption, de népotisme, d’enrichissement éhonté et de spoliation généralisée des biens de l’État, cherchent eux aussi à tirer leur épingle du jeu et à voler. Voilà comment de façon très pratique – matérialiste historique et dialectique – le mal prend le pas sur le bien. La pratique sociale du voleur engendre le prévaricateur.
L’EMBOURGEOISEMENT SPONTANÉ
L’analyste « communiste » de conclure : « Si cela ne se fait pas (l’endoctrinement selon Keynes), on obtiendra, dans l’environnement où se trouve aujourd’hui la Chine, un processus spontané d’embourgeoisement (souligné par nous NDLR) sur le plan des idées et des conceptions politiques et le courant néolibéral gagnera en permanence et en force. Et cela, l’Occident va l’encourager en engageant de nombreux effectifs et moyens. » (4).
Le processus d’embourgeoisement des cadres supérieurs, intermédiaires et subalternes du Parti « communiste » chinois serait le résultat, non pas de l’accès concret à la propriété privée des moyens de production pour les privilégiés; non pas le résultat de l’accumulation des richesses immobilières et mobilières et de la thésaurisation d’immenses capitaux (plusieurs centaines de milliardaires et des milliers de millionnaires dans la Chine post-Deng Xiao Ping); non pas le résultat de la prévarication des biens de l’État et la résultante de la vénalité des fonctionnaires dans la plus totale impunité (excepté quelques bouffonneries répressives sporadiques) mais le résultat d’un processus naturel. L’embourgeoisement rampant serait, selon les exégètes du Parti «communiste», l’émanation spontanée des idées d’Adam Smith, idées évanescentes remplissant l’air vicié des officines du pouvoir, à la manière de la pollution atmosphérique ou de l’odeur du purin quand on tient grandes ouvertes les portes de la «glasnost» et de la «perestroïka» chinoises.
IDÉALISME CRYPTO-RÉVISIONNISTE ET ASIATIQUE
Finalement, la réalité concrète et le monde réel sont des créations de l’esprit selon ces adeptes de Confucius, ces héritiers de Politzer et d’Althusser. Changez votre pensée individuelle et vous changerez votre vie et celle de vos amis, proclament ces idéalistes crypto-révisionnistes; vous transformerez de surcroit la société, les rapports sociaux de production et ultimement les moyens de production ainsi que les classes sociales qui les administrent, proclament ces dualistes chinois pré-marxistes et leurs adeptes.
Selon ces moralistes idéalistes, ce n’est pas l’être social qui détermine la conscience mais l’idéologie qui détermine la conscience et la réalité. Nous voici ramenés deux cent ans en arrière, avant l’apparition du marxisme, et ces catéchumènes prétendent renouveler la théorie marxiste avec ces artéfacts de la pensée hégélienne.
Au fur et à mesure que se radicalise la résistance des jeunes et des ouvriers ont voit surgir ces courants de pensée idéalistes anti-scientifiques et attardés prétendant que le marxisme est mort et qu’il faut renouveler la pensée avec ces idées kantiennes éculées.
Heureusement, les jeunes partisans serrant les rangs sur les lignes de piquetage, décidés à affronter l’anti-émeute ne semblent pas contaminés par cette mystique répandue par des groupuscules gauchistes utopistes. Nul ne devrait se lancer dans la reconstruction de la gauche sans s’imposer au préalable une propédeutique scientifique marxiste.
