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2011: la tête dans le sable

Un récent sondage SOM/La Presse montre que les québécois, quoique pessimistes pour l’économie américaine et l’économie européenne, sont très optimistes envers les économies canadienne et québécoise. Malheureusement, leur confiance est très mal placée.

C’est vrai que notre économie semble aller beaucoup mieux, si on se compare aux américains ou la zone Euro, mais c’est toujours comme ça lorsqu’on est dans un boum artificiel alimenté par l’argent facile. Malheureusement, ce boum est un mirage qui risque de s’évanouir en 2011. MM. Carney et Flaherty le savent très bien. Mais ils se gardent bien d’éloigner le bol de punch pour autant. Pourtant leurs exhortations à la prudence ne retarderont même pas l’inévitable.

J’ai déjà écrit au sujet de la bulle immobilière qui est en train de se gonfler au Canada (ici et ici) et cette bulle est en train de plafonner. Nous sommes exactement comme les américains en 2007, mais dans notre arrogance, nous nous imaginons que ce qui leur est arrivé ne nous arrivera pas. Quelque faits pour votre considération:

  1. Les banques canadiennes ne sont pas aussi blindées qu’on le croit et lorsque la bulle éclatera, nous verrons à quelle point elles sont vulnérables.
  2. Beaucoup de canadiens passent de 50% à 70% de leur revenus sur leurs paiement d’hypothèque. La plupart ne survivront pas une hausse des taux hypothécaires, ne serait-ce que de 1%.
  3. Un nombre effarant d’hypothèques sont assurées par la SCHL et titrisées sous formes de dérivatifs. Devinez qui va payer les pots cassés?
  4. L’industrie de la construction représente 20% de l’économie canadienne. Cette industrie va être sérieusement atteinte.


Je sais que je vais probablement sembler comme un rabat-joie en cette veille du nouvel an, mais je me dois de vous servir quelques idées de résolutions: Payez vos dettes et reportez toute dépense inutile dans la prochaine année.

Je vous quitte avec cette petite citation de Benjamin Franklin:

« Soyez en guerre contre vos vices et en paix avec vos voisins, et que chaque nouvelle année fasse de vous un meilleur homme. »

Bonne et Heureuse Année!

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Classé dans Actualité, Philippe David

En attendant vos relevés de cartes de crédit…

Dernièrement, nous avons assisté à deux sorties, une de Mark Carney, Gouverneur de la Banque du Canada, et une de Jim Flaherty, Ministre fédéral des Finances; nous enjoignant à la prudence. Voyez-vous, ils s’inquiètent maintenant du taux d’endettement des canadiens qui est à 148% de leur revenu, dépassant de ce fait celui de nos voisins du sud. C’est une situation qui n’est guère enviable. Nos joyeux lurons essaient donc maintenant de restreindre notre enthousiasme. Cependant, Ils sont très mal placés pour nous faire la leçon.

Depuis que M. Flaherty est Ministre des Finances (2006), la dette fédérale est passée de $460 milliards à $520 milliards, une augmentation de 13%. Pour mettre les choses en perspective, notre dette fédérale équivaut à 75% de notre PIB et nous place mondialement en 18e place au palmarès de l’endettement, juste derrière le Portugal qui est actuellement en train d’imploser.

M. Carney pour sa part, depuis qu’il a été nommé en 2008, a abaissé le taux directeur de 5% à 1%. Avec le taux d’inflation annuel actuel de 2%, nous nous retrouvons avec un taux d’intérêt réel négatif. Ce taux est un incitatif énorme à emprunter et dépenser et de ne pas épargner. Avec notre dollar qui perd son pouvoir d’achat à ce rythme, à quoi bon mettre son argent à la banque? Est-il donc surprenant que les ménages canadiens soient si endettés. Est-il aussi surprenant qu’alors que les américains renouent avec les vertus de l’épargne, atteignant un 6% actuellement, que les épargnes des canadiens aient fondu à 2.5%? Il ne faut pas être grand clerc ou même avoir un doctorat en économie pour réaliser que de ne mettre aucune épargne de côté pour les mauvais jours et de s’endetter jusqu’au cou n’est pas une façon de s’enrichir. C’est tout le contraire.

Les bas taux d’intérêt, couplés avec une garantie d’hypothèque de la Société Canadienne d’Hypothèque et de Logement (SCHL), ont aussi causée une bulle immobilière sans précédent au Canada. Dans des conditions comme celles-là, les actifs immobiliers pourraient perdre leur valeur très rapidement et voir plusieurs ménages avec des dettes dépassant largement la valeur de leurs actifs. Mais contrairement à nos voisins américains, abandonner notre hypothèque n’est pas une option pour nous. Nous restons enchainés à notre hypothèque. Bref, nous sommes en train de répéter le même scénario que les américains en 2007. Tout ça parce que M. Carney maintient les taux trop bas.

Depuis la crise financière américaine, nos politiciens ne cessent de nous dire de dépenser, dépenser, dépenser et la Banque du Canada se fait un plaisir de nous rendre la tâche plus facile avec des taux dérisoires et maintenant ils sont surpris de constater que nous sommes sur-endettés? M. Carney et M. Flaherty on tenu une partouze à bar ouvert pendant deux ans et ils sont surpris de voir leurs invités se promener à quatre pattes avec des abat-jours de lampes sur la tête.

Mais les nouvelles ne sont pas toutes mauvaises. Pendant ce temps, les grandes banques ont empoché des profits records et tous les amis de M.Carney ont sans doute eu droit à un épais bonus pour Noël. N’est-ce pas magnifique? J’ironise, bien sûr. Bien peu de gens le réalisent, mais le rôle de la Banque du Canada a toujours été de financer les excès de notre gouvernement (comment vous croyez qu’ils font pour financer des guerres, des programmes sociaux et tous ces petits contrats pour leurs amis?) et de bourrer les poches des banquiers. Il serait temps que les gens s’en rendent compte et qu’on l’abolisse.

Je vous souhaite un très joyeux Noël tout de même.

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Classé dans Actualité, économie, Philippe David

Le pic immobilier

Cliquez pour agrandir.


