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La carte du racisme

Boston Tea Party

Lorsqu’on est incapable de discréditer un adversaire autrement, il est fréquent d’avoir recours à la démonisation de cet adversaire. Quoi de mieux alors que d’utiliser la carte du racisme. Cet argument est souvent utilisé lorsqu’un des antagonistes est membre d’une minorité visible. Si nous nous opposons à lui, c’est que nous devons forcément être racistes. Les musulmans jouent cette carte très efficacement avec la supposée offense de blasphème et d’islamophobie. Cette tactique rend toute opposition ou critique de l’Islam politiquement incorrecte. Les démocrates et les grand médias américains ont pour leur part décidé de jouer la carte du racisme pour faire taire toute critique à l’encontre de l’administration Obama et notamment contre le mouvement des tea parties. Pourtant, de croire que ce mouvement est primairement motivé par le racisme, c’est de très mal connaître nos voisins du sud.

Le Boston Tea Party de 1773.

Les États-Unis sont nés à toute fin pratique d’une révolte de taxes. Plus précisément d’une collections de plusieurs taxes imposées par la couronne sur les colonies américaines, sans que celles-ci puissent être représentées au parlement britannique. Ce principe étant cher aux américains, ils devinrent de plus en plus insatisfaits alors que la couronne imposait le Stamp Act et le Townsend Act, mais ce fût le Tea Act qui a enfin fait déborder le vase. Une bande de 200 hommes déguisés en amérindiens ont pris d’assaut trois navires de l’East India Company chargés de Thé dans le port de Boston le 16 décembre 1773 et jetèrent 343 caisses de thé par dessus bord. Les conséquences de ce geste furent le coup d’envoi de la révolution américaine. L’esprit même de la révolution américaine fût celui d’établir un nouveau gouvernement aux pouvoirs restreints, gouvernant selon la volonté et le avec le consentement du peuple, concept plutôt révolutionnaire à l’époque. Ce désir est amplement reflété grandement dans la Déclaration d’Indépendance américaine et dans le préambule de leur Constitution. Encore de nos jours, un très grand nombre d’américains adhèrent encore farouchement à ces principes.

La crise économique de 2008.

Appuyons le bouton d’avance rapide jusqu’à 2008. Grâce à diverses interventions gouvernementales visant à favoriser l’accès à la propriété par le biais de la sécurisation d’hypothèques par les compagnies gouvernementales Fannie Mae et Freddie Mac et grâce à des taux d’intérêts maintenus artificiellement bas par la Réserve Fédérale, la plus grosse bulle immobilière de l’histoire éclate, laissant Wall Street en lambeaux avec des tonnes d’actifs toxiques basées sur des hypothèques ne valant plus rien. L’administration Bush décide alors qu’il faut absolument sauver les banques de Wall Street de peur de voir tout le système bancaire s’écrouler. On institua donc le Troubled Asset Relief Program, visant à racheter les actifs toxiques des banques. Pilule qui fût extrêmement difficile à avaler par le contribuable américain à qui on veut refiler la note de l’irresponsabilité des banques de Wall Street. L’administration Bush était déjà coupable de grossiers excès de dépenses pendant ses huit ans au pouvoir, mais le TARP fût très probablement la goutte qui a fait déborder le vase pour plusieurs américains, mais Bush s’en allait et Obama arrivait pour le remplacer.

Hope and Change.

Obama a pris office avec la promesse d’espoir et de changement. Malheureusement, aussitôt arrivé au pouvoir, il s’est empressé d’endosser et amplifier toutes les politiques de l’administration précédente. Non seulement a-t-il continué le TARP de $700 milliards, mais il s’en est servi pour nationaliser une partie des banques commerciales, AIG (qui a promptement récompensé ses dirigeants de fabuleux bonis), ainsi que GM et Chrysler afin de préserver des emplois payés $80/heure avec avantages sociaux, en plus d’ajouter un programme de stimulus de $800 milliards, tout ça aux frais des contribuables pour la plupart beaucoup moins nantis. Devrait-on se surprendre que la grogne atteigne un point culminant. Pour les contribuables américains, c’en était trop.

