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Finances publiques : se donner les moyens

Par lutopium – Pour faire suite au billet publié par Philippe David hier, c’est à mon tour d’amener mon modeste grain de sel dans cette discussion : comment pourrions-nous assainir les finances publiques?

D’entrée de jeu, il faut s’entendre sur le rôle de l’État avant de s’aventurer dans ce débat. Il n’est donc pas question ici de remettre en question sa responsabilité dans la prestation de services publics ou sa légitimité de percevoir des impôts. Lorsqu’on ne peut plus payer ses factures, il faut se demander si l’on doit réduire ses dépenses, augmenter ses revenus ou emprunter l’argent qui nous est nécessaire. Le gouvernement actuel semble vouloir explorer le terrain de la tarification de certains services publics (éducation, électricité) et hausser la taxe de vente. Des mesures qui, pénaliseraient en premier lieu la classe moyenne et les Québécois ayant un revenu modeste. D’un autre côté, les porte-parole de la droite politique tiennent toujours un discours flou qui suggère de réduire les dépenses gouvernementales sans jamais préciser exactement où et comment.

Dans cette optique et, contrairement à l’approche imprécise de la droite politique québécoise, j’aimerais apporter ici les propositions qui ont récemment été formulées par la formation politique Québec solidaire. Ces propositions visent à augmenter les revenus de lÉtat québécois afin de lui permettre de soutenir et d’améliorer la prestation des services publics :

  • Redevances sur l’eau pour l’industrie minière et certaines entreprises manufacturières : 775 millions
  • Maintien de la taxe sur le capital pour les entreprises financières : 503 millions
  • Diminution de l’aide aux entreprises de 20 % : 1,2 milliard
  • Nouveau palier d’imposition pour les contribuables ayant un revenu de plus de $115,000 et réduction du plafond des REERs : 533 millions
  • Imposition à 100% de certains gains en capital pour les particuliers et les entreprises : 818 millions
  • Suspendre le versement au Fonds des générations prévu pour 2010 : 880 millions
  • Imposer des redevances aux entreprises minières : 340 millions

Ces mesures, totalisant 5 milliards $ en revenus additionnels, permettraient au gouvernement du Québec de retrouver l’équilibre budgétaire en un an ou deux plutôt qu’en 5 ans comme le suggèrent les économistes cités par Philippe David hier. Du même coup, l’État québécois pourrait en plus réduire ses dépenses en luttant contre la collusion dans la construction et en créant un organisme centralisé d’achat de médicaments. Tout cela permettrait de non seulement conserver nos services sociaux, mais de préparer plus sereinement les années à venir.

Rien ne sert de détruire notre patrimoine collectif pour donner l’impression de réduire les dépenses publiques. Ayons le courage de se donner des objectifs équitables et tout à fait réalisables pour remettre le Québec sur le sentier de la prospérité. N’est-ce pas là un beau projet de société?

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Les finances publiques.

Plus tôt cette semaine, Pierre JC Allard nous a lancé un petit défi. Celui de choisir un problème auquel nous faisons face et d’y proposer une solution concrète. J’ai donc choisi un problème qui me tient particulièrement à coeur parce que la résolution de ce seul problème aiderait également à résoudre une foule d’autres problèmes. Ce problème c’est les finances publiques.

Comme vous savez, ou que vous devriez savoir, le Québec est maintenant en position de déficit structurel, c’est-à-dire que notre gouvernement est présentement obligé d’emprunter simplement pour payer les salaires. Notre gouvernement continue de multiplier les dépenses alors que les recettes de l’état continuent d’aller en diminuant. C’est une situation qui si elle perdure, nous mènera à l’insolvabilité. Bref, nous fonçons droit sur un mur avec Jean Charest qui, les deux mains sur le volant, ne fait absolument rien pour changer le cap et notre Ministre des Finances qui nous fredonne « Don’t worry, be happy » sur le siège du passager. Il y a belle lurette que des gens comme moi et bon nombre d’économistes réclament un peu de responsabilité fiscale de la part de nos élus, mais nous ne sommes considérés que comme des égoïstes qui ne veulent tout simplement pas payer d’impôts. Ceux qui balayent notre opinion du revers de la main de façon si cavalière continuent de croire que l’état a des ressources illimitées et que nous ne pouvons pas possiblement vivre au-dessus de nos moyens. C’est évidemment pure sottise. Quelque chose doit être fait pour contrôler nos dépenses publiques sinon notre sort risque fort bien d’être celui de la Grèce dont le crédit a récemment été décoté à BBB et dont nous partageons le même taux d’endettement de 108% du PIB. Mais quoi faire?

