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La politique politicienne au Québec, matée par le bout de la lorgnette du conflit étudiant

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Pas de gossage à matin. Gabriel Nadeau-Dubois vient de quitter ses fonctions de porte-parole étudiant. Il retourne à la base et la lutte continue, implacable. Voici donc les partis en lice lors de la prochaine élection québécoise (prévue pour le 4 septembre 2012) et leur position commentée sur la question de l’heure: la hausse des frais de scolarité. On ira ensuite raconter que la politique politicienne, au Québec et dans le monde, n’est pas le reflet folklo et distendu de la lutte des classes.

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 Parti Libéral du Québec (chef: Jean Charest)
– Hausse des frais de scolarité de $254 par année pendant sept ans
– Entrée en vigueur de ladite hausse dès l’automne
– Maintien de la loi spéciale (Loi 12) limitant le droit de manifester

Le PLQ (au pouvoir depuis neuf ans) est un parti de droite-droite-droite, ronron, journalier, gestionnaire des affaires de conciergerie courantes, suppôt du libéralisme (comme son nom l’indique), bien engoncé dans la magouille politicienne et les combines des traditions électorales québécoises les plus fétides, intendant bonhomme et pro-capi du pouvoir. Ce gouvernement a appliqué les tactiques les plus basses et les plus malhonnêtes imaginables pour tenter de casser le mouvement des carrés rouges. Misant d’abord sur les regroupements étudiants les plus conciliants et négligeant le seul mouvement vraiment légitime, la CLASSE, le gouvernement a cherché à «négocier» avec les éléments du mouvement étudiant semblant représenter le mieux les positions gouvernementales. La proposition initiale du pouvoir était d’étaler la hausse dans le temps sans l’altérer significativment. Devant la solidité de la résistance, il proposa alors de bidouiller des combines au niveau (comme on dit dans le jargon tertiaire) des (gros) prêts et (petites) bourses pour soi disant faciliter la réception de la hausse dans les masses. Tactique typique du libéralisme québécois minus: on vous pousse dans les bras des banques en faisant semblant de vouloir vous faciliter la vie. En affectant de vous servir, on continue de servir ses maîtres du secteur privé. Mais même les associations étudiantes moins militantes n’ont pas marché dans cette criante attrape. Le fait est que les éléments étudiants conciliants sont distordus par le dilemme de leur posture veule. Ils se souviennent amèrement de grèves antérieures où ils avaient été instrumentalisés pour fracturer le mouvement. Ils n’ont pas mordu cette fois, parvenant à maintenir, bon an mal an, une ligne cohérente avec l’aile plus avancée du mouvement. Le gouvernement s’est alors appuyé sur le mythe excessivement médiatisé du carré vert, groupe étudiant croupion et infinitésimalement minoritaire, censé vouloir rentrer en classe. L’absence de base effective de cette organisation factice forca ensuite le gouvernement à brandir l’épouvantail d’une loi spéciale. Singeant ouvertement les lois spéciales de retour au travail, ce trait typique des négociations de style reaganien en Amérique du Nord, on a tenté de faire rentrer les étudiants dans les facs et les cégeps comme on ferait rentrer au travail les travailleurs de secteurs sensibles ou «esssentiels». Le droit de manifester fut ouvertement attaqué dans la Loi 78 (devenue depuis la Loi 12) mais, subtilité inattendue, vivant la chose comme un pelletage de factures dans leurs cours, les autorités constabulaires municipales (montréalaises notamment) ont appliqué la loi avec ce type de réalisme feutré visant subrepticement à ramener le parlement national à ses responsabilités décisionnelles. Flairant matoisement cette contradiction, les étudiants n’ont pas plié, malgré l’augmentation de facto des abus policiers ponctuels implicitement autorisés par cette loi. On a vu notamment des citoyens portant le carré rouge se faire harceler par la police, dans les rues de Montréal. L’échec sur le terrain de la Loi 78 (devenue depuis la Loi 12) a entraîné la démission d’une ministre de l’éducation. Elle fut remplacée par une seconde ministre qui proposa un $35 annuel de réduction de la hausse. Je revois encore la gueule de mon fils cégépien et de mon fils universitaire dans la cuisine, le matin de cette annonce: «On a pas fait tout ça pour aller chercher un malheureux $245 sur sept ans. Ils rient de nous autre». Le mouvement étudiant n’a évidemment pas mordu à cet appât minable. Il est, au jour d’aujourd’hui, de plus en plus déterminé à relancer le mouvement de grève (qui, de fait, n’a rien perdu de sa remarquable dimension de masse) en septembre si le gouvernement ne bouge pas au plan fondamental. Je ne peux qu’exprimer mon entière admiration pour nos enfants. On a raconté toutes sortes de fariboles sur le mouvement du carré rouge, l’accusant notamment de s’être égaré dans du sociétal généraliste et d’avoir perdu la perspective de la lutte ponctuelle contre la hausse des frais de scolarité. On notera, au contraire, que, dans le regard des militants étudiants, la question de la hausse (et celle, plus fondamentale, de la gratuité scolaire) n’est aucunement devenue marginale. C’est le pouvoir qui a dérapé de la hausse,  à l’étalement de la hausse, au bidouillage des prêts et bourses (pousser les jeunes et leurs parents vers plus d’endettement bancaire), aux injonctions sectorielles (procédant d’une judiciarisation biaisée et tricheuse du conflit, que le fermeté militante a su solidement contenir), au sabordage empiriste, superficiel et autoritaire du droit de manifester (dicté par la fort spéciale Loi 78 devenue 12). La province chercha donc par tous les moyens à faire dérailler le mouvement en le zigzagant et le barouettant dans toutes les directions mais les étudiants n’ont jamais perdu le focus de leurs exigences: gel de la hausse des frais de scolarité sur le court terme, gratuité scolaire à tous les niveaux, sur le long terme. Pas de fafinage. Je les appuie de tous cœurs et m’incline respectueusement devant la formidable leçon de cohérence politique qu’ils nous donnent. On m’autorisera ici une petite note personnelle. Étranger, j’ai pu faire mon doctorat (en France) à l’Université Denis Diderot, suivre des séminaires en Sorbonne, à l’École des Hautes Études en Sciences sociales, au Collège de France et à la Maison des Sciences de l’Homme auprès de sommités, le tout gratuitement, et il faudrait payer des mille et des cents pour étudier à l’Université du Québec à Saint Tite des Caps? Comme le disent les jeunes eux-mêmes: Bitch, please…

