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RÉER obligatoire : la mauvaise idée de Claude Castonguay

L’État a toujours le beau jeu puisque le peuple ne se rend pas compte qu’il en est lui-même le maître.

(Phrase de mon cru en guise d’introduction.)

La réaction viscérale de certains face à l’idée de rendre obligatoire l’épargne pour la retraite est très compréhensible. C’est que cette idée de l’ex-ministre Claude Castonguay semble être la preuve que le système ne fonctionne pas, ou plutôt, mal, voire très mal, désastreusement. Et cela donne des munitions à ceux qui voudraient qu’on se débrouille tous par nous-mêmes, sans avoir à se fier aux bons soins que nous sommes en droit d’attendre de nos gouvernements, tous paliers confondus, étant donné que nous avons en masse payés et payons encore.

Mais, c’est en donnant en pâture notre pouvoir que nous en sommes arrivés là, cela dit avec en tête l’Histoire. D’autres diront qu’on nous l’a pris ce pouvoir. Soit, la vérité doit bien se trouver quelque part entre les deux. Parce que rétroactivement, nous pouvons dire que la situation actuelle est le résultat d’une suite de mollesses citoyennes et, bien sûr, de mensonges ou de travestissement de la réalité par les décideurs.

Voilà plus de vingt ans, il était clair que la retraite n’était pas une affaire personnelle. Et cela c’est désagrégé jusqu’à ce que le sigle RÉER soit devenu à la mode, et l’inquiétude qui est venue avec. Parler pour parler, on en vient même à penser que cette inquiétude a été inoculée pour amoindrir les chances d’une longue retraite (comme on se doute, le stress n’est pas bien compatible avec les records Guiness de longévité). C’est bien clair que c’est du domaine des élucubrations, ce qui est parfois le seul luxe de certains citoyens sous pression.

Pour revenir à un propos plus terre-à-terre, Michel Arsenault, le président de la FTQ :

s’oppose à la solution proposée par le rapport qui souhaite obliger les travailleurs et les travailleuses à cotiser à un REER en créant une nouvelle structure financière. En 2008, on a déjà vu ce que nos banquiers et boursicoteurs ont fait avec nos économies en nous entraînant dans une crise financière sans précédent […]

Le gouvernement du Québec a déjà en main tous les outils nécessaires pour assurer une meilleure retraite aux travailleurs et aux travailleuses avec la Régie des rentes du Québec. Le monde en a assez de voir leurs maigres épargnes se balader en montagne russe. Si on veut vraiment que la situation financière des futurs retraités s’améliore, ça prend une rente garantie, ce que la RRQ fournit à ses cotisants […]

Ce qu’il faut, entre autres, c’est hausser sur une période de sept ans les cotisations au Régime de rentes pour ainsi en arriver à doubler le revenu des futurs retraités, tout en maintenant la participation des employeurs. […]

Les citoyens n’ont pas à faire les frais de la mauvaise gestion qui prévaut depuis trop longtemps. Une bonne partie de la classe moyenne est déjà prise à la gorge, et c’est une bonne bouffée d’air qu’il lui faut, pas une idée aussi asphyxiante.

Et à l’Assemblée nationale, il semble y avoir consensus autour du refus de cette idée. Espérons que le problème ne sera pas tout simplement balayé par-devant comme on le voit trop souvent depuis longtemps.

Parce que c’est la raison, le pourquoi nous en sommes à ce triste résultat.

(Photo : nickpoulson4)

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En attendant vos relevés de cartes de crédit…

Dernièrement, nous avons assisté à deux sorties, une de Mark Carney, Gouverneur de la Banque du Canada, et une de Jim Flaherty, Ministre fédéral des Finances; nous enjoignant à la prudence. Voyez-vous, ils s’inquiètent maintenant du taux d’endettement des canadiens qui est à 148% de leur revenu, dépassant de ce fait celui de nos voisins du sud. C’est une situation qui n’est guère enviable. Nos joyeux lurons essaient donc maintenant de restreindre notre enthousiasme. Cependant, Ils sont très mal placés pour nous faire la leçon.

