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La laïcité instrumentalisée

 

Par Renart Léveillé

Contrairement à moi, certains trouvent la laïcité trop stricte. Elle devient alors la laïcité ouverte. Mais en y accolant l’adjectif « ouverte », elle perd tout son sens. Il n’est plus tellement question de laïcité, mais bien seulement d’une version fade d’elle-même qui, si ça lui était possible, l’empêcherait de se regarder dans le miroir…

C’est une manière comme une autre d’instrumentaliser un concept pourtant clair : séparation de l’État et de la religion, avec tout ce que cela implique au niveau des institutions, particulièrement au niveau de l’éducation. Et il y a l’interculturalisme, comme le décrit Louise Mailloux, « Professeure de philosophie au Collège du Vieux Montréal, intellectuelle athée, féministe et laïque », dans son billet « L’interculturalisme: une imposture anti-laïque » :

En mars dernier, dans une entrevue au journal le Devoir, Gérard Bouchard affirmait que le débat sur la laïcité piétine, qu’un consensus semble impossible et qu’il conviendrait d’élargir ce débat en parlant d’interculturalisme. Deux mois plus tard, lors du Symposium international sur l’interculturalisme organisé par Gérard Bouchard et son église, ce dernier réclamait du gouvernement, une loi sur l’interculturalisme. Coïncidence ou non, les jeunes libéraux, réunis en congrès au mois d’août, réclament pour leur part, une loi pour définir la laïcité ouverte et demande à Jean Charest de créer un Office québécois d’harmonisation interculturelle.

La pilule de la laïcité ouverte ne passant pas dans la population, il faut donc l’enrober d’une gélatine afin qu’elle glisse tout en douceur. Une loi-gélatine sur l’interculturalisme, votée par l’Assemblée nationale, qui servirait  à imposer une politique de laïcité ouverte. Parce qu’ici, il ne faut pas s’y tromper, l’ouverture à la culture de l’autre, c’est l’ouverture à sa religion. Et que le respect de la diversité culturelle, c’est le respect de la religion.

Là où le bât blesse, c’est que deux blogues qui ont diffusé des extraits de ce billet l’ont introduit avec un texte où se trouvent ces mots, qui portent vraiment à confusion :

Leur seul travail consiste à infiltrer la religion des Autres dans nos institutions

Y a-t-il derrière ça le message que la religion catholique a sa place dans nos institutions, puisqu’elle ne vient pas « des Autres »? Si la laïcité sert seulement à repousser les autres religions pour laisser le champ libre au catholicisme, elle est aussi instrumentalisée. Et les deux blogues en question, ce sont « Poste de veille » et « République de Bananes », tous deux dans le même conglomérat de droite que « Pour une école libre au Québec », clairement pro-religion (en tout cas occidentale), pro-famille (je suis parent et je suis plutôt pro-choix de vie – et le nom de Jeff Plante derrière tout ça en dit déjà beaucoup) et soutenant la cause de la liberté d’expression sans limites des homophobes. Et sa participation à la campagne CLÉ montre clairement son parti-pris antilaïque, puisque cette coalition ne vise pas seulement le retrait de l’imposition obligatoire du cours « Éthique et du culture religieuse » aux jeunes, mais bien aussi à défendre certains parents et « leur indignation face à la perte de leur droit de choisir pour leurs enfants un enseignement moral ou religieux à l’école en accord avec à leurs croyances et leurs convictions. »

Il faut être logique. La laïcité va de pair avec l’idée d’État, qu’il soit minimal ou éléphantesque. On ne peut pas d’un côté défendre l’évacuation du religieux en appuyant les laïques et de l’autre participer au maintient de l’enseignement religieux dans les écoles, qui sont encore du ressort de l’État. C’est un double discours franchement tordu.

