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Guy à la mairie !

Guy Laliberté. Je voudrais que Guy Laliberté soit Maire de Montréal.  Ça n’arrivera pas, parce que Guy est bien occupé.  Mercredi le 30, il va partir faire le tour du monde. Plusieurs fois. Plus de 100 fois pendant 12 jours… et à partir de l’espace, ça donne du recul…

Guy à la mairie, Ça ne serait sans doute pas arrivé même s’il n’avait pas quitté cette planète un seul instant, car quand on occupe ses instants à faire des sauts périlleux et à jouer des fortunes au poker, on a rarement du temps pour les petites magouilles. Quand on est parti de rien du tout pour devenir riche et célèbre en offrant du plaisir aux gens, on peut devenir impatient avec ceux qui ont pris le chemin plus facile de les escroquer, de les voler ou de les tuer.  Quand on a engrangé des milliards, on peut même se payer le luxe de ne pas fréquenter les voyous ni les corrupteurs. Alors la politique…

Dommage, tout de même, car on aurait bien besoin, dans notre Québec qui déçoit et parfois déchoit, de “forts et de hasardeux” comme disait Alfred Desrochers, qui viendraient enseigner à nos politiciens l’art de vivre dangereusement. On aurait besoin d’audacieux qui viennent remplacer, sur la corde raide tendue au dessus de la crise, nos faiseurs de pirouettes amateurs qui, hélas, n’ont pas le pied sûr ni le talent des pros du Cirque du Soleil.

Quand Guy Laliberté aura participé au cirque de la NASA et vu nos problèmes de loin, j’aimerais bien qu’il revienne les voir de tout près et s’implique dans la politique québécoise…  En attendant, à Montréal, on fera pour le mieux.  Bonne nouvelle, on évitera sans doute le pire.

Je ne cache pas que je vois comme une bonne nouvelle qu’on ait découvert à temps l’incroyable cafouillage du contrat des compteurs d’eau de GENIeau et qu’on puisse raisonnablement espérer que Gérald Tremblay,  qui dormait au volant durant cette embardée, ne sera pas candidat à cette élection.  On pourra oublier cette histoire nauséabonde et celle aussi trouble de la SHDM qui l’a précédée.  On pourra sortir de l’ornière  avant même cette élection et éviter une partie du ridicule.

Ça nous permettrait de mettre toute notre attention à déceler qui, des autres candidats à la mairie de Montréal, pourrait être le fort, l’audacieux, l’incorruptible dont nous avons besoin.  En supposant qu’ils le sont tous les trois, le critère discriminant ne devrait-il pas être la compétence… de l’imagination ?   Une société en crise, qui semble bien être en phase terminale de mourir de ne plus avoir de rêves, devrait privilégier ceux qui lui apportent du neuf.   On devrait  élire  maire le candidat qui proposera pour Montréal le plan qui colle le mieux aux critères « Laliberté ».

Les critères « Laliberté », pour un plan, c’est  d’abord qu’il s’appuie sur les talents dont on dispose, puis propose du NOUVEAU qui aille dans le sens  des désirs comme des besoins de la population.  Qu’il permette ensuite d’identifier  les ressources qu’il faut ajouter, de les trouver et de se les assurer, ce qui dépend non seulement  de la logique du plan lui-même, mais aussi de la confiance que peut inspirer et de la conviction que peut projeter celui qui les assemble.

Le génie de Guy Laliberté n’a pas été de sortir un MBA de Harvard pour bâtir une pyramide de junk  bonds, mais de se servir de SA compétence et de SON enthousiasme pour réunir les meilleures ressources du cirque au Québec, puis de tirer de cet assemblage la crédibilité de convaincre de s’y joindre, sous sa gouverne, les meilleures ressources du monde entier.   Une pyramide de compétences, avec entre les moellons le mortier d’une mixture d’intelligence et d’enthousiasme.  C’est ça qui a été le génie de  Guy Laliberté.   C’est ce génie que je voudrais retrouver chez un politicien au Québec.  Un seul suffirait.