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(1) «Naturellement, lors du 18e Congrès du parti, la privatisation des entreprises d’État n’aura pas l’ombre d’une chance. Pour des considérations idéologiques. Et parce que, sans les entreprises d’État, le socialisme chinois est menacé de mort. Au sein des cercles dirigeants du parti et du gouvernement, il y a bel et bien une analyse de système fouillée, tant du capitalisme contemporain que du socialisme à caractéristiques chinoises. Cette analyse se traduit selon cette ligne, telle qu’elle est publiée dans Qiushi,» http://infochina.be/fr/content/l%E2%80%99affaire-bo-xilai-et-le-lib%C3%A9ralisme-au-sein-du-parti-communiste-chinois
(2) http://infochina.be/fr/content/l%E2%80%99affaire-bo-xilai-et-le-lib%C3%A9ralisme-au-sein-du-parti-communiste-chinois
(3) http://infochina.be/fr/content/l%E2%80%99affaire-bo-xilai-et-le-lib%C3%A9ralisme-au-sein-du-parti-communiste-chinois
(4) http://infochina.be/fr/content/l%E2%80%99affaire-bo-xilai-et-le-lib%C3%A9ralisme-au-sein-du-parti-communiste-chinois
Classé dans Actualité, Robert Bibeau
LE CONTEXTE GÉNÉRAL
Nous vivons à l’ère de l’impérialisme stade suprême du capitalisme. L’impérialisme connait des crises économique, financière, monétaire, politique et militaire et, pour survivre, les puissances impérialistes guerroient entre elles et agressent les peuples du monde ainsi que le prolétariat international dans chaque pays impérialiste ou néo-colonisé (1).
Quatre alliances internationales majeures se disputent l’hégémonie sur les marchés, sur les sources de matières premières et les zones d’exportation des capitaux en vue de spolier la plus-value ouvrière, unique source de profits. L’Alliance de coopération de Shanghai dirigée par la Chine et son alliée l’Alliance de coopération Eurasiatique (Russie) sont les alliances montantes; l’ALENA, cœur de l’Alliance atlantique, dirigée par les États-Unis d’Amérique est en déclin tout comme l’Union européenne, en cours de restructuration dirigée par l’Allemagne et la France (2).
L’ère des révolutions nationales démocratiques bourgeoises, amorcée avec la révolution anglaise (1649) et poursuivie par la révolution française (1789), puis la révolution chinoise (1949) a décliné avec la révolution bolchévique (1917) qui a marqué le début des révolutions socialistes prolétariennes et le commencement de la fin des révolutions nationales démocratiques bourgeoises et le déclin de l’impérialisme.
Depuis la victoire de la révolution iranienne environ (1979), les luttes de libération nationale ne sont plus que l’exception dans quelques pays néocoloniaux, semi-féodaux et semi-agraires d’Orient et d’Afrique. Ailleurs dans le monde, là où les rapports de production capitalistes prédominent, aucun préalable démocratique bourgeois, nationaliste ou populaire ne s’interpose dans la lutte titanesque qui oppose le prolétariat et les grands capitalistes; le travail et le capital; le socialisme et le capitalisme. Les deux classes sont face à face et, pour le moment, le prolétariat semble désorganisé et bien démuni face à son ennemi apparemment tout puissant…mais attention…
Le Canada, comprenant l’État-nation du Québec, est un pays impérialiste de puissance moyenne totalement intégré à l’ALENA, à l’OTAN et à l’Alliance atlantique en déclin sous l’hégémonie étatsunienne. C’est dans ce contexte économique, politique, idéologique et militaire mondial que le nationalisme en général et que la question nationale canadienne – comprenant la question québécoise – doivent être analysées, expliquées et comprises.
LA QUESTION NATIONALE CANADIENNE ET QUÉBÉCOISE
Que ce soit au Canada ou dans tout autre pays à travers le monde, chaque classe sociale a ses propres intérêts à défendre, son propre point de vue à promouvoir et sa propre praxis à développer en ce qui a trait au nationalisme et la question nationale.
L’Acte de l’Amérique du Nord Britannique (AANB), qui tient lieu de constitution canadienne depuis 1867, a scellé l’alliance de la bourgeoisie canadienne d’origine britannique et de la bourgeoisie canadienne d’origine française et elle a mis un terme à l’oppression nationale de la nation québécoise. Dans le cadre de l’AANB, les tâches nationales démocratiques bourgeoises furent satisfaites aussi bien pour le Canada que pour l’État-nation du Québec et dès lors la bourgeoisie québécoise s’arrogea le droit à l’autodétermination jusqu’à et y compris la sécession. Le fait qu’elle n’invoqua ce droit qu’un siècle plus tard ne change rien à ce constat. Cette classe dominante s’empara de l’administration de son État-nation et conquit peu à peu le contrôle de son économie nationale capitaliste marchande, puis capitaliste industrielle, puis capitaliste financière. Aujourd’hui, cette bourgeoisie francophone impérialiste brade les ressources naturelles du sol du Québec, pressure les nations autochtones, exploite le prolétariat québécois francophone et anglophone et soutien l’armée canadienne dans ses tâches de soutien aux agresseurs européens et américains, en Libye notamment (3).
