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Les citoyens du monde



Par Renart Léveillé

Dans son billet « Pour l’histoire », Mathieu Bock-Côté soulève une caractéristique majeure de notre époque, ce qu’il appelle le « présentisme », à prendre bien sûr dans son sens le plus négatif (l’auteur étant de la mouvance conservatrice) :

Le présentisme consiste à croire que le présent se suffit à lui-même. Il repose sur l’oubli de l’histoire, comme si le passé n’avait rien à nous apprendre, comme si nous n’avions pas reçu de nos ancêtres un héritage à préserver, à faire fructifier.

Dans ces propos, je ne suis pas d’accord qu’il faille absolument « préserver » quoi que ce soit sans le mesurer au présent (je ne suis pas un conservateur), mais en gros je suis d’accord que la fuite en avant n’est pas la meilleure solution pour régler les problèmes identitaires actuels qui viennent avec la mondialisation.

Et l’auteur vise tout à fait juste quand il pointe ce qu’il appelle la « Troisième faille » :

nous oublions les vertus de l’enracinement. Combien sont-ils à vouloir comme seul passeport celui de « citoyen du monde ». Dans l’angle mort de cette vision, toutefois, on trouve une terrifiante superficialité : celui qui aime toutes les cultures n’entretient-il pas finalement un rapport de consommateur avec chacune d’entre elles en se contentant de les explorer en surface ? Ce n’est pas parce qu’on est allé un jour à Zaghreb qu’on est familier avec la culture croate. Ce n’est pas parce qu’on aime les mets brésiliens que l’Amérique du Sud n’a plus de secrets pour nous.

Personnellement, si je suis un citoyen du monde, j’ai l’honnêteté de le placer à la bonne place, juste avant le fait d’être terrien dans l’univers : dans la possibilité où il existerait des habitants d’autres planètes… Quelqu’un qui peut véritablement se targuer d’être principalement un citoyen du monde, c’est tellement rare que c’est actuellement plus du domaine du fantasme. Qui peut bien faire assez le tour du monde pour bien s’imprégner des cultures et des langues à ce point? Et se servir seulement de sa connaissance de l’anglais pour ce faire, c’est mieux que rien, mais il y a mieux…

Alors, j’en arrive à la conclusion que de se dire citoyen du monde, c’est beaucoup faire fi de l’importance de la proximité, dans son sens le plus large. C’est en quelque sorte du snobisme pour ce qui a mijoté et ce qui mijote à notre portée immédiate, même s’il est impossible d’y échapper tout à fait; enfin, pour l’instant : si le web parvient un jour à tout à fait nous happer au quotidien il en sera autrement. Et, si je ne m’abuse, cette propension à dénigrer l’appartenance locale est justement une des conséquences du développement du web et de la possibilité d’avoir un sentiment d’appartenance planétaire par cela, bien qu’il soit encore plus superficiel que le tourisme. (Ici, je ne dis pas que ce que l’on vit via nos expériences sur internet ne vaut rien, mais bien qu’il faut au moins les remettre en perspective vis-à-vis de nos autres activités.)

Après le tourisme et le « surf des interwebs », il y a bien sûr l’immigration comme mécanique encourageant cet idéal de la citoyenneté mondiale. Justement, combien sont-ils à considérer le Québec comme une succursale du monde en occultant qu’il y a ici une culture (majoritaire) qui trouve son consensus dans une langue, héritée du colonialisme français et colorée d’américanité? Et qui osera réfuter que le multiculturalisme canadien ne soit pas dans cette même lignée?

Et encore, je soupçonne fortement que cette mode du « citoyen du monde » alimente le cynisme politique actuel. C’est bien clair, quand quelqu’un ne se sent pas citoyen de l’endroit où il vit, il peut bien se désister politiquement de ce qui se passe autour de lui : nos problèmes communs ne le concernent pas.

Depuis toujours, je comprends que cette attitude est une manière de se montrer tolérant à tous prix, puisque de pointer ouvertement où nous sommes et d’où nous venons (dans son sens le plus large) a été amalgamé au sectarisme. Si je dis et que je démontre de l’importance pour le fait que je suis un Québécois de langue française, donc par le fait même que je ne suis pas un citoyen du monde, j’ai l’air louche dans certains milieux qui se la jouent plus « évolués » en se proclamant citoyens du monde. Pourtant, il n’est même pas question de déprécier qui que ce soit, comme le font certains ultranationalistes, mais bien de prendre le pari du réalisme et de la conjoncture.

Parce qu’il ne faut pas se raconter d’histoires…

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Pour la transparence éthique du commerce

Par Renart Léveillé

 

Sur Générations d’idées, Marc Saindon lance une bonne idée au sujet du commerce éthique. Il est question de ce qu’il appelle la certification Janus, inspirée du « nom de la divinité romaine à deux visages, gardienne de la paix ». Et son idée part de cette prémisse, qui est tout à fait probante :

Si acheter c’est voter, on devrait être capable de savoir pour qui on vote quand on fait ses achats.

