Archives de Tag: écologie

Promotion cyclique des produits et des comportements «écologiques»

.
.
.
.

J’appelle promotion cyclique le phénomène propagandiste qui consiste à mettre de l’avant un produit ou un comportement donné en affectant de le fonder dans une vérité incontestable puis, quelques décennies ou quelques années plus tard, mettre de l’avant le produit ou le comportement contraire en affectant de le fonder dans une vérité tout aussi incontestable (mais désormais, elle aussi, contraire) et ce, avec exactement la même ardeur et le même sens exacerbé de la certitude. C’est en matière écolo-environnementale, autour de l’intendance semi-sacrée de la ci-devant écolo-attitude, que l’on rencontre les fleurons les plus mirobolants du phénomène vu que la promotion cyclique, contrairement à la publicité ordinaire, est censée nous éclairer sur la définition fondamentale de ce qui est crucial à la vie. Et ça, bien, c’est écolo-environnemental… du moins par les temps qui courent.

Un premier exemple, l’eau. Il n’y a pas si longtemps, on ne jurait que par l’eau en bouteilles. L’eau du robinet était suspecte de ne plus bénéficier de l’assainissement qui avait été celui de nos vertes années. Elle goûtait bizarre, était d’une couleur étrange. Il ne fallait plus s’en servir que pour laver la vaisselle. Soudain, vlan, revirement aqueux généralisé. L’eau en bouteilles est possiblement empoisonnée par la surface plastique desdites bouteilles qui, en plus s’accumulent dans l’environnement, et l’eau du robinet est le nectar scintillant de la nouvelle source vive. En glissant le long de la transition des biberons, plastifiés et subitement nocifs eux aussi, on pourrait en venir à parler du lait. Lait maternel, lait de vache, simili-lait pour bébé, la faveur fluctue et les passions s’enflamment. À l’autre extrémité de bébé apparaissent ensuite les couches. Jetables ou lavables, une tension s’instaure. Les jetables polluent par accumulation mécanique alors que les lavables polluent par déversement chimique. La liste pourrait vite s’allonger, sur le chemin torve de l’accession aux ultimes vérités fortes et saines de l’écologie de notre temps. On pleure aujourd’hui d’avoir bazardé le tramway de Montréal et de l’avoir remplacé par des autobus, car le carburant fossile vient de percuter le fond de la promotion cyclique. Vive Toronto et son tram à l’ancienne. Mais demain le vieux réseau de filage électrique aérien s’avérera-t-il nuisible pour la santé torontoise tandis que les autobus montréalais vireront au vert limpide en ne fonctionnant plus au pétrole? Allez savoir. Le toutim à l’avenant…

Autorisez-moi ici un petit détour comparatif des plus singuliers: les Conservateurs canadiens. Il n’y a pas si longtemps ils ne valaient pas une guigne aux yeux de quiconque. Aujourd’hui, nos Conservateurs boivent du petit lait tranquillement, avec un centre-gauche bien divisé, comme découpé. Les Conservateurs (les vrais, les purs, les réacs bleu ciel) font désormais bel et bien partie du paysage politique canadien «de nouveau», c’est ça le plus triste… Ils n’ont plus, en ce jour, qu’à étaler doucement leur recentrage de Tartuffes et se préparer d’autres petites marées bleues bien tranquilles… Effarant… mais, soudain (et c’est ce que je vous annonçait plus haut comme hautement singulier), c’est absolument banal aussi, quelconque, plus du tout surprenant (dans le giron restreint de la politique politicienne). Ils étaient des minus sans intérêts, ils sont maintenant le moyen terme acceptable. Cela me rappelle Ronald Reagan dans les années 1970, un bouffon grotesque, un ancien cabotin de cinéma, un pantin creux et godiche, dont personne ne voulait… lui qui allait devenir le «grand président historique» de la décennie suivante. Ce qui est si singulier, c’est le fait que ces exemples criants de promotion cyclique ne surprennent plus du tout dans l’espace précis de la politique politicienne. La politique politicienne est usée. La promotion cyclique y roule à vide et plus personne ne la remarque, dans le susdit champ politicien.