À partir de 1945 environ, la bourgeoisie québécoise a remis en cause le partage des dividendes tirés de l’exploitation des ressources, de la force de travail et des revenus fiscaux glanés au peuple québécois. La moyenne bourgeoisie d’affaires et d’industrie (PME), alliée à la petite bourgeoisie cléricale et intellectuelle, imagina la tactique du « chantage à la souveraineté » afin d’obtenir un nouveau partage des revenus fiscaux et des compétences gouvernementales de la part du gouvernement fédéral et en faveur de sa grande bourgeoisie impérialiste francophone et anglophone.
Au cours de la période 1945-1976, la phase de la « Révolution Tranquille », la moyenne et la petite-bourgeoise québécoise, au service du grand capital impérialiste québécois, utilisèrent l’appareil d’État pour doter le « pays du Québec » d’infrastructures économiques, industrielles, de transport et de services sociaux visant à assurer l’exploitation des ressources et surtout de la force de travail dans les meilleures conditions pour son expansion et pour accueillir les investissements impérialistes, particulièrement ceux d’origine américaine.
Au cours de la période 1976-1995, les mêmes classes au service de la même classe capitaliste monopoliste francophone ont utilisé l’appareil d’État pour recueillir et administrer le crédit, l’épargne et le capital financier en circulation au Québec afin d’assurer leur intégration de classe dans l’ensemble économique et financier continental nord-américain (l’ALENA). Aujourd’hui, leurs dirigeants (politiques, industriels et financiers) négocient un traité de libre-échange avec l’Union européenne et visitent la Chine pour s’aboucher avec cette nouvelle puissance impérialiste montante.
Après avoir cédé pendant cinquante années au « chantage à la souveraineté », suite à trois référendums ayant mené au rejet populaire des projets manigancés d’accords constitutionnels pour le repartage des bijoux de familles entre cliques de voleurs, les capitalistes monopolistes québécois ont dû se résigner au statu quo constitutionnel. Présentement les capitalistes monopolistes canadiens – comprenant leur section québécoise francophone – stimulent le chauvinisme national afin d’accaparer les ressources du grand Nord canadien jusqu’au-delà de la terre de Baffin, arrachées aux Premières Nations autochtones et inuit. Ils confrontent leurs amis impérialistes étrangers pour le contrôle du passage du Nord-Ouest qu’il présente comme une lutte populaire.
La classe capitaliste monopoliste canadienne – comprenant sa section québécoise francophone – est fortement préoccupée par les crises économiques, financières, industrielles et militaires qui secouent l’Alliance atlantique face à ses concurrents d’Europe et d’Asie (4). La classe capitaliste monopoliste canadienne et québécoise n’a que faire des querelles à propos du partage des oripeaux nationaux québécois. Aussi, le mouvement nationaliste québécois s’étiole et se fragmente en de multiples sectes et clans plus ou moins pratiquants et orthodoxes abandonnés par leur classe de tutelle.
La classe ouvrière canadienne – comprenant sa section québécoise laissée à elle-même par la trahison des clercs gauchistes, opportunistes et révisionnistes – a cependant été peu contaminée par l’idéologie nationaliste chauvine des aristocrates ouvriers, de la bourgeoisie et de la petite-bourgeoise en faveur d’un Québec fort ou indépendant dans un Canada uni ou fractionné.
La classe ouvrière canadienne comprenant sa section québécois se tient à distance de ces arguties et de cet activisme nationaliste qui ne s’attaquent nullement à la contradiction fondamentale de notre époque, celle qui oppose le travail salarié, socialisé et organisé et le capital privé et anarchique; la contradiction entre les forces productives disponibles mais sous-utilisées et gaspillées, dont le développement demeure entravé par la propriété capitaliste privée des moyens de production dilapidés.