Pierre JC Allard.

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De la parole aux actes

Par lutopium – C’est à mon tour de vous dire « à la prochaine ». Comme bien d’autres blogueurs avant moi, j’ai décidé de ranger ma plume et de passer à autre chose. Lorsque j’ai démarré mon modeste blogue en décembre 2007, je m’étais donné comme mission de dénoncer la droite politique, l’influence du monde des affaires dans notre démocratie et les affairistes qui se servent du monde politique pour satisfaire leurs ambitions personnelles. Avec la disparition de l’ADQ et du Parti Conservateur au cours des prochains mois, on peut dire qu’une partie de la bataille est gagnée.

Nous sommes en pleine crise économique, spectateurs d’un système qui ne fonctionne plus et nous sommes témoins – à tous les jours, de la corruption et des conflits d’intérêts qui rongent nos institutions démocratiques. Mensonges permanents à Ottawa, conflits d’intérêts à Québec, tricheries à Montréal et Laval… toutes ces histoires semblent sans fin. Comme je le mentionnais la semaine dernière, il est impératif que les citoyens s’accaparent une partie du pouvoir afin d’équilibrer les forces en présence. Aujourd’hui, comme hier, il est évident que les gens d’affaires et leurs chambres de commerce prennent trop de place au sein de la machine gouvernementale. Le monde ordinaire doit s’impliquer. C’est son devoir.

J’ai donc décidé de donner un coup de pouce à un parti de citoyens qui se présentera aux élections municipales de l’automne prochain. Le pouvoir municipal est accessible dans bien des villes du Québec. Plus difficile pour les magnats de la presse québécoise de contrôler les résultats électoraux dans la plupart de nos villes… J’ai également accepté de m’impliquer un peu plus dans un Conseil d’établissement d’une école secondaire et de participer à un projet de rapprochement entre l’école et les citoyens. Cette école a perdu son âme, victime de la popularité des écoles privées et du désintéressement de la communauté. Les écoles secondaires doivent reprendre leur place dans l’espace citoyen et les élèves ne demandent que de participer à des initiatives communautaires et écologiques… Redonner un peu de fierté aux étudiants pourrait contribuer à réduire le décrochage scolaire, qui sait?

Les citoyens de la Nouvelle-Écosse viennent de se débarraser des conservateurs en élisant un gouvernement néodémocrate majoritaire. Une première à l’est de l’Ontario. Le Québec peut en faire autant. Il faut se relever les manches. Je vous y invite.

Avant de vous quitter, j’aimerais vous remercier chaleureusement pour avoir pris le temps de me lire pendant cette année et demie. Et pour vos merveilleux commentaires. Chaleureux mercis à Pierre et la gang des 7 du Québec. Un remerciement spécial à Jimmy, Renart et Louis pour les encouragements du début et la belle aventure d’Un Homme en Colère. Un dernier merci va à Carl Boileau, j’aurais bien aimé participer plus activement dans son nouveau blogue collectif Voix de Gauche. Plus tard, sait-on jamais.

J’ai souvent plein d’idées en tête sans toujours trouver les bons mots. Je vous suggère ce billet paru dans Le Devoir samedi dernier. Il frappe dans le mille le type.

Illustration: ambientlight- Flickr

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L’accès au pouvoir

« Sous les fleurs, qui représentent l’image fausse derrière laquelle nos dirigeants se cachent, on trouve plein de serpents, qui correspondent à toute cette corruption qui nous entoure, au manque d’éthique et au copinage politique » – Yann Perreau