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Parti Québécois (cheffe: Pauline Marois)
– Gel des frais de scolarité jusqu’à la tenue d’un sommet sur l’éducation
– Seule hausse envisagée: l’indexation des frais de scolarité au coût de la vie
– Abolition de la loi spéciale (Loi 12)

Le PQ (qui n’a pas été au pouvoir depuis 2003) est un parti nationaleux (au nationalisme de plus en plus dépité, larmoyant et opportunistement épisodique), de centre-droite, à la fois planificateur et affairiste, promoteur convulsionnaire de Québec Inc, insidieusement et semi-inconsciemment crypto-xéno, et dont la consolation minimale serait de faire élire la première femme Première Ministre du Québec. Le poncif classique nationaliste-souverainiste de ce fier parti du cru est en grande partie relégué (une fois de plus) aux calendes par les crises du moment. Madame Marois, qui un moment porta le carré rouge en chambre, a lancé une analyse (c’est pas souvent que les politiciens politiciens hasardent des analyse…) que je médite encore et à laquelle je reconnais un mérite non négligeable. Madame Marois affirme que la crise étudiante a été, pour le gouvernement Charest, une diversion-spectacle, sciemment maintenue et perpétué par lui pour distraire l’attention du public sur le bilan nuisible et toxique des libéraux. Gaz de schiste hyperpolluant (la résistance citoyenne au sujet d’icelui ayant causé la démission d’une autre ministre), Plan Nord néo-colonial, corruption et collusion entre pègre et partis politiques dans le secteur des grands travaux d’infrastructure (le choix même de la date des élections serait, selon madame Marois, une astuce estivale pour esquiver la portion lourde et compromettante des travaux de la Commission Charbonneau, en automne). Tout cela a été effectivement bien embrumé dans le show de la fallacieuse fermeté paterne face au mouvement des carrés rouges. La solution de Madame Marois sera de noyer le poisson de la hausse dans un grand blablabla collectif la suspendant/reportant/retardant, le temps que les étudiants rentrent dans les facs et les cégeps… tout en se ménageant la possibilité de revenir hausser les frais de scolarité plus tard si les choses se tassent. Mon pronostic: le Parti Québécois va gagner cette élection avec l’appui (contrit) de la jeunesse. Mais cette dernière va remplacer le vote illusoirement passionné de ma génération (j’ai fait rentrer Jacques Parizeau dans l’Assomption à dix-huit ans, en 1976) par le vote utile, froid et méthodique, des pragma-temps contemporains. Et, même sous un régime Marois, si la hausse revient, les carrés rouges reviendront aussi. Cohérence un jour…

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Coalition Avenir Québec (chef: François Legault)
– Hausse des frais de scolarité de $200 par année pendant cinq ans
– Abolition partielle du crédit d’impôt pour les études supérieures
– Suspension des articles de la Loi 12 qui limitent le droit de manifester

La CAQ (qui n’a jamais été au pouvoir) est un parti démagogue, rétrograde, bien à droite, girouette, incohérent, flagorneur, arriviste, xénophobe, sorte d’équivalent québécois populiste et mollement francophiliaque des Conservateurs. Ces néo-réactionnaires insidieux et rampants maintiennent une version cosmétiquement atténuée de l’option gouvernementale actuelle tout en faisant bien sentir qu’ils sont de droite (fiscal conservative, diraient nos bons ricains) et s’assument. Un certain nombre de vesses verbales bien senties envers les carrés rouges, émises avec fracas par les dirigeants de ce parti de suppôts veules du capitalisme crispé, prouvent indubitablement que ce sont des autoritaires. Mets le manche dans les mains de ceux-là et prépare-toi à te faire batter en grande dans le champ gauche. À fuir.

