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La tyrannophobie

À la suite de mon billet de la semaine dernière au sujet (entre autres) du registre des armes à feu, certaines personnes ont argumenté en défaveur de ce registre avec l’idée de la possible menace d’un gouvernement tyrannique. Comme quoi le registre est une manière pour le gouvernement d’avoir le contrôle sur les armes à feu sur le territoire. Comme quoi s’il lui prend le goût de se radicaliser au point de provoquer le peuple à prendre les armes, le gouvernement aurait les moyens de l’empêcher. Ce qui est une autre manière d’expliquer ce qui sous-tend le deuxième amendement de la Constitution de États-Unis :

La codification du droit de porter des armes dans le Bill of Rights fut influencé par la peur que le gouvernement fédéral pourrait désarmer le peuple afin d’imposer des règles par l’intermédiaire d’une armée de métier ou d’une milice, puisque l’histoire avait montré la façon dont les tyrans éliminaient la résistance en retirant les armes au peuple et en rendant illégal le fait d’en conserver afin de supprimer les opposants politiques.

Force est de constater que, comme beaucoup de lois, cela a mal vieilli. Ou plutôt, mal évolué. Nous ne sommes plus, au Canada ni aux États-Unis, dans des sociétés où le risque de se retrouver avec un dictateur dans le sens propre du terme est très élevé. Je vois peut-être la vie trop en couleur, mais notre vie est douce, comparée à certains pays où la démocratie n’est pas loin d’être utopique. Et puis, si nous pouvons sans trop de mal comparer nos dirigeants à des dictateurs, les armes qu’ils utilisent sont légères comme des cauchemars… Avec bien sûr quelques fiers-à-bras pour empêcher des journalistes de poser des questions embarrassantes.

Mais pour revenir en soi au registre des armes à feu, même dans l’optique d’une hypothétique tyrannie du gouvernement, je me demande s’il empêcherait quoi que ce soit : c’est à dire empêcher un soulèvement armé du peuple s’il fallait légitimement que cela se rende jusque-là. À ce que je sache, il est toujours possible de se procurer des armes sur le marché noir et j’ose espérer qu’un gouvernement tyrannique n’irait pas jusqu’à enlever tout l’argent disponible des citoyens pour les empêcher de s’en acheter… Encore, le registre des armes à feu n’empêche aucunement quiconque de se procurer une arme, s’il est dans son droit d’en posséder une, selon les lois et règlements (et, personnellement, je vois plus de dangers à ce que tous puissent se procurer une arme facilement qu’à continuer de tenir un registre avec le supposé risque de tyrannie gouvernementale). Encore plus, même si le registre permet de savoir où toutes les armes se trouvent, il faudra quand même aller les confisquer, ce qui n’est pas une mince affaire… Où est le problème alors?

À mon sens, cet argumentaire tyrannophobique ne tient pas la route parce qu’il réduit une problématique technique à un point philosophique pour le peu archaïque. Quand on entendra parler de cas de désarmement de citoyens sans fondements, ou que les lois changeront dans ce sens, je regarderai cet argumentaire avec un peu plus de sérieux.

Et puis, c’est quand même Stephen Harper qui veut couper le registre, et ce n’est sûrement pas pour empêcher la tyrannie du gouvernement, et ni pour cette raison que les états-uniens pro armes à feu militent… La tyrannophobie est dans le fin fond une forme d’hypocrisie.

Peut-être inconsciente.

Bang! Bang!

(Photo : upicks)

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Des tests d’urine pour recevoir son chèque de B.S.?

 

NDLR: ARTICLE PUBLIÉ LE 22 JUILLET 2010.

***

J’ai reçu ce « témoignage » par courriel la semaine dernière :

LETTRE D’UN TRAVAILLEUR

Cette lettre a été écrite par un travailleur de la construction à Fort MacMurray.

Très bon sujet.

Je travaille, je suis payé.

Je paie mes impôts et le gouvernement distribue mes impôts comme il se doit.

Afin de gagner mon chèque de paie, je travaille sur une plateforme flottante pour le projet de Fort MacMurray Construction.

Je suis tenu de passer un test d’urine, sans avertissement soit au hasard, avec lequel je n’ai aucun problème.

La chose avec laquelle j’ai un problème est la distribution de mes impôts aux gens qui n’ont pas à passer de test d’urine.

Ces gens ne devraient-ils pas avoir à passer un test d’urine pour avoir leur chèque de bien-être parce que moi je dois en passer un pour le gagner pour eux.

Veuillez comprendre que je n’ai aucun problème à aider les gens qui sont dans le besoin à se prendre en main.

Par contre, j’ai un problème à aider quelqu’un assis sur son cul – buvant de la bière et fumant de la dope.

Pouvez-vous imaginer combien d’argent les Provinces sauveraient si les personnes qui reçoivent de l’aide gouvernementale devaient elles aussi, passer un test d’urine ?

S’il vous plaît,  faites circuler ce courriel si vous êtes d’accord ou supprimez-le si vous n’êtes pas d’accord.

J’espère que vous le ferez circuler, parce que les choses doivent changer dans ce pays et ça presse !!!!

Un travailleur tanné de travailler pour faire vivre les autres qui ne font rien !!!

Ça me fait beaucoup penser à une petite réflexion que j’ai élaborée dans un court billet, nommé : « Être à la remorque de sa vie ». Qui va comme suit :

Être à la remorque de sa vie, c’est se construire en réaction. C’est réagir en animal blessé, c’est se bâtir une armure avec nos blessures, petites ou grandes, tout en pensant utiliser du solide.

C’est regarder les événements fâcheux, qui sont souvent seulement des petites broutilles que l’on a le choix de considérer sérieusement ou non, et en faire des preuves, des arguments de notre colère dirigée.

Je ne peux pas écrire que j’en suis totalement vierge, mais je tends, ouvertement, à fuir ce réflexe. C’est un filtre sur la conscience au monde, un empêcheur de tourner autour des problématiques pour en extraire le plus large possible.

C’est le contraire d’être ouvert au point de vue des autres, même si cela ne veut pas dire d’accepter tout facilement.

Quelque chose comme tenir en équilibre.

Ce travailleur croit avoir trouvé par son exemple du test d’urine un argument solide, mais il ne fait qu’éclabousser son propre mal-être. S’il était heureux dans son travail et dans sa vie, il ne sentirait pas le besoin de jalouser le peu de bonheur que sont capables de se payer les « B.S. » avec sa mince contribution à l’impôt, parce qu’en fait le pourcentage de son impôt qui sert à ça, c’est tellement pas grand chose! (Pour s’étourdir, il devrait plutôt calculer le pourcentage qui va à l’armée et considérer combien sont d’accord avec ça!) Et en plus, si ça se trouve, c’est seulement une mince minorité des « B.S. » qui boivent et se droguent. Et même si c’était la majorité! Si j’en suis réduit un jour à attendre un chèque du gouvernement pour survivre, je n’ai même pas de doute que l’alcool et la drogue seront un baume sur ma peine… Toute autre réaction serait héroïque, et les héros ne vivent pas de l’aide sociale!

Pouvez-vous imaginer combien d’argent les Provinces sauveraient si les personnes qui reçoivent de l’aide gouvernementale devaient elles aussi, passer un test d’urine ?

C’est drôle, mais moi je m’imagine plus le nombre de personnes de plus à la rue et l’augmentation de la criminalité qui irait avec. Puisque ce n’est pas parce qu’un « génie » a trouvé une manière de faire économiser « les Provinces » que ces gens-là vont arrêter du jour au lendemain de faire tout en leur pouvoir pour survivre! Et quand tu es en mode « survie », dans la rue ou sur le « B.S. », c’est bien difficile de penser plus loin que son nez! C’est bien beau le concept de « se prendre en main », mais c’est tellement facile de se prendre pour un génie de l’analyse sociale quand tu vis dans le luxe, bien que tu travailles fort fort fort pour te le payer! Et ce génie-là sera le premier à chialer — après que son idée se soit retrouvée récupérée par le Parti Conservateur ou un autre avec une vue tout aussi basse — qu’il y a trop de quêteux dans les rues quand il sera en vacances de sa plateforme…

Et il reste les autres, ceux qui n’ont pas le choix, pour plusieurs raisons : est-ce qu’eux aussi passeraient le test d’urine? Une autre question : combien ça coûterait faire ces tests?

