Archives de Tag: Endettement

Bonne fête (en retard) Pierre Elliott Trudeau!

Je suis un peu en retard pour la fête de Pierre Elliott Trudeau, c’était au début de la semaine, le 18 octobre. Je ne suis pas désolé, comme il ne l’a jamais été, visiblement, pour son oeuvre.

Je suis tombé un peu avant cette date sur un texte parfait pour honorer sa mémoire, dans le sens le plus réaliste du terme. Ça vaut vraiment la peine de le lire, mais pour les paresseux, je pourrais bien en faire ressortir les grandes lignes.

L’héritage de P.E.T :

Dette publique : la majeure partie de l’endettement du Canada est due à ce grand gestionnaire… Pour « payer des programmes sociaux, des salaires, et plein de dépenses courantes. »

Les relations Québec-Canada : rapatriement de la Constitution sans l’accord du Québec, entre autres. « Nous sommes toujours dans ce vide constitutionnel ».

Politique favorisant le multiculturalisme : « Tout ça parce qu’un parano au pouvoir à l’époque a fait adopter cette politique dans le but d’empêcher les « Canadiens français » d’être les seuls à se distinguer de la majorité anglo-saxonne blanche et protestante. »

Charte des droits et des libertés : « J’ai le droit de me sentir insulté si la société dans son ensemble fête Noël, considère la femme égale de l’homme ou si on m’oblige à apprendre le français ou l’anglais. »

Aéroport de Mirabel (avec bien sûr les expropriations qui ont été avec) : « L’insulte s’est ajoutée à l’injure quand le gouvernement Chrétien a nommé l’aéroport international de Montréal en l’honneur de ce triste individu ».

Démantèlement du réseau de chemin de fer « pour favoriser le camionnage ».

Création de la FIRA (agence de tamisage des investissements): « on reconnaît aujourd’hui que cette Agence a considérablement freiné le développement économique du Canada. Pendant cette période, le nombre de chômeurs canadiens a presque quintuplé, passant de 300 000 à 1,4 million. »

Dire qu’il est un dieu pour certaines personnes…

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Classé dans Actualité, Renart L'Eveillé

Le pays de la responsabilité fiscale

Nos politiciens ne cessent de nous dire que nous sommes plus responsables que nos voisins du sud. Ce qui leur est arrivé ne pourrait pas possiblement nous arriver à nous. Vraiment? Voici quelques graphiques qui font réfléchir du blogue de Jonathan Tonge.


Les soldes de cartes de crédit en hausse de 458% depuis 1999.






Les hypothèques résidentielles en hausse de 242% depuis 1999








Les marges de crédit personnelles en hausse de 820%






Et finalement l’endettement des ménages est passé de $669 milliards en 2002 à $1,41 billions en 2009.







D’ici la fin de 2010, le rapport d’endettement sur le revenu disponible des canadien sera environ 155%. Y en a-t-il encore qui croient que nous ne sommes pas dans une bulle de crédit? Gare à vous lorsque les taux d’intérêts commenceront à remonter.

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Classé dans Actualité, économie, Philippe David

Agent nobelisant pour Obama

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La guerre est la paix, la liberté est l’esclavage, l’ignorance est la force et… la paix est la guerre

Ce qui est important pour les jeunes qui seront les piliers de notre société de demain, c’est de posséder de bonnes et solides valeurs, en plus d’avoir de clairs points de référence éthiques et moraux. Savoir prendre des décisions sensées et développer une lucidité, une certaine finesse dans l’exécution du calcul psychologique de satisfaction, représentent des objectifs louables pour s’assurer de maximiser le potentiel humain et le bonheur des individus qui composeront cette société. Rappelons-leur l’importance du cœur, de la paix et d’un esprit sain.

Cela étant dit, heureusement, nous avons la fantastique chance de recevoir de tels modèles et repères moraux pour donner en admiration à cette belle jeunesse qui ne demande que d’avoir comme guides moraux des figures, que dis-je, des héros des temps modernes en pleine ascension. Pratique pour nous y retrouver, parce que nous sommes noyés de novlangue où le noir est blanc, la vérité est mensonge et le mensonge devient vérité, le mercure, le squalène, le fluorure, les OGM, le MSG, l’aspartame sont bons pour la santé, le réchauffement du climat est plus froid, la guerre est la paix et l’endettement est la reprise économique.

Je lisais cette semaine que David Letterman a reçu le Prix Fidélité du Time magazine. Inspirant. Il y a aussi le Prix Greenpeace de l’environnement qui fut remis aux compagnies pétrolières pour souligner leurs efforts incroyables pour protéger la planète. J’ai eu une larme à l’œil. C’est important les repères moraux et les valeurs bien placées, vous savez.

Tournons les projecteurs vers quelques autres modèles sociaux pour notre tendre jeunesse assoiffée d’idoles à émuler. Que dites-vous du Prix Nobel de la diversité biologique pour Monsanto ou du Prix HEC de l’intégrité fiscale à Vincent Lacroix? Il faut savoir être fier de ses guides spirituels et propagateurs de valeurs positives. À ce sujet, il y a le Vatican qui vient tout juste d’annoncer qu’il est premier en prévention de la pédophilie avec sa nouvelle escouade tactique SOS-VAT. Power Corporation remporte le Prix Intégrité Médiatique pour sa qualité d’information, son travail acharné dans la défense des droits et libertés des Québécois et pour sa promotion désintéressée de l’indépendantisme au Québec.

Un autre exemple légendaire pour toutes les nations du globe est honoré: le Prix Nobel de la guerre humanitaire et de la protection des civils innocents sera octroyé à l’armée la plus morale du monde, celle d’Israël ainsi qu’à Olmert et Netanyahu pour leur excellent travail dans la bande de Gaza, spécifiquement en ce qui a trait à leur impressionnante précision balistique. Ils recevront une fois de plus le prestigieux Prix du Bulldozer d’Or pour leur très robuste structure – et son architecture unique – qui entoure la Palestine, assurant un état de siège en toute tranquillité d’esprit et en propreté.

