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Mcleans avait raison!

Grande nouvelle! Un rapport que le Ministère des transports du Québec voulait laisser croupir sur les tablettes, se retrouve par miracle chez Radio-Canada.  Comme par hasard, ce rapport confirme ce que nous avons toujours su: l’industrie de la corruption, pardon, de la construction est corrompue à l’os. Depuis des décennies, c’est un secret de polichinelle. Quoi? Vous croyiez peut-être que notre stade olympique valait vraiment le milliard et des poussières qu’il nous a coûté? Vous croyiez qu’ailleurs qu’au Québec, des projets comme l’extension du métro à Laval ont aussi des dépassements de coûts de 350%? Nous avons toujours su que cette industrie était toute croche, mais maintenant nous en avons la preuve.

Devrait-on être surpris? Pas le moins du monde, puisque la corruption va toujours main dans la main avec des gouvernement interventionnistes, et celui du Québec est de loin le plus interventionniste au Canada.  Il y a toujours eu un lien entre la liberté économique d’un territoire et la corruption pour de très simples raisons:

  1. Plus une industrie est règlementée, plus l’entrée de nouveaux joueurs est restreinte, limitant la concurrence et plus il est facile pour les joueurs existants de se cartéliser sans craindre qu’un nouveau concurrent vienne briser le cartel.
  2. Plus une industrie est règlementée et plus le pouvoir sur cette industrie est concentrée dans les mains de fonctionnaires et politiciens et plus il devient nécessaire de graisser des pattes pour accomplir quoique ce soit. Il ne peut y avoir de corruption que dans le secteur public car ce sont eux qui détiennent le pouvoir et qui peuvent le vendre au plus offrant.
  3. Les foctionnaires et politiciens n’ont aucun incitatif à s’assurer que les deniers publics soient bien dépensés. Ce n’est pas leur argent, c’est celui du contribuable, alors qu’est-ce que quelques millions par ici, ou par là si ça leur permet d’acheter des votes ou d’accroitre leur pouvoir?

Pourquoi croyez-vous que ça dure depuis si longtemps, sans que personne ne dise un mot? Je vous dirais que c’est parce que les acteurs sont tous au-dessus des lois et qu’ils on tout intérêt à ce que vous ne sachiez pas ce qui se passe. Encore une autre fois, ils ont d’ailleurs cherché à vous cacher la vérité. N’eut été du fait que quelqu’un a pris sur lui-même d’envoyer une copie de ce rapport à R-C, nous n’en aurions probablement jamais vu la couleur de source officielle. Maintenant qu’ils ont été pris les culottes baissées, le gouvernement Charest va-t-il finalement  former la commission d’enquête réclamée depuis si longtemps par la grande majorité de la population?

Marquez votre calendrier, car vous ne reverrez pas l’occasion de si tôt ou je me retrouve en accord avec Amir Khadir, mais Jean Charest n’a plus que deux choix honorables: faire une commission d’enquête ou démissionner. Cependant, je n’ai aucune illusion sur le résultat d’une telle commission. Nous allons certainement voir des têtes rouler, mais le problème ne sera pas résolu pour autant,  tant que nous ne revoyons pas le rôle de notre gouvernement dans l’économie.

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L’état d’indolence

INDOLENCE

Prononciation : in-do-lan-s’
s. f.

Sens 1

Terme de médecine. Privation de sensibilité physique. L’indolence d’une tumeur.
Sens 2

Terme de philosophie. État d’une âme qui ne s’émeut de rien, ni du bien, ni du mal. L’indolence des stoïciens est difficile à concevoir. Épicure disait que c’était dans l’âme qu’il fallait planter l’indolence.

En ce sens, il vieillit.
Sens 3

État d’une personne peu sensible à ce qui touche ordinairement les autres hommes.
Sens 4
Nonchalance amoureuse des aises.
ÉTYMOLOGIE
Lat. indolentia, de indolens, indolent.

Au Québec, depuis quelques années, nous vivons une période d’apathie et de cynisme. C’est le constat que fait un de mes collègues blogueur Stéphane Lessard. En fait, il blâme la situation actuelle du Québec au fait que nous sommes trop passifs. Mais pourquoi au fait, le sommes nous?

Oublions les problèmes d’ordre économique que notre modèle québécois cause et le fait que nous fonçons allègrement sur un mur et le fait que notre dette est la 5e plus élevée de tous les pays industrialisés. Même si les Bill Gates et Warren Buffet de ce monde venaient nous signer un chèque pour tout payer, nous aurions quand même un problème. Le problème de fond n’est pas le coût de notre état-providence, mais le fait qu’il corrompt la relation entre l’état et le citoyen.

Dans notre belle province, comme dans la plupart des pays développés, l’état s’est accaparé progressivement de toutes nos responsabilités d’adultes. De la garde de nos enfants, nos soins de santé, le soin de nos ainés, l’état nous prend en charge du berceau à la tombe, de sorte que nous nous retrouvons coupés de nos instincts primaires, en commençant par notre instinct de survie. C’est d’ailleurs la raison pourquoi nous avons si peu d’enfants.

Dans l’érosion du sens des responsabilités, l’Europe mène le bal, tandis que les États-Unis ferment la marche. Nous nous retrouvons quelque part entre les deux. Le Québec se retrouve avec une décrépitude quelque peu plus avancée que le reste du Canada. Pour donner une idée de proportions, la Californie, qui doit faire des contorsions extrêmes pour ne pas se retrouver en faillite, a 30 millions d’habitants et le Québec en a 7,5 millions, mais les deux ont à peu près le même nombre d’employés publics. Ça vous donne un peu les proportions gargantuesques de l’état québécois, et à quel point cet état est incrusté dans toutes les facettes de nos vies. Au Québec, il est difficile de mettre un pied devant l’autre sans la permission de l’état.

