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Le cirque du G8/G20 sera en ville, avec toute la cavalerie

François Marginean

[Article mis à jour le 28 mai 2010]

On est reconnu pour ce à quoi on est bon. Les Japonais sont reconnus pour leurs sushis, leurs robots et leurs sumos parce qu’ils sont bons dans ces domaines. Les Français font de grands vins et sont reconnus pour cela, ainsi que pour leur cuisine. Wall Street et les banquiers privés nous volent notre argent et détruisent consciemment l’économie en spéculant sur sa démise et ils sont reconnus comme étant excellent dans ce domaine. Les compagnies de mercenaires privés et de l’armement se spécialisent dans la destruction, la mort et la reconstruction et c’est ce qu’ils font, parce qu’ils excellent dans cette branche. Les pétrolières comme BP sont en train de devenir très reconnues pour polluer la planète entière avec leur déversement record de pétrole dans l’océan, comme nous en sommes témoins présentement, dans le Golfe du Mexique, avec leur « Tchernobyl pétrolier » catastrophique.

Nous, au Canada et au Québec, nous sommes très bons dans la production de cirque économique élitiste protégé par un appareil d’État policier répressif. Nous sommes en passe d’être reconnus pour nos mesures d’État policier, anti-démocratiques et liberticides. Pour le prouver encore une fois, le Canada est sur le point de recevoir le G8 suivi immédiatement par le G20 et les mesures de sécurité seront sans précédent. Parce que nous, la sécurité et les procédés répressifs, c’est notre force et nous en sommes fiers. La preuve? Regardez notre impressionnant curriculum vitae:

Québec, avril 2001: Sommet sur la Zone de libre échange des Amériques (ZLEA)

Alors que les pouvoirs financiers et corporatifs poussent les politiciens à s’entendre sur un accord de libre échange des Amériques, la population est tenue à l’écart des discussions et des prises de décisions ayant des répercussions sur leur vie quotidienne par un mur de plusieurs dizaines de kilomètres entourant la vieille ville de Québec. Responsables de défendre ce « mur de la honte » et les chefs d’état reclus et déconnecté de la ville entière, se trouvent des milliers de policiers et militaires mobilisés pour l’occasion. Environ 6 000 policiers étaient prévus, en plus d’unités de l’armée stationnées non loin de là. Le mur de la honte, érigé avec des blocs en béton et de grillage par le gouvernement fédéral, renforçait l’impression de militarisation. Les magasins ont aussi reçu l’ordre de placarder leur vitrine. Scène de guerre opposant le peuple aux autorités qui décident de leur futur à huis clos.

Ottawa, juin 2006: Sommet des Bilderberg

On les nomme le groupe Bilderberg et ils n’aiment pas discuter en public. Ceux qui suivent le groupe Bilderberg diront qu’ils ont incité l’Europe à adopter une monnaie commune, qu’ils ont mis en place Bill Clinton après avoir accepté d’appuyer l’ALENA et qu’ils prennent des décisions influençant le déroulement des évènements mondiaux. Ces rencontres réunissent les plus puissants de cette planète et demandent une protection contre le peuple encore plus intime que les agents de police d’Ottawa. Même ces policiers en uniforme étaient tenus de présenter leurs cartes d’identité à la demi-douzaine d’hommes en noir travaillant pour une société de sécurité privée nommée Globe Risk. Nous n’avons pas eu droit à la cavalerie flamboyante, car il s’agissait de garder cette rencontre le plus inaperçue possible, bien que les médias traditionnels n’aient pas eu bien le choix d’en parler puisque l’existence du groupe des Bilderberg est de plus en plus connue du public. Mais il demeure que la sécurité à l’extérieur de l’Hôtel Brookstreet a été beaucoup plus serrée que sur la colline du Parlement.

