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Dans la mire d’Anders Behring Breivik

Par Renart Léveillé

J’ai bien fait de ne pas trop commenter à chaud le « gauchocide » d’Anders Behring Breivik. Parce qu’avec les infos que j’ai pu grappiller çà et là, je me suis permis ce discutable statut Twitter :

Le gros problème avec #AndersBehringBreivik, c’est qu’il s’est mis sur la même balance de religiosité que les musulmans extrémistes.

Par contre, je ne renierai pas ces deux-là :

L’extrémisme est toujours le fléau de déshumaniser les questions sociales. #AndersBehringBreivik

Les apôtres du multiculturalisme doivent jubiler en ce moment… #AndersBehringBreivik

Alors voilà, après avoir lu un peu plus sur le sujet, je ne crois plus que les gestes d’Anders Behring Breivik étaient de nature religieuse (donc en lien avec l’épithète de « fondamentaliste chrétien » qu’on lui a prêté), même si cela me confortait agréablement dans ma haine des extrémismes que permet l’adhésion fanatique à une religion. (Sa vidéo « Knights Templar 2083 » est remplie de références à la chrétienté, mais je crois qu’il faut l’analyser plus dans un sens culturel. Aussi, peut-être, dans l’optique symbolique d’un combat entre le Bien et le Mal : le Mal étant représenté par la religion musulmane, toujours actuelle, le Bien, étant représentée par l’image des croisades, bien sûr moyenâgeuses.)

Non, il semble que tout soit plutôt relié à l’immigration musulmane que soutien le multiculturalisme norvégien. Alors oui, peut-être, nationalisme, conservatisme, extrême-droite dans ce sens-là, mais il faut faire attention, comme le souligne l’Antagoniste, de ne pas mêler les libertariens à ça, même si on a l’habitude de les classer à droite…

Et même, je me permets un bémol encore plus grand en mettant tout mon poids dans la balance. Je ne me cache pas d’être contre le multiculturalisme, tout comme Anders Behring Breivik, mais à la mesure de ma réalité francophone et américaine (et je ne crois pas avoir besoin de spécifier que je condamne comme la plupart les moyens qu’il a pris pour se faire entendre). Pourtant, je ne me considère pas nationaliste, ni conservateur, encore moins d’extrême droite. De ce fait, n’y a-t-il pas quelque chose qui cloche dans ce désir d’expliquer cette tragédie en pointant systématiquement le nationalisme, le conservatisme et l’extrême droite alors que tout pointe l’antimulticulturalisme? Alors que l’antimulticulturalisme est tout à fait capable d’être sans se faire cannibaliser? Il y a des amalgames qui semblent évidents, mais qui ne le sont pas. Ainsi, est-ce que cette tuerie serait l’instrument idéal pour donner le coup de grâce à la critique antimulticulturaliste?

Aussi, il y a la théorie qui va dans le sens que ces gestes seraient en lien avec le sionisme, ce qui met de la chair autour de l’os de l’accusation d’islamophobie. Et quand on ajoute à cela le fait qu’il soit franc-maçon, ça sent la position pro-Israël à plein nez… Pourtant, au Québec, nos médias « mainstream » n’ont aucunement soulevé cette possibilité (pour m’en assurer, j’ai fait des recherches sur Cyberpresse, Radio-Canada.ca et Canoë avec le nom du tueur, ainsi que les mots-clés « Israël », « sioniste » et « sionisme », sans aucun résultat concluant). L’ami qui m’a propulsé sur cette piste me disait que c’est pour cette raison que les autorités norvégiennes ont voulu le huis clos, prononcé bien sûr par le juge. Quoi qu’il en soit, cela donne le beau jeu à tous de tirer la couverture de son bord, puisqu’il y a un manque flagrant de transparence. Ce qui est dommage, puisque cet événement est éminemment important.

Mais s’il faut se poser la question « quoi sert qui? », la réponse ne pourrait qu’être nébuleuse. Même en lisant la totalité du document de 1500 pages, ce qui est bien sûr le contraire de la concision… Alors, je ne tenterai pas ici de proposer la mienne. Tout ce que je peux faire, c’est constater que la dynamique inscrite depuis septembre 2001 prend une tout autre allure alors que l’air du temps semble faire germer ce qu’on appelle le « loup solitaire ».

