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La théocratie implicite américaine, mais ça suffit…

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Ceux qui comprennent l’anglais onctueux et phraséologique prendront connaissance de ce récent discours du président Obama qui déclenche ma réflexion du moment. Cela porte sur cette tuerie « cinématographique » d’Aurora (Colorado) où, comme d’habitude, on ne nous signale ni l’origine du flingue, ni celle des munitions et des explosifs, ni l’identité de l’armurier (pourtant aussi sciemment coupable que le tireur). Sur un ton qu’il n’adoptait jamais en 2008, celui du prêcheur hautain et faussement tranquille, le président nous pose le fait divers criminel du moment comme un mal absolu, insondable, impalpable, une fausseté indicible. On nie ouvertement et frontalement que l’Amérique soit cela. Aucune analyse sociétale de ce genre de criminalité-spectacle en augmentation ne nous est fournie. Obama nous avait pourtant –pour un temps– habitués à mieux. Pot de fleurs flexibles, comme ses prédécesseurs, il commence à vraiment bien plier sous le faix de sa civilisation. Et, ultime insulte à la vérité, il comble ce qu’il n’analyse pas et, de ce fait, n’avoue pas, par du préchi-précha sur le mal, les «humains» qui font «acte de terrorisme» les uns sur les autres, et ses angoisses paternes pour ses filles «qui elles aussi vont au cinéma» (sous bonne garde, dans leur cas, ce qu’il se prive bien de mentionner). Quand je dis que l’espace citoyen est sur-religionisé, en voici un exemple de plus, tiens. Il est patent ici que le flux irrationnel est un écran de fumée pour masquer cette vérité véreuse face à laquelle les petits pouvoirs en place sont impuissants. Toute la vision sociopolitique que l’Amérique a d’elle-même se canalise dans cette intervention présidentielle sidéralement creuse. Et pourtant, la brèche ouverte il y a peu par Obama lui-même prouve (encore un peu) que ce caramel mensonger systémique ne va pas durer. Un beau jour, les américains cesseront de se comporter comme s’ils vivaient sous une théocratie implicite leur allouant tacitement et comme magiquement ce monopole moral parfaitement usurpé dont ils se croient tant les dépositaires exclusifs. Seulement alors comprendront-ils vraiment la politique et corollairement l’impact terrible et tangible de leur pays sur les multiples vallées de larmes bien réelles de ce susdit vaste monde mystifié. Sauf que, pour le moment, la politique intérieure et la politique étrangère américaines sont, de concert, un angélisme meurtrier et un manichéisme infantile. Car ce qu’ils fantasment « pour » eux-mêmes, ils le fantasment aussi « contre » le reste du monde. Dans leur ignorance complète du terrain, ils font l’erreur impardonnable de croire à leur propre propagande de pasteurs pour alcooliques en sursis. Donner les commandes du monde à des ignares ethnocentristes de ce baril, c’est encore toujours bel et bien lui, le grand danger géopolitique de l’heure. Mais cela commence à flancher sérieusement. Toute la crise de la conscience « intérieure » américaine est synthétisée sur le théâtre des pays que les USA occupent. C’est que même le petit peuple bon teint est fortement indisposé par le flafla des folliculaires propagandistes des oligarches US. La morale cucul ricaine n’est somme toute pas très impressionnée par le mensonge, le tripotage et les combines. Or là, en plus, sur cette sempiternelle question-ritournelle des armes à feu, c’est meurtrier, sordide et les nouveaux théolâtres mentent en pleine face de leurs petits commettants. Tous les mensonges, toutes les magouilles de l’administration américaine palpitent dans la blessure belliciste comme une migraine longue et lancinante. Tout le paradoxe moral de ces gogos qui veulent contrôler les chambres à coucher s’étale sous le nez des petits saints besogneux qui leur faisaient jadis tant confiance. Ça ne marche plus, ne vend plus, ne colle plus. Il y a une saturation. Le monopole de la sainteté est fissuré comme une vieille outre gangrenée. Bon an mal an, Obama fait déjà ouvertement fracture, en ceci. Et les gamins qui vont jouer du flingue au ciné parachèvent douloureusement la prise de conscience estomaquée qui se vrille, sans oublier de laisser force machines infernales en chausse-trappes dans leurs appartes, en prévision de la visite d’autorités militaro-constabulaires dont ils bousillent, ouvertement et en toute sociopathie sereine et méthodique, le système de valeur implicitement ou explicitement neuneu-patriotard…  Bon, euh… est-ce si évident, que c’est « nous », les bonnes gens dans toute cette histoire?

D’ailleurs, qui plus est, pour filer la catastrophe, on n’en peut plus justement que les américains tendent à fusionner théocratisme et patriotisme. Ils ont Dieu de leur bord, comme le disais autrefois Bob Dylan. La question devrait donc être: les américains sont-ils prêts pour un nouveau regard critique face au patriotisme? Les américains sont-ils prêts pour (et conséquemment méritent-ils enfin) une vision sociopolitique du monde qui remplace la docilité cocardière vidée de son idéal par une analyse relativiste et lucide de la place de l’Amérique dans le monde? Les américains sont-ils capables d’accéder à la distinction entre patriotisme et impérialisme que cherche à insuffler la réflexion politique actuelle dans leur conscience? La caricature patriotarde et la hideur de ses marionnettistes accède-t-elle enfin à la conscience des américains de par le nouvel ordre du monde? Sont-ils mûrs pour ce rendez-vous autocritique auquel les aurait par exemple convié le Barack Obama de 2008 (similaire mutadis mutandis à celui auquel Gorbachev avait convoqué les soviétiques circa 1985-1990) s’il n’avait pas, lui aussi, fini par flancher sur sa droite et bel et bien se pendre avec le ruban jaune? Le New Deal patriotique du ci devant monde multilatéral est-il en selle? Au matin d’un éventuel second mandat, Obama, désormais hautement plastronneur et soporifique, est-il encore assez visionnaire pour réformer le patriotisme américain et leur faire piger qu’aimer son pays c’est voir au bien être de ses citoyens, pas à la promotion de ses détrousseurs meurtriers enveloppés dans le fanion et enrobés dans la tartuffade patriote de droit divin? Tous les indicateurs le montrent: l’Amérique est un empire en déclin. Et, personnellement, Je suis 100% pour ce « déclin ». Londres est une ville bien plus agréable depuis qu’elle n’est plus la capitale d’un empire. Le déclin de l’empire ce n’est pas le déclin de l’Amérique, seulement d’une meute d’oligarches qui se sert de la société civile comme d’un paravent en dilapidant les ressources dans des guerres pharaoniques et ineptes. Quand l’empire est devenu nuisible pour tous, incluant les impériaux, c’est qu’il est plus que temps que tout ça vire de bord.

