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Grandeurs et misères de la technologie

Par Renart Léveillé

 

Comme ceux qui me lisent, enfin la plupart si je ne m’abuse, l’ère technologique dans laquelle nous nous trouvons m’apparaît tout à fait positive. Elle nourrit beaucoup plus mes espoirs que mon cynisme, bien que le flot d’informations tend à démontrer le contraire. C’est-à-dire qu’elle fait miroiter un futur plus en phase avec le citoyen, bien qu’elle cultive l’impatience de ne pas y être déjà parfaitement et de toujours avoir l’impression qu’il y a pelletage en avant. Tout ce qui touche à la politique en est déjà un bon exemple.

D’un côté, en Islande, les travaux pour reviser la Constitution de ce pays avec l’aide des citoyens via les médias sociaux sont un succès :

en trois mois et demi de travaux, il y a eu plus de 3600 commentaires et 370 suggestions

La démarche doit maintenant faire le test de la réalité parlementaire pour se voir approuvée, modifiée ou rejetée, mais voilà déjà une belle preuve de l’utilité de la technologie. Et en espérant qu’elle fera d’autres petits (« le Maroc a aussi mis en place un site Internet où les citoyens du royaume peuvent discuter de la réforme constitutionnelle en cours »).

Plus près de nous, le gouvernement du Québec a mis en ligne un site de « Consultation publique Web 2.0 » où on peut y soumettre des idées. Au moment où j’écris, 80 idées y ont été soumises et c’est par celle de Nicolas Roberge (concernant nos chères infrastructures), promulgué sur Twitter, que j’ai pu le découvrir. Je suis quand même bien surpris de ne pas en avoir entendu « parler » avant…

Pour ce qui est de l’Islande, il n’y a aucun doute que le processus marquera cette société, si ce n’est pas déjà fait. Pour ce qui est de l’initiative québécoise, j’ai bien peur que ce ne soit que cosmétique, mais l’avenir nous le dira. Parce qu’il faut bien se l’avouer, c’est tout à fait dans l’air du temps de se donner des airs participatifs. Avoir l’air de se soucier de ce que pense le citoyen est bien utile pour adoucir l’air de supériorité d’un gouvernement. Mais au final, si la valeur de cette consultation ne fait qu’égaler les échanges banals de n’importe qui sur Twitter, Google + et Facebook, cela ne fera qu’engraisser le cynisme déjà balourd à souhait. Cela ne sera que de l’air. Aussi inutile que le phénomène du « air guitar »!

Mais là où la technologie prend des airs de film d’horreur, c’est au niveau « du marquage électronique de l’humain » :

Le congrès des États-Unis d’Amérique vient il y a quelques mois d’adopter une loi (HR 3200) qui permet de pucer l’être humain. Sous prétexte d’un accès au remboursement des soins de santé, par une identification des patients et des informations relatives à la santé, cette loi qui était un projet datant officiellement du 10 Décembre 2004 obligera l’américain moyen à se faire implanter un transpondeur à radiofréquences (qui réagira donc aux ondes radios) sous cutané capable de durer l’équivalent d’une vie.

Pour dire vrai, si c’est sur une base volontaire, je ne suis pas contre l’idée de voir la technologie faire son entrée dans le corps humain. Mais vous lirez l’article d’Agoravox, c’est loin d’être une superbe introduction en la matière… Cependant, au-delà de ça, si notre expérience humaine peut se magnifier par un mariage heureux entre la biologie et la technologie, nous serions bien perdants de le rejeter parce que cela serait « contre nature ». À ce compte-là, depuis que l’humanité est sortie de sa nudité originelle, tous les progrès sont en soi contre nature. Alors pourquoi la peau serait-elle l’ultime barrière du progrès?

Mais il faut le dire, alors que la technologie devient de plus en plus intime, il y a un effet de balancier entre la peur de perdre le caractère privé de sa vie et l’immense joie de se la faciliter. C’est un cliché de dire que l’apparition de la radio en a épouvanté plusieurs, idem pour la télévision… C’est aussi un cliché de dire que nous n’avons pas besoin d’obligation pour embarquer dans le train des nouvelles technologies, puisqu’il y a l’effet d’entraînement pour jouer son rôle consensuel à merveille. Ceux-là diront que les médias sociaux sont une sorte de prison, et les prisonniers en question continueront avec raison leurs danses aériennes malgré leurs chaînes et leurs boulets. Tout ça pour dire que c’est du donnant donnant. Hier contre demain. On délaisse un peu d’un mode de vie pour en apprivoiser un nouveau. Et ainsi de suite.

Avec le progrès, la notion de liberté est en perpétuel changement. L’exemple du « puçage » états-unien est parfait pour jouer le rôle de signal d’alarme. Sinon, il faut creuser plus longtemps pour débusquer les possibles dangers (tous capable de tenir dans l’image du « Big Brother »), et la majorité des gens n’a pas de pelle, encore moins d’énergie pour creuser. Et entre l’alarmisme et l’angélisme, tenir en équilibre est assez étourdissant.

Voilà où nous sommes.

(Photo : lgb06)

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Quand la Boussole électorale ne va pas dans le même sens pour le Québec et le Canada…

Par Renart Léveillé

Lors de la dernière élection fédérale, la Boussole électorale ne semblait pas faire l’unanimité. Quoi qu’il en soit, les résultats sont maintenant en ligne, et « plus d’un million de Canadiens ont répondu » à ce sondage, ce qui semble un échantillonnage assez important. Il faut quand même regarder ces résultats avec prudence, mais il y a tout de même des tendances importantes qui en ressortent.

Ce qui ressort le plus, c’est que le Québec est sans conteste une société distincte. Chaque question est illustrée par une carte du Canada où les couleurs de chaque région démontrent dans quel sens vont les opinions. Et dans la majorité des cartes, on voit que les Québécois pensent différemment du ROC, cela dit en ne dissimulant pas la diversité d’opinion des Québécois eux-mêmes. Je le répète, il est bien sûr question de tendances.

Là où les Québécois sont vraiment différents de la majorité des Canadiens, il n’y a pas d’équivoque. Ils sont beaucoup plus contre la mission afghane, contre la présence militaire en Arctique, contre les dépenses militaires tout court. Aussi, ils sont pas mal les seuls à vouloir d’avantage de relations économiques avec les États-Unis et à vouloir se doter d’une taxe sur le carbone. Pour continuer dans les enjeux environnementaux, le Québec est vraiment plus du côté de croire que l’industrie des sables bitumineux d’Alberta cause des dommages, contrairement au ROC qui pense plus que c’est de l’exagération. Encore, le Québec partage avec une infime partie du Canada un désir plus grand de normes environnementales plus sévères, « même si elles entraînent une augmentation des prix pour les consommateurs ».

Pour ce qui est de la question de la place du secteur privé dans le système de santé, le Québec partage une préférence minoritaire pour davantage de place avec certaines autres régions. Pour ce qui est de l’immigration, le Québec est le plus favorable avec le fait d’exiger l’anglais ou le français comme condition d’admission pour les immigrants. Encore à ce sujet, et ce n’est pas très surprenant, ce sont les Québécois qui ont le plus, et de beaucoup, répondus « Préférence pour moins » à la question : « Combien d’efforts devrait-on faire pour accommoder les minorités religieuses au Canada? »

Encore, ils sont les plus modérés quant à juger comme des adultes les « jeunes délinquants qui commettent des crimes violents », les moins d’accord avec l’abolition du registre des armes à feu et plus en accord avec « le droit de mettre fin à leur vie avec l’aide d’un médecin » des « patients en phase terminale ». Du côté politique, ils sont le plus contre le Sénat, les moins d’accord avec des coupures au niveau du financement public des partis politiques et, la différence est extrême, pour que seules les personnes bilingues (anglais et français) puissent être nommées à la Cour suprême.

Pour ce qui est des questions constitutionnelles et du rapport entre le Québec et le Canada, à contrario du Québec, le ROC pense que « Le gouvernement fédéral devrait avoir son mot à dire dans les décisions concernant la culture au Québec », n’est franchement pas favorable à ce que « Le Québec [soit] formellement reconnu en tant que nation dans la Constitution » et, bien sûr, à ce que « Le Québec [devienne] un État indépendant ».

Et, pour terminer, les Québécois sont plus amplement d’accord que « Les travailleurs devraient contribuer davantage à leur régime de pension (RPC/RRQ) pour avoir des pensions plus généreuses », et que les plus riches devraient payer plus d’impôt, idem pour les entreprises.