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Québec Solidaire
(collectif de direction: Amir Khadir et Françoise David)
– Gratuité scolaire et élimination de tous les frais facturés aux étudiants
– Bonification du système d’aide financière aux études
– Suppression de la loi spéciale (Loi 12)

QS (qui n’a jamais été au pouvoir) est un conglomérat de différents partis et mouvements de gauche et populaires initialement réunis sous deux parapluies, l’Union des Forces Progressistes et le mouvement Option Citoyenne, et qui se sont ensuite fusionnés en un parti politique unique. C’est, en ce moment, un parti qui se donne comme écologiste, féministe, altermondialiste et, quoique plus mollement, anti-capitaliste. Leur programme sur les frais de scolarité, c’est l’idéal. Leur défaut, c’est qu’ils ne gagneront pas cette élection-ci. Je vous reparlerai plus explicitement plus tard des grandeurs et des faiblesses de cette gauche molle, déjà entrée en phase conciliante…

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Voilà donc le tableau. Au moment de diffuser, les associations étudiantes n’avaient pas encore explicitement émis leurs consignes de vote en termes politiciens, se contentant de formuler leurs exigences politiques globales (et ce, pas seulement en éducation). S’ils en viennent à émettre des recommandations favorisant des partis spécifiques, je ne doute pas une seconde qu’elles seront articulées et subtiles, tout comme, justement, le reste de leur analyse sociétale. Nos jeunes de la ci-devant génération Dolan (pour reprendre le mot pas trop mauvais d’un de nos folliculaires) nous ont prouvé lumineusement que la politique politicienne, eh ben, ils laissent cela à leurs petits porte-paroles modérés transfuges

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Classé dans Actualité, Paul Laurendeau

La reconstruction scolaire.

Le weekend dernier, j’ai eu le plaisir de participer à un forum sur l’éducation organisé par le Réseau Liberté Québec, section Grand-Montréal et j’avais promis d’écrire un article là-dessus. Une centaine de participants sont venus pour y écouter divers conférenciers s’exprimer sur les problèmes de notre système d’éducation. Ce fût aussi une chance de revoir certains bons amis. Les envolées verbales de Réjean Breton furent certainement le clou de la journée.

Des différentes personnes qui sont venus exposer leurs idées, Robert Deschamps, fondateur de la section Grand-Montréal a retenu mon attention avec un plan pour la reconstruction du système scolaire. Pour ceux qui ne le connaissent pas, Robert Deschamps est un diplômé en Lettres et en Droit qui est enseignant de français. Il est également l’auteur du livre « Manifeste d’un Surtaxé » que je recommande d’ailleurs. Je vous le dis d’emblée, ce qu’il propose est loin d’un système libertarien. Ce n’est donc pas le modèle que je prônerais comme système idéal. Il est trop ancré dans l’étatisme. Mais je comprends que M. Deschamps a choisi ce modèle par pragmatisme plus que par conviction étatiste. Un modèle purement libertarien serait impossible à vendre au Québec actuellement. Ça demanderait un changement de mentalité majeur. Hélas, la libéralisation du Québec n’est pas pour demain. Donc, en attendant que fait-on?

Manifeste d'un Surtaxé

Il y a quelque mois, François Legault et sa Coalition pour l’Avenir du Québec ont fait quelques remous avec leurs propres propositions de réforme. Les proposistions de M. Deschamps ont certainement des points communs avec celles de la CAQ. Selon lui, il faut également éliminer les commissions scolaires. Il faut également évaluer les enseignants et mieux les rémunérer. Mais c’est là que les similarités s’achèvent.

Le modèle que Robert Deschamps propose relèguerait le Ministère de l’Éducation à la définition des orientations et des programmes scolaires; à gérer l’évaluation des étudiants avec l’aide d’un examen national pour chaque matière et chaque niveau; et finalement, allouer les ressources financières aux écoles.

Les écoles seraient relativement autonomes et seraient responsables d’embaucher leur propre personnel sous réserve d’un plafond salarial, de dispenser les cours et d’entretenir leurs bâtiments. En plus du budget alloué par le ministère, elles pourraient supplémenter à l’aide de diverses campagnes de financement afin d’offrir des activités supplémentaires. Les différentes écoles seraient mises en compétition les unes avec les autres, puisque les parents pourraient confier leurs enfants à l’établissement de leur choix.

Les étudiants seraient évalués bi-anuellement à l’aide d’un examen national objectif issu du Ministère. Seule la réussite à ces examens déterminerait l’avancement des élèves. Le taux de réussite à ces examens, déterminerait la rémunération des professeurs et du personnel de direction de l’école.

Les enseignant seraient rémunérés selon un salaire de base de $40 000/an pour un taux de réussite de 60% et recevraient un boni de $1000 pour chaque point de pourcentage excédant 60% jusqu’à 90% et $2000 pour chaque point de pourcentage au-dessus de 90%. Ceux qui auraient un taux de réussite de moins de 60% se verraient pénaliser de $500 par point de pourcentage sous 60%. Ceci n’est qu’un exemple cependant. Les véritables montants pourraient être changés. L’idée ici étant de donner un incitatif clair à l’excellence.

Le personnel de direction serait rémunérés de façon similaire, mais avec des bonis basés sur le taux de réussite de tous les élèves de l’école. Puisque l’évaluation des étudiants ne relève pas du personnel de l’école, il ne peut pas y avoir de situation ou un prof ou un directeur fait « passer » un élève arbitrairement. La seule façon d’augmenter le taux de réussite est d’enseigner la matière de façon à ce qu’elle soit assimilée par le plus grand nombre d’élèves.

Le système abriterait aussi quatre types d’écoles qui desserviraient les étudiants selon leurs aptitudes et besoins particuliers.

Comme je le disais plus haut, ceci ne constitue pas un système idéal à mon sens. M. Deschamps le qualifie lui-même d’embryonnaire. Il comporte cependant de bonnes idées sur lesquelles on peut bâtir. Il adresse certainement certains points faibles des propositions de la CAQ, particulièrement au sujet de l’évaluation et la rémunération des enseignants. Ce serait certainement un pas dans la bonne direction. Je ne peux qu’applaudir M. Deschamps pour ses efforts et son initiative.

