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Gaz de schiste : Charest se bouche le nez

Alors que l’orgie juridique nommée Bastarache nous arrache du temps précieux, son instigateur opportuniste, John James « Jean » Charest, lève le nez sur la peur citoyenne de se voir tout bonnement empesté par les gaz de schiste. Donc, en bon capitaine (pirate…), « Charest maintient le cap sur l’exploitation des gaz de schiste » alors qu’il est dans plusieurs tempêtes jusqu’au cou!

Soit il est bien conscient d’échafauder son propre suicide politique, soit il veut en faire passer le plus possible pour ses copains (dans le sens de « copinage ») alors qu’il a la majorité avant de se faire abattre (politiquement, bien sûr). En réalité, il y a de fortes chances que ce soit tout ça. Mais il pourra bien faire ce qu’il veut jusqu’aux prochaines élections, ça ne fera pas de son électorat gagné d’avance des infidèles… Pour le reste de l’électorat, la mémoire est souvent trop courte!

Mais pour revenir à proprement parler aux gaz de schiste, le pire, c’est que de mon côté il n’y a aucun préjugé défavorable envers l’exploitation de cette ressource naturelle, si bien sûr on réussit à me prouver qu’elle ne va pas foutre un bordel monstre dans les environnements autant sociaux que naturels. C’est la position de beaucoup de gens, je crois, et non celle de simplement décrier le capitalisme par esprit de contradiction, comme certaines personnes de la droite aiment bien l’inventer pour mieux le crier. Il doit bien y en avoir une poignée de ces gens qui pensent de la sorte, et c’est bien pratique de gonfler le tout pour le spectacle.

Oui, dans un monde idéal je préférerais qu’on laisse dormir là ces gaz pour développer au lieu des énergies alternatives, mais nous ne sommes pas dans un monde idéal… Dans notre monde, les gens qui aurait le pouvoir de changer le paradigme énergétique se concentrent seulement à marcher comme des tortues, leurs lourdes carapaces étant le profit à court terme, c’est bien évident. Cette lenteur est par dépit ce qui nous tient lieu de dynamique et la vitesse des besoins économiques pour la masse n’a pas tellement les moyens de se doter de freins. Il n’y a donc que les citoyens qui sont concernés de près pour avoir ce poids. Et Jean n’a pas l’air de le sentir… il est déjà à plat ventre malgré son air enflé d’arrogance.

Il se meut encore, mais c’est sous la forme d’un reptile.

(Photo : celesterc)

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Classé dans Actualité, Renart L'Eveillé

Avons-nous l’argent nécessaire pour légaliser la prostitution?

Avons-nous l’argent nécessaire pour légaliser la prostitution?
légalisation prostitution légaliser prostituée décriminalisation bordel sexe sexuel sexy La Commission du conseil municipal sur le développement culturel et la qualité du milieu de vie a déposé son rapport au conseil municipal de Montréal le 26 novembre dernier. La commission a reçu deux mémoires qui présentent des positions tout à fait opposées sur la question de la prostitution. La commission souhaiterait recevoir davantage d’information avant de formuler des recommandations sur le sujet, elle aimerait notamment entendre les citoyennes et les citoyens sur cet enjeu d’importance dans les quartiers centraux.
À Vancouver, des pressions sont exercées pour légaliser des bordels en coopérative pour les Jeux Olympiques. Le débat sur la légalisation de la prostitution persiste. J’ai donc décidé de ramener dans ce blogue, un texte que j’avais écrit pour le magazine Reflet de Société, édité par le Journal de la Rue.
Le débat sur la légalisation de la prostitution est faussé. Il n’existe pas une forme de prostitution mais plusieurs formes de prostitution.

Une personne prostituée à 4 000$ pour un week-end qui couche avec des politiciens à Québec ou à Ottawa ou avec de grosses vedettes internationales ne vit pas dans le même contexte qu’une autre à 20$ pour une pipe, qui est toxicomane, avec des champignons dans la bouche et atteinte du Sida.

Certaines personnes se positionnent en faveur de la légalisation de la prostitution, sous prétexte de vouloir venir en aide aux personnes qui font de la prostitution de rue, assurer leur sécurité… Mais qu’adviendra-t-il de ces personnes lorsque nous aurons légalisé toutes les formes de prostitution?