Dans un monde complexe comme le nôtre, il était peut-être temps de constater que l’« ennemi » est réellement d’un flou désarmant.

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Quand la Boussole électorale ne va pas dans le même sens pour le Québec et le Canada…

Par Renart Léveillé

Lors de la dernière élection fédérale, la Boussole électorale ne semblait pas faire l’unanimité. Quoi qu’il en soit, les résultats sont maintenant en ligne, et « plus d’un million de Canadiens ont répondu » à ce sondage, ce qui semble un échantillonnage assez important. Il faut quand même regarder ces résultats avec prudence, mais il y a tout de même des tendances importantes qui en ressortent.

Ce qui ressort le plus, c’est que le Québec est sans conteste une société distincte. Chaque question est illustrée par une carte du Canada où les couleurs de chaque région démontrent dans quel sens vont les opinions. Et dans la majorité des cartes, on voit que les Québécois pensent différemment du ROC, cela dit en ne dissimulant pas la diversité d’opinion des Québécois eux-mêmes. Je le répète, il est bien sûr question de tendances.

Là où les Québécois sont vraiment différents de la majorité des Canadiens, il n’y a pas d’équivoque. Ils sont beaucoup plus contre la mission afghane, contre la présence militaire en Arctique, contre les dépenses militaires tout court. Aussi, ils sont pas mal les seuls à vouloir d’avantage de relations économiques avec les États-Unis et à vouloir se doter d’une taxe sur le carbone. Pour continuer dans les enjeux environnementaux, le Québec est vraiment plus du côté de croire que l’industrie des sables bitumineux d’Alberta cause des dommages, contrairement au ROC qui pense plus que c’est de l’exagération. Encore, le Québec partage avec une infime partie du Canada un désir plus grand de normes environnementales plus sévères, « même si elles entraînent une augmentation des prix pour les consommateurs ».

Pour ce qui est de la question de la place du secteur privé dans le système de santé, le Québec partage une préférence minoritaire pour davantage de place avec certaines autres régions. Pour ce qui est de l’immigration, le Québec est le plus favorable avec le fait d’exiger l’anglais ou le français comme condition d’admission pour les immigrants. Encore à ce sujet, et ce n’est pas très surprenant, ce sont les Québécois qui ont le plus, et de beaucoup, répondus « Préférence pour moins » à la question : « Combien d’efforts devrait-on faire pour accommoder les minorités religieuses au Canada? »

Encore, ils sont les plus modérés quant à juger comme des adultes les « jeunes délinquants qui commettent des crimes violents », les moins d’accord avec l’abolition du registre des armes à feu et plus en accord avec « le droit de mettre fin à leur vie avec l’aide d’un médecin » des « patients en phase terminale ». Du côté politique, ils sont le plus contre le Sénat, les moins d’accord avec des coupures au niveau du financement public des partis politiques et, la différence est extrême, pour que seules les personnes bilingues (anglais et français) puissent être nommées à la Cour suprême.

Pour ce qui est des questions constitutionnelles et du rapport entre le Québec et le Canada, à contrario du Québec, le ROC pense que « Le gouvernement fédéral devrait avoir son mot à dire dans les décisions concernant la culture au Québec », n’est franchement pas favorable à ce que « Le Québec [soit] formellement reconnu en tant que nation dans la Constitution » et, bien sûr, à ce que « Le Québec [devienne] un État indépendant ».

Et, pour terminer, les Québécois sont plus amplement d’accord que « Les travailleurs devraient contribuer davantage à leur régime de pension (RPC/RRQ) pour avoir des pensions plus généreuses », et que les plus riches devraient payer plus d’impôt, idem pour les entreprises.

À la lumière de tout cela, et avec les résultats de la dernière élection fédérale où le Québec a placé le NPD comme opposition officielle, il n’y a pas de doute que le Québec fait cavalier seul et ne se retrouve pas dans cette fédération centralisatrice, qui sera menée par un gouvernement conservateur, ce parti très impopulaire dans la belle province. Est-ce que les Québécois pourront continuer de faire du déni alors que le ROC est farouchement contre le caractère particulier du Québec? La quintessence de cette hypocrisie étant, pour les Canadiens hors Québec, le total refus de reconnaître la nation québécoise alors que le parti qu’ils ont porté au pouvoir se vante de l’avoir reconnu (bien que ce soit en réalité de la poudre aux yeux!).