Et il y a une grosse différence entre avoir un parti-pris laïque et être contre l’islam (ce qui ressort clairement du blogue « Poste de veille »). Ce que les deux ont en commun, c’est d’être contre les tentatives de la religion d’entrer dans l’espace commun. Le premier met toutes les religions sur le même pied d’égalité. Le deuxième vise une religion en particulier, et c’est selon, tente par cela de magnifier les autres religions, du moins de leur redonner un peu de lustre.

Pour ma part, étant pro-laïcité, je suis également interpellé par toutes les tentatives d’intrusions de la religion dans la société, qu’elles viennent d’une ou l’autre. Étant donné que l’islamisme est en soi plus combatif, c’est tout à fait normal que ses tentatives d’intrusions soient plus évidentes, voire même spectaculaires : regardons l’exemple des dossiers de la charia ainsi que celui des voiles islamistes. Pour ce qui est du judaïsme, c’est beaucoup plus subtil, et ça semble se retrouver surtout du côté politique (le judaïsme ne cherchant pas à convertir). Pour ce qui est du catholicisme (et du protestantisme, par extension), la question ne se pose même pas, il a ici ses bases et joue de sa survie. Son combat est ainsi omniprésent.

La difficulté du laïcisme dans les débats publics, et surtout politiques, c’est que la guerre entre la gauche et la droite repose en partie sur des partis-pris religieux, même si pour certains c’est surtout en surface. Pour aller au plus simple, la droite se rallie au judaïsme et au christianisme, alors que la gauche se rallie à l’islamisme. Alors, un laïque qui pourfend l’islamisme se voit placé dans la case droite, et s’il pourfend quoi que ce soit en lien avec les deux autres, c’est dans la case gauche qu’il atterrit, nonobstant de sa réelle position. Rien pour simplifier le débat… Ma vision : la droite se sert de la laïcité comme je l’explique plus haut, la gauche s’aveugle des débordements de l’islamisme avec les bons sentiments, quelque chose qui ressemble à de la fraternité, de la solidarité, et où l’humain et sa religion sont à tort entremêlés (par exemple : supporter la cause de la Palestine et des habitants de la bande de Gaza — que l’on ne peut séparer de l’islamisme au niveau religieux — ne devrait pas pour autant donner le feu vert à leurs coreligionnaires…). Ainsi, dans le cas de la gauche, la laïcité est à la carte (une autre manière de dire « laïcité ouverte »).

Quoiqu’il en soi, la laïcité devrait servir à faire table rase des différences ethno-religio-culturelles, afin de mettre l’emphase sur le respect global. S’en servir pour mettre de l’avant ses intérêts, ce n’est pas très loin de l’ignominie.

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Les citoyens du monde



Par Renart Léveillé

Dans son billet « Pour l’histoire », Mathieu Bock-Côté soulève une caractéristique majeure de notre époque, ce qu’il appelle le « présentisme », à prendre bien sûr dans son sens le plus négatif (l’auteur étant de la mouvance conservatrice) :

Le présentisme consiste à croire que le présent se suffit à lui-même. Il repose sur l’oubli de l’histoire, comme si le passé n’avait rien à nous apprendre, comme si nous n’avions pas reçu de nos ancêtres un héritage à préserver, à faire fructifier.

Dans ces propos, je ne suis pas d’accord qu’il faille absolument « préserver » quoi que ce soit sans le mesurer au présent (je ne suis pas un conservateur), mais en gros je suis d’accord que la fuite en avant n’est pas la meilleure solution pour régler les problèmes identitaires actuels qui viennent avec la mondialisation.

Et l’auteur vise tout à fait juste quand il pointe ce qu’il appelle la « Troisième faille » :

nous oublions les vertus de l’enracinement. Combien sont-ils à vouloir comme seul passeport celui de « citoyen du monde ». Dans l’angle mort de cette vision, toutefois, on trouve une terrifiante superficialité : celui qui aime toutes les cultures n’entretient-il pas finalement un rapport de consommateur avec chacune d’entre elles en se contentant de les explorer en surface ? Ce n’est pas parce qu’on est allé un jour à Zaghreb qu’on est familier avec la culture croate. Ce n’est pas parce qu’on aime les mets brésiliens que l’Amérique du Sud n’a plus de secrets pour nous.