C’est bien ça qui m’énerve avec ce raisonnement : ça semble se tenir au premier abord (et je suis généreux!), mais ça s’écroule aussitôt qu’on en fait le tour. Parlez-moi de créativité pour aider ces gens à se sortir de ce cercle vicieux, parlez-moi de tout sauf de profiteurs, parce que pour trouver des profiteurs, c’est beaucoup plus facile en pointant n’importe où ailleurs! Parlez-moi d’améliorer la société pour amoindrir la possibilité que des gens préfèrent se laisser mourir plutôt que de participer. Parlez-moi intelligemment, et de grâce, débarrassez-vous de vos frustrations avant de vouloir refaire le monde!

 

(Photo : Monyart)

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Les enfants, ne parlez pas aux inconnus, mais laissez-vous toucher par ceux en uniforme

Par François Marginean

Comme il a été vu la semaine passée, les mesures de sécurité dans les aéroports américains et ailleurs comme au Canada, sont dommageables pour la santé, elles représentent une invasion de notre vie privée et un bris de nos droits et libertés, en plus d’être largement inutiles. Le but est principalement d’entrainer la population à obéir aveuglément aux autorités, de l’habituer à être traitée comme du bétail et la préparer à subir ce même type de traitement tyrannique un peu partout ailleurs.

Ces mesures commencent dans les aéroports, mais la prochaine étape est d’installer ces mesures répressives et envahissantes dans les lieux publics dont le transport, tels que les trains, métros, ports maritimes, etc. Comme quoi le lobbying finit par payer. Le secteur de la sécurité est en pleine explosion et l’argent coule à flots et les profits se chiffrent en milliards de dollars. Il y en a qui vont faire de l’argent avec cette nouvelle forme de tyrannie moderne. Big Brother est riche.

La Secrétaire du Homeland Security aux États-Unis, Janet Napolitano, a déclaré que la prochaine étape pourrait effectivement de resserrer la sécurité dans les transports publics américains tels que sur les trains et les bateaux. À ce rythme, il y aura surement bientôt des scanners corporels et des fouilles manuelles un peu partout, jusque dans les bibliothèques et à l’entrée des écoles. Pour ceux qui sont sceptiques ou dans le déni, considérez le fait que la TSA a déjà lancé un test beta à Tampa Bay, en Floride. En effet, la TSA, le Homeland Security et la police de Tampa ont mis sur pied des postes de contrôle à des stations d’autobus de Greyhound.

Voici ce que le Homeland Security a prévu pour la prochaine étape, s’ils n’en sont pas empêchés maintenant. Future Attribute Screening Technology, ou FAST. Ils se préparent à contrôler et surveiller toute la population dans les lieux publics. Si la population s’attend d’avoir le moindre degré de liberté dans ce pays à l’avenir, liberté de voyager en avion, en train, en autobus ou en voiture sans être inquiétés, liberté d’assister à des événements publics, ou juste la liberté de marcher à pied dans la rue, cette situation doit cesser dès maintenant.

Les gouvernements mentent sur la nécessité et l’efficacité des scanners corporels et des agressions par les agents dans les aéroports pour «sécurité». Ils ont beaucoup mieux et beaucoup moins cher comme moyens de détecter des explosifs et ils les utilisent pour leur propre protection. En Irak, l’armée US s’est débarrassé des scanners corporels parce qu’ils les ont jugés INUTILES! Ils ont recours aux chiens pisteurs d’explosifs.

Voici quelques faits:

* Le FBI n’utilise pas les scanners corporels pour protéger son quartier général à Washington DC – il utilise des chiens renifleurs d’explosifs qui ne sont pas seulement moins chers, mais aussi infiniment plus fiables;

* En Irak et en Afghanistan, où les kamikazes à la bombe sont un réel problème, les militaires américains n’utilisent pas l’électronique pour les détecter, ils utilisent des chiens renifleurs;

* En Russie, suite aux attentats au «soutien-gorge», la réponse a été d’apporter des chiens renifleurs et non pas d’agresser au hasard les femmes qui voyagent.

Comment cela pourrait-il être plus clair?

Les scanners et les tâtonnements ne sont pas des mesures de sécurité appropriées – le FBI le sait, l’armée américaine le sait, et la sûreté du transport aérien militaire en Russie le sait.

Voilà une solution qui préserve la dignité humaine tout en élevant considérablement le niveau de sécurité. Le coût d’un scanner est de $150 000 alors qu’un chien entrainé coute $8500.

Les enfants et les inconnus

Il y a eu peu de discussions sur les fouilles complètes du corps prenant place dans les aéroports américains que ENFANTS subissent. De nombreuses vidéos montrant de très jeunes enfants être dépouillés de leurs vêtements en public, touchés contre leur volonté et en d’autres circonstances être carrément agressés par des agents de la TSA, ont fait surface ces dernières semaines.

N’est-ce pas ironique qu’on conseille aux enfants de ne pas parler ou ouvrir la porte à des inconnus, alors que les parents sont conseillés par la TSA de dire à leurs enfants que ces méthodes de «sécurité», dont la fouille complète corporelle, est comme un «jeu»? Puisque les enfants résistent naturellement à se faire toucher par des étrangers, la politique de la TSA a été de suggérer aux parents de prétendre à leurs enfants que les attouchements fait par les agents en uniforme de la TSA est un jeu!

Quelle a été la réaction des médias à ce sujet? Un silence assourdissant. Ils nous demandent plutôt si nous ne sommes pas un peu «trop sensible» et ils en rajoutent en nous disant que nous avons besoin de trouver un équilibre «entre la sécurité et la confidentialité».

On enseigne donc aux enfants que toute personne en uniforme a libre accès à leurs corps, qu’ils ne peuvent pas refuser et dire «non»… et que leurs parents sont dans l’impossibilité de les protéger. À leur tour, on inculque aux parents qu’ils ne peuvent pas protéger leurs enfants. Une entreprise colossale qui est criminelle, voilà tout.

Il y a deux possibilités: soit il s’agit d’une idiotie officielle et une arrogance de l’ordre le plus élevé, ou ce résultat était prévu et jugé acceptable.  Une chose est certaine, c’est qu’en tant qu’agence gouvernementale qui collabore étroitement avec la CIA, le FBI, le Homeland Security, la TSA a accès à des centaines de psychologues et de psychiatres qui sont à leur service, sous contrat et disponible en tout temps.

Le plus récent sondage Gallup sur l’abus de l’enfance a révélé qu’en une seule année, plus d’un million d’enfants ont été abusés sexuellement et physiquement.
Dans le même esprit, l’American Medical Association a fait référence au viol et l’exploitation sexuelle des femmes et des enfants comme étant une violente et silencieuse épidémie.

Kenneth Wooden est un ancien journaliste et auteur du livre «Les enfants de Jonestown». Son expérience alors qu’il couvrait l’histoire de Jonestown et de voir des centaines de cercueils d’enfants revenant de la Guyane l’a motivé à créer une société de formation qui enseigne aux enfants comment identifier et se protéger eux-mêmes contre les prédateurs.

Il lui a été demandé ce qu’il pensait de la politique de la TSA commandant à ses employés de déshabiller les enfants et de leur faire subir des fouilles corporelles complètes ainsi que plus spécifiquement, son opinion à propos de l’idée de dire aux enfants de prendre cela comme «un jeu».
Il a répondu que la TSA a franchi la ligne de l’indécence. En tant que spécialiste de la sécurité nationale, il soutient que la TSA franchit la ligne quand elle permet à ses agents de tapoter les enfants pour des raisons de sécurité, qu’ils passent pour un jeu.