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Classé dans Actualité, Philippe David

La bouée de sauvetage


L’univers politique québécois s’annonce plein de rebondissements cet été. En attendant que la session d’automne commence à l’Assemblée Nationale, nous assistons depuis une semaine à la désintégration du PQ. Pendant 40 ans la seule alternative au Parti Libéral, le PQ est en train de naviguer une des pires crises de son histoire pourtant tumultueuse après la désertion de 5 membres de son caucus. Pauline Marois, qui a pourtant reçu une vote de confiance retentissant de la part de ses militants à son récent congrès, a fort à faire pour maintenir l’ordre dans les rangs de son parti. Plusieurs exigent sa démission. La barque semble sur le point de chavirer.

Le mécontentement semble palpable, même pour un observateur extérieur. Si le projet de loi 204 a été l’évènement déclencheur, la grogne s’est maintenant étendue à d’autres aspects du leadership de Pauline Marois. On lui reproche maintenant de ne pas faire assez pour promouvoir la souveraineté dans un avenir prochain. Pourtant, l’idée d’un autre référendum ne soulève la passion que des souverainistes purs et durs. Le reste des québécois en ont plutôt marre d’en entendre parler. Pauline Marois est coincée entre deux feux. L’option souverainiste est au point mort depuis le référendum de 1995 et elle est à son plus bas après le spectaculaire naufrage du Bloc Québecois qui n’a laissé que quatre survivants. Sans cette option, le PQ sera toujours en crise existentielle. La souveraineté a toujours été sa raison d’être. Sans elle, le PQ n’a plus de raison d’être. Il est sans gouvernail et sans voiles.

On veut enlever à Marois ses galons de capitaine, mais qui pourrait prendre sa place? Curzi? Non. Avec sa désertion trop fraîche, il est peu probable, même avec Marois par-dessus bord, qu’on lui pardonne si aisément. Qui donc pourrait sauver le PQ du naufrage et l’empêcher de rejoindre le BQ dans les abysses? Le seul que je vois qui serait capable, du moins pour un certain temps de garder la barque à flot. Legault. On ne cesse de faire des rumeurs d’une fusion Legault-ADQ, mais en réalité, une crise de leadership au PQ pourrait être la porte parfaite pour un retour de l’enfant prodige. Legault est une ex-péquiste. Il fait partie de la famille, même s’il l’avait laissé derrière. Avec le PQ et le PLQ en désarroi et la cible du cynisme populaire, Legault est revenu sur la scène comme un sauveur. Sans même avoir un parti ou un programme digne de ce nom, on est déjà prêt à lui donner les clefs du parlement. Mais fonder un nouveau parti, c’est du travail. Bâtir une base de militants, recruter des candidats, trouver des organisateurs et des bénévoles en vue d’une campagne électorale dans moins de deux ans et peut-être même plus rapidement qu’on le pense, si Jean Charest décidait de profiter de la confusion générale pour déclencher des élections anticipées. Mettre sur pied un nouveau parti qui puisse aspirer au pouvoir dans de si courts délais serait une tâche impossible. Mais en capitalisant sur sa popularité actuelle, il serait bien plus facile de tout simplement prendre la tête du PQ, où il serait sans doute accueilli en sauveur, comme l’a été Mme Marois d’ailleurs. Cela garantirait presque à Legault d’être le prochain Premier Ministre. Je ne serais absolument pas surpris d’un tel dénouement.

Nous verrons bientôt si j’ai raison… Sur ce, Bonne St-Jean à tous!

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Classé dans Actualité, Philippe David

Les cancres – Réponse à Claude Picher

 
 

Cette semaine, le chroniqueur financier de La Presse, Claude Picher, y est allé d’une tirade à l’intention des détracteurs du sacro-saint modèle québécois en faisant une analyse de données de l’Institut de la Statistique du Québec prouvant, selon lui, que la perception que le Québec n’est qu’une province de quêteux est un mythe. Pour ceci, il base son analyse surtout sur une comparaison des montants de transferts fédéraux reçus par chaque province par rapport à leurs revenus respectifs, pour en conclure que nous ne sommes pas vraiment plus quêteux que les autres.

De la fumisterie malhonnête

Puisque tout le modèle québécois n’a jamais été autre chose qu’une illusion, nous ne devrions guère nous surprendre de voir ses défenseurs user de fumisterie pour aider à perpétuer l’illusion. Ainsi l’analyse de Claude Picher est passablement malhonnête en considérant que la seule part des transferts fédéraux dans les revenus d’une province par rapport aux autres, prouve que cette province ne vit pas au dépends des autres. Les transferts fédéraux aux provinces englobent plusieurs programmes de partage de dépenses qui sont presque tous évalués en proportion avec la population de la province. La seule composante de ces transferts qui soit une véritable redistribution de richesse des provinces riches aux provinces pauvres est la péréquation. Cette donnée est évidemment absente de l’analyse de M. Picher, tout autant que dans la publication de l’ISQ. Est-ce un oubli? Toujours est-il qu’on peut facilement l’obtenir du ministère des finances. Ainsi, si on compare les montants de péréquation reçus par rapport aux revenus, le portrait n’est certainement plus le même.