La naissance des Tea Parties.

Réalisant que le fameux changement promis par Obama n’était qu’un mirage, les contribuables américains ont pris la rue d’eux-mêmes le 27 février 2009 pour protester contre le TARP, agitant des sacs de thé et des drapeaux de Gadsden, premier drapeau de la révolution américaine. La symbolique était apparente. Le citoyen américain moyen commence à se soucier grandement de la direction qu’a pris son gouvernement qu’il perçoit de plus en plus gigantesque. À cause de toutes les nationalisations de banques, d’AIG, de GM et de Chrysler, ils perçoivent Obama comme un socialiste qui vise à nationaliser graduellement l’économie américaine. La réforme de la santé et la nouvelle réforme du système financier n’ont rien fait pour les rassurer non-plus. Les américain sont par nature réfractaires au concept d’état-nounou et ils réalisent que c’est la direction que prend l’administration Obama et le congrès majoritairement démocrate. Ce fait les inquiètent et avec raison. La dette américaine, déjà gonflée sous Bush, a littéralement explosé sous Obama et la création monétaire de la Fed a atteint des sommets historiques. L’américain moyen commence à se demander comment cette dette sera remboursée et les chance sont qu’elle ne le sera jamais. Le jour où les créanciers des États-Unis perdront confiance, c’en sera fini de l’empire américain.

Conclusion.

Depuis l’inauguration d’Obama, les américains ont eu d’amples raisons d’être insatisfaits et déçus. Un très grand nombre des manifestants des tea parties sont des républicains, mais un grand nombre d’entre eux se disent démocrates et avouent leur déception de l’administration Obama. Ils n’ont pas besoin d’être racistes, ils auraient été insatisfaits peu importe la couleur de la peau de leur président. Ils sont insatisfaits de ses politiques, un point c’est tout. Les accusations de racisme ne sont que l’acte désespéré de démagogues.

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Classé dans Actualité, Philippe David

Une histoire de voiture, d’argent et de fusils électriques

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Cette semaine, nous effectuons un retour en trois points dans un passé pas si lointain pour ensuite actualiser l’information.

Le Taser, arme de torture

Le Taser laisse moins de traces qu’une matraque, crée des souffrances aigües et est susceptible d’être utilisé par les forces de l’ordre pour intimider, humilier ou faire parler des suspects, détenus, prisonniers ou simples citoyens. Dans ce contexte, ce pistolet s’apparente à une arme de torture au sens de la Convention des Nations Unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants (RS 0.105) de 1984 et d’ailleurs, un comité des Nations Unies a déclaré que le Taser cause une douleur aigüe et constitue une forme de torture. (21 octobre 2008)

La Gendarmerie royale du Canada (GRC) a annoncé qu’elle va cesser d’employer les Tasers contre les suspects qui ne font que résister ou qui refusent de coopérer, expliquant que les pistolets à électrochocs de 50 000 volts peuvent causer la mort. La politique de la GRC a été révisée à la lumière des risques associés au déploiement du gadget pouvant mener jusqu’à la mort, particulièrement pour les individus agités. Au moins 20 personnes sont décédées au Canada suite à l’utilisation des Tasers en plus 5 000 utilisations depuis les sept dernières années.

« Les Tasers ne sont pas aussi sécuritaires que nous le pensions« , déclarait le Dr Byron Lee, l’un des cardiologues impliqués dans une étude de la mortalité reliée aux Tasers de l’Université de la Californie à San Francisco. Le nombre de mort subite de suspects en état d’arrestation durant la première année d’utilisation des Tasers en Californie a soulevé des questions par rapport au danger qu’ils entrainent. C’est que les chercheurs ont analysé les données à propos des morts subites de cinquante services de police de différents états américains où les fusils Taser sont utilisés, comparant les cinq ans précédent l’introduction de ces derniers aux policiers et les cinq années qui ont suivi. Le résultat est consternant: le nombre de morts subites a été multiplié par six.

