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Welcome to la-la land

Cliquez sur l’image pour agrandir.  Image Flickr de: Martin Beek

Par François Marginean

« Le monde à l’envers » dépeint la vie dans un village typique. Ce tableau de Pieter Brueghel est une illustration de la folie des hommes. Vous trouverez une note sur quelques-uns des près de 100 proverbes connus qui sont représentés dans ce travail complexe. Certains ne se traduisent pas parfaitement, mais on peut avoir une idée de ce qui se passe. Il semble que très peu de choses ont changé en quatre cents ans.

Bienvenue dans le la-la land. Un monde à l’envers où l’état d’esprit déconnecté de la réalité est la norme. Un état d’esprit caractérisé par des attentes irréalistes ou un manque de sérieux; un lieu réputé pour son activité frivole. Frivole: qui est superficiel et s’attache à des choses futiles. Futile: langage soutenu qui n’a pas beaucoup de valeur ou d’intérêt. Dans le la-la land, on y mène des guerres humanitaires, on attaque des convois d’aide humanitaire, les victimes sont des agresseurs et les agresseurs se transforment en victimes. Dans ce monde fantastique, on donne des Prix Nobel de la Paix à des criminels de guerre, des médailles à des massacreurs et les psychopathes gèrent le monde. Ce qui est toxique devient un remède et bon pour la santé. On y distribue des vaccins inutiles et dangereux à une population cobaye contre des pandémies inexistantes, mais il est interdit de se servir de la pharmacie de la nature.

Les mots. Ils servent non plus à communiquer et à informer, mais plutôt à manipuler la perception de la réalité et finir par créer des réalités virtuelles, un monde mental déconnecté de la réalité dans lequel sont engluées les masses. Pour ce qui est des quelques malheureux penseurs indépendants, activistes pour la paix et dissidents politiques qui demeurent, ils sont accusés d’être des ennemis d’État, terroristes, extrémistes politiques, fous, théoriciens du complot et de menace à l’ordre établi. Certains sont passés maitres dans la manipulation des mots et de la perception de la réalité. Ils sont les Rois du la-la land, les Pharisiens des temps modernes moyenâgeux. Le règne de la loi est à deux vitesses optionnelles où certains sont au-dessus d’elle et d’autres sont en-dessous.

Israël se défend contre la flottille du terrorisme en route vers Gaza: massacre humanitaire et acte de paix en eaux internationales

Dans ce monde merveilleux et irréel, un pays neutre comme le Canada, sous la gouverne de Stephen Harper, se métamorphose en « pauvre caniche de l’État sioniste d’Israël » et souligne la venue du premier ministre israélien en visite au Canada dans la foulée d’une autre tuerie d’Israël envers des militants d’une flottille de la liberté apportant de l’aide humanitaire à des citoyens emprisonnés dans un camp de concentration des temps modernes, la Bande de Gaza. Des personnes comme Stéphane Gendron s’en étonne peut-être, mais c’est la réaction normale d’un étranger lorsqu’il débarque à la-la land.

Bienvenue au Canada! C’est en ces termes que Stephen Harper a souligné la venue du premier ministre israélien […] Dégueulasse et répugnant. J’ai jamais eu honte à ce point d’être Canadien. […] Un gouvernement digne des plus grands criminels contre l’Humanité. Dix-neuf personnes tout juste exécutées, l’odeur de sang encore sur le bras d’Israël qui nous déverse depuis hier sa désinformation à travers les micros du monde entier : «Nous avons dû agir envers ces terroristes infiltrés par l’Iran et le Hamas». Mensonge et démagogie meurtrière.

Stephen Harper -au lieu de convoquer l’ambassadeur d’Israël à son bureau et lui demander des comptes -en rajoute : «Je suis désolé que cet événement porte ombrage à votre visite. Mais je suis ravi que nous ayons pu nous rencontrer dimanche soir et aujourd’hui. Nous avons eu des discussions importantes. Bienvenue au Canada encore une fois.» J’ai mal d’entendre ces paroles aussi stupides de la bouche d’un chef d’État comme le nôtre.

Ras-le-bol

Comment expliquer à Stephen Harper le triste sort d’un enfant emprisonné parce qu’il n’a d’autre arme que des pierres pour se défendre contre un État meurtrier digne des pires années de l’apartheid en Afrique du Sud? Ce même Israël qui a tué sa famille tout en le reléguant dans une prison à ciel ouvert autour d’un mur de 25 pieds de haut, dans les immondices et le manque de matières de première nécessité ? Et on s’étonne que le germe du terrorisme puisse prendre racine à Gaza ?