À la lumière de tout cela, et avec les résultats de la dernière élection fédérale où le Québec a placé le NPD comme opposition officielle, il n’y a pas de doute que le Québec fait cavalier seul et ne se retrouve pas dans cette fédération centralisatrice, qui sera menée par un gouvernement conservateur, ce parti très impopulaire dans la belle province. Est-ce que les Québécois pourront continuer de faire du déni alors que le ROC est farouchement contre le caractère particulier du Québec? La quintessence de cette hypocrisie étant, pour les Canadiens hors Québec, le total refus de reconnaître la nation québécoise alors que le parti qu’ils ont porté au pouvoir se vante de l’avoir reconnu (bien que ce soit en réalité de la poudre aux yeux!).

Dans ces conditions, le statu quo qui prévaut encore en ce moment est une insulte à l’intelligence. Si le Québec était un individu, franchement, comment peut-il se regarder dans le miroir? L’amour-propre, cela veut-il encore dire quelque chose?

(Photo : topsteph53)

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La tyrannophobie

À la suite de mon billet de la semaine dernière au sujet (entre autres) du registre des armes à feu, certaines personnes ont argumenté en défaveur de ce registre avec l’idée de la possible menace d’un gouvernement tyrannique. Comme quoi le registre est une manière pour le gouvernement d’avoir le contrôle sur les armes à feu sur le territoire. Comme quoi s’il lui prend le goût de se radicaliser au point de provoquer le peuple à prendre les armes, le gouvernement aurait les moyens de l’empêcher. Ce qui est une autre manière d’expliquer ce qui sous-tend le deuxième amendement de la Constitution de États-Unis :

La codification du droit de porter des armes dans le Bill of Rights fut influencé par la peur que le gouvernement fédéral pourrait désarmer le peuple afin d’imposer des règles par l’intermédiaire d’une armée de métier ou d’une milice, puisque l’histoire avait montré la façon dont les tyrans éliminaient la résistance en retirant les armes au peuple et en rendant illégal le fait d’en conserver afin de supprimer les opposants politiques.

Force est de constater que, comme beaucoup de lois, cela a mal vieilli. Ou plutôt, mal évolué. Nous ne sommes plus, au Canada ni aux États-Unis, dans des sociétés où le risque de se retrouver avec un dictateur dans le sens propre du terme est très élevé. Je vois peut-être la vie trop en couleur, mais notre vie est douce, comparée à certains pays où la démocratie n’est pas loin d’être utopique. Et puis, si nous pouvons sans trop de mal comparer nos dirigeants à des dictateurs, les armes qu’ils utilisent sont légères comme des cauchemars… Avec bien sûr quelques fiers-à-bras pour empêcher des journalistes de poser des questions embarrassantes.

Mais pour revenir en soi au registre des armes à feu, même dans l’optique d’une hypothétique tyrannie du gouvernement, je me demande s’il empêcherait quoi que ce soit : c’est à dire empêcher un soulèvement armé du peuple s’il fallait légitimement que cela se rende jusque-là. À ce que je sache, il est toujours possible de se procurer des armes sur le marché noir et j’ose espérer qu’un gouvernement tyrannique n’irait pas jusqu’à enlever tout l’argent disponible des citoyens pour les empêcher de s’en acheter… Encore, le registre des armes à feu n’empêche aucunement quiconque de se procurer une arme, s’il est dans son droit d’en posséder une, selon les lois et règlements (et, personnellement, je vois plus de dangers à ce que tous puissent se procurer une arme facilement qu’à continuer de tenir un registre avec le supposé risque de tyrannie gouvernementale). Encore plus, même si le registre permet de savoir où toutes les armes se trouvent, il faudra quand même aller les confisquer, ce qui n’est pas une mince affaire… Où est le problème alors?

À mon sens, cet argumentaire tyrannophobique ne tient pas la route parce qu’il réduit une problématique technique à un point philosophique pour le peu archaïque. Quand on entendra parler de cas de désarmement de citoyens sans fondements, ou que les lois changeront dans ce sens, je regarderai cet argumentaire avec un peu plus de sérieux.

Et puis, c’est quand même Stephen Harper qui veut couper le registre, et ce n’est sûrement pas pour empêcher la tyrannie du gouvernement, et ni pour cette raison que les états-uniens pro armes à feu militent… La tyrannophobie est dans le fin fond une forme d’hypocrisie.

Peut-être inconsciente.

Bang! Bang!

(Photo : upicks)

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Le syndrome du larbin et la révolution islandaise

Par Renart Léveillé

Deux trucs inédits pour moi voilà quelques heures encore, et que je me dois d’imprimer ici. À défaut d’être journaliste, et donc seulement blogueur (et d’aimer adorablement ce passe-temps ingrat), je peux au moins faire ça…

Le syndrome du larbin

Définition sommaire :


Chez un individu, le syndrome du larbin est un comportement pathologique visant à prendre systématiquement la défense des classes les plus favorisées au détriment de celles dont il est issu. Ce syndrome diminue les capacités d’analyse du larbin et se traduit par un blocage psychologique l’incitant à agir préférentiellement contre ses propres intérêts au profit de ceux qui l’exploitent.

Ne vous lancez pas sur votre téléphone pour conseiller à votre beau-frère un bon psychologue, c’est plus humoristique que sérieux, même s’il semble exister de véritables cas de ce syndrome. Il ne manque qu’un scientifique pour s’y pencher, mais je doute fort qu’il reçoive des subventions privées ou gouvernementales, alors c’est déjà mort dans l’oeuf…

En fait, si c’était vrai, ou plutôt avéré, la presque totalité des gens penchants à droite en serait, étant donné qu’il y a un très petit pourcentage de droitistes très riches. Mais je ne passerai pas trop de temps là-dessus, parce que dans le fond, ce sujet est seulement un clin d’oeil pour introduire le prochain.

La révolution islandaise

Visiblement, la population islandaise aurait un taux de syndrome du larbin assez bas si on regarde ce qui s’y passe depuis 2008.

C’est vraiment une histoire incroyable et pourtant, il n’y a vraiment pas eu beaucoup d’écho depuis ce qu’on a appelé « la révolution des casseroles », que relatait Le Figaro le 4 février 2009 :

Le tintamarre des casseroles et des poêles à frire, chaque samedi devant le Parlement, a fini par avoir raison du premier ministre islandais […] Geir Haarde, chef d’un Parti conservateur qui dominait la scène islandaise depuis l’indépendance du pays en 1944 […] Mais la «révolution des casseroles», comme on l’appelle à Reykjavik, n’est pas terminée : ce samedi, pour la 17e fois depuis le début de la crise [financière] en octobre, ils étaient encore plusieurs centaines à crier leur colère. «Rendez-nous notre argent !», proclament des pancartes. «On veut de nouvelles têtes dans les banques et au gouvernement » […]

Une coalition de partis de gauche ainsi qu’une première femme au poste de premier ministre, Jóhanna Sigurðardóttir, ont été portées au pouvoir, mais assez rapidement, le peuple a pris les choses en main en refusant par référendum à 93% le remboursement de la dette et en élisant une Assemblée citoyenne chargée de rédiger une nouvelle constitution (« Parmi les propositions qui reviennent le plus souvent, on peut noter la séparation de l’Église et de l’État, la nationalisation de l’ensemble des ressources naturelles et une séparation claire des pouvoirs exécutif et législatif. »). Leurs travaux commenceront en février pour se terminer à la fin du printemps.

Le reste de l’Histoire est à écrire.

*

Avouez que c’est assez inspirant! C’est quelques crans au-dessus d’une pétition demandant la démission de notre premier ministre John James Charest, quand même… (Ce n’est surtout pas pour dénigrer la chose, si seulement c’est le début de quelque chose de plus vaste, espérons-le!)

Voilà la preuve qu’il y a plus grand et plus profond que la démocratie comme on la voit théoriquement. Les supposés chiens de garde de cette démocratie molle sont apathiques, il n’en tient qu’à moi, qu’à vous, citoyens, d’y fouetter les sangs!

Voilà mon humble contribution. Ne vous gênez surtout pas pour faire suivre.

*

(Merci à Eric Bondo de m’avoir pointé ces sujets.)