Nous en avons développé une telle dépendance que pendant la dernière campagne électorale fédérale, au débat des chefs, plutôt que de demander d’exiger des solutions aux problèmes de notre système de santé, par exemple, ou de nos problèmes d’infrastructures, une dame n’a rien trouvé de mieux à demander aux chefs que de lui dégoter un emploi.

Ici au Québec, il devient de plus en plus difficile de trouver une entreprise qui ne reçoit aucune subvention, pourtant si seulement 2% de vos revenus proviennent du gouvernement, ça leur donne le droit de véto sur 100% de vos activités. Pour un individu, c’est encore pire. Juste le fait d’avoir l’état comme seul fournisseur de soins de santé lui donne le pouvoir de règlementer pratiquement tout dans votre vie. Après tout, si l’état paye pour vos soins de santé, il a tout intérêt à éviter que vous ayez besoin de soins. C’est l’argument derrière toute une panoplie de restrictions à vos liberté comme le port du casque obligatoire sur une moto, les ceintures de sécurité, la guerre au tabagisme, à la malbouffe et aux drogues. On a pas encore des nutritionnistes qui viennent prendre l’inventaire de notre frigo, mais il paraît qu’ils le font en Grande Bretagne. Ils ne sont pas encore sur le point de confisquer vos Jos Louis, mais ça viendra sûrement bientôt.

S’ils ne peuvent pas vous contrôler au nom de votre propre santé, il le feront au nom de celle de la planète. Depuis près de deux ans maintenant, la théorie selon laquelle ce sont nos émissions de gaz carbonique qui sont responsables de changements climatiques est tranquillement en train de se faire découdre. Même que le programme CLOUD du CERN a récemment démontré que l’influence du soleil sur les rayonnements cosmiques aurait une bien plus grande influence sur le climat que le CO2. Le soleil a une influence sur le climat? Qui l’eût cru! Malgré tout, nos gouvernements ne cessent de multiplier les mesures contre les émissions de carbone, quitte à nous retourner à l’âge de pierre. Il y a quelques années en Grande Bretagne (encore!), on a proposer d’imposer une surtaxe de 20% à ceux qui font des fréquents voyages. Naturellement, ce genre de chose n’aura pas lieu de restreindre les mouvements de gens comme Al Gore ou Michael Moore, mais ça restreint sérieusement le mouvements du reste du monde.

On s’amuse souvent à dire que tous les hommes ont soif de liberté, mais si l’histoire des pays développés depuis 1945 prouvent une chose, c’est qu’entre la liberté individuelle et la sécurité de l’état, les gens voteront plus souvent qu’autrement pour la sécurité et abandonneront leurs libertés. Mais une cage, aussi douillette qu’elle puisse être, demeure une cage.

Une fois qu’ils ont réussi à réguler votre comportement, ils commenceront aussi à réguler ce que vous devez penser. Les mésaventures de Mark Steyn et Ezra Levant avec les commissions des droits de l’homme canadiennes on démontré que pour une profession qui se croit courageuses, il y a plus d’un journaliste qui soit très content de se réfugier dans le conformisme de la rectitude politique. Il est impressionnant de savoir que 85% des journalistes québécois soi-disant « professionnels » ne voient aucun problème à voir leur profession microgérée par l’état. Qu’il puissent ensuite se réclamer indépendants tient de l’équivalent d’un bretzel intellectuel. Tous les champs d’action supposés être les avant-postes de l’indépendance d’esprit, l’art, les écoles ou les médias; ont soit une relation ambiguë avec ou carrément dépendante du gouvernement. Produire un film ici consiste à laisser un organisme gouvernemental nous subventionner pour ensuite produire un matériel osé et avant-gardiste qui ne nuit nullement à l’état.

Puis il vient un temps où même les mots deviennent des incitations à la haine. La moindre critique non-conforme au consensus social devient un crime. Ou simplement faire un lien vers un site internet que l’état juge haineux, peu importe les critères sur lesquels ce jugement repose, devient passible d’amende ou pire.

Comment expliquer que des adultes qui veulent avoir le choix de centaines de marques de céréales au supermarché ou de millions de chansons pour leur iPod, puissent ensuite abandonner tout choix en ce qui a trait à leur santé au seul gouvernement? Ne sommes-nous pas en train de devenir les ados les plus ridés du monde? Bons seulement à choisir notre collection de disques? Et encore! Ce n’est pas si sûr qu’en définitive, l’état nous laissera même choisir nos disques. L’état-providence nous tiendra toujours dans un état d’indolence.

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Le consentement des gouvernés

Qu’est-ce qui donne le droit à certains de gouverner les autres? C’est la question que pose Robert Higgs. La réponse, depuis l’époque de John Locke, est le consentement des gouvernés. Ainsi, lorsque les américains ont déclaré leur indépendance, ils ont écrit entre autre que « les gouvernements ont été institués entre les hommes, dérivant leur pouvoir du consentement des gouvernés ». Comme le souligne Higgs, tout ça semble bien en théorie, mais c’est quand on s’arrête à y penser que les choses se compliquent.

