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Quebecor = contrôle de l’information?

Parfois, l’actualité ne cesse de nous titiller. Après avoir fait des démarches sur un sujet, j’ai abandonné, et puis là, je m’y remets, armé de quelque chose comme une coïncidence.

Gilbert Lavoie du Soleil soulève un doute sur le contrôle que ferait Quebecor de l’information. À la base, il s’agit d’une chronique d’Éric Duhaime « dénonçant la position d’Amir Khadir sur le Plan Nord ». Les faits :

Vendredi soir, Quebecor a d’abord publié, puis retiré de son site canoe.ca un texte du journaliste Taïeb Moalla donnant la réaction de Khadir à cette chronique. Censure? La question a vite fait le tour des réseaux sociaux.

Ce même doute, je l’ai eu voilà pas si longtemps alors que je cherchais à retrouver une vidéo d’un segment d’une émission de Jean-Luc Mongrain. Cet extrait avait fait le tour de la blogosphère et des médias sociaux, même Patrick Lagacé en avait parlé :

Montée de lait épique de Jean-Luc Mongrain, de LCN, sur le contrôle médiatique du Parti conservateur. La méthode qui « sent le totalitarisme », selon Mongrain. Exagération, bien sûr, sauf que l’exagération est peut-être la seule réponse possible au délire conservateur, démontré avec panache par l’animateur, images à l’appui : on voit des journalistes se faire tasser par des taupins du Parti, pour les empêcher de poser des questions.

Là où le bât blesse, c’est que la vidéo a été retirée du site YouTube depuis. Et, pour avoir fait le tour du site de l’émission Mongrain, j’ai pu remarquer que toutes les vidéos sont maintenant hébergées directement sur le site (ce qui semble le rendre plus lent, en plus), mais aucune trace du populaire extrait, ni de toute vidéo hébergée sur YouTube (il y a maintenant plutôt de très courtes capsules, sortes de pubs pour l’émission, ainsi que des entrevues). J’ai pris la peine de faire une demande de renseignement via un formulaire sur le site, sans autre réponse qu’un message formaté me promettant une réponse.

Je sais que c’est bien mince, mais on parle quand même d’un changement advenu pas très longtemps après la montée en épingle virale de ladite vidéo. Oui, il reste encore une entrée de blogue en date du 7 avril où les propos de l’émission sont synthétisés, mais il n’y a rien comme des images pour convaincre du sérieux d’un propos. Justement, je la cherchais, à la veille de la dernière élection fédérale, pour prouver à un utilisateur Twitter que le Parti Conservateur s’appliquait manifestement à contrôler les médias.

Personne ne tombera des nues si j’écris que le lien est facile à faire avec le penchant idéologique que prend Quebecor, via ses médias, vers la droite. Alors, magnifier la parole d’Éric Duhaime en supprimant la réplique va tout à fait dans ce sens. Et, à moindre mesure, supprimer du web cet extrait d’émission rend un tout petit petit service à notre nouveau gouvernement canadien de droite, quelle que soit la raison d’effacer ces archives disponible pour le public. Parce que ce n’est pas rien de le faire, dans un contexte où la transparence est de plus en plus importante, socialement.

Je le répète, mon doute ne tient pas sur grand-chose. Et c’est bien pour cette raison que j’avais décidé de ne pas écrire là-dessus. Mais cette histoire soulevée par Gilbert Lavoie agit comme le faisceau d’une lampe de poche pour mettre cette autre en lumière.

Les doutes ne sont bien sûr pas des faits, mais s’ils continuent de s’accumuler, ça deviendra de plus en plus inquiétant.

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En ligne droite

 

Ce qui va suivre est un exemple flagrant de biais que la droite économique extrémiste peut nous servir. Parfois, c’est plus difficile à débusquer, mais là c’est tellement gros qu’il n’y a que les gens profondément pris dans ces préceptes idéologiques pour s’y laisser prendre.

En gros, l’Antagoniste nous sert un discours comme quoi l’égalitarisme que prônent les gauchistes est idiot et surtout fautif, puisque l’indice qui le mesure (GINI) donne des résultats plus égalitaires pour des pays pauvres comme l’Éthiopie, la Tanzanie, le Bénin et la Guinée que les États-Unis. La question qu’il soulève pour appuyer son point est :

 

Si je vous donnais la possibilité de vivre dans l’un des 5 pays […], quel serait votre choix ?

 

Ce qui est évident, c’est que le choix des pays à comparer avec les États-Unis est comme un chemin pour accompagner la pensée vers où on veut qu’elle aille. On pose une question et on donne carrément la réponse. Pourtant, un tout autre choix de pays dans la liste donnerait un questionnement beaucoup moins évident. Et comparer avec des comparables, ce n’est pas un luxe, c’est de l’honnêteté intellectuelle.

Dans la liste des pays riches plus égalitaires que les États-Unis (avec une cote GINI de 0,408 — 0 étant le plus égalitaire, 1 le moins égalitaire), il y a entre autres le Japon (0,249), l’Allemagne (0,283), la France (0,289), le Canada (0,331), la Suisse (0,331), l’Australie (0,352) et l’Angleterre (0,360). Mais, bien sûr, le propagandiste n’aurait pas choisi un de ces exemples puisque ça bifurque trop du chemin qu’il veut nous faire emprunter.