 

(Peinture : Pierre Marcel, « Bringing democraty », Acrylique sur toile, 150 x 150 cm, France 2001.)

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Bonne fête (en retard) Pierre Elliott Trudeau!

Je suis un peu en retard pour la fête de Pierre Elliott Trudeau, c’était au début de la semaine, le 18 octobre. Je ne suis pas désolé, comme il ne l’a jamais été, visiblement, pour son oeuvre.

Je suis tombé un peu avant cette date sur un texte parfait pour honorer sa mémoire, dans le sens le plus réaliste du terme. Ça vaut vraiment la peine de le lire, mais pour les paresseux, je pourrais bien en faire ressortir les grandes lignes.

L’héritage de P.E.T :

Dette publique : la majeure partie de l’endettement du Canada est due à ce grand gestionnaire… Pour « payer des programmes sociaux, des salaires, et plein de dépenses courantes. »

Les relations Québec-Canada : rapatriement de la Constitution sans l’accord du Québec, entre autres. « Nous sommes toujours dans ce vide constitutionnel ».

Politique favorisant le multiculturalisme : « Tout ça parce qu’un parano au pouvoir à l’époque a fait adopter cette politique dans le but d’empêcher les « Canadiens français » d’être les seuls à se distinguer de la majorité anglo-saxonne blanche et protestante. »

Charte des droits et des libertés : « J’ai le droit de me sentir insulté si la société dans son ensemble fête Noël, considère la femme égale de l’homme ou si on m’oblige à apprendre le français ou l’anglais. »

Aéroport de Mirabel (avec bien sûr les expropriations qui ont été avec) : « L’insulte s’est ajoutée à l’injure quand le gouvernement Chrétien a nommé l’aéroport international de Montréal en l’honneur de ce triste individu ».

Démantèlement du réseau de chemin de fer « pour favoriser le camionnage ».

Création de la FIRA (agence de tamisage des investissements): « on reconnaît aujourd’hui que cette Agence a considérablement freiné le développement économique du Canada. Pendant cette période, le nombre de chômeurs canadiens a presque quintuplé, passant de 300 000 à 1,4 million. »

Dire qu’il est un dieu pour certaines personnes…

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Les armes à feu

Autant le dire d’entrée de jeu, je préférerais de loin un monde sans armes à feu avec des humains assez évolués qui ont appris à vivre ensemble en paix. Mais il semble que l’humanité ne soit pas encore parvenue à ce niveau de conscience et à cette réalité. Nous pourrions faire en sorte d’éliminer toutes les armes à feu du monde, mais vous comprendrez que cela relève plus de l’utopie que de la réalité. Par contre, il serait beaucoup plus facile d’armer la population en général.

Ceci étant dit, j’aimerais soulever la question des armes à feu, de leur accessibilité, de leur contrôle, voir même leur interdiction, par le gouvernement. Il se trouve que j’ai longtemps pensé que les armes à feu étaient principalement utilisées dans les conflits armés et les guerres, pour la chasse et le tir, ainsi que pour l’autodéfense. L’image négative des armes est probablement causé par les images qui nous parviennent des guerres, mais plus certainement aussi des meurtres, crimes et tueries perpétrés à l’aide d’armes à feu, et avec raison. Pourtant, la plus grande cause de mort non naturelle du 20e siècle est les gouvernements. Ceci est malheureusement un fait historique.

Chaque fois que nous sommes témoins d’une tuerie dans une école ou ailleurs, commise par un dérangé armé d’un fusil, on se demande tout de suite pourquoi les armes à feu ne sont pas tout simplement bannies, interdites pour tous. Ce débat est particulièrement sensible aux États-Unis, alors que le droit à la possession et au port d’armes à feu arrive tout juste second en priorité, après la reconnaissance des droits et libertés qui constituent le premier Amendement de la Constitution des États-Unis d’Amérique.

C’est que depuis un certain temps, dans ce pays, on discute de retirer et interdire certaines ou toutes armes à feu. Certains états imposent déjà cette interdiction et proclament des « zone sans armes à feu ». Et depuis l’arrivée au pouvoir de Barack Obama, on parle davantage de bannir certaines armes à feu et les interdire à certains segments de la population, en pleine continuité de l’administration Bush. On discute aussi d’imposer de nouvelles mesures demandant de graver un numéro de série sur chaque balle produite aux États-Unis. Cela augmentera le prix des munitions et imposera un contrôle fédéral des armes à feu de façon indirecte, c’est-à-dire qu’au lieu de bannir directement les armes à feu, on va contrôler les munitions et restreindre leur accessibilité.

Ceci est un débat sensible pour les Américains qui eux, continuent de réagir en achetant des niveaux records d’armes à feu et de munitions depuis plus d’un an. Cela serait dû à la crainte que l’administration Obama commence à exiger l’enregistrement des armes à feu pour ensuite éventuellement les interdire et les retirer de la population; en plus d’être reliée à la dégradation de l’économie et de la condition générale de la population qui s’appauvrit rapidement. Des troubles civils sont à prévoir dans ce pays, ou du moins, plusieurs les appréhendent.

D’une part, on peut se demander si une prohibition ou l’enregistrement des armes à feu est souhaitable. Il faudrait voir historiquement ce qui s’est passé dans les pays qui ont pratiqué ou pratique encore une telle approche. Est-ce que le crime a diminué lorsqu’on a interdit les armes à feu? Il serait peut-être nécessaire de faire une réflexion sur la valeur d’une telle approche. Prenons par exemple un meurtre commis à l’aide d’un couteau ou d’un bat de baseball. Penserions-nous à bannir tous les couteaux et les bats de baseball dans la population? La voiture tue des dizaines de milliers de personnes à chaque année. Allons-nous interdire l’utilisation de la voiture? Si une arme à feu est utilisée pour commettre un crime, devons tous les interdire à la population?

Pour répondre à ces questions, rien de mieux que d’aller consulter quelques faits historiques, des études et des statistiques gouvernementales.

Or, il se trouve que le Second Amendement de la Constitution des États-Unis n’est pas relié à la chasse ou au tir sportif. La phrase « Security of a free state » indique clairement ce que les pères fondateurs avaient en tête. Les armes dont il est question dans la Constitution sont de nature militaire et il est question de la nécessité qu’elles soient d’égale puissance et efficacité que celles qui pourraient éventuellement être utilisées par un envahisseur; que ce dernier soit une nation étrangère ou un gouvernement central abusif. Il était excessivement clair pour les fondateurs des États-Unis que le besoin de se défendre ne provenait pas tant de son voisin que d’un gouvernement tyrannique:

The strongest reason for the people to retain the right to keep and bear arms is, as a last resort, to protect themselves against tyranny in government. (Thomas Jefferson Papers p. 334, 1950)

While the people have property, arms in their hands, and only a spark of noble spirit, the most corrupt Congress must be mad to form any project of tyranny. — Rev. Nicholas Collin, Fayetteville Gazette (N.C.), October 12, 1789

[I]f circumstances should at any time oblige the government to form an army of any magnitude, that army can never be formidable to the liberties of the people while there is a large body of citizens, little if at all inferior to them in discipline and the use of arms, who stand ready to defend their rights and those of their fellow citizens. — The Federalist, No. 29 — Alexander Hamilton

When governments fear the people, there is liberty. When the people fear the government, there is tyranny. The strongest reason for the people to retain the right to keep and bear arms is, as a last resort, to protect themselves against tyranny in government. — Thomas Jefferson

George Washington nommait sa collection d’armes privées « les dents de la liberté du peuple ».

James Madison a déclaré: « Pour préserver la liberté, il est essentiel que toute la population entière possède des armes en tout temps ».

Thomas Jefferson disait « qu’aucun homme libre ne devrait être désarmé », que « les lois qui interdisent le port d’arme…désarment seulement ceux qui ne sont pas enclins ni déterminés à commettre des crimes… De telles lois rendent les choses pires pour ceux qui sont assaillis et meilleurs pour les assaillants; elles servent plutôt à encourager les homicides que de les prévenir, parce qu’un homme désarmé peut être attaqué avec une plus grande certitude qu’un homme armé ».

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Là où les gens ont des armes à feu, les taux de criminalité sont bas. Là où ils sont interdits, le crime est endémique.