Il ne faudrait pas oublier le prix Nobel de la Santé que les compagnies pharmaceutiques ont eu le plaisir d’accepter récemment pour leur dévouement désintéressé, leur altruisme gratuit et sans égal dans la lutte contre le maléfique virus exterminateur A/H1N1.

Mais pourquoi écrivais-je cet article déjà? Mais oui, voilà, qu’est-ce que je suis bouleversé! Barack Obama vient de se voir attribuer le prix Nobel de la Paix! C’est absolument génial. Le voilà sur les mêmes chemins que Nelson Mandela et mère Teresa, une place que même Gandhi n’avait pas réussi à atteindre. Impressionnant accomplissement pour Barack. Voici enfin un phare, une référence durable et stable pour la paix dans le monde. Le comité qui lui a attribué ce prix Nobel a justifié sa décision en indiquant que Obama avait donné au monde « un espoir pour un meilleur futur ».

Voulant célébrer cet évènement, le président américain s’est empêché de rencontrer son Conseil de guerre afghan qui avait été soigneusement planifié pour coïncider avec celui du Comité Nobel norvégien. Parmi les invités présents à la bamba derrière les portes closes de la Situation Room de la Maison Blanche se trouvaient Joe Biden, Hillary Clinton, Robert Gates, et des conseillers politiques et militaires clefs. Le Général Stanley McChrystal a aussi participé via un lien vidéo de Kaboul.

McChrystal aurait offert au Commandant en chef, Barack Obama, différentes alternatives, incluant l’injection de 60 000 troupes supplémentaires pour l’Afghanistan. Limpide reflet de l’intensification des opérations militaires dans le théâtre de guerre en Irak et en Afghanistan, rendu possible par l’heureuse augmentation massive du budget militaire depuis l’arrivée d’Obama au pouvoir. Le noble objectif étant la paix.

Sous les ordres du président Obama, agissant à titre de Commandant en Chef, le Pakistan est maintenant l’objet de bombardements aériens routiniers en pleine violation de sa souveraineté territoriale. De nouvelles bases militaires permanentes sont construites partout au Moyen-Orient et autour de la Russie et de la Chine. La construction de nouvelles bases militaires est envisagée en Amérique du Sud, incluant la Colombie qui est voisine du Venezuela qui est sous la griffe du terrible et dangereux terroriste Hugo Chavez. L’aide financière et militaire américaine pour Israël augmente en dépit des atrocités commises dans la bande de Gaza et du refus de cesser de bâtir des colonisations sur des territoires occupés et volés aux descendants sémites Palestiniens. Les deux quartiers généraux militaires AFRICOM et SOUTHCOM ont tous deux été renforcés. Des menaces d’attaque militaires ont été renouvelées encore une fois contre l’Iran, pour son programme inexistant d’armes nucléaires, tout comme on l’avait fait pour l’Irak en 2003. C’est bien d’avoir la mémoire courte. Les Etats-Unis semblent être enclins à amplifier et enflammer les divisions entre le Pakistan et l’Inde, ce qui pourrait mener à un nouveau conflit régional ainsi qu’à l’utilisation indirecte des armes nucléaires de l’Inde pour menacer la Chine.

Le Comité Nobel norvégien a décidé que le Prix Nobel de la Paix pour 2009 doit être remis au président de Barack Obama pour ses efforts extraordinaires afin de renforcer la diplomatie internationale et la coopération entre les peuples. Le comité a attaché une importance particulière à la vision d’Obama et le travail pour un monde sans armes nucléaires. ( Source)

Un prix Nobel soulignant le travail pour un monde sans armes nucléaires à la nation qui en possède la plus grande quantité sur la planète et la seule nation à les avoir utilisées sur une population civile. C’est pour ces raisons évidentes qu’on a cru bon d’ennobeliser Obama pour la paix. On augmente ainsi, par ricochet, la nobelité générale nominale des États-Unis et de sa politique étrangère, vous comprenez?

Ce qui est important pour les jeunes qui seront les piliers de otre société de demain, c’est… la guerre est la paix, la liberté est l’esclavage, l’ignorance est la force et… la paix est la guerre, la force est l’esclavage  et l’ignorance est la liberté…

François Marginean

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Mort d’un système

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La guerre est la paix, la liberté est l’esclavage, l’ignorance est la force et l’endettement est la reprise économique

Le Japon vient de choisir Yukio Hatoyama comme nouveau Premier ministre. C’est un choc pour les États-Unis car c’est le premier parti politique à être élu qui ne marchera pas de pair avec les Américains depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Hatoyama a déjà menacé de faire chemin à part avec les États-Unis. Il blâme l’Amérique pour la crise économique globale et tient les Etats-Unis responsables «de la destruction de la dignité humain». Il a remis en question les bases militaires américaines en sol japonais et le droit d’accoster à des ports avec des navires militaires. Il a aussi promis durant sa campagne électorale de protéger les activités économiques traditionnelles du Japon et de réduire la globalisation menée par les États-Unis. (Source)

L’Asie abandonne l’Amérique

Mais il existe une menace encore plus importante et destructrice qui pèse sur l’économie américaine. Il s’agit de l’éventualité où la Chine et le Japon cesseraient d’acheter la dette étasunienne, comme ils l’ont laissé entendre à quelques reprises. Cela fait déjà l’objet de discutions en Chine, au Japon, en Taïwan et en Korée du Sud. La Chine est le premier en terme de détenteur de devises et de la dette étrangère américaine, suivi du Japon. Selon Robertson, un officiel américain, «Ce serait presque l’Armageddon si les Japonais et les Chinois n’achetaient plus notre dette», «j’ignore où nous irions trouver l’argent».

Le Moyen-Orient emboîte le pas

Et ce n’est pas tout. Sur un fond de changement financier profond de l’Histoire récente du Moyen-Orient, les Arabes du Golfe persique sont à planifier – avec l’aide de la Chine, la Russie, le Japon et la France – de cesser les transactions de pétrole en dollars américains pour plutôt utiliser un panier de monnaies incluant le Yen japonais, le Yuan chinois, l’euro, l’or et une nouvelle monnaie unifiée planifiée par les nations membres du Gulf Co-operation Council regroupant l’Arabie Saoudite, le Koweït et le Qatar.