Parenthèse : je dois être profondément gauchiste puisqu’à choisir entre les États-Unis et le Japon pour émigrer, je choisirais sans nul doute le Japon, même en ne sachant pas leurs cotes GINI respectives…

Voilà pour la démonstration.

Pour ce qui est de l’égalitarisme, pour ma part, j’ai conscience que c’est bien utopique dans sa forme pure. Je ne crois pas possible ni souhaitable qu’un pays atteigne le chiffre magique de 0. Mais pousser ouvertement pour plus d’inégalités, non merci!

En tout cas, ce billet-là, c’est ce qu’on appelle se tirer dans le pied. Une chance que la contribution de la droite à la blogosphère ne se résume pas à ça. J’ai même l’impression que c’est un attrape-nigaud, que c’est voulu comme ça pour attirer les demeurés, les influençables, genre ceux qui se targuent pourtant très sérieusement d’être des libres-penseurs…

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La qualité de la blogosphère québécoise

Le dernier rempart de la liberté d’expression est l’Internet, qui n’est plus tant virtuel que réel, surtout de par son impact sur le déroulement de la réalité autour de nous, de l’évolution de la pensée et de la façon dont l’information circule.

La liberté d’expression est plus qu’un droit qu’on doit réclamer. La seule manière efficace de la protéger est en fait d’exercer ce droit fondamental. Si on exerce ce droit rigoureusement, avec respect et intégrité, tout en étant honnête dans sa démarche, un peuple ne peut que s’enrichir mutuellement et grandir. Le but n’étant pas nécessairement d’avoir raison à tous coup, mais bien d’échanger, de partager notre morceau de vérité pour mieux peindre cette vue d’ensemble de ce que nous sommes et où nous voulons aller. L’important n’est pas d’opérer un choc des égos et des vanités, mais plutôt d’entreprendre une conversation avec l’autre et de renforcer la cohésion sociale, le sens critique et ainsi, la force d’un peuple.

Nous sommes à l’ère de l’information. Le nouveau pouvoir, bien qu’anciennement tout aussi primordial, est l’information. Un individu bien informé sera en mesure de prendre de bien meilleures décisions dans tous les domaines de sa vie. Il en est de même pour les populations. Une population bien informée est considérablement mieux protégée contre la désinformation, la propagande et la manipulation.

Il doit être excessivement clair qu’on ne peut plus désormais compter sur les médias de masse pour avoir l’heure juste. Les médias sont devenus en grande partie des courroies de transmission, les haut-parleurs de la classe dirigeante. Depuis plusieurs années maintenant, les journaux sont en déclins constants et les médias télévisés voient leurs cotes d’écoute graduellement diminuer. Est-ce que les gens ont cessé de vouloir s’informer? Sont-ils partis jouer au golf et vaquer à d’autres occupations? Non. Ils se sont simplement tournés vers d’autres sources plus crédibles et justes à travers un autre médium, l’Internet. Les médias ont beau vouloir discréditer l’Internet, en rire et l’étiqueter de source non-fiable, il n’en demeure pas moins qu’on peut y trouver tout ce qu’on cherche: du pire au meilleur. Il suffit de choisir adéquatement, tout comme on peut choisir entre le journal à potin de la ville versus celui qui fait du grand reportage d’enquête de haute qualité. Ce n’est pas le médium qui est garant de qualité, mais plutôt l’implication, la volonté et la motivation de ceux qui se trouvent derrière celui-ci.

Les grandes caractéristiques de la blogosphère et de l’Internet consistent dans le fait qu’ils sont interactifs et infiniment plus libres dans leur utilisation, autant que dans le contenu qu’on peut choisi à sa guise et dans la manière dont on peut y ajouter son grain de sel.

La blogosphère québécoise n’est certes pas aussi aussi vaste et bien développée que celle de la France, mais elle a l’avantage d’être la plus libre. Demandez-le aux Français, il n’est plus possible de dire grand chose en France sans que la police de la pensée intervienne et vous tape sur les doigts. Avec la loi HADOPI et sa prochaine version envisagée, ainsi que les multiples autres tendances vers la censure et de contrôle du contenu d’Internet, il est encore heureux, bien que surprenant, qu’au Québec, la liberté d’expression soit encore en si bon état. Faut-il perdre quelque chose de précieux avant de se rendre compte de son ultime importance et valeur? C’est au peuple à décider. En fait, c’est le peuple qui détermine tout en fin de compte, de par ses actions… ou inactions.

La population ne peut plus dépendre des médias traditionnels pour être bien informés et s’attendre à ce qu’ils nous rapportent l’ensemble des informations nécessaires pour mieux comprendre le monde lequel elle vit. Prenez par exemple le cas du 9/11, des guerres au Moyen-Orient vendues à grands coups de mensonges et désinformation, de la période pré-écroulement de l’économie alors que tous les canaux principaux nous rapportaient qu’il n’y avait point de crise à l’horizon, et ainsi de suite.