La théocratie implicite américaine, ça suffit. Ça va faire. Ça ira. Basta. Y en a marre. Écoeurement. Saturation. Surdose. Dans une république laïque, les décisions politiques des dirigeants sont indépendantes et séparées de leurs représentations religieuses privées. Quand Léonid Brejnev consultait des astrologues, tout le monde se payait sa poire et à raison. J’en pense autant de nos dirigeants qui niaisent à la messe, à la mosquée, à la synagogue, au temple, quel qu’il soit. Je n’ai absolument aucun respect pour quoi que ce soit qui sorte de ce tonneau là et le fait que qui que ce soit, personnage public ou personne privée, doive laisser chuinter sa religion, notamment en bénifiant/sanctifiant les troupes impériales comme on présente patte blanche, me parait aussi fallacieux et hors sujet que s’il devait déclarer la marque de sauce tomate qu’il met sur ses nouilles les soirs pluvieux. Cessez de nous cacasser de nous aimer les uns les autres au premier coup fourré sociétal faussement fatal, de prier niaiseusement pour les enfants cinéphiles d’Aurora (Colorado), et mettez vous au plus vite à mettre les flingues à la casse une bonne fois, bondance de la vie.

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Classé dans Actualité, Paul Laurendeau

Les armes à feu

Autant le dire d’entrée de jeu, je préférerais de loin un monde sans armes à feu avec des humains assez évolués qui ont appris à vivre ensemble en paix. Mais il semble que l’humanité ne soit pas encore parvenue à ce niveau de conscience et à cette réalité. Nous pourrions faire en sorte d’éliminer toutes les armes à feu du monde, mais vous comprendrez que cela relève plus de l’utopie que de la réalité. Par contre, il serait beaucoup plus facile d’armer la population en général.

Ceci étant dit, j’aimerais soulever la question des armes à feu, de leur accessibilité, de leur contrôle, voir même leur interdiction, par le gouvernement. Il se trouve que j’ai longtemps pensé que les armes à feu étaient principalement utilisées dans les conflits armés et les guerres, pour la chasse et le tir, ainsi que pour l’autodéfense. L’image négative des armes est probablement causé par les images qui nous parviennent des guerres, mais plus certainement aussi des meurtres, crimes et tueries perpétrés à l’aide d’armes à feu, et avec raison. Pourtant, la plus grande cause de mort non naturelle du 20e siècle est les gouvernements. Ceci est malheureusement un fait historique.

Chaque fois que nous sommes témoins d’une tuerie dans une école ou ailleurs, commise par un dérangé armé d’un fusil, on se demande tout de suite pourquoi les armes à feu ne sont pas tout simplement bannies, interdites pour tous. Ce débat est particulièrement sensible aux États-Unis, alors que le droit à la possession et au port d’armes à feu arrive tout juste second en priorité, après la reconnaissance des droits et libertés qui constituent le premier Amendement de la Constitution des États-Unis d’Amérique.

C’est que depuis un certain temps, dans ce pays, on discute de retirer et interdire certaines ou toutes armes à feu. Certains états imposent déjà cette interdiction et proclament des « zone sans armes à feu ». Et depuis l’arrivée au pouvoir de Barack Obama, on parle davantage de bannir certaines armes à feu et les interdire à certains segments de la population, en pleine continuité de l’administration Bush. On discute aussi d’imposer de nouvelles mesures demandant de graver un numéro de série sur chaque balle produite aux États-Unis. Cela augmentera le prix des munitions et imposera un contrôle fédéral des armes à feu de façon indirecte, c’est-à-dire qu’au lieu de bannir directement les armes à feu, on va contrôler les munitions et restreindre leur accessibilité.

Ceci est un débat sensible pour les Américains qui eux, continuent de réagir en achetant des niveaux records d’armes à feu et de munitions depuis plus d’un an. Cela serait dû à la crainte que l’administration Obama commence à exiger l’enregistrement des armes à feu pour ensuite éventuellement les interdire et les retirer de la population; en plus d’être reliée à la dégradation de l’économie et de la condition générale de la population qui s’appauvrit rapidement. Des troubles civils sont à prévoir dans ce pays, ou du moins, plusieurs les appréhendent.

D’une part, on peut se demander si une prohibition ou l’enregistrement des armes à feu est souhaitable. Il faudrait voir historiquement ce qui s’est passé dans les pays qui ont pratiqué ou pratique encore une telle approche. Est-ce que le crime a diminué lorsqu’on a interdit les armes à feu? Il serait peut-être nécessaire de faire une réflexion sur la valeur d’une telle approche. Prenons par exemple un meurtre commis à l’aide d’un couteau ou d’un bat de baseball. Penserions-nous à bannir tous les couteaux et les bats de baseball dans la population? La voiture tue des dizaines de milliers de personnes à chaque année. Allons-nous interdire l’utilisation de la voiture? Si une arme à feu est utilisée pour commettre un crime, devons tous les interdire à la population?

Pour répondre à ces questions, rien de mieux que d’aller consulter quelques faits historiques, des études et des statistiques gouvernementales.

Or, il se trouve que le Second Amendement de la Constitution des États-Unis n’est pas relié à la chasse ou au tir sportif. La phrase « Security of a free state » indique clairement ce que les pères fondateurs avaient en tête. Les armes dont il est question dans la Constitution sont de nature militaire et il est question de la nécessité qu’elles soient d’égale puissance et efficacité que celles qui pourraient éventuellement être utilisées par un envahisseur; que ce dernier soit une nation étrangère ou un gouvernement central abusif. Il était excessivement clair pour les fondateurs des États-Unis que le besoin de se défendre ne provenait pas tant de son voisin que d’un gouvernement tyrannique:

The strongest reason for the people to retain the right to keep and bear arms is, as a last resort, to protect themselves against tyranny in government. (Thomas Jefferson Papers p. 334, 1950)

While the people have property, arms in their hands, and only a spark of noble spirit, the most corrupt Congress must be mad to form any project of tyranny. — Rev. Nicholas Collin, Fayetteville Gazette (N.C.), October 12, 1789

[I]f circumstances should at any time oblige the government to form an army of any magnitude, that army can never be formidable to the liberties of the people while there is a large body of citizens, little if at all inferior to them in discipline and the use of arms, who stand ready to defend their rights and those of their fellow citizens. — The Federalist, No. 29 — Alexander Hamilton

When governments fear the people, there is liberty. When the people fear the government, there is tyranny. The strongest reason for the people to retain the right to keep and bear arms is, as a last resort, to protect themselves against tyranny in government. — Thomas Jefferson

George Washington nommait sa collection d’armes privées « les dents de la liberté du peuple ».