J’aimerais attirer votre attention au graphique ci-haut qui donne une comparaison des prix immobiliers de tous les grands centres urbains au Canada en date du mois de mai dernier (source). Ça donne une bonne image de choses à venir. La zone du milieu indique jusqu’où les prix immobiliers pourraient chuter après l’éclatement. On peut constater que les marchés de Montréal et Ottawa risquent de souffrir un peu moins les effets de l’éclatement de la bulle immobilière que d’autres marchés, mais il faut quand même dire que si vous cherchiez à acheter votre première maison, le moment serait quand même mal choisi. Même à Montréal, les maisons pourraient perdre jusqu’à 25% de leur valeur. À Vancouver, les prix risquent de chuter de moitié, ce qui risque de causer une vague de faillites personnelles jamais vue auparavant.

Nous nous croyions tellement intelligents en 2007 lorsque la bulle immobilière a éclaté aux États-Unis. On riait des stupides américains qui ont fait des tas de prêts hypothécaires sans bon sens à des gens qui n’auraient jamais les moyens de payer. Des milliers de ménages américains se sont retrouvés à la rue avec une hypothèque qui excédait la valeur de leur maison. C’est sur le point d’arriver encore ici. Le taux d’intérêt de la Banque du Canada a été maintenu près de 0% depuis plus de deux ans et est toujours trop bas malgré une récente hausse. Ça a permis au banques d’offrir des hypothèques à des taux dérisoires (et empocher des profits monstres). Vous vous souvenez de Fannie Mae et Freddie Mac? Au Canada, nous avons la SCHL qui joue essentiellement le même rôle à sécuriser et titriser des hypothèques. Combien d’hypothèques? Oh, environ 60% de toutes les hypothèques au Canada. Qui garantit ces hypothèques? Vous et moi par le biais de vos impôts fédéraux.

Pire encore, certains utilisent l’équité de leur maison comme un guichet automatique en ré-hypothéquant leur maison pour s’acheter des motoneiges, des bateaux, etc. Qu’arrivera-t-il à ces gens quand les prix immobiliers s’écrouleront? Il est quasiment inimaginable que nous répétions toutes les mêmes erreurs que les américains en ayant encore la dévastation que ça leur a causé dans notre rétroviseur, mais il semble que nous soyons plus stupides qu’eux.

Maintenant, il semble que nous ayons rejoint le pic et les ventes immobilières commencent à s’essouffler. Selon un article du Globe and Mail, le volume des ventes immobilières a dramatiquement chuté. À Vancouver, le volume à chuté de 30% par rapport à l’année dernière et à Calgary de 40%. C’est le premier signe avant-coureur. Le reste du scénario américain risque de se répéter à partir de là:

  • Le volume de ventes chute soudainement.
  • Les prix ramollissent un peu.
  • Le niveau des inventaires remonte.
  • L’industrie immobilière essaient de convaincre les gens que rien ne se passe d’anormal.
  • Le déni s’installe dans les média qui clameront que les bases fondamentales sont toujours solides.
  • Les vendeurs tenteront de maintenir les prix tandis que la demande ne cesse de diminuer.
  • Les inventaires rejoignent de nouveaux sommets.
  • Les constructeurs commencent à offrir des incitatifs pour faire baisser leurs inventaires.
  • Les vendeurs commencent à réaliser trop tard ce qui se passe.
  • Les prix commencent leur descente.
  • Les vendeurs commencent à offrir des incitatifs pour vendre leur maison.
  • Les incitatifs ne fonctionnent pas.
  • La dégringolade des prix commence à s’accentuer.
  • La Banque du Canada tente de calmer le jeu en émettant des communiqués assurant le public que le marché immobilier est encore fondamentalement solide.
  • Les inventaires montent en flèche, les prix s’écroulent et les constructeurs coincés avec des surplus d’inventaires font faillite.


Certains évènements peuvent se produire simultanément et peut-être dans un ordre légèrement différent, mais tout commence par une chute du volume de ventes. Chose certaine, le pic immobilier est atteint, la descente est amorcée et avec les taux d’intérêts déjà trop bas, rien ne pourra arrêter l’avalanche.

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Classé dans Actualité, économie, Philippe David

C’est la fin de la récession (!?!) ;-)

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Ceux qui ont dénié jusqu’en septembre 2008 que nous étions en récession et qui disaient ne pas l’avoir vu venir, nous assurent maintenant que la récession touche à sa fin. Alors ne paniquez pas, vous pouvez maintenant respirer, recommencer à aller magasiner et dépenser de l’argent que vous n’avez pas. Endettez-vous, nom de Dieu. Soyez patriotes. Dans un système de Ponzi basé sur la création de l’argent en tant que dette, nous avons toujours besoin de plus de dettes pour que ce système puisse continuer de fonctionner. Comme toute bonne arnaque financière pyramidale. Mais cette fois, nous en avons fait notre nouveau Dieu. L’argent. Celui qui ne vaut plus rien et qui est basé sur rien de valeur ou de tangible, qui plus est. On y reviendra plus loin.

Ainsi donc, au Canada, les canaris de la Banque du Canada se sont mis à chanter à qui veut l’entendre que l’économie canadienne est voie de sortir de la récession dès cet automne. J’aimerais bien y croire. Mais le problème est qu’une économie ne se relève pas tant qu’il n’y a pas création d’emplois, donc plus de travailleurs qui gagnent de l’argent qu’ils peuvent ensuite dépenser, payer des impôts et faire rouler l’économie réelle locale. Nous vivons la pire récession depuis la Deuxième guerre mondiale, coutant aux Canadiens plus de 369 000 emplois et anéantissant presque $40 milliards en valeur immobilière et boursières (1.3 trillion pour les Américains), sans compter le profond déficit budgétaire de $172 milliards sur les 5 prochaines années que le gouvernement Harper vient de nous creuser pour «sauver» l’économie en transférant notre argent à des banques privées (pour qu’elles puissent aller acheter d’autres banques en difficultés aux États-Unis et vous prêter votre argent avec intérêts!) et des compagnies sur l’assistance sociale comme General Motors. Il s’agit de la plus sérieuse crise de la dette publique dans l’histoire du Canada. Dire qu’on se permet quand même des investissements de cinq milliards de dollars dans le secteur de la défense, tel que dévoilé par le ministre Peter Mackay le 8 juillet dernier, comme si c’était une priorité financière pour le peuple canadien.