Notre responsabilité n’est pas uniquement de bien se renseigner, de s’informer adéquatement et de s’éduquer soi-même, mais plus spécialement de transmettre ces informations. Il ne sert à rien de s’insurger contre les médias de masse, il suffit simplement de devenir les médias.

Force est de constater à quel point la blogosphère francophone et spécifiquement québécoise sont en pleine évolution. Il y a des hauts et des bas, mais en général, elle se développe vers toujours plus de qualité. Et quand je dis « qualité », cela inclut autant les auteurs que les lecteurs et commentateurs. Je suis régulièrement enchanté de voir à quel point nous avons appris à cohabiter ici et d’évoluer ensemble, en échangeant, opposant nos points de vues et en discutant dans un calme assez généralisé. Cela demande de la maturité et un profond désir d’avancer ensemble, d’ouvrir un dialogue qui même s’il n’est pas toujours l’expression d’un accord commun, peut être fécond et avoir un impact sur le développement de notre pensée autant individuellement que collectivement. L’apport de quiconque peut être la clé d’une nouvelle dimension pour un autre. Un acte individuel a un impact, il n’est pas vrai qu’on ne peut rien faire et rien changer.

Si j’écris tout cela, c’est pour vous dire que Les 7 du Québec se lancent dans une nouvelle aventure. Mais cette aventure ne dépend pas que de nous. Elle dépend de vous, surtout. Il s’en est fallu de peu pour qu’on voit disparaitre les deux plateformes québécoises de journalisme citoyen. L’une d’elle, la plus vieille, est CentPapiers. Nous sommes quelques-uns à avoir décidés de se lever et faire quelque chose pour éviter de voir cette plateforme disparaitre. Ce ne sera pas facile, car malgré tous les efforts que nous sommes prêts à déployer, nous sommes à la merci d’une seule chose qui hors de notre contrôle: l’intérêt de la population à exercer et protéger la liberté d’expression sur le dernier médium où elle existe non pas virtuellement, mais réellement.

Personne ne peut jouer les héros ou prétendre être un génie. C’est un choix collectif à faire. Voulons-nous avoir une blogosphère québécoise vibrante, libre et unie à l’aide d’une plateforme où peuvent se rencontrer, discuter et partager de l’information, ou si nous préférons être dispersés dans les quatre coins de cette dimension?

Si on peut être fier et s’identifier aux succès d’une équipe sportive comme les Canadiens ou les Alouettes de Montréal, comment ne pourrait-il pas être possible de faire pareil avec la blogosphère québécoise et le journalisme citoyen? Il est toujours possible de faire mieux, de s’améliorer. Il ne faut pas attendre qu’on organise nos vies et qu’on nous prenne en charge. Il n’y a pas de héros qui vont venir nous sauver. C’est un mythe Hollywoodien. Nous devons jouer en équipe. Les héros sont ceux qui sont des gens ordinaires qui décident seulement de ne pas vivre à genoux avec l’échine pliée et d’unie leur force. La crédibilité se bâtit et elle se mérite par la qualité de ce qu’on offre. Pour y arriver, il faut savoir se tremper et partir à l’aventure. Il faut y croire.

Je crois personnellement convaincu de la qualité de notre blogosphère. Après presque deux ans passés avec vous, j’ai découvert une mine de gens d’une grande intégrité et intelligence, bien informés et humanistes. Ça donne beaucoup confiance en notre potentiel. J’ai l’impression d’appartenir à une grande famille, une communauté de gens curieux, intéressés et intenses, bien en vie. Une communauté qui a décidé de ne pas baisser les bras, qui cherche des solutions ensemble et par-dessus tout, qui a décidé de se prendre en main et d’assumer ses responsabilités.

Il reste bien évidemment du chemin à faire. Ce chemin doit être parcouru ensemble. Ce n’est pas l’affaire d’un individu, mais bien celui d’une volonté collective. À un moment où la technologie des télécommunications n’ont jamais été aussi avancées, la censure et la police de la pensée menacent grandement la liberté d’expression.

Il n’y a qu’un moyen véritable de la protéger: c’est de l’exercer.

D’ici peu, Les 7 du Québec fonctionnera en symbiose avec CentPapiers dans le but principal d’apporter un maximum de possibilités et d’outils pour vous tous. Sans la certitude d’avoir parmi nous les meilleurs lecteurs et intervenants de la blogosphère québécoise, nous ne tenterions pas cette aventure avec les sacrifices qu’elle implique.

C’est donc avec grande humilité que je vous invite tous cordialement à former la plus grande équipe possible de rédaction, de lecteurs et de commentateurs de qualité que nous puissions. Si plusieurs se questionnent à savoir ce qu’ils peuvent faire et quelle action concrète poser, je pense que de contribuer à rendre l’information accessible à tous et à favoriser les échanges entre citoyens constitue un vecteur important de la force d’un peuple. Un peuple bien informé en est un bien difficile à manipuler.  Un peuple bien éduqué et ayant la possibilité de s’émanciper intellectuellement et spirituellement est la garantie d’un futur meilleur, ainsi capables de faire des choix éclairés et d’être souverain. Le scénario cauchemar de l’Establishment qui aimerait mieux avoir une population docile, ignorante, obéissante et facilement contrôlable.