Personnellement, si je suis un citoyen du monde, j’ai l’honnêteté de le placer à la bonne place, juste avant le fait d’être terrien dans l’univers : dans la possibilité où il existerait des habitants d’autres planètes… Quelqu’un qui peut véritablement se targuer d’être principalement un citoyen du monde, c’est tellement rare que c’est actuellement plus du domaine du fantasme. Qui peut bien faire assez le tour du monde pour bien s’imprégner des cultures et des langues à ce point? Et se servir seulement de sa connaissance de l’anglais pour ce faire, c’est mieux que rien, mais il y a mieux…

Alors, j’en arrive à la conclusion que de se dire citoyen du monde, c’est beaucoup faire fi de l’importance de la proximité, dans son sens le plus large. C’est en quelque sorte du snobisme pour ce qui a mijoté et ce qui mijote à notre portée immédiate, même s’il est impossible d’y échapper tout à fait; enfin, pour l’instant : si le web parvient un jour à tout à fait nous happer au quotidien il en sera autrement. Et, si je ne m’abuse, cette propension à dénigrer l’appartenance locale est justement une des conséquences du développement du web et de la possibilité d’avoir un sentiment d’appartenance planétaire par cela, bien qu’il soit encore plus superficiel que le tourisme. (Ici, je ne dis pas que ce que l’on vit via nos expériences sur internet ne vaut rien, mais bien qu’il faut au moins les remettre en perspective vis-à-vis de nos autres activités.)

Après le tourisme et le « surf des interwebs », il y a bien sûr l’immigration comme mécanique encourageant cet idéal de la citoyenneté mondiale. Justement, combien sont-ils à considérer le Québec comme une succursale du monde en occultant qu’il y a ici une culture (majoritaire) qui trouve son consensus dans une langue, héritée du colonialisme français et colorée d’américanité? Et qui osera réfuter que le multiculturalisme canadien ne soit pas dans cette même lignée?

Et encore, je soupçonne fortement que cette mode du « citoyen du monde » alimente le cynisme politique actuel. C’est bien clair, quand quelqu’un ne se sent pas citoyen de l’endroit où il vit, il peut bien se désister politiquement de ce qui se passe autour de lui : nos problèmes communs ne le concernent pas.

Depuis toujours, je comprends que cette attitude est une manière de se montrer tolérant à tous prix, puisque de pointer ouvertement où nous sommes et d’où nous venons (dans son sens le plus large) a été amalgamé au sectarisme. Si je dis et que je démontre de l’importance pour le fait que je suis un Québécois de langue française, donc par le fait même que je ne suis pas un citoyen du monde, j’ai l’air louche dans certains milieux qui se la jouent plus « évolués » en se proclamant citoyens du monde. Pourtant, il n’est même pas question de déprécier qui que ce soit, comme le font certains ultranationalistes, mais bien de prendre le pari du réalisme et de la conjoncture.

Parce qu’il ne faut pas se raconter d’histoires…

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Les aventures d’Amir Khadir contre les parasites de la royauté

Par Renart Léveillé

De voir ainsi Amir Khadir se faire varloper pour ses opinions contre les parasites de la royauté est une belle représentation du pouvoir de la langue de bois et de la sclérose sociale dans laquelle nous sommes encore empêtrés.

Qu’est-ce que la royauté peut bien encore représenter? Oui, il y a sûrement quelques citoyens assez vieux pour être nostalgiques d’un respectueux consensus envers cette institution désuète. S’il y a un lien aujourd’hui entre les citoyens et la monarchie britannique, il tourne amplement autour du simple potinage. Rien de bien transcendant. Beaucoup comme avec les vedettes, mais tout à fait gratuitement, puisque le prince William et sa famille n’ont rien fait d’autre que de naître pour obtenir tout cet argent et toute cette attention. Pour utiliser une expression qui fera mal à quelques oreilles, ce sont des « BS de luxe », les premiers au palmarès.