La Grande-Bretagne a adopté une interdiction totale des armes à feu au nom de la sécurité publique. La criminalité a augmentée, incluant les invasions de domiciles et les attaques sur les personnes âgées. Chaque année aux États-Unis, les propriétaires d’armes à feu préviennent des millions de crimes. La police ne prévient aucun crime. Ils arrivent toujours après que le crime soit commis, ont l’air officiel, nettoient les dégâts, encaissent leurs chèques de paye et retournent à la maison. Avec un policier par environ 2000 habitants, difficile de leur en vouloir. Il est simplement impossible d’arriver à prévenir autant de crimes potentiels.

En Australie, il y a plus d’un an que les autorités ont forcé les Australiens propriétaires d’armes à feu à s’en départir à l’aide d’une nouvelle loi. 640 381 armes à feu personnelles ont été ainsi détruites par leur gouvernement, un programme qui a couté plus de $500 millions de dollars aux Australiens. Les premiers résultats sont disponibles:

Sur tout le territoire australien, les homicides sont à la hausse de 3,2%, les assauts ont augmenté de 8,6% et les vols à main armée ont explosé d’un spectaculaire 44%. Dans l’état de Victoria seulement les homicides avec armes à feu ont augmenté de 300%. Il est à noter que les citoyens qui respectent la loi ont dû abandonner leurs armes, alors que les criminels les possèdent toujours. Ceci est exactement le problème avec ces types de loi. Le peuple se retrouve désarmé alors que les criminels conservent leurs armes, tout comme les autorités. Alors que les statistiques australiennes montraient une baisse continue depuis 25 ans des vols à main armée, cela a drastiquement changé à la hausse depuis les douze derniers mois, puisque les criminels savent maintenant avec garantie que leur proie est désarmée.

Nous savons que le programme d’enregistrement des armes à feu du Canada a été une véritable catastrophe qui a coûté une fortune.

Jetons un coup d’œil à l’Histoire du contrôle des armes à feu:

– En 1929, l’Union Soviétique a établie un contrôle des armes à feu. De 1929 à 1953, environ 20 millions de dissidents, incapables de se défendre par eux-mêmes, ont été mis en état d’arrestation et exterminés.

– En 1911, la Turquie met en place sa loi pour contrôler les armes à feu. De 1915 à 1917, c’est 1,5 million d’Arméniens, incapables de se défendre, qui seront interceptés et exterminés.

– L’Allemagne imposera un contrôle des armes à feu en 1938 de 1939 à 1945, des millions, incapables de se défendre seront enlevés et exterminés.

– La Chine en fera autant en 1935 et de 1948 à 1952, 20 millions de dissidents politiques incapables de se défendre seront arrêtés et exterminés.

Le Guatemala a établi un contrôle des armes à feu en 1964. De 1964 à 1981, 100 000 indiens subiront le même sort.

– En Ouganda, établira une politique identique en 1970. De 1971 à 1079, 300 000 chrétiens, incapables de se défendre, seront enlevés et exterminés.

– Au Cambodge, un contrôle des armes à feu fut imposé dès 1956. De 1975 à 1977, un million de personnes « éduquées » incapables de se défendre, seront exterminées. Le tiers de la population cambodgienne.

Le nombre de personnes qui furent interceptées et exterminées durant le 20e siècle à cause des lois sur le contrôle des armes à feu s’élève à environ 56 millions. (Source)

Ce fut la même chose avec des tyrans comme Staline, Hitler et Mao qui ont tous cherché à désarmer leurs citoyens pour mieux les contrôler et assurer leur propre pouvoir. Plusieurs victimes de génocides n’ont pas pu se défendre adéquatement avec les moyens nécessaires pour se défendre eux-mêmes.

Heinrich Himmler; Reichsfuhrer-SS, a déclaré un jour que: « les Allemands qui souhaitent utiliser des armes à feu devraient joindre les SS ou les SA – les citoyens ordinaires n’ont pas besoin de fusils, puisque leur possession de ceux-ci ne sert pas l’État ».

D’un autre côté, il y a la Suisse où les hommes de 20 à 42 ans sont requis par la loi de posséder une arme à feu. Les Suisses n’ont quasiment pas de meurtres et un taux très bas de criminalité.

Selon une étude de l’Académie nationale des sciences et du Département de la Justice américaine, le contrôle des armes à feu de réduit pas le crime, ni la violence et ne trouve aucun bénéfice à en restreindre la possession.

On craignait au Michigan que les choses se dégradent après avoir rendu plus facile d’obtenir une licence de port d’armes il y a six ans. Les habitants de cet état américain ont augmenté le nombre de licences octroyées de six fois, mais les sombres prédictions d’augmentation de la violence et d’effusion de sang ne se sont jamais vraiment matérialisées, selon les forces policières et les statistiques des crimes. Ces incidents sont plutôt à la baisse depuis ce temps.

Une facette de cela que les médias vont toujours ignorer est la pratique d’autodéfense. Par exemple, la plupart du monde ignore que les citoyens américains utilisent une arme à feu, sans nécessairement tirer un projectile, plus de 2,4 millions de fois par année, soit environ 6 500 fois par jour. Cela signifie que chaque année, les armes à feu sont utilisées soixante fois plus souvent pour se protéger de la part d’honnêtes citoyens que pour enlever la vie à quelqu’un. De ce chiffre, 192 000 sont des femmes qui se défendent d’un assaut sexuel. Seulement que 8% des 2,4 millions d’utilisations d’armes à feu résultent en un coup tiré, alors que dans 92% des cas, la seule présence d’une arme à feu suffit à arrêter le crime et repousser les assaillants.

Un autre fait ignoré par les médias est le lien entre les tueries et les zones sans armes à feu, comme dans le cas du massacre en Virginie, ainsi que la fréquence avec laquelle ont retrouve ces dangereux tueurs sur des médicaments comme des antidépresseurs. (Source: 1, 2, 3)

Il n’est pas difficile de démoniser les fusils, ils sont dangereux et peuvent causer de graves dommages. Il serait mieux de vivre dans un monde où ils n’existent pas. Mais ce n’est pas le cas. La Constitution des États-Unis donne donc aux Américains le droit de porter des armes pour que n’importe qui aurait l’idée d’imposer une tyrannie ferait mieux d’y penser deux fois.

Le peuple américain est le plus armé de l’Histoire et il y a une bien réelle peur dans les cercles de contre intelligence US, incluant le FBI et le DHS que les misères causées par la situation économique dégénèrent en résistance publique massive. C’est pourquoi le projet de loi H.R. 2159, the Denying Firearms and Explosives to Dangerous Terrorists Act of 2009 est né.

Obama a déjà sorti sa liste d’armes à interdire. Rahm Emanuel a déclaré que si quelqu’un était sur la « no-fly list », la liste d’interdiction de vol, sur laquelle on peut atterrir seulement pour être « soupçonné » d’être un potentiel terroriste ou d’y être relié d’une façon ou d’une autre par le gouvernement, il ne sera pas permis de posséder des armes à feu:

“If you are on that no-fly list, your acces to the right to bear arm is canceled, because you’re not part of the American family. You don’t deserve that right, there is no right for you if you are on that terrorist list.” – Rahm Emanuel (Source)

Le problème est que plus d’un million de personnes se retrouvent sur cette liste! N’importe qui se retrouvent sur cette liste, même des enfants. Nous savons tous que la majorité des gens qui se retrouvent sur ces listes le sont par erreur, et avec la définition du terrorisme qui ne cesse de s’élargir pour inclure jusqu’à des dissidents politiques, à peu près n’importe qui peut s’y retrouver sans avoir fait quoi que ce soit d’illégal. (Source)

Encore une fois, il faut revoir les chartes qui montrent la relation entre le contrôle des armes à feu et les génocides. Tous les génocides du 20e et 21e siècle ont commencé avec une interdiction des armes à feu pour la population ciblée.

Lors du dernier siècle, les gouvernements ont tué quatre fois plus de civils que ce qui fut tué dans tous les conflits internationaux et nationaux combinés. Les gouvernements ont tué plus de gens que les criminels communs ont pu le faire. Comment cela est-il possible? Les gouvernements avaient le pouvoir, et le peuple, les victimes, n’étaient pas en mesure de résister. Les victimes étaient désarmées. La formule est la suivante: la haine, combinée à un gouvernement hors de contrôle et des civils désarmés = génocide. Une population désarmée est une population esclave. Lorsque le peuple a peur du gouvernement, il y a tyrannie; lorsque le gouvernement a peur du peuple, il y a liberté.