Promotion cyclique. Cherchez le vrai, dans tout ça. Bon, la mode est possiblement un type spécifique de promotion cyclique, mais il ne faut pas pour autant ramener les questions de promotion cyclique (surtout dans des cas aussi vitaux que ceux procédant de l’écologique) à de simples questions de mode. Ce serait alors les atténuer et, en quelque sorte, les innocenter. La mode a au moins la décence intellectuelle, toute involontaire d’ailleurs, de ne par renier systématiquement la tendance antérieure. La mode est une dérive orchestrée du goût, qui se boucle parfois. La promotion cyclique est un reniement des vérités, qui se contredit toujours. Cela se distingue dans le justificatif que se donne la promotion cyclique et que ne se donne pas la mode. Quand le discours de la mode vous annonce que l’automne sera dans les teintes de rouge et qu’on verra revenir le tricot en force, que l’été se vivra en souliers plats ou que le mauve lilas et le gris cendré sont à l’honneur, aucun justificatif n’est formulé. On ne vous dégoise pas sans fin que les talons aiguille heurtent la colonne vertébrale, que la laine respire mieux que le feutre ou que le noir attire indûment les rayons du soleil… La mode ne s’ontologise pas dans une doctrine du Vrai Souverain. C’est la mode, on n’a qu’à assumer, et advienne que pourra… qui m’aime me suive, quoi…

Dans le cas de la promotion cyclique, qu’il faut donc, en fait, crucialement distinguer de la mode, du changement frivole pour le changement frivole, une tension, un souque à la corde de justificatifs se met en place. On nous annonce subitement, il n’y a pas si longtemps, que les rayons UV, surtout chopés en salon de bronzage par des jeunôts, sont «désormais» cotés causes directes de cancer, au même titre que le tabac. Les salons de bronzage aboient, et vont rejoindre les compagnies de couches jetables, de simili-lait et de bouteilles et biberons en plastiques sous la lune variable à laquelle on hurle sa bonne foi. C’est que, derrière la promotion cyclique se profilent toujours des groupes de pressions, habituellement industriels, craignant, qui de perdre des parts de marché, qui de faire face à des poursuites, qui les deux à la fois. Ouf… Quelqu’un ment quelque part. Ce qui est (pourtant!) hurlant d’évidence dans les alternances du spectacle de notre chère petite politique politicienne devrait l’être autant sur tout ce qui fait l’objet d’une promotion «étayée» en cycles. C’est bien loin d’être le cas. On continue de tendre à croire que l’ultime vérité (sur la ligne du temps) est (enfin) la bonne (alors qu’on ne croit plus spécialement au parti politique du moment… pour le moment).

Car, fondamentalement, c’est la véracité de la promotion cyclique qui soulève les relents les plus purulents. Ne cherchez surtout pas, c’est toujours la dernière version retenue qui est la «vraie». Si nous l’endossons sans question, c’est que la promotion cyclique vient de nous épingler comme un papillon. Et nous mordons. Et nous chantons. Haro sur tout ce que se disait avant. La version actuelle est la seule qui vaille. On la sabordera dans quelques années mais qu’à cela ne tienne, c’est la «vraie». Jouant en plus à fond sur la propension du public à se culpabiliser en panavision, la promotion cyclique finit par planter dans la conscience des masses ce que l’on pourrait nommer l’angoisse des éoliennes. On promeut, dans l’abstrait, les éoliennes. Elles sont une solide alternative aux carburants plus polluants. Mais, dans le concret, on rejette les éoliennes. Elles donnent des maux de tête électrostatiques à ceux qui vivent dans leur voisinage, emmerdent les petits oiseaux, et gâchent la cruciale dimension visuelle du paysage naturel où on les implante. Éoliennes, oui? Non? La promotion cyclique se met une fois de plus à tournoyer dans tous le sens et c’est l’angoissant tournis manichéen qui nous écoeure, à nouveau, à nouveau, à nouveau.