Nombre de questions viennent à l’esprit. Par exemple, est-ce que toutes les personnes doivent consentir et si non, combien? Et quelles options ont ceux qui n’y consentent pas? Le consentement devrait-il être verbal ou écrit? Devrait-il être implicite ou explicite? Si c’est implicite, comment c’est tabulé? Est-ce qu’il est permanent, ou est-ce que je peux le retirer si je n’y trouve pas mon compte? L’entente devrait-elle être renouvelée? À quelle fréquence? Ces question démontrent que la question de la légitimité du gouvernement en prend pour son rhume quand nous passons de l’abstraction à la pratique et si on considère les faibles taux de participation aux élections de la plupart des démocraties occidentales, ce n’est pas juste une question en l’air.

Ceux qui sont amoureux de l’état nous font souvent mention de l’existence d’un « contrat social ». Où est ce contrat? Peut-on le lire? Quand l’avons nous signé? Pour qu’un contrat soit légitime, il doit être accepté librement en pleine connaissance de cause. Or personne n’est jamais venu me montrer ce contrat social qui est supposé exister entre le gouvernement et nous tous. L’avez-vous déjà lu vous? Eh bien, selon Robert Higgs, si on se fie aux agissements typiques des gouvernements de ce monde, un tel contrat ressemblerait à ceci (que j’ai traduit librement):

Je, le contractant de la première partie («le souverain»), promets:

(1) De préciser combien de votre argent vous me remettrez, ainsi que comment, quand, et où le transfert ne sera effectué. Vous n’aurez effectivement aucune voix au chapitre, hormis de plaider pour ma miséricorde, et si vous refusez, mes agents vous châtieront par les amendes, l’emprisonnement, et (dans le cas d’un refus persistent) la mort.

(2) De faire des milliers et des milliers de règles que vous devrez obéir sans poser de questions, encore une fois sous peine de punition par mes agents. Vous n’aurez aucune voix dans la détermination du contenu de ces règles, qui seront si nombreuses, complexes, et dans de nombreux cas au-delà de la compréhension que nul être humain pourrait éventuellement connaître plus d’une poignée d’entre elles, et encore moins leur caractère spécifique, et pourtant si vous ne respectez pas l’une d’elles, je me sentirai libre de vous punir dans la pleine mesure des lois faites par moi et mes complices.

(3) De fournir pour votre utilisation, à des conditions fixées par moi et mes agents, des soit-disant biens et services publics. Bien que vous puissiez accorder une véritable valeur à un petit nombre de ces biens et services, la plupart auront peu ou aucune valeur pour vous, et certains vous trouverez tout à fait détestable, et en aucun cas aurez-vous en tant qu’individu, quoique ce soit à dire sur les marchandises et de services que je propose, malgré les histoires sans queue ni tête de la part d’économistes voulant que vous « demandiez » tous ces trucs et que vous accordiez une valeur équivalente à n’importe quel montant d’argent que je choisis de dépenser pour sa prestation.

(4) En cas de différend entre nous, des juges qui me sont redevable pour leur nomination et leur rémunération décideront comment régler le différend. Vous pouvez vous attendre à perdre dans ces règlements, si votre cause est entendue en premier lieu.

En échange des « bénéfices » gouvernementaux ci-haut, vous, le contractant de la deuxième partie («le sujet»), promettez:

(5) De vous taire, de ne pas faire de vagues, de respecter toutes les ordonnances émises par le souverain et ses agents, de courber l’échine devant eux comme s’ils étaient importants et honorables, et quand ils vous disent «sautez», de demander seulement «à quelle hauteur? »

Wow! Qui ne sauterait pas sur la chance de signer un contrat comme ça? Faudrait être un peu dingue, non? Pourtant, c’est bel et bien la façon que nous sommes traités. Je n’irai pas, comme Higgs, enjoindre les menteurs, voleurs et meurtriers qui composent nos gouvernements de tous niveaux de faire l’honorable geste de tomber sur une épée, mais je rêve de voir un jour un contrat social qui se fera entre individus, plutôt qu’entre les gens et leur gouvernement. Un contrat par lequel nous nous promettrons de respecter mutuellement nos vies et notre propriété et que le seul rôle du gouvernement serait de faire respecter un tel contrat.

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La haine de l’entrepreneuriat

Il existe un certain malaise au Québec et il nous a mis sur une trajectoire d’autodestruction. Si certains entretiennent encore l’espoir qu’un jour cette province puisse devenir un pays, il faudra un jour guérir cette maladie. Alors que l’entrepreneuriat, la prise de risque et l’innovation que ça entraine ont toujours été le moteur de toute économie, le Québec est anti-entrepreneurial. Doit-on être surpris que le Québec tire de la patte du point de vue économique.

Malgré plus d’un demi-milliard en aide à l’entrepreneuriat, le nombre d’entrepreneurs parmi la population de 15 ans et plus est passé de 3,4% en 1987 à 2,9% en 2008. La part des nouvelles entreprises dans le nombre total des entreprises a chuté de 14,6% en 1991 a 11,2% en 2006, pendant ce temps en Ontario elle passait de 13,9% à 11,2%. Moins des deux tiers des entreprises québécoises survivent plus de deux ans et seulement un tiers sont encore ne opération après cinq ans. En guise de comparaison, la moyenne de survie après cinq ans des pays de l’OCDE est de 50%.

Pire encore,il y a a deux fois plus d’entrepreneurs dans le reste du Canada qu’au Québec, et au Québec, il y a deux fois plus d’immigrants et d’anglophones qui choisissent de devenir entrepreneurs que de francophones et on surprend de constater une anglicisation des commerces à Montréal. Si tous les propriétaires d’entreprises sont anglophones, guess what? C’est l’anglais qui l’emporte!