Les dangers d’une légalisation sans encadrement

De la «viande fraîche»
En autorisant l’ouverture de bordel, les nouveaux entrepreneurs de l’industrie du  sexe, pour utiliser leur langage, vont légalisation prostition légaliser prostituée décriminalisation escorte décriminaliser putain sexe sexy sexuelvouloir engager de la «viande fraîche» pour satisfaire leurs clients. Par «viande fraîche» on pense à des personnes de 18 à 23 ans en santé. Pour la majorité des personnes se prostituant dans la rue, l’entrée dans ces bordels leur sera refusée et elles devront continuer à exercer dans la rue. Dans les faits, l’âge moyen d’entrée dans la prostitution est de 14 ans!

Pire, après un certain nombre d’années, lorsque les premières personnes ayant travaillé dans ces bordels commenceront à vieillir, les entrepreneurs qui veulent bien traiter leurs clients vont remplacer leurs personnels par des plus jeunes. Il y aura donc encore plus de personnes exerçant la prostitution dans les rues. Ceci se vérifie par les expériences des pays ayant légalisé la prostitution, depuis une dizaine d’années et qui se retrouvent avec 3 à 10 fois plus de prostitués de rue qu’avant la légalisation (Australie, Pays-Bas, Allemagne…).

Les clients indésirables
Mais si un client peut aller en toute légalité dans un bordel pour engager une personne jeune et attrayante, pourquoi utiliserait-il les services d’une personne exerçant dans la rue? Parce qu’il est violent et qu’il se ferait sortir des bordels? Parce qu’il veut exiger de faire des choses qui devraient être refusées dans le bordel comme avoir une relation sans condom? Ou encore parce qu’il veut payer moins cher? Pour toutes ces raisons et pour plusieurs autres, les personnes exerçant la prostitution de rue seront encore plus dans le trouble après la légalisation. Le nombre de mauvais clients rencontrés sur la rue sera encore plus grand et il sera encore plus risqué d’être une personne prostituée.

Citoyens et commerçants
Et que dire de nos honorables citoyens! Puisque la prostitution est maintenant légalisée, l’intolérance de ceux-ci aura monté d’un cran. «Puisque c’est légal et qu’il existe des bordels, je ne veux plus te voir traîner dans les rues de mon quartier ou devant les vitrines de mon commerce». Comment vont réagir ces citoyens quand ils vont s’apercevoir que non seulement la légalisation n’a pas diminué le nombre de personnes devant leur honorable résidence, mais qu’en plus, il y en a maintenant 3 fois plus! L’intolérance ne fera que grimper.

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En légalisant, le gouvernement fédéral ne doit pas s’en laver les mains en disant que ça sera du ressort des villes de gérer le tout?

Pourquoi les groupes criminalisés sont si forts en région? Parce que les petites municipalités avec un seul policier n’ont pas les moyens d’avoir le contrôle sur ces puissants groupes. Quand le policier en question est connu de tous, que tout le monde sait où il demeure et que tout le monde connaît sa famille au complet et à quelle heure sa petite fille sort de l’école, pensez-vous qu’il sera assez fou pour tenir tête aux groupes criminalisés? C’est un policier qui fait de son mieux, pas une personne suicidaire. Cela n’est pas sans rappeler encore une fois les pays ayant déjà fait l’expérimentation de la légalisation, qui avouent avoir perdu le contrôle. De plus, ils deviennent incapables de gérer ce nouvel engouement pour le sport sexuel.

Tous les paliers de gouvernements devront s’impliquer dans une approche multidisciplinaire. Pas question de laisser les municipalités se démerder seules dans une industrie qui est déjà internationale et qui a de gros moyens financiers pour brouiller les cartes.

L’industrie du tourisme
Un bel exemple que j’ai vécu personnellement. L’état du Nevada permet aux municipalités de légaliser la prostitution. Las Végas, malgré ses innombrables Casinos et ses spectacles grandioses, se refusent de légaliser la prostitution. La ville voisine a légalisé la prostitution. C’est pourquoi nous voyons sur certains coins de rue de Las Végas des dizaines de Mexicains qui tendent des annonces pour inciter l’achat de services sexuels dans la ville voisine. La ville de Las Végas est allée en cour pour tenter d’empêcher ces Mexicains de venir faire de la sollicitation dans les rues de Las Végas. Pour le bénéfice de la libre entreprise et de la liberté d’expression, la ville de Las Végas a perdu contre les Mexicains.