Aux États-Unis, Ben Bernanke, le patron de la banque centrale privée nommée la Federal Reserve, parle de «pousses vertes» et de possiblement de chants de sirènes. Des pousses vertes, c’est joli, mais encore là, il faudrait bien s’assurer que vue de proche, elles ne soient pas d’une autre couleur. En juin, 465 000 emplois furent perdus et le nombre d’heures travaillées chute pareillement à la période de chute libre de l’économie d’octobre à avril dernier. Les taux de chômage dépassent les 10% en moyenne à l’échelle du pays et jusqu’à 15% dans certains états comme celui du Michigan. Les magasins ferment partout, faute de consommateurs. Des plans pour bulldozer des villes ou des parties d’elles sont élaborés dans le but d’arrêter la perte de valeur des hypothèques des autres maisons, protégeant ainsi encore une fois les institutions financières qui sont prises avec ces centaines de milliers de reprises de finance.

La grande contraction du crédit va commencer et le système ne va pas s’effondrer, il va s’évaporer. Le prospect de voir toutes les banques fermer pour une certaine période de temps se pointe à l’horizon, possiblement à l’automne, évoquant la mesure prise par Franklin Roosevelt qui déclara un «bank holiday» durant la Grande dépression de 1929, un jour férié pour les banques pour éviter l’effondrement du système financier tout entier. L’accès au crédit s’évapore. Les emplois et les revenus s’évaporent, qui en retour causent la perte de valeur des propriétés. Ensuite, la valeur réelle s’évapore au moment même où les plans de sauvetage pour les larges corporations ou individus lancent de l’argent dans un trou noir et l’allume en feu. Ceci résulte en l’évaporation des revenus du gouvernement en parallèle avec l’augmentation de ses dépenses, qui mène à une explosion exponentielle des déficits budgétaires. Cela fait paraitre les poussent vertes pour des racines rouges.

Ce serait une bien terrible erreur que de confondre la solvabilité temporaire du secteur financier – achevée à grands coups d’assouplissement quantitatif et par l’appropriation massive d’argent public –  et la santé à long terme de nos économies. La seule chose qui s’est réellement passée est un massif transfert des obligations des banques privées vers le public avec des dettes montantes pour les générations futures. Un baume temporaire qui ne fait que repousser l’inévitable écroulement du système financier et du système fractionnaire bancaire basé sur la dette. Un tiers des emplois du secteur manufacturier ont disparus en une décennie et cela ne manquera pas d’alimenter ces pousses vertes qui se nourrissent d’encre rouge. Même les gros joueurs tels que Warren Buffett ne voit pas de nouvelles pousses à l’horizon, que des herbes jaunes. C’est que dans le désert, n’importe quoi a l’air de pousses vertes, nous disent ces économistes et experts; et le prix du baril de pétrole qui tend à la hausse risque de les anéantir. Est-ce pour cela que les géants de la finance tels que JP Morgan Chase ont commencé à emmagasiner des réserves de pétrole? Et avec l’argent de qui?

La Californie qui a un plus gros PIB à elle seule que la Russie, le Brésil, le Canada ou l’Inde, est en train de faire banqueroute et de s’effondrer. Si cet effondrement ne peut être évité en Californie, avec sa plus grande population et base manufacturière des États-Unis, le reste du pays va inéluctablement suivre. L’activité économique dans le secteur manufacturier est en déclin depuis 16 mois consécutif.

Serait-ce qu’on manipule les marchés boursiers pour faire croire aux petits investisseurs que l’économie va mieux dans le but de les faire réinvestir leurs dernières billes dans le système avant que le tout ne s’écroule de nouveau, pour ainsi minimiser leurs pertes encourus depuis le début de la crise en revendant rapidement leurs titres momentanément artificiellement surévalués? C’est qu’il ne faut pas oublier que la plus grande des bulles financières de l’histoire n’a pas encore véritablement éclatée, celle du marché des produits dérivés qui totalise environ 700 000 milliards de dollars selon la Banque des règlements internationaux (BRI), de quoi faire réfléchir quand on sait que la valeur totale de tous les marchés boursiers du monde ne dépassent pas les 50 000$ milliards, selon la World Federation of Exchanges.

Le rapport du LEAP/E20202 prévoit que l’Angleterre et les États-Unis pourrait faire défaut de paiement sur leurs dettes publiques dès la fin de l’été. Le groupe anticipe une massive vague de chômage qui va continuer de frapper l’Amérique, l’Europe, l’Asie, le Moyen-Orient et l’Afrique; une série de banqueroutes de compagnies, banques, provinces et états, municipalités et dans le secteur immobilier, et une vague terminale de la crise du dollar US, des US Treasury Bonds et le retour de l’inflation. Même les normalement très polis et respectueux Chinois ont rit en plein visage du secrétaire au Trésor américain, Timothy Geithner, alors qu’il essayait de les rassurer à propos de la sécurité de leurs investissements et financement de la dette des États-Unis. Plusieurs pays commencent à songer à diversifier leur investissement loin de l’économie et du dollar américain, comme le Brésil, la Chine, la Russie, le Japon, quitte à créer une nouvelle monnaie internationale comme celle annoncée et présentée par le président russe Dmitry Medvedev lors du dernier sommet du G8.

Comment les blâmer? La Fed s’est enfoncée dans un trou financier gigantesque d’environ 13.9 trillions de dollars sur le dos des payeurs de taxes américains pour financer ses plans de sauvetage de l’économie en moins d’un an (Rapport financier de la FDIC en PDF). Cela a eu pour effet de doubler la dette extérieure des États-Unis en moins d’un an! Sous l’administration Obama, cette dette nationale risque fortement de doubler encore, selon leurs propres projections.

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Imaginez maintenant que les taux d’intérêts doublent eux aussi – pas difficile puisqu’ils sont si bas – et voyez ce qu’il adviendra de la capacité de rembourser des États-Unis et de leur conséquente solvabilité. Ce n’est que la pointe de l’iceberg, puisque le montant total des dettes américaines, incluant celles des entreprises, des particuliers, des états et municipalités, des cartes de crédit et hypothèques et autres, pourrait se chiffrer dans les centaines de trillions de dollars.

Le dernier facteur à prendre en compte est l’érosion phénoménale du pourvoir d’achat du dollar américain. À force de créer de l’argent en terme de crédit, on fini par doubler plusieurs fois la masse monétaire et conséquemment nait l’inflation qui est due à la dépréciation équivalente de chaque dollar de plus en circulation. Ainsi, cette charte ci-bas vous montre ce qu’on voudrait que vous ne voyiez pas: le pouvoir d’achat du dollar sur les 76 dernières années a décliné de 94%. Situation identique pour le dollar canadien. Et au rythme avec lequel nos gouvernements dépensent, en combinaison avec nos politiques financières et monétaires actuelles, nous risquons de perdre un autre 94%, mais en 76 mois cette fois-ci. (Source)

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Alors, la prochaine fois que vous entendrez que l’économie est en train de sortir de la récession, vous pourrez peut-être vous permettre de vous esclaffer et demander l’économie de quelle minorité s’améliore; parce que pour la grande majorité de la population, si on se sort de la récession, c’est surement parce que nous sommes en train d’entrer en dépression!

