
L'image la plus en circulation sur le net... Un cliché.
Trois ans que je me dis qu’il y en a des pertinents, des intelligents, des bien écrits, des rigolos. Trois ans aussi que j’ai droit à des torchons, des textes méchants, bêtes, très mal écrits, diffamatoires, parfaitement inutiles…
C’est pour cela, d’ailleurs, que plusieurs ne sont pas publiés. Cela n’a rien à voir avec de la censure, qui consisterait à empêcher quelqu’un de publier quelque chose par désaccord sur les idées. Nous laissons, dans les commentaires, beaucoup de textes qui sont en parfait désaccord avec les idées avancées dans le blogue. De plus, il ne faut pas oublier que droit de parole n’est pas la même chose que droit à un auditoire. Cyberpresse, Marie-Claude Lortie, Commentaires-ordures: bientôt la fin?
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Je n’ai jamais écrit un commentaire ordurier, jamais.
Vous m’avez un jour écrit:
“MANGE DE LA MARDE, OSTIE DE FÉMINISTE”
18 mars 2010, 8h32.
Marie-Claude Lortie
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Selon la Rhétorique à Herennius la partie de la digression peut présenter « l’indignation, la commisération, la détestation, l’injure, l’excuse, la conciliation, la réfutation des propos outrageants. Rhétorique, wiki .
L’arrivée du futur
Il y a quelques années on disait que les blogues étaient l’avenir… Un peu timides d’abord dans les journaux, mais sans doute conscient de satisfaire les lecteurs désirant s’exprimer, on s’est mis à la « mode »…
On déchante un peu…
New York Times, The Gazette – qui aurait coupé tous ses commentaires – Cyberpresse, et bien d’autres, s’interrogent maintenant sur l’implantation d’une « orthorhétorique » , du commentaire-poubelle rappelant la radio-poubelle qui a longtemps régné à Québec.
Faut-il s’en étonner?
Même les commentaires de ce billet sur Cyberpresse sont vibrants de dérapages visibles : on revient parfois sur de vieilles querelles…
Un commentateur se demande si les journalistes ne perdent pas leur temps… Bien possible : laissez entrer tout le monde dans la cuisine d’un restaurant, les clients risquent de manger froid et plutôt mal. Voire en retard…
Et la question qui tue…Vont-ils revenir?
L’indépendance du produit….
Quel est l’intérêt pour des journaux format électronique de créer des blogues? Attirer des lecteurs? La mission des journaux est de renseigner… mais également celle de vendre. C’est peut-être là la grande différence. Les blogues sont nés justement d’une différenciation aux articles que l’on ne veut plus entendre, ainsi que du désir de s’exprimer. Le blogue indépendant n’a pas l’aria de « produire » ou de vendre, il recherche une certaine unité et qualité que l’on ne trouve pas toujours dans la presse. Du moins, il tente…
On ne se cachera pas non plus du contrôle de la presse dite écrite, transformée en électronique, mais avec le sempiternel contenu pour « plaire ». Il y a aussi l’étalement des ressources… Le travail de journaliste en est un, mais la tâche ajoutée du blogue à entretenir ne doit pas plaire à tous.
Vu de cet angle, c’est à se demander si cet « abandon » n’est pas un d’échec pour les blogues des journaux qui se chamaillent pour avaler tout l’auditoire disponible.
Confirme-t-il que le blogue est source du « peuple » et doit retourner au peuple?
C’est un pouvoir par l’indépendance, peu importe les graffitis apparents de certains commentaires.
Blogues et lois
D) Le blogueur est responsable du contenu déposé par les tiers :
Le blogueur, éditeur du blog ou directeur de publication, peut voir sa responsabilité engagée du fait d’un contenu déposé par un tiers.
Ce régime de responsabilité vient d’être aménagé par l’article 27 de la loi HADOPI, qui a vocation à s’appliquer indistinctement à l’ensemble des services de communication au public par voie électronique, ce qui inclut le blog. Lorsque l’infraction résulte du contenu d’un message adressé par un internaute, le blogueur éditeur est responsable du contenu déposé par des tiers sur son blog (1) s’il a eu connaissance effective du message illicite avant sa mise en ligne, ou (2) si, dès le moment où il en a eu connaissance, il ne l’a pas retiré rapidement. Blog, Wiki
Cette loi n’est pas encore internationalisée. Il se pourrait que cela change dans un avenir rapproché. Si, au Québec, il ne semble pas y avoir de précédent dans des poursuites pour diffamations, il n’est pas dit que nous sommes à l’abri. Notre « liberté d’expression » pourrait devenir celle de certains journalistes enquêteurs qui font face à un muret d’avocats avant de sortir leurs articles ou reportages.
Sauf que les blogueurs n’ont pas les moyens de Radio-Canada.
Bloguer en Russie

En août 2008, Magomed Evloïev, propriétaire d’un site d’information indépendant très critique à l’égard du pouvoir ingouche et russe (ingushetiya.ru, puis ingushetiyaru.org), est arrêté à sa descente d’avion, à l’aéroport de Nazran.
Quelques heures plus tard, on le dépose devant la porte d’un hôpital, inconscient et blessé par balle à la tête. Il meurt peu après.
Le 11 décembre 2009, un tribunal condamne l’auteur du coup de feu mortel, un ancien responsable de la sécurité du ministre de l’Intérieur ingouche, à deux ans de prison pour « homicide par imprudence ». Radio-Canada.
Vous pouvez aller voir la série d’articles de par le lien. Un dossier bien monté… Et sans danger… Je veux simplement signaler ici que le blogue peut être un instrument sérieux.
L’art de commenter
L’art de commenter doit se rapprocher de celui de la vie…D’un comportement en société. À chaque fois que l’on écrit un commentaire, on trace son portrait. C’est une graphologie électronique à laquelle on n’échappe pas.
Il faut alors éviter les pièges – sans nécessité de camoufler son caractère – des travers indiqués plus hauts relativement à l’art de la rhétorique.
Quand ma conjointe et la fille s’échangent le secret d’une recette de tarte aux pacanes, elles peuvent passer 45 minutes à une heure à en parler. Sans sortir du sujet…
Sinon, on aurait ce qu’on retrouve sur certains blogues :
– De l’huile ou du beurre pour la pâte, je trouve que l’huile, ça fait un peu caoutchouc…
– Je pense que je vais changer mes pneus d’hiver demain…
Il y a l’art de bloguer et l’art de commenter. Je pourrais vous donner des adresses de sites en « souffrance » où on tolère à peu près tout. Ce qui ne donne pas envie d’y retourner…
Mais, comme dirait Rabelais, revenons à nos pneus…
Je me souviens du temps où j’étais musicien et l’on jouait alors dans tous les partys de Noël.
Mon plus mauvais souvenir va à celui où nous avons joué pour une Compagnie – une grosse, comme dirait M. Gratton Elvis – spécialisée dans le pneu. Elle avait alors fait cuisiner un énorme gâteau en forme de pneu de la grosseur de ceux des camions. Personne ne s’est trop intéressé à cet ouvrage bien sucré. Tout le monde s’est dirigé vers le bar ouvert…
Même notre batteur, qui à l’orée de minuit, s’est mis à n’avoir plus de poigne et à « perdre » ses bâtons dans les airs. Ils atterrissaient sur les danseurs…
Il a fallu « censurer » le batteur… Et chacun prenait la relève à la batterie. La musique en a souffert…
Depuis ce temps, je me méfie des pneus, des gâteaux et des bars ouverts.
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Le bloging est-il une activité en train de se spécialiser?
Gaëtan Pelletier