Montebello, août 2007: Réunion du Partenariat sur Sécurité et la Prospérité (PSP)

L’aboutissement de la ZLEA est le PSP, qui est une initiative des grands industriels et multinationales du Canada, des États-Unis et du Mexique pour créer une zone de libre échange, d’harmonisation (à la baisse) des régulations et règlementation étatiques, commerciales, économiques et de la main d’oeuvre, création d’une zone commune frontalière, ainsi qu’une intégration militaire transcontinentale. Encore une fois, la population est gardée à l’écart des discussions que nos politiciens entreprennent avec le secteur privé et des agents étrangers (trahison?) par un appareil policier assez impressionnant. On pousse l’ignominie encore plus loin en voulant démoniser et discréditer les manifestants pacifiques en envoyant des policiers en agents provocateurs parmi la foule dans le but de faire de la casse devant les caméras des médias. Seul pépin pour eux, trois « manifestants » ont été mis à découvert et l’incident a été entièrement filmé et posté sur YouTube avant d’être repris par les médias traditionnels. La vidéo montre trois hommes masqués, dont l’un était armé d’une grosse roche, confrontant les manifestants pacifiques. Après que les hommes soient passés la ligne de police, puis ensuite immobilisés à terre, menottés et emmenés par les policiers, des photographies révéleront que leurs bottes correspondaient à celles des agents de police. Bien qu’ils aient d’abord nié que les individus en question étaient des agents provocateurs, la Sûreté du Québec a publié un communiqué de presse le 23 août en admettant que les trois manifestants étaient en fait des agents de la police en déguisement.

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Ce qui se passe réellement dans les coulisses pourrait avoir été révélé par le professeur Carroll Quigley, le mentor de Bill Clinton à l’Université de Georgetown. Un initié entretenus par les banquiers internationaux, M. Quigley a écrit dans La tragédie et l’espoir (Tragedy and Hope), en 1966:

« Les pouvoirs du capitalisme financier ont un autre but de grande envergure, qui n’est rien de moins que de créer un système mondial de contrôle financier entre des mains privées, capable de dominer le système politique de chaque pays et l’économie du monde dans son ensemble. Ce système devait être contrôlé de manière féodale par les banques centrales du monde agissant de concert, par des accords secrets conclus à de fréquentes réunions et conférences privées. » (Source)

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L’État policier canadien reçoit les sommets du G8 & G20

Puisque que le Canada est maintenant un expert en mesures de sécurité et d’État policier pour protéger la clique financière élitiste du reste de la population qui est affectée par leurs décisions prises derrière des portes closes, nous allons faire honneur à notre réputation. Le 26 et 27 juin prochain, nous serons les hôtes du sommet du G20, qui sera précédé par le sommet du G8, qui lui se tiendra le 25 et 26 juin 2010. Le sommet du G8 se tiendra à Huntsville, Ontario, alors que celui du G20 aura lieu au Metro Toronto Convention Centre à Toronto.

Les dirigeants mondiaux, ministres des finances, les gouverneurs de banques centrales, avec des milliers d’autres délégués assisteront à ces réunions secrètes. Et la cavalerie sera présente, en grand nombre. Il s’agira, en fait, du plus grand événement de l’histoire canadienne au niveau de la sécurité, surpassant de loin la sécurité présentée aux Jeux Olympiques de Vancouver. Le centre-ville de Toronto sera transformé en forteresse de sécurité avec des barrières, barricades, des points de contrôle et des fermetures de rues qui affecteront grandement les résidents locaux. Alors que les sommets G8/G20 attirera leur part des manifestants pacifiques, d’autres plus radicaux et de la frange peuvent essayer de capitaliser sur l’événement. Des agents provocateurs peuvent également être utilisés et leur comportement pourrait justifier une répression policière. Cela pourrait aussi être un moyen de diaboliser tous les manifestants, tout comme la tentative exposée de Montebello. Le sommet du G20 permettra d’approfondir les mesures d’État policier, ainsi que l’intégration progressive et constante de la police locale, provinciale, fédérale et de l’armée.

La sécurité qui sera déployée lors du prochain sommet du G20 sera la responsabilité du Groupe intégré de la sécurité (GIS): « La GRC a mis sur pied le Groupe intégré de la sécurité (GIS), qui est composé de membres de la GRC, de l’OPP (pour ce qui est du G8), des Forces canadiennes, du service de police de Toronto, du service de police régional de Peel, ainsi que d’autres experts en sécurité et en application de la loi qui auront pour mandat d’assurer la sécurité des personnes jouissant d’une protection internationale (PJPI), des personnes de marque (PDM) et des communautés ».