Compte tenu de ce contexte et du nombre de survivants qui ont été sexuellement maltraités et exploités – cela dépasse tout entendement de constater que la TSA et le Homeland Security puissent concevoir de tels contrôles de sécurité insensés et envahissants pour nos enfants et les jeunes. Pire encore, ils veulent faire passer ces attouchements corporels sur des enfants par des inconnus en uniforme comme un jeu! En tant que chercheur et journaliste d’enquête qui a interrogé plus d’un millier de délinquants sexuels, Kenneth Wooden peut documenter que le stratagème préféré pour attirer les enfants et les jeunes dans l’abus sexuel est de le déguiser en «jeu».

Comment est-ce que des «experts» travaillant pour la TSA peuvent-ils être si incroyablement mal informés et perdus pour penser que les fouilles intégrales du corps des enfants peuvent être dépeintes comme étant un jeu?! Cette façon de faire est totalement contraire à ce que ceux qui travaillent dans domaine de la prévention des abus sexuels ont essayé d’accomplir au cours des trente dernières années. Kenneth Wooden explique qu’une telle politique pourrait essentiellement désensibiliser les enfants à être touché de manière inappropriée et, finalement, rendre plus facile pour les délinquants sexuels de s’attaquer à nos enfants.

Cette politique est également très insensible aux innombrables victimes qui ont déjà été traumatisées par des attouchements non désirés dans leur vie et pourraient être traumatisés de nouveau par ces fouilles sommaires. Selon l’avis de ce journaliste et défenseur des enfants, les procédures de la TSA sont à la limite de la négligence criminelle et, juridiquement parlant, elle représente une «indifférence délibérée face à l’avenir du bien-être émotionnel de millions de
victimes et potentiellement de beaucoup trop de jeunes victimes à venir».

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Classé dans Actualité, François Marginean

Recrutement militaire dans les écoles

Cette semaine, j’aimerais apporter à votre attention la Coalition contre le recrutement militaire dans les établissements d’enseignement.

Cette coalition peu médiatisée a pour but de dénoncer les nouvelles pratiques de recrutement de l’armée auprès des jeunes en bas âge. Et avec raison. Il se trouve qu’une vaste campagne de recrutement des Forces armées canadiennes soit présentement en cours à travers le Canada et plus précisément, dans les écoles. Vous ne le saviez pas? Vous n’êtes pas les seuls. En fait, plusieurs parents ignorent même que leurs jeunes enfants sont courtisés et convoités par les militaires, à même la cour d’école.

Cela a d’ailleurs fait l’objet d’une chronique lors de mon émission L’Autre Monde du 9 septembre 2010 qu’il est possible de retrouver ici:

L’armée Canadienne manque de chaire à canon – Heureusement les enfants sont là !Partie 1/Partie 2/Partie 3

Vous pourrez retrouver plusieurs informations et articles importants sur cette situation inquiétante sur le site même de la Coalition: http://www.antirecrutement.info/

Voici une liste des documents qu’il est possible de trouver et télécharger pour ensuite être distribués, ce que la Coalition encourage fortement:

Téléchargement

Du matériel d’information varié et prêt à être imprimé et distribué dans votre milieu. Si vous avez des difficultés pour télécharger les documents, utiliser la fonction « enregistrer la cible sous » de votre navigateur en cliquant sur le titre du document avec la touche de droite.

Il est également possible de commander du matériel imprimé en nous contactant.

Fichier attaché Taille
L’armée dans les écoles secondaires – Dépliant 521.67 Ko
Les cadets militaires – Tract 26.02 Ko
Non à la propagande militaire – Tract 398.86 Ko
À savoir avant de s’enrôler – Dépliant 2.57 Mo
Éducation vs industrie militaire – Analyse 2.18 Mo
Non à la guerre – Affiche 55.47 Ko
Un sacrifice inutile – Affiche 275.55 Ko
Une carrère à ma mesure – Affiche 193.48 Ko
Vendez-vous – Affiche 137.04 Ko
Universités de destruction massive – Tract 43.42 Ko
Contrat d’enrôlement 102.62 Ko
Le recrutement et nos écoles – Dossier 2.5 Mo
Comment démilitariser son campus 504.22 Ko
Recherches militaires dans les universités – Analyse 2.86 Mo
Réaction de l’armée 1.74 Mo
Les enseignants sollicités par l’armée 883.16 Ko
Communiqué – le recrutement au primaire dénoncé 94.6 Ko
L’enrôlement militaire dès 9 ans 111.3 Ko

Pour les gens qui n’auraient pas le temps de tout lire, voici quelques points importants relevés à travers divers documents et qui sont ici reproduis avec le plein consentement et les remerciements de la Coalition contre le recrutement militaire dans les établissements d’enseignement. Ces gens accomplissent un extraordinaire pour lutter contre l’endoctrinement militaire des jeunes en milieu scolaire et tout le crédit leur est rendu ici.

Voici la liste des organismes et groupes qui constituent cette coalition:

Organisations partenaires
www.EchecalaGuerre.org
Collectif Échec à la guerre

www.NonViolence.ca
Centre de ressources sur la non-violence

www.DemilitarizeMcGill.wordpress.com
Campagne Demilitarize McGill contre la recherche militaire dans les universités (majoritairement en anglais)

www.LaPaixOuLaGuerre.ca
La vérité sur le recrutement militaire, site conçu par le père d’un jeune militaire qui s’adresse aux autres parents

http://www.evb.csq.qc.net/index.cfm/2,0,1666,9544,3109,0,html
La campagne « Faites l’école, pas la guerre ! » de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ)

www.acp-cpa.ca
Alliance canadienne pour la paix

www.LaGuerreSaigneLeMonde.com
Campagne pour le retrait des troupes canadiennes d’Afghanistan

www.OperationObjection.org
La campagne Opération Objection au Canada anglais

www.ArtistesPourLaPaix.org
Les artistes pour la paix

Vidéo: http://www.youtube.com/watch?v=iyCOdKA0LiQ&feature=player_embedded

Les organisations du milieu de l’éducation et du secteur communautaire sont nombreuses à s’être prononcées contre le recrutement militaire dans les écoles. Ces revendications sont notamment partagées au Québec par les principales fédérations de syndicats enseignants (FNEEQ-CSN et CSQ) et les principaux regroupements nationaux d’associations étudiantes (ASSÉ, FECQ et FCÉÉ).

Merci pour votre lecture,

François Marginean

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Numéro 17 — été 2009

Le recrutement militaire et nos écoles

Dossier spécial

Le militarisme et les jeunes — Les voies alternatives

Trousse d’outils et guide d’accompagnement

L’industrie militaire canadienne est en expansion fulgurante.

En dollars ajustés, le budget de notre armée est à ce jour à son plus haut niveau depuis la Seconde Guerre mondiale, et il continue de s’accroître à un rythme sans cesse grandissant1.

Quotidiennement, plus de 55 millions de dollars sont dirigés vers l’armée. Alors que cette nouvelle orientation canadienne entraîne des répercussions certaines au Moyen-Orient où nos soldats font la guerre, elle transforme également nos communautés.

On peut facilement apercevoir, dans l’espace public, des publicités nous incitant à « Combattre avec les Forces ». Les milieux défavorisés et ceux fréquentés par la jeunesse sont régulièrement visités par ceux qui ont le mandat d’élargir les rangs de l’armée. Cette tendance ne peut que continuer à s’intensifier, puisque les centres militaires de recrutement et de relations publiques continueront à bénéficier d’augmentations budgétaires astronomiques pour les prochaines années.

Nous sommes la cible de publicités glorifiant le rôle des militaires et vantant les vertus de leurs entreprises à l’étranger. Dans les journaux, à la radio et à la télévision, on nous montre régulièrement des analyses nous présentant les « missions » de nos soldats comme une nécessité, l’industrie de l’armement comme un lieu d’investissement légitime et la carrière de militaire comme un engagement humaniste.

Quand il ne s’agit pas directement d’officiers en uniforme, ce sont habituellement des « experts indépendants » bénéficiant de millions en financement du ministère de la Défense qui nous adressent ce type de message. Peu importe leurs titres, ces acteurs semblent tous valoriser des interventions militaires nécessitant des investissements considérables dont les marchands de canons et les grandes pétrolières sont les premiers à tirer profit.