Je vous salue bien bas en espérant être parmi vous très longtemps, frères et soeurs.

François Marginean

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Internet – Un champ de bataille

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Il devient de plus en plus évident que l’Internet est en passe de se transformer en un véritable champs de bataille. Un espace virtuel, mais une guerre réelle. La blogosphère dérange, les échanges d’idées et d’information s’effectuent en temps réel, dépassant le filtre des médias traditionnels. C’est une guerre de l’information.

Les exemples sont nombreux, mais allons-y avec quelques-uns.

On apprenait cette semaine qu’un nouveau projet de loi déposé à Ottawa vise à octroyer plus  de pouvoir à la police et aux agents du renseignement (SCRS) pour surveiller et espionner l’Internet en leur permettant l’écoute et l’interception électronique de communications sur Internet ainsi que la collecte d’informations personnelles sur les utilisateurs. Selon ce nouveau projet de loi annoncé par Peter Van Loan, le ministère de la sécurité publique, les fournisseurs de services Internet (ISP) pourraient se voir obligé de partager les données concernant la consommation d’un client, ce qui les pousserait donc à stocker ces informations pour tous leurs clients, en tout temps.

«Ça voudrait donc dire qu’on serait surveillé, en quelque sorte, en tout temps,» expliquait au Globe and Mail Richard Rosenberg, président de la B.C. Freedom of Information and Privacy Association, une association de défense de la vie privée et de la liberté d’information basée en Colombie-Britannique. (Source)

Un autre projet de loi introduit par Nicholson exigerait entre autre:

  • Que les forces policières puissent obtenir des données de transmission (informations sur le routage) qui est envoyé ou reçu via le téléphone ou l’Internet si autorisé par un mandat.
  • Des compagnies de télécommunications de garder les données relatives à des communications spécifiques ou abonnés si ces informations sont nécessaires à une enquête et demandé par une ordonnance.
  • De permettre à la police d’activer à distance des dispositifs de repérage qui sont inclus dans certaines voitures et autres bidules électroniques tels que les téléphones cellulaires.

Le même type de loi permettant la surveillance de l’Internet sont en place dans plusieurs autres pays. En Angleterre, il s’agit du Regulation of Investigatory Power Act de 2000. Aux États-Unis, le USA PATRIOT Act de 2001 donnait de l’expansion aux surveillances électroniques de l’Internet qui sous l’administration Bush, autorisait la National Security Agency (NSA) à le faire sans mandats. Le Protect America Act de 2007 et le FISA Amendments Act de 2008 augmentaient encore plus ce pouvoir. En Australie, le Surveillance Devices Bill de 2004 et le Intelligence Services Act de 2001 donnent à peu près les mêmes pouvoirs aux autorités australiennes et leurs services du renseignement. En Nouvelle-Zélande, c’est la même histoire avec le Search and Surveillance Powers Bill qui a été introduit en septembre 2008. En Suède, le parlement a approuvé de nouvelles lois permettant les services du renseignement de filtrer les appels internationaux, les fax et courriels sans ordre de la cour.

Facebook

Facebook qui compte presque que 12 millions d’utilisateurs au Canada seulement et environ 250 mondialement, ne se gêne pas pour violer la vie privée de ses abonnés. On accumule vos données personnelles et les garde de façon indéfinie, même si vous fermez votre compte. Toutes ces informations personnelles deviennent la propriété de Facebook et seront partagées avec un million de fournisseurs tiers, sans compter la CIA.
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La stratégie de cyberdéfense d’Obama

Aux États-Unis, un plan pour créer un poste de commande de la cyberespace sous le contrôle du Pentagone menace le droit à la vie privée et soulève de nombreuses inquiétudes diplomatiques. L’administration Obama soutient qu’elle veut protéger la nation de cyber-attaques et va de l’avant pour se préparer pour de possible opérations offensives contre des réseaux d’ordinateurs adversaires. Le Pentagone au contrôle d’un poste de commande d’intervention sur l’Internet. Tout ce qui a de plus rassurant. Les libertés civiles sous la responsabilité militaire du Pentagone et de ses contractants privés du secteur militaro-industriel.

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Le futur de la censure sur Internet

Nous connaissons tous la censure de l’Internet par le régime communiste chinois. Mais l’Australie vient de nous donner un autre aperçu de ce que sera le futur de la censure sur Internet. Le gouvernement australien vient de produire une liste de 1 370 sites Internet bannis. Présentement, il s’agit d’un projet pilote volontaire auquel les fournisseurs d’Internet peuvent se soumettre. Mais si l’expérience est concluante est qu’ils en fassent une loi, quiconque mettra un lien sur son site vers l’un de ces sites interdits par la liste noire du gouvernement sera passible d’une amende de $11 000 par jour. Non seulement il sera un crime de reproduire le contenu d’un site Internet interdit, mais même le simple fait de reproduire son adresse le sera.