Ed Bolduc, un membre de l’équipe de planification du G20 et policier de la ville de Toronto a affirmé que « les Olympiques que vous avez vues récemment à Vancouver étaient en fait le plus grand déploiement de sécurité à prendre place au Canada. Le G20/G8 surpasse cela complètement ». Il poursuit en déclarant « qu’il y aura une massive – absolument massive – présence des policiers et de la sécurité sur le terrain comme vous ne l’avez jamais vu ». Il y aura une double clôture d’au moins trois mètres de haut, protégée par la GRC et la police. Le Globe and Mail rapportait qu’environ 10 000 policiers et 1000 gardes de sécurité seront déployés, avec un nombre non spécifié de soldats canadiens. Les dignitaires étrangers bénéficieront aussi de leurs propres éléments de sécurité. Les coûts associés à cette énorme cavalerie de la sécurité sont estimés à $179 millions de dollars par le gouvernement fédéral.

[Mises à jour: La sécurité va couter plus cher que prévu, une très légère et insignifiante augmentation de $654 MILLIONS, pour un nouveau total de $833 millions]

Les Forces canadiennes appuieront le Groupe de sécurité intégré (GSI) commandé par la GRC pour les prochains Sommets du G8 et du G20 qui auront lieu à Huntsville et à Toronto, Ontario en juin 2010. Elles fourniront l’appui avec « des ressources et des capacités militaires uniques fournies par l’armée, la marine et la force aérienne afin d’assurer la sécurité des participants aux Sommets et des Canadiens », nous dit-on sur leur site officiel.

Les tâches militaires associées aux Sommets comprennent la planification opérationnelle à grande échelle, la surveillance terrestre et aérienne, la sécurité sous-marine pour les lieux et certaines fonctions logistiques et de cérémonie. Le soutien comprend aussi d’obtenir de l’aide par le biais du partenariat continuel des FC dans le Commandement de la Défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD).

Le Commandement Canada est responsable des opérations de routine et de contingence des Forces canadiennes au Canada et en Amérique du Nord. Le Commandement coordonne aussi, au besoin, le soutien des FC aux autorités civiles canadiennes de maintien de l’ordre. Le soutien des FC aux Sommets du G-8 et du G-20 2010 sera conduit sous le commandement de la Force opérationnelle interarmées (Central) (FOI(C)), une des six forces opérationnelles régionales relevant du Commandement Canada. (http://www.canadacom.forces.gc.ca/daily/archive-summit-fra.asp)

On ne rit plus: « …le soutien des FC aux autorités civiles canadiennes de maintien de l’ordre« . Ainsi, les militaires pourront assister les forces policières dans leur rôle du maintien de l’ordre. Ce n’est pas l’idée qu’on se fait généralement du Canada.

La sécurité commencera à être implémentée deux semaines avant le début du G8/G20. Pour accéder à la zone de sécurité, les résidents devront s’enregistrer ou être accrédités. Des zones de « liberté d’expression » (free speech zones) seront mises en place pour les manifestants et la police de Toronto a annoncé qu’ils utiliseraient un ancien studio de production de films comme prison temporaire pour enfermer les protestants indisciplinés durant l’évènement.

Nous avons déjà pu avoir un avant-goût de ce qui s’en vient lors du sommet du G20 alors que deux exercices d’entrainement ont eu lieu à Toronto ces derniers jours. Le premier était une simulation de prise d’otage dans le coeur du centre-ville de Toronto, comprenant la Toronto Police Emergency Task Force et du personnel privé de sécurité, ayant pour but de tester leur habilité de travailler de concert.  C’est que durant le G8/G20, les forces de sécurité privées vont jouer un rôle important dans le contrôle des foules et mesures d’urgences. Ceci fait intégralement partie de l’intégration des forces de la sécurité publique et privée. Le deuxième exercice d’entrainement a impliqué deux hélicoptères militaires CH-146 Griffon volant autour du Metro Toronto Convention Centre et qui ont atterrit en face de la célèbre Tour du CN. Ces exercices ont pour but de tester les capacités des forces de sécurité, de coordonner les actions des différents intervenants publics et privés, mais visent aussi à acclimater la population à une augmentation de la présence policière et militaire.

Mais plus que tout, c’est les protestations et la menace du terrorisme qui sont le plus utilisées pour justifier ces immenses opérations de sécurité extrêmement couteuses pour protéger une bande clowns qui débarquent en ville pour faire leur cirque à huis clos, sans consulter la population. Les rôles des militaires et des policiers semblent être de plus en plus interchangeables, tout comme leurs tactiques et leur entrainement qui militarisent sans cesse. Tout cela commence à ressembler toujours plus à une approche agressive envers le contrôle du public et de la dissidence. Ces évènements deviennent des pratiques pour de nouvelles mesures d’État policier répressives et d’occupation de style militaire.