Nos dirigeants affirment que la lutte au terrorisme doit devenir la priorité de nos États et que l’on doit se doter des moyens nécessaires pour combattre la menace. On nous dit que la nouvelle vision plus agressive de la politique fédérale vise à nous protéger, à défendre nos valeurs et nos intérêts.

C’est ainsi que le Canada a abandonné les missions de maintien de la paix pour participer à des conflits offensifs. Cette nouvelle orientation nous rapproche-t-elle réellement d’un idéal d’équité, de justice et de paix?

Le recrutement à court terme de près de 50 000 nouveaux militaires est visé pour contrebalancer les départs à la retraite des « boomers » en plus d’accroître

de 25 000 les effectifs. Le nombre de recruteurs à l’échelle du pays a rapidement été multiplié dans l’espoir de rencontrer cet ambitieux objectif.

Le général Rick Hillier, le chef d’état-major ayant lancé cette campagne, explique bien le changement de cap : « Nous passons d’une approche de recrutement passive où essentiellement nous attendions que l’on vienne nous voir à une approche différente, davantage active et agressive »2.

Il ajoute que chaque militaire doit contribuer activement à l’effort de recrutement, peu importe son statut : « Le recrutement est l’affaire de tout le monde. Je m’attends à ce que chaque marin, soldat, aviateur ou aviatrice reconnaisse son rôle en tant que recruteur potentiel des Forces canadiennes »3. Selon le général, la campagne de recrutement actuelle est également un outil pour provoquer un « changement de culture » au sein de la société canadienne et vise à faire accepter une présence plus grande du secteur militaire dans nos vies.

1. « Objectifs d’expansion de l’armée » La Presse, 24 mai 2009

2. Activist Magazine, Toronto, Septembre 2006

3. Site web du ministère de la Défense :

http://www.mdn.ca/hr/cfpn/graph/3_06/3_06_admhrmil_op-connection_f.asp

Le recrutement à l’école : L’État de la situation

PAR LA SECTION QUÉBÉCOISE DE LA CAMPAGNE ÉTUDIANTE OPÉRATION OBJECTION

Urgence de recruter

La plus grande campagne de recrutement militaire canadienne depuis la Seconde Guerre mondiale est en cours. Lancée en 2006 par le ministère de la Défense nationale, cette entreprise colossale doit se poursuivre jusqu’à ce que soit rencontré le principal objectif, augmenter de 20 % la taille de l’armée. Les analystes militaires eux-mêmes reconnaissent que cet objectif ne pourra pas être rencontré avant plusieurs années et que la campagne de recrutement actuelle devra se poursuivre au-delà de l’échéance initiale de 2011.

Militarisme

LE MYTHE DE LA DÉFENSE CANADIENNE

Selon la croyance populaire, le Canada est mondialement reconnu dans le domaine des missions multilatérales de maintien de la paix à travers le monde.

On n’a qu’à penser à l’initiative des Casques bleus des Nations Unies qui ont été fondés par l’ancien premier ministre Pearson au cours des années 50. Or, cette période d’engagement pour la paix est maintenant révolue. Depuis le début des années 2000, le Canada s’est massivement retiré des missions de l’ONU pour s’engager, aux côtés des Américains, dans des campagnes offensives.

La paix n’est définitivement plus une priorité pour notre gouvernement, et les ressources dérisoires qui y sont consacrées peuvent en témoigner. Ce sont seulement 56 soldats canadiens qui sont maintenant engagés dans les missions des Casques bleus, ce qui ne représente que 0,08 % des effectifs de la force multilatérale (c’était 10 % dans les années 90)1.

LE RÔLE DE NOS SOLDATS DANS LE CONFLIT AFGHAN3

Des indices de plus en plus nombreux portent à croire que le déploiement militaire en Afghanistan n’a rien à voir avec les belles intentions professées par les généraux. La démocratie et la condition des femmes n’ont fait que se détériorer et la lutte à la

menace terroriste à l’intérieur de nos frontières n’est qu’un leurre. La guerre en Afghanistan n’a pas été autorisée par les Nations Unies, elle a été lancée par les États-Unis sans même l’autorisation du Conseil de sécurité de l’ONU.

Le conflit afghan s’est déjà étendu sur une période plus longue que la durée de la Seconde Guerre mondiale, sans réel gain concret. Même le premier ministre Harper admet que : « nous n’allons pas gagner cette guerre en restant en Afghanistan »4. Il a

d’ailleurs reconnu que l’Afghanistan a presque toujours connu des insurrections dans son histoire et qu’il est impossible pour une force étrangère à elle seule d’y instaurer la paix.

Par ailleurs, l’ancien commandant des Forces canadiennes en Afghanistan, le major-général Andrew Leslie, affirme : « À chaque fois que vous tuez un jeune homme en colère à l’étranger, vous en créez quinze autres qui vous pourchasseront par la suite »5. Ainsi, si on applique cette logique, on peut en déduire que la présence de troupes occidentales en Afghanistan ne permettra jamais de résoudre le conflit, mais seulement de l’attiser.

LA DÉMOCRATIE

Selon Human Rights Watch, plus de la moitié des membres du nouveau parlement instauré par les Occidentaux sont liés à des groupes armés ou sont coupables de violations de droits de la personne.

LES VÉRITABLES MOTIFS DE LA GUERRE

Les raisons qui sont données aux Canadiens pour justifier la guerre en Afghanistan, tout comme celles utilisées pour l’Irak, ne tiennent pas la route. Les motifs sont d’ordres politique et économique. L’Afghanistan a toujours été un endroit de convoitise en raison de sa situation géographique.

C’est d’ailleurs ce qui lui a valu d’être au coeur d’incessants conflits: les empires britanniques et soviétiques ont tour à tour tenté de dominer le pays au cours du siècle dernier. Quiconque s’assure de contrôler les frontières afghanes se dote d’une grande influence sur le développement économique des pays avoisinants que sont l’Iran, la Russie, la Chine, l’Inde et le Pakistan. La plupart d’entre eux entretiennent depuis longtemps des relations diplomatiques tendues avec les États-Unis; il est donc politiquement avantageux pour eux de contrôler les accès aux ressources naturelles de l’Asie centrale.

Les réserves de combustibles fossiles de la région de la mer Caspienne nécessitent un oléoduc pour pouvoir être exploités par des entreprises occidentales avec un maximum de profits. L’ancien premier ministre Jean Chrétien s’est d’ailleurs assuré que c’est ce qui se produirait en participant personnellement aux négociations de la création d’un nouvel oléoduc trans-afghan. Il est curieux de constater que celui-ci se situe en grande partie dans la région de Kandahar, là où les soldats canadiens mènent aujourd’hui des combats.

Depuis le 11 septembre 2001, le Canada contribue à bâtir le nouveau dogme de la lutte contre le terrorisme qui a remplacé la menace soviétique. Il permet de maintenir la mobilisation militaro-industrielle en Occident face à un ennemi qui peut en tout temps frapper n’importe où. La mission en Afghanistan est le coeur et l’âme de la mise en application de ce dogme de la menace et de la peur. Faire la guerre au Moyen Orient est pourtant une démarche contre-productive pour lutter contre le terrorisme, puisque cela ne fait que semer le désespoir et attiser la haine.

LES PERSPECTIVES À LONG TERME

Lors de son déclenchement en 2001, la guerre en Afghanistan a été présentée comme une courte intervention : le contrôle du pays devait être rapidement transféré aux nouvelles autorités afghanes. Initialement, nos soldats devaient demeurer au pays jusqu’en février 2009. Or, le gouvernement a décidé en catimini de poursuivre minimalement sa participation au conflit jusqu’en 2011. Toutefois, selon les mots de notre premier ministre, c’est seulement « la mission telle qu’on la connaît actuellement » qui prendra fin en 2011. Les soldats canadiens demeureront donc en sol afghan durant encore de nombreuses années.