Cela représente la moitié de la demande pour le dollar US.

Souvenez-vous que le gouvernement américain est coincé dans trou de dettes incroyablement profond. Leur économie a brutalement trébuché.

Vous êtes du bétail en gage de garantie

Une grande réalité mal connue de la population est que les investissements étrangers et les prêts consentis à nos gouvernements sont garantis par une seule chose, un seul type de collatéraux: VOUS!

La garantie pour tous ces prêts et investissements aux États-Unis et ici au Canada est votre labeur d’une vie entière. Nos gouvernements et corporations vous considèrent comme du bétail à être utilisé, vendu et lorsque le besoin est, envoyé à la mort dans des guerres. Tel que démontré dans le cas de la crise des S&L des années 1980 et des présents plans de sauvetage, le gouvernement américain (et le nôtre) promet que VOUS allez être forcés de travailler toute votre vie pour rembourser de mauvaises dettes engendrées par le gouvernement et les corporations. Lorsque nous empruntons pour acheter une maison ou une voiture, les collatéraux ou la garantie est votre bien matériel. Mais lorsqu’un gouvernement emprunte de l’argent des banquiers privés (au lieu de le créer soi-même sans intérêts), les collatéraux sont les citoyens de ce pays; leur labeur présent et futur.

Lorsque les gens se tiendront debout et diront «nous refusons de payer», les nations étrangères vont cesser de prêter de l’argent à nos gouvernements, et les investisseurs étrangers vont commencer à chercher une nouvelle place plus sécuritaire pour leur argent.

Il n’y a pas de liberté sans la liberté de dire «non».

Est-ce que la finance islamique est la réponse?

Telle est la question posée par le correspondant malaisien pour la BBC, Robin Brant, dans son article publié au mois de mai 2009. Pourquoi poser la question? C’est que les finances des pays islamiques n’ont pas été véritablement touchées par la crise capitaliste que nous vivons.

Quelle est donc cette différence significative entre leur façon de faire de la finance et la façon conventionnelle occidentale? Charger des intérêts n’est pas permis dans la finance islamique. Il en est de même pour la plupart des formes d’investissements spéculatifs, tels que les fonds de couvertures (Hedge Funds) et le marché des produits dérivés, explique le Dr Bambang Brodjonegoro de la Banque de développement islamique. «Dans le concept islamique, la monnaie est strictement utilisée dans le but d’échanges ou d’emmagasinage de valeur, mais non pas pour la transaction orientée vers d’excessifs profits», a-t-il noté.

Le système est basé sur des valeurs tangibles et est constitué d’échanges entre acheteurs et vendeurs. Il n’y a pas de prêteurs ni d’emprunteurs. Dans notre système occidental, pour acheter une voiture pour laquelle nous n’avons pas suffisamment d’argent, nous irions à la banque qui nous en prêterait, avec les intérêts accrus sur le prêt. Dans un système islamique, le consommateur irait à une banque islamique et signerait un contrat avec eux pour acheter une voiture de cette banque. La banque ne prêterait pas d’argent, mais achèterait plutôt la voiture elle-même. Elle la vendrait ensuite au consommateur avec une certaine marge de profit. Ce dernier accepterait de repayer le coût réparti sur une période régulière.

Un des principes qui se trouvent au cœur de l’économie islamique est le partage des risques. La banque et les gens qui décident d’investir leur argent partagent les profits ou les pertes résultant de ces investissements.

Le temps est venu

Le système fractionnaire bancaire ayant comme  principe l’argent basé sur la dette, est un cul-de-sac économique destiné à concentrer les richesses entre les mains de quelques joueurs et à exploiter et appauvrir le reste de l’humanité. Dès qu’il entre en fonction, ce système pyramidal produit plus de dettes qu’il n’existe d’argent dans la masse monétaire entière. Prenez le cas du Canada par exemple: nous devons autour de TROIS trillions de dollars, mais il n’existe environ qu’UN trillion au grand total, en devise physique et électronique canadienne.

Comment peut-on espérer rembourser trois fois ce dont disposons en terme d’argent disponible?

Si nous remboursions tout ce que nous avons en masse monétaire canadienne, il ne resterait plus un dollar en circulation et encore le 2/3 de notre dette à payer!

Le temps est venu de saisir les opportunités qui jaillissent d’un écroulement d’un système qui ne fonctionne plus. Maintenant est la chance unique d’instaurer un système monétaire qui sert les humains au lieu d’en être les esclaves.

Il est temps de réapprendre à dire «NON!»

François Marginean

Image Flickr par peter.sh


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La volte-face Jérôme-Forget

J’ai presque honte d’en parler, tellement c’est de la petite politique… Sauf qu’en même temps, ça touche quelque chose de tellement important.

C’était écrit dans le ciel que Monique Jérôme-Forget bluffait quand elle annonçait avec son grand sourire qu’il n’y aurait pas de déficit dans le présent exercice. Ainsi va la politique partisane quand les résultats d’une élection sont en jeu.

C’est à se demander si cela n’a pas beaucoup participé au cynisme et au résultat si faible du taux de votation qu’on connaît. On a beau vivre sur l’espoir, mais il était irrationnel de croire que le Québec était dans une bulle presque étanche devant les explosions économiques aux alentours. Si oui, c’était une maison de verre pas trempé!

Ce n’est pas dans mes habitudes (ça tombe bien, les habitudes sont à casser le plus possible!), mais je commence à croire, comme les amants du libre marché, que ce n’est pas une bonne idée de s’endetter collectivement pour la simple espérance de voir cela régler les problèmes, au lieu de se serrer la ceinture, comme tout bon citoyen le fait à un moment dans sa vie, suite à un laisser-aller au niveau du crédit.

