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Le syndrome du larbin et la révolution islandaise

Par Renart Léveillé

Deux trucs inédits pour moi voilà quelques heures encore, et que je me dois d’imprimer ici. À défaut d’être journaliste, et donc seulement blogueur (et d’aimer adorablement ce passe-temps ingrat), je peux au moins faire ça…

Le syndrome du larbin

Définition sommaire :


Chez un individu, le syndrome du larbin est un comportement pathologique visant à prendre systématiquement la défense des classes les plus favorisées au détriment de celles dont il est issu. Ce syndrome diminue les capacités d’analyse du larbin et se traduit par un blocage psychologique l’incitant à agir préférentiellement contre ses propres intérêts au profit de ceux qui l’exploitent.

Ne vous lancez pas sur votre téléphone pour conseiller à votre beau-frère un bon psychologue, c’est plus humoristique que sérieux, même s’il semble exister de véritables cas de ce syndrome. Il ne manque qu’un scientifique pour s’y pencher, mais je doute fort qu’il reçoive des subventions privées ou gouvernementales, alors c’est déjà mort dans l’oeuf…

En fait, si c’était vrai, ou plutôt avéré, la presque totalité des gens penchants à droite en serait, étant donné qu’il y a un très petit pourcentage de droitistes très riches. Mais je ne passerai pas trop de temps là-dessus, parce que dans le fond, ce sujet est seulement un clin d’oeil pour introduire le prochain.

La révolution islandaise

Visiblement, la population islandaise aurait un taux de syndrome du larbin assez bas si on regarde ce qui s’y passe depuis 2008.

C’est vraiment une histoire incroyable et pourtant, il n’y a vraiment pas eu beaucoup d’écho depuis ce qu’on a appelé « la révolution des casseroles », que relatait Le Figaro le 4 février 2009 :

Le tintamarre des casseroles et des poêles à frire, chaque samedi devant le Parlement, a fini par avoir raison du premier ministre islandais […] Geir Haarde, chef d’un Parti conservateur qui dominait la scène islandaise depuis l’indépendance du pays en 1944 […] Mais la «révolution des casseroles», comme on l’appelle à Reykjavik, n’est pas terminée : ce samedi, pour la 17e fois depuis le début de la crise [financière] en octobre, ils étaient encore plusieurs centaines à crier leur colère. «Rendez-nous notre argent !», proclament des pancartes. «On veut de nouvelles têtes dans les banques et au gouvernement » […]

Une coalition de partis de gauche ainsi qu’une première femme au poste de premier ministre, Jóhanna Sigurðardóttir, ont été portées au pouvoir, mais assez rapidement, le peuple a pris les choses en main en refusant par référendum à 93% le remboursement de la dette et en élisant une Assemblée citoyenne chargée de rédiger une nouvelle constitution (« Parmi les propositions qui reviennent le plus souvent, on peut noter la séparation de l’Église et de l’État, la nationalisation de l’ensemble des ressources naturelles et une séparation claire des pouvoirs exécutif et législatif. »). Leurs travaux commenceront en février pour se terminer à la fin du printemps.

Le reste de l’Histoire est à écrire.

*

Avouez que c’est assez inspirant! C’est quelques crans au-dessus d’une pétition demandant la démission de notre premier ministre John James Charest, quand même… (Ce n’est surtout pas pour dénigrer la chose, si seulement c’est le début de quelque chose de plus vaste, espérons-le!)

Voilà la preuve qu’il y a plus grand et plus profond que la démocratie comme on la voit théoriquement. Les supposés chiens de garde de cette démocratie molle sont apathiques, il n’en tient qu’à moi, qu’à vous, citoyens, d’y fouetter les sangs!

Voilà mon humble contribution. Ne vous gênez surtout pas pour faire suivre.

*

(Merci à Eric Bondo de m’avoir pointé ces sujets.)

 

(Peinture : Pierre Marcel, « Bringing democraty », Acrylique sur toile, 150 x 150 cm, France 2001.)

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Le Stade à pitounes

Gaëtan Pelletier

Un stade avec une toiture fermée est une ineptie totale. On ne fait plus de sport dans un lieu totalement fermé […] Aucun stade dans le monde n’est fait pour recevoir un toit en acier de 5000 à 6000 tonnes. C’est fait pour recevoir des éléments plus légers.

Roger Taillibert, Architecte du stade

La fierté des Jeux de Pékin, qui a accueilli les grandioses cérémonies d’ouverture et de clôture des olympiades devrait bientôt se transformer, au moins partiellement, en centre commercial pour financer des coûts d’entretien élevés. Aujourd’hui la Chine

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À moins d’un revirement de situation spectaculaire, le nouveau toit du Stade olympique attendu depuis des années sera rigide, fixe et conçu en acier.

La Régie des installations olympiques (RIO) souhaite à cet effet confier à la firme québécoise SNC-Lavalin le contrat de remplacement de la toile du stade, un projet d’environ 300 millions $ Cyberpresse

Le facteur sonne toujours trois fois

Coût du Parc des Princes ( Paris)  : $18 millions.  Coût budgété – $12 millions.

Facteur d’augmentation – 1,5

Stade Olympique : Coût budgété – $71.06 millions (Stade seul) Facteur d’augmentation

17,5

Coût du Stade olympique seul – $1,244.6 millions

Nous en sommes à 1, 5 Milliards. Source: Claude Phaneuf, l’Ingénieur du stade

Le Stade et les cabanons

Des projets… On en connaît des projets à 300$ millions qui finissent à 600$ millions.

L’acier pour le projet était fixé à 200$ la tonne et est passé à 900$ la tonne en 6 mois, lors de la construction du Stade.

Il coûte aux alentours de 20$ millions par année à entretenir.

En passant, chez Rona, ils ne veulent même plus vous évaluer le coût d’un cabanon  au-delà de deux jours… Essayez.

Pour finir de payer cette 9e merveille du monde, on a financé jusqu’à 2006 la « dette » avec une taxe de 19% sur le tabac. On n’a pas cessé de passer des pubs à la télé pour avertir les gens de cesser de payer.

Que les vicieux payent, s’est-on dit.

Le nombre de fumeurs étant passé à environ 25%, il faudrait alors trouver d’autres vicieux pour payer un nouveau toit.

Selon ce document, la toile nécessite des réparations, parce qu’elle se déchire de 50 à 60 fois par année. Elle a perdu 45 % de sa résistance. Radio-Canada

Il est plus dangereux d’aller au Stade que de fumer…

À la recherche de « vicieux »…

Si vous passez de temps en temps loucher vers les actualités, ce ne sont pas les vicieux qui manquent. On court les cent maîtres aux enveloppes  brunes en d’innombrables  domaines. Si on passait une taxe de 19% sur les escrocs à cravates, on aurait suffisamment d’argent pour se payer un Stade en 300  jours, un cabanon, et effacer la dette du Québec. Les affaires, c’est un sport extrême et on se dope aux enveloppes pour devenir champion  à la ligne d’arrivistes.

Je vais vous laisser faire la liste d’épicerie…

N’oubliez pas les grosses légumes. Comme dirait le Dr Béliveau : les choux c’est anti cancérigène. Je veux bien croire, mais si les graines viennent de Monsanto, vous risquez d’être centenaire à 35 ans…

L’Histoire des Jeux olympiques

Ils prirent placent pour la première fois en 776 av. J.-C..