Depuis que M. Flaherty est Ministre des Finances (2006), la dette fédérale est passée de $460 milliards à $520 milliards, une augmentation de 13%. Pour mettre les choses en perspective, notre dette fédérale équivaut à 75% de notre PIB et nous place mondialement en 18e place au palmarès de l’endettement, juste derrière le Portugal qui est actuellement en train d’imploser.

M. Carney pour sa part, depuis qu’il a été nommé en 2008, a abaissé le taux directeur de 5% à 1%. Avec le taux d’inflation annuel actuel de 2%, nous nous retrouvons avec un taux d’intérêt réel négatif. Ce taux est un incitatif énorme à emprunter et dépenser et de ne pas épargner. Avec notre dollar qui perd son pouvoir d’achat à ce rythme, à quoi bon mettre son argent à la banque? Est-il donc surprenant que les ménages canadiens soient si endettés. Est-il aussi surprenant qu’alors que les américains renouent avec les vertus de l’épargne, atteignant un 6% actuellement, que les épargnes des canadiens aient fondu à 2.5%? Il ne faut pas être grand clerc ou même avoir un doctorat en économie pour réaliser que de ne mettre aucune épargne de côté pour les mauvais jours et de s’endetter jusqu’au cou n’est pas une façon de s’enrichir. C’est tout le contraire.

Les bas taux d’intérêt, couplés avec une garantie d’hypothèque de la Société Canadienne d’Hypothèque et de Logement (SCHL), ont aussi causée une bulle immobilière sans précédent au Canada. Dans des conditions comme celles-là, les actifs immobiliers pourraient perdre leur valeur très rapidement et voir plusieurs ménages avec des dettes dépassant largement la valeur de leurs actifs. Mais contrairement à nos voisins américains, abandonner notre hypothèque n’est pas une option pour nous. Nous restons enchainés à notre hypothèque. Bref, nous sommes en train de répéter le même scénario que les américains en 2007. Tout ça parce que M. Carney maintient les taux trop bas.

Depuis la crise financière américaine, nos politiciens ne cessent de nous dire de dépenser, dépenser, dépenser et la Banque du Canada se fait un plaisir de nous rendre la tâche plus facile avec des taux dérisoires et maintenant ils sont surpris de constater que nous sommes sur-endettés? M. Carney et M. Flaherty on tenu une partouze à bar ouvert pendant deux ans et ils sont surpris de voir leurs invités se promener à quatre pattes avec des abat-jours de lampes sur la tête.

Mais les nouvelles ne sont pas toutes mauvaises. Pendant ce temps, les grandes banques ont empoché des profits records et tous les amis de M.Carney ont sans doute eu droit à un épais bonus pour Noël. N’est-ce pas magnifique? J’ironise, bien sûr. Bien peu de gens le réalisent, mais le rôle de la Banque du Canada a toujours été de financer les excès de notre gouvernement (comment vous croyez qu’ils font pour financer des guerres, des programmes sociaux et tous ces petits contrats pour leurs amis?) et de bourrer les poches des banquiers. Il serait temps que les gens s’en rendent compte et qu’on l’abolisse.

Je vous souhaite un très joyeux Noël tout de même.

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Les ennemis des pauvres

wealth

Philippe David

La gauche au Québec s’est toujours donné le monopole de la vertu. Ils se targuent souvent d’être les défenseurs de la veuve et de l’orphelin. Si leurs intentions sont bonnes, leurs méthodes font souvent tout le contraire et nuisent à ceux-là même qu’ils tentent d’aider, en plus de nuire à la société en général. La gauche dit aider les pauvres en utilisant deux méthodes. La première, en utilisant la force du gouvernement pour taxer les mieux nantis et redistribuer cette richesse et la seconde consiste à restreindre à certains l’utilisation de leur propriété pour la rendre accessible à d’autres.