Question de synthétiser, il s’agirait d’apposer une étiquette négative aux produits des « entreprises qui ont des comportements inacceptables ». Comme exemple, l’auteur pointe la firme Unilever, qui d’un côté avec son marketing pour Dove pointe le problème de la pression médiatique que subissent les femmes pour être mince, et de l’autre y participe avec ses produits Axe (ou le cliché de la femme-mince-objet est magnifié dans ses pubs) et, la goutte qui fait déborder le vase, ses produits diètes Slim Fast. Et à regarder la liste des marques d’Unilever, disponible dans le billet, il est bien drôle de constater qu’on y trouve quelques produits dits « engraissants »… Et personnellement, je constate que je contribue aux profits de cette compagnie puisque je ne jure que par certains de ses produits. Que je ne nommerai pas!

Pour appuyer son idée, l’auteur soulève l’existence d’« étiquettes pour encourager l’achat de produits vendus par des entreprises qui ont des comportements éthiques, verts et équitables » mais je ne crois pas qu’une étiquette Janus serait aussi simple à faire passer dans la réalité, donc dans les commerces et la société. À la base, quel patron de commerce voudrait se mettre à dos ses fournisseurs de produits en permettant un étiquetage négatif? Et, pour outrepasser cela, il faudrait encore une loi étatique pour l’imposer à tous, ce qui serait bien le comble de l’affront aux amants de la liberté individuelle (surtout de la liberté commerciale), et qui n’est pas à prendre à la légère.

Non, je crois qu’il faudrait plutôt opter pour une solution plus en phase avec la technologie (mobile) : les gens intéressés par l’achat éthique pourraient avoir simplement accès à de l’information complète sur les produits offerts en magasin via leur téléphone « intelligent ». Pour ce faire, un site d’éthique commercial pourrait tout à fait être géré par un regroupement d’organismes comme l’Office de la protection du consommateur et Équiterre, pour ne nommer que ceux soulevés par l’auteur.

Je vois très bien l’intérêt de pointer du doigt, mais malheureusement je crois qu’il faut laisser le loisir aux gens de faire au moins l’effort de se renseigner un minimum par eux-mêmes, surtout dans l’optique d’un accès facile à l’information, comme je le propose. Et, par cela, de laisser tranquille ceux qui ne veulent pas entendre parler directement de ces questions d’éthique. Mais je ne doute pas que ça va finir quand même par les rattraper, qu’ils soient majoritaires, comme je le soupçonne…

Même un petit phénomène, surtout s’il fait fléchir les chiffres de vente, peut faire bouger les grands joueurs. Et ainsi de suite…

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La loi 101 sur les dents

 

Je dois bien être le 101e (minimum) à pondre un texte en réaction à la sortie de Maxime Bernier, qui ridiculise la portée ancienne, actuelle et future de la loi 101 sur la sauvegarde et la pérennité de la langue française au Québec. Qu’à cela ne tienne, je vais ajouter ma brique au rempart qui continue de se bâtir entre les amants du je-m’en-foutisme et les gens capables de perspective dans ce monde linguistiquement chambranlant, pour ne pas dire bancal. Et, même si la tentation est forte, je vais m’abstenir de ridiculiser en retour ce charmant monsieur…

Dans les derniers jours, j’ai discuté à la suite d’un billet paru sur Anarcho-pragmatisme : « J’appuie totalement Maxime Bernier… » Tout comme l’auteur du blogue, je pense que l’abolition de la loi 101 ne pourrait logiquement se faire qu’à la suite de l’accession du Québec à la souveraineté. Si un jour le peuple a assez de courage pour faire le grand saut, nul doute qu’il prendra grand soin de sa destinée linguistique sans avoir besoin de la législation actuelle. Mais pour l’instant, on remarque plus une tendance à glorifier la mondialisation anglicisante, le franglais et autres discours d’ouverture qui balayent sous le tapis la précarité du français, pour ne nommer que cette langue-là, et pour ne pas réexpliquer encore et encore le contexte nord-américain dans lequel nous baignons.

Un commentateur a soulevé un point qui ne semble pas avoir été soulevé ailleurs (enfin pas depuis la sortie de Colonel Jos Louis), soit les conséquences démographiques de l’adoption de la loi 101, donc le départ de beaucoup d’anglophones du Québec. Ce que j’en comprends, c’est que ce fait illustre en même temps une supposée dérive étatique et est un argumentaire se basant sur une victimisation à sens unique des anglophones, ce qui élude comme par magie ce qui a mené à ce mouvement de défense du fait français. Et il doit bien y avoir un fond de ce réflexe chez Maxime Bernier et les autres de sa trempe, à différents degrés, malgré un discours soi-disant pragmatique basé sur la sacro-sainte liberté de choix.