Écoeuré, ça, je le suis. Je suis suprêmement écoeuré de tous ces pseudo-spécialistes qui recyclent leurs mensonges à géométrie variable, fonction de la puissance du groupe de pression du moment. Je n’ai jamais été trop chaud pour l’hyper-relativisation des vérités (qui est celle, par exemple, dans laquelle est désormais bien enlisée la politique politicienne… les bleus, les rouges, les verts, les orangés… faites tourner). Quand, pour l’eau, le lait, le vent, les rayons UV, le transport urbain et les pépette de nos bébé on se met à faire le girouette, justement comme pour la politique politicienne, j’ai le net sentiment qu’on se paie ma poire, soit pour me faire les poches, soit pour me donner le tournis sociopolitique sur les questions écolo-environnementales, soit les deux. La promotion cyclique, c’est, de fait, le grand confusionnisme crypto-réactionnaire de notre temps, sur lesdites questions environnementales. On brouille sciemment les cartes. On noie le poisson écolo et on détourne le cours de la rivière scintillante de l’opinion pour faire de l’argent. On manipule de nouveau, à la fois nos émotions profondes et notre sens du devoir. On sème la confusion et on nous fait nous garrocher dans tous les sens. Cela tataouine et gaspille en grande, et le seul cycle de croissance que cela enclenche en fin de compte, c’est celui de ma vive et cuisante contrariété.

5 Commentaires

Classé dans Actualité, environnement, Paul Laurendeau

La voiture électrique: rêve impossible

La Tesla Roadster

La Tesla Roadster

La voiture électrique a 170 ans. Cela peut vous surprendre, mais elle existe depuis plus longtemps que les voitures avec moteur à combustion et pendant plusieurs décennies, elle supplantait les voitures avec moteur à combustion avant de sombrer dans les oubliettes avant qu’on la sorte de la boule à mite dans les années 60-70 et encore dans les années 1990 et 2000. Si elles étaient si populaires au tournant du 20e siècle, pourquoi ne sommes-nous pas tous en train d’en conduire une aujourd’hui? Certaines personnes vous jureront qu’il existe un complot unissant les constructeurs automobiles et les grandes pétrolières pour étouffer le développement de la voiture électrique. Aussi plausible que cela pourrait paraitre à première vue, l’explication est encore plus simple. L’obstacle auquel se heurte la voiture électrique n’est pas un complot quelconque, mais plutôt une certaine science qu’on appelle la physique.

Origines

La première voiture électrique fut inventée en 1835, un demi-siècle avant l’invention de la voiture à essence. Elle n’avait pour compétition à l’époque que les voitures à vapeur. En 1899, la jamais-contente fût la première voiture à briser la barrière des 100 km/h. Au tournant du 20e siècle, les voitures électriques rivalisaient aisément avec les voitures à essence. Elles pouvaient démarrer facilement, contrairement au moteur à combustion qu’on devait démarrer à la manivelle et puisqu’il n’y avait que peu de bonnes routes hors des villes, leur autonomie réduite n’était pas vraiment un désavantage. Cependant en 1912, le vent commença à tourner en faveur de la voiture à essence avec l’invention du démarreur électrique, et le pavage d’un nombre croissant de routes entre les villes. Désormais, la voiture à essence pouvait vous emmener plus loin et n’avait plus besoin de manivelle. L’avènement de la Ford modèle T, qui en 1912 se vendait trois fois moins chère que les voitures électriques équivalents a scellé le sort de ces dernières. À la fin des années 1920, la voiture électrique avait disparu des routes.