Les ultras partisans Nathalie Normandeau et Gérard Deltell ont bien sûr sauté dans la mêlée pour se faire du capital auprès des amants de la rectitude politique, mais il semble que c’est plutôt Amir Khadir qui passe pour celui qui calcule ses coups… C’est à n’y rien comprendre. Franchement, n’y a-t-il pas au moins une mince frange de la population qui n’en a rien à foutre d’Élisabeth II et de ce qu’elle représente? Oui, et j’en suis. Le député de Mercier ne pourrait-il pas être simplement le représentant de cette opinion parmi les politiciens sans avoir à subir des charges de la sorte?

Ça revient encore et toujours à la notion de respect. Pourquoi la famille royale et tout ce qu’elle représente devraient-ils être respectés à tout prix, mais pas l’opinion de ceux qui sont contre? À cette question, je gage que le seul argument possible pour Normandeau et consorts c’est :

— Parce que.

*******

 

À propos de la photo : http://www.ssaft.com/Blog/dotclear/index.php?post/2009/01/28/Donner-sa-langue-au-crustacé…

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RÉER obligatoire : la mauvaise idée de Claude Castonguay

L’État a toujours le beau jeu puisque le peuple ne se rend pas compte qu’il en est lui-même le maître.

(Phrase de mon cru en guise d’introduction.)

La réaction viscérale de certains face à l’idée de rendre obligatoire l’épargne pour la retraite est très compréhensible. C’est que cette idée de l’ex-ministre Claude Castonguay semble être la preuve que le système ne fonctionne pas, ou plutôt, mal, voire très mal, désastreusement. Et cela donne des munitions à ceux qui voudraient qu’on se débrouille tous par nous-mêmes, sans avoir à se fier aux bons soins que nous sommes en droit d’attendre de nos gouvernements, tous paliers confondus, étant donné que nous avons en masse payés et payons encore.

Mais, c’est en donnant en pâture notre pouvoir que nous en sommes arrivés là, cela dit avec en tête l’Histoire. D’autres diront qu’on nous l’a pris ce pouvoir. Soit, la vérité doit bien se trouver quelque part entre les deux. Parce que rétroactivement, nous pouvons dire que la situation actuelle est le résultat d’une suite de mollesses citoyennes et, bien sûr, de mensonges ou de travestissement de la réalité par les décideurs.

Voilà plus de vingt ans, il était clair que la retraite n’était pas une affaire personnelle. Et cela c’est désagrégé jusqu’à ce que le sigle RÉER soit devenu à la mode, et l’inquiétude qui est venue avec. Parler pour parler, on en vient même à penser que cette inquiétude a été inoculée pour amoindrir les chances d’une longue retraite (comme on se doute, le stress n’est pas bien compatible avec les records Guiness de longévité). C’est bien clair que c’est du domaine des élucubrations, ce qui est parfois le seul luxe de certains citoyens sous pression.

Pour revenir à un propos plus terre-à-terre, Michel Arsenault, le président de la FTQ :

s’oppose à la solution proposée par le rapport qui souhaite obliger les travailleurs et les travailleuses à cotiser à un REER en créant une nouvelle structure financière. En 2008, on a déjà vu ce que nos banquiers et boursicoteurs ont fait avec nos économies en nous entraînant dans une crise financière sans précédent […]

Le gouvernement du Québec a déjà en main tous les outils nécessaires pour assurer une meilleure retraite aux travailleurs et aux travailleuses avec la Régie des rentes du Québec. Le monde en a assez de voir leurs maigres épargnes se balader en montagne russe. Si on veut vraiment que la situation financière des futurs retraités s’améliore, ça prend une rente garantie, ce que la RRQ fournit à ses cotisants […]

Ce qu’il faut, entre autres, c’est hausser sur une période de sept ans les cotisations au Régime de rentes pour ainsi en arriver à doubler le revenu des futurs retraités, tout en maintenant la participation des employeurs. […]

Les citoyens n’ont pas à faire les frais de la mauvaise gestion qui prévaut depuis trop longtemps. Une bonne partie de la classe moyenne est déjà prise à la gorge, et c’est une bonne bouffée d’air qu’il lui faut, pas une idée aussi asphyxiante.