C’est certain que la fiscalité plus progressive du Québec (taux d’imposition fédéral/provincial combiné jusqu’à 48%) et le fardeau règlementaire (473 lois et 2345 règlements pour donner respectivement 15 000 et 21 000 pages), sont des facteurs qui sont non-négligeables et qui expliquent pourquoi nous somme la caboose du train économique canadien, ça n’explique pas pourquoi si peu de francophones semblent vouloir se lancer en affaire. Je crois qu’il y a là une grosse question d’attitude d’ordre culturel. Peut-être est-ce nos racines catholiques qui nous donnent un certain dédain pour l’argent que les anglophones, majoritairement protestants et les immigrants n’ont pas? Pourtant, il y a eu de nombreuses entreprises dans notre histoire qui ont été démarrées par les religieux. Toujours est-il que selon certaines études, 19,2% des québécois reconnaissent l’ambition comme une qualité entrepreneuriale (32% dans le ROC) et le succès financier est perçu négativement par 40,2% des québécois contre 28% au ROC. Désolé, mais on ne pourra certainement pas devenir riches, si on croit que le succès financier est une tare!

Je crois certainement que notre système d’éducation y est pour quelque chose. Un système où l’enseignement de l’économie est étonnamment négligée, où on nivelle fréquemment vers le bas. Où on enveloppe les enfants de papier à bulle et on évite de trop les faire forcer de peur d’abimer leur estime de soi. Un système où le mot excellence est banni du vocabulaire. Ceux qui en sortent n’ont jamais été mis au défi, mais croient à tort qu’ils ont vraiment accompli quelque chose. On les a tellement couvé, qu’ils sont allergiques au risque. Comment voulez-vous qu’ils développent l’instinct pour démarrer une entreprise. Ils sont bien plus enclins à rester dans leur zone de confort sans vouloir en sortir.

Une culture, pour être préservée doit savoir produire et entreprendre. Il est triste de constater qu’au Québec, la culture entrepreneuriale est en train de mourir et que les québécois se contentent seulement de poinçonner leurs cartes de temps et faire leur petit 35-40 heures par semaine, plutôt que de devenir maitres de leur propre destinées. Il faudrait peut-être commencer à enseigner à nos enfants qu’il n’y a rien de mal à faire de l’argent.

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La connerie onusienne

Comme si installer la Lybie à la présidence de sa commission des droits de l’homme et les cirques de Durban n’étaient pas complètement suffisants pour discréditer l’ONU au niveau de la défense des droits humains (pour ne rien dire de la nomination de l’Iran à la commission de la condition de la femme); l’ONU déclare que l’accès à l’internet est un droit humain et que tous les états doivent tout entreprendre pour fournir l’accès à tous leurs citoyens. Ah! Ce que le rêve de Churchill est sombré bas dans les abysses de la connerie humaine! De défenseur de liberté, l’ONU est devenu un instrument d’esclavage.

Mais pourquoi l’accès à l’internet ne serait-il pas un droit, aussi essentiel soit-il dans la vie de milliards d’êtres humains? Ça devrait pourtant être évident, mais pour ceux et celles qui ne saisissent pas la nuance, il convient de définir ce qu’est réellement un droit. Depuis que la race humaine existe et certainement depuis l’ère des lumières, l’homme s’interroge sur sa nature. Il en est venu à définir certains droits inaliénables dont tous les êtres humains devraient pouvoir jouir, peu importe leur sexe ou leur couleur. Le premier de ces droits est le droit à la vie. Tout être humain a le droit de vivre, peu importe ses circonstances, et aucun autre être humain n’a le droit de lui enlever. Ce qui ne veut pas nécessairement dire que nous avons droit à une vie aisée, nous avons simplement le droit de vivre. De ce droit à la vie découle tous les autres droits. Le droit de vivre nous donne droit de propriété sur notre propre corps, de notre labeur et de ce que nous produisons en combinant ce labeur à la matière que nous avons acquis par la transformation de la terre précédemment inoccupée, ou par transactions volontaires avec d’autres hommes. Parallèle à la propriété de notre corps est celle de notre esprit et de ce que nous produisons par lui. De ce droit découle le droit de conscience et le droit de libre-expression. Ces droits ne proviennent pas d’autres humains, ils sont le produit de notre propre humanité. Certains disent d’eux qu’ils nous proviennent de notre créateur, peu importe comment vous choisissez de l’appeler. Ce qui distingue vraiment un droit véritable d’un pseudo-droit est que l’exercice d’un véritable droit n’empêche pas les autres d’exercer leurs propres droits.

Ainsi, l’exercice de mon propre droit à la vie ne prévient à aucune autre personne le droit d’exercer le leur, ni aucun autre de leurs droits. Exercer mon droit de conscience ne lèse personne. Ma liberté d’expression, même si elle peut choquer certains, n’empêche personne d’exercer leurs propres droits, à moins que je n’essaie d’inciter d’autres à les tuer ou violer leurs droits. Mon droit de conscience n’empêche personne d’exercer leurs droits et ainsi de suite.

Ce n’est pas le cas de pseudo-droits comme le droit à l’accès à l’internet, ou le droit à des soins de santé, etc. Ces droits ne sont pas des droits. L’accès à l’internet est un service qui doit être produit par quelqu’un. Les soins de santé sont également un service qui doit être produit par quelqu’un. De réclamer un droit sur ces service signifie que vous désirez vous approprier ce service gratuitement, ou à un prix que le fournisseur de ce service n’accepterait pas volontairement. En d’autres mots, c’est s’approprier ce bien ou service par la coercition. Ce genre d’appropriation du labeur d’autrui ou du fruit de ce labeur n’est autre chose qu’un vol déguisé. C’est forcer quelqu’un à vous fournir quelque chose sans en payer le juste prix. Réclamer un droit à des soins de santé gratuits ou à une connexion internet gratuite équivaut à forcer autrui de payer pour ce service à votre place, que ce soit le fournisseur du service lui-même, ou les contribuables par le biais de la taxation et l’impôt. Est-il besoin de souligner que ces soi-disant droits, sont des violations des droits d’autrui? Je me demande qui peut moralement sanctionner cela?

