« Les Tasers ne sont pas un remplacement aux armes à feu, ils sont un remplacement à la discussion, la négociation » a déclaré plus tôt cette année l’auteur Naomi Klein lors d’un débat à l’Université de Toronto suite à la demande par le chef de la police de Toronto, Bill Blair, d’armer 3000 officiers avec des Tasers.
« Si cela se produisait dans une cellule, on nommerait cela de la torture et si cela se produisait dans la rue, nous ne devrions pas avoir peur de la nommer torture aussi » déclarait l’auteur du nouveau livre The Shock Doctrine: The Rise of Disaster Capitalism.
C’est qu’il se trouve qu’une vingtaine de personnes au Canada et plus de 290 aux États-Unis ont perdu la vie suite à l’électrocution par Taser, selon Andy Buxton de Amnesty International de Toronto. Mais Taser International, le fabriquant de ces armes qui déchargent 50 000 volts d’électricité dans le corps et paralyse le système nerveux de la victime pendant plusieurs secondes, déclare que les pistolets Taser sont sécuritaires.
Il faut comprendre que durant les essais cliniques, les personnes électrocutées sont calmes et en santé. Sur ces 310 personnes en Amérique du nord qui sont décédées des suites d’une ou plusieurs décharges électriques du Taser, plusieurs étaient intoxiquées soit à l’alcool ou étaient sous l’effet de drogues diverses. La majorité ont été impliquées dans une altercation avec la police, ont été manipulées avec force et plusieurs étaient restreints physiquement d’une façon ou d’une autre.
Le Taser laisse moins de traces qu’une matraque, crée des souffrances aigües et est susceptible d’être utilisé par les forces de l’ordre pour intimider, humilier ou faire parler des suspects, détenus, prisonniers ou simples citoyens. Dans ce contexte, ce pistolet s’apparente à une arme de torture au sens de la Convention des Nations Unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants (RS 0.105) de 1984 et d’ailleurs, un comité des Nations Unies a déclaré que le Taser cause une douleur aigüe et constitue une forme de torture.
Suite à la mort tragique de l’immigrant polonais Robert Dziekanski à l’aéroport de Vancouver l’année dernière, plusieurs docteurs ont témoigné dans l’enquête sur cette affaire que le Taser pouvait causer des problèmes cardiaques ou un soudain arrêt cardiaque. Un cardiologue et un chirurgien cardiaque ont déclaré que les électrochocs peuvent causer des fibrillations ventriculaires. Ces deux docteurs ont ajouté que des personnes ayant des troubles cardiaques ou qui sont stressées, en plus d’être dans un état général d’agitation, courent plus de risques de mort soudaine lorsqu’électrocutées par le Taser.
Selon Joe Spindor qui entraine les officiers du Département de la Police de New Westminster à l’utilisation des pistolets Taser, il n’y a jamais eu d’information disponibles de la part de Taser International quant aux risques médicaux tels que les potentiels arrêts cardiaques.
Une autre étude réalisée en 2006 par une équipe de docteurs et de scientifiques à Chicago vient mettre en doute la dite « sécurité » des pistolets à électrochocs de Taser International. En juin dernier, nous apprenions suite à une enquête commune de CBC/Radio-Canada et de Canadian Press qu’environ une personne sur trois électrocutées par la GRC requiert une attention médicale suite à des blessures causées par le Taser; des blessures telles que brûlures, peau percée et blessures à la tête après être tombé la tête la première au sol, paralysé par les 50 000 volts injectés dans le corps. On a même vu un cas où un homme a pris feu après avoir été électrocuté et que du matériel inflammable qu’il portait se soit allumé.