« De nombreux soldats de retour d’Afghanistan souffrent de troubles mentaux », La Presse canadienne, 27 octobre 2007.

28% des 2700 soldats des Forces canadiennes examinés à leur retour [d‘Afghanistan] montraient les symptômes d’un ou de plusieurs troubles mentaux, incluant la dépression nerveuse, les attaques de panique et les tendances suicidaires. 9

La guerre en Afghanistan poursuit des objectifs stratégiques et économiques peu nobles : positionnement face à l’Iran, la Russie et la Chine; contrôle des ressources d’hydrocarbures de la mer Caspienne, contrats juteux à se partager entre grandes corporations…

« Le ralentissement économique mondial n’empêchera pas les Forces canadiennes de dépenser 60 milliards pour de nouveaux équipements. » – Peter MacKay, ministre de la Défense3

On peut être porté à croire que notre pays est peu impliqué dans l’industrie militaire. C’est l’image qu’on nous présente dans les médias, qui ne ratent pas une occasion de véhiculer l’impression selon laquelle « le Canada doit s’équiper d’armement plus sophistiqué pour répondre aux exigences de la communauté internationale ».

Or, la réalité est tout autre1: Le budget militaire canadien est de près de 19 milliards par année : c’est le 13e plus important au monde.En dollars ajustés, le budget militaire est à son plus haut point depuis la Seconde Guerre mondiale : il dépasse même le sommet atteint lors de la guerre froide.

Les dépenses militaires auront augmenté de 37 % entre les années financières 2000-2001 et 2009-2010. En 2008, le gouvernement conservateur a annoncé une nouvelle hausse des dépenses, qui devrait atteindre 490 milliards au cours des 20 prochaines années. Des dépenses astronomiques.

En moyenne, chaque foyer canadien débourse annuellement pour plus de 1500 dollars en impôts destinés à l’armée. Le coût d’un seul hélicoptère de transport de troupes de type Chinook, 111 millions, équivaut au budget de fonctionnement annuel de l’Université du Québec à Trois-Rivières. Le Canada a commandé 16 de ces hélicoptères en 2007. 13 % de ce que la population québécoise verse à l’armée permettrait d’abolir les frais de scolarité postsecondaires dans la province. L’achat de six frégates de type Halifax représente une dépense de 4,5 milliards. Ce montant permettrait d’abolir les frais annuels de scolarité dans toutes les universités, cégeps et collèges du Canada.

OUVRIR LA PORTE À LA MILITARISATION DES ÉCOLES

Un des principaux éléments de la stratégie de recrutement, selon le site web de l’armée, est : « l’établissement de relations efficaces et de partenariats avec des institutions d’enseignement et des conseillers en orientation » et de « positionner les Forces canadiennes comme un employeur de choix »4.

Du recrutement au primaire?

Aussi surprenant que cela puisse paraître, l’armée sollicite des enfants aussi jeunes pour son programme d’intéressement à la ligue navale des cadets. Il s’agit d’un programme spécialement conçu pour les 9 à 12 ans où l’on retrouve une panoplie d’exercices d’initiation à la vie de cadets. L’objectif est évidemment d’inciter les participants à joindre les cadets et, par la suite, l’armée.

À quand le recrutement militaire dans les classes de maternelle ?

Les cadets de l’armée

Dès la fin de l’école primaire, à l’âge de 12 ans, vos enfants peuvent être approchés par un recruteur des Cadets royaux de l’armée canadienne. Il leur fera miroiter la chance de se faire de nouveaux amis, de vivre une expérience d’aventure et de voyager. À travers le Canada, ce sont 50 000 jeunes qui sont embrigadés dans les corps de cadets de l’armée de terre, de l’armée de l’air ou de la marine.

L’État canadien investit annuellement dans les cadets plus de 200 millions par l’entremise du budget du ministère de la Défense.

Le jeune cadet, en uniforme militaire, côtoie, à chaque semaine, des instructeurs formés par l’armée.

La croyance est souvent que la discipline et l’entraînement militaire canaliseront leur énergie vers un usage constructif et leur évitera de sombrer dans la délinquance. Est-ce réellement de la discipline que l’on transmet aux jeunes, ou est-ce plutôt un conditionnement à la soumission?

(Note: Voir aussi cet article pour plus de détails: L’armée recrute dans les écoles primaires – Les enseignants sollicités par la marine)

Ce que disent les recruteurs Ce que l’on doit savoir

Un emploi hors de l’ordinaire, rempli de défis

On n’est pas embauché dans l’armée, on s’enrôle, et on n’en sort pas facilement. La durée minimale d’engagement est de 3 à 9 ans (selon le métier) et il est très difficile d’en sortir avant la fin du contrat (sous peine d’emprisonnement).

Même après son service, on peut être remobilisé en tout temps.

Une occasion de servir son pays

L’enrôlement est un engagement sans contrepartie : on s’engage à tout et l’État ne s’engage à rien. Le contrat d’engagement (70 pages), est difficilement compréhensible pour quiconque n’a pas une formation juridique. Les militaires perdent les libertés citoyennes fondamentales telles que la liberté d’expression et d’association.

Une occasion de combattre la peur, la détresse et le chaos.

L’armée canadienne ne participe pratiquement jamais à des missions de sauvetage. Les déploiements servent plutôt lors de conflits armés. Or, les armes sont la voie du désespoir et ne règlent pas les conflits.

Des études supérieures Gratuites

L’armée ne garantit pas que vous pourrez accéder à la profession visée, ni à l’éducation gratuite qui l’accompagne. Une fois enrôlé, vous pouvez être affecté à n’importe quelle tâche selon les besoins du moment.

Une formation professionnelle sans frais

Un grand nombre de métiers militaires n’ont peu ou pas d’équivalent dans le domaine civil : il est souvent difficile de se trouver un emploi après avoir quitté l’armée.

Un entraînement hors du commun, une occasion d’acquérir de la discipline.

Le cours de recrues (obligatoire pour tous) a pour but de briser les aspirations d’autonomie, de conditionner à l’obéissance aveugle et former les soldats à leur mission ultime, tuer efficacement. Dans l’armée, on obéit sans poser de question.

L’accès à de multiples services et ressources

L’état de santé physique et mental des militaires est inférieur au reste de la population. La détresse psychologique, dont souffrent plus du quart des militaires au retour de mission à l’étranger, est tabou et peu d’entre eux reçoivent les traitements disponibles.

La communauté internationale a besoin du Canada pour la paix

Le Canada ne s’implique pratiquement plus dans les missions de l’ONU (0,08% des Casques bleus sont canadiens). Notre pays participe dorénavant aux conflits offensifs des américains et de l’OTAN.

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Le présent dossier sur le recrutement militaire dans les écoles démontre que l’armée canadienne ne se sent pas tenue de respecter les principes du consentement libre et éclairé avec les jeunes. Les parents ne sont pas informés de la venue de recruteurs; le contenu de l’information véhiculée auprès des élèves ne reçoit aucune validation indépendante; personne ne s’assure que les jeunes consentent à être exposés à de tels discours et aucune mesure ne vient mitiger l’écart de pouvoir évident entre les recruteurs et les élèves.

La vulnérabilité du public mineur, le déséquilibre qui existe entre les moyens de la machine militaire à recruter et les publics visés, de même que les informations incomplètes ou carrément trompeuses véhiculées dans la publicité militaire sont tous des facteurs allant à l’encontre du recrutement dans les écoles. Il est inconcevable que les portes soient ouvertes aux recruteurs sans que l’école (les administrateurs, les éducateurs, les parents, les élèves et la communauté qui l’entoure) n’ait entretenu un dialogue à propos de ce qu’elle juge être un discours acceptable ou inacceptable à y être véhiculé. Les critères énoncés plus haut nous semblent former une bonne base de départ pour une discussion à cet égard. Ils présentent l’avantage de ne pas simplement reproduire des clivages entre « promilitaires » et « anti-militaristes » qui peuvent déboucher sur des dialogues de sourds.