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Classé dans Actualité, économie, Renart L'Eveillé

Le nouveau scandale des commandites

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« La vérité première est que la liberté de la démocratie est en danger si les gens tolèrent la croissance du pouvoir du privé jusqu’à un point où il devient plus puissant que l’état démocratique lui-même. Ceci, dans son essence, est le fascisme – le gouvernement qui devient la propriété d’un individu, d’un groupe, ou de n’importe quel autre pouvoir contrôleur privé. » – Franklin D. Roosevelt, le 29 avril 1938, dans un message au Congrès

Il y a des semaines où il y a tellement d’évènements importants qui se déroulent qu’il est difficile de tout couvrir en un billet. Voici en bref ce qui devrait attirer notre attention.

Vous vous rappelez du scandale des commandites? 332$ millions (de notre argent) avait été versé par le gouvernement du Canada à des agences de publicité pour prévenir un vote favorable à la souveraineté du Québec. Cette histoire avait choqué beaucoup de personnes et avec raison. C’est une somme d’argent considérable et l’intention était malveillante, malhonnête, pour ne pas dire carrément antidémocratique.

Tenez-vous bien, car nous avons un nouveau scandale des commandites et cette fois, il s’agit non pas de quelques centaines de millions de dollars, mais bien de quelques centaines de MILLIARDS. Je le nommerai donc le scandale des commandites des banques à charte canadiennes. Mes confrères Pierre R. Chantelois et Michel Monette vous en faisaient part la semaine passée.

Voici ce que le professeur en économie de l’Université d’Ottawa, Michel Chossudovsky, avait à dire à propos de ce 200$ milliards octroyés aux banquiers:

Déjà, le gouvernement Harper avait débloqué en catimini un premier montant de 25 milliards $ le 10 octobre dernier, puis un autre de 50 milliards le 12 novembre, pour racheter des prêts hypothécaires des institutions financières. Malgré l’importance des montants en jeu, ni les partis d’opposition, ni les médias n’ont crû bon de poser des questions au gouvernement, d’analyser les implications de cette « aide » aux grandes banques canadiennes.

Le gouvernement finance son propre endettement

Les bénéficiaires du renflouage bancaire sont également les créanciers du gouvernement fédéral. Les banques à charte sont les courtiers de la dette publique fédérale. Elles vendent des bons du Trésor et des obligations au nom du gouvernement. Elles détiennent aussi une portion de la dette publique.

Ironiquement, les banques prêtent de l’argent au gouvernement fédéral pour financer le plan de sauvetage et grâce à l’argent récolté par la vente d’obligations et de bons du Trésor, le gouvernement finance le plan de sauvetage par le biais de la Société centrale d’hypothèque et de logement. C’est un processus circulaire. Les banques sont à la fois les bénéficiaires du renflouage et les créanciers de l’État. Dans un sens, le gouvernement fédéral finance son propre endettement.

Les banques à charte canadiennes utiliseront l’argent du renflouage à la fois pour consolider leur position et financer l’acquisition de plusieurs institutions financières américaines « en difficulté ».

La déstabilisation de la structure fiscale fédérale

Il s’agit de la plus sérieuse crise de la dette publique dans l’histoire du Canada.

Le plan de sauvetage déstabilise la structure fiscale fédérale incluant la péréquation (transferts aux provinces). Il entraîne une montée en flèche du déficit budgétaire, lequel doit être financé aux dépens des contribuables. C’est toute la structure des finances publiques qui en affectée.

Le renflouage de 200 milliards de dollars sera d’une part financé par l’augmentation de la dette publique et d’autre part par des coupures dans le dépenses incluant les transferts aux provinces.

On peut s’attendre à un mélange de compressions budgétaires combinées à une hausse de la dette publique. La plupart des catégories de dépenses publiques (excluant la Défense) en seront probablement affectées.

La structure fiscale fédérale est compromise. La montée en flèche du déficit budgétaire finance le plan de sauvetage bancaire. (Source)

Financer son propre endettement? Pour que ces banques puissent concentrer et consolider leurs avoirs en allant acheter des banques en difficulté aux États-Unis, avec notre argent que nous devrons rembourser avec intérêts! On nous prend pour qui? Ces politiciens à gogo nous rabaissent les oreilles sans cesse nous disant qu’il faut se serrer la ceinture, couper dans les programmes sociaux pour rembourser la dette (ou seulement les intérêts sur le dette!), ils grattent les millions, ils nous disent qu’il n’y a pas assez d’argent pour aider les pauvres et entretenir les routes, mais abracadabra (!!!): ils trouvent des dizaines de milliards pour le budget et l’occupation militaire de l’Afghanistan et des centaines de milliards pour les banques à charte qui ne sont même pas en difficulté!

Hey! Si vous voulez stimuler l’économie, pourquoi ne pas redonner aux Canadiens et Québécois ce 200$ milliards de nos impôts et taxes? Idée folle! Hérétique! Ennemi d’État, brulez-le au bucher! Il doit être membre de l’Al Qaïda.

Le dernier acte officiel de n’importe quel gouvernement est de piller la nation. Ils vident les coffres et endette la population en parallèle avec la vente aux enchères de notre infrastructure publique. Attendez-vous à ce que Hydro-Québec soit privatisé pour financer ce don majestueux aux banques. Ça fait trois fois que le gouvernement canadien octroie des milliards aux banques canadiennes, et aux États-Unis, c’est la même situation. On nous dit qu’il faut aider les banques, mais un coup que le processus est enclenché, les banquiers reviennent à la charge à répétition pour absorber une quantité faramineuse et grandissante de notre argent en nous enfonçant dans un trou abyssal d’endettements impossibles à rembourser. Nous en sommes à un point où nous devons trois fois plus d’argent que toute la masse monétaire canadienne! En d’autres mots, si nous utilisions demain matin la totalité la masse monétaire disponible en dollar canadien et en argent électronique pour rembourser la dette accumulée du gouvernement, des provinces, municipalités et des particuliers, il nous resterait encore deux fois ce montant en dettes à rembourser. Plus les intérêts! Il n’y aurait plus d’argent du tout en circulation, zéro, et il nous resterait encore le 2/3 de nos dettes à payer! Absolument délirant!