James Madison a déclaré: « Pour préserver la liberté, il est essentiel que toute la population entière possède des armes en tout temps ».

Thomas Jefferson disait « qu’aucun homme libre ne devrait être désarmé », que « les lois qui interdisent le port d’arme…désarment seulement ceux qui ne sont pas enclins ni déterminés à commettre des crimes… De telles lois rendent les choses pires pour ceux qui sont assaillis et meilleurs pour les assaillants; elles servent plutôt à encourager les homicides que de les prévenir, parce qu’un homme désarmé peut être attaqué avec une plus grande certitude qu’un homme armé ».

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Là où les gens ont des armes à feu, les taux de criminalité sont bas. Là où ils sont interdits, le crime est endémique.

La Grande-Bretagne a adopté une interdiction totale des armes à feu au nom de la sécurité publique. La criminalité a augmentée, incluant les invasions de domiciles et les attaques sur les personnes âgées. Chaque année aux États-Unis, les propriétaires d’armes à feu préviennent des millions de crimes. La police ne prévient aucun crime. Ils arrivent toujours après que le crime soit commis, ont l’air officiel, nettoient les dégâts, encaissent leurs chèques de paye et retournent à la maison. Avec un policier par environ 2000 habitants, difficile de leur en vouloir. Il est simplement impossible d’arriver à prévenir autant de crimes potentiels.

En Australie, il y a plus d’un an que les autorités ont forcé les Australiens propriétaires d’armes à feu à s’en départir à l’aide d’une nouvelle loi. 640 381 armes à feu personnelles ont été ainsi détruites par leur gouvernement, un programme qui a couté plus de $500 millions de dollars aux Australiens. Les premiers résultats sont disponibles:

Sur tout le territoire australien, les homicides sont à la hausse de 3,2%, les assauts ont augmenté de 8,6% et les vols à main armée ont explosé d’un spectaculaire 44%. Dans l’état de Victoria seulement les homicides avec armes à feu ont augmenté de 300%. Il est à noter que les citoyens qui respectent la loi ont dû abandonner leurs armes, alors que les criminels les possèdent toujours. Ceci est exactement le problème avec ces types de loi. Le peuple se retrouve désarmé alors que les criminels conservent leurs armes, tout comme les autorités. Alors que les statistiques australiennes montraient une baisse continue depuis 25 ans des vols à main armée, cela a drastiquement changé à la hausse depuis les douze derniers mois, puisque les criminels savent maintenant avec garantie que leur proie est désarmée.

Nous savons que le programme d’enregistrement des armes à feu du Canada a été une véritable catastrophe qui a coûté une fortune.

Jetons un coup d’œil à l’Histoire du contrôle des armes à feu:

– En 1929, l’Union Soviétique a établie un contrôle des armes à feu. De 1929 à 1953, environ 20 millions de dissidents, incapables de se défendre par eux-mêmes, ont été mis en état d’arrestation et exterminés.

– En 1911, la Turquie met en place sa loi pour contrôler les armes à feu. De 1915 à 1917, c’est 1,5 million d’Arméniens, incapables de se défendre, qui seront interceptés et exterminés.

– L’Allemagne imposera un contrôle des armes à feu en 1938 de 1939 à 1945, des millions, incapables de se défendre seront enlevés et exterminés.

– La Chine en fera autant en 1935 et de 1948 à 1952, 20 millions de dissidents politiques incapables de se défendre seront arrêtés et exterminés.

Le Guatemala a établi un contrôle des armes à feu en 1964. De 1964 à 1981, 100 000 indiens subiront le même sort.

– En Ouganda, établira une politique identique en 1970. De 1971 à 1079, 300 000 chrétiens, incapables de se défendre, seront enlevés et exterminés.

– Au Cambodge, un contrôle des armes à feu fut imposé dès 1956. De 1975 à 1977, un million de personnes « éduquées » incapables de se défendre, seront exterminées. Le tiers de la population cambodgienne.

Le nombre de personnes qui furent interceptées et exterminées durant le 20e siècle à cause des lois sur le contrôle des armes à feu s’élève à environ 56 millions. (Source)

Ce fut la même chose avec des tyrans comme Staline, Hitler et Mao qui ont tous cherché à désarmer leurs citoyens pour mieux les contrôler et assurer leur propre pouvoir. Plusieurs victimes de génocides n’ont pas pu se défendre adéquatement avec les moyens nécessaires pour se défendre eux-mêmes.

Heinrich Himmler; Reichsfuhrer-SS, a déclaré un jour que: « les Allemands qui souhaitent utiliser des armes à feu devraient joindre les SS ou les SA – les citoyens ordinaires n’ont pas besoin de fusils, puisque leur possession de ceux-ci ne sert pas l’État ».

D’un autre côté, il y a la Suisse où les hommes de 20 à 42 ans sont requis par la loi de posséder une arme à feu. Les Suisses n’ont quasiment pas de meurtres et un taux très bas de criminalité.

Selon une étude de l’Académie nationale des sciences et du Département de la Justice américaine, le contrôle des armes à feu de réduit pas le crime, ni la violence et ne trouve aucun bénéfice à en restreindre la possession.

On craignait au Michigan que les choses se dégradent après avoir rendu plus facile d’obtenir une licence de port d’armes il y a six ans. Les habitants de cet état américain ont augmenté le nombre de licences octroyées de six fois, mais les sombres prédictions d’augmentation de la violence et d’effusion de sang ne se sont jamais vraiment matérialisées, selon les forces policières et les statistiques des crimes. Ces incidents sont plutôt à la baisse depuis ce temps.

Une facette de cela que les médias vont toujours ignorer est la pratique d’autodéfense. Par exemple, la plupart du monde ignore que les citoyens américains utilisent une arme à feu, sans nécessairement tirer un projectile, plus de 2,4 millions de fois par année, soit environ 6 500 fois par jour. Cela signifie que chaque année, les armes à feu sont utilisées soixante fois plus souvent pour se protéger de la part d’honnêtes citoyens que pour enlever la vie à quelqu’un. De ce chiffre, 192 000 sont des femmes qui se défendent d’un assaut sexuel. Seulement que 8% des 2,4 millions d’utilisations d’armes à feu résultent en un coup tiré, alors que dans 92% des cas, la seule présence d’une arme à feu suffit à arrêter le crime et repousser les assaillants.

Un autre fait ignoré par les médias est le lien entre les tueries et les zones sans armes à feu, comme dans le cas du massacre en Virginie, ainsi que la fréquence avec laquelle ont retrouve ces dangereux tueurs sur des médicaments comme des antidépresseurs. (Source: 1, 2, 3)

Il n’est pas difficile de démoniser les fusils, ils sont dangereux et peuvent causer de graves dommages. Il serait mieux de vivre dans un monde où ils n’existent pas. Mais ce n’est pas le cas. La Constitution des États-Unis donne donc aux Américains le droit de porter des armes pour que n’importe qui aurait l’idée d’imposer une tyrannie ferait mieux d’y penser deux fois.