Non, l’accès à l’internet n’est pas un droit. Pas plus que le droit à des services de santé, le droit à de l’eau potable, le droit à un emploi (le droit de travailler, oui, mais personne n’est obligé de vous engager) ou tant qu’à y être, le droit à des vacances payées par autrui, ou le droit d’avoir du filet-mignon une fois par semaine. Ce sont des biens et services qui se paient et non des droits que les non-méritants peuvent réclamer de ceux qui les produisent.

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Le véritable rôle de l’État

Quel est le véritable rôle de l’état? Est-ce construire un amphithéâtre? Une salle de concert? Est-ce de subventionner des entreprises? Ou la culture? Est-ce de payer pour des fécondations in vitro ou des inséminations artificielles? Est-ce de gérer un système de garderies? Aucune de ces réponses!

Le rôle fondamental de l’État, s’il doit y en avoir un, est certainement de protéger ses citoyens des agressions et de rendre la justice. Dernièrement, nous avons eu un exemple patent que le gouvernement du Québec faillit misérablement à cette tâche. Après des mois d’enquête à récolter judicieusement de nombreuses preuves, 31 membres du club de motards Hell’s Angels ont été relâchés. Pas par manque de preuves, oh que non! Parce qu’ils n’ont pu avoir de procès dans des délais raisonnables.

Ce qu’ils doivent encore se bidonner, ces anges de la moto! Quand l’État gaspille à gauche et à droite comme un matelot en permission, mais qu’il est incapable d’investir dans ses missions essentielles comme l’administration de la justice! C’est bien plus important de bâtir un amphithéâtre pour un retour éventuel des nordiques voyons! Ça fait oublier au bon peuple son incompétence! Selon M. Bachand, la finalité c’est d’être heureux comme peuple. Emmenez-en du pain et des jeux M. Bonheur! Il y a toujours tout plein d’argent pour ça! Surtout quand on met ça sur la carte de crédit avec l’intention de la faire payer par nos héritiers. Dépensons leur argent sur des frivolités! Qu’importe si nous laissons les criminels envahir les rues impunément, sachant qu’il pourront commettre autant de crimes qu’ils voudront puisque l’État est occupé à autres choses.

Continuez! Surtout n’arrêtez pas! Continuez de prouver comment l’État est d’une futilité extrême! Continuez de nous donner raison, nous qui ne demandons qu’à s’affranchir de ce parasite qu’est l’État. Le mur approche, accélérons!

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Le plus grand accomplissement de F.D.R.

 
 

Vous ne verrez pas souvent un libertarien faire les louanges de Franklin Delano Roosevelt. Nous avons plutôt tendance à le mépriser, comme le grand étatiste qu’il était, mais il y a au moins un accomplissement de la présidence de Roosevelt que les libertariens peuvent admirer. Non, ce n’est pas le New Deal. Il a déjà été établi par plusieurs économistes que le New Deal, plutôt que d’avoir aidé à sortir l’économie américaine de la Grande Dépression, il l’aurait allongée de sept ans. Sa contribution à l’effort de guerre? Puisque les libertariens sont anti-guerre, ça ne serait pas vraiment considéré comme un point d’honneur, surtout si on considère certains documents qui suggèrent que Roosevelt savait que les japonais allaient attaquer Pearl Harbor, mais n’a rien fait pour avertir ses généraux afin de pouvoir rendre l’opinion publique favorable à une déclaration de guerre. Non, le plus grand accomplissement de FDR fût d’abolir le 18e amendement à la constitution américaine: la prohibition.

Pendant plus d’une décennie (1920 à 1933), la prohibition a rendu illégale la production et la consommation d’alcool. Contrairement à ce qui avait été l’intention, la prohibition a complètement raté son but de promouvoir la tempérance. Plutôt que d’éliminer les problèmes liés à l’alcoolisme, elle les a décuplés. Dans une étude de 30 villes américaines de 1920 à 1921, le taux de criminalité avait augmenté de 24%. Les cambriolages avaient augmenté de 9%, les homicides de 12.7%, les voies de fait de 13%, l’addiction aux drogues de 44.6% et les coûts des forces policières de 11.4%. Avant la fin de la prohibition le taux d’homicides monta à 10 par 100 000 habitants, une augmentation de 78% par rapport à l’ère pré-prohibitionniste. En peu de temps, les gangs se faisaient la guerre dans les rues. Les américains, qui jusque là étaient de grands amateurs de bière, se sont retrouvés à fabriquer des boissons fortes avec des méthodes de fortune. Un marché noir florissant s’est développé, mené par le crime organisé. Des dizaines de milliers sont morts de la consommation d’alcool frelaté. Bref, ce fût un échec sur toute la ligne.

Lorsque Roosevelt a pris le pouvoir en 1933, la prohibition était devenue très impopulaire, de plus, avec la Grande Dépression, on pourrait croire que les américains étaient fins prêts pour un petit remontant. L’abolition de la prohibition leur a non seulement fournit ça, mais avec la réouverture des brasseries, vignobles et distilleries légales, ainsi que toutes les autres industries qui les fournissent, elle a aussi fournit une pléthore d’emplois à un moment où le chômage était à 25%. Les alcools frelatés ont quitté le marché pour laisser la place à des boissons beaucoup moins fortes et beaucoup moins dangereuses à consommer. Le taux de criminalité a chuté dramatiquement.