Nous devons plus d’argent qu’il y en a en existence. Ceci est la nature même d’un système monétaire basé sur le crédit/dette. Les banquiers privés et nos banques centrales contrôlées par eux, créent de l’argent de nulle part lorsque vous signez pour un prêt ou une hypothèque. C’est une chaine de Ponzi, un système de vente pyramidale. Ce Système (voir le brillant billet de Pierre JC Allard à ce sujet) fonctionne tant et aussi longtemps qu’une foule grandissante d’emprunteurs est créé pour permettre la création de nouvel argent avec lequel on pourra rembourser les anciennes dettes. Mais parce que nos gouvernements ont subventionné le déménagement des emplois du secteur manufacturier bien rémunérés vers d’autres pays et que les dettes des individus ont atteint des proportions intenables, les Nord-Américains ont cessé d’emprunter. Maintenant, la pyramide est en train de s’effondrer avec son système de dettes imaginaires.

Le fait est que plus d’argent est dû par les banques dans le marché des produits dérivés qu’il en existe réellement. Tout comme les intérêts perçus sur l’argent créé de nulle part, il s’agit de dette imaginaire. Elle existe uniquement sur le papier et dans les esprits des individus qui croient en cette réalité du Système. Vu de cette manière, ceci ressemble à un casino. Même si le casino ne vous donne en fait rien de valeur, vous pouvez en sortir ruiné par une série de mauvais jets de dés et de la malchance.

Donc maintenant, les joueurs de casino de Wall Street et de nos institutions canadiennes ont manqué de chance et ils veulent que les serveuses des restaurants et les plombiers payent les pertes. N’oubliez pas qu’on privatise les profits, mais on socialise les pertes. Lorsqu’ils reçoivent de l’argent de nos gouvernements, donc de nous, ils retournent en courant aux tables du casino pour jouer un autre tour; car c’est exactement ce qu’ils ont fait l’année passée avec les premiers plans de sauvetage. Ils sont retournés directement acheter des produits dérivés qui sont à l’origine de la crise actuelle…

C’est ici que nous en sommes, avec les banques qui nous demandent encore plus d’argent, mais cette fois ils vont RÉELLEMENT nous la prêter, avec intérêts bien sûr. Juré craché!

Chers lecteurs, ils ne peuvent PAS réparer l’économie. Tout ce qu’ils peuvent faire c’est de piller la population pour s’assurer d’avoir leurs propres parachutes dorés et c’est ce qu’ils font présentement, avec des clins d’oeil et de coups de coude: mais où est donc passé tout cet argent?

L’élément à garder en tête est que nos gouvernements vont continuer à distribuer de l’argent gratuit aux banquiers et vous coller la facture ainsi qu’à vos descendants uniquement si vous les laissez faire sans impunités. Il est difficile d’expliquer ceci en de plus simples termes.

Qu’est-ce que ça va prendre avant que les Canadiens et Québécois trouvent le courage de faire ce que les Islandais ont fait?

Les « experts » de la finance et la majorité des économistes vous diront que personne n’a vu venir cette crise, que personne ne pouvait la prédire. Un beau sac de mensonges. Ça fait des années que les gros joueurs ont retiré leurs billes du marché, mis à l’abri leurs avoirs. Ils vous regardent en riant dans leur barbe avec votre air surpris et effrayé, vous qui êtes laissés derrière pour porter le fardeau des pertes, avec les poches vides. Cette crise a été volontairement engendrée pour le plus grand profit des riches possédants de cette planète. On vous plonge dans un état de chaos et de désespoir, on vous effraie. Ensuite, tels des vampires, ils viennent vous dire qu’il faut sauver ce système fractionnaire bancaire. Aux États-Unis, ils ont poussé l’affaire jusqu’à menacer les congressistes d’écroulement total de l’économie et de loi martiale dans le pays. Comme de fait, rien de tout cela ne se produisit après que le plan de sauvetage fut accepté (ils sont quand même chanceux d’avoir eu le droit de voter, ici au Canada, cela a été fait sans débat tant au Parlement que dans les médias, personne n’a été informé ni consulté!). Par contre, la moitié de l’argent sera secrètement distribuée aux copains de Wall Street et aux banques centrales de l’Angleterre et de la Chine, pour ne nommer que celles-ci.

Problème-réaction-solution.

C’est toujours l’agenda de l’élite financière qui dirige. Nous avons un problème avec ce casino mondial qu’est la globalisation et la dérégulation du secteur bancaire? Solution: nous avons besoin d’un nouvel ordre financier mondial, vous répondront vos bienfaiteurs. Les gens deviennent trop rapidement bien informés grâce à l’Internet; l’Union nord-américain est presque terminé d’être implémenté, mais il va falloir accélérer la machine car les globalistes, les quelques propriétaires de la moitié de la richesse du monde en veulent plus. La prochaine étape est d’unifier la matrice financière de contrôle transcendant nos souverainetés nationales entre le bloc nord-américain avec celle de l’Europe.

Pour les visuels, voici deux tableaux qui devraient vous aider à comprendre ce que ces chiffres signifient. Ils présentent l’argent emprunté par les banques américaines de la banque centrale privée, la Federal Reserve:

Le premier tableau montre les emprunts bancaires effectué de 1919 à décembre 2007:

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Ceci est le même tableau, mais de 1919 à décembre 2008:

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Se trouve-t-il encore des personnes qui ne pensent pas que des temps difficiles sont à venir?

Ces têtes à claque, les artisans de cette débâcle qui ne fait que commencer, se sont rencontrés ces derniers jours à Davos, en Suisse. Avoueront-ils leur culpabilité? La grande rédemption? On entend les mouches voler. Pendant que ces clowns déguisés en habit-cravate se demandent quoi faire pour régler cette situation, c’est 25 000 milliards de dollars qui est parti en fumée depuis le début de cette crise. 46 des 50 états américains seront en danger de banqueroute en 2009-2010.

L’incontournable problème avec ce système bancaire fondé sur le principe de l’argent-crédit est que plus il y a d’imprimerie et création de monnaie-crédit dans le système, plus il y a d’inflation, causée directement par la perte de valeur relative de chaque billet qui se trouve dilué.

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Le cas du Zimbabwe l’illustre dans des proportions inimaginables: ils viennent d’abandonner leur monnaie après avoir eu des taux d’hyperinflation historiques de – tenez vous bien – 231 000 000%. Nous qui paniquions avec une inflation de 5 à 10%!!!