La barrière des 160 km

Aujourd’hui, comme il y a cent ans, la voiture électrique se frappe à la même barrière: celle des 160 km (100 milles). Deux nouvelles voitures électriques, la Leaf de Nissan et la I-MiEV de Mistsubishi ont exactement cette même autonomie que la Fritchle Modèle A Victoria de 1908 (ci-contre). C’est-à-dire 160 km sur une recharge. Les premières voitures électriques (avant 1900) avaient une autonomie de 32 à 64km, ce qui était toujours mieux que le 20 km qu’un cheval pouvait parcourir en une journée. La génération suivante offrait une autonomie de 80 à 130 km et la troisième génération offrait une autonomie de 120 à 160km, tout en transportant jusqu’à cinq passagers confortablement. Cent ans plus tard, et rien n’est changé.

En réalité, l’autonomie de la Leaf et de la I-MiEV est probablement moindre que la Fritchle. Lorsque l’autonomie de la Fritchle fut déterminée, c’était pendant une course de 2900 km pendant 21 jours pendant l’hiver de 1908. La voiture fut conduite à travers diverses conditions de terrain et météorologiques, sur des routes le plus souvent boueuses. L’autonomie moyenne enregistrée fût de 144km par recharge et le maximum fut 172km (sources: 1 / 2 ).

Par contraste, l’autonomie des voitures actuelles est déterminée dans des conditions de laboratoire idéales, sur des rouleaux plutôt que des vraies routes. De plus, les voitures actuelles comportent de l’équipement qui n’existait pas en 1908, mais qui peut grandement affecter l’autonomie. Par exemple, l’usage de la chaufferette, essentielle au Québec, peut couper l’autonomie de moitié.Ces facteurs ne sont pas inclus dans les tests de l’EPA, ce qui veut dire qu’en réalité l’autonomie annoncée de 160km est plutôt exagérée.

La densité énergétique

Les piles, qui sont le réservoir à carburant des voitures électriques, sont une partie du problème. La Fritchle, comme ses contemporaines, utilisait des piles à l’acide et au plomb qui avaient une densité énergétique de 20Wh/kg à 40Wh/kg. Les voitures comme la Leaf et la I-MiEV utilisent des piles au lithium-ion à 140 Wh/kg. En guise de comparaison, la densité énergétique de l’essence est 13 200 Wh/kg. Puisque les véhicules comme la Leaf ont une pile de capacité de 3 à 7 fois plus grande que la Fritchle, on aurait pu s’imaginer qu’ils pourraient aller de 3 à 7 fois plus loin ou avoir des piles de 3 à 7 fois plus petites et légères, mais ce n’est pas le cas. Pourquoi? La pile de la Nissan n’est que 1.6 fois plus légère que celle de la Fritchle (220kg vs 360kg) mais le poids du Nissan est supérieur à celui de la Fritchle (1271kg vs 950kg). Alors que les voitures actuelle sont des moteurs développant 110 chevaux, les voitures de 1908 ne développaient que 10 chevaux. Les VE actuelles peuvent donc aller plus vite et accélérer plus rapidement que leurs ancêtres, mais ça a un prix. Une voiture consomme quatre fois plus de carburant pour rouler deux fois plus vite. Ce qui fait que les VE actuelles consomment l’énergie beaucoup plus rapidement que leurs ancêtres, ce qui élimine l’autonomie accrue que les avancements technologiques auraient pu amener. Nous sommes donc au même point. Pour faire compétition à des voitures à essence, les voitures électriques doivent avoir tous les mêmes conforts, ce qui exige un poids plus élevé et être capable de rouler aux mêmes vitesses, ce qui a pour effet de limiter leur autonomie. (La Tesla Roadster (ci-haut) a une autonomie de 363km, mais elle a une pile deux fois plus grosse et n’a que deux sièges) Mais il y a d’autres problèmes.

Pas si vert que ça

On nous fait souvent miroiter que les véhicules électriques sont mieux pour l’environnement que les véhicules à l’essence. À première vue, ça semble tenir la route, mais ce qui est moins évident est le coût énergétique pour fabriquer les piles, ainsi que leur recharge. Quand on sait que la plus grande partie de l’électricité produite dans le monde est générée avec l’aide de carburant fossiles, on aurait tort de négliger cet aspect.