Aucune étape ne se pose en préalable à l’insurrection de la classe prolétarienne, ni « libération » nationaliste bourgeoise, ni réforme démocratique bourgeoise, ni démocratie populaire, ni alter-mondialisme libertaire; que la libération du prolétariat et avec lui du peuple tout entier. Oui, un autre monde est possible, le monde du socialisme. Le parti de la classe ouvrière a pour unique tâche et pour unique programme politique d’organiser la classe ouvrière sous tous les aspects de la lutte des classes afin de renverser le pouvoir de la classe capitaliste monopoliste et son système économique, politique et idéologique impérialiste décadent, quel que soit l’ethnie ou la langue d’usage de ces impérialistes (5).
« IMPÉRIALISME ET QUESTION NATIONALE » L’IMPÉRIALISME QUÉBÉCOIS. Couverture couleur, 90 pages, 18 cm X 21 cm. 5$ l’exemplaire + 5$ pour frais de poste.
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(1) Le lecteur pourra consulter les parties un et deux du document aux adresses suivantes : Partie 1 http://les7duquebec.com/2012/06/13/le-nationalisme-a-t-il-un-avenir-international/ et Partie 2 http://les7duquebec.com/2012/06/20/le-nationalisme-a-t-il-un-avenir-international-2em-partie/
(2) L’Union Européenne, est constituée de 27 pays européens soumis à l’hégémonie de l’Allemagne et de la France partenaires prépondérants. L’ALENA ou Accord de libre-échange nord-américain regroupent les États-Unis, le Canada et le Mexique. La Communauté économique eurasiatique regroupe quelques pays de l’ancienne URSS sous l’hégémonie de la Russie (Kazakhstan, Biélorussie et autres ex-républiques). L’Alliance de coopération économique de Shanghai regroupe sous l’hégémonie de la Chine, non seulement la Russie mais aussi le Kazakhstan, l’Iran et quelques pays aspirants comme le Brésil et l’Inde. etc. que l’on identifie souvent comme le BRIC. http://fr.wikipedia.org/wiki/Union_europ%C3%A9enne
(3) Canada et Québec en Libye http://www.lapresse.ca/international/dossiers/crise-dans-le-monde-arabe/201109/25/01-4451274-mission-canadienne-en-libye-une-facture-de-60-millions-depuis-six-mois.php et Le gouvernement du Québec brade les ressources naturelles et l’électricité à vil prix : http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/352982/le-plus-important-projet-ferrifere-au-quebec-progresse-a-grands-pas?utm_source=infolettre-2012-06-21&utm_medium=email&utm_campaign=infolettre-quotidienne
(4) Raul Zibechi (2012). La nouvelle alliance militaro-industrielle entre l’Inde et le Brésil. http://www.pressegauche.org/spip.php?article10054
(5) Vincent Gouysse. (2010). Le réveil du dragon. 459 pages. http://www.marxisme.fr Vincent Gouysse. (2009). Crise du système impérialiste mondial. 230 pages. http://www.marxisme.fr
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(deuxième partie : Nationalisme bourgeois et internationalisme ouvrier)
Peut-on opposer un nationalisme réactionnaire et belliqueux à un nationalisme éclairé et pacifique ? Est-il vrai que le nationalisme hitlérien (national-socialiste) différait sensiblement du nationalisme de Léon Blum (chef du gouvernement français sous le Front populaire – 1936), ou encore le nationalisme de Maurice Duplessis de celui de René Lévesque ? Y a-t-il une différence entre le nationalisme de droite et le nationalisme de gauche et l’un serait-il supérieur à l’autre ? Voilà les questions que des lecteurs ont soulevées suite à notre éditorial de la semaine dernière (1).
Ces questions nous plongent au cœur de la « question nationale » quel que soit le pays visé, quelles que soient les forces économiques et politiques en présence et les classes sociales en conflit.