Ce que je crois, c’est que la dynamique linguistique au Québec devrait et aurait dû toujours être arrimée à l’idée de respect. Mais l’Histoire nous a démontré que le respect de la majorité linguistique francophone (dans une perspective provinciale) n’était pas de mise à l’époque, autant individuellement que collectivement du côté de la communauté anglophone. Cette communauté qui avait en plus le quasi monopole des pouvoirs économiques. Avec la loi 101, les francophones se sont « payés » du respect qu’ils n’auraient pu obtenir autrement. Si des anglophones sont partis parce que ce respect leur faisait trop mal, bon débarras! De toute façon, il y a pratiquement toujours des conséquences à un changement, il faut vivre avec. Et imposer le respect, ce n’est pas non plus comme imposer l’insupportable.

Du commentateur désigné plus haut, je retiens quand même ces propos, qui me semblent bien sages pour quelqu’un qui est contre cette loi :

Si vous êtes en désaccord avec la loi 101, svp, ne jetez pas le blâme sur la formation politique ayant fait passer cette loi. […] les élus ne sont qu’une interface entre le peuple et ses moyens publics. Les élus d’un peuple sont à l’image dudit peuple … et de sa volonté.

Et ce qui est clair, c’est que la volonté de préserver cet acquis est encore très forte. Mais il faut rester vigilant, on tente de salir ce respect par tous les moyens, surtout par la rhétorique. À ceux qui rétorqueront que le respect ne peut pas être décrété par une loi, je ferai remarquer que nous étions précédemment « tenus en respect » par le pouvoir monétaire, qui est tout comme une loi, mais en plus arbitraire.

 

(Photo – détail : tudor)

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Mot de bienvenue de la nouvelle équipe de CentPapiers

Image Flickr par Paul Worthington

Bonjour à vous tous, lecteurs, auteurs et commentateurs de CentPapiers!

Comme vous avez pu le constater, le 27 décembre dernier, Pierre JC Allard passait le flambeau à la prochaine génération de gestion de CentPapiers. Monsieur Allard aura accompli des étapes cruciales dans la survie du seul véritable journal citoyen du Québec, en lui permettant de grandir de nouveau et de lui permettre de se développer dans le but de lui donner son plein potentiel.

Ce potentiel est énorme puisqu’il n’a de limite que ce que l’Internet permet, avec l’imagination et la participation de tous. Je dois donc, au nom de toute l’équipe de relève, remercier du fond du coeur les efforts et sacrifices personnels que Pierre JC Allard a fait depuis presque un an.

Nous avons maintenant une base solide sur laquelle nous pourrons, grâce à lui et tous les participants de ce site, bâtir pour vous offrir le meilleur espace d’échange et de partage des idées, d’informations et d’analyses. Nous nous engageons, dans la limite de nos moyens, à vous donner tous les outils nécessaires pour que vous puissiez prendre la parole et être entendus.

À court terme, la nouvelle équipe travaillera à faire augmenter le nombre de rédacteurs de qualité sur le site, pour finalement avoir un journal diversifié pour à peu près tous les goûts. Déjà, plusieurs nouveaux auteurs se sont ajouté à la grande équipe que nous sommes tous et beaucoup d’autres se préparent à entrer en scène, ce qui est excessivement réjouissant. De plus, pour assurer une gestion efficace de cette plateforme qui est en pleine croissance, l’équipe de CentPapiers s’agrandit peu à peu et pourrait compter quelques nouveaux collaborateurs d’ici aux prochaines semaines, au lieu d’une seule personne comme ce fût le cas pendant quelques années.

J’aimerais, par la même occasion, inviter tous les gens intéressés par l’écriture à participer à cette belle aventure; que vos passions et domaines de connaissances soient la politique, l’économie, le sport, les activités à faire et ne pas manquer, les évènements de l’actualité, psychologie, philosophie ou autres.

À moyen terme, nous entendons nous donner les moyens d’offrir une expérience multimédia unique, regroupant non seulement les meilleurs textes du Web francophone, mais aussi une section audio/visuelle. Cela sera à surveiller dans les prochains mois.

Finalement, à long terme, le but est de permettre à CentPapiers d’atteindre son plein potentiel qui est d’être un nexus, un lieu d’échange et de partage autant de l’information que des idées sous toutes leurs formes , d’analyses, de débats de société et dans la mesure du possible, d’expansion de la conscience. Il se peut que l’Internet soit le dernier bastion de la liberté d’expression et nous nous devons d’exercer ce droit fondamental pour le préserver pour les générations futures.