Les derniers billets imprimés étaient des billets de 100 000 000 000 000$Z. C’est un extrême, mais c’est par ce mécanisme qu’on s’appauvrit, qu’on perd notre pouvoir d’achat, une sorte de taxe cachée.

Un autre exemple est le prix de la nourriture qui continue d’augmenter mondialement. Le prix manipulé du pétrole va demeurer bas, mais celui des denrées essentielles et de l’or vont en montant. Indicateurs importants. Ce n’est pas une période de déflation que nous allons traverser, mais bien une de « stagflation ». Économie stagnante combiné à de l’hyperinflation.

Prenez le cas de General Motors: ils reçoivent des milliards des contribuables encore une fois, après toutes ses années de subventions par l’État, ensuite ils vont réinvestir cet argent dans des chaines de montage au Brésil et demandent de ne pas payer d’impôts. Ils font tellement pitié. Snif. Cette flamboyante compagnie de voiture qui a tué son propre véhicule électrique qui allait révolutionner le marché, par peur de ne plus avoir de pièces et de maintenance à vendre à l’avenir. Les voitures à essence sont beaucoup plus profitables pour ces constructeurs automobiles. Il y a aussi le facteur du cartel pétrolier qui entre dans l’équation. GM a été condamné en cour fédérale aux États-Unis avec la Standard Oil de Rockefeller et la multinationale de pneus Firestone pour avoir conspiré ensemble, en pensant à leur plus grand profit, pour démanteler les réseaux de tramways électriques bien développés à l’époque dans les villes américaines. Plus de voitures, de pneus et de pétrole. De quoi faire sourire un capitaliste. L’amende imposée à GM après que le réseau fut démantelé était de 5000$USD et le responsable de GM qui était impliqué dans cette affaire a reçu une amende de 1$. Comparez cela aux dommages qui ont été causés: la ville de Los Angeles estime qui lui faudra une vingtaine d’années et autour de 150$ milliards pour rebâtir une partie de ce système de transport public.

Je terminerai avec cet exposé en citant Thomas Jefferson, une citation qui demande de s’arrêter et de bien réfléchir à ce qui nous attend tous si nous continuons dans cette direction:

« La banque centrale est une institution de la plus haute mortelle hostilité contre les principes et forme de notre Constitution… si les Américains permettent aux banques privées de contrôler la création de la monnaie, en premier par inflation et ensuite par déflation, les banques et les corporations qui vont grandir autour d’eux vont priver le peuple de toutes leurs propriétés jusqu’à ce que leurs enfants se réveillent un jour en sans-abri sur le territoire conquis par leurs pères. »

Ce que cela signifie est que nous allons dans un état où nous ne serons plus les propriétaires, mais que les locataires sur les terres de nos ancêtres. Tranquillement, nous glissons dans un système de gouvernance communiste-socialiste-fasciste. Le capitalisme n’est que le revers de la médaille du communisme. Dans le communisme, toutes les corporations et les ressources naturelles appartiennent au gouvernement alors que dans le capitalisme, le gouvernement et toutes les ressources naturelles appartiennent aux corporations. Ça revient au même. Considérez cette nouvelle: Freddie Mac, la dernière agence d’hypothèque et de logement américaine de proportion gigantesque à être nationalisé par le gouvernement, fait tellement de reprises de finance avec les maisons impayables par les acheteurs, qu’ils ont décidé qu’au lieu de chasser les propriétaires de leur maison et de voir des milliers de maisons sans occupants décrépir, ils vont permettre à ces ex-propriétaires de demeurer chez eux en louant la maison des banques. N’est-ce pas fantastique! Vous êtes ainsi dépossédés de votre maison, mais vous gagnez à la louer des banques pendant que vous continuez de l’entretenir pour eux, à vos frais! Bon esclave, va!

« Il serait plus approprié de nommer le fascisme de corporatisme parce qu’il représente l’union de l’État au pouvoir corporatif. » – Benito Mussolini (1883-1945), dictateur fasciste d’Italie.

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Une crise économique digne d’un suspense

Devant la crise économique états-unienne qui nous tient en haleine, et en plus en crescendo, il y a bien sûr deux solutions diamétralement opposées, soit plus de réglementation pour encadrer le monde de la finance, soit un abandon total de la mainmise étatique sur l’économie. Je peux vous avouer ici que le dilemme est pour moi puissant. Deux lectures récentes m’ont influencé dernièrement sans que je puisse vraiment pencher d’un côté ou de l’autre. Il s’agit du billet « La fin d’un modèle », du Hou-Hou Blog, et de « Le château de cartes financier s’effondre » de Martin Masse pour le Blogue du Québécois Libre. J’espère pouvoir trancher à la fin de ce billet, mais je ne suis pas très optimiste.

Le premier, Houssein, prend pour preuve la restructuration des banques d’investissements indépendantes Morgan Stanley et Goldman Sach en société financière de portefeuille (Bank Holding Company — beaucoup plus sujette aux réglementations étatiques) pour affirmer que le « système financier hors de tout contrôle » est en faillite, et que c’est « un aveu des géants de la finance, un aveu d’échec : nous avons gaffé, nous n’y arriverons pas tous seuls, nous avons besoin de l’aide de l’État, et de garde-fous qui nous empêcheraient de faire des conneries dans le futur. »

Le deuxième, le libertarien, explique que le gros du problème concerne directement l’intervention de l’État, et pas seulement la réglementation : « on se prépare déjà à d’autres faillites en chaîne, le système financier étant construit sur une gigantesque fraude pyramidale, dont la base est constituée par la monnaie papier ne valant rien que nos banques centrales impriment en quantité industrielle depuis des années, et dont elles inondent les marchés par des politiques de taux d’intérêt maintenus artificiellement bas et d’autres techniques d’intervention encore plus directes. »

Voilà pour la mise en situation. Nous sommes en face de deux réalismes bien distincts qui prennent chacun le pouls de la situation selon leurs paradigmes bien impossibles à concilier, au premier abord. Tandis que le premier culpabilise les financiers quasi à outrance, le deuxième refuse totalement d’admettre leurs torts. Mais Martin Masse a beau écrire que la « cause première n’est pas la “cupidité des marchés” », il faut bien admettre que les requins de la finance nagent dans l’eau du système en place et qu’ils se sont servis où ils pouvaient se servir. Un changement vers « moins de réglementation et plus de liberté dans les marchés financiers » ne les rendra pas moins voraces et plus soucieux des répercussions sociales et environnementales de leurs activités. Ça, je n’y crois pas. L’hommerie ne disparaîtra pas par magie en coupant les tentacules de la bête nommée État.