Une autre raison qui devrait nous faire réfléchir et demander un mémorandum sur l’utilisation des Tasers par la police est le fait qu’ils sont de plus en plus utilisé sur des enfants aussi jeunes que 6 ans, femmes enceintes, ou autres personnes ne présentant aucun risque pour les policiers. (Voir autres sources 1, 2, 3, 4)
Il semble que Taser International n’hésite pas employer des techniques douteuses pour faire taire ses opposants, tel qu’espionnage et argent versé à certains fonctionnaires et chefs de police. Une des tête dirigeante de la compagnie vient d’être arrêté en France pour avoir espionné Olivier Besancenot, un ancien candidat présidentiel qui a ouvertement questionné la sécurité des pistolets à électrochocs. Dans une autre nouvelle, on apprenait comment un conseiller de Harper et Stockwell Day, Ken Boessenkool, est subitement devenu un lobbyiste à Ottawa pour Taser International, suite au scandale de la mort de Robert Dziekanski.
Ceci couplé à la militarisation matérielle et psychologique de la police (état policier), ceci n’est vraiment pas de bon augure. Il faut aussi considérer le fait que c’est une évolution de la poussée technologique adaptée aux desseins des maniaques du pouvoir et du contrôle.
N’y a t-il pas lieu de s’inquiéter sérieusement de l’introduction de ces nouvelles armes technologiques dans notre société, mise entre les mains de gens qui ne semble plus avoir de sens moral et éthique, vu la façon dont elles sont utilisées par la police? Celle-ci semble devenir un outil de contrôle social tourné contre la population qui la finance et qui est censé recevoir sa « protection » ; une mentalité policière militarisée de plus en plus évidente dans la vie quotidienne, qui ne prône plus l’idée de protéger le public et d’être un agent de la paix au service de la population, mais plutôt de maîtriser rapidement l’ennemi par tous les moyens nécessaires. En effet, plus besoin de discuter: ils ont maintenant une thérapie choc pour les citoyens…
Viande halal : entre opportunisme et cruauté
La Presse a publié le 13 juin dernier trois articles sur le sujet des produits halal. Dans le premier, « Produits halal en plein essor: un marché de 632 milliards », on peut y lire :
Pourtant, pour que la viande soit vraiment halal, « il faut que l’animal soit égorgé vivant sans être préalablement étourdi ». En cherchant des informations ailleurs que sur Wikipédia pour ce billet… je suis tombé sur un commentaire d’une dénommée Karine Lamy, musulmane, qui relate ce même article de La Presse sur un blogue islamiste, Al kanz :
Il y a de quoi être perplexe… D’un côté, cela induit en erreur le lecteur moyen sur la réelle portée de « la méthode d’abattage rituel au sens strict » (dhabiha), et c’est bien sûr du n’importe quoi pour un musulman pratiquant et au courant.
Vous vous douterez bien que je ne prendrai pas la défense des musulmans qui se sont fait rouler et se feront rouler par El Rancho. Quand ta religion te prescrit la cruauté envers les animaux pour manger de la viande et que cela ne te fait pas résonner une cloche, il y a un gros problème, en tout cas éthique. Mais s’il faut absolument se référer à une position religieuse, je préfère amplement la position des sikhs :
Et le plus beau, c’est qu’il n’y a pas besoin de se convertir au sikhisme pour considérer les choses de cette manière, ça va de soi. Quel être sensé veut faire souffrir un autre être, même dans le but ultime de le manger?
La position du blogue Poste de veille est encore plus tranchée que la mienne. On y dénonce l’halal pour deux autres raisons, au-delà de la cruauté : « parce que les frais de certification sont refilés aux consommateurs, qui financent ainsi des organisations aux visées plus politiques que religieuses, et que notre labeur contribue à l’enrichissement d’un clergé islamique parasitaire », « parce que consommer halal, c’est encourager la progression de la charia dans la société. »
Ça porte à réfléchir, bien sûr, mais ce qui m’a le plus frappé, c’est un commentaire que l’on peut trouver à la suite du billet :
En effet, ce sujet est plus problématique qu’il en a l’air.
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Classé dans Actualité, Renart L'Eveillé
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