Par lutopium – Je suis toujours persuadé que le scandale des commandites est directement responsable du désintéressement des québécois face à la politique. Cet événement a enfoncé le dernier clou dans le cercueil du cynisme politique. À mon avis, l’écoeurement des citoyens face au pouvoir politique explique en grande partie le pourcentage élevé d’abstention aux dernières élections provinciales. Les gens sont désabusés des politiciens. Après avoir douté de leur honnêteté et leur authenticité, un grand nombre de québécois sont maintenant convaincus que, peu importe ce que le citoyen peut penser, le monde politique fera toujours à sa guise, selon ses propres intérêts et ceux de ses proches amis. On croyait qu’ils auraient compris suite aux conclusions de la commission Gomery mais ils se font encore et toujours prendre la main dans le sac: les compteurs d’eau, l’asphalte de Whisseltown, les règles d’éthique modifiées pour le député Pierre Arcand, etc. Pas surprenant que nous soyons désillusionnés…

« Il ne faut pas faire l’autruche. (L)es dons (politiques) ne sont pas gratuits et lient les conseils de ville aux créanciers des partis au pouvoir. Les administrations municipales se menottent elles-mêmes, puis se font dicter la ligne à suivre. En 2003, un élu me révéla avoir été menacé par un entrepreneur, qui l’intima de cesser ses démarches visant à faire modifier les règles d’attribution de contrats, reliés au recyclage des déchets. Quelle fut sa réaction ? Il prit son trou et se tut. L’avenir et la destinée de nos villes échappent aux citoyens et à leurs élus. On ne peut tolérer que la démocratie et la liberté d’expression se fassent bafouer. » – Michel Bédard, Scandales et éthique

On peut le voir à Montréal, à Québec et dans quelques autres grandes villes québécoises, la machine politique professionnelle est très active et semble plus préoccuppée par la profitabilité des membres de la chambre de commerce que les aspirations de monsieur et madame tout-le-monde. Mais ça ne devrait pas empêcher les citoyens de s’impliquer dans les prochaines élections municipales qui auront lieu l’automne prochain. Voilà un palier de gouvernement qui est beaucoup plus accessible aux citoyens que ces mirages de la démocratie que sont l’Assemblée nationale et la Chambre des communes. Le monde ordinaire peut y influencer les décisions qui ont un impact majeur dans sa qualité de vie et sur le genre de « développement » qu’il veut associer à son quotidien. Une ville de Lévis branchée sur ses citoyens et préoccupée par l’environnement n’aurait probablement pas accepté un projet comme Rabaska…

« Chez nous, ce sont le quartier et la municipalité qui constituent les premiers lieux de la démocratie et de la solidarité, ce que j’appelle les premiers lieux identitaires… Redonner la vie municipale aux citoyens constitue le premier pas vers la démocratisation de la démocratie. » – Gil Courtemanche, La Seconde Révolution tranquille

Certaines administrations municipales adhèrent déjà à des idées de « développement durable ». Les décisions prises par les conseils municipaux au cours des prochaines années auront une influence majeure sur la protection de l’environnement, les investissments en transport collectif, la qualité de l’eau, la gestion des déchets, etc… Et il sera beaucoup plus facile d’établir un dialogue permanent entre le conseil de ville et les citoyens. Voilà un bon endroit où nous pouvons enfin tester l’efficience de la démocratie participative.

Peut-être y’a-t-il une organisation politique dans votre municipalité qui a conçu un programme qui rejoint vos préoccupations et qui propose des solutions auxquelles vous adhérez. Les initiatives citoyennes comptent souvent sur de modestes moyens. Donnez un coup de main, elle en a sûrement besoin! Soyez quand même vigilants envers les candidats de la chambre de commerce ou des partis provinciaux…  Et si vous habitez Montréal, ne vous laisser pas décourager par l’arrivée de Louise Harel!

« À la fin de mes jours, j’aimerais partir en sachant que j’aurais fait partie de ceux qui ont semé un peu de beauté et d’espoir, pas juste avec des mots, mais aussi avec des gestes. » – Yann Perreau

Illustration: GeoNando – Flickr. Les citations de Yann Perreau sont tirées d’une entrevue qu’il a accordé au magazine L’Itinéraire.

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