Péréquation par rapport aux revenus - Cliquez pour agrandir

Le Québec n’est certainement pas la province la plus dépendante envers les paiement de péréquation, mais je vois difficilement comment on pourrait se bomber le torse en se comparant à l’Île du Prince Édouard ou le Nouveau Brunswick. Par ailleurs on voit que la comparaison que M. Picher faisait avec l’Ontario ne tient plus la route. Mais il y a pire. Les transferts fédéraux aux gouvernements provinciaux ne sont qu’une fraction de ce que le gouvernement fédéral dépense dans une province, si on inclue toutes les dépenses fédérales faites dans chaque province, moins les recettes fédérales perçues dans cette province, on voit un portait encore plus différent.

Recettes Fédérales moins dépenses de programmes - Cliquez pour agrandir

Ce graphique démontre sans équivoque que le Québec est le plus grand bénéficiaire net de toutes les dépenses fédérales et donc le plus dépendant des programmes fédéraux. Et contrairement à ce que M. Picher peut penser, les ontariens ont toutes les raisons de ne pas nous tenir en haute estime, sans parler de nos compatriotes d’Alberta et de Colombie Britannique. Contrairement à ce que les souverainistes voudraient vous faire croire, nous ne donnons pas au fédéral plus que nous en recevons, c’est plutôt le contraire et un Québec souverain se retrouverait avec un manque à gagner considérable.

Tchick tchick

Comme si ce n’était pas suffisament honteux de vivre ainsi au dépends des autres provinces, nous ajoutons insulte à injure en nous donnant des programmes sociaux comme les garderies subventionnées, les congés parentaux les plus généreux, un programme d’assurance-médicament, des fécondations in-vitro et un amphithéatre payé entièrement par des fonds publics. Rien de trop beau! Même si nous ne sommes pas les pires dépendants des paiements de péréquation, au moins les autres provinces ont la décence de vivre selon leurs moyens. En attendant, ce que nous ne pouvons pas nous payer avec les impôts et taxes les plus oppressives au Canada, nous le mettons sur le dos des générations futures.

Dette nette par habitant - Cliquez pour agrandir

Et fort naturellement, nous voulons maintenir ce train de vie frivole tout en travaillant le moins possible.

PIB par habitant - Cliquez pour agrandir

Encore une fois, peut-être que nous ne sommes pas les pires, mais il n’y a pas de quoi se péter les bretelles. Non M. Picher, nous ne sommes pas des quêteux, nous sommes bien pires: nous sommes des cancres. Nous sommes des ados irresponsables qui croient pouvoir se payer une auto et une télé à écran géant et tout les loisirs et les gadgets qu’on désire, tout en tenant un emploi à temps partiel et en accumulant les dettes pendant que nous vivons encore sous le toit de nos parents. Telle est la grande fiction qu’est le modèle québécois. Certains diront que c’est un choix de société, mois je dis que nous devrions aspirer à mieux, et soit dit en passant, rien de ce qu’a proposé François Legault jusqu’ici ne viendrait changer la donne, sauf peut-être nous rendre encore plus dépendants.

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Classé dans Actualité, économie, Philippe David

Legault et la bête

La présentation en début de semaine, par François Legault et la CAQ, de leurs idées sur une réforme en profondeur de notre système d’éducation aura certainement eu pour mérite de dévoiler le véritable « visage de la bête », comme le dit si bien David Descôteaux dans sa plus récente chronique.

En effet, ça n’aura pas pris très longtemps pour que les forces réactionnaires sortent les boucliers afin de défendre leurs acquis. Certains, comme la Fédération des Comités de Parents du Québec (FCPQ) se permettent de se prononcer contre les réformes proposées au nom de parents qu’ils n’ont pas daigné consulter. Je ne serais d’ailleurs pas trop surpris non plus que les déclarations des syndicats aient aussi été faites sans consulter les membres du corps enseignant. Je crois en effet que pas tous les enseignants sont contre ces réformes et je serais loin de parier que la majorité d’entre eux se prononceraient contre s’ils étaient consultés. En tant que parent, je ne serais certainement pas contre ces réformes, même si je ne suis pas d’accord avec toutes les idées proposées. Les idées véhiculées par M. Legault valent certainement la peine qu’on s’y penche sérieusement.

Malheureusement pour M. Legault, beaucoup trop de groupes d’intérêt trouvent leur compte dans le statu quo et ce sont ces groupes, et non pas les gens qu’ils prétendent représenter, qui déchiraient leurs chemises peu après l’émission des propositions du CAQ. Considérant que le CAQ n’est pour l’instant qu’un groupe de réflexion sans véritable pouvoir de faire autre chose de des « suggestions », on peut s’interroger sur la véhémence des répliques qu’ils ont essuyé, démontrant encore une fois que ces groupes d’intérêt se fichent éperdument de la qualité de l’enseignement, du haut taux de décrochage ou de l’avenir de nos jeunes. Tout ce qui les intéressent, ce sont leurs acquis.

Toujours est-t-il que nous avons constaté cette semaine le genre de résistance à laquelle fera face tout gouvernement voulant imposer des réformes en profondeur pour guérir les lacunes de nos services sociaux. Il devient plutôt apparent où se trouvent les forces de l’immobilisme au Québec.

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Classé dans Actualité, Philippe David

Un Québec comme on l’aime… Hélas !