Le nationalisme est une idéologie, un corps de concepts idéologiques et politiques d’origine bourgeoise. Cette idéologie structure la société capitaliste depuis trois siècles, de l’époque du capitalisme marchand vers la fin du féodalisme, ensuite au cours du capitalisme industriel et financier (XVIIIe au XXe siècle). Comme cette idéologie est quelque peu ancienne, les historiens et les politicologues patentés croient qu’elle a toujours existé et qu’elle existera pour l’éternité.
Le nationalisme est une idéologie et une orientation politique et sociale essentiellement bourgeoise et petite bourgeoise cultivées par ces classes qui sont les chiens de garde médiatiques et intellectuels du régime capitaliste. Le nationalisme, quel que soit le visage qui l’incarne, n’est pas et ne peut pas être une idéologie ouvrière, encore moins une idéologie de la gauche marxiste. Le fait pour les marxistes de reconnaître le droit des nations à disposer d’elles-mêmes jusqu’à et y compris la sécession ne constitue pas un serment d’allégeance au nationalisme bourgeois; il en constitue au contraire le rejet, une façon de tirer le tapis sous les pieds de la bourgeoisie nationaliste et une opposition au sectarisme et aux guerres fratricides chauvines.
Historiquement, le capitalisme primitif, sous libre concurrence intérieure, exploitait la classe ouvrière nationale ainsi que différentes catégories d’employés non prolétarisés à l’abri des barrières douanières nationales. Voici que ce capitalisme primitif a connu au cours du XXe siècle une mutation « transgénique ». Le capital privé marchand et le capital privé industriel fusionnèrent, via le système bancaire et le réseau des institutions financières, pour se muer en capital financier, bancaire et spéculatif parasitaire.
Cette mutation fit naître une nouvelle couche sociale sous la forme d’un nouveau contingent de la classe capitaliste qui se décline dorénavant en trois variétés : les capitalistes nationaux marchands, les capitalistes nationaux industriels et les capitalistes monopolistes financiers internationaux. De ce jour, la couche des capitalistes monopolistes financiers internationaux contrôle l’appareil d’État par le truchement d’une confrérie de thuriféraires et de sous-fifres politiques à leur solde.
Dans les pays au développement économique retardataire, une couche de compradores, de propriétaires terriens latifundiaires et de capitalistes locaux, sert d’intermédiaire entre les différentes classes sociales – prolétaires, paysans, employés, petit-bourgeois – et les grands capitalistes monopolistes internationaux. Cette structure sociale transitoire, à cheval entre deux modes de production – le système capitaliste national et le système impérialiste international – complexifie l’analyse économico-politique et laisse subodorer qu’une couche de bourgeois nationaux serait anti-impérialiste, alors que ces compradores tentent parfois de faire monter les enchères et jouent une alliance impérialiste contre une autre. Les peuples locaux servent alors de chair à canon dans ces luttes inter-impérialistes pour le contrôle du territoire, de sa main d’œuvre, de ses ressources et de son marché.
Le fait qu’une guerre de rapine pour le partage des zones d’influence entre l’OTAN, Moscou et Pékin se déroule en Syrie ou en Libye ne lui confère pas un caractère anti-impérialiste pour autant, puisqu’une fois les massacres terminés la société nationale contrainte à cette guerre fratricide demeurera sous le joug impérialiste de l’une ou de l’autre alliance, tout comme le peuple syrien (ou libyen, ou irakien, ou égyptien) continuera de peiner pour le compte de l’un ou l’autre de ses geôliers.
C’est la raison pour laquelle les marxistes ne soutiennent jamais un Comité de larbins de ‘libération’ financé par un camp impérialiste (Washington ou Moscou). Nous dénonçons farouchement et sans équivoque toute intervention impérialiste étrangère dans les affaires internes d’une nation qui ne peut espérer que la mort et la misère de toutes ces guerres « humanitaires » sur ses terres.