Les syndicats de la fonctions publique vous diront certainement qu’il faut augmenter les taxes, les tarifs et les impôts, ainsi que de continuer à faire des déficits. Après tout, ils veulent leurs augmentations et il est mieux que le reste des travailleurs du Québec souffrent plutôt qu’eux. Mais nous sommes déjà les plus taxés en Amérique du nord et comme je l’ai déjà souligné, les taxes et impôts découragent la production pour la simple et bonne raison que les gens votent avec leurs pieds. S’il sont trop taxés, ils iront ailleurs et les plus riches ont les moyens de partir plus vite. De même, les compagnies les plus productives ont aussi les moyens de s’en aller vers un environnement fiscal plus clément. Il y a donc des limites jusqu’où on peut presser ce citron. Augmenter la TVQ et les tarifs peut aider, mais ce serait insuffisant.

Le gouvernement n’a vraiment d’autres solution que de prendre des décisions qui seront difficiles et impopulaires, mais que grâce à sa majorité en chambre, il devrait pouvoir passer aisément. Avant de demander aux québécois de se serrer la ceinture, il convient que le gouvernement mène par l’exemple. Notre Ministre des Finances, M. Bachand devrait donc sérieusement considérer de geler les dépenses du gouvernement et d’implémenter une politique de croissance zéro de la dette pour les prochaines années. De plus, il devrait également explorer la possibilité de trouver et d’éliminer tout dédoublement de service dans les structures de l’état (il y en a). En 2003, M. Charest nous avait promis une réingénierie de l’état. Il est grand temps qu’il tienne promesse. Ces deux propositions seraient un bon début, mais juste le gel de la dette au niveau actuel serait un grand pas.

Dans cette optique, j’ai créé une pétition en ligne au nom du Mouvement Nouveau Québec, dont je suis membre. La pétition se lit comme suit:

A l’attention de : Le Très Honorable Jean Charest, Premier Ministre du Québec


M. Charest,

Attendu que votre gouvernement a été élu avec le mandat de raviver l’économie du Québec et que ceci ne peut pas être accompli sans des finances publiques saines

Attendu que plusieurs économiste au Québec ont déjà prévenu votre gouvernement que le Québec se dirige vers une impasse fiscale.

Nous, soussignés, citoyens et contribuables du Québec, vous sommons de retourner à la responsabilité fiscale et la saine gestion de nos finances publiques en instituant une politique de croissance zéro de la dette du Québec dans votre prochain budget afin de nous permettre de rembourser cette dette et de ne pas laisser ce fardeau aux générations futures.

Signer la petition

Philippe David
Le Minarchiste Québécois

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Une histoire de voiture, d’argent et de fusils électriques

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Cette semaine, nous effectuons un retour en trois points dans un passé pas si lointain pour ensuite actualiser l’information.

Le Taser, arme de torture

Le Taser laisse moins de traces qu’une matraque, crée des souffrances aigües et est susceptible d’être utilisé par les forces de l’ordre pour intimider, humilier ou faire parler des suspects, détenus, prisonniers ou simples citoyens. Dans ce contexte, ce pistolet s’apparente à une arme de torture au sens de la Convention des Nations Unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants (RS 0.105) de 1984 et d’ailleurs, un comité des Nations Unies a déclaré que le Taser cause une douleur aigüe et constitue une forme de torture. (21 octobre 2008)

La Gendarmerie royale du Canada (GRC) a annoncé qu’elle va cesser d’employer les Tasers contre les suspects qui ne font que résister ou qui refusent de coopérer, expliquant que les pistolets à électrochocs de 50 000 volts peuvent causer la mort. La politique de la GRC a été révisée à la lumière des risques associés au déploiement du gadget pouvant mener jusqu’à la mort, particulièrement pour les individus agités. Au moins 20 personnes sont décédées au Canada suite à l’utilisation des Tasers en plus 5 000 utilisations depuis les sept dernières années.

« Les Tasers ne sont pas aussi sécuritaires que nous le pensions« , déclarait le Dr Byron Lee, l’un des cardiologues impliqués dans une étude de la mortalité reliée aux Tasers de l’Université de la Californie à San Francisco. Le nombre de mort subite de suspects en état d’arrestation durant la première année d’utilisation des Tasers en Californie a soulevé des questions par rapport au danger qu’ils entrainent. C’est que les chercheurs ont analysé les données à propos des morts subites de cinquante services de police de différents états américains où les fusils Taser sont utilisés, comparant les cinq ans précédent l’introduction de ces derniers aux policiers et les cinq années qui ont suivi. Le résultat est consternant: le nombre de morts subites a été multiplié par six.