Et à l’Assemblée nationale, il semble y avoir consensus autour du refus de cette idée. Espérons que le problème ne sera pas tout simplement balayé par-devant comme on le voit trop souvent depuis longtemps.

Parce que c’est la raison, le pourquoi nous en sommes à ce triste résultat.

(Photo : nickpoulson4)

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Mille raisons de ne pas faire confiance aux « autorités »

Par François Marginean

Image Flickr par terrenoire

Théorie du réchauffement climatique – aucun consensus (et la tyrannie des réchauffistes)

Le slogan de ceux qui croient au réchauffement climatique causé par l’homme est que la science aurait définitivement prouvé leur théorie et qu’il y aurait donc un « consensus scientifique » à ce sujet. Pourtant, cela ne pourrait pas être plus éloigné de la réalité. Voici une liste de 800 documents rédigés par des scientifiques respectés et honorifiques qui questionnent ou contredisent la théorie du réchauffement climatique anthropologique. La science n’est pas une question de « consensus » et en ce qui concerne la climatologique, elle est loin d’être à point et surtout, d’être définitive.

Et qu’est-ce que cette « science » lorsqu’elle est manipulée et tordue pour produire les résultats désirés? David Evans a publié une collection de photos qu’il a rassemblé dans ce document (PDF) démontrant la nature frauduleuse de l’arnaque climatique perpétrée par plusieurs à l’intérieur de l’establishment scientifique occidental. Ces photos mettent en lumière la localisation des thermomètres climatiques officiels qui sont intentionnellement placés proche de sorties extérieures d’unités d’air climatisé, et de sortie de ventilation, ou même en position de recevoir des jets de courants d’air chaud provenant d’avions à proximité, alors que d’autres de ces thermomètres manquent pas carrément. Troublant et incroyable.

Cette hystérie frauduleuse du réchauffement climatique causé par l’homme n’a d’autre but d’enrichir quelques individus et de servir à installer une gouvernance mondiale (tyrannique) pour manipuler les gens à accepter un contrôle complet sur leur vie « pour leur propre bien ». Le premier pas concret vers cet objectif est sur le point d’être mis à l’essai sur l’ile de Norfolk, en Australie. La population va peut-être bientôt devoir demander la permission aux réchauffistes pour manger. Il n’y a pas d’exagération lorsqu’on dit que le réchauffement climatique est le dernier outil des totalitaires.

Financé à l’ordre de $390 000 par le Conseil australien de la recherche et approuvé par le ministre de la science de la gauche socialiste Kim Carr, cette expérience verra des chercheurs de l’Université de Southern Cross distribuer des « cartes de carbone » aux volontaires qui habitent sur l’ile de Norfolk. Le plan est de mettre ces habitants sur un rationnement pour combattre le réchauffement climatique ainsi que l’obésité. Si ce projet fonctionne bien, il pourrait être étendu à l’ensemble du territoire australien. Et éventuellement, jusqu’à vous.

Chaque fois qu’il achèteront du pétrole, de l’électricité ou un vol aérien, ils se verront déduire des « unités de carbone » de leur réserve fixe allouée disponible sur leur carte. Des unités en plus seront perdues chaque fois que les gens achèteront des aliments gras ou d’autres qui sont importés sur de longues distances. À la fin de l’année, s’il reste des unités de carbone, ils pourront choisir de les vendre, mais s’ils auront dépassé ce qui leur aura été alloué, ils devront en acheter plus. Le truc est que chaque année, le nombre d’unités de carbone permis sera coupé, entrainant ainsi leur augmentation de prix et par ricochet, celui du prix de la nourriture et du pétrole parce que l’idée est de couper dans l’émission des gaz à effet de serre et de rendre les gens de Norfolk mince et moraux. Mais la question qui se pose est que se passe-t-il si les gens viennent qu’à manquer d’unités de carbone et qu’ils ne peuvent plus se permettre d’acheter des unités supplémentaires pour se procurer du pétrole, de l’électricité ou de la nourriture? On laisse les ces personnes et leurs enfants devenir affamés?