La venue des grandes révoltes et du nouvel ordre mondial

[…] se rajoutera maintenant autour de $4 milliards pour les constructeurs automobiles… jusqu’au mois de mars après quoi ils auront besoin d’un autre $4 milliards. Et ensuite d’un autre. Et un autre. Et un autre… (23 décembre 2008)

Comme de fait, GM, un très couteux assisté social, vient de demander de nouveau un chèque du gouvernement canadien, c’est-à-dire de vous, de l’ordre de 7,5 milliards de dollars canadiens pour mener à terme son plan de restructuration. Ce montant pourrait s’élever à 10 milliards si Chrysler demandait une autre part du gâteau.  On se rappellera que les premiers montants d’argent ont été demandés en argumentant que cela sauvera des emplois et évitera la fermeture d’usines. Les aviez-vous cru? On apprenait il y a une semaine que Chrysler coupera 3 000 emplois et que GM mettra à la porte 47 000 employés.

Les ventes des grands constructeurs automobiles sont en chute de 50% par rapport à la même période de l’an passé. Donc le manège n’est pas terminé. Des milliards, il y en aura d’autres, et puis encore et encore plus. Que voulez-vous, ce n’est pas leur argent qui brule, c’est le vôtre, alors où est le problème?

Coup d’état monarchique et bancaire au Canada

En parlant des conséquences des sommes astronomiques accordées aux banquiers privés du Canada, de l’inflation insensé de la masse monétaire et des futurs déficits budgétaires du gouvernement, on peut s’attendre à:

– Coupures importantes dans les services sociaux et autres dépenses publiques

– Mises à pied massive

Effondrement des finances publiques autant au niveau fédéral que provincial, ce qui mènera à une accentuation et accélération de la privatisation de l’état laissant une plus grande emprise des créanciers sur l’appareil politique

– Un appauvrissement de la population dû à l’épargne qui est anéanti ainsi que les fonds de pension de l’état qui seront nettoyés, car le gouvernement va aller piger directement dans ces fonds de pension pour financer les opérations de sauvetage financier, argent qui sera ensuite utilisé pour faire des acquisitions dans le secteur financier et réel de l’économie.

Tiers-mondialisation des pays développés. (16 décembre 2008)

Ces prévisions n’auront pas pris beaucoup de temps avant de se manifester. Le gouvernement Harper laissait entendre la semaine passée qu’ils songeaient à vendre ou à privatiser plusieurs sociétés de la Couronne bien connues dont Poste Canada, Via Rail, la Monnaie royale canadienne et l’agence qui s’occupe de la sécurité dans les aéroports du Canada. Le gouvernement fédéral se dit être sous pression pour éviter que le déficit budgétaire gonfle trop et entreprendra ainsi une révision de tous ses avoirs pour considérer lesquels pourront être privatisés. L’argent ainsi récupéré servira à financer les 200$ milliards que Harper a octroyé aux banques à chartes canadiennes qui utilisent notre argent pour aller consolider leur avoirs aux États-Unis en achetant des banques en difficulté. Privatisation du gouvernement.

Le ministre des finances, Jim Flaherty, avait commencé à jongler avec l’idée dès novembre dernier, mais la procédure d’évaluation a été officiellement lancée le 27 janvier 2009 et devrait durer 14 mois. Ils espèrent ainsi pouvoir récupérer 4 milliards de dollars de la vente aux enchères de nos propriétés publiques d’ici 2010, alors qu’on prévoit un déficit de plus de 34 milliards à pareille date. N’est-ce pas réconfortant?

D’autres sociétés de la Couronne provenant des départements des ressources naturelles et du transport sont aussi visées dont:

– Énergie atomique du Canada limitée,

– le portefeuille du Patrimoine canadien qui inclus la Société Radio-Canada et le Conseil des Arts du Canada,

– des terres de la Couronne qui pourraient être vendues au privé,

– la Banque du Canada,

– Canada Pension Plan Investment Board,

– l’Administration canadienne de la sûreté du transport aérien,

– la Société des ponts fédéraux limitée,

– la Société du Vieux-Port de Montréal,

– PPP Canada Inc.

Bienvenue dans la tiers-mondialisation de notre pays, notre descente tranquille vers un futur où nous ne serons plus les propriétaires de cette terre, mais bien les locataires. Un futur possédé par le secteur privé; un monde où les prochains maitres seront composés de multinationales et de banquiers privés à qui vous et vos enfants appartiendrez.