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Revenons à nos capitalistes monopolistes internationaux qui ne sont pas du tout nationalistes. Ces banquiers et ces requins de la finance ont inféodé l’État national-bourgeois. Ils imposent la réduction des services sociaux visant à assurer la reproduction de la force de travail. Ils réclament l’élimination des taxes et des impôts qui grugent leurs immenses profits. Ils exigent la levée des barrières douanières et imposent un développement économique orienté vers l’exportation pour certains pays, et vers la consommation désordonnée pour d’autres. C’est-à-dire un développement essentiellement mu par les flux de marchandises, de capitaux et de services. Puis, ils placent toutes les classes ouvrières nationales en concurrence les unes avec les autres de façon à réduire mondialement la valeur globale de la force de travail et ainsi augmenter d’autant la valeur globale de la plus-value, source unique de profit.
Les capitalistes frappent si fort pour réduire la valeur de la force de travail – les salaires – et le coût de sa reproduction élargie qu’ils mettent cette reproduction en péril. Ainsi la classe ouvrière mondiale n’a pas d’autre choix que de résister à son extinction. Les révoltes récentes et récurrentes des ouvriers grecs et des étudiants, fils et filles de la classe ouvrière, ne font que refléter cette résistance désespérée. La petite-bourgeoise subit aussi les affres de la récession et des mesures d’austérité. Parfois cette classe instable en vient à s’associer temporairement à la classe ouvrière, espérant ainsi effrayer la classe capitaliste monopoliste et lui imposer un arrangement intermédiaire à son avantage. Ceci était encore possible avant la grande crise rédhibitoire; ce n’est maintenant plus possible sous la crise systémique du régime impérialiste : la petite bourgeoisie devra bientôt choisir son camp, celui de la réaction et des sanctions pour sauver l’impérialisme, ou celui de la révolution et du socialisme. Pour la classe ouvrière et ses alliés, il importe de rallier de larges détachements de petit-bourgeois dans son camp
Cette évolution inéluctable du capitalisme industriel primitif vers l’impérialisme, que d’aucuns appellent la mondialisation néo-libérale, entraîne la destruction des États-nations comme les différents traités internationaux le laissent entendre, l’Union européenne étant le modèle le plus achevé en ce domaine. Les pseudos analystes financiers, économistes et spécialistes experts comme l’économiste Chouard qui spécule sur l’effondrement de l’euro et l’implosion de l’Union européenne sont des charlatans qui n’ont strictement rien compris à l’économie politique contemporaine (2). L’Union européenne ne peut que survivre jusqu’à sa destruction totale par le prolétariat européen.
Il se peut que quelques pays européens récalcitrants soient chassés de la zone euro de façon à donner l’exemple et mâter les pays qui voudraient résister au diktat de Bruxelles.
Rien à craindre. Le résultat de la récente élection grecque (juin 2012) n’aura aucun effet sur l’expulsion de la Grèce du cercle de l’Euro. La grande bourgeoisie grecque a voulu en gagnant ces élections résister à son expulsion mais comme elle ne pourra livrer un prolétariat grec obéissant et soumis, prêt à payer sans sourciller, ce pays sera expulsé de la zone euro quoi qu’il arrive. Il est impératif pour les pontifes de Bruxelles de faire un exemple retentissant de façon à ne pas avoir à expulser l’Espagne ou l’Italie par la suite.
L’impérialisme européen n’a pas créé l’Union européenne et l’Euro par accident ou innocemment. L’économie politique impérialiste exige le maintien de ces deux instruments et la suppression des dernières barrières nationales bourgeoises en Europe pour amener les capitalistes monopolistes financiers européens au diapason de leurs concurrents de l’ALÉNA états-unienne et de ceux de l’Alliance de Shanghai.
Toute bourgeoisie nationale européenne récalcitrante, abouchée aux aristocrates ouvriers privilégiés, aux ex-communistes défroqués, aux gauchistes illuminés et aux fascistes lepénistes ou autres sera broyée par le rouleau compresseur impérialiste européen qui n’a pas d’autre choix pour survivre que d’effacer les frontières nationales de façon à forger un seul vaste marché européen (500 millions de contribuables) à la dimension du marché concurrent nord-américain (450 millions de consommateurs) ou de celui de la Chine impérialiste (1,3 milliards de producteurs). Sachant que ce dernier bénéficie de l’immense avantage d’exploiter un nouveau prolétariat tout neuf dont l’aristocratie ouvrière est encore embryonnaire.