Par exemple, sachant que le coût d’une pile de Tesla Roadster est de $30 000. À l’aide de cette calculatrice de l’Université Carnegie Mellon, on peut calculer que $30 000 d’activité économique utilise 23 222 KW/h. C’est une quantité d’énergie considérable pour la fabrication d’une seule pile qui doit être remplacée aux 7 ans.

La recharge cause aussi un problème. Si tout le monde rechargeait son auto pendant la nuit, alors que les centrales électriques ont un surplus de capacité, il n’y aurait probablement pas lieu d’augmenter notre capacité de production électrique, mais voilà, pour beaucoup, ce sera insuffisant. Les fabriquant veulent dont avoir une infrastructure de chargeurs rapides, permettant de recharger son auto en 10 minutes. Seulement, s’il ne coûte que 3 125W pour recharger un véhicule durant 8 heures pendant la nuit, une recharge rapide de 10 minutes nécessite 155,000W. Si nous considérons un parc automobile comme celui des États-Unis à 220 millions de véhicules, recharger tous ces véhicules simultanément nécessiterait 34 000GW, soit 34 fois la capacité totale des É-U. C’est certain que ce genre de situation ne se produira jamais, mais la question est combien de véhicules pourraient se trouver à se recharger simultanément à n’importe quel moment de la journée et combien de nouvelles centrales on devra ouvrir pour satisfaire la demande. Il se pourrait qu’au Québec, le potentiel hydroélectrique de la province entière ne suffise pas si toutes les voitures étaient électriques.

Conclusion

La voiture électrique n’a pas besoin d’une collusion des pétrolières ou des gros fabricants d’automobiles pour freiner son développement. à moins que quelqu’un arrive à inventer une pile miracle avec 10 fois la capacité des piles actuelles, elle ne pourrait pas rivaliser avec les auto à essence en termes d’autonomie, ni en termes de coût énergétique. Alors en 2010 comme en 1908, elle demeure un rêve impossible.

20 Commentaires

Classé dans Actualité, économie, Philippe David

Le forage canadien au pas du « drill, baby, drill »?

Gaëtan Pelletier

***

Je laisse la parole cette semaine à un ancien collaborateur des 7 du Québec : Pierre R Chantelois. Avec sa permission, bien sûr…

S’adonnant à la photographie sur son site Les beautés de Montréal, ses images ont la particularité d’être soulignées de remarques ou de citations  par tous ceux qui luttent ou qui ont lutté  pour que cet univers ne reste pas qu’une image à saisir, mais une nature qui est notre vraie demeure et qui doit rester intacte…

Voici le billet qui a  paru sous le titre :

Jusqu’où iront la bêtise et la cupidité humaines?

( Pour apprécier davantage la beauté de la photographie, référez-vous au site de Pierre à l’adresse indiquée, pour des formats agrandis par lesquels on peut en apprécier la splendeur)

***

La cupidité humaine est sans limite. Et c'est l'humanité qui en paie le prix

Les États-Unis font face à la pire catastrophe écologique de leur histoire (AP Photo/Gerald Herbert)