Conclusion

Cette mise à jour de ces informations servira peut-être à réanimer certains esprits endormis d’un coup de choc électrique. La population n’a pas à payer les factures encourues par un gouvernement qui a cessé de les représenter. Si vous avez l’impression que vous n’avez pas le choix et que vous êtes impuissants parce qu’on ne vous consulte pas avant de vous plonger dans de nouveaux endettements nationaux, c’est qu’il y a un problème. Nous avons à faire à un gouvernement qui ne représente plus que le secteur privé et bancaire. Matière à réfléchir lorsque vous compléterez vos rapports d’impôts, car il y a bris de contrat entre le gouvernement et la population. Nous leur envoyons une grande part de notre argent, mais ces pirates ont cessé de nous représenter et de nous consulter. La maison est en feu.

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Classé dans Actualité, François Marginean

Le saut périlleux de 787 milliards de dollars de Barack Obama

Le président Barack Obama a, ce mardi, signé le plan de relance économique de 787 milliards de dollars, lequel avait été adopté le vendredi 13 février par le Congrès américain. Moins d’un mois après son investiture. Pour certains économistes, ce plan arrive trop tard pour avoir un effet sur l’activité en 2009. Place au saut périlleux de Barack Obama.

« Je ne veux pas prétendre que ce jour marque la fin de nos problèmes économiques, pas plus qu’il ne représente tout ce que nous allons devoir faire pour remettre notre économie sur les rails. Mais ce jour marque le début de la fin », a déclaré le jeune président. Il compte donc créer 3,5 millions d’emplois dans les deux années à venir. Il faudra toutefois un autre délai d’un mois environ avant le déblocage effectif de certaines sommes.

Composé d’allégements fiscaux (287 milliards) et de programmes de dépenses publiques (500 milliards), le coût du plan, initialement de 787 milliards de dollars, s’élèvera finalement, selon l’estimation du bureau du budget du Congrès (CBO), à 838 milliards. Le coût initial s’élevait à près de 940 milliards de dollars. Ce plan se divise en quatre volets.

Premier volet : les allégements fiscaux totaliseront environ 286 milliards de dollars. Les entreprises se verront alléger d’environ 20 milliards de dollars en réductions d’impôts. Un crédit d’impôt de 13,1 milliards de dollars sera alloué aux énergies renouvelables et les dépenses dans ce même secteur s’élèveront à 19,9 milliards. Des sommes sont prévues pour la modernisation du réseau électrique, 11 milliards de dollars. Près de 95% des familles américaines bénéficieront également de réductions fiscales : l’État versera aux personnes seules 400 dollars et aux familles 800 dollars en 2009 et 2010.

Deuxième volet : l’aide sociale. Près de 43,7 milliards de dépenses sociales (dont 26,9 milliards pour prolonger un dispositif d’urgence pour l’indemnisation des chômeurs) seront allouées à l’aide aux familles et aux personnes touchées par la crise.

Troisième volet : Infrastructures et immobilier. Une tranche de 27,5 milliards de dollars sera consacrée aux autoroutes et une autre, de 8,4 milliards, aux transports publics.

Quatrième volet : subventions aux secteurs de la science, de la santé, de l’éducation. La NASA recevra un milliard, les agences et instituts de recherche recevront six milliards, la santé, 19 milliards, l’éducation, 105,9 milliards.

Le chômage frappe de plein fouet 7,6% de la population active. « Nous allons mettre les Américains au travail, le travail que l’Amérique doit entreprendre dans des domaines critiques qui ont été trop longtemps négligés, le travail qui ouvrira un changement réel et durable pour les générations à venir », rappelle Barack Obama.

Il s’en trouve pour affirmer que ce plan est un « patchwork peu cohérent », notamment chez les Républicains qui l’ont rejeté à la très grande majorité (trois républicains seulement ont voté avec les Démocrates en faveur de son adoption). « Travailleur à huis clos pour rédiger une législation qui ne créera pas les nouveaux emplois promis mais garantira une charge de la dette plus lourde pour nos enfants et petits-enfants », déclarait Michael Steele, président du comité national du parti.