Tant que le système économique n’aura pas été remanié en profondeur, j’aurai tendance à me ranger du côté d’Houssein, tout en prônant un retour à une économie basée sur autre chose que de l’air… ce qui sied très bien à la pensée de Martin Masse. En espérant que cela ressemblera à faire de la haute voltige sans filet de sécurité.

J’aimerais terminer avec un commentaire trouvé sur le carnet de Gérald Filllion, qui cite les mots, éclairants, du professeur d’économie Bernard Élie, de l’UQAM, ce qui me semble faire le pont entre les deux :

Toute crise économique est toujours due à un surinvestissement, qui a pour but d’atteindre une croissance de plus en plus élevée. La crise qu’on connaît aujourd’hui a été provoquée par cette recherche d’avoir toujours des rendements maximums en ce qui a à trait aux bénéfices des sociétés financières, peu importe les conséquences. La spéculation et toutes ces aventures de crédit sont complètement déconnectées de la réalité « vraie ». Actuellement, une des principales caractéristiques de notre capitalisme, c’est l’hyperconsommation et l’endettement au détriment de l’épargne. C’est, en quelque sorte, une fuite en avant en faveur de la consommation. La maximisation des rendements et des profits, toutes les crises économiques commencent comme ça…

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La Banque du Canada et le système bancaire

Ce sujet est de la plus haute importance pour nous tous dans le contexte économique et électoral actuel car l’argent est souvent la clef à la solution de nos problèmes économiques et sociaux. Nos systèmes de santé et d’éducation publiques sont sous attaques et sont coupés dû au manque d’argent. L’environnement est négligé à cause des manques de fonds. Et ainsi de suite, tous les programmes sociaux sont démolis l’un à la suite des autres pour la même raison : le manque d’argent. Il faut balancer le budget, il faut payer la dette.

Mais la question est pourquoi n’y a t-il pas assez d’argent ?

Premièrement, il se trouve que depuis au moins 20-30 ans jusqu’à aujourd’hui, la quasi-totalité de l’argent neuf est créé par les banques privées. Les banques manufacturent l’argent, c’est leur business. Tout comme une compagnie d’acier manufacture l’acier, les banques manufacturent l’argent.

Mais ils ne l’impriment pas réellement, comme le faisait la Banque du Canada dans le temps où elle jouissait de l’exclusive responsabilité de la monnaie, ils créent l’argent de nulle part, comme un magicien (sujet autrefois à un petit capital requis d’environ 5%) chaque fois qu’ils font une hypothèque ou un prêt. Vous allez à la banque pour emprunter de l’argent, vous donnez vos garanties, vous signez et hop, de l’argent est créé ! Tout ce que ça prend, c’est de presser quelques touches sur l’ordinateur. Appelez ça « imprimer », manufacturer ou créer de l’argent neuf, c’est du pareil au même. Les banques ajoutent à l’argent en circulation quand ils créent un prêt ou une hypothèque et ils détruisent l’argent, ou réduisent la masse monétaire quand les emprunts sont remboursés ou lorsqu’ils sont repris par les banques pour non-paiement.

Ce qui constitue le problème principal de laisser les banques privées créer la quasi totalité de tout nouvel argent est qu’il est toujours créé en tant que crédit, une dette à rembourser avec intérêts !

Alors, si la presque totalité du nouvel argent est créé comme étant une dette, sur laquelle on doit en plus payer des intérêts, comment peut-on s’en sortir ? Il faut alors emprunter plus pour payer les intérêts sur ce que nous devons déjà et sombrer encore plus profondément dans les dettes. Ceci est la raison pour laquelle la plupart des pays sont si endettés. Il est un fait que depuis plus de 200 ans, selon les pays et leur situation, presque tout l’argent neuf a été créé en créant une dette – une dette qui ne pourra jamais être remboursée et qui ne peut qu’être dramatiquement réduite par un autre crash similaire à celui de 1929. Les parallèles entre notre situation actuelle au niveau financier et celle de 1929 sont nombreux et significatifs. On est en train de revenir 75 ans en arrière avec notre système bancaire et les pratiques financières.

Considérez ceci : entre 1981 et 1995, $619.2 milliards furent collectés par le gouvernement canadien en impôts des contribuables canadiens et de ce montant, $428.2 milliards furent utilisés pour payer les intérêts seulement sur la dette due aux banques privées internationales et domestiques ! Tout cet argent serait nôtre si on s’était donné la peine d’utiliser notre Banque du Canada pour créer cet argent et nous ne devrions pas d’argent à personne ou presque. Tout cet argent serait retourné dans nos poches au lieu de celles de quelques individus ridiculement riches.

Saviez-vous pourquoi nous ne sommes pas censés payer d’impôts au gouvernement fédéral ? Non pas que ça soit illégal pour le fédéral de vous imposer, car ils taxent votre personne légale que vous décidez d’assumer sans comprendre comment cela fonctionne, mais c’est qu`il est interdit dans la Constitution canadienne d`impôser directement les personnes naturelles pour leur travail.