L’objectif est simple : énoncer clairement les standards de vérité et de pertinence sociale attendus par toute la communauté scolaire et filtrer les discours qui ne répondent pas à ces standards avant de mettre l’école au service de l’institution militaire.

Source: http://www.antirecrutement.info/

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Le cirque du G8/G20 sera en ville, avec toute la cavalerie

François Marginean

[Article mis à jour le 28 mai 2010]

On est reconnu pour ce à quoi on est bon. Les Japonais sont reconnus pour leurs sushis, leurs robots et leurs sumos parce qu’ils sont bons dans ces domaines. Les Français font de grands vins et sont reconnus pour cela, ainsi que pour leur cuisine. Wall Street et les banquiers privés nous volent notre argent et détruisent consciemment l’économie en spéculant sur sa démise et ils sont reconnus comme étant excellent dans ce domaine. Les compagnies de mercenaires privés et de l’armement se spécialisent dans la destruction, la mort et la reconstruction et c’est ce qu’ils font, parce qu’ils excellent dans cette branche. Les pétrolières comme BP sont en train de devenir très reconnues pour polluer la planète entière avec leur déversement record de pétrole dans l’océan, comme nous en sommes témoins présentement, dans le Golfe du Mexique, avec leur « Tchernobyl pétrolier » catastrophique.

Nous, au Canada et au Québec, nous sommes très bons dans la production de cirque économique élitiste protégé par un appareil d’État policier répressif. Nous sommes en passe d’être reconnus pour nos mesures d’État policier, anti-démocratiques et liberticides. Pour le prouver encore une fois, le Canada est sur le point de recevoir le G8 suivi immédiatement par le G20 et les mesures de sécurité seront sans précédent. Parce que nous, la sécurité et les procédés répressifs, c’est notre force et nous en sommes fiers. La preuve? Regardez notre impressionnant curriculum vitae:

Québec, avril 2001: Sommet sur la Zone de libre échange des Amériques (ZLEA)

Alors que les pouvoirs financiers et corporatifs poussent les politiciens à s’entendre sur un accord de libre échange des Amériques, la population est tenue à l’écart des discussions et des prises de décisions ayant des répercussions sur leur vie quotidienne par un mur de plusieurs dizaines de kilomètres entourant la vieille ville de Québec. Responsables de défendre ce « mur de la honte » et les chefs d’état reclus et déconnecté de la ville entière, se trouvent des milliers de policiers et militaires mobilisés pour l’occasion. Environ 6 000 policiers étaient prévus, en plus d’unités de l’armée stationnées non loin de là. Le mur de la honte, érigé avec des blocs en béton et de grillage par le gouvernement fédéral, renforçait l’impression de militarisation. Les magasins ont aussi reçu l’ordre de placarder leur vitrine. Scène de guerre opposant le peuple aux autorités qui décident de leur futur à huis clos.

Ottawa, juin 2006: Sommet des Bilderberg

On les nomme le groupe Bilderberg et ils n’aiment pas discuter en public. Ceux qui suivent le groupe Bilderberg diront qu’ils ont incité l’Europe à adopter une monnaie commune, qu’ils ont mis en place Bill Clinton après avoir accepté d’appuyer l’ALENA et qu’ils prennent des décisions influençant le déroulement des évènements mondiaux. Ces rencontres réunissent les plus puissants de cette planète et demandent une protection contre le peuple encore plus intime que les agents de police d’Ottawa. Même ces policiers en uniforme étaient tenus de présenter leurs cartes d’identité à la demi-douzaine d’hommes en noir travaillant pour une société de sécurité privée nommée Globe Risk. Nous n’avons pas eu droit à la cavalerie flamboyante, car il s’agissait de garder cette rencontre le plus inaperçue possible, bien que les médias traditionnels n’aient pas eu bien le choix d’en parler puisque l’existence du groupe des Bilderberg est de plus en plus connue du public. Mais il demeure que la sécurité à l’extérieur de l’Hôtel Brookstreet a été beaucoup plus serrée que sur la colline du Parlement.

Montebello, août 2007: Réunion du Partenariat sur Sécurité et la Prospérité (PSP)

L’aboutissement de la ZLEA est le PSP, qui est une initiative des grands industriels et multinationales du Canada, des États-Unis et du Mexique pour créer une zone de libre échange, d’harmonisation (à la baisse) des régulations et règlementation étatiques, commerciales, économiques et de la main d’oeuvre, création d’une zone commune frontalière, ainsi qu’une intégration militaire transcontinentale. Encore une fois, la population est gardée à l’écart des discussions que nos politiciens entreprennent avec le secteur privé et des agents étrangers (trahison?) par un appareil policier assez impressionnant. On pousse l’ignominie encore plus loin en voulant démoniser et discréditer les manifestants pacifiques en envoyant des policiers en agents provocateurs parmi la foule dans le but de faire de la casse devant les caméras des médias. Seul pépin pour eux, trois « manifestants » ont été mis à découvert et l’incident a été entièrement filmé et posté sur YouTube avant d’être repris par les médias traditionnels. La vidéo montre trois hommes masqués, dont l’un était armé d’une grosse roche, confrontant les manifestants pacifiques. Après que les hommes soient passés la ligne de police, puis ensuite immobilisés à terre, menottés et emmenés par les policiers, des photographies révéleront que leurs bottes correspondaient à celles des agents de police. Bien qu’ils aient d’abord nié que les individus en question étaient des agents provocateurs, la Sûreté du Québec a publié un communiqué de presse le 23 août en admettant que les trois manifestants étaient en fait des agents de la police en déguisement.

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Ce qui se passe réellement dans les coulisses pourrait avoir été révélé par le professeur Carroll Quigley, le mentor de Bill Clinton à l’Université de Georgetown. Un initié entretenus par les banquiers internationaux, M. Quigley a écrit dans La tragédie et l’espoir (Tragedy and Hope), en 1966:

« Les pouvoirs du capitalisme financier ont un autre but de grande envergure, qui n’est rien de moins que de créer un système mondial de contrôle financier entre des mains privées, capable de dominer le système politique de chaque pays et l’économie du monde dans son ensemble. Ce système devait être contrôlé de manière féodale par les banques centrales du monde agissant de concert, par des accords secrets conclus à de fréquentes réunions et conférences privées. » (Source)

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L’État policier canadien reçoit les sommets du G8 & G20

Puisque que le Canada est maintenant un expert en mesures de sécurité et d’État policier pour protéger la clique financière élitiste du reste de la population qui est affectée par leurs décisions prises derrière des portes closes, nous allons faire honneur à notre réputation. Le 26 et 27 juin prochain, nous serons les hôtes du sommet du G20, qui sera précédé par le sommet du G8, qui lui se tiendra le 25 et 26 juin 2010. Le sommet du G8 se tiendra à Huntsville, Ontario, alors que celui du G20 aura lieu au Metro Toronto Convention Centre à Toronto.

Les dirigeants mondiaux, ministres des finances, les gouverneurs de banques centrales, avec des milliers d’autres délégués assisteront à ces réunions secrètes. Et la cavalerie sera présente, en grand nombre. Il s’agira, en fait, du plus grand événement de l’histoire canadienne au niveau de la sécurité, surpassant de loin la sécurité présentée aux Jeux Olympiques de Vancouver. Le centre-ville de Toronto sera transformé en forteresse de sécurité avec des barrières, barricades, des points de contrôle et des fermetures de rues qui affecteront grandement les résidents locaux. Alors que les sommets G8/G20 attirera leur part des manifestants pacifiques, d’autres plus radicaux et de la frange peuvent essayer de capitaliser sur l’événement. Des agents provocateurs peuvent également être utilisés et leur comportement pourrait justifier une répression policière. Cela pourrait aussi être un moyen de diaboliser tous les manifestants, tout comme la tentative exposée de Montebello. Le sommet du G20 permettra d’approfondir les mesures d’État policier, ainsi que l’intégration progressive et constante de la police locale, provinciale, fédérale et de l’armée.