Ce que les partisans de la gauche ne comprennent pas c’est que les méthodes qu’ils utilisent, le socialisme et l’interventionnisme, non-seulement n’aident pas, mais elles aggravent le problème de pauvreté qu’ils essaient de résoudre. En proposant des programmes sociaux, les gauchistes font une grave assomption: que la richesse existe dans la société. Après tout, s’il n’y avait aucune richesse à redistribuer, à quoi ça servirait d’avoir tous ces programmes? L’état-providence assume qu’il y a des gens qui produisent de la richesse ou en ont accumulé. Ce sont ces gens qu’is cherchent à taxer pour redistribuer aux pauvres.

Considérons une petite histoire de science-fiction. Supposons qu’on a découvert une nouvelle planète habitable dans notre système solaire. Afin d’alléger la surpopulation de nos prisons, nous décidons d’envoyer 50 000 prisonnier(ière)s pour coloniser la nouvelle planète. On leur donne assez de vivres, de vêtements et fournitures à chacun pour survivre 6 mois. Aussitôt arrivés, les bagnards élisent un gouvernment démocratique avec tous les pouvoirs pour éliminer la pauvreté et qui projette d’établir ipso facto, un état-providence avec système de santé gratuit, assurances chômage, pensions de vieillesse, congés parentaux, garderies, etc. Voyez-vous un problème? Le gouvernement lui-même n’est pas une source de richesse. Afin d’avoir l’argent pour établir ces programmes, il doit d’abord taxer les gens. Voyez-vous le problème suivant? Dans notre colonie, tout le monde est dans un état de pauvreté extrême. Il n’y a pas de richesse à redistribuer. Quoi faire?

En proposant ses programmes sociaux la gauche assume que la richesse pour les soutenir existe naturellement dans la société, comme si elle poussait sur les arbres. Elle ne considère pas pour un instant qu’une société ou la richesse croît peut être un grand bénéfice pour les pauvres ou que la taxation et redistribution puisse détruire la base de création de la richesse et appauvrir tout le monde.

Reprenons notre exemple, puisque que tout le monde dans la colonie est pauvre, on décide de tout mettre en commun. Le gouvernement est chargé de tout planifier, de décider les récoltes à être plantées, les commerces à créer, qui travaille où et comment allouer toutes les ressources de la colonie. Tout va bien au départ, ce genre d’arrangement va très bien au colons qui sont habitués à la vie de prison, mais après un certain temps, la nature humaine fait en sorte que personne ne veut travailler très fort. L’absentéisme est rampant, on a des pénuries de biens et services et la situation ne fait que s’empirer.

Cette situation s’est produite dans la première colonie américaine à Plymouth Rock. Ils ont tenté de fomer une société où toute propriété appartenait à la communauté (apparemment, Marx n’avait rien inventé). Le résultat fut la famine. Le gouverneur Bradford décida alors d’attribuer à chacun sa terre et donna le droit à chacun de conserver les fruits de son travail. Soudainement, tous les habitants de la colonie avaient plus d’ardeur au travail et d’excellentes récoltes. La solution à leur problème de famine fût la propriété privée et les marchés libre. Doit-on être surpris que le peuple américain soit le plus grand partisan de la libre-entreprise?

La même solution s’appliquerait à notre colonie hypothétique. Tout le monde est libre de partir en affaire dans le domaine qu’il veut et libre de poursuivre sont intérêt et appliquer ses talents particuliers à fournir des biens et services que les autres voudront acheter. Les gens seraient libres de transiger avec qui ils veulent et d’accumuler le fruit de leur travail.