« Drill, baby, drill ». Vous souvenez-vous de ces paroles? Elles étaient reprises en boucle, lors de la dernière campagne électorale des États-Unis, par la candidate républicaine Sarah Palin. De deux à trois millions de litres par jour – beaucoup plus que ce que BP avait d’abord affirmé – se déversent dans les eaux du Golfe du Mexique. 31 jours après le début de la fuite, plus de 160 kilomètres sur les 640 kilomètres de côtes de la Louisiane ont déjà été souillés. D’après de nouvelles estimations rendues publiques la semaine dernière par l’Institut géologique américain, jusqu’à 193 millions de litres de pétrole – dans le meilleur des cas – pourraient se répandre dans le Golfe du Mexique d’ici le 1er août. Le scénario le plus pessimiste fait état de 378,5 millions de litres. Pour la comparaison, les États-Unis consomment environ 20,6 millions de barils de pétrole chaque jour. La multinationale BP va tenter tout au plus de ralentir « au moins jusqu’en août » le déversement de pétrole dans le golfe du Mexique avec un nouveau couvercle en attendant l’achèvement de puits secondaires, a fait savoir le directeur général du géant pétrolier, Bob Dudley. En 1989, 42 millions de litres s’étaient répandus à la suite du naufrage du pétrolier Exxon Valdez sur les côtes de l’Alaska. BP a estimé que le réservoir pourrait contenir l’équivalent de 50 millions de barils, mais cela pourrait être trois fois plus, ou trois fois moins.

Et si cette catastrophe se produisait près de chez nous?

Dans une lettre transmise lundi à son homologue terre-neuvienne Kathy Dunderdale, la ministre des Ressources naturelles du Québec, madame Nathalie Normandeau, a sollicité « des précisions sur les règles de sécurité environnementales additionnelles » mises en place à la suite du déversement de pétrole brut dans le golfe du Mexique. Selon Les Affaires.com, alarmé par la catastrophe écologique du golfe du Mexique, le gouvernement du Québec veut connaître les mesures adoptées par Terre-Neuve pour « mieux sécuriser » les forages de puits d’essais dans le golfe du Saint-Laurent. La ministre Normandeau a jugé bon de s’enquérir de la situation à Terre-Neuve à la suite de l’annonce récente de travaux d’exploration dans le golfe du Saint-Laurent par la société Corridor Ressources. Les travaux doivent se dérouler sur la portion terre-neuvienne du bassin Old Harry, situé à cheval sur la ligne de démarcation virtuelle entre Terre-Neuve et le Québec.

Que laisserons-nous aux générations futures? Une terre souillée

Cette démarche de la ministre des Ressources naturelles du Québec, madame Nathalie Normandeau, pour noble qu’elle puisse paraître, était précédée, en mars dernier, par une autre démarche qui illustre parfaitement l’ambiguïté humaine face à la protection de l’environnement. Selon Louis Tanguay, du quotidien Le Soleil, le gouvernement du Québec pressait Ottawa d’« appuyer sur l’accélérateur » pour régler les litiges liés à l’extraction éventuelle de gaz et de pétrole du gisement Old Harry localisé près des Îles-de-la-Madeleine. La mise en exploitation elle-même nécessiterait encore au moins deux ans de travaux, et des investissements de l’ordre de 35 millions $, mais le gouvernement du Québec juge urgent de conclure « dans les plus brefs délais » avec le fédéral les ententes nécessaires pour légitimer la délivrance de permis. […] Quant aux enjeux environnementaux qui continuent de préoccuper la population des Îles, elle reconnaît que son gouvernement a un préjugé favorable à la mise en valeur du gisement Old Harry. « Mais pas à n’importe quel prix », affirme Mme Normandeau.

À propos de politique, la leçon que retiendront les générations futures est la suivante : Veille, pour flatter le peuple, à rendre compte de tes actes, mais seulement après coup, afin que personne ne se mêle de contester tes décisions (Jules Mazarin, Le Bréviaire des politiciens)

J'ai connu un temps où la principale pollution venait de ce que les gens secouaient leur tapis par la fenêtre (Gilbert Cesbron)

Selon la société Radio-Canada, la ministre des Ressources naturelles, Nathalie Normandeau, dit comprendre les craintes déclenchées dans la population à la suite au déversement de pétrole dans le golfe du Mexique. Toutefois, il n’est pas question pour autant que son gouvernement demande un moratoire à Ottawa pour l’ensemble du golfe du Saint-Laurent, comme le souhaitent les écologistes des Îles-de-la-Madeleine. De son côté, la chef du Nouveau Parti démocratique de Terre-Neuve-et-Labrador, Lorraine Michael, a demandé l’arrêt du forage de la compagnie Chevron au large des côtes terre-neuviennes. Un consortium pétrolier dirigé par l’entreprise Chevron vient de commencer à forer un puits de pétrole à cet endroit. Selon Chevron, il s’agit du forage le plus profond jamais réalisé au large des côtes canadiennes. La profondeur est de 2600 mètres, c’est-à-dire presque un kilomètre de plus que le puits à l’origine de la marée noire dans le golfe du Mexique.