😉

François Marginean

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Le nouveau scandale des commandites

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« La vérité première est que la liberté de la démocratie est en danger si les gens tolèrent la croissance du pouvoir du privé jusqu’à un point où il devient plus puissant que l’état démocratique lui-même. Ceci, dans son essence, est le fascisme – le gouvernement qui devient la propriété d’un individu, d’un groupe, ou de n’importe quel autre pouvoir contrôleur privé. » – Franklin D. Roosevelt, le 29 avril 1938, dans un message au Congrès

Il y a des semaines où il y a tellement d’évènements importants qui se déroulent qu’il est difficile de tout couvrir en un billet. Voici en bref ce qui devrait attirer notre attention.

Vous vous rappelez du scandale des commandites? 332$ millions (de notre argent) avait été versé par le gouvernement du Canada à des agences de publicité pour prévenir un vote favorable à la souveraineté du Québec. Cette histoire avait choqué beaucoup de personnes et avec raison. C’est une somme d’argent considérable et l’intention était malveillante, malhonnête, pour ne pas dire carrément antidémocratique.

Tenez-vous bien, car nous avons un nouveau scandale des commandites et cette fois, il s’agit non pas de quelques centaines de millions de dollars, mais bien de quelques centaines de MILLIARDS. Je le nommerai donc le scandale des commandites des banques à charte canadiennes. Mes confrères Pierre R. Chantelois et Michel Monette vous en faisaient part la semaine passée.

Voici ce que le professeur en économie de l’Université d’Ottawa, Michel Chossudovsky, avait à dire à propos de ce 200$ milliards octroyés aux banquiers:

Déjà, le gouvernement Harper avait débloqué en catimini un premier montant de 25 milliards $ le 10 octobre dernier, puis un autre de 50 milliards le 12 novembre, pour racheter des prêts hypothécaires des institutions financières. Malgré l’importance des montants en jeu, ni les partis d’opposition, ni les médias n’ont crû bon de poser des questions au gouvernement, d’analyser les implications de cette « aide » aux grandes banques canadiennes.

Le gouvernement finance son propre endettement

Les bénéficiaires du renflouage bancaire sont également les créanciers du gouvernement fédéral. Les banques à charte sont les courtiers de la dette publique fédérale. Elles vendent des bons du Trésor et des obligations au nom du gouvernement. Elles détiennent aussi une portion de la dette publique.

Ironiquement, les banques prêtent de l’argent au gouvernement fédéral pour financer le plan de sauvetage et grâce à l’argent récolté par la vente d’obligations et de bons du Trésor, le gouvernement finance le plan de sauvetage par le biais de la Société centrale d’hypothèque et de logement. C’est un processus circulaire. Les banques sont à la fois les bénéficiaires du renflouage et les créanciers de l’État. Dans un sens, le gouvernement fédéral finance son propre endettement.

Les banques à charte canadiennes utiliseront l’argent du renflouage à la fois pour consolider leur position et financer l’acquisition de plusieurs institutions financières américaines « en difficulté ».

La déstabilisation de la structure fiscale fédérale

Il s’agit de la plus sérieuse crise de la dette publique dans l’histoire du Canada.

Le plan de sauvetage déstabilise la structure fiscale fédérale incluant la péréquation (transferts aux provinces). Il entraîne une montée en flèche du déficit budgétaire, lequel doit être financé aux dépens des contribuables. C’est toute la structure des finances publiques qui en affectée.

Le renflouage de 200 milliards de dollars sera d’une part financé par l’augmentation de la dette publique et d’autre part par des coupures dans le dépenses incluant les transferts aux provinces.

On peut s’attendre à un mélange de compressions budgétaires combinées à une hausse de la dette publique. La plupart des catégories de dépenses publiques (excluant la Défense) en seront probablement affectées.

La structure fiscale fédérale est compromise. La montée en flèche du déficit budgétaire finance le plan de sauvetage bancaire. (Source)

Financer son propre endettement? Pour que ces banques puissent concentrer et consolider leurs avoirs en allant acheter des banques en difficulté aux États-Unis, avec notre argent que nous devrons rembourser avec intérêts! On nous prend pour qui? Ces politiciens à gogo nous rabaissent les oreilles sans cesse nous disant qu’il faut se serrer la ceinture, couper dans les programmes sociaux pour rembourser la dette (ou seulement les intérêts sur le dette!), ils grattent les millions, ils nous disent qu’il n’y a pas assez d’argent pour aider les pauvres et entretenir les routes, mais abracadabra (!!!): ils trouvent des dizaines de milliards pour le budget et l’occupation militaire de l’Afghanistan et des centaines de milliards pour les banques à charte qui ne sont même pas en difficulté!

Hey! Si vous voulez stimuler l’économie, pourquoi ne pas redonner aux Canadiens et Québécois ce 200$ milliards de nos impôts et taxes? Idée folle! Hérétique! Ennemi d’État, brulez-le au bucher! Il doit être membre de l’Al Qaïda.

Le dernier acte officiel de n’importe quel gouvernement est de piller la nation. Ils vident les coffres et endette la population en parallèle avec la vente aux enchères de notre infrastructure publique. Attendez-vous à ce que Hydro-Québec soit privatisé pour financer ce don majestueux aux banques. Ça fait trois fois que le gouvernement canadien octroie des milliards aux banques canadiennes, et aux États-Unis, c’est la même situation. On nous dit qu’il faut aider les banques, mais un coup que le processus est enclenché, les banquiers reviennent à la charge à répétition pour absorber une quantité faramineuse et grandissante de notre argent en nous enfonçant dans un trou abyssal d’endettements impossibles à rembourser. Nous en sommes à un point où nous devons trois fois plus d’argent que toute la masse monétaire canadienne! En d’autres mots, si nous utilisions demain matin la totalité la masse monétaire disponible en dollar canadien et en argent électronique pour rembourser la dette accumulée du gouvernement, des provinces, municipalités et des particuliers, il nous resterait encore deux fois ce montant en dettes à rembourser. Plus les intérêts! Il n’y aurait plus d’argent du tout en circulation, zéro, et il nous resterait encore le 2/3 de nos dettes à payer! Absolument délirant!