Dans ces conditions, le statu quo qui prévaut encore en ce moment est une insulte à l’intelligence. Si le Québec était un individu, franchement, comment peut-il se regarder dans le miroir? L’amour-propre, cela veut-il encore dire quelque chose?

(Photo : topsteph53)

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La défense du français comme catégorie de racisme

Par Renart Léveillé

Le sujet de la défense du français est clairement un sujet glissant. Parce que dans la défense, il faut absolument prendre parti, avoir un parti-pris, et ainsi en quelque sorte délaisser. Mais est-ce que ce délaissement, cet abandon est pour autant un aveu de « détestation »?

C’est ce que semblent penser beaucoup de gens, dont l’attaché politique Pierre Morin, très présent sur Twitter, déclarant que le Parti Québécois (dont on connaît son implication pour la défense du français) « fait de la détestation des anglos un dogme ».

De l’accusation de détestation à l’accusation de racisme, il n’y a qu’un pas. Et il a presque franchit ce pas dans la mesure où il a fait un rapprochement pas même subtil entre le PQ et le Front national (parti à l’aura raciste, s’il faut le préciser). À mon avis, nous ne sommes pas loin de ce que j’ai appelé dernièrement la « godwinisation des débats », « l’aveuglement volontaire », « la lecture assistée par la mauvaise foi ». S’il faut que je le décrive aujourd’hui autrement, j’irais avec cette formule : la triste pratique de l’« extrémisation » des positions de l’adversaire.

Mais le plus bel exemple de ce glissement, c’est une discussion que j’ai eu sur Twitter à la suite du passage des deux natifs montréalais unilingues anglophones d’Epic Meal Time à TLMEP, que j’ai vertement critiqué dans mon billet « Epic Fail Time ». En réaction aux réactions très négatives des gens sur le fil #TLMEP face à ces unilingues anglos, une « Franco-Ontarienne contre l’indépendance du Québec! » a essayé de me convaincre que c’était du racisme :

ceux qui se pensent supérieurs aux anglais (dont une majorité de Québécois) sont racistes

Ce à quoi j’ai rétorqué, pour pointer le ridicule de la chose :

À ce compte-là, est raciste quiconque est en désaccord avec un autre.

La discussion a durée assez longtemps, mais, entre autres, pour tenter de gagner son point, elle m’a référé à une partie de la définition du racisme selon l’Office Québécois de la langue française (ce qui est assez ironique, puisque, en arrivant sur la page d’accueil du site, à la Une il y a un article s’intitulant « Faire du français « la langue prioritaire »). Finalement, après quelques recherches, je me suis rendu compte que la partie qu’elle me copiait-collait (visiblement de ses notes de cours) ne se retrouve plus dans la définition du grand dictionnaire terminologique de l’OQLF (?), mais seulement sur le site du Mouvement estrien pour le français, sur une page qui date de 2001 :

on qualifie de raciste toute personne qui ne croit pas à l’égalité en droit des êtres humains

Il serait intéressant de savoir pourquoi cela ne se retrouve plus dans le dictionnaire terminologique. Cela serait-il donc sujet à caution? À la place, on pointe une remise en question du concept même de « race humaine », ce qui dirige un peu, il faut l’avouer, les suppositions. (Màj : finalement, le passage en question se retrouve dans la section « Note(s) » à la suite de la définition du terme « hégémoniste ».) Quand même, il faut vraiment faire une extrême contorsion mentale pour réussir à faire un lien entre cette définition et la critique contre l’unilinguisme anglophone au Québec, ce qui n’est vraiment pas une critique générale contre les anglophones, et il faut vraiment que je le spécifie pour ceux qui n’auront pas encore compris. Si je voulais me faire un peu d’argent, je parierais que je vais encore me faire dire en commentaire que je suis anti-anglophone…

Je ne dis pas, s’il était question de faire la promotion du retrait du droit de vote des anglophones (ce qui serait bien sûr une absurdité), mais là, il est seulement question de donner son opinion, de ne pas être d’accord avec un état de fait. Est-ce que la notion de « l’égalité en droit des êtres humains » empêcherait toute possibilité de critique, même très négative, envers les Québécois anglophones qui ne parlent ni ne comprennent le français? Non. Parce que la notion de « l’égalité en droit des êtres humains » concerne seulement la discrimination, ce que la critique n’est pas, étant assujettie à la liberté d’expression. De toute façon, les francophones n’ont pas besoin d’ostraciser les unilingues anglophones, ils le font très bien par eux-mêmes dans un sens.