Ceux qui font le rabattage de clients sont majoritairement des garçons. Mais ce qui m’a déchiré le cœur, a été de voir une fille mexicaine d’environ 12 ans, faire du rabattage. Les questions que je me pose encore: le faisait-elle pour sa sœur ou sa mère? Va-t-elle se prostituer et à quel âge risque-t-elle de commencer?

Ce qui s’est passé à Las Végas risque de nous arriver. Montréal avec ces grands festivals et ces grands rassemblements ne tolérera pas de prostitution sur son territoire. Les entrepreneurs de bordels vont s’établir à Terrebonne ou à Bois-des-Filions. Ça va être bon pour l’industrie du taxi. Les gens viennent de partout pour un festival, ensuite le taxi pour les bordels en banlieue. Parce que la prostitution, ce n’est pas bon pour l’industrie du tourisme. Ce n’est pas bon pour l’image d’un grand centre urbain. Quand on voit de nouveaux logements sociaux des auberges du cœur passer criminellement au feu dans le sud-ouest de Montréal, quand des gens font pressions pour empêcher des organismes communautaires comme Cactus de se relocaliser dans le Centre-ville de Montréal, les principes de «pas dans ma cour» vont continuer à se faire prévaloir.

Pénurie de main-d’œuvre
Les bordels vont se multiplier en région et les nouveaux entrepreneurs vont y faire la pluie et le beau temps. À un point où il ne serait pas surprenant qu’il manque de main-d’œuvre. Un peu comme il s’est passé quand on a légalisé les danses à 10$. On a manqué de filles pour aller travailler dans les isoloirs. Va-t-on créer un programme pour permettre à des danseuses exotiques étrangères de venir travailler au Canada? Devrons-nous rouvrir ce programme et l’élargir aux artistes de la prostitution? N’est-ce pas ce programme où des fonctionnaires et des intervenants du milieu mentionnent qu’il a profité aux groupes criminalisés? Plusieurs de ces danseuses ont disparu. Le gouvernement américain affirmait en 2003 que le Canada est une plaque tournante pour le trafic des femmes et des enfants.

Conditions essentielles
Si nous sommes sérieux dans notre volonté de légaliser la prostitution, il y a des préalables essentiels. La prostitution concerne des êtres humains qui doivent être considérés dans leur globalité. Ceci nous oblige à prévoir une approche multidisciplinaire.

Il faut faire de la prévention en ce qui concerne les jeunes de la rue et ceux placés par la DPJ. Ils sont des victimes vulnérables. La réforme de la DPJ devra tenir compte de cette vulnérabilité. Il faut aussi faire de la prévention et de la sensibilisation dans les écoles et les différents milieux de vie des jeunes.

Pour s’assurer que la prostitution est bel et bien un choix, et non pas un manque de choix face à la pauvreté ou à d’autres difficultés, il faut s’assurer d’offrir un soutien et un encadrement aux personnes concernées.

Il faut prévoir une aide accrue aux organismes d’intervention auprès des personnes prostituées de rue. Nous ne pouvons pas penser légaliser le marché du sexe sans aussi donner les services d’aide et de soutien aux personnes dans le besoin qui seront exclues et marginalisées. Si une municipalité veut ouvrir un bordel, les services aux personnes se prostituant doivent être présents avant son ouverture.

Il faut prévoir des mécanismes de contrôle et de sécurité avant la légalisation. Nous avons laissé à eux-mêmes des groupes criminalisés pendant des décennies. Ils sont devenus des forces redoutables, organisées, structurées et très bien financées. Reprendre le contrôle après coup est très coûteux, sinon impossible. La prostitution, ne se limite pas aux limites géographiques d’une ville, mais fait partie d’un réseau international, qui nécessitera une coordination des différents corps policiers qui devront apprendre à travailler efficacement ensemble. Cela nécessitera de généreux budgets aux différents corps policiers.