Nous devons plus d’argent qu’il y en a en existence. Ceci est la nature même d’un système monétaire basé sur le crédit/dette. Les banquiers privés et nos banques centrales contrôlées par eux, créent de l’argent de nulle part lorsque vous signez pour un prêt ou une hypothèque. C’est une chaine de Ponzi, un système de vente pyramidale. Ce Système (voir le brillant billet de Pierre JC Allard à ce sujet) fonctionne tant et aussi longtemps qu’une foule grandissante d’emprunteurs est créé pour permettre la création de nouvel argent avec lequel on pourra rembourser les anciennes dettes. Mais parce que nos gouvernements ont subventionné le déménagement des emplois du secteur manufacturier bien rémunérés vers d’autres pays et que les dettes des individus ont atteint des proportions intenables, les Nord-Américains ont cessé d’emprunter. Maintenant, la pyramide est en train de s’effondrer avec son système de dettes imaginaires.

Le fait est que plus d’argent est dû par les banques dans le marché des produits dérivés qu’il en existe réellement. Tout comme les intérêts perçus sur l’argent créé de nulle part, il s’agit de dette imaginaire. Elle existe uniquement sur le papier et dans les esprits des individus qui croient en cette réalité du Système. Vu de cette manière, ceci ressemble à un casino. Même si le casino ne vous donne en fait rien de valeur, vous pouvez en sortir ruiné par une série de mauvais jets de dés et de la malchance.

Donc maintenant, les joueurs de casino de Wall Street et de nos institutions canadiennes ont manqué de chance et ils veulent que les serveuses des restaurants et les plombiers payent les pertes. N’oubliez pas qu’on privatise les profits, mais on socialise les pertes. Lorsqu’ils reçoivent de l’argent de nos gouvernements, donc de nous, ils retournent en courant aux tables du casino pour jouer un autre tour; car c’est exactement ce qu’ils ont fait l’année passée avec les premiers plans de sauvetage. Ils sont retournés directement acheter des produits dérivés qui sont à l’origine de la crise actuelle…

C’est ici que nous en sommes, avec les banques qui nous demandent encore plus d’argent, mais cette fois ils vont RÉELLEMENT nous la prêter, avec intérêts bien sûr. Juré craché!

Chers lecteurs, ils ne peuvent PAS réparer l’économie. Tout ce qu’ils peuvent faire c’est de piller la population pour s’assurer d’avoir leurs propres parachutes dorés et c’est ce qu’ils font présentement, avec des clins d’oeil et de coups de coude: mais où est donc passé tout cet argent?

L’élément à garder en tête est que nos gouvernements vont continuer à distribuer de l’argent gratuit aux banquiers et vous coller la facture ainsi qu’à vos descendants uniquement si vous les laissez faire sans impunités. Il est difficile d’expliquer ceci en de plus simples termes.

Qu’est-ce que ça va prendre avant que les Canadiens et Québécois trouvent le courage de faire ce que les Islandais ont fait?

Les « experts » de la finance et la majorité des économistes vous diront que personne n’a vu venir cette crise, que personne ne pouvait la prédire. Un beau sac de mensonges. Ça fait des années que les gros joueurs ont retiré leurs billes du marché, mis à l’abri leurs avoirs. Ils vous regardent en riant dans leur barbe avec votre air surpris et effrayé, vous qui êtes laissés derrière pour porter le fardeau des pertes, avec les poches vides. Cette crise a été volontairement engendrée pour le plus grand profit des riches possédants de cette planète. On vous plonge dans un état de chaos et de désespoir, on vous effraie. Ensuite, tels des vampires, ils viennent vous dire qu’il faut sauver ce système fractionnaire bancaire. Aux États-Unis, ils ont poussé l’affaire jusqu’à menacer les congressistes d’écroulement total de l’économie et de loi martiale dans le pays. Comme de fait, rien de tout cela ne se produisit après que le plan de sauvetage fut accepté (ils sont quand même chanceux d’avoir eu le droit de voter, ici au Canada, cela a été fait sans débat tant au Parlement que dans les médias, personne n’a été informé ni consulté!). Par contre, la moitié de l’argent sera secrètement distribuée aux copains de Wall Street et aux banques centrales de l’Angleterre et de la Chine, pour ne nommer que celles-ci.

Problème-réaction-solution.

C’est toujours l’agenda de l’élite financière qui dirige. Nous avons un problème avec ce casino mondial qu’est la globalisation et la dérégulation du secteur bancaire? Solution: nous avons besoin d’un nouvel ordre financier mondial, vous répondront vos bienfaiteurs. Les gens deviennent trop rapidement bien informés grâce à l’Internet; l’Union nord-américain est presque terminé d’être implémenté, mais il va falloir accélérer la machine car les globalistes, les quelques propriétaires de la moitié de la richesse du monde en veulent plus. La prochaine étape est d’unifier la matrice financière de contrôle transcendant nos souverainetés nationales entre le bloc nord-américain avec celle de l’Europe.

Pour les visuels, voici deux tableaux qui devraient vous aider à comprendre ce que ces chiffres signifient. Ils présentent l’argent emprunté par les banques américaines de la banque centrale privée, la Federal Reserve:

Le premier tableau montre les emprunts bancaires effectué de 1919 à décembre 2007:

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Ceci est le même tableau, mais de 1919 à décembre 2008:

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Se trouve-t-il encore des personnes qui ne pensent pas que des temps difficiles sont à venir?

Ces têtes à claque, les artisans de cette débâcle qui ne fait que commencer, se sont rencontrés ces derniers jours à Davos, en Suisse. Avoueront-ils leur culpabilité? La grande rédemption? On entend les mouches voler. Pendant que ces clowns déguisés en habit-cravate se demandent quoi faire pour régler cette situation, c’est 25 000 milliards de dollars qui est parti en fumée depuis le début de cette crise. 46 des 50 états américains seront en danger de banqueroute en 2009-2010.

L’incontournable problème avec ce système bancaire fondé sur le principe de l’argent-crédit est que plus il y a d’imprimerie et création de monnaie-crédit dans le système, plus il y a d’inflation, causée directement par la perte de valeur relative de chaque billet qui se trouve dilué.

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Le cas du Zimbabwe l’illustre dans des proportions inimaginables: ils viennent d’abandonner leur monnaie après avoir eu des taux d’hyperinflation historiques de – tenez vous bien – 231 000 000%. Nous qui paniquions avec une inflation de 5 à 10%!!!