Taux d'homicides aux États-Unis 1910-1944 - Source: US Bureau of the Census.

Pourquoi cette petite leçon d’histoire? Parce que depuis les années 60, nous revivons la même chose avec la guerre que nos gouvernements mènent aux drogues. Quels résultats ont-ils à nous montrer après tant de temps et d’argent à combattre ce supposé fléau? Absolument rien! Les drogues sont tout aussi faciles à obtenir, pour n’importe qui déterminer à en avoir. Notre système de justice s’écroule sous le poids. Les gangs de rues prolifèrent et les utilisateurs crèvent de consommer des produits fabriqués par des trafiquants qui se foutent éperdument que leurs client crèvent. Plutôt que d’avoir la construction de plus de prisons comme enjeu électoral, ne serait-il pas plus opportun de revoir notre stratégie et mettre fin à cette prohibition?

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La poudre aux yeux.

Photo: La Presse Canadienne /Jacques Boissinot

 

Cette semaine, Jean Charest a présenté en grande pompe son fameux Plan Nord. Ce plan prévoit 80 milliards d’investissements publics et privés sur les 25 prochaines années pour développer l’exploitation minière, des projets hydro-électriques, et même pour faire du Grand Nord une destination touristique! S’il y en a qui pensent que je m’excite à cette idée, je dois vous décevoir car tout ceci n’est que de la fumisterie et de la pensée magique.

Encore une fois, le gouvernement de Jean Charest, tel un prestidigitateur, tente de détourner notre attention de ce qui se passe vraiment et de nous faire oublier sa corruption dans un grand « show » de fumée et de miroirs. Les chiffres de retombées étaient douteux au départ, maintenant il s’avère qu’ils ont été grossièrement surestimés. La plupart des projets cités n’ont même pas passé le stade de l’étude de faisabilité et il est possible que bon nombre d’entre eux ne démarrent même pas. Imaginez vous donc que si tout ça avait vraiment été rentable, il y a belle lurette que les compagnies minières se seraient ruées vers le nord. Mais le nord n’est pas vraiment un El Dorado. Nous allons donc dépenser des milliards de l’argent du contribuable sur un projet qui sera d’une rentabilité douteuse, alors que nous sommes déjà collectivement dans le dèche et pis encore, le gouvernement va emprunter des millions pour investir en notre nom sur des actions minières. Autant les jouer au Casino de Montréal. Les résultats seront les mêmes.

Mettez une croix dans votre calendrier, mais pour une fois, je suis d’accord avec Amir Khadir quand il dit que ce projet vient tout droit du 19e siècle. Il a tout à fait raison, mais pas pour les raisons qu’il croit. Je ne suis pas contre le développement de nos ressources minières, mais révolu depuis longtemps est le temps où les industries primaires comme l’industrie minière faisaient la richesse du Québec. La vente de matières premières n’a jamais été ce qu’il y a de plus profitable. La transformation des ces matières en produits finis l’est beaucoup plus, et de nos jours, la haute technologie est plutôt la où nous devrions nous diriger. Miner et vendre des matières premières est ce que font les pays du tiers-monde, alors quand notre Premier-Ministre dévoile en grande pompe un vaste projet de minage et vente de matière première, il y a des questions à se poser.

Il est temps que Jean Charest arrête de prendre les québécois pour des cons et commence plutôt à faire oublier ses erreurs passées en gouvernant de façon responsable plutôt que d’essayer d’organiser des buffets corporatistes où les petits n’amis du pouvoir s’en mettront plein les poches au dépens du contribuable.

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Le mythe du libre-marché américain en santé


Un article que j’ai lu cette semaine m’inspire ce billet. Beaucoup croient à tort que le système de santé américain est un libre-marché capitaliste, simplement parce qu’il comporte des hôpitaux et des cliniques privées, ainsi que des assurances privées. L’article en question déboulonne ce mythe en démontrant que le système de santé américain est tout sauf un marché libre. Je vais, pour le bénéfice de mon audience francophone, reprendre ses principaux arguments et y ajouter quelques touches personnelles.

Le Monopole de l’AMA

Pour commencer, l’American Medical Association ou l’AMA, dispose d’un monopole octroyé par le gouvernement américain sur le système de santé depuis plus de cent ans. Comme notre Collège des Médecins, il restreint intentionnellement le nombre de médecins pouvant pratiquer la médecine afin de gonfler artificiellement les revenus des médecins. La façon qu’elle s’y prend est d’utiliser le pouvoir coercitif de l’état pour limiter le nombre de facultés de médecine en opération. Depuis sa création en 1904, le nombre d’universités offrant un doctorat de médecine a diminué de 26% alors que la population a augmenté de 284%.

En 1996, l’année où on a reçu le plus grand nombre d’applications, seulement 16 500 candidats sur 47 000 furent acceptés. Même s’il est commun dans plusieurs universités d’avoir un taux de refus élevé, les postulants aux facultés de médecine sont parmi les plus brillants, ayant tous eu de très hautes notes dans leurs examens SAT. Il est donc plutôt anormal que les 2/3 d’entre eux soient refusés. Le monopole médical marginalise aussi les pratiques alternatives, les sages-femmes et infirmières qui pourraient facilement s’acquitter de certaines tâches accomplies par des médecins.