Cette liberté d’expression comporte des responsabilités sur lesquelles nous insisterons, dans le but de lui donner sa pleine ampleur et portée. Nous croyons qu’un site tel que CentPapiers doit fournir un environnement sain et respectueux de tous pour éviter de tomber dans les mêmes pièges qu’a rencontrés le journalisme citoyen dans son enfance de l’Internet. Personne ne grandit, n’évolue ou ne gagne quoi que ce soit en recevant des attaques personnelles et des insultes.

Le contrat commun qu’on se donne ici, c’est de se conduire honorablement et avec courtoisie. De cette façon, nos efforts seront décuplés et porteront fruit. Si chacun s’occupe individuellement de suivre cette simple ligne de conduite, il sera extrêmement facile pour nous de distinguer les gens de mauvaise foi qui ne cherchent qu’à être déplaisants et diviseurs sans rien apporter aux gens autour d’eux. Notre travail sera de protéger tous les lecteurs, auteurs et commentateurs pour que tous sachent que CentPapiers est un lieu où il fait bon vivre. Ce travail sera accompli inlassablement et avec intégrité.

Le résultat visé est d’atteindre une plus grande cohésion sociale et une diffusion sans barrière de l’information, des connaissances et de la sagesse. Il est permis de croire que nous pouvons effectivement apporter notre grain de sel dans l’évolution de nos sociétés et de l’humanité. À chaque jour, nous participons au déroulement de l’histoire. Plus nous serons organisés et unis, plus nous réaliserons que c’est ensemble que nous sommes forts et maitres de notre destin.

C’est dans cet esprit que nous poursuivrons notre chemin tous ensemble et que nous serons en mesure de porter fièrement le flambeau qu’a passé Pierre JC Allard, pour un jour le passer à notre tour à la prochaine génération.

Sur ce, nous retournons humblement les projecteurs et le micro à tous les acteurs de CentPapiers et nous vous souhaitons la meilleure expérience qui soit sur ce journal citoyen fait sur mesure pour vous et par vous!

Au nom de toute l’équipe de CentPapiers,

Mes sincères et cordiales salutations à tous!

François Marginean

Éditeur

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Le Diable Ahmadinejad

nullDevant le tollé qu’a provoqué dernièrement le président iranien Mahmoud Ahmadinejad en qualifiant Israël de « gouvernement raciste », il est facile pour quiconque de suivre en pensée les 23 ambassadeurs de l’Union européenne qui ont quitté la salle de la conférence contre le racisme, Durban II, qui se tenait à Genève. Cela n’est pas très surprenant puisque, depuis le début de sa présidence en 2005, il est dépeint assez négativement dans les médias occidentaux. Un simple faux pas de plus…

Pour ma part, j’ai eu connaissance de cet événement après avoir lu un article, « La campagne contre l’Iran : le lobby sioniste et l’opinion juive », paru originalement à l’été 2008 dans La Revue internationale et stratégique (pour la version PDF c’est ici, et je me suis permis de publier l’article aussi sur mon blogue). L’auteur de l’article est Yakov M. Rabkin, professeur d’histoire à l’Université de Montréal et auteur du livre « Au nom de la Torah : une histoire de l’opposition juive au sionisme ». Point important dans le contexte chatouilleux dans lequel nous nous trouvons quand il est question de quoi que ce soit qui touche à la judéité : l’auteur est juif-pratiquant.

Alors, cet événement prend un tout autre sens après avoir pris connaissance de cet article. Commençons par son résumé :

Deux allégations formulées à l’endroit du président iranien Mahmoud Ahmadinejad intensifient les pressions que les États-Unis et Israël font peser sur l’Iran : il est accusé de nier la Shoah et de menacer de génocide la population israélienne. Souvent, on présente l’Iran comme une nouvelle Allemagne nazie et le président Ahmadinejad comme un nouvel Adolf Hitler. Cet article retrace les origines de ces accusations en mettant en lumière le rôle que joue, dans la formation du discours occidental sur l’Iran, l’amalgame que d’aucuns pratiquent entre les juifs, d’une part, et l’État d’Israël, d’autre part. En terminant, l’article met en garde contre les réactions épidermiques et fait ressortir la nécessité d’agir rationnellement, particulièrement lorsque les Occidentaux ont affaire à des dirigeants qu’ils jugent irrationnels.

L’article nous fait comprendre le puissant rôle du lobby sioniste qui se sert du spectre de l’accusation d’antisémitisme pour contrer les critiques, même de la part de juifs. Et il va sans dire que ce think tank a fait du bon travail auprès des médias internationaux pour modeler l’opinion publique dans son sens… en se servant même d’une traduction erronée pour attribuer « une intention génocidaire » au président iranien : « Israël doit être rayé de la carte » au lieu d’« Israël doit disparaître de la page du temps ».