Un avis que ne partagent pas les défenseurs de l’environnement. Il y a tout lieu, pour ces derniers de se réjouir : avec un budget de 20 milliards, la production d’énergies renouvelables sera doublé sur une période de trois ans. Le gouvernement s’attaquera également à l’efficacité énergétique d’un million de logements par an et de 75 % des immeubles du gouvernement. Et, ce qui réjouit les environnementalistes, une provision de cette aide servira à développer les transports urbains et le train, notamment à grande vitesse.

Comme nous l’avons déjà mentionné, il faut ajouter les 11 milliards de dollars pour améliorer substantiellement le réseau électrique.

Il est important en contrepartie de noter que ces dernières mesures n’élimineront pas le charbon. Les États-Unis produisent 75% de leur électricité de sources polluantes, principalement le charbon. Pour le nouveau secrétaire à l’énergie, Steven Chu, l’objectif est de « trouver le moyen d’utiliser le charbon de la manière la plus propre possible ». Le président Obama s’est engagé à réduire les émissions des États-Unis à leur niveau de 1990, d’ici 2020.

Le 28 janvier dernier, Al Gore, ancien Vice Président et Prix Nobel de la Paix, avait plaidé, devant la Commission des Affaires Etrangères du Sénat, sur les risques liés à l’inaction face au changement climatique et pour une action immédiate de mise en œuvre d’un système d’échange de permis d’émission. Pour Al Gore, les États-Unis doivent « restaurer leur crédibilité et arriver à Copenhague, en décembre 2009, avec une autorité renouvelée pour conduire le monde dans l’élaboration d’un traité juste et efficace. Ce traité doit être négocié cette année. Pas l’année prochaine. Cette année ». Al Gore s’est opposé, devant les sénateurs, à la construction de toute nouvelle centrale thermique au charbon. « La technologie de capture et de stockage du CO2 est encore loin d’être déployable à grande échelle ». Il a affirmé que les États-Unis pourraient obtenir 100% de leur électricité de sources renouvelables ou sans carbone en l’espace de 10 ans.

Ce plan de relance fera-t-il de Barack Obama le premier président « vert », comme l’avait affirmé Thomas L. Friedman, auteur du best-seller « La Terre est plate ». Dans un entretien à Ouest France, le 2 février 2009 dernier, Thomas L. Friedman avait déclaré : « Obama va être le premier président vert. Et on a autant besoin d’un président vert que d’un président noir ». Tout en enchaînant : « Avant l’investiture, j’ai dit à Obama : vous devez être aussi radical que le moment l’exige ».

Dans le secteur automobile, il semble que rien ne va plus. Et que la situation empire, même. General Motors vient d’annoncer avoir besoin d’une nouvelle ponction de 30 milliards de dollars d’aides publiques d’ici 2011 pour survivre. L’entreprise prévoit supprimer 47 000 emplois dans le monde, dont 26.000 hors des États-Unis, en 2009. Georges W. Bush, avant de quitter la Maison Blanche, avait autorisé le versement de 9,4 milliards et 4 milliards à General Motors. Une somme supplémentaire de 4 milliards vient de lui être versée en février. Ces 30 milliards correspondent au scénario le plus noir et s’inscrivent dans une reprise moins forte et plus tardive que prévue du marché automobile.

Tout comme son concurrent, Chrysler réclame encore 5 milliards de dollars d’aides publiques, après avoir déjà reçu quatre milliards de dollars, en vantant les progrès déjà accomplis pour se restructurer. Fait particulier, Chrysler a une nouvelle fois refusé l’hypothèse d’une restructuration sous la protection de la loi sur les faillites. Chrysler devrait plutôt réduire ses coûts fixes de 700 millions de dollars cette année et vendre pour 300 millions de dollars d’actifs supplémentaires. L’entreprise diminuera ses capacités de production de 100.000 unités, supprimera 3.000 emplois et réduira son endettement de cinq milliards de dollars.