Malheureusement, beaucoup semblent ignorants et indifférents et ce pays est sur une bien mauvaise voie: celle de voir sa souveraineté dissoute et ses bases légales et principes moraux fondre au soleil. Le pouvoir des corporations en concert avec le fédéral est en train de menacer l’ensemble des provinces en centralisant le pouvoir entre ses mains et ne travaillent pas au bien de la population. Nous avons le pouvoir de dissoudre tout gouvernement qui n’est pas à notre service, le Peuple. Dans notre époque actuelle, notre argent va dans des guerres inutiles et criminelles, les corporations contrôlent le gouvernement, les banquiers privés contrôlent notre économie et TOUT l’argent de nos impôts vont dans leur poche : on ne se sert plus de notre Banque du Canada pour créer de l’argent sans intérêts, on l’emprunte aux banquiers privés et pour cette raison on est passé d’une dette de 37 milliards dans les années 70 à plus de 600 milliards à cause des intérêts sur la dette qu’on doit à ces requins sans noms.

Encore plus inquiétant est que le Canada, avec le reste des pays occidentaux, sont retournés au système extrêmement volatil de bulles boursières, qui prévalait avant la période de la Grande Dépression de 1929, avec son lot de craintes et d’incertitudes. Le seul espoir pour le Canada et les autres pays est d’abandonner la course à la globalisation du système financier et de reprendre contrôle sur sa monnaie et de l’utilisation de la Banque du Canada pour restaurer la libération du besoin et de la peur que des hommes et femmes se sont battus et soient morts pour défendre.

Les chiffres de Statistiques Canada et de la Banque du Canada en 2004 donnaient le niveau total d’endettement du gouvernement canadien, des individus et des corporations à 2.27 trillions de dollars, sur lequel des intérêts sont dûs. Le Canada a en circulation 800 milliards de dollars sur tous les marchés. Donc nous sommes endettés de trois fois le montant que nous avons en argent total disponible dans la masse monétaire.

De ce $800 milliards, seulement $38 milliards a cour légale (billets de banques et monnaie de métal en circulation) et ont été créé par la Banque du Canada, sans intérêts. Le reste ($762 milliards) est du crédit créé par les majeures banques privées comme prêts, hypothèques et argent que les gouvernements empruntent, qui sont considérés comme étant des « dépôts », et sur lesquels des intérêts doivent être payés. Ainsi donc, l’économie canadienne roule sur un système monétaire et bancaire basé sur l’endettement où l’argent comptant constitue environ 5% de tout l’argent en circulation et où le crédit représente 95% de cette masse.

Comme le demande si bien le Parti Action Canadienne, le seul à parler de ces vrais enjeux dans leur plateforme électorale, voici les questions qui surgissent à l’esprit et qui devraient être posées sur la scène publique ainsi qu’à tous nos représentants au pouvoir, gouvernements et médias : 1. Comment fait-on pour payer une dette de $2.27 trillions quand on a seulement $800 milliards en circulation, et que de ce montant même, seulement $38 milliards existent réellement en comptant ?

2. Pourquoi avons-nous seulement $38 milliards comptant sur un total de $800 milliards en circulation ?

3. Qu’arriverait-il à l’économie canadienne si tous les Canadiens arrêtaient d’emprunter et commençaient au lieu de cela à déposer leur argent en même temps ?

Le Canada fait partie d’un système mondial basé sur l’endettement qui est contrôlé et géré par des banquiers plutôt que par des gouvernements souverains. C’était ce système qui fut responsable de la Grande Dépression de 1929 et le même encore qui nous mène tout droit à la même catastrophe qu’en 1929, sinon pire.

Au Canada, une partie de la solution fut de nationaliser la Banque du Canada. C`est le gouvernement de MacKenzie King qui en 1938 a nationalisé la Banque du Canada, retournant au gouvernement le contrôle de la création de la monnaie et du crédit de la nation.

Dans le milieu des années ’70, un changement de politique s’opéra qui redonna graduellement le contrôle et la création du crédit aux banques privées, un retour à la pratique de déléguer aveuglément avec absolue confiance aux financiers et banquiers.

Et ainsi commença notre descente dans une dette trois fois plus élevée que tout l’argent en circulation. Et ce fut les Conservateurs de Brian Mulroney qui ont initié l’érosion du mandat de notre Banque du Canada de nombreuses façons, mais que de successifs gouvernements Libéraux ont continué à abuser.

Le puissant mandat existe toujours, mais le gouvernement refuse de l’honorer et de l’utiliser.

De par la faute de ne pas utiliser notre Banque du Canada, de détenir une partie de moins en moins grande de la dette canadienne, a amené comme résultat d’être condamnés à payer des intérêts inutilement. Nous sommes passés de ce fait d’une dette totale fédérale de 37 milliards en 1975 à 585 milliards en l’an 2000. Cette dramatique augmentation est due à l’emprunt d’argent à des banques privées internationales ou domestiques aux taux d’intérêts du marché au lieu des taux nominaux de la Banque du Canada, intérêts qui retournent dans nos coffres gouvernementaux comme dividendes au lieu de remplir les poches de quelques individus privés.

En 1975, notre Banque du Canada possédait environ 22% de la dette canadienne, mais en 1991 cette part a descendu à 8%, et à 5% en 2000. Emprunter à des taux du marché de 6% à 18% (dans les années ’80) de banques privées et étrangères plutôt que de 1% de notre Banque du Canada fut stupide et relève de la trahison.

La vérité est qu’on est encore malgré tout un pays riche – riche en ressources naturelles et humaines. Mais nous sommes saignés à blanc. Alors que peut-on faire ? Comme nous sommes encore une fois témoins de l’écroulement du système financier causé par le retour au contrôle des banquiers privés, on doit travailler fort pour forcer les débats comme dans les années ’30 qui ont façonné avec succès la structure économique au Canada pour 50 années suivantes. On doit confronter les politiciens avec leur « connaissances » vaniteuses de l’argent et de sa provenance et informer les gens qu’ils ont un choix véritable à propos de l’argent : ils peuvent en être les maîtres ou en être les esclaves. Pour le moment, nous sommes esclaves d’un système basé sur l’endettement. Nous sommes des esclaves économiques.

Je pense que ce problème est le coeur de presque tout le reste de nos problèmes économiques et sociaux. Ne pas considérer cette situation dans nos luttes sociales vers plus de justice et de sécurité revient à perdre une grande partie de son énergie et de son temps à mon avis, mais surtout à perdre de vue le contexte réel dans lequel nous opérons, la structure centrale du système, la matrice.

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