En juin prochain, se sera comme à la guerre à Toronto; une guerre opposant l’élite au peuple.


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Camps d’internement du Homeland Security & du FEMA en cas troubles civils

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« Le pouvoir exécutif qui se permet d’envoyer un homme en prison sans formuler aucune charge connue par la loi et particulièrement de lui dénier le droit au jugement par ses pairs, est des plus odieux et constitue la fondation de tout gouvernement totalitaire, que ce soit nazi ou communiste. »  – Winston Churchill, Nov. 21, 1943

Cette semaine, nous allons essayer de prendre de la hauteur pour pouvoir faire émerger une meilleure vue d’ensemble, mettre les choses en perspective et ainsi connecter les points ensemble. Nous avons vu dans les semaines passées quelles étaient les causes véritables de la crise économique, comment le système bancaire fractionnaire fonctionne, comment les banquiers privés créent de l’argent ex-nihilo pour se la redonner, ou l’inventent magiquement par technique d’assouplissement quantitatif. Il y a tellement d’argent créé que la Fed double la masse monétaire à tous les trois ans, dépréciant ainsi le dollar américain par la même mesure, ou si vous préférez, entrainant une inflation proportionnelle.  De plus, nous avons exploré comment ces fraudes, ce vol des contribuables au profit des banques privées, des financiers de Wall Street et des multinationales risquent de dégénérer en révoltes à travers le monde, dès que la population comprendra qui sont les réels artisans et responsables de la Grande Dépression 2.0 que nous ne faisons que commencer à vraiment sentir les effets.

En fait, cela a déjà débuté. Les gouvernements de la Lettonie, de l’Islande et de la République Tchèque ont déjà été renversé par la population en colère d’être jeté soudainement dans la misère causé par l’insouciance de leur gouvernement et de leur institutions financières. Les peuples d’Europe ont commencé à réaliser ce que quelques décennies d’idéologues globalistes européens leur a apporté: effritement de leur démocratie et liberté. Il est maintenant illégal – ILLÉGAL – pour les différents gouvernements d’Europe de mettre en priorité les besoins et intérêts de leur propre population. Dire que la prochaine étape sera d’unifier le bloc européen avec celui de l’Amérique. Le dernier gouvernement en Thaïlande a perdu le pouvoir pour des raisons semblables que le trio européen. Trois millions de Français sont descendus dans la rue pour manifester leur mécontentement envers Sarkozy et demander plus de mesures pour les protéger contre la crise économique. Les villages de fortune réapparaissent aux États-Unis sous formes de tentes remplies de gens sans abris ayant tout perdu, tel un spectre de la Grande Dépression de 1929. Un record de 32,2 millions d’Américains ont besoin d’assistance alimentaire, soit un Américain sur dix. Les fonds pensions sont en voie de disparaitre. Même les immigrants retournent chez eux! Un adulte sur 37, soit 7,3 millions d’américains sont pris dans le système de justice américain, dont 1,5 million en prison. Le système de correction criminelle a coûté 47$ milliards en 2008, un budget grandissant plus rapidement que celui de l’éducation, des transports et de l’assistance publique.

Le système financier américain est insolvable. Les États-Unis sont en banqueroute, c’est la fin annoncée. La banque centrale privée, la Fed, est ruinée. Soit le gouvernement américain fera défaut sur sa dette extérieure, ou nous verrons des niveaux d’hyperinflation spectaculaires prendre place.

Nous avons aussi vu que de cette crise, le pouvoir financier veut faire émerger une gouvernance mondiale, nommée en leurs propres mots, un nouvel ordre mondial. Nous savons que cette coterie d’internationalistes, de globalistes, n’hésitent pas à employer la violence et le terrorisme pour parvenir à leur fins. Les faits historiques sont incontestables. La guerre en Irak le prouve encore. L’axe du mal anglo-saxon financier ne recule devant rien pour imposer son hégémonie. On contrôle par la peur et on effraie avec de faux ennemis. On mène une guerre contre le terrorisme pour justifier les mesures répressives et la suppression de nos droits et libertés. La menace pèse, disent-ils.