Et, bien sûr, je ne joue pas à l’autruche en niant qu’il existe des gens que l’on peut réellement traiter de « racistes» envers les anglophones. Je sais très bien qu’ils existent, et je ne me gênerai jamais pour les dénoncer. Mais il faut savoir de quoi on parle. Et de ne pas mélanger les cartes. Par exemple, qu’on soit d’accord ou non avec l’idée d’étendre les dispositions de la loi 101 aux cégeps, cette idée n’est pas du racisme dans le sens linguistique.

En fait, la sauvegarde du français ne prend pas du tout sa source du racisme, d’un rejet de l’autre. Mais c’est bien pratique d’essayer de le faire croire pour ceux qui sont contre l’idée d’être proactif dans ce sens. Ça me surprend toujours de le constater, parce que la défense du fait français est un projet positif. C’est ce qui devrait tous nous lier. C’est ce que nous devrions tous défendre jalousement pour espérer durer dans ce monde carré qui tend à nous avaler tout rond.

L’anglais comme langue mondiale commune est une bonne chose. Mais comme toute bonne chose, il y a de mauvais côtés. Est-ce que de les pointer est pour autant raciste?

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Chronique environnementale

Le 28 juillet dernier, Michel Monette demandait : « Sommes-nous vraiment coupables du réchauffement climatique? » Pour ma part, comme je le dis toujours, différemment, je m’en fous un peu, là n’est pas le problème, ce sont les pollutions qui le sont, même en se basant seulement sur le principe de précaution. N’empêche, regardons les choses en face : « un nombre croissant de scientifiques remettent en question les idées reçues sur le changement climatique ».

Rendu là, je comprends tout à fait qu’on en vienne à avoir peur qu’un renversement du paradigme environnemental actuel — où le réchauffement causé par l’activité humaine est une vérité immuable — donne le OK à un laisser-aller encore plus grand. Pour ma part, je suis assez optimiste. Malgré le caractère torrentiel des critiques antiécolos, la conscience environnementale a fait des petits, les entreprises s’y sont mises, même si, comme l’indique en conclusion de son billet Michel, il faut maintenant se méfier comme de la peste de l’écoblanchiment

Et optimiste, je le suis aussi parce que le progrès peut provenir des endroits les plus insoupçonnés. En effet, j’ai appris via « La terre va trembler » qu’un adolescent de 16 ans a fait la preuve qu’un sac de plastique pouvait se biodégrader en trois mois en présence d’un cocktail de microbes et de bactéries. Comme quoi, en fin de compte, il n’y a pas de « dommages » qui soient irréversibles.

Par contre, pour ce qui est du climat, personne ne peut nier qu’il y a des changements : mais seront-ils seulement irréversibles? En tout cas, ils sont palpables. Ma conjointe me faisait remarquer dernièrement que de plus en plus, avec les années, l’été arrive tard, et ainsi de suite. Alors, si cette tendance se poursuit, il faudra peut-être déplacer le moment des vacances pour les écoliers et étudiants, par exemple (pour ce qui est des travailleurs, j’ai entendu que les vacances de la construction avaient été déplacées). Il y a pire comme conséquence d’un changement… Cela dit sans pour autant amoindrir les répercussions extrêmes où il y en a. Mais pourquoi s’autoflageller quand tout fait en sorte de pointer qu’il s’agit d’une fatalité?

Le message que je veux transmettre est : je ne veux pas être écolo simplement, je veux qu’on me donne les moyens de l’être le plus facilement et le plus véritablement possible.

(Image : Jude Buffum)

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Stéphane Gendron : futur roi de l’ADQ?

le-roi-gendron

À y regarder de plus près, à mon avis, le projet de Stéphane Gendron de briguer la direction de l’ADQ ne semble pas si loufoque, cela en considérant que le précédent chef s’est lui-même projeté dans un projet de pipolariser la figure traditionnelle du politicien sur son trône élitiste. Et qui dit peuple, dit ville, alors quoi de mieux qu’un ancien maire pour donner l’impression qu’un chef de parti (ou hypothétiquement un chef de gouvernement) peut venir souper chez soi!