À cette date, les spectateurs sont déjà présents en nombre, formant un véritable village de tentes autour de l’enceinte sacrée. Les jeux sont en effet l’occasion d’une sorte de foire où les spectateurs peuvent se faire prédire l’avenir, acheter des babioles, admirer des tours de magie et des acrobaties[44]. Le public peut également contempler les œuvres de peintres et sculpteurs venus dans l’espoir de trouver des commanditaires, et écouter l’un des nombreux sophistes ou écrivains venant déclamer leurs dernières œuvres.(  Wiki)

Mais ça a grandement évolué depuis :

Mais sérieusement, là, honnêtement, y a-t-il une raison, une seule, pour garder le Stade en vie ? À quoi sert-il ? Il n’y a à peu près rien, dans les événements programmés au Stade, qui ne pourrait pas avoir lieu ailleurs, en ville. Au prix que ça coûte, entretenir la chose, la doter d’un nouveau toit aux (j’y vais au pif, ici) dix ans, j’ai beau fouiller, je ne vois aucune raison de ne pas le démolir…

Si au moins il servait à quelque chose. N’importe quoi. Si au moins, il y avait au Stade des événements qui, autrement, ne feraient pas escale à Montréal. Mais non. Même pas. Comme Rima le décrit, il sert de toile de fond aux photos de touristes. Ah oui, il y a un salon annuel de l’amour et de l’érotisme où on peut zieuter les plus récentes percées de la science dans le domaine du vibrateur. Méchant symbole… Ah, il y a la Coupe Grey, une fois de temps en temps, c’est vrai. Mais même là, est-ce une bonne raison de sauvegarder cette coquille vide ? Patrick Lagacé

Rocky 4  et les Happy Towns

Les Jeux olympiques d’antan étaient meilleurs… J’ignore ce qu’avalaient les athlètes pour arriver premiers, mais étant donné qu’ils observaient la nature, ils devaient, selon toute logique, s’inspirer d’un animal qui est fort ou qui coure vite. Ou les deux…  Alors, ils mangeaient  des carottes. J’ignore s’ils couraient vite, mais ça devait donner une famille de 12 enfants…

D’une médaille, deux coups : du monde pour payer le stade.

Pour faire une parenthèse, il me semble avoir entendu à la radio qu’on avait offert à un joueur de hockey 10$ millions par année sur 10 ans.  Aux premiers jeux olympiques, les femmes n’étaient pas admises. Maintenant, ce sont les pauvres… Ou les gens plus que bien nantis.

Je ne fais plus confiance aux « gladiateurs » actuels. Dans tous les sports, on fait appel aux tests antidopage. On en attrape quelques-uns de temps en temps, ils se confessent, se repentent, passent au confessionnal CNN…payés.

Et que dire de tout l’appareillage sophistiqué derrière le sport? On en est rendu à passer les costumes des skieurs par des tests de souffleries comme ceux dont on se sert pour évaluer la friction de l’air sur les structures des avions.

Dans Rocky IV , Rocky affronte un géant russe et sa machine à faire des athlètes pendant que le héros s’en va dans une cabane au Canada courir dans la neige et traîner des pitounes ( des billots de bois) .

Quant à Tiger Woods, on a découvert des   pitounes , (Québec) (parfois péjoratif) Belle fille ou jolie femme)    dans son sang.

Il devrait maintenant verser quelque 750$ millions à sa « femme ». La moitié d’un stade…

Quel rapport?

Tiger Woods et Rocky s’entraînaient, point.

D’ailleurs, les bienfaits de l’activité d’une pitoune ou d’une autre, ont les mêmes effets :

  • Amélioration de l’odorat cardio-vasculaire
  • Perte de poids, amélioration de la forme
  • Meilleure résistance à la dépression
  • Meilleure résistance à la douleur
  • Baisse des cas de rhumes et de grippe
  • Meilleur contrôle de la vessie.
  • Meilleure dentition:
  • Une meilleure prostate

Source : Les bienfaits du sexe

Bien plus encore. Instruisons-nous avec une chronique style  la Sécrétion du Reader’s Digest.

Pitoune vient de l’anglais happy  town, l’endroit où les bûcherons allaient voir de belles filles pendant leurs congés, à l’époque de la colonisation. Devenu « a pitoune » (une pitoune) à l’oreille des francophones.

En fouillant, un peu, toutefois, on peut dire que tout le système est entraîné pour confectionner des pitounes – sortes de péripatéticiennes ( quel beau mot, et poli en plus) mais une dérive malheureuse de la démarche  d’Aristote…

Et on leur donne un toit…

Que faire avec le stade?

Le dynamiter. C’est ce qu’on fait partout dans le monde… Le WTC Stadium aurait été démoli de cette manière…

Le vendre aux Chinois. Super! Le plus gros Dollorama du monde… On viendra pour admirer la structure et pour acheter des drapeaux canadiens fabriqués en Chine. En hiver? Laissez la neige entrer par l’ouverture et faites des glissades. Ou des concours de sculptures … Des  personnages de l’Histoire : comme Zeus et Bush.

En faire un OVNI : ( Objet de Voleurs Non Identifiés).

Mettre un moteur de Telsa et l’envoyer faire des « shows » dans tous les pays du monde.

Mais la meilleure solution est faire comme à Athènes : laissez-le décrépir pendant des milliers d’années. Et faites comme eux : investissez pour garder les ruines intactes afin d’attirer des visiteurs.

Quand je pense que le monde coure pour voir des ruines, en gardant le stade il n’y aura plus personne pour voir des ruinés.

Mais je me doute à quoi on pense : augmenter le nombre d’immigrants  pour redresser la pyramide des âges. Ainsi, nous aurons  suffisamment de jeunes pour faire vivre tous ces vieux qui « arrivent ».

Happy Town, Montreal!

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Mort d’un système

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La guerre est la paix, la liberté est l’esclavage, l’ignorance est la force et l’endettement est la reprise économique

Le Japon vient de choisir Yukio Hatoyama comme nouveau Premier ministre. C’est un choc pour les États-Unis car c’est le premier parti politique à être élu qui ne marchera pas de pair avec les Américains depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Hatoyama a déjà menacé de faire chemin à part avec les États-Unis. Il blâme l’Amérique pour la crise économique globale et tient les Etats-Unis responsables «de la destruction de la dignité humain». Il a remis en question les bases militaires américaines en sol japonais et le droit d’accoster à des ports avec des navires militaires. Il a aussi promis durant sa campagne électorale de protéger les activités économiques traditionnelles du Japon et de réduire la globalisation menée par les États-Unis. (Source)

L’Asie abandonne l’Amérique

Mais il existe une menace encore plus importante et destructrice qui pèse sur l’économie américaine. Il s’agit de l’éventualité où la Chine et le Japon cesseraient d’acheter la dette étasunienne, comme ils l’ont laissé entendre à quelques reprises. Cela fait déjà l’objet de discutions en Chine, au Japon, en Taïwan et en Korée du Sud. La Chine est le premier en terme de détenteur de devises et de la dette étrangère américaine, suivi du Japon. Selon Robertson, un officiel américain, «Ce serait presque l’Armageddon si les Japonais et les Chinois n’achetaient plus notre dette», «j’ignore où nous irions trouver l’argent».

Le Moyen-Orient emboîte le pas

Et ce n’est pas tout. Sur un fond de changement financier profond de l’Histoire récente du Moyen-Orient, les Arabes du Golfe persique sont à planifier – avec l’aide de la Chine, la Russie, le Japon et la France – de cesser les transactions de pétrole en dollars américains pour plutôt utiliser un panier de monnaies incluant le Yen japonais, le Yuan chinois, l’euro, l’or et une nouvelle monnaie unifiée planifiée par les nations membres du Gulf Co-operation Council regroupant l’Arabie Saoudite, le Koweït et le Qatar.

Cela représente la moitié de la demande pour le dollar US.

Souvenez-vous que le gouvernement américain est coincé dans trou de dettes incroyablement profond. Leur économie a brutalement trébuché.

Vous êtes du bétail en gage de garantie

Une grande réalité mal connue de la population est que les investissements étrangers et les prêts consentis à nos gouvernements sont garantis par une seule chose, un seul type de collatéraux: VOUS!