Alors, il est tout à fait normal qu’aujourd’hui toute parole de ce président choque a priori. On entend une insulte gratuite, antisémite, tandis que son message est beaucoup plus logique :

Il proteste[…] contre les conséquences de la formation de l’État sioniste sur les Palestiniens (musulmans, chrétiens, ainsi qu’un certain nombre de juifs non et anti-sionistes), qui ont dû payer le prix d’un crime commis par les Européens.

Donc il demande, bien sûr sur le mode de la provocation :

Si les pays européens insistent sur le fait qu’ils ont massacré des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale… pourquoi n’offriraient-ils pas au régime sioniste un territoire en Europe ?

Malgré cela, les faits sont là pour prouver qu’il n’est pas antisémite, mais bien seulement antisioniste. Et il est même ami avec des rabbins qui le sont aussi, comme quoi cela n’a rien à voir.

Dieudonné et Ahmadinejad, même combat?

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Les geôliers de la culture

J’irai, entre le 19 et le 24 novembre, faire une visite de courtoisie au Salon du Livre.  Un must, avec le beaujolais nouveau et les feuilles mortes, pour compléter le triptyque de novembre.  Mais je ne boirai qu’une bouteille de beaujolais nouveau et je n’achèterai sans doute pas un livre au Salon. Il y a des vins que je préfère… et il y a de meilleures façons de lire.

Et de meilleures façons d’écrire…  J’ai écrit quelques bouquins. J’ai été deux fois exposant au Salon. Ambiance du tonnerre, conversations de haute voltige, clins d’œil complices et œillades assassines.  Un petit plaisir qu’on peut se permettre, quand on écrit en dilettante…mais une étape superflue si on croit qu’on a quelque chose à dire et qu’on veut ÊTRE LU… Le livre n’est plus le bon véhicule pour la pensée.

Exemple ?  J’ai publié en 1991 un petit bouquin,  « Monde ordinaire, c’est a ton tour » qui a reçu une excellent accueil des médias.  Un ami journaliste – le regretté Jacques Giroux – m’avait fait une promotion d’enfer et 49 médias m’ont couvert, sans une seule note discordante, incluant un article trois-colonnes dans La Presse, une demi-page dans le Journal de Montréal, etc.   Succès ?  Pas vraiment…

J’ai écoulé 1 200 exemplaires de ce bouquins, dont j’ai donné environ la moitié et vendu le reste en opérations commandos de séances de signature, en librairies et au Salon du livre.  Bien peu de résultats pour beaucoup d’efforts.  Et ce n’est pas une malchance, c’est le sort qui attend presque tous les auteurs de presque tous les bouquins publiés au Québec, à la notable exception du matériel scolaire.  On peut vivre de la télévision ou du cinéma, mais sont-ils 20 a vivre au Québec du métier d’écrivain au sens strict ?  

Pourquoi si peu ?  Parce que l’a littérature est tenue en otage et que la population ne veut pas payer la rançon. La population est parfaitement consciente que ce n’est pas le prix de la création culturelle qu’on veut lui faire payer, mais le prix de l’accès à la culture, comme le proprio qui interdit l’accès a la rivière où l’eau est surabondante pour en tirer une rente. 

Vendre un livre, c’est en demander 30 ou 40 dollars. Combien de gens payeront ce prix pour un livre qui parle d’idées ?  1 000 – c’est prouvé – mais, en y mettant des efforts inouis, disons généreusement 3 000. Or, du prix de ce bouquin qu’il lui aura fallu un an pour écrire, l’auteur touchera environ 3 dollars.   Est-ce qu’on croit favoriser la culture, quand un auteur touchera 9 000 dollars pour un an de création ?

Alors  ceux qui écrivent ne sont qu’une petite minorité de ceux qui auraient quelque chose à dire  et la population lit bien peu. Le livre est trop cher, parce que trop de gens gravitent autour de la culture pour s’en nourrir en lieu et place du créateur lui-même.   Sont-ils VRAIMENT indispensables ?

Un livre est une admirable petite chose qu’on peut aimer avec passion et qui a eu un grand passé; mais il n’est que l’enveloppe charnelle des idées qu’il contient…  L’idée, qui est son âme, peut vivre hors de ce corps qu’est le livre.  Pendant que les pages jaunissent, les idées qui l’ont habité peuvent être là pour l’éternité… 

Éternelles et bien faciles à saisir.  Déçu de mes 1 200 exemplaires-papier, j’ai été consolé depuis 10 ans par 700 000 visites sur mon site Internet. Le livre « Monde ordinaire, c’est a ton tour » n’en est qu’un des éléments, mais a tout de même été déchargé plus de 10 000 fois…

Ce livre a été lu et apprécié.  Il m’a valu des centaines de commentaires.  J’ai depuis mis trois (3) autres bouquins en ligne, qu’on peut décharger ici même et qui le sont d’ailleurs chacun, plusieurs fois par jours.  J’ai eu un  succès au moins d’estime, pour ces livres que n’auront jamais touchés un éditeur ni un libraire.  Sauf Serge-André Guay, bien sûr. (Voyez son texte dans la colonne des invités)

Evidemment, ces livres sont lus parce que je n’en demande pas 40 dollars, le lecteur n’a qu’à les prendre. Mais le juste prix n’en est peut-être pas rien du tout. Supposons tous les manuscrits de tous les auteurs sur un site de l’État. On les déchargerait pour le prix qu’en demande l’auteur, normalement  002 à 02 cents du mot, donc deux (2) dollars pour un livre de littérature légère de 100 000 mots,  quatre (4) dollars pour une plaquette de 20 000 mots d’une littérature  haut-de-gamme.

