Par lutopium – Je ne vous apprendrai évidemment rien en disant que les militants et sympathisants de la droite politique se cherchent… Depuis le départ de Mario Dumont et le rendez-vous manqué de la course à la chefferie de l’ADQ, les québécois qui se sentent attirés vers les idées un peu mal définies de ce courant politique semblent perdus. Un jour, ils se rallient à un renouveau de leur parti et le lendemain, ils explorent d’autres options sans que rien de concret ne se dessine devant eux. Cependant, même si aucune structure sérieuse ne rallie la droite politique ces jours-ci, on sent tout de même l’influence de ses idées. Des économistes ayant un petit penchant vers la droite sont recrutés par le gouvernement afin de préparer le terrain pour des réformes néolibérales. Des chroniqueurs de radio, de la télévision et de certains journaux répètent inlassablement le même discours qui suggère d’abolir certains services (sans jamais les nommer spécifiquement), d’en explorer la privatisation tout en exigeant une tarification supplémentaire pour d’autres. Le Conseil du Patronat, l’Institut Économique de Montréal et les chambres de commerce se montrent évidemment fort sympathiques à ces idées tout en unissant leurs voix pour répéter inlassablement que les fonctionnaires sont des paresseux, leur refusant ainsi toute augmentation de salaire. Les héros de la croissance économique savent exactement ce qui doit être fait et s’approprient ce qu’ils considèrent comme une nouvelle révolution: réduction de la taille de l’état, introduction du privé dans la prestation de services essentiels et protection des privilèges fiscaux pour les mieux nantis. Si le monde était complètement privé, tout serait pour le mieux, nous disent-ils…
Alors que le débat qui fut lancé récemment par le gouvernement libéral nous amenait à se questionner sur le financement des services publics, voilà que la droite recadre le débat, non pas pour proposer des solutions concrètes, mais surtout pour lancer des constats populistes afin de gagner la sympathie de ceux qui succombent aux discours des radios-poubelles et des chroniqueurs démagogiques. Cette semaine par exemple, le nouveau chef de l’ADQ, Gérard Deltell, lançait la question magique: « est-ce que la sécurité d’emploi protège l’incompétence? » Les membres de l’opposition de l’Assemblée nationale devant normalement critiquer le gouvernement ou, dans le meilleur des mondes, collaborer avec lui pour trouver des pistes de solutions, voilà que l’ADQ préfère détourner le débat et, se comportant comme un André Arthur, préfère soulever l’opinion publique contre cette sécurité d’emploi en l’associant donc à l’incompétence de quelques-uns. L’incompétence, est-il nécessaire de le souligner, se retrouve partout, fruit de la nature humaine. Des incompétents, il y en a partout et même à l’Assemblée nationale!
La prochaine fois que vous rencontrerez un professeur d’école, remerciez-le pour son excellent travail, dites-lui de ne pas trop sans faire avec l’épuisement et la fatigue et profitez-en pour lui dire qu’il ne mérite pas d’augmentation de salaire cette année parce que quelques-uns de ses collègues sont incompétents. Lorsque vous visiterez un de vos proches à l’hôpital, prenez donc la peine de remercier l’infirmière pour les bons soins qui lui sont donnés mais dites lui qu’elle ne mérite pas un modeste ajustement de ses revenus car l’incompétence règne partout autour d’elle…
Ces jours-ci, tout ce que la droite cherche à accomplir c’est de faire peur au monde et de les soulever contre la fonction publique. Les ténors de la droite n’ont aucune solution concrète. On commence même à admirer le mouvement réactionnaire Tea Party en vantant les principes de liberté individuelle et la richesse de la constitution américaine. Entre vous et moi, ce que les partisans de la droite souhaitent réellement, c’est de payer moins d’impôt, point à la ligne.