Il semble donc qu’on puisse dire que lorsque la population laisse au gouvernement le soin et pouvoir de contrôler les armes à feu, elle se tire une balle dans le pied…

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Note: Cet article a été originalement publié le 17 novembre 2009 et vous pouvez retrouver tous les commentaires initiaux à cette adresse. Dans le contexte actuel qui semble se développer sans cesse vers davantage de tyrannie de la part des gouvernements et des « autorités », il est plus que propice de présenter ce texte à nouveau. Cela permettra aussi à l’auteur de prendre une petite pause estivale.

Merci et à bientôt!

François Marginean

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Obama: le bilan après un an

« Yes we can » – Barack Obama, slogan de sa campagne électorale, automne 2008

« Au cours de périodes où règne le mensonge et la manipulation, dire la vérité devient un acte révolutionnaire » – George Orwell

« Vous pouvez avoir du pouvoir sur autrui tout aussi longtemps que vous ne leur enlevez pas tout ce qu’il possède. Mais lorsque vous avez tout volé à un homme, il n’est désormais plus sous votre pouvoir – il est libre de nouveau » – Aleksandr Solzhenitsyn

Voilà déjà une année d’écoulée depuis l’élection de Barack Obama. Comme je le prédisais à l’automne dernier, ce nouveau gouvernement élu sur un vent de changement, se révèlera n’être qu’une vaste illusion, une campagne de promesses vides et de faux espoirs. L’administration Obama n’est rien de plus que la continuité de celle de Bush. L’illusion du paradigme de la gauche et la droite, des Républicains et des Démocrates s’effondre. Il n’y a qu’UN parti politique aux États-Unis: Le parti de la guerre et de Wall Street, le tout orchestré par les banquiers privés de la banque centrale, la Federal Reserve Bank (Fed). Que les Américains votent pour un parti ou l’autre, l’agenda est le même. Il y a longtemps que les États-Unis sont tombés sous un coup d’État silencieux, probablement depuis la mort de JFK.

Voici de nombreux exemples de ce bilan négatif de l’administration Obama:

– L’administration Obama tente d’étouffer le dossier des courriels manquants de la Maison Blanche

Obama avait promis à l’Amérique plus de transparence. Cela ne s’est jamais vraiment concrétisé. Nombreux sont les exemples. L’administration Obama a décidé de suivre les pas de l’ancien président George W. Bush en tentant d’étouffer une poursuite judiciaire visant récupérer des millions de courriels manquants liés à la Maison Blanche pouvant contenir des informations importantes quant à la gestion de l’administration Bush, effaçant ainsi potentiellement des évidences de crimes.

– L’argument identique du « secret d’État » utilisé par Bush est mis de l’avant par l’administration Obama pour empêcher la divulgation d’informations troublantes et incriminant.

Le département de la Justice imite l’administration Bush en invoquant le privilège du « secret d’État » face à des poursuites judiciaires dans le dossier du programme de capture extraordinaire de la CIA (rendition program), mis en place par Bush, Cheney et Rumsfeld. La raison évoquée pour éviter que les poursuites judiciaires se poursuivent contre ce programme d’enlèvement de suspects à travers le monde, transportés secrètement vers des prisons non identifiées publiquement pour se faire torturer, est que ces poursuites pourraient révéler des informations secrètes relatives à la sécurité nationale.

– Barack Obama avait promis que les États-Unis ne torturerait pas sous sa garde.

Mais tout comme Bush, Obama se bat pour empêcher des milliers de photos documentant la torture made by America, alors que Guantanamo n’a toujours pas fermé ses portes et que la torture se poursuit inlassablement sous son administration, tel que rapporté par une enquête espagnole. Cette dernière explique différentes techniques pratiquées comme l’écrasement de testicules, la détention dans des cellules souterraines dans un les ténèbres totales avec privation de sommeil et de nourriture pour une durée de trois semaines, inoculation à l’aide d’injections de maladies canines, torture à l’eau (waterboarding), etc. Tout cela sous l’autorité de personnel militaire américain, parfois conduit en présence de professionnels médicaux.

Le président Obama refuse de rendre public les photos de torture parce qu’il « croit que leur publication pourrait mettre en danger les troupes ».

En réalité, non seulement Obama ne poursuivra pas les responsables de la torture en justice, mais en fait, il planifie donner de l’expansion à cette torture et continuer sa pratique. Des centres de détention secrets pour des suspects terroristes seront ouverts en Mauritanie, en Éthiopie, dans quelques pays de l’Afrique du nord, du Moyen-Orient et en Asie.

Obama a passé outre le Congrès américain pour permettre la détention de suspects terroristes pour une durée de temps illimitée, sans qu’aucune accusation formelle ne soit déposée. Dans d’autres pays du monde, on appelle cela des pouvoirs dictatoriaux.  Cela permet au président de détenir unilatéralement des « ennemis combattants » sans habeas corpus, un terme légal qui signifie que les plaignants sont forcés de vous accuser formellement d’un crime pour justifier la détention d’un suspect. Le terme « ennemi combattant » qui faisait en sorte que les Accords de Genève sur les prisonniers de guerre ne s’appliquaient plus, a été abandonné par Obama dans le cas des détenus de Guantanamo, mais il a gardé le terme pour les autres prisons à l’étranger, s’assurant ainsi encore une fois de conserver des pouvoirs exécutifs impérialistes.

– Obama est du même avis que Bush: les prisonniers de Bagram, Afghanistan n’ont pas de droits constitutionnels. Pourtant, les droits ne sont pas donnés par la Constitution, ils sont reconnus. Lorsque les droits peuvent être retirés, ce ne sont pas des droits, mais bien seulement des indulgences octroyées par un maître inspirant la crainte à des esclaves qui se comportent particulièrement bien.
Obama Sides With Bush: No Rights for Bagram Prisoners

– Obama est allé jusqu’à menacer l’Angleterre de cesser leur coopération d’échange du renseignement pour éviter que des évidences de torture soient révélées.

Trois provisions controversées du Patriot Act instauré Bush reçoivent l’appui d’Obama.

Le département de la Justice a indiqué que l’administration Obama donne son soutien pour le renouvellement de trois sections controversées du USA Patriot Act qui expire en décembre. La première est la Section 206 qui permet au FBI de faire de l’écoute électronique des lignes téléphoniques ou des ordinateurs des Américains. La suivante est la Section 215 qui permet aux enquêteurs d’obtenir les archives médicales, d’affaires, de librairie, bancaires et autres de quiconque, avec l’approbation de la Foreign Intelligence Surveillance Court. La dernière, surnommée le « loup solitaire », permet d’accumuler des renseignements à propos de personnes qui ne sont pas suspectées d’être part d’un gouvernement étranger ou d’une organisation terroriste.

– Toutes les pièces de législation adoptées sous l’administration Bush qui étaient profondément liberticides et allant à l’encontre de la transparence, de la Constitution et de la démocratie, sont maintenant embrassées par le régime de continuité d’Obama, qui a brisé une fois de plus une importante promesse électorale. Il en est de même pour le Commissions militaires (Military Commissions Act), qui permet de juger des détenus dans des tribunaux militaires établis à Guantanamo Bay, Cuba.

La NSA a filtré toutes les communications des Américains et a ciblé des journalistes depuis l’instauration de ces mesures draconiennes par Bush, dans le cadre de sa guerre bidon au terrorisme. Tout le trafic de ces communications transigeant par de grandes firmes privées de communication comme AT&T étaient directement reliées à la NSA, agence d’espionnage américaine. Depuis que les Démocrates sont au pouvoir, rien n’a changé. Obama ne veut pas tenir Bush et ses acolytes responsables de leurs crimes et violations de la Constitution parce qu’il veut conserver ces pouvoirs. Idem pour l’enlèvement d’individus étrangers, leur transport vers des nations étrangères pour ensuite être torturés.

Ainsi, l’administration Obama bloque les poursuites judiciaires contre les écoutes électroniques illégales, donne de l’expansion à la défense légale de Bush en ce domaine et invoque constamment le « secret d’État » pour défendre le programme envahisseur et criminel de surveillance de Bush.