La garantie pour tous ces prêts et investissements aux États-Unis et ici au Canada est votre labeur d’une vie entière. Nos gouvernements et corporations vous considèrent comme du bétail à être utilisé, vendu et lorsque le besoin est, envoyé à la mort dans des guerres. Tel que démontré dans le cas de la crise des S&L des années 1980 et des présents plans de sauvetage, le gouvernement américain (et le nôtre) promet que VOUS allez être forcés de travailler toute votre vie pour rembourser de mauvaises dettes engendrées par le gouvernement et les corporations. Lorsque nous empruntons pour acheter une maison ou une voiture, les collatéraux ou la garantie est votre bien matériel. Mais lorsqu’un gouvernement emprunte de l’argent des banquiers privés (au lieu de le créer soi-même sans intérêts), les collatéraux sont les citoyens de ce pays; leur labeur présent et futur.

Lorsque les gens se tiendront debout et diront «nous refusons de payer», les nations étrangères vont cesser de prêter de l’argent à nos gouvernements, et les investisseurs étrangers vont commencer à chercher une nouvelle place plus sécuritaire pour leur argent.

Il n’y a pas de liberté sans la liberté de dire «non».

Est-ce que la finance islamique est la réponse?

Telle est la question posée par le correspondant malaisien pour la BBC, Robin Brant, dans son article publié au mois de mai 2009. Pourquoi poser la question? C’est que les finances des pays islamiques n’ont pas été véritablement touchées par la crise capitaliste que nous vivons.

Quelle est donc cette différence significative entre leur façon de faire de la finance et la façon conventionnelle occidentale? Charger des intérêts n’est pas permis dans la finance islamique. Il en est de même pour la plupart des formes d’investissements spéculatifs, tels que les fonds de couvertures (Hedge Funds) et le marché des produits dérivés, explique le Dr Bambang Brodjonegoro de la Banque de développement islamique. «Dans le concept islamique, la monnaie est strictement utilisée dans le but d’échanges ou d’emmagasinage de valeur, mais non pas pour la transaction orientée vers d’excessifs profits», a-t-il noté.

Le système est basé sur des valeurs tangibles et est constitué d’échanges entre acheteurs et vendeurs. Il n’y a pas de prêteurs ni d’emprunteurs. Dans notre système occidental, pour acheter une voiture pour laquelle nous n’avons pas suffisamment d’argent, nous irions à la banque qui nous en prêterait, avec les intérêts accrus sur le prêt. Dans un système islamique, le consommateur irait à une banque islamique et signerait un contrat avec eux pour acheter une voiture de cette banque. La banque ne prêterait pas d’argent, mais achèterait plutôt la voiture elle-même. Elle la vendrait ensuite au consommateur avec une certaine marge de profit. Ce dernier accepterait de repayer le coût réparti sur une période régulière.

Un des principes qui se trouvent au cœur de l’économie islamique est le partage des risques. La banque et les gens qui décident d’investir leur argent partagent les profits ou les pertes résultant de ces investissements.

Le temps est venu

Le système fractionnaire bancaire ayant comme  principe l’argent basé sur la dette, est un cul-de-sac économique destiné à concentrer les richesses entre les mains de quelques joueurs et à exploiter et appauvrir le reste de l’humanité. Dès qu’il entre en fonction, ce système pyramidal produit plus de dettes qu’il n’existe d’argent dans la masse monétaire entière. Prenez le cas du Canada par exemple: nous devons autour de TROIS trillions de dollars, mais il n’existe environ qu’UN trillion au grand total, en devise physique et électronique canadienne.

Comment peut-on espérer rembourser trois fois ce dont disposons en terme d’argent disponible?

Si nous remboursions tout ce que nous avons en masse monétaire canadienne, il ne resterait plus un dollar en circulation et encore le 2/3 de notre dette à payer!

Le temps est venu de saisir les opportunités qui jaillissent d’un écroulement d’un système qui ne fonctionne plus. Maintenant est la chance unique d’instaurer un système monétaire qui sert les humains au lieu d’en être les esclaves.

Il est temps de réapprendre à dire «NON!»

François Marginean

Image Flickr par peter.sh


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Dette odieuse

En loi internationale, une dette odieuse est une théorie juridique qui soutient que la dette nationale encourue par un régime pour des buts qui ne servent pas les meilleurs intérêts de la nation, tels que des guerres d’agression, ne devrait pas être appliquée. Ce type de dette est ainsi considéré par cette doctrine comme étant une dette personnelle du régime qui l’a encouru et non celle de l’État. D’une certaine façon, le concept est similaire à l’invalidité de contrats sous coercition. (Source)

Un rapport émis par le Centre for International Sustainable Development Law en 2003 défini trois critères qui fondent le caractère « odieux » d’une dette:

  • l’absence de consentement : la dette a été contractée contre la volonté du peuple.
  • l’absence de bénéfice : les fonds ont été dépensés de façon contraire aux intérêts de la population.
  • la connaissance des intentions de l’emprunteur par les créanciers.

Selon ce principe, nous le peuple ne sommes pas responsables des coûts des guerres d’agression en Afghanistan, en Irak et ailleurs. Nous ne sommes pas responsables des plans de sauvetages de l’ordre de 200$ milliards des banques à chartes canadiennes qui n’avaient même pas d’ennuis financiers, puisque ces fonds n’ont jamais bénéficié au public, mais seulement aux banques et firmes de courtages.

La seule et unique condition en démocratie de payer des impôts et taxes à un gouvernement est en échange d’être représentés, que la volonté du peuple soit entendue et exécutée. Présentement, qui peut prétendre que le gouvernement écoute encore le peuple et exécute sa volonté? Nous ne sommes plus représentés, mais nous payons encore leurs impôts, taxes et dettes. Notre argent sert à financer des occupations militaires dans des pays étrangers qui n’en veulent pas. Nous avons tous du sang sur nos mains tant que nous soutenons ces gouvernements avec notre argent.

Une table ronde intitulée « Conceptual and Operational Issues of Lender Responsibility for Sovereign Debt » fut tenue le 14 avril 2008 à Washington, DC. Elle fut organisée par la Banque mondiale suivant la publication d’une ébauche de discussion de la Banque mondiale nommée « Dette odieuse : Certaines considérations » datant de septembre 2007. L’évènement était en réponse d’une requête d’organisations de coalition de la société civile intéressées à discuter des éléments avancés dans les documents de la Banque mondiale et des questions plus larges concernant la dette odieuse/illégitime et de pratique de prêts responsable. Autour de 40 participants ont participé à cette rencontre, incluant des représentant d’organisations de la société civile, d’universités, de la Banque mondiale, du FMI, des banquiers internationaux du Club de Paris et des gouvernements donneurs.

Nous pouvons donc constater que le concept de dette odieuse ainsi que l’habilité des citoyens de répudier les dettes encourues par leur gouvernement pour des guerres d’agression et d’occupation militaire, pour financer la répression politique, est déjà l’objet de discussions dans les cercles élitistes de la finance mondiale. Ils savent que cela est une réelle menace pour leurs profits si les Américains post-effondrement se mettent à comprendre qu’ils ne sont pas responsables des dettes de guerre du régime Bush et maintenant de celui d’Obama qui n’en est que la continuité. Même chose ici au Canada.

Nous, nos enfants et nos descendants n’ont pas à payer pour des firmes de mercenaires privés telles que Halliburton, Blackwater et le reste du complexe militaro-industriel qui profitent grandement de ces guerres dont personne ne veut. Si vous ne pouvez pas dire « NON », c’est que vous êtes un esclave.

Vous trouverez ici de plus amples informations à propos de la dette odieuse et pourquoi elle s’applique aux populations des États-Unis et du Canada.

François Marginean

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UNE SOCIÉTÉ AU PAS MOONWALK

Le pas moonwalk de Michael Jackson

Dans ce mouvement de danse, le danseur se déplace à reculons tout en créant l’illusion par ses mouvements corporels qu’il est en train de marcher vers l’avant. Ce paradoxe visuel (individu marchant vers l’avant, mais se déplaçant en arrière) donne l’impression qu’il flotte. Wiki.

Moonwalker

Les sociétés occidentales manquent d’argent…mais davantage  de lucidité et  d’imagination. Elle ne se questionne plus sur son fonctionnement, sur ses ratés, sur ses manières de faire.