La sécurité qui sera déployée lors du prochain sommet du G20 sera la responsabilité du Groupe intégré de la sécurité (GIS): « La GRC a mis sur pied le Groupe intégré de la sécurité (GIS), qui est composé de membres de la GRC, de l’OPP (pour ce qui est du G8), des Forces canadiennes, du service de police de Toronto, du service de police régional de Peel, ainsi que d’autres experts en sécurité et en application de la loi qui auront pour mandat d’assurer la sécurité des personnes jouissant d’une protection internationale (PJPI), des personnes de marque (PDM) et des communautés ».

Ed Bolduc, un membre de l’équipe de planification du G20 et policier de la ville de Toronto a affirmé que « les Olympiques que vous avez vues récemment à Vancouver étaient en fait le plus grand déploiement de sécurité à prendre place au Canada. Le G20/G8 surpasse cela complètement ». Il poursuit en déclarant « qu’il y aura une massive – absolument massive – présence des policiers et de la sécurité sur le terrain comme vous ne l’avez jamais vu ». Il y aura une double clôture d’au moins trois mètres de haut, protégée par la GRC et la police. Le Globe and Mail rapportait qu’environ 10 000 policiers et 1000 gardes de sécurité seront déployés, avec un nombre non spécifié de soldats canadiens. Les dignitaires étrangers bénéficieront aussi de leurs propres éléments de sécurité. Les coûts associés à cette énorme cavalerie de la sécurité sont estimés à $179 millions de dollars par le gouvernement fédéral.

[Mises à jour: La sécurité va couter plus cher que prévu, une très légère et insignifiante augmentation de $654 MILLIONS, pour un nouveau total de $833 millions]

Les Forces canadiennes appuieront le Groupe de sécurité intégré (GSI) commandé par la GRC pour les prochains Sommets du G8 et du G20 qui auront lieu à Huntsville et à Toronto, Ontario en juin 2010. Elles fourniront l’appui avec « des ressources et des capacités militaires uniques fournies par l’armée, la marine et la force aérienne afin d’assurer la sécurité des participants aux Sommets et des Canadiens », nous dit-on sur leur site officiel.

Les tâches militaires associées aux Sommets comprennent la planification opérationnelle à grande échelle, la surveillance terrestre et aérienne, la sécurité sous-marine pour les lieux et certaines fonctions logistiques et de cérémonie. Le soutien comprend aussi d’obtenir de l’aide par le biais du partenariat continuel des FC dans le Commandement de la Défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD).

Le Commandement Canada est responsable des opérations de routine et de contingence des Forces canadiennes au Canada et en Amérique du Nord. Le Commandement coordonne aussi, au besoin, le soutien des FC aux autorités civiles canadiennes de maintien de l’ordre. Le soutien des FC aux Sommets du G-8 et du G-20 2010 sera conduit sous le commandement de la Force opérationnelle interarmées (Central) (FOI(C)), une des six forces opérationnelles régionales relevant du Commandement Canada. (http://www.canadacom.forces.gc.ca/daily/archive-summit-fra.asp)

On ne rit plus: « …le soutien des FC aux autorités civiles canadiennes de maintien de l’ordre« . Ainsi, les militaires pourront assister les forces policières dans leur rôle du maintien de l’ordre. Ce n’est pas l’idée qu’on se fait généralement du Canada.

La sécurité commencera à être implémentée deux semaines avant le début du G8/G20. Pour accéder à la zone de sécurité, les résidents devront s’enregistrer ou être accrédités. Des zones de « liberté d’expression » (free speech zones) seront mises en place pour les manifestants et la police de Toronto a annoncé qu’ils utiliseraient un ancien studio de production de films comme prison temporaire pour enfermer les protestants indisciplinés durant l’évènement.

Nous avons déjà pu avoir un avant-goût de ce qui s’en vient lors du sommet du G20 alors que deux exercices d’entrainement ont eu lieu à Toronto ces derniers jours. Le premier était une simulation de prise d’otage dans le coeur du centre-ville de Toronto, comprenant la Toronto Police Emergency Task Force et du personnel privé de sécurité, ayant pour but de tester leur habilité de travailler de concert.  C’est que durant le G8/G20, les forces de sécurité privées vont jouer un rôle important dans le contrôle des foules et mesures d’urgences. Ceci fait intégralement partie de l’intégration des forces de la sécurité publique et privée. Le deuxième exercice d’entrainement a impliqué deux hélicoptères militaires CH-146 Griffon volant autour du Metro Toronto Convention Centre et qui ont atterrit en face de la célèbre Tour du CN. Ces exercices ont pour but de tester les capacités des forces de sécurité, de coordonner les actions des différents intervenants publics et privés, mais visent aussi à acclimater la population à une augmentation de la présence policière et militaire.

Mais plus que tout, c’est les protestations et la menace du terrorisme qui sont le plus utilisées pour justifier ces immenses opérations de sécurité extrêmement couteuses pour protéger une bande clowns qui débarquent en ville pour faire leur cirque à huis clos, sans consulter la population. Les rôles des militaires et des policiers semblent être de plus en plus interchangeables, tout comme leurs tactiques et leur entrainement qui militarisent sans cesse. Tout cela commence à ressembler toujours plus à une approche agressive envers le contrôle du public et de la dissidence. Ces évènements deviennent des pratiques pour de nouvelles mesures d’État policier répressives et d’occupation de style militaire.

En juin prochain, se sera comme à la guerre à Toronto; une guerre opposant l’élite au peuple.


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Torture : Obama enfreint la loi internationale et la Constitution américaine

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«La torture est l’imposition volontaire de sévices d’ordre physique ou psychologique qui visent à faire souffrir un individu.»

La Maison Blanche a rendu public des documents de l’administration Bush concernant la torture. Nous y apprenons plus détails quant aux différentes méthodes d’interrogation brutales qui furent autorisées par la Maison Blanche dans le but de donner plus d’outils aux agents américains de la CIA pour extraire plus d’informations lors des interrogatoires de «suspects» ou «d’ennemis combattants» nommé comme tel par Washington. Faut-il le rappeler, certains contrats d’interrogation «coercitif» (lire – torture) furent octroyés à des firmes privées engagées pour faire le sale boulot.

Les quatre documents (PDF) expliquent quelles techniques «d’interrogatoire coercitif » ont été autorisées et la façon dont elles devaient être employées: la torture par l’eau (waterboarding), lancer des détenus la tête la première dans un mur (prouvé pour causer des dommages neurologiques permanents), privation de sommeil pendant des jours, les forcer à demeurer dans des positions douloureuses et débilitantes, étranglement, etc.

De plus, on y retrouve un aperçu de la torture qui fut autorisée et employée sur les enfants de Khalid Sheikh Mohammed, le «prétendu» cerveau des attaques du 9/11 qui aurait subi le waterboarding 183 fois en un mois. Des techniques telles que les emprisonner dans une petite boite avec des insectes ou de les terroriser avec des chiens enragés. Une vingtaine de crimes de guerre du genre ont été commis contre des milliers d’enfants sous l’administration Bush. Voilà l’image des États-Unis en plein 21e siècle.

Maintenant, le président Barack Obama s’est empressé de pointer du doigt et condamner ces actes, mais de l’autre main il a promis aux différents agents ayant pratiqué la torture qu’ils ne seront pas poursuivi en justice par son administration. L’attorney général d’Obama, Eric Holder, a déclaré que des fonds publics seraient utilisés pour venir en aide aux bourreaux et les défendre contre les victimes de torture qui pourraient avoir la mauvaise et surprenante idée de vouloir les poursuivre en justice.

On se rappelle que Dick Cheney avait admis avoir autorisé la torture:

«Dick Cheney a admis pour la seconde fois, et ce, en pleine télévision nationale aux États-Unis, qu’il avait autorisé l’usage de la torture dans les prisons américaines réparties un peu partout à travers le monde parmi lesquelles on retrouve les tristement célèbres en Afghanistan, en Irak et à Guantanamo, pour ne nommer que celles-là. Un rapport du Sénat américain a aussi confirmé la responsabilité de la torture de plusieurs hauts échelons du gouvernement Bush, incluant George W. Bush et Dick Cheney, sans oublier l’ancien Secrétaire à la défense, Donald Rumsfeld.