L’AMA contrôle également les bureaux des états qui attribuent aux médecins leurs permis de pratique. Un médecin ne peut pas pratiquer sans ce permis, ce qui limite la compétition. Chaque État américain a une agence qui emploie plusieurs membres de l’AMA afin de décider quels médecins sont supposément qualifiés . Ils sont également charcés de maintenir leur code de déontologie et garder les incidents le plus loin possible de l’œil du public. Ces agences se font les protecteurs du grand public au nom de la sécurité des citoyens, mais leur véritable rôle est de limiter le nombre de médecins afin qu’ils puissent réclamer plus pour leurs services.

On pourrait répondre que de limiter le nombre de médecins est une bonne chose, parce que seul les plus talentueux auraient le droit de pratiquer, mais pourquoi s’arrêter là? Selon cette logique, on pourrait limiter le nombre à seulement les mille meilleurs, ou les cent meilleurs. Nous n’aurions alors que la crème de la crème, mais nous aurions aussi bien du mal à nous faire soigner.

Qu’arriverait-il si nous limitions les automobiles de cette façon? Si nous limitions le nombre de voitures aux modèles ayant la meilleure qualité et sécurité, les BMW et Mercedes auraient la cote et la plupart d’entre-nous se déplaceraient à pied. Serait-il possible d’avoir accès à un médecin un petit peu moins brillant, pour un petit peu moins cher. Pas nécessaire qu’un médecin soit diplômé de Yale ou Harvard pour diagnostiquer un rhume. Celui d’un collège moins huppé ferait parfaitement l’affaire et coutera probablement moins cher.

Dans un marché libre, tous les médecins seraient libres de pratiquer. Ils devraient avoir eu une formation, bien entendu, mais un médecin incompétent finirait par perdre ses client et faire faillite. De plus, il pourrait y avoir des agences de protection du consommateur qui pourraient maintenir des listes de médecins avec leur réputation, leurs taux d’accident, etc. Il pourrait au minimum avoir plusieurs associations médicales en concurrence l’une avec l’autre qui pourraient certifier la compétence des médecins. Les consommateurs auraient plus de choix et la plus grande concurrence entre médecins ferait baisser les honoraires.

Les Assurances-Maladie

Une des choses qui contribuent le plus à faire gonfler les coûts de santé est le système de tiers-payeur, où nous nous faisons payer la plupart de nos factures par quelqu’un d’autre. C’est-à-dire que nous utilisons une « assurance » qui est financée surtout par des corporations ou le gouvernement. Ce système a commencé aux États-Unis avec Blue Cross et Blue Shield au début du 20e siècle, mais a réellement pris son envol pendant la deuxième guerre mondiale, alors que le gouvernement américain imposait un contrôle strict des salaires. Puisque les employeurs ne pouvaient offrir de meilleurs salaires pour attirer la main d’œuvre, ils ont commencé à offrir des bénéfices marginaux, incluant le paiement des frais de santé.

Lorsque quelque chose est gratuit, ou presque gratuit, les gens en demandent plus. Si quelqu’un d’autre paie la facture, nous visitons plus souvent le médecin et nous avons moins d’intérêt à négocier les prix. La hausse de ces prix nous affecte moins. Ça ne nous dérange pas si on nous prescrit des tests plus ou moins nécessaires, ou qu’on nous réfère a un spécialiste. Ceci a bien sûr l’effet de faire gonfler les prix qui répondent à la demande accrue, non pas pour faire de plus grand profits, mais pour ménager les ressources qui sont taxées au delà de la capacité des fournisseurs de services. Avec le nombre de médecins restreint par l’AMA et la demande de soins gratuits ou quasi-gratuits qui explose, il ne devrait être surprenant pour personne que les coûts montent en flèche.

Puisque les coûts de santé sont rapidement devenus hors de portée des plus pauvres, les politiciens, au nom du bien public et pour obtenir des votes, ont créé les agences Medicare et Medicaid afin de payer les frais médicaux de ceux qui n’en avaient pas les moyens. Avec le gouvernement qui s’est mis à pomper des milliards dans le système pour approprier des ressources déjà limitées, la croissance des coûts n’a fait que s’envenimer.

Si les employeurs en 1940 avaient choisi de payer la nourriture de leurs employés, nous aurions eu le même phénomène sur les prix de la nourriture. Nous aurions une crise de l’alimentation supposément due à une défaillance du libre-marché, même si ce marché est tout sauf libre. à cause que le gouvernement américain finance un dollar pour chaque deux dollars de soins de santé et qu’une grande partie de cet argent provient de la presse à billet, une grande portion de la demande de soins de santé provient de la création artificielle de crédit. Une grande partie de la monnaie créé par la Réserve Fédérale contribue directement à faire augmenter les coûts de santé.

Chaque année, les couts augmentent à deux ou trois fois le taux d’inflation et les dépenses de santé aux É-U représentent 17% de leur PIB. Les compagnies d’assurances augmentent leur primes pour compenser, mais plus ils dépensent et plus les primes augmentent. Mais plus les primes augmentent, mois les gens ont les moyens de se les payer et plus les employeurs doivent restreindre la gamme des traitements couverts. Par contre, simplement pour prouver que les compagnies d’assurance n’augmentent pas leurs profits au dépens de leurs clients, voici un tableau des marges de profits des compagnies d’assurance-santé qui sont moins élevés en moyenne que ceux de la plupart des compagnies, mais ils seraient encore moins élevés si le gouvernement ne limitait pas la concurrence entre les compagnies d’assurance.

Bref, l’explosion des coûts de santé n’est pas due à une trop grande liberté dans ce marché, mais à un manque de liberté. Il est estimé que le coût des pourvoyeurs de santé à simplement se conformer aux diverses règlementations est de $1,546 par famille, en plus du coût moyen de $6000 par personne par an pour les soins eux-mêmes.

Et le Québec?