Évidemment, au départ la pauvreté est manifeste. Il est plus difficile d’accumuler du capital alors qu’on fait à peine assez pour survivre, mais déjà la deuxième génération jouit d’un meilleur niveau de vie et est capable d’accumuler un peu d’épargne qu’elle passera à la troisième génération. Dans quelques décennies, le système commencera non-seulement à produire ses premiers millionnaires, mais le niveau de vie de ceux au bas de l’échelle aura aussi augmenté. Tout aussi important, les plus pauvres sauraient qu’il peuvent eux aussi rejoindre les rangs de la classe moyenne en travaillant fort et en épargnant.

Cette situation n’est pas si hypothétique, c’est celle qui prévalait pendant la révolution industrielle. Pendant cette période, les gens étaient relativement libres de transiger sans règlementation excessive et étaient très peu taxés. Les quelques premières décennies de cette période furent difficiles, comme pour toute société avec une base de richesse limitée.

Comme d’habitude, les partisans de la gauche sont vite à critiquer cette période. Ils sont vites à nous rappeler les horreurs des usines de l’époque où femmes et enfants travaillaient de longues heures. Mais ils manquent un point important, dans une société qui n’est pas encore riche, ces usines, aussi horribles soient-elles offrent une chance de survie à ceux qui y travaillaient. Une société qui n’a pas une base de richesse et aucun moyen d’en accumuler va inévitablement voir des gens crever de faim. Les pères de familles de l’époque n’envoyaient pas leur femme et leurs enfants à l’usine parce qu’ils les haïssaient, mais parce que ça leur donnait une meilleure chance de survie. Plus tard, alors que les familles ont réussi à accumuler un peu d’épargne, le besoin pour les femmes et les enfants de travailler est devenu moins criant et ils ont pu arrêter. Ultimement, lorsque nos gouvernements ont légiféré contre le travail juvénile, il n’y avait que très peu d’enfants qui travaillaient encore et leurs familles ont dû souffrir, privées de ces revenus. Ce qu’on ne vous dira pas non plus de cette période, c’est que la vie avant la révolution industrielle, pour 80% de la population était courte, brutale et miséreuse avec un taux de mortalité infantile rampant et une espérance de vie sous les 40 ans. On vous l’enveloppera plutôt de romantisme pour vous cacher qu’en fait, le niveau de vie de la révolution industrielle était supérieur au mode de vie agraire qui prévalait avant ou seule la noblesse était privilégiée, vivant de ses pillages, et que peu qui naissaient au bas de l’échelle sociale avaient de chance de changer de station. La clef d’un niveau de vie croissant est donc l’épargne et l’accumulation de capital.

Imaginez qu’un fermier emploie un homme de main qui n’est équipé que d’une bêche pour travailler une terre de 100 hectares. Le fermier paie cet homme de main $10 000 par an et a $5000 de dépenses additionnelles. À la fin de la saison il vend sa récolte $30 000, empochant un profit de $15 000. Supposons aussi que notre fermier considère qu’un profit de $15 000 est le strict minimum qu’il doit avoir pour nourrir sa famille et rester en opération. Une ferme est un investissement risqué et rien ne garantit le prix et la quantité des récoltes d’année en année. Si les choses restent les mêmes d’une année à l’autre, il est donc impossible au fermier d’augmenter le salaire de son homme de main. Puisque ses profits n’augmentent pas, le fermier ne peut pas se permettre d’augmenter ses salaires.

Mais supposons, que le fermier puisse augmenter sa production? Supposons qu’il puisse doubler le rendement de ses 100 hectares? S’il pouvait faire ça, il pourrait aussi augmenter le salaire de son employé. Que ferait-il pour y parvenir? Il pourrait mettre un certain montant de ses profits de côté, disons $1000 à chaque année et dans quelques années il pourrait s’acheter un tracteur usagé qui permettra à son employé d’augmenter le rendement de sa terre. Est-ce que l’employé dépend du bon vouloir du fermier pour obtenir son augmentation? Pas du tout parce qu’il peut aller visiter les fermes voisines pour découvrir combien les employés y sont payés et exiger l’équivalent de son employeur. Si l’employeur refuse, l’employé est libre d’accepter une meilleure offre ailleurs, laissant le fermier sans employé pour l’aider à cultiver sa terre.