Ce n’est pas uniquement similaire à  l’interdiction de certains livres. C’est comme interdire des livres et interdire de prononcer leur titre. Cela représente beaucoup d’interdictions. Mais voici la partie tortueuse: le gouvernement ne va même pas dire quels sont les sites interdits! C’est un secret. Alors, il existe 1 370 sites Internet qui pourraient résulter en une poursuite judiciaire contre vous si vous vous trouvez en Australie, mais vous ne pourrez pas savoir lesquels jusqu’à ce que vous tombiez sur l’un d’eux.

La police de la pensée

Le Ministre des affaires étrangères d’Israël a annoncé la création d’une nouvelle police de la pensée pour mener une guerre sur l’Internet. Le gouvernement va commencer à payer des anciens militaires et autres jeunes pro-israéliens parlant différentes langues pour se promener sur différents sites, blogs et forums sur Internet et ainsi influencer les débats en faveur d’une image positive d’Israël. L’establishment lui donnera le nom «d’escadron de guerre Internet». Cela va probablement par leur sauter en plein visage comme un vieux pétard parce que la blogosphère va maintenant simplement assumer que TOUS les commentaires pro-Israël sont de la propagande payée. Il faut contrôler la pensée, criminaliser certains segments de celle-ci, intimider. On va même chercher à criminaliser les comparaisons entre les israéliens, sionistes et juifs avec les nazis.

Peu à peu, la police de la pensée s’installe. C’est sur Internet que cette guerre va bientôt faire rage. Vous êtes sur le champ de bataille, avec vos pensées, votre ordinateur et vos données privées. Plus rien ne vous appartient, tout pourra être retenu contre vous. On commence par criminaliser certaines choses, puis peu à peu, c’est la dissidence politique et la critique du gouvernement qui deviendra un crime. C’est le gouvernement et les militaires qui vous dicteront ce qui est permis de penser et ce qui ne le sera pas. À moins qu’on renverse la vapeur et qu’on réalise qu’Internet est le dernier vrai bastion de la liberté au sens large et de la liberté d’expression en particulier.

François Marginean

Image de Dees Illustration

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Le mystère Falardeau

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C’est drôle, je viens de tomber sur un billet d’un confrère Français qui est la preuve qu’on ne voit pas toujours les choses du même angle. Il parle de la sortie d’un nouveau livre de Pierre Falardeau (je viens de vérifier, et ça fait environ deux semaines qu’il est sorti), qu’il introduit par cette phrase :

C’est l’évènement au Québec actuellement.

Ah! bon…

Sans blague, je lui souhaite que la sortie de son livre brasse la cage, mais j’y étais étranger, tout comme mon cercle blogosphérique, qui compte pourtant quelques souverainistes.

En quelques clics, ça m’a donné l’occasion de découvrir aussi que le bonhomme a pignon sur web maintenant, presque malgré lui :

Je n’ai pas d’ordinateur. J’écris à la main, avec un crayon à mine ou une plume. […] Et me voilà maintenant sur Internet. Quelle contradiction ! Tout ça c’est la faute d’un jeune militant d’origine française, Christophe Waharte. Il aime mon travail, je crois et il m’a convaincu que ça valait la peine de rendre tout ça accessible. Pour lui, Internet est un outil de lutte, une façon de résister, une arme de combat. Alors, si ça peut servir…Allons-y !

Et dans la conclusion de ce billet, il y a une perle, d’un autre temps, mais qui est tellement actuelle, qu’on exprime ici et là de différentes manières dans la blogosphère, citation du cinéaste Gilles Groulx :

Si vous n’aimez pas ce que vous êtes en train de regarder, allez voir ailleurs

Autrement, je pense que cet homme-là, Falardeau, est un mystère sur patte, et l’extrait du livre qu’a choisi le blogueur Kamerun Scoop ne vient surtout pas l’éventer. En un paragraphe énonciatif, Pierre mitraille les uns et les autres, des gens de tous les horizons, entre autres : Jacques Hébert, Steven Guilbault, Hubert Reeves, Bernard Voyer, Les Cowboys Fringants, David Suzuki, Gesca, Paul Desmarais, Jacques Godbout, Boom Desjardins, Lysiane Gagnon, Patrick Lagacé, Léo-Paul Lauzon, Marie-France Bazzo, René-Homier Roy, Amir Kadhir et Françoise David. Au moins, les deux derniers sont raccords… Et le seul nom qu’il promeut positivement dans le lot, c’est Dieudonné, en le traitant d’ami. (Et c’est sans doute parce qu’il s’y trouve que le blogueur a choisi cet extrait : il est un spécialiste de Dieudonné, avec lequel je suis pas mal d’accord — c’est un artiste à mon avis, pas un simple xénophobe qui enrobe son trouble de rigoloteries…)

Parlant de spécialiste, je crois qu’il faut vraiment en être un de Falardeau pour trouver une logique là-dedans, ce que je ne suis pas, évidemment.

J’ai l’impression de me trouver devant pire qu’un diagramme touffu, vous savez les démonstrations conspirationnistes remplies de noms et de liens! Ou encore pire, un casse-tête de milles pièces, moi qui ne suis pas très porté là-dessus.

Mais le mystère, c’est une qualité ou un défaut?

Màj :

Un commentateur ici a pointé le fait que ledit paragraphe du livre de Falardeau n’en est pas un de lui. C’est un paragraphe d’une critique de Didier Fessou du journal Le Soleil où il tente de synthétiser les cibles de Falardeau.

