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« le Québec n’a pas besoin d’immigration »

 

Depuis belle lurette, quant à l’immigration, le mot d’ordre au Québec est que cela va nous sauver économiquement et démographiquement. J’ai toujours eu un doute. Et en plus ça tombe que c’est un doute très suspect…

Alors, j’ai appris des plumes de Joseph Facal et de Mathieu Bock-Côté (même Jean-François Lisée en parle) qu’un livre qui vient de paraître, « Le remède imaginaire, pourquoi l’immigration ne sauvera pas le Québec », transformera certainement mon doute en une certitude (pour plus de détails, lisez les trois auteurs hyperliés plus haut) :

« économiquement et démographiquement, le Québec n’a pas besoin d’immigration »

Alors, il reste plein d’autres bonnes raisons d’accepter des immigrants ici, et de ne plus privilégier la quantité serait un bon point de départ pour une politique d’immigration plus en phase avec nos réels besoins et notre capacité d’intégration.

Mais je ne peux pas m’empêcher de penser que notre bon parti libéral devait bien aussi se douter de toute cette inutilité. Et que son optimisme débridé cachait en réalité son véritable but, enfin, un de ses buts (conspirationnisme, quand tu nous tiens!).

Je n’apprendrai rien à personne en déclarant que plus ils sont fraîchement arrivés, plus les immigrants sont grandement attirés, pour ne pas dire aveuglés, par le PLQ, les gardiens du statu quo. C’est plus efficace qu’une campagne électorale ça, même pas besoin de convaincre pour gagner des votes!

Et ne parlons même pas du sujet de la souveraineté du Québec qui vient avec, c’est encore plus suspect…

En tout cas, si le PLQ fait l’autruche à partir d’aujourd’hui dans ce dossier, et ce, jusqu’aux prochaines élections, cela sera incontestablement louche.

Mais bon, ce parti au gouvernement n’est surtout pas en reste, question soupçon.

On pourrait même dire qu’il en fait collection.

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La loi 101 sur les dents

 

Je dois bien être le 101e (minimum) à pondre un texte en réaction à la sortie de Maxime Bernier, qui ridiculise la portée ancienne, actuelle et future de la loi 101 sur la sauvegarde et la pérennité de la langue française au Québec. Qu’à cela ne tienne, je vais ajouter ma brique au rempart qui continue de se bâtir entre les amants du je-m’en-foutisme et les gens capables de perspective dans ce monde linguistiquement chambranlant, pour ne pas dire bancal. Et, même si la tentation est forte, je vais m’abstenir de ridiculiser en retour ce charmant monsieur…

Dans les derniers jours, j’ai discuté à la suite d’un billet paru sur Anarcho-pragmatisme : « J’appuie totalement Maxime Bernier… » Tout comme l’auteur du blogue, je pense que l’abolition de la loi 101 ne pourrait logiquement se faire qu’à la suite de l’accession du Québec à la souveraineté. Si un jour le peuple a assez de courage pour faire le grand saut, nul doute qu’il prendra grand soin de sa destinée linguistique sans avoir besoin de la législation actuelle. Mais pour l’instant, on remarque plus une tendance à glorifier la mondialisation anglicisante, le franglais et autres discours d’ouverture qui balayent sous le tapis la précarité du français, pour ne nommer que cette langue-là, et pour ne pas réexpliquer encore et encore le contexte nord-américain dans lequel nous baignons.

Un commentateur a soulevé un point qui ne semble pas avoir été soulevé ailleurs (enfin pas depuis la sortie de Colonel Jos Louis), soit les conséquences démographiques de l’adoption de la loi 101, donc le départ de beaucoup d’anglophones du Québec. Ce que j’en comprends, c’est que ce fait illustre en même temps une supposée dérive étatique et est un argumentaire se basant sur une victimisation à sens unique des anglophones, ce qui élude comme par magie ce qui a mené à ce mouvement de défense du fait français. Et il doit bien y avoir un fond de ce réflexe chez Maxime Bernier et les autres de sa trempe, à différents degrés, malgré un discours soi-disant pragmatique basé sur la sacro-sainte liberté de choix.

Ce que je crois, c’est que la dynamique linguistique au Québec devrait et aurait dû toujours être arrimée à l’idée de respect. Mais l’Histoire nous a démontré que le respect de la majorité linguistique francophone (dans une perspective provinciale) n’était pas de mise à l’époque, autant individuellement que collectivement du côté de la communauté anglophone. Cette communauté qui avait en plus le quasi monopole des pouvoirs économiques. Avec la loi 101, les francophones se sont « payés » du respect qu’ils n’auraient pu obtenir autrement. Si des anglophones sont partis parce que ce respect leur faisait trop mal, bon débarras! De toute façon, il y a pratiquement toujours des conséquences à un changement, il faut vivre avec. Et imposer le respect, ce n’est pas non plus comme imposer l’insupportable.

Du commentateur désigné plus haut, je retiens quand même ces propos, qui me semblent bien sages pour quelqu’un qui est contre cette loi :

Si vous êtes en désaccord avec la loi 101, svp, ne jetez pas le blâme sur la formation politique ayant fait passer cette loi. […] les élus ne sont qu’une interface entre le peuple et ses moyens publics. Les élus d’un peuple sont à l’image dudit peuple … et de sa volonté.

Et ce qui est clair, c’est que la volonté de préserver cet acquis est encore très forte. Mais il faut rester vigilant, on tente de salir ce respect par tous les moyens, surtout par la rhétorique. À ceux qui rétorqueront que le respect ne peut pas être décrété par une loi, je ferai remarquer que nous étions précédemment « tenus en respect » par le pouvoir monétaire, qui est tout comme une loi, mais en plus arbitraire.

 

(Photo – détail : tudor)

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