Le silence renferme toutes les vérités ; la parole porte tous les mensonges (Jacques Ferron)

Il n'y a rien de tel qu'un peu de vérité pour masquer un mensonge (William Congreve)

« J'aime cet endroit de tout mon coeur. Mais ça, ça va nous tuer », dit Sandy en parlant de la marée noire qui touche la Louisiane (Source : France-Presse). En sera-t-il ainsi - un jour - pour les rives du Saint-Laurent

Des rapports avec la terre basés exclusivement sur l'utilisation de celle-ci en vue de la croissance économique ne peuvent que mener à sa dégradation, en même temps qu'à la dépréciation de la vie humaine (René Dubos, Les dieux de l'écologie)

La seule chose qui soit nécessaire au diable pour réussir est que le genre humain ne fasse rien (Edmond Burke)

La clarté ne naît pas de ce qu'on imagine le clair, mais de ce qu'on prend conscience de l'obscur (Carl Gustav Jung)

Nous ne connaissons la valeur de l'eau que lorsque le puits est à sec (Proverbe anglais)

Sois le changement que tu veux voir dans le monde (Gandhi)

25 Commentaires

Classé dans Actualité, Gaëtan Pelletier

À vos marques…

C’est avec enthousiasme que j’ai accepté l’offre qui m’était donnée de participer à ce nouveau blogue collectif « Les 7 du Québec » qui constituera un marathon de billets quotidiens touchant à tout ce qui est relié à la politique : économie, écologie, sociologie, philosophie, etc.

Vous avez probablement croisé de l’œil mon nom dans le journal Le Devoir, sur Centpapiers, sur le défunt UHEC ou peut-être sur mon blogue « Pour que Demain soit ».

Mais qui suis-je?

Je suis avant tout un partisan de la justice sociale et de la protection de l’environnement qui a cœur l’avenir de l’humanité.

Lors de mes études secondaires et supérieures reliées à l’urbanisme et aux sciences sociales, j’ai pratiqué le journalisme dans les différents journaux étudiants des institutions d’enseignement que j’ai jadis fréquenté. Au cours des années, j’ai affuté ma plume et aiguisé mon esprit critique afin de dénoncer les incohérences de la société québécoise et mondiale dont nous faisons partie.

Depuis toujours, je m’intéresse à la politique. Au-delà de mes cours suivis en ce domaine, je me suis sans cesse inspiré de plusieurs penseurs politiques et philosophiques qui teintent encore mes écrits : Maurice Duverger, Thomas More, Nietzsche, Étienne de la Boétie, Karl Marx et bien d’autres.

Sur le plan idéologique, on peut me considérer comme un anarcho-syndicaliste ou un libertaire de gauche: rébarbatif à un État trop centralisateur, ennemi du capitalisme monopolistique et des divines lois du marché mercantile, je penche vers une redistribution des richesses équitable par le coopératisme entrepreneurial (autogestion) agrémenté d’un État-arbitre jaugeant les conflits socio-économiques.

Ceci dit, ce blogue collectif connaitra sûrement un vif succès et deviendra indubitablement une référence incontournable de la politique québécoise et canadienne. Ainsi, je serai heureux d’y ajouter mon grain de sel à tous les dimanches !

Alors, à vos marques, prêts, partez!

Jimmy St-Gelais
http://pourquedemainsoit.wordpress.com/

4 Commentaires

Classé dans Jimmy St-Gelais