Les étranges activités de BP dans le golfe du Mexique

Lors d’une conférence de presse le 19 septembre 2010, BP a confirmé que les opérations de colmatage du puits du MC252 dans le golfe du Mexique étaient maintenant complétées. Depuis que ce puits (n’y en a t-il qu’UN SEUL et ont-ils vraiment été colmatés?) a finalement été confirmé comme colmaté, BP a complété le processus de boucher ce puits et de l’abandonner. Ils ont aussi commencé le démantèlement et la récupération l’équipement, ainsi que la décontamination des navires ayant été utilisés dans la région du site du Deepwater Horizon. Le coût de ces opérations de nettoyage, de colmatage du pétrole et de dédommagement depuis le 19 septembre se chiffre à environ 11,2 milliards de dollars.

Ce qui est bizarre, c’est que les activités sur le site, au lieu de diminuer et de se résorber, ne font qu’augmenter. Le nombre de bateaux travaillant dans la région ont augmenté ces derniers temps et il y a maintenant une nouvelle plateforme de forage en haute mer qui vient de se joindre à l’armada: le West Sirius. Sur ce site, il est possible de trouver le positionnement de cette nouvelle plateforme de forage pétrolier qui vient s’ajouter aux deux autres déjà présente dans le secteur du réservoir du Macondo. Le West Sirius s’y trouve depuis le 27 octobre dernier. S’il était envoyé pour remplacer une des deux premières plateformes, pourquoi sont-elles toutes encore sur place? Ces deux plateformes nommées DD2 et DD3 sur les images ont été originellement commissionnées pour forer les puits de secours C et D depuis le mois de mai. Chacune de cette plateforme coute entre un demi million et un million de dollars américains par jour. Pourquoi est-ce que BP voudrait trois plateformes dispendieuses à ce site?

Cela n’a aucun sens, spécialement lorsqu’il n’y a eu aucune annonce officielle de nouveaux forages au site du Macondo. A-t-on besoin de trois plateformes couteuses pour percer un nouveau puits? Cela cache-t-il un problème dont la population ignore? Dossier à suivre…

Harper pense à demeurer en Afghanistan jusqu’en 2014

Pourquoi sommes-nous en Afghanistan? Est-ce qu’on s’en rappelle? Cela fait si longtemps que nous y sommes qu’on en vient qu’à se demander ce qu’on fait encore là, quelle est notre « mission », quel est le but de tout cela. Pendant qu’on se pose ces questions, le secteur de l’armement et militaire privé fait des tonnes de profits, car disons-le clairement, ces guerres en Irak et en Afghanistan sont semi-privées. Il y a autant, sinon plus, de personnel provenant de compagnies privées qu’il y a de soldats réguliers et de personnel militaire reliés à l’armée. Lorsque des guerres rapportent autant au secteur privé, il va sans dire qu’ils ont tout intérêt à ce que ces guerres s’éternisent le plus longtemps possible. Ils sont sur la bonne voie: la guerre en Afghanistan a déjà duré plus longtemps que la Deuxième guerre mondiale et la guerre du Vietnam; un fait qui est loin d’être anodin.

Le Canada a commencé sa participation à cette guerre et occupation militaire à la fin de 2001. Depuis, il a été bien établi que cette guerre est simplement illégale et immorale. Le gouvernement canadien nous avait vendu le concept en se drapant des couleurs fades de la défense de la démocratie, de vouloir aider les femmes opprimées et de défaire les Talibans maléfiques que les États-Unis avaient auparavant laissé prendre le pouvoir, ces Talibans qu’ils accusaient alors de cacher le vilain Ossama Bin Laden, ou Tim Osman, l’homme de la CIA.