Décidément, je devrai à l’avenir y regarder à deux fois avant de me fier à ce blogueur Français…

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Les personnalités du web québécois: Blanc, Arpin et Guglielminetti rencontrent Christiane Charette

Raymond Viger Dossier Web et Internet

Le titre de cette émission de Christiane Charette sur les ondes de Radio-Canada ne me dérangeait pas au départ. Le mot clé du titre de l’émission de Christiane Charette était « personnalité ». Une personnalité est un notable, quelqu’un bien en vue, un personnage remarquable.Ma curiosité me pousse à écouter cette émission. Rapidement, j’ai été ébranlé par ce que j’ai entendu. L’émission de Christiane Charette m’a laissé perplexe. À un point où j’ai dû attendre quelques jours avant de faire ce billet, question de prendre un peu de recul et de l’écrire à froid.

Top 10 des blogues les plus influents selon le magazine Forbes

Inspiré du magazine Forbes aux États-Unis qui a sorti son top 10 des personnalités du Web, Christiane Charette tente de faire pareil. Christiane Charette et ses trois invités Michelle Blanc, Dominic Arpin et Bruno Guglielminetti n’ont pas caché que le magazine Forbes avait pris des semaines de savants calculs pour établir leur liste tandis que le célèbre trio de la blogosphère n’a eu qu’un week-end pour préparer, chacun de leur côté leur liste des top 25 et très peu de temps le lundi matin pour en retirer leur liste des top 10 du Web québécois.

L’influence du Web vu par Dominic Arpin

Dominic Arpin nous donne rapidement une définition sur laquelle il s’est basé pour identifier des personnalités du Web. Dominic Arpin parle de présence régulière sur le Web, de participer à la blogosphère, de faire des hyperliens… Dominic Arpin élimine les gens déjà connus avant d’avoir un blogue, les gens comme Patrick Lagacé. Il cherche à identifier ceux qui se sont créés une notoriété à partir du Web.

Les blogues de Bruno Guglielminetti

Bruno Guglielminetti parle de gens qui communiquent. Bruno Guglielminetti élimine ceux qui ont des profils fermés.

La blogosphère de Michelle Blanc

Michelle Blanc défini l’influence comme les hyperliens que les gens pointent vers notre blogue, un vote de confiance. Le nombre de mention dans les médias traditionnels sont aussi tenu compte pour Michelle Blanc.Parle-t-on de personnalités dans le sens popularité et reconnaissance par le public ou encore d’influence? Michelle Blanc nuance en disant qu’il y a des gens qui sont populaires mais peu influents. Parce que l’influence peut se faire discrète, dans l’ombre et passer inaperçue.

Michel Beaudet et les Têtes à Claques

Je ne critiquerais pas le jeu auquel Michelle Blanc, Dominic Arpin et Bruno Guglielminetti ont participé. Ils n’ont pas caché le peu de temps pour réaliser cette liste et le déchirement entre popularité et influence. De plus, il n’y avait pas nécessairement consensus dans les résultats. Et le cas de Michel Beaudet avec les Têtes à claques en est un bel exemple. Bien classé par Dominic Arpin et Bruno Guglielminetti, Michel Beaudet arrivait 24e ou 25e sur la liste de Michelle Blanc.

Blogosphère internationale?

Encore une fois, j’ai l’impression que la problématique du territoire est venu me brasser. Suis-je Québécois ou Français? Je suis un Québécois, qui a un blogue fait au Québec dont une majorité d’Européens me lisent. À 2 reprises, une vingtaine de médias Français ont parlé de mon travail sur l’Internet, incluant des agences telles que Reuters et Agence France Presse. Ces médias étaient autant la radio, la télévision que les journaux. Mais en France, on se contente de mentionner que je suis un blogueur Canadien!

Blogue québécois

Pourtant, au Québec, j’ai un minimum de visibilité. Quand la recherchiste de l’émission Isabelle le matin voulait avoir un invité pour une émission sur le suicide, c’est en cherchant dans les moteurs de recherches qu’elle est tombé sur mon blogue et que j’ai été l’invité d’Isabelle Maréchal.La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) m’a demandé de donner une formation aux journalistes qui veulent partir un blogue. Magazine Canada m’a demandé d’animer leur prochaine formation sur le blogue.Les Ministères de l’Éducation au Québec et en Ontario réfèrent nos textes Internet auprès des étudiants du secondaire. À plusieurs reprises des éditeurs de manuel scolaire nous ont demandé la permission pour utiliser nos références dans les manuels scolaires.Suite à la parution de mes billets sur le blogue, des organismes communautaires me consultent pour avoir de l’aide, des écoles m’invitent à donner des ateliers sur différents sujets…Il y a tout de même un minimum de visibilité dans les moteurs de recherche sur nos billets puisque plusieurs journalistes, à la blague, me mentionnent être tannés de tomber sur mes billets en faisant des recherches.Et ce qui est le plus important pour moi, c’est le fait que mes billets, même vieux de plusieurs années, sont encore bien visités et commentés. Ils sont devenus des classiques.