Depuis combien de décennies ne sommes-nous pas dans une ère de faire du surplace avec l’illusion d’avancer? Et ce, dans toutes les sphères gouvernementales.  Si l’industrie invente, la machine étatique est devenue statique. Dangereusement statique.

En fait, elle ne crée que l’illusion de mouvement.

Mesures et changements

La presse est de plus en plus inquiète de cette bicyclette stationnaire qu’est devenu l’appareil gouvernemental envasé dans des procédures arides et grippées.

Dans un billet intitulé Les maux des mots, Mario Roy de la Presse souligne que  faire des choses est de plus en plus difficile, de sorte qu’il ne reste alors qu’à les dire. C’est la première tendance: le mot remplace de plus en plus le geste.

L’exemple que donne M. Roy est la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale», adoptée par l’Assemblée nationale en 2002.

C’est un exemple parfait du surplace dans lequel nous sommes rivés. Nous faisons des observations sur les faits, nous rédigeons des avis, des rapports, des recommandations. Or,  rien ne change.

Les seules actions – comme un mode bien installé – sont d’injecter de l’argent, très souvent dans d’autres comités ou autres rapports pour essayer de cerner les problèmes.

Ce qui nourrit justement ceux qui nous contrôlent et VEULENT que nous fassions : faire rouler de l’argent pour… l’argent.

Et encore faut-il s’interroger sur ceux qui ramassent les «dépenses» de cet immobilisme qui rapporte. Ainsi que leurs buts…

L’argent et les nids de poules

Le «concept» du «plus de la même chose» est celui-là par lequel on s’acharne à vouloir prolonger une manière de faire même si celle-ci s’avère totalement inefficace. Le diagnostic que l’on pose dans le système médical et la « médecine» que l’on propose se résume ainsi : s’il existe un problème, c’est qu’il manque d’argent.

C’est exactement cette «philosophie» qui  dans plusieurs domaines nous cloisonne dans des solutions toujours fugaces et précaires.

Aux rythmes où changent  les gouvernements et les hauts fonctionnaires, avec cette manie de cultiver le croc-en-jambe – dans une démocratie désuète et convulsive –  nous en sommes venus à vivre dans une société  qui dépense plus au «rien faire» qu’à faire.

Les coqs sont plus nombreux que les poules…

La brochette de Califes

La sempiternelle recette du bipartisme – on se croirait à l’ère de Duplessis – a rendu le système visqueux et gluant : des lutteurs dans la boue. Les batailles internes du parlement ne sont plus que des esclandres de bandes dessinées où un Calife veut devenir Calife à la place du Calife. Depuis quelques décennies, nous n’avons droit qu’à un défilé  Iznogoud

Où sont les grands projets? Où sont les changements nécessaires à ce cafouillis? Où sont les vraies réformes? Où est ce véritable humanisme qu’on nous a promis?

On a l’impression que nous sommes passés d’une autoroute à un vaste entrepreneuriat de  calfeutrages  de cicatrices de nids de poules.

L’énergie dépensée – et l’argent du contribuable – dans ces luttes intra-muros, finit par ne léguer au peuple qu’une politique dormante, anesthésiée.

L’obsession de la prise de pouvoir est une pandémie.

Et le virus se promène d’un parti à l’autre.

L’Éducation Ford-T

Le gouvernement du Québec a décidé d’investir  quelque 5 millions de dollars de plus dans le système d’éducation pour contrer le décrochage scolaire.

Si nos dirigeants se paient des études pour évaluer la complexité des facteurs, ils ne s’interrogent pas,  hélas! sur maints aspects vieillots du système.

Le responsable est le décrocheur, le milieu pauvre (encore de l’argent), et une multitude de facteurs incluant la nutrition.

Bel essai!

Mais on écarte toute ouverture sur d’autres modes et d’autres facteurs. Ces grands oncles  à monocle ont un œil sur eux,  et le mauvais : le myope.

Et si le décrochage scolaire avait pour cause principale le système scolaire lui-même?  Mais qui donc dans le système scolaire est intéressé à remettre en cause une «machine si bien huilée»?

Question d’intérêt.

Dans une lettre au journal Le Devoir, intitulée Le symptôme du décrochage Pierre Demers écrit :

Les causes du décrochage sont multiples, mais une qui ne peut plus être ignorée, c’est que les jeunes s’ennuient à mourir dans nos écoles. Les pédagogies dépassées de même que l’organisation scolaire elle-même sont des sources intarissables de problèmes qui ne peuvent se résoudre d’eux-mêmes.(…) Nous pouvons continuer à injecter de l’argent de cette façon, mais tant que nous nous soucierons aussi peu des jeunes qui y vivent, rien ne changera et ils continueront de décrocher ce qui, dans le système actuel, est souvent un signe de santé mentale, un refus global d’être assimilé à un système social qui n’a aucun sens avec ses valeurs déshumanisantes. Ils risquent aussi de ne pas participer au renouvellement de la société, ce dont nous souffrirons tous.

Auteur d’un livre, Élever la conscience humaine par l’Éducation,  il propose une révolution éducative afin de libérer les jeunes par une éducation qui les humanise. C’est en leur offrant une expérience profondément spirituelle, qui fait opposition au matérialisme ambiant, que tout jeune apprendra enfin à découvrir, à savourer et à cultiver sa vie intérieure.

Il n’est pas le seul à faire le constat de cet échec. Pierre JC Allard,  dans son projet Nouvelle Société, a présenté pendant des décennies son «chapitre» consacré à une transformation de l’éducation : Une école humaine.

Je l’ai imprimé et analysé. Et je n’arrive pas à comprendre pourquoi on se refuse à traiter le mal à la racine et à le considérer comme sérieux et novateur.

Sans doute parce que l’intérêt s’arrête encore à une vision étriquée ainsi qu’à une absence totale de volonté de «changer les choses».

Qui donc se soucie de l’humain? Qui donc se soucie d’un mieux-être? Et pourquoi?

Pour la simple raison que le citoyen est devenu une sorte de produit dérivé et que la constante – à des fins d’exploitation – consiste à le garder dans une mouture étalée et sans risques dans un savoir canalisé.

Le but?

La peur que l’automate se mette à penser.

De  peur que la «nourriture» de sang bleu finisse par se révolter.

La nourriture à Morlocks

Nous vivons dans un cauchemar, je ne vois pas en quoi un essai de changement pourrait nuire à l’évolution de notre société. Sauf que les acteurs ne subissent pas le cauchemar : c’est le spectateur qui est en train de regrette son billet.  Oui, les jeunes s’ennuient à l’école.  Même les enseignants s’ennuient. Le taux de décrochage des nouveaux enseignants est aussi élevé que celui des élèves.

De plus, ils sont devenus les outils de technocrates pétris à la pâte de savoirs boursoufflés et filandreux. Des technocrates qui sculptent des programmes et des «projets» dont  la réalité de terrain  est si pauvre  que  leur noble intention a la  consistance de barbe à papa. Et, souvent, ils  préfèrent se faire un lampion de leur égo plutôt que d’allumer les autres.

Combien en avons-nous comme cela éparpillés dans d’autres domaines?  Combien serions-nous prêts à dépenser pour le savoir et corriger les lacunes?

L’humain est devenu une sorte fast-food à croquer dans une cuisine  que nous ne contrôlons plus.

Une fois repus – des besoins primaires et de quelques luxes –  nous ne soucions  plus des  nègres que nous sommes devenus ou de ceux en devenir…

Les G bidonvilles

Depuis près de quarante ans, les sociétés dites riches, en arrachent. On a beau faire partie d’un G7 ou d’un G20, on s’échine à tenir la tête hors de l’eau.

Normal?

Non.

La cause est la même qui garde dans la pauvreté les sociétés dites du tiers-monde. La racaille financière draine les fonds publics de manière détournée. La crise économique est considérée – par la «presse» –  comme étant une crise passagère. Quand on connaît les sources véritables, on sait que la crise est une opération de longue date  et  d’arnaques dues à des procédures bien campées : on nous piège dans ce qu’ Ellen Brown nomme la «toile de dette»  Web of Debt.