Du premier il se vendra  50 000, 100 000 exemplaires ou plus et du second, a ce prix, peut-être  5 ou 10 000. Ce ne serait pas  la richesse pour tous, mais ce serait l’aisance pour tant de créateurs que la culture en serait libérée. 

553 ans après Gutenberg, on permettrait que son âme sorte du corps de l’écrit, sans avoir à payer la rançon à ses geôliers.  Ses geôliers que sont justement  tous ces cultivateurs du papier dont ce Salon du Livre annuel est la grande fête des moissons.

On se plaint que les jeunes ne lisent pas. Si on veut qu’ils le fassent, il faut tromper la vigilance de ceux qui veulent garder la pensée dans son écrin et qui font tout pour que l’âme ne sorte pas du corps momifié. J’aimerais bien qu’on renomme la Rue St-Urbain « Avenue Henri-Tranquille » et qu’on y mette une plaque commémorative en l’honneur des libraires de naguère…  Puis qu’on libère la culture et qu’on laisse le temps suivre son cours.

Pierre JC Allard

 http://nouvellesociete.wordpress.com/2008/03/10/12-la-culture-a-la-carte/

 http://nouvellesociete.org/703.html

 

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Barrick Gold, la honte

Le harcèlement honteux de la part de Barrick Gold à l’endroit des trois auteurs de Noir Canada. Pillage, corruption et criminalité en Afrique et Les Éditions Écosociété atteint de nouveaux sommets. Barrick Gold, la plus importante société aurifère du monde, a envoyé le 19 septembre dernier une nouvelle mise en demeure à Alain Deneault, William Sacher, Delphine Abadie et la maison d’édition les enjoignant de cesser, «dans le cadre de la campagne de financement ou de solidarité, de lobbying politique, d’événements promotionnels, d’entrevues médiatiques ou sur des sites Internet», de qualifier de «pousuite-baîllon» la poursuite qu’elle leur intente.

Le bulletin d’information diffusé par Les Éditions Écosociété révèle que la lettre d’avocat avise les auteurs et l’éditeur de Noir Canada qu’ils s’exposent ce faisant à «davantage de dommages punitifs » et que leur « comportement rendra d’éventuelles rétractations, excuses publiques, ou actions réparatrices encore plus difficiles et embarrassantes».

C’est qu’il ne faut pas oublier qu’en mai dernier Barrick Gold a intenté une pousuite en diffamation de $6 millions à l’endroit des Édition Écosociété et des auteurs de Noir Canada. Maintenant, c’est le tour à une autre géante de l’extraction de l’or, Banro Corporation, de se joindre à ce type d’intimidation: ils ont déposé une seconde poursuite pour $5 millions contre les mêmes personnes.

Le bulletin d’information poursuit: une poursuite-bâillon a pour effet d’entraver le débat public et de restreindre la liberté d’expression, en contraignant les défendeurs à mobiliser toutes leurs ressources financières et humaines pour assurer leur défense. Aujourd’hui, Barrick voudrait nous interdire l’usage du terme « poursuite-bâillon », ce qui aurait pour effet de nuire à notre défense et de rendre difficile, voire impossible, notre campagne de solidarité et de financement. Cela risquerait en effet de nous priver des seules ressources nous permettant d’assumer les frais que supposent pareilles poursuites.

J’écrivais dans un article précédent que le livre répertoriait un grand nombre de cas d’abus environnementaux, sociaux et politiques engendrant des coûts humains très élevés dans plusieurs cas. L’ouvrage s’appuie sur des sources crédibles dont des experts mandatés par le Conseil de sécurité de l’ONU ainsi que plusieurs organisations non gouvernementales dont Human Rights Watch et Amnistie internationale. Les cas les mieux connus relatent des déversements de produits toxiques dans les cours d’eau qui sont la seule ressource d’eau potable pour les communautés locales; de corruption politique et de mobilisation d’armées nationales pour mater des civils qui se retrouvent du jour au lendemain sur une terre achetée par cette société privée ainsi que plusieurs autres cas.