Je vais essayer de regarder le phénomène sans mettre devant moi le voile gauchiste qui, en passant, m’apparaît de moins en moins confortable (pour ce qui est de celui de la droite, je le trouve trop criard…). Stéphane Gendron « dit avoir réfléchi à des pistes de réforme pour l’ADQ, dont à une rupture nette avec les obsessions identitaires », et rien ne me fait lever les cheveux sur la tête, quand je les regarde une à une. Justement, pour ce qui est de cette « obsession identitaire », moi aussi je crois qu’« être Québécois est une notion géographique », mais je rajouterais « premièrement » entre « québécois » et « est », parce qu’être côte à côte dans un territoire provoque des dommages collatéraux que l’on nomme communément « culture »… et que cette culture a un véhicule linguistique dont il faut tenir compte.

Je crois donc que le débat québécois se déroulerait beaucoup mieux en lui coupant le boulet identitaire, propice à la xénophobie, aux positions extrêmes. Donc, je vois dans cette position de Gendron une lueur encourageante, mais pas autant que son « idéal d’une société laïque, où il n’y aurait aucun accommodement raisonnable dans la gestion de l’État. »

Pour ce qui est de l’« abolition des commissions scolaires », je n’ai vraiment jamais compris le but de tout ça, surtout si cela repose seulement sur l’idée de couper dans les dépenses. Je n’arrive pas à croire que tous les gens qui travaillent dans ces commissions scolaires ne font absolument rien d’utile, qu’ils sont payés à tourner à vide.

Et son idée de ramener le « vouvoiement obligatoire dans les écoles » ne me semble pas si mal, mais le problème c’est que le vouvoiement ne semble plus vouloir rien dire à partir de la génération Y…

Encore, il poursuivrait avec cette fixation de limiter à « deux années les prestations d’aide sociale pour les personnes aptes au travail ». Le pire, c’est que je serais d’accord avec cette idée si notre société était tout autre, s’il y avait le plein emploi, etc. En plus, quoi de plus arbitraire que de proposer le chiffre magique de deux ans! Si quelqu’un ne s’est pas retrouvé sur le marché du travail après deux ans, permettez-moi de douter qu’il réussisse un jour… À part quelques exceptions, être sur l’aide sociale n’est surtout pas un cadeau, il faut être mal en point. Au lien de pointer le temps, il faudrait miser sur la réhabilitation globale de ces gens qui sont dans une période creuse.

Pour ce qui est de ramener la semaine de travail à 40 heures, je suis tout à fait contre. L’économie devrait s’ajuster à la vie des citoyens et non le contraire, surtout qu’on nous promet depuis quelque part au début du siècle dernier la société des loisirs, il serait temps qu’on lui voie le bout du nez! Il y a des ordinateurs, des machines, des robots, il serait temps que ça paraisse!

Autre sujet, je suis d’accord avec son idée d’abolir « les libérations conditionnelles dans les prisons ». Tant que la société n’aura pas assez évoluer pour que la Justice soit caduque, il y aura des prisons et des détenus pour y compléter leurs peines, point à la ligne. Si les prisons coûtent trop cher, investissons dans la prévention pour qu’il y ait moins de crimes et donc moins de prisonniers.

À la question de demander « au gouvernement du Canada d’abroger la Loi sur les Indiens et de transformer les réserves en municipalités sous juridiction provinciale », je me sens ambivalent. D’un côté, je crois que les réserves sont seulement des ghettos, et je ne vois rien de bon dans l’idée de ghetto. De l’autre, je comprends qu’historiquement les blancs sont redevables de la situation dans laquelle se retrouvent ces peuples, mais il serait peut-être temps de sortir de cette dynamique revancharde. Moi, aujourd’hui, j’ai des ancêtres blancs et, je suis certain, des ancêtres amérindiens, alors comment culpabiliser seulement une partie de moi?

J’ai lu quelque part que Stéphane Gendron aime le pouvoir, mais il ne doit pas l’aimer à un point absolu puisqu’il « imposerait des élections à date fixe » et il proposerait que les « élus provinciaux et municipaux seraient (sic) limités à deux mandats de quatre ans ». Mais bon, il aurait bien le temps de changer d’idée, rendu sur son trône…

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