Le peuple américain est le plus armé de l’Histoire et il y a une bien réelle peur dans les cercles de contre intelligence US, incluant le FBI et le DHS que les misères causées par la situation économique dégénèrent en résistance publique massive. C’est pourquoi le projet de loi H.R. 2159, the Denying Firearms and Explosives to Dangerous Terrorists Act of 2009 est né.

Obama a déjà sorti sa liste d’armes à interdire. Rahm Emanuel a déclaré que si quelqu’un était sur la « no-fly list », la liste d’interdiction de vol, sur laquelle on peut atterrir seulement pour être « soupçonné » d’être un potentiel terroriste ou d’y être relié d’une façon ou d’une autre par le gouvernement, il ne sera pas permis de posséder des armes à feu:

“If you are on that no-fly list, your acces to the right to bear arm is canceled, because you’re not part of the American family. You don’t deserve that right, there is no right for you if you are on that terrorist list.” – Rahm Emanuel (Source)

Le problème est que plus d’un million de personnes se retrouvent sur cette liste! N’importe qui se retrouvent sur cette liste, même des enfants. Nous savons tous que la majorité des gens qui se retrouvent sur ces listes le sont par erreur, et avec la définition du terrorisme qui ne cesse de s’élargir pour inclure jusqu’à des dissidents politiques, à peu près n’importe qui peut s’y retrouver sans avoir fait quoi que ce soit d’illégal. (Source)

Encore une fois, il faut revoir les chartes qui montrent la relation entre le contrôle des armes à feu et les génocides. Tous les génocides du 20e et 21e siècle ont commencé avec une interdiction des armes à feu pour la population ciblée.

Lors du dernier siècle, les gouvernements ont tué quatre fois plus de civils que ce qui fut tué dans tous les conflits internationaux et nationaux combinés. Les gouvernements ont tué plus de gens que les criminels communs ont pu le faire. Comment cela est-il possible? Les gouvernements avaient le pouvoir, et le peuple, les victimes, n’étaient pas en mesure de résister. Les victimes étaient désarmées. La formule est la suivante: la haine, combinée à un gouvernement hors de contrôle et des civils désarmés = génocide. Une population désarmée est une population esclave. Lorsque le peuple a peur du gouvernement, il y a tyrannie; lorsque le gouvernement a peur du peuple, il y a liberté.

Il semble donc qu’on puisse dire que lorsque la population laisse au gouvernement le soin et pouvoir de contrôler les armes à feu, elle se tire une balle dans le pied…

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Note: Cet article a été originalement publié le 17 novembre 2009 et vous pouvez retrouver tous les commentaires initiaux à cette adresse. Dans le contexte actuel qui semble se développer sans cesse vers davantage de tyrannie de la part des gouvernements et des « autorités », il est plus que propice de présenter ce texte à nouveau. Cela permettra aussi à l’auteur de prendre une petite pause estivale.

Merci et à bientôt!

François Marginean

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Classé dans Actualité, François Marginean

Les armes à feu

Autant le dire d’entrée de jeu, je préférerais de loin un monde sans armes à feu avec des humains assez évolués qui ont appris à vivre ensemble en paix. Mais il semble que l’humanité ne soit pas encore parvenue à ce niveau de conscience et à cette réalité. Nous pourrions faire en sorte d’éliminer toutes les armes à feu du monde, mais vous comprendrez que cela relève plus de l’utopie que de la réalité. Par contre, il serait beaucoup plus facile d’armer la population en général.

Ceci étant dit, j’aimerais soulever la question des armes à feu, de leur accessibilité, de leur contrôle, voir même leur interdiction, par le gouvernement. Il se trouve que j’ai longtemps pensé que les armes à feu étaient principalement utilisées dans les conflits armés et les guerres, pour la chasse et le tir, ainsi que pour l’autodéfense. L’image négative des armes est probablement causé par les images qui nous parviennent des guerres, mais plus certainement aussi des meurtres, crimes et tueries perpétrés à l’aide d’armes à feu, et avec raison. Pourtant, la plus grande cause de mort non naturelle du 20e siècle est les gouvernements. Ceci est malheureusement un fait historique.

Chaque fois que nous sommes témoins d’une tuerie dans une école ou ailleurs, commise par un dérangé armé d’un fusil, on se demande tout de suite pourquoi les armes à feu ne sont pas tout simplement bannies, interdites pour tous. Ce débat est particulièrement sensible aux États-Unis, alors que le droit à la possession et au port d’armes à feu arrive tout juste second en priorité, après la reconnaissance des droits et libertés qui constituent le premier Amendement de la Constitution des États-Unis d’Amérique.

C’est que depuis un certain temps, dans ce pays, on discute de retirer et interdire certaines ou toutes armes à feu. Certains états imposent déjà cette interdiction et proclament des « zone sans armes à feu ». Et depuis l’arrivée au pouvoir de Barack Obama, on parle davantage de bannir certaines armes à feu et les interdire à certains segments de la population, en pleine continuité de l’administration Bush. On discute aussi d’imposer de nouvelles mesures demandant de graver un numéro de série sur chaque balle produite aux États-Unis. Cela augmentera le prix des munitions et imposera un contrôle fédéral des armes à feu de façon indirecte, c’est-à-dire qu’au lieu de bannir directement les armes à feu, on va contrôler les munitions et restreindre leur accessibilité.

Ceci est un débat sensible pour les Américains qui eux, continuent de réagir en achetant des niveaux records d’armes à feu et de munitions depuis plus d’un an. Cela serait dû à la crainte que l’administration Obama commence à exiger l’enregistrement des armes à feu pour ensuite éventuellement les interdire et les retirer de la population; en plus d’être reliée à la dégradation de l’économie et de la condition générale de la population qui s’appauvrit rapidement. Des troubles civils sont à prévoir dans ce pays, ou du moins, plusieurs les appréhendent.

D’une part, on peut se demander si une prohibition ou l’enregistrement des armes à feu est souhaitable. Il faudrait voir historiquement ce qui s’est passé dans les pays qui ont pratiqué ou pratique encore une telle approche. Est-ce que le crime a diminué lorsqu’on a interdit les armes à feu? Il serait peut-être nécessaire de faire une réflexion sur la valeur d’une telle approche. Prenons par exemple un meurtre commis à l’aide d’un couteau ou d’un bat de baseball. Penserions-nous à bannir tous les couteaux et les bats de baseball dans la population? La voiture tue des dizaines de milliers de personnes à chaque année. Allons-nous interdire l’utilisation de la voiture? Si une arme à feu est utilisée pour commettre un crime, devons tous les interdire à la population?