Barrick et Banro persistent à présenter les références bibliographiques de Noir Canada comme des «fausses affirmations» et cherche à présenter leur poursuite comme étant un simple cas de libelle diffamatoire. L’éditeur et les auteurs se défendent bien de cela et on déclaré que «les sources citées dans l’ouvrage, rapportant des écarts de conduite, des abus, voire des crimes de la part de compagnies canadiennes en Afrique, sont suffisamment nombreuses et crédibles pour justifier la tenue d’un débat public sur la question et la création d’une commission indépendante d’enquête. On ne saurait exiger d’auteurs et d’éditeurs qu’ils se substituent à la justice ou à l’appareil d’État et qu’ils administrent eux-mêmes des preuves in fine.»

Pourquoi cela nous concerne t-il ? Il se trouve que plusieurs de nos placements ou de nos régimes de retraite sont investis dans cette compagnie et d’autres qui ont le même comportement. Ceci revient à dire que nous participons à cette entreprise néfaste d’où vient notre responsabilité de nous informer et de passer à l’action si ces compagnies opèrent au détriment de populations locales et de l’environnement. Jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour rentabiliser nos investissements? À piller des pays étrangers, à faire des pactes avec des mercenaires et dictateurs, à détruire l’environnement?

Plusieurs universitaires de l’Université de Montréal et de l’UQAM appuient les auteurs de Noir Canada et ils ont fait paraître une lettre d’opinion dans Le Devoir du 29 septembre dernier intitulée «Le discours orwellien de Barrick Gold», dans laquelle ils soutiennent que «la poursuite de Barrick Gold est une attaque directe contre la liberté de recherche universitaire et la quête de vérité, essentielles à toute société démocratique ».

Alain Deneault, auteur de Noir Canada. Pillage, corruption et criminalité en Afrique, écrivait: «une poursuite judiciaire suppose pour des auteurs et un éditeur de se découvrir soudainement dans la position sociale de  «défendeurs», de devoir de ce fait même mobiliser énormément de temps et d’énergie pour constituer des dossiers et répondre obligatoirement à des interrogatoires hors cour qui peuvent s’étendre sur plusieurs journées. Une poursuite contraint aussi les «défendeurs» à engager des frais judiciaires considérables, qui sont de nature à les ruiner avant même que leur procès n’ait commencé, sitôt que la partie qui poursuit exige beaucoup de temps et de documents de leur part. Les «défendeurs» découvrent alors l’ampleur des droits qu’a soudainement sur eux la partie qui poursuit.»

«L’argent devient donc un élément fondamental de la lutte. On n’a accès à la justice que si on a les moyens de se payer les services d’un  avocat. Car un avocat ne défend pas un citoyen, mais nommément un « client ». La notion de « client » n’est dans son fondement ni juridique, ni civique, mais économique. Elle implique la possession de capitaux financiers. Or, on n’a vraiment accès à la justice que par le biais d’un avocat et un avocat défend en principe des clients, c’est-à-dire ceux qui ont les moyens de réclamer ses services. Les auteurs et l’éditeur de Noir Canada font aujourd’hui difficilement exception. Ils arrivent tout de même aujourd’hui à tenir tête aux deux sociétés qui les poursuivent pour un total de 11 millions $, essentiellement grâce au soutien que la population leur manifeste dans le cadre de leur campagne de financement ainsi qu’à la générosité proverbiale de leur avocat québécois et du service juridique ontarien Ecojustice . Ils seraient sinon déjà ruinés, avant même qu’un juge se soit concrètement saisi de leur dossier. Cela présage du pire : tout livre qui déplaît à une « personne morale » dont les fonds sont colossaux peut aujourd’hui entraîner à leur perte éditeurs et auteurs, même si le livre en question est fait en adéquation avec les méthodes de recherche qui prévalent dans l’institution universitaire et le milieu de l’édition. Cet état de fait dans notre administration du droit est de nature à faire craindre le pire, et donc à mobiliser le monde universitaire ainsi que  tous les citoyens qui ont à c¦ur la possibilité même du débat public.»

Le 13 juin dernier, le ministre de la Justice du Québec, M. Jacques Dupuis, déposait le projet de loi 99 intitulé «Loi modifiant le Code de procédure civile pour prévenir l’utilisation abusive des tribunaux et favoriser le respect de la liberté d’expression et la participation des citoyens aux débats publics». Les Éditions Écosociété ont salué cette initiative visant à garantir la liberté d’expression et à favoriser l’accès équitable à la justice pour l’ensemble des citoyens. La maison d’édition prenait soin d’ajouter qu’ils souhaitaient «voir le projet de loi 99 bonifié, notamment pour s’assurer qu’une poursuite puisse être déclarée abusive dès lors qu’elle a pour effet de nuire au débat public. Nous souhaitons, il va s’en dire, voir ce projet de loi amélioré et adopté le plus rapidement possible.»