Pendant ce temps, on passe des lois et des mesures de type état policier. Peu à peu, on se rend compte que l’ennemi d’État est la population en général, la dissidence politique est caractérisée de terroriste et donc interdite selon la nouvelle législation nommée The Military Commissions Act passée en toute vitesse avant les élections de 2006. On cherche à repérer de futurs-potentiels-probables terroristes jusque chez les enfants. La preuve de ce revirement de situation est l’étendu du système de surveillance à la Big Brother qui s’est peu à peu installé dans nos pays occidentaux pour surveiller non pas seulement les « terroristes » étrangers, mais bien toute la population intérieure aussi.

Espionner les Étasuniens : la banque de données de Big Brother

Relativement à la question de l’internement et de protestations massives, on peut se demander comment se fera la collecte d’informations sur les citoyens étasuniens.

Comment les individus à travers les États-Unis seront-ils catégorisés ?

Quels sont les critères du Departement of Homeland Security ?

Dans un rapport de 2004 du Homeland Security Council initulé Planning Scenarios, pertaining to the defense of the Homeland (Planification de scénarios relatifs à la défense du pays), on identifiait les catégories suivantes de «conspirateurs» potentiels :

«les terroristes [islamiques] étrangers»;

«les groupes nationaux radicaux» [groupes antiguerres et des droits de la personne];

«les adversaires soutenus par des États» [«les États voyous» et les «pays instables»];

«les individus mécontents» [les travailleurs activistes et les syndicats].

En juin l’an dernier, l’administration Bush a émis une Directive présidentielle de Sécurité nationale (NSPD 59- HSPD 24) intitulée Biometrics for Identification and Screening to Enhance National Security (La biométrie pour l’identification et la surveillance afin d’améliorer la Sécurité nationale). (Pour plus de détails voir Michel Chossudovsky, « Big Brother » Presidential Directive: « Biometrics for Identification and Screening to Enhance National Security », Mondialisation.ca, juin 2008)

Les procédures correspondant à cette directive, adoptée sans débat public ni l’approbation du Congrès, ont une portée considérable. Elles sont liées à la question des troubles civils et font également partie de la logique derrière l’établissement des camps d’internement FEMA sous HR 645.

NSPD 59 (Biometrics for Identification and Screening to Enhance National Security) va bien au-delà de la question précise de l’identification biométrique. Elle recommande la collecte et le stockage d’informations «liées à la biométrie», c’est-à-dire, d’informations sur la vie privée des citoyens étasuniens, dans les détails, le tout étant effectué «selon la loi».

«Les données contextuelles complétant les données biométriques incluent des informations sur le lieu et la date de naissance, la citoyenneté, l’adresse actuelle et les précédentes, l’emploi actuel et les antécédents de travail, le numéro de téléphone actuel et les précédents, l’utilisation des services gouvernementaux et les rapports d’impôts. D’autres données contextuelles peuvent comprendre les historiques bancaires et de cartes de crédit, et les casiers judiciaires aux niveaux local, fédéral et des États, ainsi que des décisions judiciaires et autres dossiers publics faisant état de conflits juridiques, des dossiers relatifs à la garde d’enfant, au mariage ou au divorce.» (Voir Jerome Corsi, juin 2008)

Cette directive utilise le 11 septembre et la «guerre mondiale au terrorisme» comme justification totale pour mener une chasse aux sorcières contre les citoyens dissidents, créant simultanément un climat de peur et d’intimidation à travers le pays.

Elle réclame également l’intégration de diverses banques de données, ainsi qu’une coopération entre les agences concernant le partage d’informations, dans le but de centraliser tôt ou tard les informations sur les citoyens étasuniens.

En des termes prudents, NSDP 59 «établit un cadre» afin de permettre au gouvernement fédéral et ses différents services de police et de renseignement ce qui suit :

«l’utilisation de méthodes et de procédures mutuelles compatibles dans la collecte, le stockage, l’utilisation, l’analyse et le partage d’informations biométriques et d’informations biographiques et contextuelles correspondantes de manière appropriée et légales, en respectant la confidentialité des renseignements des individus et leurs garanties juridiques selon la loi des États-Unis»

La directive NSPD 59 recommande «des actions et un calendrier afférent dans le but d’améliorer le processus actuel d’identification et de surveillance axé sur les terroristes en élargissant l’utilisation de la biométrie».