Après quelques bruyants défilés, les Français sont rentrés dans leurs casernes.  La Sarkosie est en paix, les scandales se font oublier, les grandes crises continuent de faire leur mise en place pour une Dernière Cène, mais qui se tiendra plus tard…  En attendant, pour le barreur, c’est « à  droite, toute ! »  Ça va et ça vient… Ca ira…

Mais ça, c’est à la française…   Au Québec il fait trop froid pour manifester, alors c’est aussi «  à droite toute ! »,  mais sans le moindre éclat.  Ce qui est normal, car le Québec n’a aucun effort à faire pour aller vers la droite, juste être lui-même et se laisser porter par une puissante vague qui enfle depuis des générations et qui ne cassera pas en déferlante, mais nous mènera à un parfaite intégration dans la société états-unienne.

Je ne suis pas étonné… j’en parle depuis des années. Quand Mario Dumont a laissé l’ADQ a elle-même pour qu’elle entre en dormance dans la zizanie, il y a deux ans, j’ai écrit :

“ il n’y a pas que la conjoncture qui importe. Il y a la réalité sous-jacente de la structure de l’électorat québécois et de ce que veut cet électorat. Or, cette structure favorise l’ADQ. Pas tellement l’ADQ vue comme comme un chef et un programme, que le parti, quel qu’il soit, qui est là où est aujourd’hui l’ADQ dans l’éventail des options politiques qui s’offrent aux Québécois. L’ADQ incarne un centre-droit nationaliste – mais nationaliste plus de l’association que de la souveraineté – autonomiste, donc, plutôt qu’indépendantiste, traditionaliste et bien enraciné dans le pays réel.

http://nouvellesociete.wordpress.com/2009/07/13/adequistes-surprenez-nous/

L’an dernier, auand Francois Legault a quitté le Parti Québécois, je n’ai pas été surpris, plutôt l’impression de déjà qu’on a plus souvent quand on vieillit.  Il n’avait pas encore fermé la porte que j’écrivais:

“François Legault m’apparaît aujourd’hui une tête au-dessus de tous les autres dans l’arène politique provinciale : il n’y a personne pour lui barrer la route. Pourtant, il se retire… et, dans la conjoncture actuelle, je crois qu’il a raison.” Il était si évident qu’il devenait « en réserve » .

http://nouvellesociete.wordpress.com/2009/06/25/francois-legault-en-reserve-de-…-on-verra-bien/

Aujourd’hui, nous y sommes.  On en est à faire  les derniers arrangements pour qu’un “Nouveau Québec” naisse qui sera exactement semblable à l’ancien.  Avec les mêmes vrais pouvoirs financiers, les même syndicats pour donner la réplique, les même intellectuels pour nous dire dans Vigile que nous voulons l’indéoendqnce, les memes Anglophones pour nous dire que nous sommes une grande famille et de plus en plus d’immigrants qui donneront de plus en plus à Montréal cette couleur internationale apatride qui n’a vraiment d’équivalent nulle part aileurs.

Nous aurons avec Legault un Québec de droite-centre-droite. Comme toujurs.  Pourquoi en serait-il autrement, puisque c’est ÇA que le Québécois veut ?   Les derniers arrangements ?  METTRE LA DROITE AU CENTRE !

Crucial, car il n’est pas politiquement porteur de se dire de Droite. Être de Droite ?  Bien sûr.  Se dire de Droite ?… Hmm pas vraiment.  Que faire ?  Déplacer des pieces sur l’échiquier. Il est bien connu quee, de trois (3) propositions un peu sensées  à prix différents,  le consommateur va très largement choisir celle qui est “entre les deux”.  On sait aussi que l’électeur – sauf en cas de crise grave perçue – fuit les extrêmes et vise le Centre.

Comment faire en sorte que la Droite devienne le Centre ? …. En créant quelque chose qui soit CARICATURALEMENT à Droite. Quelque chose qui ne soit pas une option sérieuse de  gouvernance – et ne puisse donc enlever des voix à un parti de droite bona fide au moment de vérité dans isoloir – mais qui prouve, par sa seule existence, que la “Droite”, celle qu’on exècre et dont on peut faire peur aux enfants, c’est  ELLE !

Elle, car si c’est elle, la Droite, la Droite n’est pas le parti que créera ou investira Legault.   Le Parti de Legault, lui, sera “centriste”, regroupeur de toutes les bonnes volontés, de gauche à droite de la bien pensance… et c’est lui qui sera élu.  Un parti centriste qui menera une politique de Droite… comme le veulent les Québécois.

Qui jouera le rôle de s’affubler du vocable “Droite” pour en preserver le Parti de Legault  ?    On ne peut proposer de facon credible au Québec un parti qui soit ostensiblement fasciste ou raciste: le marché n’est pas là.  Ce qu’on peut vendre, c’est du “libertaire”. Dangereux, cependant, car l’option libertaire pourrait être asez populaire pour couper fraiment dans le vote de droite traditionnel et priver Legault qui DOIT être plébiscité pour faire toutes ces choses désagréables qu’il devra faire.

On  a donc confié le rôle de réunir en un étrange bidule – le Réseau Liberté-Québec, sous la gouverne de Joanne Marcotte – toute une mouvance de “un-peu-plus-à-droite” appâtés par l’idéal libertaire, mais  au sein de laquelle il suffira de susciter quelques extrémistes, au moment opportun, pour que l’immense majorté d’entre eux, qui sont des gens raisonnables, viennent vite se refugier  sous l’étendard de Legaul. La population aura été parfaitement manipulée.

Pourquoi suis-je toujours à parler du “Parti de Legault”, sans autre precision ?  Parce que les jeux ne sont pas encore faits.  Je crois tout aussi plausible qu François Legault pernne la succession de Pauline Marois au PQ, celle de Jean Charest au Parti LIbéral  … ou lance un autre parti.   Je suis persuadé que des gens habiles sont présentement à comparer les mérites de ces trois (3) possibilités.