Donc, même les travailleurs au bas de l’échelle bénéficient de l’augmentation des profits de leur employeur. Ils ont un intérêt, tout autant que leur employeur à la réussite de l’entreprise. Et plus il y a d’entreprises qui font de même, et plus ils feront augmenter les salaires réels des travailleurs.

Retournons maintenant à notre colonie fictive et propulsons la 100 ans dans le futur. À ce point, le niveau de taxation et de règlementation étant demeuré bas, la société a accumulé une grande quantité de richesse. Bien sûr, certains auront eu plus de succès que d’autres, mais même les plus pauvres ont un niveau de vie enviable comparativement à ce qu’ils avaient 100 ans auparavant et tout le monde comprend que leur niveau de vie dépend de l’épargne et l’accumulation de capital des plus riches et de tout le reste. Arrivent les partisans de la gauche qui s’exclament comment il est injuste qu’il existe de si grands écarts de richesse

« Nous devons faire la guerre à la pauvreté » disent-ils, « Et nous débarrasser de ce capitalisme sauvage et établir un état-providence ». Les gens finissent par céder à leur chant de sirène. Au départ, tout fonctionne bien. Les personnes âgées ont un revenu de retraite garanti, les gens ont des soins de santé gratuits, les entreprises recoivent des subventions, les enfants reçoivent une éducation gratuite.

Par ailleurs, les gens négligent de remarquer un étrange phénomène. Le nombre de riches commencent à diminuer, dû au fait que ceux qui se situaient à la limite entre la classe riche et la classe moyenne retombent à la classe inférieure à cause des impôts qu’ils doivent payer pour financer ces nouveaux programmes. Au fur et à mesure que le temps avance, le gouvernement doit élargir son assiette fiscale pour inclure la classe moyenne. Et ceux qui se trouvaient dans la marge entre la classe pauvre et la classe moyenne retombent dans la classe inférieure. Graduellement, l’assiette fiscale continue de s’élargir et les impôts continuent d’augmenter jusqu’à ce qu’il se présente un autre phénomène: le taux d’épargne et l’accumulation de capital, la clef de la richesse, commencent à diminuer.

Ce scénario n’est pas si hypothétique non-plus. C’est exactement ce qui se produit au Québec depuis la Révolution Tranquille. Notre fardeau fiscal étant l’élément de notre budget familial qui a le plus augmenté depuis 1960. Une augmentation de plus de 1600%! Lorsqu’on se compare avec l’Ontario, on note que nous avons 42% des québécois qui sont trop pauvres pour payer de l’impôt, contre 29% en Ontario et nous n’avons que 1.6% de riches contre 2,9% en Ontario. Nous sommes donc, grâce à notre état nounou plus lourd et expansionniste que toutes les autres provinces, de plus en plus riches en pauvres et pauvres en riches. C’est ce que nous a donné notre modèle québécois.

Le modèle socialiste retourne éventuellement les gens à l’état de pauvreté jusqu’à ce que tous atteignent l’égalité; soit également pauvres. Cuba est un excellent exemple. En confisquant au riches leurs commerces, leur propriétés et leur comptes en banque, soit-disant pour aider les pauvres, Fidel Castro a amené son pays jusqu’à la conclusion logique de ce système. Le résultat est une pauvreté manifeste où la grande majorité des habitants survivent à moins de $1 par jour. N’eût été de prêts provenant de l’URSS et maintenant de la Chine, Cuba aurait sombré depuis longtemps dans la famine.

La seule raison pourquoi nous n’avons pas eu une telle érosion au Québec encore, c’est que l’entreprise privée est arrivée à accumuler le capital un peu plus rapidement qu’il ne lui est confisqué et encore, l’investissement privé est en sérieuse baisse depuis plusieurs années et avec le déclin démographique, notre manque de productivité va s’empirer et l’écart avec la moyenne américaine et canadienne va s’accentuer grandement. Dépêchez-vous à faire payer les riches. Bientôt, il n’y en aura plus.

