On voudrait parler d’autre chose, mais on ne pense qu’à ça. Évincé de Vision Montréal après la divulgation du financement de sa campagne par le plus important fournisseur de la Ville de Montréal, Benoît Labonté a crevé l’abcès et avoué enfin ce que tout le monde soupçonnait : un système de collusion et de corruption préside à la distribution des contrats, au sein de tous les partis, de tous les paliers de gouvernement au Québec.
On ergotera, mais bien peu de Québécois, aujourd’hui, ne sont pas convaincus que la gouvernance et l’administration, à Québec comme à Montréal, ne soient pas pourries. Toute la classe politique est compromise, par la phrase fatale de Labonté que personne ne nie, mais qui est au contraire reprise par ceux qu’il attaque : TOUT LE MONDE SAVAIT.
La confiance n’est plus là. Je pourrais élaborer sur le phénomème, mais ce serait inutile et prématuré. On a ouvert la boîte de Pandore. Demain on en saura plus. La semaine prochaine davantage, et nul ne doute que l’on n’aille vers un haut-le-cœur généralisé dont peu de politiciens sortiront indemnes. La population va exiger la mise au rebut de la caste dirigeante actuelle … et chercher des hommes nouveaux. C’est de ça qu’il faut parler.
Parler, en particulier, du rôle des médias. Un clivage va se dessiner au sein des médias, entre ceux qui veulent accompagner cette quête pour une nouvelle façon de gouverner et ceux qui vont rester engoncés dans leurs certitudes de bien-pensants, loyaux à une élite discréditée, prêts à monter aux barricades pour défendre un indéfendable statu quo. Il va falloir juger rapidement de la crédibilité qu’on peut accorder à chacun.
C’est pour cette raison que je crois indispensable, aujourd’hui, de comparer à l’attitude courageuse d’un Alain Gravel ou d’une Marie-Maude Denis, qui sont à l’avant garde d’une recherche de la vérité, celle pernicieuse d’un Alain Dubuc.
Le privilège des médias, de commenter les campagnes électorales sans être soumis aux contraintes budgétaires imposées aux citoyens ordinaires, est une « licence 00″ qui leur est accordée de tirer pour tuer les réputations; elle repose sur une présomption de bonne foi et d’impartialité. Elle ne doit pas être utilisée par quelqu’un à qui son journal fournit un énorme public, pour qu’il présente ses préjugés sans discernement et sans l’ombre d’une justification.
Quand Alain Dubuc de Cyberpresse, de qui on est en droit d’attendre une opinion reposant sur des faits, se permet d’écrire » J’exclus en partant Richard Bergeron, un hurluberlu bavard qui ne devrait pas être dans cette course et qui n’a pas ce qu’il faut pour diriger une grande ville » , je suis profondément choqué. En quoi Bergeron est-il un hurluberlu ?
Je ne vois aucune idée de Dubuc qui soit aussi pertinente que celles que Bergeron propose. Je ne vois, non plus, rien de plus bavard qu’un chroniqueur comme Dubuc qui s’est fait une carrière à déblatérer sur le nationalisme québécois et qui s’autorise aujourd’hui des jugements sur l’administration municipale, domaine i.a. où il ne connait rien. Allez ! Des preuves Dubuc, des preuves, faites comme si vous pouviez apprendre un peu de journalisme honnête de Gravel et de Marie-Maude.
Il est révoltant qu’un grand groupe de presse – dont les acquaintances politiques n’ont rien de discret – laisse un de ses sbires déféquer à ses caprices sur un candidat sérieux dans une élection qu’on prétend démocratique. Je constate – est-ce une coïncidence ? – qu’en voulant exclure SANS AUCUN ARGUMENT le seul candidat dans cette course dont le parti ne soit pas compromis dans des magouilles scabreuses, Dubuc prétend limiter la décision des Montréalais à “du nouveau qui soit exactement semblable à l’ancien« . On veut nous faire choisir entre la peste et le choléra.
Le DG des élections devrait rappeler Dubuc à l’ordre. C’est dans cette optique que j’ai fait parvenir la plainte qui suit et dont on a accusé reception.
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Je considère inconvenant, malfaisant – et injustifié à sa face même – le jugement que porte le chroniqueur Alain Dubuc de Cyberpresse et autres médias, sur le candidat a la Mairie de Montréal Richard Bergeron.
Alain Dubuc dit: » J’exclus en partant Richard Bergeron, un hurluberlu bavard qui ne devrait pas être dans cette course et qui n’a pas ce qu’il faut pour diriger une grande ville »
Cette opinion péremptoire que rien ne soutient, arrivant au moment précis où le candidat Bergeron reçoit un appui croissant sur les blogues mêmes de Gesca, semble fait dans l’intention de nuire et me semble inconciliable avec la privilège que concède la Loi aux médias d »exprimer des opinions sans être soumis aux limitation budgétaires des camoagnes électorales, privilège reposant au départ sur une présomption de bonne foi et d’impartialité.
Alain Dubuc abuse ici de ce privilège pour des raison inexpliquées. Il doit des excuses au candidat Bergeron et à ce 20% des électeurs qui à ce jour, le soutiennent et ont droit que leur choix ne soit pas indûment discrédité sans cause.
Salutations distinguées
Pierre JC Allard
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Bonjour monsieur Allard,
Nous avons bien reçu votre courriel au Directeur général des élections du Québec et l’acheminons pour considération auprès des directions concernées.
Veuillez accepter, monsieur Allard, nos salutations distinguées.
François Simard Préposé aux renseignements
Directeur général des élections du Québec Fsimard@dgeq.qc.ca 1-888-ELECTION (1-888-353-2846)
J’invite à en aviser aussi Monsieur François Simard, tous ceux qui, comme moi, trouvent abusive cette sortie du chroniqueur de Cyberpresse. Voyons ce qu’il en sortira. Ce sera un bon test du niveau de démocratie où nous en sommes rendus
Pierre JC Allard
http://www.electionsmontreal2009.com/monblogue/pierre-jc-allard/un-premier-chacal-en-maraude
http://nouvellesociete.wordpress.com/2009/10/20/bergeron-neglige-des-parieurs/