Il faudra donc s’assurer qu’il y ait une prise en charge complète par le gouvernement de ces bordels, à tous les niveaux: sécurité, administration, gestion, encadrement, surveillance, finance… Il n’y a pas d’entre-deux possibles pour éviter que la situation ne dérape et qu’il y ait abus.

Il ne faut pas s’imaginer que les revenus de taxes et d’impôt sur la prostitution permettront de compenser les investissements que nous aurons à faire pour légaliser la prostitution. Les pays qui ont déjà légalisé, ont perdu le contrôle et se sont retrouvés avec plus d’effets pervers que de problèmes résolus. Si nous n’avons pas l’argent nécessaire pour nous impliquer adéquatement, nous en aurons encore moins après.

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Doit-on légaliser la prostitution?

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Raymond Viger Dossier Prostitution et Sexualité

Pendant plusieurs décennies, j’ai pensé que la légalisation de la prostitution permettrait d’aider les filles qui font la rue et règlerait tous les problèmes. Mais je ne peux négliger les résultats dans les pays l’ayant légalisée. Après avoir fait des recherches plus approfondies, je suis maintenant fondamentalement convaincu que la légalisation de la prostitution a plus d’effets pervers que d’avantages. Il est trop facile de se débarrasser de la question et de répondre hâtivement.

Les effets de la légalisation

Depuis maintenant dix ans, des pays tels l’Australie, les Pays-Bas et l’Allemagne ont légalisé la prostitution. Pour certains, ils n’arrivent pas à en gérer les effets pervers, pour d’autres, ils voudraient revenir en arrière.

En légalisant la prostitution, nous amenons des entrepreneurs (ex-pimp) à pouvoir être exigeants envers les filles travaillant dans leur nouveau bordel légal. Lorsque la fille devient un peu trop vieille (exemple 23 ans) ou qu’elle commence à avoir l’air magané, on la remplacera rapidement pour satisfaire la clientèle. Dans l’entreprise privée, quand une employée n’est plus rentable, on la remplace. C’est la jungle de l’offre et de la demande, là où le client a toujours raison et que la rentabilité prime sur tout.

Qu’adviendra-t-il des filles qui se feront mettre à la porte des bordels? Retour à la rue? Ceci explique peut-être pourquoi dans les pays ayant légalisé la prostitution, on retrouve trois fois plus de prostituées qui font la rue.

Et ces filles retournées à la rue ont-elles plus de sécurité et de plaisir à exercer leur métier? D’une part, un client prendra une fille qui fait la rue plutôt que celle qui se retrouve dans un bordel légal parce qu’elle coûte moins cher, parce que le client est violent et qu’il n’est pas admis dans le bordel, parce qu’il a des exigences telles que faire l’amour sans condom… D’autre part, les citoyens risquent d’être encore moins tolérants envers les filles de la rue: «On a légalisé la prostitution, ce n’est pas pour te revoir dans la rue. Retourne dans ton bordel!».

Plus près de nous, dans un domaine similaire, on peut se demander si la légalisation des danses à 10$, a permis d’augmenter la qualité des conditions de travail des danseuses? Qu’est-il advenu des filles qui dansaient mais qui ne veulent pas se faire tripoter ou faire une pipe dans les isoloirs? Est-ce qu’avec la légalisation des danses à 10$, on a éloigné les groupes criminalisés des bars? Pourquoi en serait-il différent en légalisant la prostitution?

La répression et ses effets pervers

Seules les prostituées de la rue sont visées. Les autres formes de prostitution sont légales. Cependant, la répression apporte aussi des conséquences. On leur donne des contraventions, criminalise les personnes, les met en prison. Nous entendons aussi parler d’histoires d’horreur. Des filles battues et violées par des clients qui ne peuvent porter plainte parce qu’elles sont considérées comme des criminelles, des policiers qui les font chanter pour avoir des informations sur ce qui se passe dans le milieu… Une opération répressive ne fait que déplacer les gens d’un quartier à l’autre.

Quels sont les autres choix?

Se limiter à seulement deux choix extrêmes tel que légaliser ou criminaliser nous amène dans un cul de sac. La Suède, quant à elle, criminalise les clients. Les prostituées sont considérées comme des victimes et peuvent recevoir aide et soutien. La formule semble bien fonctionner jusqu’à date puisqu’il y a réduction de la prostitution.

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