Les procédures incluses dans la NSDP 59 correspondent à une décision prise en juin 2005, laquelle consistait à créer un «service d’espionnage national», sous les auspices du FBI. (Pour plus de détails voir Michel Chossudovsky, Bush Administration creates « Secret State Police, 30 juin 2005)

En travaillant main dans la main avec le Homeland Security (DHS), le projet de «Département de renseignement national» combinerait le contre-terrorisme et les opérations d’espionnage et de renseignement du FBI dans un seul service.

Sous les auspices du FBI, le nouveau département aurait l’autorité de «saisir les biens de personnes suspectées d’aider à la prolifération des armes de destruction massives». Il pourrait «espionner aux États-Unis les terroristes présumés ou les personnes possédant des renseignements cruciaux, même si l’on ne soupçonne pas qu’elles pourraient commettre un crime». (NBC Tonight, 29 juin 2005). (Source)

Quelle est donc la solution à la Grande Dépression? Réprimer les troubles civils.

Créer un chaos social total pour ainsi justifier l’imposition de la loi martiale et de suspendre la Constitution. De multiples camps de détentions sous le FEMA sont mis en place (Voir document officiel en PDF), des exercices militaires et policiers sont menés mensuellement et l’on pratique à saisir les armes, fouiller les maisons et imposer un couvre-feu. L’Armée US commence à acheter de l’équipement anti-émeute. 20 000 soldats revenant de l’Irak seront réaffectés à des missions de maintient de la paix dans les rues des États-Unis.

Des unités de combat assignées au pays.

Durant les derniers mois de l’administration Bush, avant les élections présidentielles de novembre 2008, le Département de la Défense a ordonné le rappel de l’Irak de la 3rd Infantry’s 1st Brigade Combat Team (BCT). La relocalisation d’une unité de combat d’un théâtre de guerre à l’ensemble du pays fait partie intégrante de l’agenda du Homeland Security. Le BCT a été assigné au soutien des activités de maintien de l’ordre aux États-Unis.

L’unité de combat BCT était attachée au US Army North, la composante de l’Armée du US Northern Command (USNORTHCOM). La 1st BCT et d’autres unités de combat pourraient être appelées à exercer des fonctions militaires spécifiques en cas de troubles civils.

Les soldats de la 1st BCT apprendront à utiliser «les premières mesures inoffensives développées par l’Armée», affirmait le commandant de la 1st BTC, le colonel Roger Cloutier, en faisant référence à l’équipement de contrôle des foules et de la circulation et aux armes inoffensives conçues pour maîtriser des individus désobéissants ou dangereux sans les tuer. (Voir Gina Cavallaro, Brigade homeland tours start Oct. 1, Army Times, 8 septembre 2008).

L’évolution du scénario de la sécurité nationale se caractérise par le croisement des instituions civiles et militaires.

– des unités de combat de l’Armée travaillant de concert avec les autorités chargées de l’application de loi et ayant pour mission de réprimer «les troubles civils».

– la constitution de nouveaux camps d’internement sous juridiction civile situés dans des installations militaires étasuniennes.

Les camps d’internement FEMA font partie du plan Continuity of Government (Continuité du gouvernement, COG), lequel serait mis en place si l’on déclarait la loi martiale.

Ces camps sont conçus pour «protéger le gouvernement» contre les citoyens, en enfermant les manifestants ainsi que les activistes qui pourraient contester la légitimité de l’agenda économique, militaire ou de sécurité nationale du gouvernement. (Source)

La Section 1042 du National Defense Authorization Act (NDAA) de 2007, « Use of the Armed Forces in Major Public Emergencies« , donne au pouvoir exécutif le pouvoir d’invoquer la loi martiale. Pour la première fois en plus d’un siècle, le président des États-Unis est autorisé à utiliser les militaires en réponse à « un désastre naturel, une éventuelle diffusion de maladies, une attaque terroriste ou n’importe quelle autre condition que le président juge être suffisamment violente pour empêcher le maintient de l’ordre public par les officiels de l’État. »

The Military Commissions Act of 2006, donne le pouvoir d’emprisonner indéfiniment quiconque donne de l’argent à une organisation charitable qui s’avère être sur la liste des organisations « terroristes », ou qui s’oppose aux politiques du gouvernement. La loi demande des procès secrets autant pour les citoyens que les non-citoyens.