Dans tout ce brouhaha économique et politique, au cœur des crises de surproduction, des crises monétaires, des crises de crédit et d’insolvabilité des consommateurs des pays riches, à qui on demande de dépenser aujourd’hui le salaire qu’ils ne gagneront jamais demain, les différentes bourgeoises industrielles, marchandes et d’affaires qui œuvrent à l’échelle locale, régionale, ou même nationale, se hérissent, résistent à leur élimination de la scène économique, à la délocalisation de la production, et à leur faillite inéluctable. C’est d’elles que provient cette résurgence rétrograde de voix et de voies nationalistes chauvines dont la mort lente du nationalisme québécois est un exemple.
Cette mise en concurrence internationale des contingents ouvriers de chaque État-nation entraîne la délocalisation des entreprises d’une aire nationale vers une autre à la recherche du coût minimum de reproduction de la force de travail. La bourgeoisie et la petite-bourgeoise nationale de chaque pays en crise subit les contre coups de cette désindustrialisation de l’Ouest, garante de l’industrialisation accélérée de l’Est (Chine, Inde, Taiwan, Corée, Bengladesh, Vietnam). C’est alors que ces classes « nationalistes » parasitaires lancent des cris d’alarme à propos de leur « Patrie en danger », invitant le prolétariat « national » à de plus grands sacrifices pour sauver l’économie et les profits des riches attaqués par le grand capital international et leurs États-majors gouvernementaux fantoches.
Le prolétariat dit « national » n’a aucun intérêt à voler au secours de sa bourgeoisie nationale en faillite, sauf de prolonger son propre état d’esclavage salarié, l’agonie du système d’exploitation capitaliste et celui des capitalistes nationaux et de la petite-bourgeoise parasitaire. Tout au long de cet affrontement les aristocrates ouvriers et la petite bourgeoise déguisés en gauchistes s’avancent enveloppés du drapeau national pour porter assistance à leurs capitalistes « patriotes » sur le dos des ouvriers.
Le Plan C de sortie de crise de monsieur l’économiste Chouard s’abreuve de cette eau (3). En amont, il prend sa source dans le processus d’asphyxie de la bourgeoisie nationale et de ses alliées alors qu’en aval il coule vers la petite-bourgeoise cléricale, professionnelle, intellectuelle et altermondialiste – qui trouve emploi et bénéfice chez ses maîtres les « nationaux aux jolis oripeaux » – afin de la mobiliser pour stopper la roue de l’histoire. Au nom du Contrôle de la démocratie et de la Constitution d’origine citoyenne. Si un jour le petit capital non monopoliste et la petite-bourgeoise cléricale, représentés par le Front de Gauche et par le Front National français, s’approchaient par la magie des urnes un tant soit peu de l’hémicycle du pouvoir – ou si leurs équivalents au Parlement canadien ou encore leur équivalent américain flirtaient avec le Bureau ovale à Washington, dans chacun de ces pays un coup d’État militaire mettrait fin à ces menaces intolérables. Soyons sans crainte, le grand capital monopoliste et bancaire internationalisé veille au grain et cette éventualité ne surviendra jamais.
En conclusion, l’idéologie nationaliste est désormais une idéologie bourgeoise réactionnaire, même si ce sont des « has been » communistes sur le retour, des gauchistes hystériques ou des nationaux-socialistes malveillants qui défendent ce système économique archaïque qui mérite d’être éradiqué et remplacé. Non, il n’y a pas d’avenir international pour le nationalisme quel qu’il soit.
La semaine prochaine dernière partie : LA QUESTION NATIONALE AU CANADA.
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(1) Robert Bibeau (2012). Le nationalisme a-t-il un avenir international ? http://www.politicoglobe.com/2012/06/le-nationalisme-a-t-il-un-avenir-international/
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