Le puissant syndicat UAW, qui regroupe les ouvriers de l’automobile, serait parvenu, selon son président, Ron Gettelfinger, à un accord préliminaire, dont le contenu n’est pas précisé, avec à la fois Chrysler, GM et Ford. Cette dernière entreprise automobile est également en grandes difficultés bien qu’elle n’ait pas demandé d’aides publiques d’urgence. Hasard ou non, cette annonce intervient le jour même où Chrysler et General Motors faisaient le point avec le Trésor américain. Pour paraître crédibles, elles ont annoncé de nouvelles mesures de restructuration qui se traduiront par des fermetures d’usines et des suppressions d’emplois massives.

Somme toute, comme l’écrit Michael C. Behrent, d’Alternatives économiques, l’économie américaine va produire, selon les estimations du CBO (Congressional Budget Office), en 2009 et 2010 à 6,8% en dessous de son potentiel. «Avec un PIB de l’ordre de 15 000 milliards de dollars, cela veut dire qu’il va manquer en gros 1 000 milliards par an, soit 2 000 milliards de création de richesse pour 2009-2010. Barack Obama propose de dépenser 825 milliards : la partie qui sera dépensée pour les investissements publics va permettre de créer des emplois et de distribuer des salaires qui vont soutenir la consommation et la croissance. Un effet multiplicateur, comme disent les économistes, mais qui ne porte que sur une partie du plan. Un petit calcul rapide permet alors à l’économiste américain Paul Krugman de montrer que le plan de relance ne va combler qu’environ la moitié du potentiel de croissance perdu. Les parlementaires républicains et les démocrates partisans de la rigueur freinent a priori toute augmentation supplémentaire du déficit. Mais il faudra peut-être en passer par là ».

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La venue des grandes révoltes et du nouvel ordre mondial

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Voilà enfin le chat qui sort du sac: le gouvernement Harper a finalement admis publiquement qu’il va encourir de forts déficits budgétaires pendant au moins les quatre prochaines années, à commencer avec des prédictions de déficits de $30 milliards dès le budget 2009-10. Ça ne prenait pas une tête à Papineau pour prévoir cela. Avec ces $75 milliards octroyés aux banquiers canadiens par Harper, il est évident qu’un trou noir abyssal serait créé dans les finances publiques. C’est entre autres ce que je vous rapportais lors de mes deux derniers billets et c’est aussi la réalité que mes confrères collaborant à ce site ont essayés de vous convier (Voir 1, 2, 3, 4, 5). Ne comptez pas sur les Libéraux et leur nouveau chef Michael Ignatieff pour vous aider parce qu’il vient de proposer de remonter la TPS pour aider à financer tout ce gâchis.

À ce massif $75 000 000 000 que Harper a accordé aux banques à charte canadienne – sans nous consulter avant de donner notre argent à ces banquiers – se rajoutera maintenant autour de $4 milliards pour les constructeurs automobiles… jusqu’au mois de mars après quoi ils auront besoin d’un autre $4 milliards. Et ensuite d’un autre. Et un autre. Et un autre…

Les constructeurs automobiles

Il reste que nous tenons pour acquis que de prendre de l’argent d’une partie de la population pour la donner à une autre soit louable. Certains diront que nous ne pouvons pas laisser les trois géants Chrysler, Ford et GM faire faillite dans le but de protéger les emplois, mais si nous avons cessé de consommer leurs produits, c’est qu’il y a bien une raison. Même si nous leur lançons tout notre argent alors que personne n’achète leur produit, ne sont-ils pas condamnés de toute façon? Combien d’argent leur avons-nous donné ces dernières décennies? Si nous sommes pour décider de les «sauver», ne devrions-nous pas leur imposer certaines conditions, comme de prendre part aux futurs profits ainsi que les forcer à produire des véhicules qui fonctionnent avec d’autres sources d’énergie que du pétrole, chose que nous savons parfaitement faire depuis assez longtemps?