Les derniers billets imprimés étaient des billets de 100 000 000 000 000$Z. C’est un extrême, mais c’est par ce mécanisme qu’on s’appauvrit, qu’on perd notre pouvoir d’achat, une sorte de taxe cachée.

Un autre exemple est le prix de la nourriture qui continue d’augmenter mondialement. Le prix manipulé du pétrole va demeurer bas, mais celui des denrées essentielles et de l’or vont en montant. Indicateurs importants. Ce n’est pas une période de déflation que nous allons traverser, mais bien une de « stagflation ». Économie stagnante combiné à de l’hyperinflation.

Prenez le cas de General Motors: ils reçoivent des milliards des contribuables encore une fois, après toutes ses années de subventions par l’État, ensuite ils vont réinvestir cet argent dans des chaines de montage au Brésil et demandent de ne pas payer d’impôts. Ils font tellement pitié. Snif. Cette flamboyante compagnie de voiture qui a tué son propre véhicule électrique qui allait révolutionner le marché, par peur de ne plus avoir de pièces et de maintenance à vendre à l’avenir. Les voitures à essence sont beaucoup plus profitables pour ces constructeurs automobiles. Il y a aussi le facteur du cartel pétrolier qui entre dans l’équation. GM a été condamné en cour fédérale aux États-Unis avec la Standard Oil de Rockefeller et la multinationale de pneus Firestone pour avoir conspiré ensemble, en pensant à leur plus grand profit, pour démanteler les réseaux de tramways électriques bien développés à l’époque dans les villes américaines. Plus de voitures, de pneus et de pétrole. De quoi faire sourire un capitaliste. L’amende imposée à GM après que le réseau fut démantelé était de 5000$USD et le responsable de GM qui était impliqué dans cette affaire a reçu une amende de 1$. Comparez cela aux dommages qui ont été causés: la ville de Los Angeles estime qui lui faudra une vingtaine d’années et autour de 150$ milliards pour rebâtir une partie de ce système de transport public.

Je terminerai avec cet exposé en citant Thomas Jefferson, une citation qui demande de s’arrêter et de bien réfléchir à ce qui nous attend tous si nous continuons dans cette direction:

« La banque centrale est une institution de la plus haute mortelle hostilité contre les principes et forme de notre Constitution… si les Américains permettent aux banques privées de contrôler la création de la monnaie, en premier par inflation et ensuite par déflation, les banques et les corporations qui vont grandir autour d’eux vont priver le peuple de toutes leurs propriétés jusqu’à ce que leurs enfants se réveillent un jour en sans-abri sur le territoire conquis par leurs pères. »

Ce que cela signifie est que nous allons dans un état où nous ne serons plus les propriétaires, mais que les locataires sur les terres de nos ancêtres. Tranquillement, nous glissons dans un système de gouvernance communiste-socialiste-fasciste. Le capitalisme n’est que le revers de la médaille du communisme. Dans le communisme, toutes les corporations et les ressources naturelles appartiennent au gouvernement alors que dans le capitalisme, le gouvernement et toutes les ressources naturelles appartiennent aux corporations. Ça revient au même. Considérez cette nouvelle: Freddie Mac, la dernière agence d’hypothèque et de logement américaine de proportion gigantesque à être nationalisé par le gouvernement, fait tellement de reprises de finance avec les maisons impayables par les acheteurs, qu’ils ont décidé qu’au lieu de chasser les propriétaires de leur maison et de voir des milliers de maisons sans occupants décrépir, ils vont permettre à ces ex-propriétaires de demeurer chez eux en louant la maison des banques. N’est-ce pas fantastique! Vous êtes ainsi dépossédés de votre maison, mais vous gagnez à la louer des banques pendant que vous continuez de l’entretenir pour eux, à vos frais! Bon esclave, va!

« Il serait plus approprié de nommer le fascisme de corporatisme parce qu’il représente l’union de l’État au pouvoir corporatif. » – Benito Mussolini (1883-1945), dictateur fasciste d’Italie.

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Du Québec à Bombay en passant par les banquiers

1391John James Charest a déclenché les élections avant que le rapport officiel de la Caisse de dépôt et placement du Québec soit publié en février 2009. Les politiciens et les médias vous répètent que tout va bien, que le Québec et le Canada n’ont pas tant souffert de la débâcle économique, qu’on peut respirer et se détendre.

La Caisse de dépôt et placement du Québec est notre bas de laine de 150 milliards de dollars. Elle a investi 37% de notre argent dans des fonds de couverture dit (hedge funds) comme le Blackstone Group et autres. Ces fonds de couverture servent à écumer l’argent des fonds de pension et d’investissement. Ils servent à traire le lait de la population; une sorte d’aspirateur à argent. Nous avons été touchés et on ne veut pas nous laisser savoir si la Caisse a effectivement perdu autour de $30 milliards de notre argent dans ce racket financier. Notre régime de retraite du Canada a perdu 10 milliards, selon les chiffres qu’on nous donne.

Nous sommes lourdement endettés et réellement en récession. C’est ce qu’on va admettre au lendemain des élections. Allez voter en masse le 8 décembre, car Charest compte sur le fait que les gens n’iront pas pour avoir sa majorité. Il faut sortir les truands du gouvernement.

L’autre facette de cette histoire que personne n’ose toucher, mais qui est réellement l’éléphant dans le salon que personne ne veut voir, c’est les $75 milliards donnés par le Fédéral aux banques canadiennes qui ne sont pas nécessairement en trouble. 75 000 000 000 de dollars qu’on va rajouter à la dette d’environ 600 milliards sur laquelle il faudra payer les intérêts aux mêmes banquiers qui ont créé cette crise financière. Cela aura pour effet de changer toute la structure financière des gouvernements fédéral et provinciaux. Il faudra aussi couper dans les services sociaux pour arriver à absorber le choc que ce montant va engendrer.

Tout ça pour quelle raison? On se trouve à financer notre propre dette!
J’ai eu la chance d’avoir le professeur en économie à l’Université d’Ottawa, Michel Chossudovsky sur mon émission. Il est aussi le directeur de Mondialisation.ca et Global Research, deux sites qui reçoivent plus de 40 000 visiteurs par jour en provenance de partout dans le monde. Écoutez ce qu’il avait à dire à propos de cette sordide affaire.