J’en ai traduit ( sans trop fignoler)  quelques passages pour vous démontrer ce qui se passe aux États-Unis. Mais il est évident que ces «manœuvres» affectent tous les pays de la planète.

–         La Réserve fédérale n’est pas fédérale, il s’agit d’un cartel bancaire privé, appartenant à la banque par ses membres dans 12 districts de la Fed;

– Sauf pour les pièces de monnaie, ils ont « créé » l’argent que l’on appelle «Notes  de la Réserve fédérale, en violation de la Constitution en vertu de l’article I, section 8, qui donne au  Congrès seulement de  d’émettre  de l’argent  de règlementer la valeur de celle-ci … .  »
–  » L’argent tangible (pièces de monnaie et le papier-monnaie comprise) est de moins de 3 pour cent de la masse monétaire des États-Unis, « le reste est dans des entrées d’ordinateurs  pour les prêts;

 » – L’argent que les banques  prêtent  est de  «l’argent neuf» qui n’existait pas auparavant;

– 30% de l’argent crée par les banques est investi dans leur propre compte; « 

– Les banques ont déjà  réalisé des es prêts productifs pour le développement industriel;  aujourd’hui, ce sont  » de géantes machines à paris  » utilisant d’innombrables milliards pour des opérations à haut risques de type «casino» par le biais de dispositifs comme l’escroquerie des  produits dérivés et la titrisation.

Aussi longtemps que les banquiers contrôlent  notre argent, nous allons rester dans une « toile de dette » et de l’expérience des cycles de boom, de creux, d’’inflation et de  déflation, d’instabilité et de crises.

Nous sommes maintenus en dettes, donc sciemment appauvris. Et cet appauvrissement nous paralyse, car cloue notre pouvoir de développement et de libération. Besoins primaires, État primaire. Plus le loisir de réfléchir, de penser, de transformer.

On garde le citoyen dans l’inquiétude, cette paire de menottes invisible qui esclave le cerveau et l’être.

Ventre affamé…

C’est là tout le drame des sociétés au pas  «moonwalker» : on ne peut pas développer et humaniser une société clouée sur une croix qu’on nous cache. Ni les clous qui nous rivent et nous empêchent de bouger.

Appauvrissement monétaire, soit. Mais le plus grave est que nous sommes cloîtrés dans une sorte de bidonville intellectuel : il n’existe pas – ou alors on fait la sourde oreille – de moyens ou d’ouvertures pour qu’un pouvoir réel du peuple participe à la démocratie.

Le Canada n’est ni plus ni moins que 30 millions de Christs qui n’ont d’autre choix qu’un X pour les Pinocchio de l’État se livrant au jeu politique. Le citoyen est une sorte de Lazare en  fauteuil roulant.

Le ministère de l’inertie.

Il faut bien dire les choses telles qu’elles le  sont : si nous dépensions autant d’argent à creuser les causes de l’inertie par des études sur nos dirigeants et  les parlements, nous y gagnerions sûrement en actifs sur la qualité de nos vies.

Ne nous mèprenons pas sous la couverture et les fragments d’humains qui semblent habiter nos appareils étatiques, ou les structures pseudo-savantes,  les  prémisses ossifiées ou les  propos savonneux; l’entièreté de la politique peut se résumer en un seul ministère : l’inertie.

Nous marchons à reculons sur la lune.

Le problème est que nous ne vivons pas sur la lune.

Ceux qui sont en état d’apesanteur,  eux, flottent sur leurs cellules de cerveaux pas encore dégrisées.

L’État  n’est-il qu’un concessionnaire d’autos? Il fournit – sans le savoir – de l’argent à des actionnaires invisibles. La gravité reste que les citoyens  devraient être propriétaires de LEUR pays.

En cela, la démocratie est la «tempête parfaite» ( Merci à M. PHR, quoique la phrase nous a coûté cher).

Alors, attendons-nous à ce que la prochaine étape soit une crise qui, espérons-le, nous ramènera de la Lune à la Terre.

Le parcours nous coûtera encore une fortune, mais nous aurons cessé de «nous faire apprendre» cette fausse marche qui nous roule gaiement mais ne nous mène nulle part.

Les politiciens se vantent d’avoir le volant, mais c’est nous qui fournissons la voiture.

Je vous fais part d’un constat d’Ellen Brown :

L’histoire dépeint le Moyen Âge comme une période rétrograde,  et une forme d’appauvrissement et d’esclavage que seulement la révolution industrielle a changé. En fait, l’époque est entièrement différente, décrite  par l’historien du 19e siècle Thorold_Rogers comme un temps où «une manœuvre» pouvait  subvenir  à tous les besoins de sa famille pendant un an en travaillant 14 semaines,  lui laissant près de neuf mois pour pouvoir travailler pour lui-même,  étudier, pêcher, voyager, ou faire ce qui lui plaisait, quelque chose qu’aujourd’hui les gens surchargés de travail, stressés,  sous-payés ne peuvent pas imaginer.

Envieux?

Il est tout à fait incompréhensible et illogique que nous soyons réduits à ne plus pouvoir améliorer nos conditions de vie par d’autres moyens que celui des «sommes monétaires».

L’argent est un moyen, pas une fin. Dans un article L’usine à fous: l’industrie de la guérison, je voulais démontrer que nos sociétés dites évoluées créent un mode de vie qui accroît ces «maladies de sociétés» nécessitant  des investissements colossaux comme correctifs.

Nous dansons sur place…

Ce qui me rappelle une anecdote des années 60, alors que le monde était plein de promesses, que l’Homme allait être enfin délivré des tâches ingrates…

À un élève qui n’avait pas de loisirs ni de passions, l’enseignant, éberlué, lui demanda :

– Mais qu’est-ce que tu vas faire quand la société des loisirs va arriver?

– Je vais jouer à la chaise musicale…

Toute la classe l’a trouvée drôle.

Il doit être dans un parlement… Là où il n’y a que deux chaises. Et toutes deux au centre…

Beau jeu!

* * * * *

Ce texte est une gracieuseté de Gaëtan Pelletier, en remplacement de François Marginean. Vous êtes tous invités cordialement à visiter son site personnel LA VIDURE et y découvrir une panoplie de billets tout aussi intéressants pour les réflexions qu’ils suscitent que pour le style d’écriture unique de ce poétique auteur.

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Le nouveau scandale des commandites

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« La vérité première est que la liberté de la démocratie est en danger si les gens tolèrent la croissance du pouvoir du privé jusqu’à un point où il devient plus puissant que l’état démocratique lui-même. Ceci, dans son essence, est le fascisme – le gouvernement qui devient la propriété d’un individu, d’un groupe, ou de n’importe quel autre pouvoir contrôleur privé. » – Franklin D. Roosevelt, le 29 avril 1938, dans un message au Congrès

Il y a des semaines où il y a tellement d’évènements importants qui se déroulent qu’il est difficile de tout couvrir en un billet. Voici en bref ce qui devrait attirer notre attention.

Vous vous rappelez du scandale des commandites? 332$ millions (de notre argent) avait été versé par le gouvernement du Canada à des agences de publicité pour prévenir un vote favorable à la souveraineté du Québec. Cette histoire avait choqué beaucoup de personnes et avec raison. C’est une somme d’argent considérable et l’intention était malveillante, malhonnête, pour ne pas dire carrément antidémocratique.

Tenez-vous bien, car nous avons un nouveau scandale des commandites et cette fois, il s’agit non pas de quelques centaines de millions de dollars, mais bien de quelques centaines de MILLIARDS. Je le nommerai donc le scandale des commandites des banques à charte canadiennes. Mes confrères Pierre R. Chantelois et Michel Monette vous en faisaient part la semaine passée.