Qui sème le vent récolte la tempête. Voilà la devise de l’état illégitime d’Israël. Et je ne suis pas le seul à le penser. Plusieurs juifs en ont ras le bol de cet État guerrier qui utilise la Shoah pour faire taire toutes les critiques et qui nous plante le pseudo-terrorisme qu’il a lui-même attisé pour justifier ses actes de barbarie. Israël possède l’arme nucléaire, mais on s’émeut que l’Iran puisse en faire autant. On a pendu Saddam Hussein pour son crime envers les Kurdes, mais on a passé l’éponge sur le massacre de populations palestiniennes au nom de la sécurité nationale. (Source)

Trois points importants: armes nucléaires israéliennes, l’Iran et Saddam Hussein. Il en sera question dans un instant. À cela, un quatrième point s’ajoutera: la Corée du nord et le nucléaire. Mais pour le moment, Israël, l’intouchable.

Puisque le blocus israélien contre la bande de Gaza viole la loi internationale, Israël a perpétré un acte illégal de guerre en attaquant la flottille d’aide humanitaire en eaux internationales, peut importe qui a attaqué en premier. Donc si l’état de siège médiéval est illégal, chaque action qu’Israël entreprend pour faire respecter ce blocus est nécessairement un crime.

La Haute-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU affirme que le blocus israélien imposé à la bande de Gaza est « illégal et doit être levé ». La fonctionnaire des Nations Unies, Navi Pillay, a déclaré « qu’il est interdit par le droit international humanitaire d’affamer des civils comme méthode de guerre, et…  qu’il est également interdit d’imposer une punition collective contre les civils ». (Source)

La loi internationale

Mais dans le la-la land, cela ne tient pas la route. La loi internationale n’est qu’une illusion, un mirage holographique. Punition collective, un crime de guerre? Pour qui? Si les tribunaux de Nuremberg ont monté chapiteau pour juger les crimes de guerre et contre l’humanité des nazis, les beaux rideaux cachaient les ficelles du vainqueur pour produire un beau spectacle de poudre aux yeux et travestir ce qui aurait pu devenir une vraie loi internationale uniformément appliquée. Bien sûr, quelques individus durent être torturés pour les aider à avouer leurs crimes, alors que les plus éminents cerveaux de la machine nazis furent rapatriés tranquillement aux États-Unis sous le projet Paperclip pour fourbir les rangs de la future CIA et de la Nasa et que les plus grands crimes de la guerre commis par les Alliés étaient simplement ignorés: le massacre par le feu et les bombes des civils de Dresde et l’anéantissement par deux bombes atomiques de deux villes japonaises (largement chrétiennes) remplies de civils .

Loi internationale? Voici d’autres valeureux exemples de son application dans le monde du la-la land:

• L’Irak fut attaquée en 2003 sous le prétexte que Saddam Hussein y cachait des armes de destruction massive, alors les inspecteurs de l’ONU savaient déjà qu’il n’y en avait plus depuis 1991, date de la première guerre contre l’Irak sous George H.W. Bush père. Le fils Bush a dû d’ailleurs admettre publiquement qu’il n’y avait effectivement aucune arme chimique ni biologique en Irak. Cependant, Saddam Hussein devait être pendu rapidement, après un procès bâclé et organisé de A à Z par les conquérants, d’après des allégations selon lesquelles Saddam Hussein aurait commis des crimes de guerre et des exactions contre son peuple. Mais les raisons principales expliquant la précipitation pour le pendre rapidement étaient d’éviter qu’il révèle au monde qu’il était un homme de la CIA et qu’il fut mis en place avec l’aide de celle-ci, mais aussi que dans les années 80, au sommet de la guerre Iran-Irak alors que ces deux pays faisaient l’utilisation d’armes biologiques et chimiques, c’était l’américain Donald Rumsfeld qui était à Bagdad pour serrer la main de Saddam et lui apportait de l’aide militaire et stratégique en vendant des armes biologiques et chimiques à l’Irak. Le but des États-Unis était alors de déstabiliser l’Iran. Le résultat est qu’environ 3 millions d’Irakiens ont trouvé la mort depuis 1991, tué directement et indirectement par les guerres et les sanctions internationales contre ce pays. (Source)