Quel que soit le résultat de cette reflexion, il en résultera un François Legault au pouvoir, ce qui n’est pas  un mauvaix choix… Mais il dirigera un parti de droite-centre-droite.  Même programme, même principes, mêmes commanditaires. Tout aura changé… pour que rien ne change.

Pierre JC Allard

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Classé dans Actualité, Pierre JC Allard

Dans la tête de Raymond Bachand

 

Notre médiocre gouvernement n’a pas que John James Charest comme clown, s’il faut le rappeler. Raymond Bachand est assez drôle aussi dans son genre. Et c’est un clown jongleur en plus.

Il a trouvé le moyen de réduire une proposition du Parti Québécois pour « lutter contre le trafic d’influence » à une soi-disant manoeuvre pour bloquer le projet d’une nouvelle formation politique de droite par l’ex-péquiste François Legault, qui est visiblement un peu trop pour l’instant du domaine spéculatif. (Cette proposition, ou plutôt ces propositions, serait de réduire le plafond des dons citoyens aux partis politiques à 300$ — certains vont jusqu’à 100$ — et « que le financement des partis politiques soit essentiellement pris en charge par l’État, sur la base des résultats aux élections ».)

C’est assez tordu comme raisonnement, ce qui est tout à fait dans la tradition libérale. En vérité, la force du PLQ tient exclusivement dans sa facilité à bien performer au niveau du financement, avec, on s’en doute, un bon retour sur l’investissement pour les donateurs, tout nous l’indique. C’est cela que le ministre des Finances veut protéger, et c’est tout à fait dans ses cordes!

Et je ne crois pas que le PQ soit si en reste, du moins au niveau du strict financement. Mais peut-être qu’avec une nouvelle formule cela reviendrait pratiquement au même pour eux, contrairement au PLQ qui se verrait perdant au change. Et c’est bien là où le PQ voudrait frapper, au-delà de la simple raison du trafic d’influence.

Ce qui me fait surtout rire là-dedans, c’est que Raymond Bachand joue sérieusement le jeu de la possibilité d’une réelle application d’une telle proposition alors que ce n’est que du jeu politique, le PQ n’ayant pas le pouvoir pour mener à bien ce projet. Dans ce scénario là, comme il le construit, ça serait évidemment un croc en jambe à François Legault par la bande, mais serions-nous assez stupides pour classer cette élucubration ailleurs que dans la fiction?

Et puis, il faut aussi prendre en compte que, même accepté, ce changement ne devrait pas se produire dans un avenir rapproché, même que ce serait là le noeud du débat, question de ne justement pas mettre de bâtons dans les roues de tout nouveau joueur politique sérieux avant les prochaines élections. Je crois que tout le monde s’entendrait là-dessus, même la population. Parce qu’il y a proposition, et mise en application. Et j’espère un peu de sens de la « justice » dans la culture politique.

Cependant, pour ma part, il y a un bémol dans toute cette question : c’est que je ne suis pas confiant quant à la poursuite de ce projet de réforme dans le cas où le PQ prendrait le pouvoir.

Je suis peut-être gangréné par une cynismie

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Classé dans Actualité, Renart L'Eveillé

Le vent vient de tribord.

Ce weekend dernier à Québec, nous avons vu la première conférence d’un nouveau mouvement citoyen nommé le Réseau Liberté-Québec. La salle était comble avec 450 participants qui ont payé $25 ou $35 chacun et les organisateurs ont dû refuser des inscription à cause de la capacité de la salle. Cette conférence fut étonnamment sujette à une forte couverture médiatique. Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas vu un rassemblement de gens se disant politiquement de droite sur la scène politique québécoise, largement dominée par le discours de la gauche sociale-démocrate. Il semble que le mouvement ait attiré la curiosité des observateurs et aussi l’ire des ténors de la gauche.

Contexte

Pour les cousins européens qui pourraient lire ces lignes et les autres qui pourraient nous observer de l’extérieur sans connaître le contexte politique spécifique au Québec, j’aimerais faire une brève mise en scène. Après la conquête de la Nouvelle-France par les britanniques, les colons français qui sont restés se sont retrouvés seuls dans une mer anglophone en Amérique du Nord. Il n’est donc pas trop surprenant qu’il se soit développé une mentalité de siège, culturellement parlant, chez les canadiens français, un peu comme un village d’irréductibles gaulois.

Nous avons pendant longtemps été dominés par l’Église Catholique, mais en 1960, nous avons troqué cette religion pour celle de l’état social-démocrate. Peu après, le mouvement souverainiste est né et depuis ce temps, les débats politiques se sont centrés sur la question de l’indépendance du Québec. Pour le reste des questions politiques, nous nous sommes soumis aveuglément à l’État. Après plus de 50 ans de débats constitutionnels et de social-démocratie, nous sommes devenus la Grèce du Canada. Le Québec croule sous une dette publique qui est 94% de son PIB selon les normes de calcul de l’OCDE, ce qui en ferait le 5e état le plus endetté au monde s’il était indépendant. Nous sommes bénéficiaires net du système de péréquation fédéral qui redistribue la richesse des provinces riches aux provinces pauvres, au montant de $8,5 milliards/an. Nous sommes parmi les provinces/états les plus pauvres (57e sur 60) d’Amérique du Nord. Mais étrangement, nous vivons comme si nous étions les plus riches. Nous nous offrons des programmes sociaux plus luxueux que toutes les autres provinces canadiennes et états américains, comme les garderies subventionnées à $7 par jour et les congés parentaux. Nous distribuons plus de subventions aux entreprises que toutes les autres provinces également, mais sans que ça nous bénéficie sur le plan économique. Nous sommes en déficit structurel, ce qui veut dire que notre gouvernement doit emprunter pour payer les salaires et les dépenses courantes. Notre régime des rentes sur lequel des milliers de québécois dépendent comme leur seule source de revenus de retraite est un schéma de Ponzi qui va être à sec en 2037, laissant ces retraités sans un sou. Tel est l’héritage que nous allons léguer à nos enfants, si rien n’est fait pour y remédier.