C’est pourquoi Les Éditions Écosociété sollicitent à nouveau votre aide dans cette lutte pour la libre participation au débat public. Vous pouvez diffuser largement ces informations, signer la pétition d’appui, acheter le livre Noir Canada, faire un don via leur site Internet ou en envoyant un chèque à l’adresse suivante:

LES ÉDITIONS ÉCOSOCIÉTÉ VOUS REMERCIENT DE VOTRE SOUTIEN !
L’équipe des Éditions Écosociété
C.P. 32052, Comptoir Saint-André
Montréal (Québec) H2L 4Y5
Téléphone: (514) 521-0913
Télécopieur: (514) 521-1283
Courriel: amvoisard@ecosociete.org

Pour mieux comprendre les déficiences de notre système de justice civile et ses injustices, vous pouvez écouter cette émission de L’Autre Monde du 2 octobre 2008: Le droit civil, entrevue avec Pierre JC Allard et Me Charles Brochu.

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Messageries de presse Benjamin achètent Diffusions Raffin: impact sur les auteurs Québécois

roman de cheminement croissance personnelle apprendre à s'aimer Messageries de presse Benjamin achètent Diffusions Raffin: impact sur les auteurs Québécois

Raymond Viger Dossiers Médias et publication, Culture

Changements drastiques dans le monde de l’édition, Diffusions Raffin, un distributeur de livres indépendant vient d’être acheté par Messageries de presse Benjamin. Quel est l’impact d’une telle transaction sur les auteurs québécois?

Notre organisme communautaire, le Journal de la Rue, a réussi depuis les 16 dernières années à publier des livres de cheminement personnel, des guides d’intervention, des  livres de poésie urbaine de jeunes auteurs par  l’intermédiaire de son projet les Éditions TNT.

Pour rendre les livres disponibles aux libraires du Québec, Les Éditions TNT avaient une entente de distribution avec Diffusions Raffin, un distributeur indéperecueil de pensées à méditer pour apprendre à mieux se connaîtrendant, spécialisé dans le genre de livres que les Éditions TNT publient. Changement majeur, Messageries de presse Benjamin, spécialisé dans la distribution de magazines, achètent Diffusion Raffin. Sans parler aux éditeurs, Messageries de presse Benjamin, intéressés que par les chiffres de vente, décident de faire du ménage  et ne conserver que les éditeurs qui peuvent produire des chiffres. Les petits éditeurs communautaires comme les Éditions TNT se retrouvent donc à la rue, sans distributeur pour offrir le  service aux libraires.

Au Québec, il n’est pas facile d’éditer des livres. La  concentration de plus en plus grandes des différents intermédiaires ne facilitent pas le travail d’édition et sa diversité. Parce que les grands intermédiaires veulent des chiffres. Des résultats de vente rapide. Des livres qui se vendent. Et quand les chiffres n’y sont pas, on met le tout à  la poubelsuicide se suicider crise suicidaire prévention interventionle. Le mot d’ordre est simple et se limite à la rentabilité court terme.

Après avoir été représenté par Diffusions Raffin pendant 16 ans, Messageries de presse Benjamin n’a pas été très cavalière dans sa façon de mettre à la rue un éditeur  communautaire. Un libraire qui veut commander un des livres des Éditions TNT et qui appelle Diffusions Raffin se fait transférer chez Messageries de presse Benjamin pour se faire répondre qu’ils ne représentent pas les Éditions TNT. Ils  auraient pu au moins laisser nos coordonnés pour que les  libraires nous contactent.

Nous avons fait plusieurs publicités et représentations dans notre magazroman de cheminement croissance personnelle apprendre à s'aimerine Reflet de Société, sur l’Internet et même lors de l’émission Vie de couple à TQS pour annoncer fièrement que nos livres étaient disponibles dans toutes bonnes librairies. En espérant que celles-ci pourront nous retracer dans le méandre de la concentration des intermédiaires.

En perdant un distributeur indépendant comme Diffusions Raffin, quel en sera l’impact sur les petites maisons  d’édition au Québec et sur les auteurs qu’elles  représentent? Nous verrons dans les prochaines années. Une chose est certaine, ce n’est pas un événement qui va faciliter notre travail.

Les Éditions TNT vont s’auto-diffuser pour rendre disponible ses livres aux libraires. Je laisse les coordonnés aux libraires qui nous cherchent. Ces coordonnés sont les même que celles que le public avaient qui veut commander nos livres:

Éditions TNT

4233 Ste-Catherine Est, Montréal, Qc. H1V 1X4

Tél. (514) 256-6900 Fax: (514) 256-9444 courriel: journal@journaldelarue.ca

Merci à nos lecteurs qui nous soutiennent depuis maintenant 16 ans. Merci aux libraires qui vont continuer de nous représenter.

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Classé dans Actualité, économie, Raymond Viger