Pour répondre à ces questions, rien de mieux que d’aller consulter quelques faits historiques, des études et des statistiques gouvernementales.

Or, il se trouve que le Second Amendement de la Constitution des États-Unis n’est pas relié à la chasse ou au tir sportif. La phrase « Security of a free state » indique clairement ce que les pères fondateurs avaient en tête. Les armes dont il est question dans la Constitution sont de nature militaire et il est question de la nécessité qu’elles soient d’égale puissance et efficacité que celles qui pourraient éventuellement être utilisées par un envahisseur; que ce dernier soit une nation étrangère ou un gouvernement central abusif. Il était excessivement clair pour les fondateurs des États-Unis que le besoin de se défendre ne provenait pas tant de son voisin que d’un gouvernement tyrannique:

The strongest reason for the people to retain the right to keep and bear arms is, as a last resort, to protect themselves against tyranny in government. (Thomas Jefferson Papers p. 334, 1950)

While the people have property, arms in their hands, and only a spark of noble spirit, the most corrupt Congress must be mad to form any project of tyranny. — Rev. Nicholas Collin, Fayetteville Gazette (N.C.), October 12, 1789

[I]f circumstances should at any time oblige the government to form an army of any magnitude, that army can never be formidable to the liberties of the people while there is a large body of citizens, little if at all inferior to them in discipline and the use of arms, who stand ready to defend their rights and those of their fellow citizens. — The Federalist, No. 29 — Alexander Hamilton

When governments fear the people, there is liberty. When the people fear the government, there is tyranny. The strongest reason for the people to retain the right to keep and bear arms is, as a last resort, to protect themselves against tyranny in government. — Thomas Jefferson

George Washington nommait sa collection d’armes privées  « les dents de la liberté du peuple ».

James Madison a déclaré: « Pour préserver la liberté, il est essentiel que toute la population entière possède des armes en tout temps ».

Thomas Jefferson disait « qu’aucun homme libre ne devrait être désarmé », que « les lois qui interdisent le port d’arme…désarment seulement ceux qui ne sont pas enclins ni déterminés à commettre des crimes… De telles lois rendent les choses pires pour ceux qui sont assaillis et meilleurs pour les assaillants; elles servent plutôt à encourager les homicides que de les prévenir, parce qu’un homme désarmé peut être attaqué avec une plus grande certitude qu’un homme armé ».

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Là où les gens ont des armes à feu, les taux de criminalité sont bas. Là où ils sont interdits, le crime est endémique.

La Grande-Bretagne a adopté une interdiction totale des armes à feu au nom de la sécurité publique. La criminalité a augmentée, incluant les invasions de domiciles et les attaques sur les personnes âgées. Chaque année aux États-Unis, les propriétaires d’armes à feu préviennent des millions de crimes. La police ne prévient aucun crime. Ils arrivent toujours après que le crime soit commis, ont l’air officiel, nettoient les dégâts, encaissent leurs chèques de paye et retournent à la maison. Avec un policier par environ 2000 habitants, difficile de leur en vouloir. Il est simplement impossible d’arriver à prévenir autant de crimes potentiels.

En Australie, il y a plus d’un an que les autorités ont forcé les Australiens propriétaires d’armes à feu à s’en départir à l’aide d’une nouvelle loi. 640 381 armes à feu personnelles ont été ainsi détruites par leur gouvernement, un programme qui a couté plus de $500 millions de dollars aux Australiens. Les premiers résultats sont disponibles:

Sur tout le territoire australien, les homicides sont à la hausse de 3,2%, les assauts ont augmenté de 8,6% et les vols à main armée ont explosé d’un spectaculaire 44%. Dans l’état de Victoria seulement les homicides avec armes à feu ont augmenté de 300%. Il est à noter que les citoyens qui respectent la loi ont dû abandonner leurs armes, alors que les criminels les possèdent toujours. Ceci est exactement le problème avec ces types de loi. Le peuple se retrouve désarmé alors que les criminels conservent leurs armes, tout comme les autorités. Alors que les statistiques australiennes montraient une baisse continue depuis 25 ans des vols à main armée, cela a drastiquement changé à la hausse depuis les douze derniers mois, puisque les criminels savent maintenant avec garantie que leur proie est désarmée.

Nous savons que le programme d’enregistrement des armes à feu du Canada a été une véritable catastrophe qui a coûté une fortune.

Jetons un coup d’œil à l’Histoire du contrôle des armes à feu:

– En 1929, l’Union Soviétique a établie un contrôle des armes à feu. De 1929 à 1953, environ 20 millions de dissidents, incapables de se défendre par eux-mêmes, ont été mis en état d’arrestation et exterminés.

– En 1911, la Turquie met en place sa loi pour contrôler les armes à feu. De 1915 à 1917, c’est 1,5 million d’Arméniens, incapables de se défendre, qui seront interceptés et exterminés.

– L’Allemagne imposera un contrôle des armes à feu en 1938 de 1939 à 1945, des millions, incapables de se défendre seront enlevés et exterminés.

– La Chine en fera autant en 1935 et de 1948 à 1952, 20 millions de dissidents politiques incapables de se défendre seront arrêtés et exterminés.

Le Guatemala a établi un contrôle des armes à feu en 1964. De 1964 à 1981, 100 000 indiens subiront le même sort.

– En Ouganda, établira une politique identique en 1970. De 1971 à 1079, 300 000 chrétiens, incapables de se défendre, seront enlevés et exterminés.

– Au Cambodge, un contrôle des armes à feu fut imposé dès 1956. De 1975 à 1977, un million de personnes « éduquées » incapables de se défendre, seront exterminées. Le tiers de la population cambodgienne.

Le nombre de personnes qui furent interceptées et exterminées durant le 20e siècle à cause des lois sur le contrôle des armes à feu s’élève à environ 56 millions. (Source)

Ce fut la même chose avec des tyrans comme Staline, Hitler et Mao qui ont tous cherché à désarmer leurs citoyens pour mieux les contrôler et assurer leur propre pouvoir. Plusieurs victimes de génocides n’ont pas pu se défendre adéquatement avec les moyens nécessaires pour se défendre eux-mêmes.

Heinrich Himmler; Reichsfuhrer-SS, a déclaré un jour que: « les Allemands qui souhaitent utiliser des armes à feu devraient joindre les SS ou les SA – les citoyens ordinaires n’ont pas besoin de fusils, puisque leur possession de ceux-ci ne sert pas l’État ».

D’un autre côté, il y a la Suisse où les hommes de 20 à 42 ans sont requis par la loi de posséder une arme à feu. Les Suisses n’ont quasiment pas de meurtres et un taux très bas de criminalité.