Tout s’est déroulé sans que personne ne soit consulté tant au Parlement qu’au niveau de la population. Pas un mot n’est soufflé dans les élections ni dans les médias. Hallucinant. Comme si de rien n’était. Du terrorisme économique silencieux.

La bonne nouvelle? Nous assistons à une mort et une renaissance. Une bonne partie de la masse se réveille. L’information circule comme jamais auparavant. Plus qu’on est bien informé, moins que l’on peut être manipulé. Lorsque les gens commencent à réaliser ce qui se passe réellement, cela signifie que la partie est finie pour l’élite. Leur dernier ressort est d’utiliser la technique qui consiste à vous faire peur et de partir des guerres. La stratégie de la tension. Pensez-vous réellement que cette histoire à Mumbai (Bombay) est vraiment l’affaire de musulmans relié à l’Al Qaïda? Pourquoi ne pas se poser les trois questions élémentaires pour résoudre un crime: Qui a les moyens, la technique/méthodes et la motivation de perpétrer un tel carnage? Qui profite réellement en terme de pouvoir et financièrement?

Alors voilà, la balle est dans notre camp. Bien sûr qu’il y a une élite hors de contrôle. Mais en tout et partout, ils sont environ 10 000 et nous sommes autour de 7 milliards. C’est la fin d’un empire et son système, mais aussi la naissance de ce que nous voudrons vivre. C’est un moment de vérité. J’ai comme un goût de liberté, de paix et de fraternité. J’ai l’impression que ça va commencer avec une transparence totale du système bancaire et financier ainsi qu’en retournant la responsabilité de la création de la monnaie entre les mains des banques centrales contrôlées exclusivement par le peuple à travers leur serviteur, le gouvernement. Nous devons redistribuer tout l’argent qui nous a été volé et entassé dans les paradis fiscaux et les couloirs dissimulés de la haute finance qui profite de la misère humaine et des guerres. Cette dette de $600 milliards et le $75 de plus qui va s’y rajouter sont de la pure fraude, une trahison, un racket mafieux et nous ne sommes pas obligés de rembourser. Nous aurions pu nous servir de notre banque centrale pour créer cet argent au lieu de l’emprunter des banquiers privés avec intérêts. Nous avons déjà remboursé plus d’argent que ce que nous devons, seulement qu’en intérêts. Ces dettes nationales sont impossibles à rembourser. Annulons-les. Rayons ces dettes de nos livres. Zap, on repart à zéro. L’Argentine l’a fait et d’autres s’apprêtent à suivre cette voie.

Lorsque la population a peur de leur gouvernement, il y a tyrannie, mais lorsque le gouvernement a peur de la population, il y a liberté.

À nous de saisir l’opportunité.

François Marginean

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La Banque du Canada et le système bancaire

Ce sujet est de la plus haute importance pour nous tous dans le contexte économique et électoral actuel car l’argent est souvent la clef à la solution de nos problèmes économiques et sociaux. Nos systèmes de santé et d’éducation publiques sont sous attaques et sont coupés dû au manque d’argent. L’environnement est négligé à cause des manques de fonds. Et ainsi de suite, tous les programmes sociaux sont démolis l’un à la suite des autres pour la même raison : le manque d’argent. Il faut balancer le budget, il faut payer la dette.

Mais la question est pourquoi n’y a t-il pas assez d’argent ?

Premièrement, il se trouve que depuis au moins 20-30 ans jusqu’à aujourd’hui, la quasi-totalité de l’argent neuf est créé par les banques privées. Les banques manufacturent l’argent, c’est leur business. Tout comme une compagnie d’acier manufacture l’acier, les banques manufacturent l’argent.

Mais ils ne l’impriment pas réellement, comme le faisait la Banque du Canada dans le temps où elle jouissait de l’exclusive responsabilité de la monnaie, ils créent l’argent de nulle part, comme un magicien (sujet autrefois à un petit capital requis d’environ 5%) chaque fois qu’ils font une hypothèque ou un prêt. Vous allez à la banque pour emprunter de l’argent, vous donnez vos garanties, vous signez et hop, de l’argent est créé ! Tout ce que ça prend, c’est de presser quelques touches sur l’ordinateur. Appelez ça « imprimer », manufacturer ou créer de l’argent neuf, c’est du pareil au même. Les banques ajoutent à l’argent en circulation quand ils créent un prêt ou une hypothèque et ils détruisent l’argent, ou réduisent la masse monétaire quand les emprunts sont remboursés ou lorsqu’ils sont repris par les banques pour non-paiement.

Ce qui constitue le problème principal de laisser les banques privées créer la quasi totalité de tout nouvel argent est qu’il est toujours créé en tant que crédit, une dette à rembourser avec intérêts !

Alors, si la presque totalité du nouvel argent est créé comme étant une dette, sur laquelle on doit en plus payer des intérêts, comment peut-on s’en sortir ? Il faut alors emprunter plus pour payer les intérêts sur ce que nous devons déjà et sombrer encore plus profondément dans les dettes. Ceci est la raison pour laquelle la plupart des pays sont si endettés. Il est un fait que depuis plus de 200 ans, selon les pays et leur situation, presque tout l’argent neuf a été créé en créant une dette – une dette qui ne pourra jamais être remboursée et qui ne peut qu’être dramatiquement réduite par un autre crash similaire à celui de 1929. Les parallèles entre notre situation actuelle au niveau financier et celle de 1929 sont nombreux et significatifs. On est en train de revenir 75 ans en arrière avec notre système bancaire et les pratiques financières.

Considérez ceci : entre 1981 et 1995, $619.2 milliards furent collectés par le gouvernement canadien en impôts des contribuables canadiens et de ce montant, $428.2 milliards furent utilisés pour payer les intérêts seulement sur la dette due aux banques privées internationales et domestiques ! Tout cet argent serait nôtre si on s’était donné la peine d’utiliser notre Banque du Canada pour créer cet argent et nous ne devrions pas d’argent à personne ou presque. Tout cet argent serait retourné dans nos poches au lieu de celles de quelques individus ridiculement riches.

Saviez-vous pourquoi nous ne sommes pas censés payer d’impôts au gouvernement fédéral ? Non pas que ça soit illégal pour le fédéral de vous imposer, car ils taxent votre personne légale que vous décidez d’assumer sans comprendre comment cela fonctionne, mais c’est qu`il est interdit dans la Constitution canadienne d`impôser directement les personnes naturelles pour leur travail.