Les gauchistes semblent croire que tout ce qui compte en implémentant leurs programmes, ce sont d’avoir de bonnes intentions. En autant qu’ils se croient bienfaisants, ils croient que les moyens qu’ils utilisent sont justifiés. Malheureusement, leur compréhension de l’économie est assez sévèrement limité au point de croire qu’ils peuvent défier les lois de l’économie et du gros bons sens en abolissant la pauvreté par une loi. (Eh oui, sans blague!) Ils se croient vertueux, mais dans la réalité, il semble qu’un grand nombre d’entre eux seraient satisfaits de voir les pauvres plus pauvres, si en revanche, les riches étaient moins riches.

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Classé dans Actualité, économie, Philippe David

L’arnaque

Philippe David.

Il n’y a pas très longtemps, dans mon billet «Le pays de la responsabilité fiscale», je dépeignait un tableau plutôt alarmant de l’endettement des ménages au Canada. Dans sa chronique, Richard Martineau fait un constat similaire, tout en concluant:

La vérité est que nous sommes extrêmement mal placés pour faire la leçon aux gouvernements. Comme eux, nous dépensons trop, sommes beaucoup trop endettés et avons les yeux plus gros que la panse…

Jusqu’à un certain point, il a raison. Nous surconsommons et nous nous endettons pour le faire. Si nous sommes conséquents, nous reconnaitrons notre part de responsabilité dans la chose. Mais il existe tout de même une bonne explication pourquoi collectivement nous agissons ainsi. C’est parce que l’élite dirigeante le veut ainsi.

Pensez-y. Combien de fois entend-on les politiciens nous encourager à consommer pour faire tourner l’économie? Lorsque nous tombons en récession, ils sont là à nous dire: «Dépensez, dépensez, dépensez!» Cette mentalité provient de la croyance erronée que les récessions sont causée par une baisse de la demande agrégée et que nous devons absolument renflouer cette demande coûte que coûte. Les politiciens adorent ce genre de chose parce que ça leur permet de passer pour des héros avec leurs plans de relance. La réalité est que la reprise éventuelle dont ils s’accaparent le mérite aurait eu lieu de toute façon. Même qu’elle aurait probablement eu lieu plus tôt.

La seconde raison est que les taux d’intérêts sont artificiellement bas. Ils sont particulièrement bas présentement, mais ils ont presque toujours été plus bas qu’ils ne l’auraient normalement été si les banques centrales de ce monde cessaient de les manipuler pour «stimuler» l’économie. Cette stimulation artificielle par le crédit facile encourage justement l’endettement et décourage l’épargne. À quoi bon épargner si les taux d’intérêt sont dérisoires et que par opposition, le crédit est relativement peu coûteux? Dans un marché libre, les taux d’intérêt seraient fixés selon la disponibilité d’épargnes réelles pour financer les crédit, ce qui naturellement donnerait des taux plus élevés qui stimulerait l’épargne et limiterait la demande de crédit à ceux qui en ont vraiment besoin. En effet quel mal y a-t-il à économiser un peu avant de se payer quelque chose? Pourquoi doit-on essayer de tout avoir tout de suite? Si les taux d’intérêt étaient plus élevés, la question ne se poserait pas.

Est-ce que l’économie souffrirait si on changeait cette façon de faire? Il y aurait très certainement des répercussions à court-terme pendant que l’économie se réajuste, mais à long-terme, une économie fondée sur l’épargne aurait une base plus solide qu’une économie gonflée au crédit facile de l’argent créé à partir de rien. Nos politiciens, guidés par certains idiots avec des prix Nobel, croient que l’économie doit être constamment stimulée un peu comme un athlète qu’on pompe aux stéroïdes. Sauf qu’à la longue, l’athlète finit par claquer. Bientôt, il sera au bord de l’overdose.