– Le parti de guerre est toujours l’oeuvre. L’industrie de la mort poursuit ses bonnes affaires sous Obama

Les États-Unis planifient déployer 25 000 troupes militaires en Géorgie d’ici 2015, à la frontière de la Russie. Les Américains ont l’intention de construire deux bases militaires sur le territoire de la Géorgie et une base navale. Ce déploiement fait suite à la provocation de la Russie en août 2008 par les États-Unis et Israël, via l’Ossétie du sud. Une guerre contre l’Iran signifierait une confrontation contre la Russie qui a déclaré qu’elle considèrerait une attaque contre l’Iran comme une attaque personnelle.

Quoi de mieux que d’avoir le prix Nobel de la Paix pour plaider en faveur du recrutement de mineurs pour l’armée? Obama veut son armée, il entend lever une armée de jeunes qui ne serviraient pas la Constitution, mais le président directement. Le plan d’Obama se nomme le « Generations Invigorating Volunteerism and Education Act», ou plus simplement, le « GIVE Act ». Ce projet de loi a été voté, à 321 contre 105, le 18 mars 2009. Ce projet de loi H.R. 1388 est donc présentement « à l’étude » au Sénat américain.

Obama a d’ailleurs annoncé, de pair avec Rahm Emanuel, qu’il comptait avoir un corps de volontaires de type milice paramilitaire aux États-Unis aussi bien financé et équipé que l’armée US elle-même.
Heil Obama! Des enfants-soldats sur tout le territoire américain…

La guerre est toujours une option sur la table, comme on a pu le voir toute l’année dans le cas de l’Iran., quitte à nommer un anti-iranien pour gérer cette situation.

L’administration Obama continue la doctrine américaine de dominance militaire globale.

Obama n’a pas diminué le budget militaire, au contraire. Il n’y aura pas de renversement de l’agenda militaire ni de la politique étrangère des États-Unis. Surtout pas avec Hillary Clinton, Robert Gates et Rahm Emanuel et son frère. Les États-Unis viennent de briser son record de la guerre du Vietnam en étant en Afghanistan depuis plus de 8 ans. Cela n’est pas près de se terminer, au contraire de ce Obama avait promis durant sa campagne électorale.

– Obama, son administration et différentes agences gouvernementales comme la NSA reçoivent d’ailleurs leurs instructions et conseils par la même élite dirigeante, dont fait partie Henry Kissinger, la Ford Fondation, et la quatrième branche du gouvernement, Goldman Sachs et les banquiers et financiers de Wall Sreet qui pullulent au sein du gouvernement Obama, comme Geithner.

– Obama refuse toujours de toucher à la Fed. Tant qu’il ne forcera pas une reforme entière de la Fed pour récupérer le pouvoir de la création de la monnaie, au lieu de le laisser entre les mains de banquiers la créant de nulle part et la prêtant à crédit au gouvernement (lire le peuple) avec intérêts, l’économie entière sera sous l’étroit contrôle des banquiers privés qui ont ruiné les États-Unis depuis 1913, date de la création de la Fed.

– Obama avait promis que les lobbyistes ne se retrouveraient pas dans son organisation. Une autre fausse promesse lamentablement vendue au public américain. Une douzaine de lobbyistes ont trouvé un poste au sommet de l’administration Obama. On y trouve des gens nommés au département de la Défense ayant travaillé pour Raytheon, un manufacturier d’armement, un ancien VP de Monsanto à la FDA, des anciens généraux et du Pentagone partout dans le gouvernement, et ainsi de suite.

– Obama agit de manière similaire à Bush dans le domaine des pétrolières, des énergies et est même allé jusqu’à approuver la décapitation des montagnes pour y retirer du charbon, une politique qui fut sévèrement condamnée lorsque Bush s’y adonnait. L’étroite collaboration entre les exécutifs du pétrole et Washington se poursuit de plus belle.

Il y a fort à parier qu’avec un tel bilan, les Américains ne seront pas dupes très longtemps et qu’Obama sera un président d’un terme seulement. En attendant le prochain poulain de l’establishment, du parti de la guerre et de Wall Street, nous pouvons aussi parier que l’Amérique aura le temps de s’appauvrir énormément, au point où la classe moyenne aura pratiquement disparue et où le pays sera complètement ruiné et en banqueroute, affligé d’hyperinflation et de la plus grande dépression depuis les années 30. On annoncera alors l’arrivée d’un autre président… sauveur de tous, charismatique au sourire charmeur.

« Yes we can »

« Change we can believe in »

François Marginean

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Les armes à feu

Autant le dire d’entrée de jeu, je préférerais de loin un monde sans armes à feu avec des humains assez évolués qui ont appris à vivre ensemble en paix. Mais il semble que l’humanité ne soit pas encore parvenue à ce niveau de conscience et à cette réalité. Nous pourrions faire en sorte d’éliminer toutes les armes à feu du monde, mais vous comprendrez que cela relève plus de l’utopie que de la réalité. Par contre, il serait beaucoup plus facile d’armer la population en général.

Ceci étant dit, j’aimerais soulever la question des armes à feu, de leur accessibilité, de leur contrôle, voir même leur interdiction, par le gouvernement. Il se trouve que j’ai longtemps pensé que les armes à feu étaient principalement utilisées dans les conflits armés et les guerres, pour la chasse et le tir, ainsi que pour l’autodéfense. L’image négative des armes est probablement causé par les images qui nous parviennent des guerres, mais plus certainement aussi des meurtres, crimes et tueries perpétrés à l’aide d’armes à feu, et avec raison. Pourtant, la plus grande cause de mort non naturelle du 20e siècle est les gouvernements. Ceci est malheureusement un fait historique.

Chaque fois que nous sommes témoins d’une tuerie dans une école ou ailleurs, commise par un dérangé armé d’un fusil, on se demande tout de suite pourquoi les armes à feu ne sont pas tout simplement bannies, interdites pour tous. Ce débat est particulièrement sensible aux États-Unis, alors que le droit à la possession et au port d’armes à feu arrive tout juste second en priorité, après la reconnaissance des droits et libertés qui constituent le premier Amendement de la Constitution des États-Unis d’Amérique.

C’est que depuis un certain temps, dans ce pays, on discute de retirer et interdire certaines ou toutes armes à feu. Certains états imposent déjà cette interdiction et proclament des « zone sans armes à feu ». Et depuis l’arrivée au pouvoir de Barack Obama, on parle davantage de bannir certaines armes à feu et les interdire à certains segments de la population, en pleine continuité de l’administration Bush. On discute aussi d’imposer de nouvelles mesures demandant de graver un numéro de série sur chaque balle produite aux États-Unis. Cela augmentera le prix des munitions et imposera un contrôle fédéral des armes à feu de façon indirecte, c’est-à-dire qu’au lieu de bannir directement les armes à feu, on va contrôler les munitions et restreindre leur accessibilité.

Ceci est un débat sensible pour les Américains qui eux, continuent de réagir en achetant des niveaux records d’armes à feu et de munitions depuis plus d’un an. Cela serait dû à la crainte que l’administration Obama commence à exiger l’enregistrement des armes à feu pour ensuite éventuellement les interdire et les retirer de la population; en plus d’être reliée à la dégradation de l’économie et de la condition générale de la population qui s’appauvrit rapidement. Des troubles civils sont à prévoir dans ce pays, ou du moins, plusieurs les appréhendent.

D’une part, on peut se demander si une prohibition ou l’enregistrement des armes à feu est souhaitable. Il faudrait voir historiquement ce qui s’est passé dans les pays qui ont pratiqué ou pratique encore une telle approche. Est-ce que le crime a diminué lorsqu’on a interdit les armes à feu? Il serait peut-être nécessaire de faire une réflexion sur la valeur d’une telle approche. Prenons par exemple un meurtre commis à l’aide d’un couteau ou d’un bat de baseball. Penserions-nous à bannir tous les couteaux et les bats de baseball dans la population? La voiture tue des dizaines de milliers de personnes à chaque année. Allons-nous interdire l’utilisation de la voiture? Si une arme à feu est utilisée pour commettre un crime, devons tous les interdire à la population?

Pour répondre à ces questions, rien de mieux que d’aller consulter quelques faits historiques, des études et des statistiques gouvernementales.