Malheureusement, beaucoup semblent ignorants et indifférents et ce pays est sur une bien mauvaise voie: celle de voir sa souveraineté dissoute et ses bases légales et principes moraux fondre au soleil. Le pouvoir des corporations en concert avec le fédéral est en train de menacer l’ensemble des provinces en centralisant le pouvoir entre ses mains et ne travaillent pas au bien de la population. Nous avons le pouvoir de dissoudre tout gouvernement qui n’est pas à notre service, le Peuple. Dans notre époque actuelle, notre argent va dans des guerres inutiles et criminelles, les corporations contrôlent le gouvernement, les banquiers privés contrôlent notre économie et TOUT l’argent de nos impôts vont dans leur poche : on ne se sert plus de notre Banque du Canada pour créer de l’argent sans intérêts, on l’emprunte aux banquiers privés et pour cette raison on est passé d’une dette de 37 milliards dans les années 70 à plus de 600 milliards à cause des intérêts sur la dette qu’on doit à ces requins sans noms.

Encore plus inquiétant est que le Canada, avec le reste des pays occidentaux, sont retournés au système extrêmement volatil de bulles boursières, qui prévalait avant la période de la Grande Dépression de 1929, avec son lot de craintes et d’incertitudes. Le seul espoir pour le Canada et les autres pays est d’abandonner la course à la globalisation du système financier et de reprendre contrôle sur sa monnaie et de l’utilisation de la Banque du Canada pour restaurer la libération du besoin et de la peur que des hommes et femmes se sont battus et soient morts pour défendre.

Les chiffres de Statistiques Canada et de la Banque du Canada en 2004 donnaient le niveau total d’endettement du gouvernement canadien, des individus et des corporations à 2.27 trillions de dollars, sur lequel des intérêts sont dûs. Le Canada a en circulation 800 milliards de dollars sur tous les marchés. Donc nous sommes endettés de trois fois le montant que nous avons en argent total disponible dans la masse monétaire.

De ce $800 milliards, seulement $38 milliards a cour légale (billets de banques et monnaie de métal en circulation) et ont été créé par la Banque du Canada, sans intérêts. Le reste ($762 milliards) est du crédit créé par les majeures banques privées comme prêts, hypothèques et argent que les gouvernements empruntent, qui sont considérés comme étant des « dépôts », et sur lesquels des intérêts doivent être payés. Ainsi donc, l’économie canadienne roule sur un système monétaire et bancaire basé sur l’endettement où l’argent comptant constitue environ 5% de tout l’argent en circulation et où le crédit représente 95% de cette masse.

Comme le demande si bien le Parti Action Canadienne, le seul à parler de ces vrais enjeux dans leur plateforme électorale, voici les questions qui surgissent à l’esprit et qui devraient être posées sur la scène publique ainsi qu’à tous nos représentants au pouvoir, gouvernements et médias : 1. Comment fait-on pour payer une dette de $2.27 trillions quand on a seulement $800 milliards en circulation, et que de ce montant même, seulement $38 milliards existent réellement en comptant ?

2. Pourquoi avons-nous seulement $38 milliards comptant sur un total de $800 milliards en circulation ?

3. Qu’arriverait-il à l’économie canadienne si tous les Canadiens arrêtaient d’emprunter et commençaient au lieu de cela à déposer leur argent en même temps ?

Le Canada fait partie d’un système mondial basé sur l’endettement qui est contrôlé et géré par des banquiers plutôt que par des gouvernements souverains. C’était ce système qui fut responsable de la Grande Dépression de 1929 et le même encore qui nous mène tout droit à la même catastrophe qu’en 1929, sinon pire.

Au Canada, une partie de la solution fut de nationaliser la Banque du Canada. C`est le gouvernement de MacKenzie King qui en 1938 a nationalisé la Banque du Canada, retournant au gouvernement le contrôle de la création de la monnaie et du crédit de la nation.

Dans le milieu des années ’70, un changement de politique s’opéra qui redonna graduellement le contrôle et la création du crédit aux banques privées, un retour à la pratique de déléguer aveuglément avec absolue confiance aux financiers et banquiers.

Et ainsi commença notre descente dans une dette trois fois plus élevée que tout l’argent en circulation. Et ce fut les Conservateurs de Brian Mulroney qui ont initié l’érosion du mandat de notre Banque du Canada de nombreuses façons, mais que de successifs gouvernements Libéraux ont continué à abuser.

Le puissant mandat existe toujours, mais le gouvernement refuse de l’honorer et de l’utiliser.

De par la faute de ne pas utiliser notre Banque du Canada, de détenir une partie de moins en moins grande de la dette canadienne, a amené comme résultat d’être condamnés à payer des intérêts inutilement. Nous sommes passés de ce fait d’une dette totale fédérale de 37 milliards en 1975 à 585 milliards en l’an 2000. Cette dramatique augmentation est due à l’emprunt d’argent à des banques privées internationales ou domestiques aux taux d’intérêts du marché au lieu des taux nominaux de la Banque du Canada, intérêts qui retournent dans nos coffres gouvernementaux comme dividendes au lieu de remplir les poches de quelques individus privés.

En 1975, notre Banque du Canada possédait environ 22% de la dette canadienne, mais en 1991 cette part a descendu à 8%, et à 5% en 2000. Emprunter à des taux du marché de 6% à 18% (dans les années ’80) de banques privées et étrangères plutôt que de 1% de notre Banque du Canada fut stupide et relève de la trahison.

La vérité est qu’on est encore malgré tout un pays riche – riche en ressources naturelles et humaines. Mais nous sommes saignés à blanc. Alors que peut-on faire ? Comme nous sommes encore une fois témoins de l’écroulement du système financier causé par le retour au contrôle des banquiers privés, on doit travailler fort pour forcer les débats comme dans les années ’30 qui ont façonné avec succès la structure économique au Canada pour 50 années suivantes. On doit confronter les politiciens avec leur « connaissances » vaniteuses de l’argent et de sa provenance et informer les gens qu’ils ont un choix véritable à propos de l’argent : ils peuvent en être les maîtres ou en être les esclaves. Pour le moment, nous sommes esclaves d’un système basé sur l’endettement. Nous sommes des esclaves économiques.

Je pense que ce problème est le coeur de presque tout le reste de nos problèmes économiques et sociaux. Ne pas considérer cette situation dans nos luttes sociales vers plus de justice et de sécurité revient à perdre une grande partie de son énergie et de son temps à mon avis, mais surtout à perdre de vue le contexte réel dans lequel nous opérons, la structure centrale du système, la matrice.

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