Selon une étude de l’Académie nationale des sciences et du Département de la Justice américaine, le contrôle des armes à feu de réduit pas le crime, ni la violence et ne trouve aucun bénéfice à en restreindre la possession.

On craignait au Michigan que les choses se dégradent après avoir rendu plus facile d’obtenir une licence de port d’armes il y a six ans. Les habitants de cet état américain ont augmenté le nombre de licences octroyées de six fois, mais les sombres prédictions d’augmentation de la violence et d’effusion de sang ne se sont jamais vraiment matérialisées, selon les forces policières et les statistiques des crimes. Ces incidents sont plutôt à la baisse depuis ce temps.

Une facette de cela que les médias vont toujours ignorer est la pratique d’autodéfense. Par exemple, la plupart du monde ignore que les citoyens américains utilisent une arme à feu, sans nécessairement tirer un projectile, plus de 2,4 millions de fois par année, soit environ 6 500 fois par jour. Cela signifie que chaque année, les armes à feu sont utilisées soixante fois plus souvent pour se protéger de la part d’honnêtes citoyens que pour enlever la vie à quelqu’un. De ce chiffre, 192 000 sont des femmes qui se défendent d’un assaut sexuel. Seulement que 8% des 2,4 millions d’utilisations d’armes à feu résultent en un coup tiré, alors que dans 92% des cas, la seule présence d’une arme à feu suffit à arrêter le crime et repousser les assaillants.

Un autre fait ignoré par les médias est le lien entre les tueries et les zones sans armes à feu, comme dans le cas du massacre en Virginie, ainsi que la fréquence avec laquelle ont retrouve ces dangereux tueurs sur des médicaments comme des antidépresseurs. (Source: 1, 2, 3)

Il n’est pas difficile de démoniser les fusils, ils sont dangereux et peuvent causer de graves dommages. Il serait mieux de vivre dans un monde où ils n’existent pas. Mais ce n’est pas le cas. La Constitution des États-Unis donne donc aux Américains le droit de porter des armes pour que n’importe qui aurait l’idée d’imposer une tyrannie ferait mieux d’y penser deux fois.

Le peuple américain est le plus armé de l’Histoire et il y a une bien réelle peur dans les cercles de contre intelligence US, incluant le FBI et le DHS que les misères causées par la situation économique dégénèrent en résistance publique massive. C’est pourquoi le projet de loi H.R. 2159, the Denying Firearms and Explosives to Dangerous Terrorists Act of 2009 est né.

Obama a déjà sorti sa liste d’armes à interdire. Rahm Emanuel a déclaré que si quelqu’un était sur la « no-fly list », la liste d’interdiction de vol, sur laquelle on peut atterrir seulement pour être « soupçonné » d’être un potentiel terroriste ou d’y être relié d’une façon ou d’une autre par le gouvernement, il ne sera pas permis de posséder des armes à feu:

“If you are on that no-fly list, your acces to the right to bear arm is canceled, because you’re not part of the American family. You don’t deserve that right, there is no right for you if you are on that terrorist list.” – Rahm Emanuel (Source)

Le problème est que plus d’un million de personnes se retrouvent sur cette liste! N’importe qui se retrouvent sur cette liste, même des enfants. Nous savons tous que la majorité des gens qui se retrouvent sur ces listes le sont par erreur, et avec la définition du terrorisme qui ne cesse de s’élargir pour inclure jusqu’à des dissidents politiques, à peu près n’importe qui peut s’y retrouver sans avoir fait quoi que ce soit d’illégal. (Source)

Encore une fois, il faut revoir les chartes qui montrent la relation entre le contrôle des armes à feu et les génocides. Tous les génocides du 20e et 21e siècle ont commencé avec une interdiction des armes à feu pour la population ciblée.

Lors du dernier siècle, les gouvernements ont tué quatre fois plus de civils que ce qui fut tué dans tous les conflits internationaux et nationaux combinés. Les gouvernements ont tué plus de gens que les criminels communs ont pu le faire. Comment cela est-il possible? Les gouvernements avaient le pouvoir, et le peuple, les victimes, n’étaient pas en mesure de résister. Les victimes étaient désarmées. La formule est la suivante: la haine, combinée à un gouvernement hors de contrôle et des civils désarmés = génocide. Une population désarmée est une population esclave. Lorsque le peuple a peur du gouvernement, il y a tyrannie; lorsque le gouvernement a peur du peuple, il y a liberté.

Il semble donc qu’on puisse dire que lorsque la population laisse au gouvernement le soin et pouvoir de contrôler les armes à feu, elle se tire une balle dans le pied…

François Marginean

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Inauguration royale de Barack Obama et de son gouvernement de continuité

« Les problèmes auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui ne peuvent pas être résolus par les esprits qui les ont créés » – Albert Einstein

Avant de débuter, il sera bon de pointer aux lecteurs ces deux précédents textes concernant Barack Obama, le nouveau président des États-Unis: Obama: le vrai changement? et Obama constitutionnellement inadmissible à la présidence américaine. Ce billet sera nécessairement le complément de ce qui a déjà été écrit dans ces deux précédents textes.

Dans toute la cohue et l’hystérie que l’assermentation du 44e président des États-Unis provoque, il est difficile de trouver un semblant de rationalité. On a l’impression d’assister à la venue d’un sauveur planétaire, un nouveau Messie, ou un Superman des temps modernes. On nous présente dans les grands médias des gens qui pleurent, qui vendent toutes sortes de trucs à l’effigie d’Obama à des prix exorbitant, on a quasiment l’impression que la Terre va arrêter de tourner et se fendre en deux. Il semble que les gens sont en transe euphorique, sous une forme d’hypnose avancée de la population. On oublie que l’homme est humain et qu’il est à la tête d’un système qu’il ne contrôle pas, mais qui en fait lui dicte ce qu’il peut et ne peut pas faire. Il est la 44e marionnette des États-Unis. Voilà tout. Du changement? Que de visage.

La chance que Barack Obama avait de vraiment pouvoir apporter du changement auquel on peut croire a été royalement manquée. Ou cela était-il réellement de la chance manquée? Pas besoin de se demander bien longtemps quel genre de gouvernement les Américains auront les prochaines années et qui seront les véritables preneurs de décisions. Il s’agit seulement de regarder et inspecter moindrement qui Obama a choisi pour faire partie de son cabinet. Dans le texte Obama: le vrai changement?, j’avais commencé à exposer certains individus douteux choisis par le nouveau président. Maintenant, nous allons poursuivre cette analyse.