Or, il se trouve que le Second Amendement de la Constitution des États-Unis n’est pas relié à la chasse ou au tir sportif. La phrase « Security of a free state » indique clairement ce que les pères fondateurs avaient en tête. Les armes dont il est question dans la Constitution sont de nature militaire et il est question de la nécessité qu’elles soient d’égale puissance et efficacité que celles qui pourraient éventuellement être utilisées par un envahisseur; que ce dernier soit une nation étrangère ou un gouvernement central abusif. Il était excessivement clair pour les fondateurs des États-Unis que le besoin de se défendre ne provenait pas tant de son voisin que d’un gouvernement tyrannique:

The strongest reason for the people to retain the right to keep and bear arms is, as a last resort, to protect themselves against tyranny in government. (Thomas Jefferson Papers p. 334, 1950)

While the people have property, arms in their hands, and only a spark of noble spirit, the most corrupt Congress must be mad to form any project of tyranny. — Rev. Nicholas Collin, Fayetteville Gazette (N.C.), October 12, 1789

[I]f circumstances should at any time oblige the government to form an army of any magnitude, that army can never be formidable to the liberties of the people while there is a large body of citizens, little if at all inferior to them in discipline and the use of arms, who stand ready to defend their rights and those of their fellow citizens. — The Federalist, No. 29 — Alexander Hamilton

When governments fear the people, there is liberty. When the people fear the government, there is tyranny. The strongest reason for the people to retain the right to keep and bear arms is, as a last resort, to protect themselves against tyranny in government. — Thomas Jefferson

George Washington nommait sa collection d’armes privées  « les dents de la liberté du peuple ».

James Madison a déclaré: « Pour préserver la liberté, il est essentiel que toute la population entière possède des armes en tout temps ».

Thomas Jefferson disait « qu’aucun homme libre ne devrait être désarmé », que « les lois qui interdisent le port d’arme…désarment seulement ceux qui ne sont pas enclins ni déterminés à commettre des crimes… De telles lois rendent les choses pires pour ceux qui sont assaillis et meilleurs pour les assaillants; elles servent plutôt à encourager les homicides que de les prévenir, parce qu’un homme désarmé peut être attaqué avec une plus grande certitude qu’un homme armé ».

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Là où les gens ont des armes à feu, les taux de criminalité sont bas. Là où ils sont interdits, le crime est endémique.

La Grande-Bretagne a adopté une interdiction totale des armes à feu au nom de la sécurité publique. La criminalité a augmentée, incluant les invasions de domiciles et les attaques sur les personnes âgées. Chaque année aux États-Unis, les propriétaires d’armes à feu préviennent des millions de crimes. La police ne prévient aucun crime. Ils arrivent toujours après que le crime soit commis, ont l’air officiel, nettoient les dégâts, encaissent leurs chèques de paye et retournent à la maison. Avec un policier par environ 2000 habitants, difficile de leur en vouloir. Il est simplement impossible d’arriver à prévenir autant de crimes potentiels.

En Australie, il y a plus d’un an que les autorités ont forcé les Australiens propriétaires d’armes à feu à s’en départir à l’aide d’une nouvelle loi. 640 381 armes à feu personnelles ont été ainsi détruites par leur gouvernement, un programme qui a couté plus de $500 millions de dollars aux Australiens. Les premiers résultats sont disponibles:

Sur tout le territoire australien, les homicides sont à la hausse de 3,2%, les assauts ont augmenté de 8,6% et les vols à main armée ont explosé d’un spectaculaire 44%. Dans l’état de Victoria seulement les homicides avec armes à feu ont augmenté de 300%. Il est à noter que les citoyens qui respectent la loi ont dû abandonner leurs armes, alors que les criminels les possèdent toujours. Ceci est exactement le problème avec ces types de loi. Le peuple se retrouve désarmé alors que les criminels conservent leurs armes, tout comme les autorités. Alors que les statistiques australiennes montraient une baisse continue depuis 25 ans des vols à main armée, cela a drastiquement changé à la hausse depuis les douze derniers mois, puisque les criminels savent maintenant avec garantie que leur proie est désarmée.

Nous savons que le programme d’enregistrement des armes à feu du Canada a été une véritable catastrophe qui a coûté une fortune.

Jetons un coup d’œil à l’Histoire du contrôle des armes à feu:

– En 1929, l’Union Soviétique a établie un contrôle des armes à feu. De 1929 à 1953, environ 20 millions de dissidents, incapables de se défendre par eux-mêmes, ont été mis en état d’arrestation et exterminés.

– En 1911, la Turquie met en place sa loi pour contrôler les armes à feu. De 1915 à 1917, c’est 1,5 million d’Arméniens, incapables de se défendre, qui seront interceptés et exterminés.

– L’Allemagne imposera un contrôle des armes à feu en 1938 de 1939 à 1945, des millions, incapables de se défendre seront enlevés et exterminés.

– La Chine en fera autant en 1935 et de 1948 à 1952, 20 millions de dissidents politiques incapables de se défendre seront arrêtés et exterminés.

Le Guatemala a établi un contrôle des armes à feu en 1964. De 1964 à 1981, 100 000 indiens subiront le même sort.

– En Ouganda, établira une politique identique en 1970. De 1971 à 1079, 300 000 chrétiens, incapables de se défendre, seront enlevés et exterminés.

– Au Cambodge, un contrôle des armes à feu fut imposé dès 1956. De 1975 à 1977, un million de personnes « éduquées » incapables de se défendre, seront exterminées. Le tiers de la population cambodgienne.

Le nombre de personnes qui furent interceptées et exterminées durant le 20e siècle à cause des lois sur le contrôle des armes à feu s’élève à environ 56 millions. (Source)

Ce fut la même chose avec des tyrans comme Staline, Hitler et Mao qui ont tous cherché à désarmer leurs citoyens pour mieux les contrôler et assurer leur propre pouvoir. Plusieurs victimes de génocides n’ont pas pu se défendre adéquatement avec les moyens nécessaires pour se défendre eux-mêmes.

Heinrich Himmler; Reichsfuhrer-SS, a déclaré un jour que: « les Allemands qui souhaitent utiliser des armes à feu devraient joindre les SS ou les SA – les citoyens ordinaires n’ont pas besoin de fusils, puisque leur possession de ceux-ci ne sert pas l’État ».

D’un autre côté, il y a la Suisse où les hommes de 20 à 42 ans sont requis par la loi de posséder une arme à feu. Les Suisses n’ont quasiment pas de meurtres et un taux très bas de criminalité.

Selon une étude de l’Académie nationale des sciences et du Département de la Justice américaine, le contrôle des armes à feu de réduit pas le crime, ni la violence et ne trouve aucun bénéfice à en restreindre la possession.

On craignait au Michigan que les choses se dégradent après avoir rendu plus facile d’obtenir une licence de port d’armes il y a six ans. Les habitants de cet état américain ont augmenté le nombre de licences octroyées de six fois, mais les sombres prédictions d’augmentation de la violence et d’effusion de sang ne se sont jamais vraiment matérialisées, selon les forces policières et les statistiques des crimes. Ces incidents sont plutôt à la baisse depuis ce temps.

Une facette de cela que les médias vont toujours ignorer est la pratique d’autodéfense. Par exemple, la plupart du monde ignore que les citoyens américains utilisent une arme à feu, sans nécessairement tirer un projectile, plus de 2,4 millions de fois par année, soit environ 6 500 fois par jour. Cela signifie que chaque année, les armes à feu sont utilisées soixante fois plus souvent pour se protéger de la part d’honnêtes citoyens que pour enlever la vie à quelqu’un. De ce chiffre, 192 000 sont des femmes qui se défendent d’un assaut sexuel. Seulement que 8% des 2,4 millions d’utilisations d’armes à feu résultent en un coup tiré, alors que dans 92% des cas, la seule présence d’une arme à feu suffit à arrêter le crime et repousser les assaillants.

Un autre fait ignoré par les médias est le lien entre les tueries et les zones sans armes à feu, comme dans le cas du massacre en Virginie, ainsi que la fréquence avec laquelle ont retrouve ces dangereux tueurs sur des médicaments comme des antidépresseurs. (Source: 1, 2, 3)

Il n’est pas difficile de démoniser les fusils, ils sont dangereux et peuvent causer de graves dommages. Il serait mieux de vivre dans un monde où ils n’existent pas. Mais ce n’est pas le cas. La Constitution des États-Unis donne donc aux Américains le droit de porter des armes pour que n’importe qui aurait l’idée d’imposer une tyrannie ferait mieux d’y penser deux fois.

Le peuple américain est le plus armé de l’Histoire et il y a une bien réelle peur dans les cercles de contre intelligence US, incluant le FBI et le DHS que les misères causées par la situation économique dégénèrent en résistance publique massive. C’est pourquoi le projet de loi H.R. 2159, the Denying Firearms and Explosives to Dangerous Terrorists Act of 2009 est né.