La blogosphère, une somme de gouttes d’eau

Je ne cesserais de répéter que je ne suis qu’une goutte d’eau dans la blogosphère. Une goutte d’eau qui reçoit 100 000 visites par mois. Une goutte d’eau anonyme. Parce que mes sujets de prédilection versent dans le suicide, le jeu compulsif, la drogue, l’alcool, la prostitution… Des sujets peu attrayants et dont on ne cherche pas à se vanter. Un sujet comme le suicide, sur les 4 billets que j’ai écrits, c’est maintenant 150 000 visites par année, plus de 3 000 commentaires de personnes suicidaires qui se confient.Tout cela bénévolement. De jour, de soir et de nuit. 7 jours sur 7. Seul devant cet écran en relation avec des gens anonymes de partout à travers le monde.Quand je regarde l’impact que j’ai sur les Internautes qui viennent me visiter et les commentaires que je reçois, je peux dire que oui j’ai de l’influence, autant sur ces gens que sur notre société. Est-ce que je suis populaire pour autant? Pas vraiment. Parce que la première personne que l’on veut oublier quand on va mieux, c’est celui qui nous a aidé quand tout allait mal. Parce que l’on veut oublier ces périodes de détresse. On veut oublier ces moments de souffrance.Est-ce qu’un top 10 fait en survolant rapidement la blogosphère permet de bien présenter la réalité de celle-ci? Pas sûr. Parce que la blogosphère est la somme de toutes ces gouttes d’eau, ces gens passionnés qui la nourissent dans l’ombre, qui apporte à la blogosphère son âme et son essence.Merci à Renard L’Éveillé pour avoir attiré mon attention sur l’émission de Christiane Charette, émission que j’ai écouté parce qu’un blogueur en a parlé! C’est donc dire que Renart L’Éveillé a eu de l’influence sur moi.Classement des 25 personnalités du web de Michelle Blanc, Dominic Arpin et Bruno Guglielminetti.

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Classé dans Actualité, Raymond Viger

Face à face entre Michelle Blanc et Pauline Marois

Face à face entre Michelle Blanc et Pauline Marois

Raymond Viger Dossier Pauline Marois

Le passage de Michelle Blanc à l’émission de Guy A. Lepage, Tout le monde en  parle, vient de changer à tout jamais la blogosphère.s671641575_1396

Deux sujets ont marqué le débat. La transexualité de Michelle Blanc et les blogues. En ce qui concerne la transexualité de Michelle Blanc et de son passage de Michel à Michelle, je me contenterais ici de souligner le courage de Mme Blanc dans son processus de coming out et de sa transformation. J’y reviendrais plus en profondeur dans un autre billet.

Le hasard que Mme Pauline Marois soit restée et que Michelle Blanc ait pu aborder la réalité et le potentiel des blogues a été déterminant. La blogosphère ne sera plus jamais la même. Je suis convaincu que Michelle Blanc, en quelques minutes à peine, vient d’ouvrir d’importantes portes.

Les gestionnaires en communication se sont fait rappeler à l’ordre en se faisant décrire ce qu’est un blogue et son potentiel. Les liens que Michelle Blanc a su nous montrer avec le blogue du nouveau président des États-Unis, Barack Obama permet aux blogues de prendre toutes ses lettres de noblesses.

Les retombés que les blogueurs pourront en tirer sont encore inimaginables. Moi le premier. J’ai un blogue sur la prévention du suicide. En moins d’un an de travail, c’est près de 150 000 visites de personnes suicidaires et déprimées qui viennent commenter mes textes sur le suicide. J’en étais rendu à présenter les résultats aux différentes instances politiques et communautaires. Avec la présentation de Mme Michelle Blanc, l’accueil qui sera réservé à ma présentation risque d’avoir une meilleure écoute sur le potentiel de prévention et d’intervention que  nous pouvons atteindre avec cet outil.

Michelle Blanc aura possiblement changé le travail politique des prochaines années. Tous les politiciens se retrouvaient sur l’Internet, mais sans comprendre comment utiliser les blogues pour se rapprocher des citoyens. Parce qu’un blogue n’est pas un outil pour vendre sa salade. Un blogue est un outil de démocratisation. Michelle Blanc vient de lancer le mode d’emploi. Certains politiciens auront compris le message et vont « tisser » les liens nécessaires pour créer une nouvelle démocratie et se rapprocher des citoyens.

Merci Michelle Blanc pour ce passage à Tout le monde en parle. Votre présence aura été un moment historique et qui va changer l’environnement politique, démocratique et communautaire.

Merci à Guy A. Lepage pour avoir invité Michelle Blanc à votre émission.

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Classé dans Actualité, Élections, Raymond Viger

Web citoyen et élection du 8 décembre

Quelle sera la part du Web citoyen dans le déroulement de l’élection déclenchée cette semaine au Québec? La question se pose d’autant plus après la petite tempête qui a suivi l’éditorial de Marie-Andrée Chouinard intitulé «le poids du blogue». Madame Chouinard se demandait si le fait que le parti conservateur du Canada invite des blogueurs à son congrès de la mi-novembre ne risquait pas de mélanger deux genres (celui pratiqué de plus en plus mal par les journalistes et celui hautement subjectif des blogueurs). Le doigt venait, pour ainsi dire, d’être mis sur le bobo.