Voici ce que le professeur en économie de l’Université d’Ottawa, Michel Chossudovsky, avait à dire à propos de ce 200$ milliards octroyés aux banquiers:

Déjà, le gouvernement Harper avait débloqué en catimini un premier montant de 25 milliards $ le 10 octobre dernier, puis un autre de 50 milliards le 12 novembre, pour racheter des prêts hypothécaires des institutions financières. Malgré l’importance des montants en jeu, ni les partis d’opposition, ni les médias n’ont crû bon de poser des questions au gouvernement, d’analyser les implications de cette « aide » aux grandes banques canadiennes.

Le gouvernement finance son propre endettement

Les bénéficiaires du renflouage bancaire sont également les créanciers du gouvernement fédéral. Les banques à charte sont les courtiers de la dette publique fédérale. Elles vendent des bons du Trésor et des obligations au nom du gouvernement. Elles détiennent aussi une portion de la dette publique.

Ironiquement, les banques prêtent de l’argent au gouvernement fédéral pour financer le plan de sauvetage et grâce à l’argent récolté par la vente d’obligations et de bons du Trésor, le gouvernement finance le plan de sauvetage par le biais de la Société centrale d’hypothèque et de logement. C’est un processus circulaire. Les banques sont à la fois les bénéficiaires du renflouage et les créanciers de l’État. Dans un sens, le gouvernement fédéral finance son propre endettement.

Les banques à charte canadiennes utiliseront l’argent du renflouage à la fois pour consolider leur position et financer l’acquisition de plusieurs institutions financières américaines « en difficulté ».

La déstabilisation de la structure fiscale fédérale

Il s’agit de la plus sérieuse crise de la dette publique dans l’histoire du Canada.

Le plan de sauvetage déstabilise la structure fiscale fédérale incluant la péréquation (transferts aux provinces). Il entraîne une montée en flèche du déficit budgétaire, lequel doit être financé aux dépens des contribuables. C’est toute la structure des finances publiques qui en affectée.

Le renflouage de 200 milliards de dollars sera d’une part financé par l’augmentation de la dette publique et d’autre part par des coupures dans le dépenses incluant les transferts aux provinces.

On peut s’attendre à un mélange de compressions budgétaires combinées à une hausse de la dette publique. La plupart des catégories de dépenses publiques (excluant la Défense) en seront probablement affectées.

La structure fiscale fédérale est compromise. La montée en flèche du déficit budgétaire finance le plan de sauvetage bancaire. (Source)

Financer son propre endettement? Pour que ces banques puissent concentrer et consolider leurs avoirs en allant acheter des banques en difficulté aux États-Unis, avec notre argent que nous devrons rembourser avec intérêts! On nous prend pour qui? Ces politiciens à gogo nous rabaissent les oreilles sans cesse nous disant qu’il faut se serrer la ceinture, couper dans les programmes sociaux pour rembourser la dette (ou seulement les intérêts sur le dette!), ils grattent les millions, ils nous disent qu’il n’y a pas assez d’argent pour aider les pauvres et entretenir les routes, mais abracadabra (!!!): ils trouvent des dizaines de milliards pour le budget et l’occupation militaire de l’Afghanistan et des centaines de milliards pour les banques à charte qui ne sont même pas en difficulté!

Hey! Si vous voulez stimuler l’économie, pourquoi ne pas redonner aux Canadiens et Québécois ce 200$ milliards de nos impôts et taxes? Idée folle! Hérétique! Ennemi d’État, brulez-le au bucher! Il doit être membre de l’Al Qaïda.

Le dernier acte officiel de n’importe quel gouvernement est de piller la nation. Ils vident les coffres et endette la population en parallèle avec la vente aux enchères de notre infrastructure publique. Attendez-vous à ce que Hydro-Québec soit privatisé pour financer ce don majestueux aux banques. Ça fait trois fois que le gouvernement canadien octroie des milliards aux banques canadiennes, et aux États-Unis, c’est la même situation. On nous dit qu’il faut aider les banques, mais un coup que le processus est enclenché, les banquiers reviennent à la charge à répétition pour absorber une quantité faramineuse et grandissante de notre argent en nous enfonçant dans un trou abyssal d’endettements impossibles à rembourser. Nous en sommes à un point où nous devons trois fois plus d’argent que toute la masse monétaire canadienne! En d’autres mots, si nous utilisions demain matin la totalité la masse monétaire disponible en dollar canadien et en argent électronique pour rembourser la dette accumulée du gouvernement, des provinces, municipalités et des particuliers, il nous resterait encore deux fois ce montant en dettes à rembourser. Plus les intérêts! Il n’y aurait plus d’argent du tout en circulation, zéro, et il nous resterait encore le 2/3 de nos dettes à payer! Absolument délirant!

Nous devons plus d’argent qu’il y en a en existence. Ceci est la nature même d’un système monétaire basé sur le crédit/dette. Les banquiers privés et nos banques centrales contrôlées par eux, créent de l’argent de nulle part lorsque vous signez pour un prêt ou une hypothèque. C’est une chaine de Ponzi, un système de vente pyramidale. Ce Système (voir le brillant billet de Pierre JC Allard à ce sujet) fonctionne tant et aussi longtemps qu’une foule grandissante d’emprunteurs est créé pour permettre la création de nouvel argent avec lequel on pourra rembourser les anciennes dettes. Mais parce que nos gouvernements ont subventionné le déménagement des emplois du secteur manufacturier bien rémunérés vers d’autres pays et que les dettes des individus ont atteint des proportions intenables, les Nord-Américains ont cessé d’emprunter. Maintenant, la pyramide est en train de s’effondrer avec son système de dettes imaginaires.

Le fait est que plus d’argent est dû par les banques dans le marché des produits dérivés qu’il en existe réellement. Tout comme les intérêts perçus sur l’argent créé de nulle part, il s’agit de dette imaginaire. Elle existe uniquement sur le papier et dans les esprits des individus qui croient en cette réalité du Système. Vu de cette manière, ceci ressemble à un casino. Même si le casino ne vous donne en fait rien de valeur, vous pouvez en sortir ruiné par une série de mauvais jets de dés et de la malchance.

Donc maintenant, les joueurs de casino de Wall Street et de nos institutions canadiennes ont manqué de chance et ils veulent que les serveuses des restaurants et les plombiers payent les pertes. N’oubliez pas qu’on privatise les profits, mais on socialise les pertes. Lorsqu’ils reçoivent de l’argent de nos gouvernements, donc de nous, ils retournent en courant aux tables du casino pour jouer un autre tour; car c’est exactement ce qu’ils ont fait l’année passée avec les premiers plans de sauvetage. Ils sont retournés directement acheter des produits dérivés qui sont à l’origine de la crise actuelle…

C’est ici que nous en sommes, avec les banques qui nous demandent encore plus d’argent, mais cette fois ils vont RÉELLEMENT nous la prêter, avec intérêts bien sûr. Juré craché!

Chers lecteurs, ils ne peuvent PAS réparer l’économie. Tout ce qu’ils peuvent faire c’est de piller la population pour s’assurer d’avoir leurs propres parachutes dorés et c’est ce qu’ils font présentement, avec des clins d’oeil et de coups de coude: mais où est donc passé tout cet argent?

L’élément à garder en tête est que nos gouvernements vont continuer à distribuer de l’argent gratuit aux banquiers et vous coller la facture ainsi qu’à vos descendants uniquement si vous les laissez faire sans impunités. Il est difficile d’expliquer ceci en de plus simples termes.

Qu’est-ce que ça va prendre avant que les Canadiens et Québécois trouvent le courage de faire ce que les Islandais ont fait?