Qu’est-ce que le RLQ?

Le RLQ est un mouvement citoyen fondé par 6 personnes, soit Éric Duhaime, Joanne Marcotte, Ian Senechal, Guillaume Simard-Leduc, Roy Eappen et Gérard Laliberté. Selon son site web, c’est «un organisme sans but lucratif visant à favoriser le réseautage de tous les Québécois qui partagent des idéaux de liberté et de responsabilité individuelles.» Leur but primaire est de former un groupe capable d’influencer les partis politiques à accomplir un programme de réduction de l’état afin de diminuer notre endettement et rétablir l’équité inter-générationnelle. N’en déplaise à certains détracteurs, il existe une vaste clientèle au Québec pour un tel mouvement. À preuve, lorsqu’il y a eu une rumeur de la formation d’un nouveau parti politique de droite dirigé par François Legault, un ex-ministre du Parti Québécois, les sondages lui ont donné 39% du votre, ce qui, dans notre système est presque suffisant pour remporter une majorité des sièges à l’Assemblée Nationale. Tel est le nombre d’orphelins politiques au Québec qui cherchent à être représentés, mais qui ne se retrouvent dans aucun véhicule politique présentement. Le RLQ, c’est le quidam lambda qui paie ses impôts et qui en a marre de les voir gaspillés par les politiciens et bureaucrates. Qui a marre aussi de payer toujours plus pour de moins en moins de services. Ce sont les 45 ans et moins qui paient pour la retraite dorée de plusieurs dans la génération précédente, mais qui n’auront plus rien quand ce sera leur tour. Ce sont aussi des fonctionnaires qui n’en peuvent plus de voir le gaspillage perpétré par leurs collègues. Ce sont aussi un bon nombre de syndiqués qui n’en peuvent plus de voir leur cotisations syndicales utilisées pour toute sortes de causes qui n’ont rien à voir avec la défense de leurs droits et ceux qui voudraient avoir le choix d’adhérer ou non au syndicat, mais qui ont été privés de ce choix. Ce sont ceux qui constatent que le soit-disant modèle québécois ne fonctionne tout simplement pas. Mais afin de laisser les gens se faire une idée par eux même, je vous livre quelques-uns des discours prononcés pendant cette conférence. Écoutez ou lisez à vos propres risques:


L’extrême gauche syndicale a la chiasse

Naturellement, un nouveau mouvement de droite ne pourrait pas voir le jour sans rencontrer une vive opposition de la part de certains éléments de la gauche. Les journalistes des grands médias montréalais, notoires pour leurs sympathies gauchistes ont pour la plupart fait preuve de grande retenue, mais on y détectait une grande réserve dans leurs reportages. Cependant d’autres éléments syndicalistes et extrémistes, ne se sont pas gênés pour vertement critiquer le RLQ sans même savoir la teneur de leur discours. Jean Lapierre, par exemple, qui les décrivait comme des vieux mécontents, parce que supposément on devient plus à droite en vieillissant, pour qu’on apprenne ensuite que la moyenne d’âge des participants à la conférence se situait dans la mi-trentaine. Réjean Parent en fut un autre qui a critiqué le mouvement sans pour autant avoir d’arguments et s’est dégonflé dans un débat face à face contre Éric Duhaime. Il y a aussi ceux qui n’ont d’autres arguments que des attaques ad hominem du genre que nous sommes des apologistes de Pinochet. Venant d’un apologiste de Castro et Che Guevarra, c’est vraiment la marmite qui accuse le chaudron d’être noir. Qui plus est, je ne connais personne dans ce mouvement qui ait fait l’apologie de Pinochet, mais ils ne se gêneront pas d’applaudir les progrès économiques que le Chili a fait depuis le départ de Pinochet et leur réforme des retraites qui devrait nous servir d’exemple. Mais ce qui était particulièrement édifiant fut le tas de fumier déversé à l’entrée de l’hôtel où avait lieu la conférence et la quinzaine de manifestants qui se sont tenus à l’extérieur. Mis à part leurs nombres pitoyables, leur présence et leur carte de visite témoignent du peu de respect que ces gens ont pour autrui et pour les droits individuels, comme la liberté d’expression et la liberté d’association et le respect de la propriété. Mais plus encore, ces gens ont vraiment peur que les idées de droite puissent un jour trouver un terreau fertile au Québec et prendre racine.

Je dois tout de même lever mon chapeau à Denise Bombardier, qui même si ses sympathies sont à gauche, fait preuve de grande maturité en saluant la diversification des idées qu’une organisation de droite apportera au débat public. Car c’est ça la véritable démocratie et la véritable liberté.

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Classé dans Actualité, Philippe David