Au-delà des réactions engendrées par les propos de Marie-Andrée Chouinard qui ne percent guère le lectorat somme toute assez limité des blogues où elles ont été publiées (soit par des blogueurs, soit dans les commentaires), la question fondamentale demeure celle de la qualité de l’information dont les citoyens devraient disposer pour se faire une opinion avant d’aller voter le 8 décembre. En quoi le Web peut-il ou non contribuer au rehaussement de cette qualité?

Marie-Andrée Chouinard a bien compris à quel point les blogues font désormais partie de la donne politique (davantage au Canada anglais d’ailleurs qu’au Québec): «impossible désormais de faire abstraction de l’abondance d’information qui circule sur la blogosphère, ni même de nier la popularité de ce médium» a-t-elle écrit dans son éditorial.

Mais encore.

Les blogues – nous en témoignons ici après tout – sont devenus des points de convergence pour plusieurs. Sont-ils pour autant devenus des points de référence? Avons-nous ici, comme chez nos voisins états-uniens ou chez nos cousins français par exemple, des blogueurs qui ont une influence assez grande pour changer l’opinion publique?

Mardi soir passé, j’ai suivi la soirée électorale américaine sur le site de CNN qui offrait une diffusion vidéo en continu. À un moment de la soirée, alors que Barack Obama avait été proclamé élu, des blogueurs sans affiliation médiatique (la précision est importante) ont été appelés à commenter en direct les résultats du vote.

Quel blogueur d’ici sera appelé par un réseau (LCN, RDI) le 8 décembre au soir?

N’empêche que les blogues sont l’emblème par excellence d’un phénomène sans précédent qui va forcément aller en s’amplifiant dans les années à venir: de plus en plus de citoyens vont avoir non seulement les moyens d’intervenir directement sur la place publique sans passer par les médias traditionnels, mais aussi un niveau d’attention publique que seuls les médias peuvent générer en ce moment. En cela le Québec ne fera que suivre la voie tracée ailleurs.

C’est encourageant, mais selon moi ce n’est pas suffisant pour qu’enfin les citoyens inversent les rôles politiques. Il nous faut passer à une nouvelle dimension médiatique, dans laquelle le mot citoyen puisse prendre son véritable sens.

Imagineons, par exemple, des agoras virtuelles où les idées et les propositions mises de l’avant par les partis politiques sont examinées à leur mérite par des citoyens en mesure d’éclairer le débat parce qu’ils sont des spécialistes dans tel ou tel domaine.

«Vendons une partie d’Hydro-Québec», lance l’ADQ. Aussitôt, sur une telle agora virtuelle, la proposition fait l’objet d’un échange où des économistes de diverses tendances, mais aussi des citoyens non-économistes, en mesure de comprendre les enjeux et de confronter ces tendances, donnent leurs points de vue.

Mettons-nous à rêver encore davantage: pourquoi de telles agoras virtuelless ne seraient-elles pas mises à la disposition des citoyens par l’Assemblée nationale du Québec en tant qu’institution totalement apolitique, mais soucieuse de permettre à tout citoyen qui le veut de participer aux débats d’idées auxquels devrait donner lieu une campagne électorale.

Peut-être aurions-nous le prétexte pour enfin développer un Internet citoyen accessible à tous parce que gratuit ou à un coût minime.

Il n’est pas interdit de rêver.

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Classé dans Actualité, Michel Monette

Présent!

Si vous ne me connaissez pas encore, je me présente, Renart L’éveillé, personnage qui épand ses idées par les mots sur le web depuis environ une année et la moitié d’une autre. J’ai accepté avec grande joie l’invitation de Pierre JC Allard de me joindre à ce groupe de blogueurs, qui tournera autour de la politique, sujet très, mais très vaste, et surtout très vague, si on ne se concentre pas trop sur sa mécanique, et ses potins…

Étant donné que la liberté me pousse à écrire sur tous les tons et beaucoup de sujets, cela sera mon nouveau défi hebdomadaire. Et j’adore travailler avec le carcan souple de ce genre de projet, qui fait converger la pensée multiple, éparpillée, comme notre monde.

Je me trouve ici bien plus par curiosité que parce qu’on m’y a invité, ou parce que je m’y dirigeais objectivement. C’est la beauté du hasard qui semble faire se placer les événements. Je ne suis donc pas un spécialiste et si j’en suis un, c’est seulement en art, de par la preuve de mes diplômes. Mais qui pense qu’un artiste ne peut pas avoir d’avis sur la politique, ce domaine qui entre autres domine? Je me classifierai donc seulement comme citoyen conscient de l’être, et bon amant de l’humanisme, dans son sens le plus relationnel, envers tout ce qui entoure l’aventure humaine.

Donc, voilà un peu où je me trouve, s’il faut me placer quelque part d’assez flou. La politique n’est pas très loin de la philosophie et j’aime bien faire résonner mes pensées entre ces deux pôles. Les quelques textes plus bas vont de ce côté, si j’ai assez réussi à vous mettre l’eau à la bouche!

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Classé dans Renart L'Eveillé