Depuis, le Canada nous avait promis de se retirer rapidement un coup la mission accomplie. Résultat, les femmes sont en pire situation qu’avant 2001, les Talibans contrôlent presque tout le territoire et les troupes de l’OTAN subissent des pertes de vie grandissante, avec 2009 et 2010 étant les pires années depuis le début de cette mésaventure colonialiste et impériale. La majorité des Canadiens et surtout des Québécois étant contre la participation infâme de nos troupes à occupation de l’Afghanistan, le gouvernement canadien nous propose des échéanciers pour se retirer, mais chaque fois que la date butoir arrive, il décide, contre notre gré, de poursuivre et de demeurer en Afghanistan quelques années de plus.

La dernière fois, le Premier ministre Stephen Harper avait promis de retirer les troupes canadiennes en 2011, mais voilà qu’encore une fois, les autorités songent à garder sur place des centaines de soldats jusqu’en 2014. La mission doit se poursuivre. Cette fois, les soldats auraient un rôle hors-combat, d’entrainement des forces afghanes en coopération avec l’OTAN. La décision pourrait être prise rapidement pour régler la question en vue du sommet des dirigeants de l’OTAN à Lisbonne, Portugal, le 18 novembre prochain.

Conclusion

Finalement, les autorités ne portent pas à la confiance, loin de là. S’ils sont des autorités, ils ne le sont que dans le domaine du mensonge, de la tricherie et de la manipulation. Prenons garde et soyons conscients…

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Classé dans Actualité, François Marginean

Québec indépendant ? Quand vous voudrez…

Après le Canada, puis les USA, c’est le Québec qui va refaire bientôt son maquillage démocratique. À Pâques, ou à la Trinité… Un maquillage si discret qu’il en sera invisible, puisqu’on ne proposera rien de droite, ni de gauche, mais seulement, comme le dit ce personnage du Soulier de satin, « … du nouveau qui soit tout à fait semblable à l’ancien ». Surtout, on se fera une beauté en prenant bien garde de ne pas souligner les rides de l’idée d’indépendance.

Une idée que j’ai bien aimée quand elle était jeune, mais qui a si mal vieilli, qu’on ne se demande plus si on en veut, seulement s’il n’est pas discourtois d’y faire même allusion. On ne parlera pas d’indépendance, à ces prochaines élections au Québec. Pourtant, on ne pensera qu’à ça.

On ne parlera pas de référendum. Les deux-tiers des Québécois ne veulent pas d’un référendum; Ils savent bien que, quelle qu’en soit l’issue, les perdants se diraient « à la prochaine». D’ailleurs, on discute de la légitimité d’une sécession s’appuyant sur 51% des électeurs, mais veut-on vraiment choisir, entre vivre dans un pays dont 49 % des citoyens veulent sortir… et en créer un autre dont 49 % des gens ne veulent pas ? Est-ce bien ainsi qu’on créera au Québec plus de richesse et plus de justice ?

Le Québec ne veut pas d’un référendum qui le fera choisir entre être ou ne pas être canadien, car il sait que le meilleur scénario pour le Québec se situe probablement entre ces deux solutions simplistes. Il sait que la bonne question a poser est celle à laquelle répondra un consensus.

Il y a 45 ans que les Québécois tentent de dire ce qu’ils veulent et on ne les écoute pas. Ils veulent avoir, au palier du Québec, tous les pouvoirs qui garantiront le développement d’une collectivité francophone ; ils veulent AUSSI appartenir librement à un ensemble canadien qui leur donnera la masse critique pour exister à côté des USA et avoir une voix plus audible dans le monde.