Jetons un coup d’oeil sur l’équipe du changement de Barack Obama

Hillary Clinton: Surnommé la Déesse de la guerre, elle a voté pour la guerre en Irak et en Afghanistan, le Patriot Act I & II (qui ont fauché aux Américains beaucoup de leurs droits et libertés), le Homeland Security et pour le plan de sauvetage de 700$ milliards qui est allé aux banquiers privés de Wall Street ayant causé la crise financière. Son idéologie néo-conservatrice va-t-en-guerre lui a assuré que la majorité de ses contributions électorales provient du complexe militaro-industriel. Clinton est favorable à une augmentation du budget militaire. Elle endosse une guerre future contre l’Iran les menaçant même d’oblitération, elle a approuvé l’attaque du Liban en 2006 par Israël et la construction du mur de la honte qui entoure la Palestine qu’elle considère terroriste. Hillary Clinton a un passé douteux parsemé de scandales non résolus incluant le « Chinagate » et le « Filegate » qui n’ont pas été considérés et étudiés par le Foreign Relations Committee qui se doit d’enquêter sur les candidats avant d’être officiellement nommés pour leurs postes.

Larry Klayman, le fondateur de Judicial Watch a déposé une plainte formelle auprès du U.S. Senate Ethics Committee à ce sujet. Selon l’Article Un, Section Six de la Constitution américaine, il est interdit de prendre un poste si le salaire a été augmenté durant votre terme courant au Congrès US. Le salaire des officiels du cabinet a augmenté l’année passée et selon les spécialistes constitutionnels Hillary ne peut pas prendre le poste sans enfreindre la Constitution.

Robert Gates: Il a déclaré au Washington Post que la Doctrine Bush de guerres préventives devrait inclure des frappes préventives dans n’importe quel pays du monde en plus de croire que des frappes préventives nucléaires devraient faire partie des options dont les États-Unis disposent. Comme directeur de la CIA sous Bush père, M. Gates était proche des gens qui ont joué un rôle dans l’affaire du scandale Iran-Contra des années ’80. Il a aussi participé à l’armement de Saddam Hussein dans les années ’80 durant la guerre Iran-Irak. Ce Républicain a servi sous George Bush junior en tant que secrétaire à la Défense et demeurera en poste sous Obama, décision acclamée par l’establishment militaire. Il ne veut pas quitter l’Irak et est fortement pour l’augmentation des troupes en Afghanistan, chose qu’Obama fera en envoyant 30 000 soldats de plus dans ce pays militairement occupé depuis 2001. Entre-temps, l ‘Afghanistan est devenu le producteur numéro un d’opium dans le monde avec une production mondiale de plus de 93%, chose que les Talibans installés au pouvoir avec l’approbation américaine avaient réussit à réduire de 95% avant l’automne 2001. Robert Gates veut aussi rebâtir à neuf l’arsenal nucléaire des États-Unis.

Leon Panetta, ancien secrétaire général de la Maison-Blanche à l’époque du président Bill Clinton, a été désigné directeur de la CIA, l’agence américaine du renseignement. Panetta a affirmé à de maintes reprises considérer la torture par l’eau (waterboarding) comme étant une forme de torture et il a déclaré être absolument contre toute forme de torture. Bonne nouvelle à digérer. Obama a manifesté vouloir fermer la prison de Guantanamo. Il a aussi lancé avec une certaine réticence des signaux laissant présager qu’il pourrait bien tenir responsables ceux qui ont été impliqués dans l’autorisation de la pratique de la torture. Mais encore là, entre ce qui est dit et ce qui sera fait, nous verrons bien. En attendant, on pourrait se demander ce que signifiera la fermeture de Guantanamo si les prisonniers sans statu légal sont simplement transférés vers d’autres centres de détention secrets.

Barack Obama avait montré de l’intérêt envers John Brennan pour le poste de directeur de la CIA, mais celui-ci a préféré retirer son nom craignant que sa nomination soit une distraction due à ses associations précédentes avec les rudes techniques d’interrogation, un autre nom pour la torture.

Robert E. Rubin: Ancien secrétaire à la Défense, membre de l’équipe de transition de Barack, il est un des architecte de la grande débâcle économique en poussant la dérèglementation du secteur bancaire et en opérant une chaine financière pyramidale de Ponzi de l’ordre 122$ milliards alors qu’il était un des directeur senior à la Citigroup, poste dont il a été chassé récemment. Il a aussi participé à trafiquer les livres comptables d’Enron. Obama ne pouvait choisir pires esprits pour régler les problèmes financiers puisque que Rubin et ses disciples sont ceux qui en sont les responsables! Les conseillers économiques Timothy F. Geithner, Lawrence H. Summers et Peter R. Orszag sont tous d’anciens protégés de M. Rubin qui a servi sous Bill Clinton.

Larry Summers: Nommé chef du National Economic Council. Il a forcé la dérèglementation des marchés financiers dans les années ’90 et a été un important facteur en faveur du Commodity Futures Modernization Act of 2000 qui a eu pour effet de rendre permanent la dérèglementation de la bulle financière des produits dérivatifs. Plusieurs économistes ont averti du potentiel danger, mais la loi fut passée et beaucoup ont blâmé Summers pour avoir eu une responsabilité dans la crise financière présente. Comme économiste en chef de la Banque Mondiale, il a écrit un mémo disant que la Banque devrait encourager activement de larguer des déchets toxiques dans des pays en développement, particulièrement « dans ces pays d’Afrique sous-pollué », parce que les pauvres gens vivant dans ces pays en voie de développement vivent rarement assez longtemps pour développer un cancer. (Source)

Tim Geithner: Secrétaire du Trésor – Responsable de plusieurs « pouvoirs de guerre » donné à Ben Bernanke et les gouverneurs de la Fed pour « régler » la crise financière en donnant des milliards de dollars des payeurs de taxe américains à AIG et autres copains de Wall Street. (Source)

Avec plus de 8 500$ milliards maintenant promis aux financiers et banquiers, les banques en redemandent plus et Obama promet de lancer encore plus d’argent aux mêmes joueurs, annonçant un déficit budgétaire possible en 2009 de plus de 1000$ milliards en ignorant complètement que le problème de la crise actuelle n’est pas en terme de liquidité, mais bien un problème de remboursement, de solvabilité. Nous allons assister très bientôt à une hyperinflation causée par la massive création d’argent-crédit qui a doublé la masse monétaire plusieurs fois ces dernières années.