Obama a déjà sorti sa liste d’armes à interdire. Rahm Emanuel a déclaré que si quelqu’un était sur la « no-fly list », la liste d’interdiction de vol, sur laquelle on peut atterrir seulement pour être « soupçonné » d’être un potentiel terroriste ou d’y être relié d’une façon ou d’une autre par le gouvernement, il ne sera pas permis de posséder des armes à feu:

“If you are on that no-fly list, your acces to the right to bear arm is canceled, because you’re not part of the American family. You don’t deserve that right, there is no right for you if you are on that terrorist list.” – Rahm Emanuel (Source)

Le problème est que plus d’un million de personnes se retrouvent sur cette liste! N’importe qui se retrouvent sur cette liste, même des enfants. Nous savons tous que la majorité des gens qui se retrouvent sur ces listes le sont par erreur, et avec la définition du terrorisme qui ne cesse de s’élargir pour inclure jusqu’à des dissidents politiques, à peu près n’importe qui peut s’y retrouver sans avoir fait quoi que ce soit d’illégal. (Source)

Encore une fois, il faut revoir les chartes qui montrent la relation entre le contrôle des armes à feu et les génocides. Tous les génocides du 20e et 21e siècle ont commencé avec une interdiction des armes à feu pour la population ciblée.

Lors du dernier siècle, les gouvernements ont tué quatre fois plus de civils que ce qui fut tué dans tous les conflits internationaux et nationaux combinés. Les gouvernements ont tué plus de gens que les criminels communs ont pu le faire. Comment cela est-il possible? Les gouvernements avaient le pouvoir, et le peuple, les victimes, n’étaient pas en mesure de résister. Les victimes étaient désarmées. La formule est la suivante: la haine, combinée à un gouvernement hors de contrôle et des civils désarmés = génocide. Une population désarmée est une population esclave. Lorsque le peuple a peur du gouvernement, il y a tyrannie; lorsque le gouvernement a peur du peuple, il y a liberté.

Il semble donc qu’on puisse dire que lorsque la population laisse au gouvernement le soin et pouvoir de contrôler les armes à feu, elle se tire une balle dans le pied…

François Marginean

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Classé dans Actualité, François Marginean

La suprématie de Dieu

Dernièrement, j’ai appris qu’une Église du Connecticut, la Manifested Glory Ministries, s’adonnait à l’exorcisme. Mais pas n’importe lequel, celui contre le démon de l’homosexualité

On pourrait presque dire que l’« Église » évolue, puisque ce genre de pratique est assez inédit. Une manière d’aller récupérer quelques brebis sodomites égarées?

Parlant évolution, justement, saviez-vous que la constitution canadienne (dernière version : 1982) débute par « Attendu que le Canada est fondé sur des principes qui reconnaissent la suprématie de Dieu » alors que l’« ancienne version qui date de 1867 était parfaitement laïc »?

La lecture de la page Wikipédia au sujet de ce préambule est assez éclairante sur comment les religieux sont perdus dans leurs obsessions, ce qui peut donner, ultimement, des exorcismes du genre cité plus haut. Avec son aplomb légendaire, le Premier Ministre de l’époque, Pierre Elliot Trudeau, aurait dit : « Je crois que Dieu s’en fout d’être dans la Constitution ou non. » C’est plutôt rare, mais cette fois-ci je suis d’accord avec lui, même si par cette phrase il avoue croire en Dieu, à moins que ce soit simplement du sarcasme pur. Je n’irai pas jusqu’à vérifier, sa vie personnelle ne m’intéresse pas…

Mais ce que je constate, c’est que le Canada n’avait pas besoin de ce préambule avant 1982, puisque la vie religieuse a pu suivre son cours quand même. Par contre, à partir du moment où « la suprématie de Dieu » y est inscrite, cela ouvre des portes inquiétantes. Le Parti de l’Héritage Chrétien se sert de ce préambule pour appuyer sa propagande pro-vie et pro-famille (comme si les athées et agnostiques étaient tous des célibataires sans enfants…), essayant d’amputer moralement les droits et libertés selon leurs principes. La loi de Dieu avant la loi des hommes. Même logique tordue du côté des musulmans : ce préambule déroulerait le tapis rouge pour la loi islamiste au Canada. Et je n’ai aucun doute que les chrétiens ne sont pas très contents de ça. C’est d’un humour!

Je ne m’inquiète pas pour vrai. Seulement si un jour le système de justice est gangréné par les ultras religieux, ce qui ne semble vraiment pas le cas pour l’instant. Mais quand même, est-ce qu’il faut s’attendre à voir prochainement des exorcismes pour déloger le démon athée?

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Classé dans Actualité, Renart L'Eveillé

Le Canada, ce pseudo-pays

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Le document fondamental sur lequel la constitution du Canada repose est l’Acte de l’Amérique du Nord britannique, (British North America Act), ou si vous voulez, la Loi constitutionnelle de 1867. Ce document avait pour but de tracer le cadre dans lequel la colonie britannique du Canada pouvait choisir de devenir une union fédérale entre les provinces, unies par une constitution acceptée par les provinces et surtout, les populations des différentes provinces.

Or, la Loi constitutionnelle de 1867 n’était pas une constitution en soi. Le Canada n’est jamais devenu officiellement une union fédérale. C’était un privilège futur pour les provinces de se réunir en fédération, mais qui n’a pas encore été utilisé: les provinces n’ont toujours pas signé à ce jour d’accords, de pactes, ou de traités entre elles pour créer une union fédérale et un gouvernement fédéral. Selon les interprétations de la section 18, paragraphe 3 du Interpretation Act of 1889, il semble que le Canada soit toujours une colonie munie d’une législature centrale et d’autres locales.

Des provinces complètement souveraines

Étant donné que les provinces doivent jouir la condition de souveraineté et d’indépendance avant qu’elles puissent se fédérer, il était nécessaire pour le gouvernement britannique de renoncer à son autorité sur ces dernières. Cela fut accompli par l’adoption du Statut de Westminster (Statute of Westminster) du 11 décembre 1931. De par la section 7, paragraphe 2, de ce statut, les provinces du Canada ont été consacrées comme étant souveraines, libres et indépendantes dans le but de pouvoir consommer l’union fédérale qu’ils souhaitaient créer en 1867, mais qu’ils ne furent pas autorisées d’accomplir.

Depuis le 11 décembre 1931, les provinces du Canada n’ont pas utilisé leur nouveau statut acquis; elles n’ont signé aucun accord, elles n’ont pas adopté de constitution et les citoyens du Canada n’ont pas ratifié de constitution. Une telle action aurait dû être entreprise immédiatement après l’adoption du Statut de Westminster. C’est pour cette raison que toutes les anomalies de notre présente situation existent. Nous avons essayé depuis 1931 de nous gouverner nous-mêmes au niveau fédéral, sous un instrument qui n’est rien de plus qu’un acte du Parlement impérial ayant pour fonction de gouverner une possession coloniale. Non seulement cette condition anormale prévaut depuis 1931, mais elle l’a été sans qu’aucune référence ne soit faite à la population canadienne. Ils n’ont pas été consultés à propos de quoi que ce soit relativement à ces questions constitutionnelles. Les provinces et la population sont libres de le faire depuis le 11 décembre 1931, mais elles ne l’ont pas fait.

Un Canada sans constitution

Voilà la conclusion à laquelle en vient Walter F. Kuhl, dont il était question la semaine passée dans le billet Le Québec: déjà un pays souverain? :

LA QUESTION EST DONC: D’OÙ LE PARLEMENT FÉDÉRAL TIRE-T-IL SON POUVOIR POUR GOUVERNER CE PAYS? Le Parlement impérial ne peut pas créer une union fédérale. Cela ne peut être fait que par le peuple du Canada, et ils ne l’ont pas encore fait. J’affirme donc, avec une majorité de Canadiens, jusqu’à ce que je ratifie une constitution au Canada, qu’il n’y a pas de constitution, et je lance un défi gagnant à toute contradiction de cette affirmation. (Traduction de ce paragraphe)

Le Canada, un pseudo-pays composé de dix provinces indépendantes et souveraines. Est-ce l’image que vous aviez de ce pays?

François Marginean – rédaction et traduction

Image Flickr: Clickr Bee

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