En 2007, la Maison Blanche aussi mis en place le National Security Presidential Directive 51 (NSPD-51), pour assurer la « continuité de gouvernement ».

La NSPD 51 accorde des pouvoirs sans précédent à la Présidence et au Département de la Sécurité Intérieure, annulant le gouvernement constitutionnel. Elle autorise le président en exercice à déclarer une «urgence nationale» sans l’approbation du Congrès. L’application de la NSPD 51 conduirait à la fermeture de facto de la législature (Congrès et Sénat) et à la militarisation de la justice et de l’application de la loi. (Source)

U.S. Rep. Jane Harman, D-Venice (Los Angeles County) avait trouvé une façon d’élargir la guerre contre le terrorisme à l’intérieur du pays avec son projet de loi intitulé Violent Radicalization and Homegrown Terrorism Prevention Act of 2007 (HR1955), qui avait pour but de mettre en place une commission devant « examiner et rapporter sur les faits et causes » de la violence liée à l’idéologie radicale et extrémiste pour ensuite apporter des recommandations législatives pour la combattre. Cette loi avait pour objectif  la prévention d’un nouveau type crime: la pensée criminelle. (Voir cette source)

Donc, comment le gouvernement des États-Unis va-t-il affronter une catastrophe sociale imminente, demande Michel Chossudovsky, professeur en économie à l’Université d’Ottawa et directeur du Centre de la recherche sur la mondialisation? Voici un autre extrait de son dernier article que je vous recommande de lire en intégralité: Les États-Unis se préparent pour l’implosion sociale.

La solution consiste à réprimer l’agitation sociale. La méthode choisie, héritée de l’administration Bush sortante, comprend le renforcement de l’appareil de sécurité intérieure (Homeland Security) et la militarisation des institutions civiles.

L’administration sortante en a jeté les bases. Diverse législations «antiterroristes» (dont le Patriot Act) ainsi que des directives présidentielles ont été mises en place depuis 2001, en invoquant la plupart du temps le prétexte de la «guerre mondiale au terrorisme».

Les camps d’internement du Homeland Security

Relativement à la question des troubles civils, on envisage également un système cohésif de camps de détention sous la juridiction du Pentagone et du Homeland Security.

Un projet de loi intitulée National Emergency Centers Establishment Act (HR 645) (Acte de constitution de centres nationaux de secours d’urgence) a été présenté au Congrès en janvier. Celui-ci exige la mise en place de six centres d’urgence nationale dans des installations militaires existantes dans des régions importantes du pays.

Le but officiel des «centres d’urgence nationale» est de fournir «de l’assistance médicale et humanitaire ainsi qu’un hébergement temporaire aux individus et aux familles délocalisés en raison d’une urgence ou d’un désastre important». HR 645 stipule que les camps peuvent être utilisés pour «satisfaire d’autres besoins appropriés, selon ce qu’en juge le secrétaire du Homeland Security».

Il n’y a pratiquement pas eu de couverture médiatique du HR 645.

Ces «installations civiles» sur des bases militaires étasuniennes seraient établies en coopération avec l’Armée étatsunienne. Nous assistons en fait à la militarisation des installations d’internement de FEMA, ayant Guantanamo comme modèle.

En vertu de l’urgence nationale, toute personne arrêtée et internée dans un camp FEMA situé sur une base militaire serait, selon toute probabilité, de facto sous juridiction militaire: la justice civile et la loi, y compris l’habeas corpus, ne s’appliqueraient plus.

HR 645 est directement lié à la crise économique et à d’éventuelles manifestations d’envergure à travers le pays. Ce projet de loi constitue un pas de plus vers la militarisation du maintien de l’ordre et l’abrogation du Posse Comitatus Act.