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Source. (Thanks, Richard Metzger) http://buffalobeast.com/133/bigthree.jpg

Les fonds de pension capitalisés

Parce que vous savez, cet argent, c’est vous qui le payez en fin de compte. Ces multichiffres dans la stratosphère des milliards seront payés à même vos fonds de pension, qui eux, sont carrément menacés de disparaitre. Le reste sera siphonné par les fonds de couverture (hedges funds) dans lesquels notre système spécial de fonds de pension capitalisés est investi en grande partie. 92% des avoirs de la Caisse de dépôt et placement du Québec sont investis à l’extérieur du Québec dont plus de 40% dans ces fonds de couvertures qui sont littéralement en train de s’écrouler. C’est la prochaine bulle financière qui va éclater. Mais attention, si vous pensiez que la bulle des hypothèques à risques était maligne, attendez de voir celle des dérivatifs. Nous parlons d’une bulle de 1,5 quadrillion de dollars ($1 500 000 000 000 000).

Nous faisons partie des quelques pays qui risquent de souffrir le plus de l’effondrement des fonds de pension capitalisés avec les États-Unis, le Japon l’Angleterre, la Hollande et le Danemark. Seulement qu’en 2008, ces fonds de pension ont perdu de $1500 à 4000 milliards et il est estimé qu’ils perdront au moins un autre $3000 milliards au courant de 2009. Ces gouvernements devront éventuellement nationaliser ces fonds de pension comme l’a fait l’Argentine dernièrement.

Ceci s’accompagnera de coupures importantes dans les services sociaux et autres dépenses publiques, de mises à pied massive qui mènera à l’effondrement des finances publiques tant au niveau fédéral que provincial, entrainant une accentuation et accélération de la privatisation de l’état laissant une plus grande emprise des créanciers sur l’appareil politique et un appauvrissement général de la population.

Terrorisme économique

Nous assistons ainsi à une forme pernicieuse de terrorisme économique. Henry Paulson, le Secrétaire du Trésor américain, a menacé plusieurs congressistes américains lors des débats sur le plan de sauvetage en septembre au Congrès: s’ils ne votaient pas pour le passage du plan de sauvetage de $700 milliards (qui se chiffre maintenant plutôt autour des $8500 milliards), alors ils verraient l’économie américaine s’effondrer la semaine suivante et la loi martiale serait imposée sur le territoire américain en suspendant la Constitution. Voilà ce que j’appelle du terrorisme économique. Ils ont d’ailleurs instauré une procédure spéciale qui accélère le passage de lois urgentes au Congrès qui est nommée «loi martiale», qui, celle-là, n’a rien à voir avec le déploiement de troupes dans les rues. À titre de comparaison, le programme lunaire Apollo des États-Unis pour aller sur la lune aurait couté 267 milliards en dollars ajustés d’aujourd’hui.

Bien sûr, un coup que l’argent fut approuvé, l’urgence disparue et l’argent fut distribué secrètement par la FED à divers amis banquiers et financiers de Wall Street qui en profitèrent pour se payer de gras bonus et salaire de l’ordre de $1.6 milliards en gage de récompense pour avoir si mal géré ces institutions financières en jouant au grand casino mondial, entrainant ainsi la crise que nous vivons présentement. D’ailleurs, une grande partie de cet argent servira au rachat d’autres institutions financières et autres compagnies et infrastructures publiques alors que le reste demeurera entre les mains des banques privées qui ont décidé de s’asseoir dessus en attendant de nous prêter plus tard cet argent qui nous appartient, en prenant soin d’y rajouter les intérêts.

La FED refuse de dévoiler comment et à qui elle a distribué plus de 2 trilliards de dollars provenant de… la poche des contribuables américains. Mais il semble que ce soit «business as usual» aux États-Unis, car même Donald Rumsfled avait annoncé la journée précédente des attaques du 11 septembre 2001 que le Pentagone avait écarté $2.3 trilliards de ses livres comptables. Heureusement, tous les documents relatifs à cette histoire seront détruits par les attaques dès le lendemain. Ah, c’est fou ce qu’on peut accomplir quand ces terroristes se décident de donner un coup de main…

Ce que 2009 nous réserve

Déjà plusieurs experts s’entendent pour dire que les États-Unis approchent l’insolvabilité et risquent de voir les finances du pays complètement s’effondrer d’ici l’été 2009 et commencer à faire défaut sur sa dette extérieure qui dépasse de loin 100% de son PIB.