Pour avoir ce qu’il veut, le Québec doit le négocier avec ses partenaires du Rest-of-Canada. Sereinement, mais sans complaisance. Cette négociation sera d’autant plus efficace que le gouvernement du Québec aura une plus grande marge de manoeuvre. C’est cette marge de manoeuvre que voulait René Lévesque quand il demandait un OUI à la souveraineté-association et il n’a jamais prétendu vouloir autre chose. La bonne question à poser, c’est celle qui donne au Qbec cette marge de manoeuvre.

C’est celle du vote de confiance, permettant au gouvernement légitimement élu du Québec de négocier, sans le fil à la patte de quelque consultation populaire ultérieure, une nouvelle constitution canadienne qui donnera au Québec ce qui est le mieux pour le Québec.

Le gouvernement du Québec doit pouvoir négocier habilement, donnant-donnant, avec le gouvernement fédéral, les concessions sur certains points qui permettront de se gagner des avantages sur certains autres. Il doit pouvoir négocier une constitution sur mesure.

Il doit recevoir pour le faire un mandat non équivoque confirmant qu’il parle au nom des Québécois et qu’il peut – ne DOIT PAS nécessairement, mais PEUT à sa discrétion, s’il le juge nécessaire – sortir du Canada en fermant doucement ou en claquant la porte. C’est ce mandat discrétionnaire – que ne demandait pas le premier référendum – qui devrait faire l’objet du prochain: le dernier.

La question ? Simple et claire :

« QUÉBÉCOIS D’ABORD, je donne au Gouvernement du Québec le mandat formel : a) de négocier avec le Gouvernement du Canada les termes d’une constitution qui instaurera un nouveau partage des pouvoirs, au sein d’une Confédération canadienne à laquelle le Québec appartiendra si elle est conforme à ses aspirations, et b) si telle négociation échoue, de procéder, à sa convenance, à la sécession du Québec du Canada, par une déclaration d’indépendance, unilatérale ou négociée selon qu’il le jugera opportun, à la seule condition de l’avoir clairement énoncé à son programme »

Un « OUI » à ce référendum ne signifierait PAS la sécession du Québec, mais signifierait que celle-ci peut être déclarée en tout temps par le Gouvernement du Québec… SI et quand il décidait de le faire. Dans la situation ainsi créée, le Québec choisit les modalités de sa participation à une ensemble canadien, disposant même du droit de ne pas y appartenir. Il EST donc souverain, puisque la souveraineté ne dépend pas des appartenances qu’on se choisit, mais du droit inaliénable de les choisir.

Ce référendum aboutit à une vraie « Souveraineté-Association ». Avec des dent, car toutes les élections subséquentes au Québec sont de fait référendaires. Si une majorité de la population soutient les exigences dont un parti fait ses conditions de l’appartenance du Québec au Canada, elle saura que celui-ci ne se borne pas à instrumentaliser l’idée d’indépendance pour se faire élire… et ne plus en parler. Il pourra la faire.

Si le gouvernement fédéral ne conteste pas la validité du mandat qui découle de ce référendum — et la contester serait un suicide politique pour le parti qui le ferait — il reconnaît de facto la souveraineté du Québec. Je crois que c’est cette reconnaissance de la souveraineté du Québec, sans obligation de sortir du Canada, qui donnerait satisfaction à une majorité de Québécois. Pas à 51% des Québécois, mais à une majorité assez substantielle des Québécois pour qu’on puisse raccommoder la déchirure sociale qui persiste depuis le premier référendum et faire des choses ensemble.

Si je connais bien les Québécois, ils voteront OUI à ce référendum… puis s’empresseront d’élire un gouvernement qui négociera âprement pour le bien du Québec, mais tout en gardant un préjugé favorable au maintien de liens privilégiés avec le reste du Canada et en disant haut et fort qu’ils y resteront.

S’il le font ce sera leur choix et, pour normand qu’il soit, ce choix n’empêchera pas que le Québec soit alors devenu souverain et ait dès lors dans sa poche la clef de l’indépendance, si et quand il la voudra.

Pierre JC Allard

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