Selon les termes du député Ron Paul :

«[…] les centres de fusion, la militarisation policière, les caméras de surveillance et le commandement militaire national ne suffisent pas […]. Même si nous savons que les installations de détention sont déjà en place, ils veulent maintenant légaliser la construction de camps FEMA sur des bases militaires en invoquant l’éternelle excuse populaire voulant que ces installations puissent servir en cas d’urgence nationale. La fausse économie fondée sur la dette se détériorant jour après jour, l’éventualité de troubles civils menace de plus en plus l’establishment. L’on a qu’à penser à l’Islande, à la Grèce et à d’autres pays pour savoir ce qui pourrait se produire aux États-Unis. (Daily Paul, septembre 2008, souligné par l’auteur)

Les camps d’internement proposés devraient être vus comme étant liés au processus élargi de militarisation des institutions civiles. La construction de ces camps a précédé la présentation de HR 645 (Constitution de centres de secours d’urgence) en janvier 2009. Selon divers reportages (non confirmés), il existe quelque 800 camps de prisonniers FEMA dans différentes régions des États-Unis. De plus, depuis les années 1980, l’Armée étasunienne a développé des «tactiques, des techniques et des procédures» pour réprimer la dissidence civile, lesquels seraient utilisés advenant des protestations massives (le manuel de campagne de l’Armée étasunienne 19-15 sous Operation Garden Plot, intitulé «Civil Disturbances» ou «Troubles publics», a été émis en 1985)

Au début de 2006, des recettes fiscales étaient allouées à la construction de camps  d’internement modernes. En janvier 2006, Kellogg Brown and Roots, une filiale de Halliburton à l’époque, a décroché un contrat de 385 millions de dollars du Département de l’immigration et des douanes (ICE) du Homeland Security :

«Le contrat, effectif immédiatement [janvier 2006], prévoit l’établissement d’installations de détention et de traitement temporaires afin d’augmenter le nombre d’installations servant aux opérations de mise sous garde et de renvoi de l’ICE (Detention and Removal Operations (DRO)), advenant l’arrivée massive d’immigrants aux États-Unis en cas d’urgence ou de soutenir le développement rapide de nouveaux programmes.

Quels sont ces nouveaux programmes en développement rapide auxquels on fait allusion dans ce document? Qu’avaient-ils en tête lorsque les auteurs ont écrit cette phrase nébuleuse, mais aux lourdes conséquences? Comment le gouvernement définira-t-il « une urgence nationale », une notion plutôt large et vague pour définir des mesures qui résulteront en l’internement d’un segment plus ou moins large de la population et la suspension de la Constitution?

Le contrat prévoit également le soutien à la détention d’immigrants dédié à d’autres organisations gouvernementales en cas d’immigration d’urgence, ainsi que la conception d’un plan en réponse à une urgence nationale, comme un désastre naturel. (KBR, 24 janvier 2006 souligné par l’auteur)»

Les médias étasuniens restent muets sur le sujet des camps d’internement en sol américain. Alors qu’ils reconnaissent simplement le contrat de plusieurs millions de dollars à la filiale de Halliburton, les reportages se sont concentrés sur le possible «dépassement des coûts» (semblables à ceux de KBR en Iraq ).

Quels sont l’intention politique et le but de ces camps? L’utilisation potentielle de ces camps d’internement pour la détention de citoyens étasuniens advenant la déclaration de la loi martiale ne font pas l’objet de débat ou de discussion dans les médias.

La question à se poser dès lors, est de savoir si les autorités ne veulent pas justement que la population se révolte pour leur donner le prétexte d’imposer leur appareil répressif déjà préparé en coulisse. Surveillez les agents provocateurs comme au sommet du PSP à Montebello où la Sureté du Québec a dû admettre que certains de ses agents s’étaient déguisés en manifestants légitimes pour semer la pagaille et faire de la casse. Méfiez-vous de ceux qui vous inciteront à la violence et au vandalisme. C’est exactement ce que les autorités aimeraient voir. Restez calmes et paisibles. Si vous décidiez de manifester, tenez-vous loin des possibles éléments provocateurs. Au lieu de laisser la population placer le blâme sur les épaules des vrais responsables de la crise (vrais criminels & terroristes) et chercher de véritables solutions, les autorités essaieront de la faire paraitre illégitime et de la démoniser pour ensuite instaurer cet état policier ainsi que cette gouvernance mondiale si recherchée par les amateurs du nouvel ordre mondial. La meilleure action est la révolution intérieure, l’incarnation d’un nouveau paradigme de pensée, un mouvement pour la vérité et pour le respect de la vie qui est sans leader puisque que cela devra s’effectuer individu par individu s’affranchissant anonymement de ses chaines pour retrouver sa pleine souveraineté et liberté.

François Marginean

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