La venue des grandes révoltes et du nouvel ordre mondial

[…] se rajoutera maintenant autour de $4 milliards pour les constructeurs automobiles… jusqu’au mois de mars après quoi ils auront besoin d’un autre $4 milliards. Et ensuite d’un autre. Et un autre. Et un autre… (23 décembre 2008)

Comme de fait, GM, un très couteux assisté social, vient de demander de nouveau un chèque du gouvernement canadien, c’est-à-dire de vous, de l’ordre de 7,5 milliards de dollars canadiens pour mener à terme son plan de restructuration. Ce montant pourrait s’élever à 10 milliards si Chrysler demandait une autre part du gâteau.  On se rappellera que les premiers montants d’argent ont été demandés en argumentant que cela sauvera des emplois et évitera la fermeture d’usines. Les aviez-vous cru? On apprenait il y a une semaine que Chrysler coupera 3 000 emplois et que GM mettra à la porte 47 000 employés.

Les ventes des grands constructeurs automobiles sont en chute de 50% par rapport à la même période de l’an passé. Donc le manège n’est pas terminé. Des milliards, il y en aura d’autres, et puis encore et encore plus. Que voulez-vous, ce n’est pas leur argent qui brule, c’est le vôtre, alors où est le problème?

Coup d’état monarchique et bancaire au Canada

En parlant des conséquences des sommes astronomiques accordées aux banquiers privés du Canada, de l’inflation insensé de la masse monétaire et des futurs déficits budgétaires du gouvernement, on peut s’attendre à:

– Coupures importantes dans les services sociaux et autres dépenses publiques

– Mises à pied massive

Effondrement des finances publiques autant au niveau fédéral que provincial, ce qui mènera à une accentuation et accélération de la privatisation de l’état laissant une plus grande emprise des créanciers sur l’appareil politique

– Un appauvrissement de la population dû à l’épargne qui est anéanti ainsi que les fonds de pension de l’état qui seront nettoyés, car le gouvernement va aller piger directement dans ces fonds de pension pour financer les opérations de sauvetage financier, argent qui sera ensuite utilisé pour faire des acquisitions dans le secteur financier et réel de l’économie.

Tiers-mondialisation des pays développés. (16 décembre 2008)

Ces prévisions n’auront pas pris beaucoup de temps avant de se manifester. Le gouvernement Harper laissait entendre la semaine passée qu’ils songeaient à vendre ou à privatiser plusieurs sociétés de la Couronne bien connues dont Poste Canada, Via Rail, la Monnaie royale canadienne et l’agence qui s’occupe de la sécurité dans les aéroports du Canada. Le gouvernement fédéral se dit être sous pression pour éviter que le déficit budgétaire gonfle trop et entreprendra ainsi une révision de tous ses avoirs pour considérer lesquels pourront être privatisés. L’argent ainsi récupéré servira à financer les 200$ milliards que Harper a octroyé aux banques à chartes canadiennes qui utilisent notre argent pour aller consolider leur avoirs aux États-Unis en achetant des banques en difficulté. Privatisation du gouvernement.

Le ministre des finances, Jim Flaherty, avait commencé à jongler avec l’idée dès novembre dernier, mais la procédure d’évaluation a été officiellement lancée le 27 janvier 2009 et devrait durer 14 mois. Ils espèrent ainsi pouvoir récupérer 4 milliards de dollars de la vente aux enchères de nos propriétés publiques d’ici 2010, alors qu’on prévoit un déficit de plus de 34 milliards à pareille date. N’est-ce pas réconfortant?

D’autres sociétés de la Couronne provenant des départements des ressources naturelles et du transport sont aussi visées dont:

– Énergie atomique du Canada limitée,

– le portefeuille du Patrimoine canadien qui inclus la Société Radio-Canada et le Conseil des Arts du Canada,

– des terres de la Couronne qui pourraient être vendues au privé,

– la Banque du Canada,

– Canada Pension Plan Investment Board,

– l’Administration canadienne de la sûreté du transport aérien,

– la Société des ponts fédéraux limitée,

– la Société du Vieux-Port de Montréal,

– PPP Canada Inc.

Bienvenue dans la tiers-mondialisation de notre pays, notre descente tranquille vers un futur où nous ne serons plus les propriétaires de cette terre, mais bien les locataires. Un futur possédé par le secteur privé; un monde où les prochains maitres seront composés de multinationales et de banquiers privés à qui vous et vos enfants appartiendrez.

Conclusion

Cette mise à jour de ces informations servira peut-être à réanimer certains esprits endormis d’un coup de choc électrique. La population n’a pas à payer les factures encourues par un gouvernement qui a cessé de les représenter. Si vous avez l’impression que vous n’avez pas le choix et que vous êtes impuissants parce qu’on ne vous consulte pas avant de vous plonger dans de nouveaux endettements nationaux, c’est qu’il y a un problème. Nous avons à faire à un gouvernement qui ne représente plus que le secteur privé et bancaire. Matière à réfléchir lorsque vous compléterez vos rapports d’impôts, car il y a bris de contrat entre le gouvernement et la population. Nous leur envoyons une grande part de notre argent, mais ces pirates ont cessé de nous représenter et de nous consulter. La maison est en feu.

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Classé dans Actualité, François Marginean