« The second thing I’am gonna do is starting investing in America’s infrastructures… We must rebuilt our roads an bridges . So, American people will have a place to live on…
Steve Bridges, parodie d’Obama
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«On a vécu comme des chiens qui pouvaient manger autant qu’ils le voulaient. Un chien va manger tout ce qui est devant lui, même si ça le rend malade. On a fait exactement la même chose.» Stephen Jarislowsky . Cyberpresse
Ça m’étonne qu’on n’enseigne pas la nature humaine dans les écoles, dit-il. Si elle ne change pas, ça serait pourtant facile!» Cyberpresse
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Peu importe la façon d’analyser ces données, un fait demeure: les propriétaires de maisons n’ont jamais nagé dans un tel océan de dettes. «La récente folie dépensière a laissé les consommateurs plus endettés et épuisés que jamais», a fait valoir Diana Petramala, économiste à la Banque TD, dans un rapport publié hier.
Les taux d’intérêt historiquement bas ont enflammé la demande pour les habitations depuis le début de l’année, ce qui a propulsé les prix à des records. La valeur moyenne d’une maison s’est établie à 344 968$ en avril au pays, un niveau 23% plus élevé que le creux de janvier 2009.
De la grotte au château
Vous êtes nu, vous courez sous la pluie, un éclair frappe un arbre à vos côtés… Qu’est-ce que vous cherchez? Un abri…
C’était il y a 10,000 ans. On n’était pas encore à l’heure de l’hyper sexualisation, mais on se couvrait tout de même d’un cache sexe : car, voyez vous, quand on s’est fait poursuivre par un ancêtre du porc, et qu’il a faut passer par une roseraie, on comprend que la douleur a besoin d’être un peu soulagée à certains endroits où la sensibilité est à fleur de pot.
Il pleut, il neige, il fait froid… Soulager! Ce n’est pas un concept abstrait, c’est une nécessité vitale.
Pour vraiment comprendre une chose il faut obligatoirement en chercher la nécessité et non le luxe.
Deux anecdotes
1. Mon beau-frère, qui a un gros « moi » , voulait faire réparer le petit toit d’une maisonnette de 8X12 pieds. 700$. Quelques pieds de bardeaux d’asphalte et deux ouvriers…
2. Un type de notre région, qui avait acheté une vieille maison il y a 20 ans, au prix d’environ 45,000$ l’a revendue à 225,000$.
Il avait trouvé un amateur de « bucolique », amoureux du Fleuve Saint-Laurent… Le luxe de se « croquer » un duo paysage-Bagel, pendant que les mouettes lui feraient des « waves » dans le ciel bleu…
La mélopée des « investisseurs »…
Il y a quelques mois, le maire Labeaume se félicitait du marché immobilier à Québec.
Selon les données compilées par Le Soleil, un acheteur devait étaler en moyenne 205 000 $ à Québec au dernier trimestre pour acheter une maison unifamiliale, soit le double du prix moyen payé en 2002 (102 000 $). (…)
Le résidant de Québec s’est donc « enrichi ». Une bonne nouvelle pour le vendeur, mais une mauvaise pour l’acheteur…
En effet, depuis des décennies, on a cessé de claironner que les maisons étaient un investissement sûr. Au point ou les joueurs ont investis dans leurs avoirs futurs. Avec des conseillers fiévreux, vendeurs-harponneurs, on a vu la crise immobilière aux États-Unis.
L’annonce faite à la mairie…
Stephen Jarislowsky : «Si vous regardez les prix de l’immobilier depuis les 30 dernières années, vous allez vous apercevoir que les valeurs ont grimpé de près de 428%. Ils auraient du monter de seulement 332% si on tient compte de l’inflation et de la productivité du pays. Seuls ces deux éléments doivent faire monter les prix de l’immobilier. Si les prix à long terme montent plus vite que ça après 100 ans plus personne ne pourra vivre dans une maison.» Canoe
Peuf! Il n’y a pas de danger… Il n’y a jamais de danger avec les vendeurs qui ont des visions à court terme… celle de « leur » vie. Si vous parcourez les pages des agents en immobilier, vous allez constater que leur optimisme pourrait faire s’élever une montgolfière en béton. Et pourtant, voyez le tableau du passé :
Pour Benjamin Tal, économiste pour les Marchés mondiaux CIBC, même si l’activité sur le marché de l’habitation fluctuera au cours des 20 prochaines années, le prix réel moyen des maisons reflétera le rendement des deux dernières décennies.