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Une crise économique digne d’un suspense

Devant la crise économique états-unienne qui nous tient en haleine, et en plus en crescendo, il y a bien sûr deux solutions diamétralement opposées, soit plus de réglementation pour encadrer le monde de la finance, soit un abandon total de la mainmise étatique sur l’économie. Je peux vous avouer ici que le dilemme est pour moi puissant. Deux lectures récentes m’ont influencé dernièrement sans que je puisse vraiment pencher d’un côté ou de l’autre. Il s’agit du billet « La fin d’un modèle », du Hou-Hou Blog, et de « Le château de cartes financier s’effondre » de Martin Masse pour le Blogue du Québécois Libre. J’espère pouvoir trancher à la fin de ce billet, mais je ne suis pas très optimiste.

Le premier, Houssein, prend pour preuve la restructuration des banques d’investissements indépendantes Morgan Stanley et Goldman Sach en société financière de portefeuille (Bank Holding Company — beaucoup plus sujette aux réglementations étatiques) pour affirmer que le « système financier hors de tout contrôle » est en faillite, et que c’est « un aveu des géants de la finance, un aveu d’échec : nous avons gaffé, nous n’y arriverons pas tous seuls, nous avons besoin de l’aide de l’État, et de garde-fous qui nous empêcheraient de faire des conneries dans le futur. »

Le deuxième, le libertarien, explique que le gros du problème concerne directement l’intervention de l’État, et pas seulement la réglementation : « on se prépare déjà à d’autres faillites en chaîne, le système financier étant construit sur une gigantesque fraude pyramidale, dont la base est constituée par la monnaie papier ne valant rien que nos banques centrales impriment en quantité industrielle depuis des années, et dont elles inondent les marchés par des politiques de taux d’intérêt maintenus artificiellement bas et d’autres techniques d’intervention encore plus directes. »

Voilà pour la mise en situation. Nous sommes en face de deux réalismes bien distincts qui prennent chacun le pouls de la situation selon leurs paradigmes bien impossibles à concilier, au premier abord. Tandis que le premier culpabilise les financiers quasi à outrance, le deuxième refuse totalement d’admettre leurs torts. Mais Martin Masse a beau écrire que la « cause première n’est pas la “cupidité des marchés” », il faut bien admettre que les requins de la finance nagent dans l’eau du système en place et qu’ils se sont servis où ils pouvaient se servir. Un changement vers « moins de réglementation et plus de liberté dans les marchés financiers » ne les rendra pas moins voraces et plus soucieux des répercussions sociales et environnementales de leurs activités. Ça, je n’y crois pas. L’hommerie ne disparaîtra pas par magie en coupant les tentacules de la bête nommée État.

Tant que le système économique n’aura pas été remanié en profondeur, j’aurai tendance à me ranger du côté d’Houssein, tout en prônant un retour à une économie basée sur autre chose que de l’air… ce qui sied très bien à la pensée de Martin Masse. En espérant que cela ressemblera à faire de la haute voltige sans filet de sécurité.

J’aimerais terminer avec un commentaire trouvé sur le carnet de Gérald Filllion, qui cite les mots, éclairants, du professeur d’économie Bernard Élie, de l’UQAM, ce qui me semble faire le pont entre les deux :

Toute crise économique est toujours due à un surinvestissement, qui a pour but d’atteindre une croissance de plus en plus élevée. La crise qu’on connaît aujourd’hui a été provoquée par cette recherche d’avoir toujours des rendements maximums en ce qui a à trait aux bénéfices des sociétés financières, peu importe les conséquences. La spéculation et toutes ces aventures de crédit sont complètement déconnectées de la réalité « vraie ». Actuellement, une des principales caractéristiques de notre capitalisme, c’est l’hyperconsommation et l’endettement au détriment de l’épargne. C’est, en quelque sorte, une fuite en avant en faveur de la consommation. La maximisation des rendements et des profits, toutes les crises économiques commencent comme ça…

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