Le système de santé ici est différent, mais pour ce qui est de l’augmentation des coûts, nous souffrons beaucoup du même mal que les américains. Nos coûts augmentent à un rythme de 5% par an et le budget du MSSS est en voie de gruger une part de plus en plus importante du budget provincial (48% présentement) au détriment des toutes les autres missions du gouvernement. La seule raison que nous arrivons à limiter nos coûts à 12% du PIB est par le rationnement et l’attente. Les américains ont beau payer plus cher, mais ils attendent rarement plus de 3 heurs à une salle d’urgence. C’est dix fois moins long qu’à Montréal. Que l’assurance soit privée ou publique, elle cause le même aléa moral et gonfle la demande et les coûts. Si ce coût n’est pas mesuré en argent, il sera mesuré en temps. Il viendra un temps où toutes les augmentations de taxes et tarifs n’arriveront plus à suffire à financer notre système de santé. Que ferons-nous alors?

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Gaz de schiste : un libertarien notoire d’accord pour un moratoire

J’ai bien l’impression que la mâchoire de quelques droitistes va tomber lorsqu’ils vont apprendre que le libertarien Martin Masse est pour un moratoire sur l’exploitation des gaz de schiste. Cela aura au moins l’avantage de séparer le grain de l’ivraie…

Et je mentirais si j’écrivais que ça ne m’a pas surpris. Mais en lisant l’argumentaire, j’ai constaté que c’est tout à fait logique. Si le libertarianisme est tout à fait contre l’État, il faut bien qu’il soit pour les citoyens, et pas seulement quand il s’agit des questions économiques. Et il est limpide que la question de l’exploitation des gaz de schiste n’est pas qu’économique, a contrario de ce que le gouvernement actuel et ses copains gazants essayent de nous faire croire.

Je vais me permettre ce citer l’auteur avant de continuer :

Le «développement économique» n’est pas une valeur en soi, il doit toujours se faire dans le respect de la propriété et des droits individuels de chacun. C’est ce point de vue qui différencie le libertarianisme d’une droite affairiste et corporatiste qui vise uniquement à engranger les recettes en exploitant tout ce qui s’offre à elle et par n’importe quel moyen, y compris en s’acoquinant avec l’État. C’est justement ce qui semble se produire dans cette industrie.

Donc, ici, l’État devient le contraire de ce que j’appellerais le « syndicat général des citoyens » (je le nomme ainsi même si je sais que cette formulation donnera pour certains l’impression d’être le son des ongles grattant fortement sur un tableau noir…). Pour le formuler autrement, les retombées positives pour les citoyens semblent être dans le bas de la liste du gouvernement, puisqu’on ne prend pas au sérieux la peur légitime de retombées négatives, alors qu’il n’est pas dit lesquelles retombées pèseraient le plus dans la balance, et s’il est acceptable qu’il y en ait des négatives, globalement ou en partie.

Et, comme il est soulevé dans le texte au niveau de l’exploitation des ressources naturelles dans le sous-sol, la réglementation ne fait pas de différence entre un sous-sol en région sauvage, peu peuplée ou habitée, voilà où le bât blesse! Le gouvernement n’a qu’à décider de fermer ou d’ouvrir l’oreille selon ses désirs, selon ce que lui dicte la boule de cristal de l’électoralisme. Et en ce moment, avec un parti libéral en train d’imploser, est-ce que ce seront les décisions de la dernière chance? (« Take the money and go, Johnny go! »)

Quant à la question de la pollution versus les industries que Martin Masse soulève, je suis tout à fait d’accord, même que j’ai toujours considéré les pollutions comme étant liberticides :

avec la nationalisation non seulement du sous-sol, mais de l’environnement dans son ensemble, la pollution, qui devrait être considérée comme une atteinte à un droit de propriété, est devenu un problème d’«externalité» géré par l’État au moyen d’une réglementation. Dans les faits, l’État donne depuis plus d’un siècle des permis de polluer à des industries et empêche les victimes de poursuivre les pollueurs. On ne peut ainsi s’opposer au «développement économique» si ça fait l’affaire du gouvernement et de ses copains du secteur privé qui finance sa caisse électorale, même si ce développement nous agresse, détériore notre environnement et notre propriété et tue notre qualité de vie.

Par contre, j’ai un peu de difficulté avec l’idée du « droit de propriété » dans ce contexte, que je remplacerais par une formulation plus proche du « droit au respect », ce qui serait plus global. Je pense par exemple à un respect égal, à un endroit donné, des propriétaires et des locataires, ce que le « droit de propriété » ne suggère pas.

Autre bémol, j’en ai contre cette vision, détaillée en conclusion :

Voilà un bon dossier où les libertariens doivent absolument se démarquer de la droite affairiste et corporatiste et défendre les citoyens ordinaires pour rester crédibles, même si ça signifie qu’on se range pour une fois du côté des bien-pensants étatistes.

Je ne crois vraiment pas que l’expression « bien-pensants étatistes » ait tellement de prise sur la réalité. Combien de citoyens impliqués se réclament clairement et réellement de l’étatisme? Pour la plupart des gens, l’État est un (bien ou un) mal nécessaire, qui en soi relève plus de la tradition que du désir. Il est (supposément) utile et s’il s’avère franchement un jour ne plus l’être, j’espère bien que ce ne sera pas la tradition qui le maintiendra en vie…

Si les citoyens, même les artistes, se dressent pour contester le chemin qu’emprunte l’industrie gazière et le gouvernement, ce n’est assurément pas pour glorifier la pensée étatiste! Il ne faut pas prendre des vessies pour des lanternes!

(Photo : Shandchem)

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