Dans l’hypothèse d’un taux d’inflation annuel de 2%, il affirme que le prix des maisons au Canada devrait doubler d’ici 2026. Maison Web
Il veut vous signifier que vous allez vous enrichir encore plus. Mais il n’indique pas que vous allez payer – étalé sur 35 ans – le double du prix de la maison. À 5%, c’est plus que le double.
Calculez : doublé en 10 ans et doublé en 15 ans.
Ajoutez les taxes foncières doublées, l’entretien – car au bout de 20 ans, votre hutte est ravagée par l’air salin ou autres imprévus… La majoration des coûts des matériaux…
Les nuances : les requins au Botox
Quand grand-maman B – une résidente de notre coin – s’est vu offrir 345,000$ pour sa maison, elle n’a pas souri, elle est demeurée figée. Puis elle a décidé de rester dans SA maison… Une maison ancestrale, bâtie à coups d’amour…
Mais d’où viennent donc tous ces acheteurs?
Vous allez penser que ce sont les baby-boomers à gros salaires? Il en est… Mais ils ne représentent pas la majorité. En fait, ces acheteurs proviennent d’une période de floraison des petits et moyens entrepreneurs qui pouvaient créer une entreprise- ou poursuivre la familiale– dans un monde qui le permettait.
Avant que n’arrive la caravane des requins aux Botox, qui ont entrepris d’avaler les petits entrepreneurs.
Ils étaient plusieurs milliers au Québec et ailleurs à s’enrichir honnêtement dans un labeur difficile mais qui rapportait suffisamment pour leur permettre un capital assurant une retraite dite dorée.
La création du concept du Wal-Mart, des concentrations, de la mondialisation, a hélas!, anéanti cette « race » de petits et moyens entrepreneurs. Il en existe de moins en moins.
Et ce sont ceux-là qui ont eu les moyens de barguigner et d’acquérir leur liberté 55.
Si vous n’avez pas compris, je vais vous expliquer : ce n’est pas la richesse totale qui a permis à ces gens de profiter de la vie, c’est la richesse étalée et non concentrée.
La concentration de la richesse n’est pas un enrichissement social, c’est une pauvreté étalée.
Comprenons que si nous passons 35 ans à se payer une grotte, les dix ans de surplus est une perte au bout de la vie. Et en qualité… Tant sur le plan de la santé personnelle que celui de ladite santé financière… Même celle de l’État… Un « vieux » dépendant de l’État, coûte plus cher à l’ensemble des « fournisseurs »…
Les conseillers financiers et leur monde virtuel
Les voilà qui entrent dans vos téléphones, vos courriers électroniques, et à la télé… Un lignage agacé de constater que le Québécois n’investit pas suffisamment pour sa retraite. Même l’expression « bas de laine » a disparu… Ils geignent, se plaignent, se tordent, s’inquiètent! Je ne connais pas l’épaisseur des verres de leurs lunettes, mais pour la « réalité », ils auraient besoin d’un optométriste.
Les travailleurs commencent à travailler à un âge tardif, souvent endettés par les études, ou font un doctorat en cégep … Le système d’éducation leur permettant…
Bref, la période dite active se rétrécit de plus en plus… Avec un salaire moyen de 40,000$, ils survivent. Et comment vivront-t-ils dans 20 ans?
Le conseiller financier a le neurone d’un gris qui rappelle les champignons qui ont séjourné trop longtemps dans le frigo : ils présentent des bulles éparses de pourritures molles et peu alléchantes.
C’est un schizophrène de salon de thé qui encourage l’épargne – au point de faire ses griffes sur vos dossiers après sa pause-café – dans un monde ou « la totale » est l’encouragement au crédit.
L’avenir : le citronnier séché
Faites le calcul de ce que nous léguons, avec un pareil système à nos enfants… En incluant tous les facteurs entourant les autres coûts annuels d’une maison, son entretien, les salaires à venir, les imprévus, etc. Je me demande qui pourra avoir un toit. Non seulement en visant le côté propriétaire mais celui également de locataire.
Certains dépensent jusqu’à 40% de leur salaire brut pour l’achat d’une maison ou la location d’un appartement.
Si les conseillers se demandent pourquoi les québécois investissent peu pour leur retraite, c’est qu’ils n’ont pas les moyens de se payer un « futur »…
La raison est simple : l’art de la finance, présentement, est de faire du jus de citron, même avec la pelure…
Gaëtan Pelletier