Les « experts » de la finance et la majorité des économistes vous diront que personne n’a vu venir cette crise, que personne ne pouvait la prédire. Un beau sac de mensonges. Ça fait des années que les gros joueurs ont retiré leurs billes du marché, mis à l’abri leurs avoirs. Ils vous regardent en riant dans leur barbe avec votre air surpris et effrayé, vous qui êtes laissés derrière pour porter le fardeau des pertes, avec les poches vides. Cette crise a été volontairement engendrée pour le plus grand profit des riches possédants de cette planète. On vous plonge dans un état de chaos et de désespoir, on vous effraie. Ensuite, tels des vampires, ils viennent vous dire qu’il faut sauver ce système fractionnaire bancaire. Aux États-Unis, ils ont poussé l’affaire jusqu’à menacer les congressistes d’écroulement total de l’économie et de loi martiale dans le pays. Comme de fait, rien de tout cela ne se produisit après que le plan de sauvetage fut accepté (ils sont quand même chanceux d’avoir eu le droit de voter, ici au Canada, cela a été fait sans débat tant au Parlement que dans les médias, personne n’a été informé ni consulté!). Par contre, la moitié de l’argent sera secrètement distribuée aux copains de Wall Street et aux banques centrales de l’Angleterre et de la Chine, pour ne nommer que celles-ci.

Problème-réaction-solution.

C’est toujours l’agenda de l’élite financière qui dirige. Nous avons un problème avec ce casino mondial qu’est la globalisation et la dérégulation du secteur bancaire? Solution: nous avons besoin d’un nouvel ordre financier mondial, vous répondront vos bienfaiteurs. Les gens deviennent trop rapidement bien informés grâce à l’Internet; l’Union nord-américain est presque terminé d’être implémenté, mais il va falloir accélérer la machine car les globalistes, les quelques propriétaires de la moitié de la richesse du monde en veulent plus. La prochaine étape est d’unifier la matrice financière de contrôle transcendant nos souverainetés nationales entre le bloc nord-américain avec celle de l’Europe.

Pour les visuels, voici deux tableaux qui devraient vous aider à comprendre ce que ces chiffres signifient. Ils présentent l’argent emprunté par les banques américaines de la banque centrale privée, la Federal Reserve:

Le premier tableau montre les emprunts bancaires effectué de 1919 à décembre 2007:

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.

Ceci est le même tableau, mais de 1919 à décembre 2008:

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.

Se trouve-t-il encore des personnes qui ne pensent pas que des temps difficiles sont à venir?

Ces têtes à claque, les artisans de cette débâcle qui ne fait que commencer, se sont rencontrés ces derniers jours à Davos, en Suisse. Avoueront-ils leur culpabilité? La grande rédemption? On entend les mouches voler. Pendant que ces clowns déguisés en habit-cravate se demandent quoi faire pour régler cette situation, c’est 25 000 milliards de dollars qui est parti en fumée depuis le début de cette crise. 46 des 50 états américains seront en danger de banqueroute en 2009-2010.

L’incontournable problème avec ce système bancaire fondé sur le principe de l’argent-crédit est que plus il y a d’imprimerie et création de monnaie-crédit dans le système, plus il y a d’inflation, causée directement par la perte de valeur relative de chaque billet qui se trouve dilué.

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Le cas du Zimbabwe l’illustre dans des proportions inimaginables: ils viennent d’abandonner leur monnaie après avoir eu des taux d’hyperinflation historiques de – tenez vous bien – 231 000 000%. Nous qui paniquions avec une inflation de 5 à 10%!!!

Les derniers billets imprimés étaient des billets de 100 000 000 000 000$Z. C’est un extrême, mais c’est par ce mécanisme qu’on s’appauvrit, qu’on perd notre pouvoir d’achat, une sorte de taxe cachée.

Un autre exemple est le prix de la nourriture qui continue d’augmenter mondialement. Le prix manipulé du pétrole va demeurer bas, mais celui des denrées essentielles et de l’or vont en montant. Indicateurs importants. Ce n’est pas une période de déflation que nous allons traverser, mais bien une de « stagflation ». Économie stagnante combiné à de l’hyperinflation.

Prenez le cas de General Motors: ils reçoivent des milliards des contribuables encore une fois, après toutes ses années de subventions par l’État, ensuite ils vont réinvestir cet argent dans des chaines de montage au Brésil et demandent de ne pas payer d’impôts. Ils font tellement pitié. Snif. Cette flamboyante compagnie de voiture qui a tué son propre véhicule électrique qui allait révolutionner le marché, par peur de ne plus avoir de pièces et de maintenance à vendre à l’avenir. Les voitures à essence sont beaucoup plus profitables pour ces constructeurs automobiles. Il y a aussi le facteur du cartel pétrolier qui entre dans l’équation. GM a été condamné en cour fédérale aux États-Unis avec la Standard Oil de Rockefeller et la multinationale de pneus Firestone pour avoir conspiré ensemble, en pensant à leur plus grand profit, pour démanteler les réseaux de tramways électriques bien développés à l’époque dans les villes américaines. Plus de voitures, de pneus et de pétrole. De quoi faire sourire un capitaliste. L’amende imposée à GM après que le réseau fut démantelé était de 5000$USD et le responsable de GM qui était impliqué dans cette affaire a reçu une amende de 1$. Comparez cela aux dommages qui ont été causés: la ville de Los Angeles estime qui lui faudra une vingtaine d’années et autour de 150$ milliards pour rebâtir une partie de ce système de transport public.

Je terminerai avec cet exposé en citant Thomas Jefferson, une citation qui demande de s’arrêter et de bien réfléchir à ce qui nous attend tous si nous continuons dans cette direction:

« La banque centrale est une institution de la plus haute mortelle hostilité contre les principes et forme de notre Constitution… si les Américains permettent aux banques privées de contrôler la création de la monnaie, en premier par inflation et ensuite par déflation, les banques et les corporations qui vont grandir autour d’eux vont priver le peuple de toutes leurs propriétés jusqu’à ce que leurs enfants se réveillent un jour en sans-abri sur le territoire conquis par leurs pères. »

Ce que cela signifie est que nous allons dans un état où nous ne serons plus les propriétaires, mais que les locataires sur les terres de nos ancêtres. Tranquillement, nous glissons dans un système de gouvernance communiste-socialiste-fasciste. Le capitalisme n’est que le revers de la médaille du communisme. Dans le communisme, toutes les corporations et les ressources naturelles appartiennent au gouvernement alors que dans le capitalisme, le gouvernement et toutes les ressources naturelles appartiennent aux corporations. Ça revient au même. Considérez cette nouvelle: Freddie Mac, la dernière agence d’hypothèque et de logement américaine de proportion gigantesque à être nationalisé par le gouvernement, fait tellement de reprises de finance avec les maisons impayables par les acheteurs, qu’ils ont décidé qu’au lieu de chasser les propriétaires de leur maison et de voir des milliers de maisons sans occupants décrépir, ils vont permettre à ces ex-propriétaires de demeurer chez eux en louant la maison des banques. N’est-ce pas fantastique! Vous êtes ainsi dépossédés de votre maison, mais vous gagnez à la louer des banques pendant que vous continuez de l’entretenir pour eux, à vos frais! Bon esclave, va!

« Il serait plus approprié de nommer le fascisme de corporatisme parce qu’il représente l’union de l’État au pouvoir corporatif. » – Benito Mussolini (1883-1945), dictateur fasciste d’Italie.

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Une crise de confiance

D’où vient la crise financière que nous sommes à vivre ? Ceux qui veulent en connaître les causes profondes doivent remonter LOIN EN ARRIÈRE. On peut se contenter, toutefois, de voir la dernière scène du dernier acte. Le rideau se lève sur les économistes de Reagan, mettant fin aux politiques keynésiennes et de redistribution de la richesse qui avaient permis ces trois décennies de prospérité qu’on a appelées les Trente Glorieuses.

Pour protéger les avoirs des capitalistes, on a appliqué les freins, au début des années « 80, cessant la redistribution qui avait créé l’Âge d’Or. Bien sûr, la bicyclette a cessé de rouler. On a stoppé net la croissance en termes réels du pouvoir d’achat; ­ le revenu moyen en dollars constants, aux USA n’augmenterait plus pendant 25 ans ! – alors même que les progrès de la technologie permettaient de produire plus et EXIGEAIENT plus que jamais que l’on consomme davantage.