Le FBI a pointé du doigt le Président Bush pour avoir autorisé la torture à Abu Ghraib, à Bagdad. La Croix Rouge a remis un rapport accusant la CIA de torture. Amnesty International accuse les États-Unis d’être devenu le premier pays en liste à éviter leur responsabilité en matière de violation des droits humains dans le monde, au nom de la sacro-sainte guerre au terrorisme.

Plus de 100 000 pages de documents du gouvernement américain existent pour prouver que la torture n’est pas l’oeuvre de quelques mauvaises pommes, mais fut bien autorisée au plus haut niveau du régime Bush, de la CIA et de l’armée.»

Pas besoin d’en dire plus, les preuves pour ouvrir des poursuites judiciaires sont abondantes et solides. C’est la honte. Obama a déclaré qu’il condamnait la torture, mais il juge qu’il ne vaut pas la peine de s’attarder au passé et de juger les responsables. Voilà pour le changement. La torture est monnaie courante dans les prisons américaines en Irak et celle de Bagram en Afghanistan qui, d’ailleurs, sera probablement agrandie sous Obama, ce qui lui vaudra le surnom de la prison «Guantanamo d’Obama». Voilà un autre indice clair que droite ou gauche, Républicain ou Démocrate, c’est tout du pareil au même. Ils sont tous complices et accessoires à ces crimes. C’est la raison pour laquelle personne n’a intérêt à partir la roue de la justice.

La décision de Barack Obama de ne pas poursuivre en justice les responsables de crimes de guerre a soulevé l’indignation. Les Nations Unis ont rappelé aux États-Unis qu’ils étaient toujours signataires et donc liés à la loi internationale. Ils sont dans l’obligation de poursuivre les responsables de ces crimes si les évidences sont suffisamment solides. Si Obama refuse de le faire, il enfreint la loi internationale ainsi que le 8ième Amendement de la Constitution des États-Unis tout en devenant un accessoire à un crime de guerre.

On ne devrait pas baser le futur que sur de l’espoir. Le respect des lois est nécessaire dans des cas pareils. Obama ne semble pas être de cet avis.

Voici plus d’informations provenant de Wikipédia à propos de la torture et des différents traités, conventions et droit international l’interdisant:

«La torture est aussi un moyen employé pour obtenir des aveux ou terroriser des populations ou des organisations, en ciblant des membres d’un groupe de personnes particulier, afin que les autres restent passifs de peur d’être victimes à leur tour. Les actes de torture produisent le plus souvent des séquelles physiques (ex : mutilations) et psychologiques (ex : traumatismes). Du point de vue du tortionnaire (ou bourreau), qui tient sa victime à sa merci, torturer peut répondre à des pulsions sadiques ou simplement s’inscrire dans la soumission à l’autorité (Expérience de Milgram).

La Déclaration universelle des droits de l’homme, adoptée le 10 décembre 1948 par l’ONU, est le premier texte international à déclarer illégale la torture, dans son article 5 : « Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ». Les quatre Conventions de Genève adoptées en 1949 et leurs Protocoles additionnels (1977) prohibent la torture. D’autres textes internationaux ou régionaux ont, dans les années suivantes, interdit la torture. Le premier est la Convention européenne des droits de l’homme, adoptée en 1950 par le Conseil de l’Europe, qui est le premier traité interdisant la torture (article 3).

Miguel Benasayag écrivait en 1987 : « la torture constitue un véritable dérapage dans nos sociétés. Car elle est la violation d’un interdit fondamental, celui qui fait l’objet du consensus social fondant la légitimité de l’État de droit : le consensus selon lequel l’État (et ses représentants) ne doit jamais toucher le corps des individus, car l’État occupe précisément la place d’un tiers dont la reconnaissance par les individus-citoyens permet d’éviter la barbarie d’une société fondée sur le rapport duel, celui qui n’est régi que par la loi du plus fort[1]. »

La torture est proscrite par le droit international depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Outre la Convention européenne des droits de l’homme, les conventions et traités suivant concernent la torture :

  • le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP, 1966, dans son article 7) ;
  • les Conventions de Genève de 1949 et leurs Protocoles additionnels de 1977 ;
  • la Convention relative aux droits de l’enfant (1989) ;
  • la Convention américaine relative aux droits de l’homme (1969) ;
  • la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples (1981) ;
  • la Charte arabe des droits de l’homme (1994), qui n’est pas encore entrée en vigueur.

La Convention contre la torture autres peines et traitements cruels ou dégradants, adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 10 décembre 1984 et entrée en vigueur le 26 juin 1987, présente l’intérêt de la définir pour la première fois et de l’interdire avec précision: voir paragraphe ci-dessous.

En matière de droit international coutumier, des éléments clés de la définition de la torture ont fait l’objet de références officielles : en résumé, elle implique « une douleur ou souffrance aiguës, physique ou mentale », infligées « intentionnellement » par des agents de l’État. La convention interaméricaine pour la prévention et la répression de la torture en étend la définition aux cas d’« applications de méthodes visant à annuler la personnalité de la victime ou à diminuer sa capacité physique ou mentale, même si ces méthodes et procédés ne causent aucune douleur physique ou angoisse psychique »[2]

En conclusion, voici une série d’articles qui donnent à réfléchir par rapport aux vraies motivations de Barack Obama ainsi que de la signification de ce qu’il nomme le «changement»:

Obama preserves renditions as counter-terrorism tool

Obama preserves rendition two days after taking office

The Torture Ban that Doesn’t Ban Torture

Sous les ordres exécutifs récemment créés par Obama, la CIA a toujours l’autorité d’opérer ce qui est connu sous le nom des «redditions extraordinaires», c’est-à-dire des enlèvements secrets et transferts de prisonniers vers des pays qui coopèrent avec les États-Unis.

‘No rights’ for Bagram inmates

Le Département de la justice de Barack Obama a décidé de se placer du côté de l’ancienne administration Bush en déclarant que les prisonniers des États-Unis détenus en Afghanistan n’ont aucun droit constitutionnel pour se défendre.

Hope Abandoned: Obama Protects and Promotes CIA Torture Mavens

Panetta: No prosecution for CIA interrogators

L’administration Obama ne va pas poursuivre les officiers de la CIA qui ont participé dans les interrogatoires brutaux.

Americans Want Torture Inquiry, Obama Doesn’t

Un sondage Gallup publié le 12 février 2009 révélait que 62 pourcent des Américains voulaient des enquêtes ou poursuites judiciaires contre les officiels de l’administration Bush qui ont autorisé la torture au courant de la guerre contre la terreur.

Air America Poll: 90% Want Bush Crimes Investigation

Selon un sondage mené par Air America qui demandait aux participants la question suivante: «Est-ce que Obama devrait pardonner George W. Bush, Donald Rumsfeld et Dick Cheney?» Réponse: 90% des répondants ont dit non.

Guantanamo abuse has worsened since Obama

Les conditions des prisonniers à Guantanamo Bay se sont détériorées depuis que le  président Barack Obama est monté au pouvoir.

Is Obama Leaving a Loophole for a ‘Jack Bauer Exception’ to His Torture Ban?

Obama Order to Close Secret CIA Prisons Overseas Has a Big Loophole In It

Obama a signé un ordre exécutif interdisant l’utilisation de la torture, mais comme le rapporte le Wall Street Journal, il s’est réservé certaines portes ouvertes pour utiliser les «techniques coercitives» en cas d’urgence.

Is Obama is going to cover up Bush’s crimes?

Un extrait de média télévisé aux États-Unis à propos de la torture et d’Obama

Gitmo: The Facility Will (Eventually) Close, But the Detentions Will Continue

Obama’s orders leave framework of torture, indefinite detention intact

Guantanamo va fermer (dans un an, pourquoi pas maintenant?) mais les détentions (indéfinies) vont continuer. Les prisonniers seront simplement transférés ailleurs.

François Marginean

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