Bill Richardson et Mary L. Schapiro ont dû retirer leurs candidatures désirées par Obama pour être au prise avec le système de justice pour différentes fraudes, un embarras supplémentaire pour l’équipe du changement. (Lire: Obama choisit ceux qui ont échoué)

Madeline Albright: Conseillère à la sécurité nationale et ancienne secrétaire d’État sous Bill Clinton, elle va maintenant mener un groupe d’action pour conseiller sur le renforcement du leadership en réponse à des génocides. Ceci est très bizarre considérant son rôle en Irak durant les années ’90 qui a été décrit par Denis Halliday de l’ONU comme étant un génocide. Lorsque interrogée par Stahl de l’émission 60 minutes en regards des sanctions contre l’Irak qui lui demanda: « Nous avons entendu dire qu’un demi-million d’enfants sont décédés. Je veux dire, c’est plus d’enfants qui sont morts à Hiroshima. Est-ce que le prix en valait la peine? » Mme Albright a répondu: « Je pense que ceci est un choix très difficile, mais le prix – nous pensons que cela en valait la peine ».

Janet Napolitano: Nommé à la tête du département de la Sécurité intérieure des États-Unis (Homeland Security). Elle est connu pour sa participation dans le cas de Anita Hill case during the Clinton Administration et dans l’enquête sur Michael Fortier de Kingman, Arizona, en connexion avec les attaques à Oklahoma City. Elle a été US Attorney. Elle a été accusée de pousser un témoin à se parjurer. On peut s’attendre à peu de transparence venant d’elle comme secrétaire de département de la Sécurité.

Nancy Pelosi: Elle conserve son poste de président de la Chambre des représentants. Elle est notoire pour son refus de laisser se poursuivre plusieurs tentatives de procédures de destitution de George Bush et Richard Cheney. Elle est aussi contre l’arrêt de la guerre en Irak et du massacre des Palestiniens par l’État sioniste israélien.

Eric Holder: Attorney Général. Un ancien général des Marines, hautement décoré qui a aussi servi sous Clinton. Il est un pur et dur de la loi. Étant un conseiller légal senior Démocrate sous Bush, il a participé à la mise en place de nombreuses législations répressives de type état policier. En 1998, il a aussi publié un mémo appuyant l’intervention policière gouvernementale dans les droits à la liberté d’expression sur Internet. Il croit que les « terroristes » n’ont pas de droits sous les Conventions de Genève, il a participé à la prolongation du Patriot Act en 2005, il appuie de lourdes sanctions en prisons de quelques mois à plusieurs années pour simple possession de marijuana, ce qui va à l’encontre de la position d’Obama qui pensait peut-être à la décriminaliser vu l’échec total de cette politique farfelue. (Source)

Barack Obama a aussi donné le pouvoir à Eric Holder d’aller contre le 2e amendement de la Constitution des États-Unis de bannir toutes les armes à feu qu’il voudra, à l’encontre du jugement rendu en 2008 par la Cour Suprême des États-Unis garantissant le droit de port d’armes à feu aux Américains. (Je reviendrai dans un billet ultérieur à ce sujet en particulier.)

De garder le directeur actuel Robert Mueller envoie un signal encore plus fort. Il a mis l’épaule à l’application des pires politiques de la « guerre contre le terrorisme », incluant des poursuites-chasses aux sorcières au lendemain du 9/11, l’espionnage illégal des citoyens américains et le profilage de la dissidence politique.

L’importance des militaires dans le gouvernement Obama

Le président a demandé au général des Forces de l’air retraité Scott Gration pour diriger la NASA. Barack Obama va éliminer la séparation entre le programme spatial civil et militaire pour accélérer la mission de retourner sur la Lune dans le prospect d’une nouvelle course à la Lune avec la Chine. Le Pentagone aura dès lors, plus d’influence sur les programmes spatiaux et sur la technologie qui en découlera qui sera classifiée secret militaire au lieu de stimuler l’économie en les développant pour des applications pour la population.

Obama qui a basé sa campagne sur la diminution des influences des différents lobbys à Washington, a choisi un expert de la défense qui est présentement le vice-président et lobbyiste d’un des plus grands manufacturier d’armement pour devenir son secrétaire adjoint à la Défense. Il s’agit de William Lynn, de la compagnie Raytheon. D’autres lobbyistes du secteur de l’ingénierie génétique dont sont issus les organismes génétiquement modifiés ont trouvé une place au sein de l’appareil Obamien.

La présence d’autant de militaires menace l’institution civile démocratique du gouvernement. L’ancien président Dwight D. Eisenhower avait averti de prendre garde contre l’influence recherchée ou non du secteur militaro-industriel sur le gouvernement et ses politiques.

Obama, Israël et la guerre contre le terrorisme

Terminons avec Barack Obama lui-même. Ne vous attendez pas à ce qu’il mette fin à la fausse guerre contre le terrorisme. Il a déclaré qu’il désirait augmenter le nombre de troupes en Afghanistan et qu’il est déterminé à écraser l’Al Qaïda et de tuer Bin Laden. Perpétuation d’un grand mensonge puisque l’Al Qaïda est une création de la CIA, le nom signifiant une base de donnée dans les ordinateurs de la CIA et Tim Osman, plus connu sous le nom de l’infâme Bin Laden, a été sur la liste de paye de la CIA depuis la fin des années ’70. Tim est maintenant mort, mais Obama l’a désigné ennemi numéro un du pays et veut le tuer de nouveau .

Donc, bien ancré dans la même culture de la peur et du militarisme, Barack Obama ne va probablement pas faire grand chose pour juger les responsables de la torture, des crimes de guerre commis par la CIA et les entrepreneurs militaires privés tels que les Blackwater et Halliburton. Une liste a fait surface énumérant des lieux potentiels pour transférer les prisonniers de Guantanamo qui sera fort probablement fermée craignant la pression de l’opinion publique. Cela revient à dire que la pratique répandue de la torture dans les prisons américaines ne s’arrêtera pas, mais sera simplement déplacée vers des lieux où nos yeux n’auront pas accès. Bush a déclaré que la torture est toujours nécessaire et Dick Cheney a averti Obama de risque à la sécurité s’il bannissait la torture à l’eau (waterboarding). Pourtant, ce n’est pas le matériel nécessaire qui manque pour trainer en cour les responsables de la torture.

Conclusion

Ce n’est pas un gouvernement de changement que Barack Obama nous propose, c’est un gouvernement de continuité des anciens gouvernements sous Bill Clinton et des Bush. C’est une continuité de l’establishment, de l’ordre établi et du pouvoir en place à Washington. Les supporteurs d’Obama déçus des nominations et promesses de campagnes électorales déjà trahies se sont fait dire par ce dernier que ce ne sont pas les gens qu’il a choisi qui constituent le changement, mais bien lui-même, en déclarant: « je suis le changement« . Alors, qu’est-ce que ce changement signifie si ce n’est pas Obama qui possède le vrai pouvoir à Washington et qui prend les vraies décisions? Tout cela prend des airs d’une nouvelle campagne de relation publique sous un nouveau visage, mais avec le même agenda des intérêts spéciaux de l’establishment, de l’élite en place.

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