La contrainte technique inhérente au capitalisme industriel – cette relation de dépendance envers le consommateur et la demande effective – ne cessant pas pour autant d’exister, l’enrichissement réel du capitaliste s’en est trouvé lui aussi stoppé net. Plutôt que de reconnaître son erreur et de reprendre la redistribution en augmentant la valeur du travail, enrichissant d’abord les travailleurs, puis éventuellement les capitalistes eux-mêmes, le Système a choisi la solution périlleuse de contenter tout le monde. En trois (3) mouvements.

Le Système a d abord mis les riches à l’abri de tout nouvel effet de redistribution, en réduisant les impôts qui leur avaient été imposés et en rétablissant un taux d’intérêt assez supérieur à l’inflation pour que, toute fiscalité prise en compte, un riche puisse encore devenir plus riche en ne faisant rien et sans courir aucun risque, par simple accumulation des intérêts sur un capital oisif.

Ensuite, pour se concilier la strate supérieure de la classe moyenne, celle qui contrôle de fait le processus démocratique qui sert de faire valoir au Système et est essentiellement composée de propriétaires, on a aussi tenu ceux-ci indemnes de toute contribution au processus de redistribution, leur faisant réaliser, par l’inflation, un gain en capital sur leur propriété supérieur à ce qu’ils contribuaient en impôts.

Qui allait subventionner la consommation les laissés pour compte, toujours nécessaire au fonctionnement de l’économie, si ni les capitalistes, ni les propriétaires n’y contribuaient? La seule cible restait la strate inférieure de la classe moyenne, ceux qui payaient des impôts à la source et qui, n’étant pas propriétaires, ne bénéficiaient pas de l’inflation.

Il était manifestement impossible, cependant, sans les paupériser eux-mêmes, de soutirer des seuls travailleurs/locataires le coût de la subsistance des pauvres et de l’enrichissement constant des nantis. Il fallait donner aux pauvres le pouvoir d’achat qu’il fallait et permettre aux propriétaires de tirer leur épingle du jeu, tout en laissant les riches engranger des intérêts, mais sans faire basculer une majorité des travailleurs dans la pauvreté.

Le Système a choisi la solution de la fuite en avant : il à simplement créé l’argent qui lui manquait. Il l’a fait en maintenant les intérêts élevés, alors que la surabondance de capitaux aurait du mener à des taux bas ou même négatifs. Au Canada, par exemple, des obligations de l’État portant 19 % d’intérêt ont pu débuter en 1982 leur généreuse carrière et la poursuivre entre les mains de ceux qui les avaient acquises, pendant que les politiques de l’État ramenaient à 2 % l’inflation de 14 % qui avait justifié leur émission.

Pendant 25 ans, le niveau de vie en dollars constants des classes moyenne aux USA n’augmenterait pas d’un iota – et celui des plus défavorisés diminuerait, même ! – pendant que l’indice Dow-Jones passerait de 800 à 13 000, multipliant par 17 la valeur des stocks. C’était un ajout au patrimoine des nantis d’une valeur monétaire supérieure à celle de tout le patrimoine de la France ! Mais que valait RÉELLEMENT cet ajout ?

Les actions d’une compagnie confèrent un droit au partage des profits à tirer de la vente de ce que celle-ci produit. Mais si la population n’a augmenté que modestement et son revenu par tête encore moins, l’espérance des profits à retirer des biens et services qu’on peut vendre au consommateur est-elle si supérieure à ce qu’elle était au début de la période ? On créait en bourse une valeur fictive colossale qui ne représentait aucune réalité et qui, comme un arc-en-ciel n’existait que dans la mesure où l’on n’étendait pas la main pour y toucher. Une chimère qui n’existerait qu’aussi longtemps qu’on feindrait d’y croire.

Pour régler ses fins de mois, le système allait créer une richesse virtuelle illimitée, répartie uniquement entre ceux dont l’aisance assurait que cette richesse ne trouverait pas sa voie vers la consommation de biens et services, mais demeurerait totalement investie. En distribuant uniquement cette richesse virtuelle aux riches, on pouvait satisfaire l’ambition de ces derniers dont le pourcentage de la richesse reviendrait au niveau de naguère, mais sans risque d’inflation, puisque cet argent ne serait jamais utilisé pour la consommation, mais uniquement comme un outil de pouvoir.

Le problème, c’est qu’en l’absence d’une inflation qui, même désagréable, aurait au moins maintenu un rapport entre la réalité et son symbole, on a permis qu’il ne subsiste plus aucune commune mesure entre les biens réels et la masse monétaire qui prétend les représenter. Le Système a fait plaisir à tout le monde en distribuant largement de l’argent qui ne correspond à aucune valeur réelle. On a plongé dans l’imaginaire. Au lieu de récompenser ses enfants doués en leur donnant plus de friandises, le Système ne leur a plus offert que des images.

La monnaie est un symbole qui n’a que la valeur qu’on veut bien lui donner. Une illusion primaire sur laquelle on en bâtit de plus subtiles. Plus loin que la monnaie, en effet, dans l’hyperespace financier, il y a les chèques, billets, bons et obligations qui ne sont que la promesse d’un paiement en monnaie. Prenez encore plus de distance avec le réel et, par-delà la valeur des obligations, pensez à la valeur fluctuante d’une action cotée en bourse et qui confère le droit à une part d’un profit problématique sur d’hypothétiques transactions, un profit payable lui aussi en monnaie, bien sûr.

Allez encore plus loin et concevez maintenant un « produit dérivé », une valeur qui se construit autour des fluctuations de la valeur de ces actions et de la monnaie elle-même. Vous voyez encore la réalité dans le lointain? Si vous voyez encore la réalité et qu’elle vous dérange, faites un autre grand saut dans l’hyperespace. Puisque le crédit est là qui ne demande qu’à grandir, créez d’un acte de volonté audacieux le concept d’une « ligne de crédit » – un droit de dépenser – qui reposera sur la garantie de vos « produits dérivés »… Ensuite, faites confiance aux copains et confiez le pouvoir d’animer ces lignes de crédit à des banques qui inscriront à leur livres, comme un actif, les sommes que vous reconnaissez leur devoir quand vous utilisez ces lignes de crédit.

Ces actifs permettront des activité « hors-bilan », d’où résultera un accroissement constant de la valeurs monétaire des titres boursiers qui serviront d’aval au crédit. Ne vous tracassez pas de ce qui est aux livres sans être au bilan : ce sont de simples singularités de l’imaginaire, des trous noirs qui absorbent de l’énergie et du travail, mais dont il ne ressort rien. Ne vous tracassez surtout pas, car votre pauvre coeur en prendrait un coup en voyant que ces activités hors-bilan représentent désormais 85 % des activités bancaires.

L’imaginaire est insondable et les possibilités de jeu dans l’hyperespace financier sont infinies. La valeur monétaire de tout ce qu’il y a sur cette planète est estimée à USD$ 145 trillions. Chaque jour, il se fait USD$ 3 trillions de transactions. Pensez que tous les biens meubles et immeubles sur cette terre sont échangés, vendus, achetés à chaque 7 semaines, puis encore, et encore…. Ils ne le sont pas, bien sûr, mais pour chaque pseudo transaction, un agio est payé à qui contrôle cet argent.

On a attribué à cette richesse monétaire, coupée de tout lien efficace avec le réel, une valeur nominale qui équivaut à 10 ou 100 fois – on ne sait plus très bien – celle des biens dont on prétend qu’elle est le symbole. À l’actif d’individus et de corporations sont inscrits des dizaines de trillions de dollars, qui ne pourraient être mis en circulation sans que l’on ne se rende compte qu’ils ne représentent aucune valeur.

La plupart de ces trillions de dollars sont en Bourse, aux confins de l’hyperespace, constituant une valeur totalement évanescente qu’il suffirait d’une crise de confiance pour faire disparaître.

Confronté a une crise de confiance, le système n’a d’autres remèdes que de distribuer encore des images – 700 milliards d’images, cette semaine – et de mentir. L’avenir est bien incertain…

Pierre JC Allard

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