Il est à prévoir que le déroulement de la crise systémique globale va atteindre un nouveau sommet vers mars 2009. À cette période de l’année, le public en général va devenir conscient de trois forces majeures déstabilisatrices qui sont à l’oeuvre dans l’économie globale:

– La durée de la crise qui ne se stabilisera pas avant la fin de 2010 et pas de croissance réelle avant 2018 selon le rapport LEAP/E2020 produit par GEAB;

– L’explosion du chômage à travers la planète;

– Le risque d’un soudain effondrement de tout le système des fonds de pension capitalisés.

Cela aura des conséquences. Dans le domaine de la prédiction des tendances du monde futur et des évènements économiques, Gerald Celente, le directeur du Trends Research Institute, est l’homme le plus respecté pour son exactitude. C’est celui qui a prédit le crash des marchés boursiers en 1987, l’éclatement de la bulle des hypothèques à risques (subprime) et la chute de l’Union Soviétique; et qui prédit maintenant qu’il y aura révolution aux États-Unis, des émeutes pour la nourriture et une rébellion contre les impôts et taxes d’ici les quatre prochaines années. Vers la fin de l’an 2012, il annonce que les États-Unis seront devenus un pays sous-développé. C’est que les gens seront furieux lorsqu’ils prendront conscience que les mauvaises décisions prises par leur gouvernement, industries et par la communauté financière les ont complètement ruinés. Ceci est corroboré par un mémo interne de la Citibank (autre responsable de la débâcle économique) qui prévoit que la création massive de nouvel argent par la FED et les autres banques centrales du monde mènera à un ou plusieurs de ces scénarios: une résurgence catastrophique de l’inflation et/ou à une profonde dépression suivit de troubles d’ordre civil et possiblement de guerres.

Mais il y a fort à parier que ces manifestations légitimes de la part du public seront attendues de pied ferme par les autorités. Il y a plus de 20 000 troupes de combat qui se trouvaient en Irak qui seront déployées graduellement sur le territoire américain pour maintenir l’ordre en cas de troubles civils. Le U.S. Army War College parle dans son dernier rapport d’utiliser des ressources et troupes du Pentagone dans le cas où la crise économique mènerait à des troubles civils, comme des protestations contre des corporations et le gouvernement ou contre des banques assiégées. Donc, on ne va pas protéger la population, mais bien les riches possédants de corporations et les banquiers.

Ce type de révolte a déjà commencé en Grèce et dans plusieurs autres pays en Europe et on s’attend à ce que cette révolte de la population se manifeste un peu partout dans le monde. (23/12/08 12h00 – Note: Les incidents en Grèce témoignent d’un malaise beaucoup plus profond que la simple mort d’un adolescent. Ce que les médias refusent de vous laisser comprendre, c’est que cette mort ne fut que l’élément déclencheur. Mais les Grecques en ont eu assez de ce système financier et le résultat est que plusieurs banques et institutions financières ont été attaquées par les manifestants. Ces derniers pourraient laisser à penser que ce n’est qu’une bande d’anarchistes qui se défoulent, mais la vérité est qu’une large majorité de la population les soutient et est d’accords avec leurs actions, comme révélé par un sondage mené là-bas. C’est sur la base de la manifestation contre la globalisation qui fait en sorte que ces révoltes s’étendent à plusieurs autres pays européens ainsi que possiblement aux États-Unis.)

Le nouvel ordre mondial annoncé

De ce grand chaos dont l’élite est volontairement responsable viendra la possibilité de faire émerger leur grand rêve d’une gouvernance mondiale. La venue de ce gouvernement global, aussi connu sous l’appellation du nouvel ordre mondial, est maintenant admise et annoncée par le prestigieux journal de Londres, The Financial Times, dans cet article nommé «And now for a world government». L’élite ne se cache plus et leur but est annoncé publiquement. À vous d’en prendre note. Ils ont déterminé que ce nouvel ordre mondial sera imposé par la force, ou encore mieux, sera demandé et accepté par la population mondiale qui, trop terrorisée par le chaos engendré par la crise financière, se rendra à cette élite pour être sauvée.

François Marginean


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