• La guerre « humanitaire » de 1999 en Yougoslavie: le « médiamensonge » était que les Serbes commettaient un génocide sur les Albanais du Kosovo, alors qu’on apprendra plus tard que c’était une invention pure et simple de l’OTAN, comme le reconnut Jamie Shea, son porte-parole officiel. Le véritable objectif fut d’imposer la domination de l’Otan sur les Balkans et sa transformation en gendarme du monde, incluant l’installation d’une base militaire US au Kosovo. Les conséquences: deux mille victimes des bombardements de l’OTAN, pollution de plusieurs régions à l’uranium appauvri et nettoyage ethnique du Kosovo par l’UCK, protégée de l’OTAN. Le Kosovo est maintenant le lieu de transit pour la drogue Afghane et les mercenaires de la guerre, les profiteurs de la mort Dyncorp et Halliburton, se font prendre à gérer un réseau d’esclaves du sexe, d’enfants et de femmes en Yougoslavie suite à la guerre « humanitaire » de 1999 et rien n’a encore été fait contre ses compagnies et les rayer les contrats que ces compagnies ont avec le gouvernement américain.

Slobodan Milosevic, qui se défendait depuis quatre ans au Tribunal international de la Haye contre 66 chefs d’accusations de génocide en Yougoslavie, était une menace embarrassante pour l’OTAN et les Américains qui ont réellement commis des crimes de guerres durant leur guerre « humanitaire » de 1999. C’est que l’OTAN et les É-U ont bombardé des centaines d’installations civiles, des infrastructures publiques telles que des ponts, des écoles, des médias, des stations de traitement des eaux, sans compter l’utilisation d’uranium appauvri, tandis que seulement quelques installations militaires furent touchées. Milosevic était sur le point de témoigner de ces crimes, à l’aide Milan Babic qui était dû pour apparaitre en Cour, mais dans la même semaine Milosevic sera trouvé mort et Milan Babic se suicidera, chacun dans leur cellule de la Haye. L’avocat de Milosevic découvrira une lettre écrite par ce dernier la journée précédant sa mort, déclarant que les docteurs tentaient de l’empoisonner en le traitant avec des mauvais médicaments, lui qui souffrait de problèmes cardiaques. Il demandait son transfert vers Moscou pour être traité. Le sang de Milosevic contenait effectivement des traces de médicaments qui n’étaient pas recommandés pour lui.

Comme on peut le voir, la loi internationale et le bon sens prennent un drôle de sens au la-la land. Dans ce monde à l’envers bizarroïde et paradoxal, les plus forts sont protégés et on frappe sur les plus faibles. Les terroristes sont les gentilles victimes et les victimes sont les méchants à anéantir. Un génocide devient une libération démocratique et humanitaire.

Comment y arrive-t-on? Facile: par la manipulation des mots et des images, par la désinformation et la propagande.

La falsification de la réalité

Similairement au fantastique monde orwellien de 1984, si les faits du passé ne concordent pas avec la version édulcorée de la réalité qu’on veut façonner dans la tête des gens, il suffit de les truquer et de les contrôler. Dans le cas d’Israël, nul besoin de se gêner de fabriquer de faux enregistrements des communications radio entre les commandos israéliens et le Mavi Marmara pour faire mal paraitre les activistes humanitaires, de produire de fausses photos d’armes saisies et de faux liens avec l’Al-Qaïda pour faussement incriminer sa victime et justifier son terrorisme alors que ces photos datent de 2006, même si tout cela doit être admis plus tard par le Tsahal.

Dans cette folle contrée, Israël peut posséder clandestinement des armes nucléaires depuis les années ’60s et en faire la prolifération auprès de l’élite tyrannique imposant jadis l’apartheid à l’Afrique du Sud, alors que les articles suivants sont bannis d’entrer à Gaza parce que jugés dangereux et susceptibles d’être utiles au terrorisme:

Articles interdits: la sauge, la cardamome, le cumin, la coriandre, le gingembre, confiture, halva, le vinaigre, la muscade, le chocolat, conserves de fruits, graines et noix, des biscuits et des bonbons, des croustilles, du gaz pour les boissons gazeuses, fruits secs, viande fraîche, du plâtre, le goudron, le bois de construction, ciment, fer, glucose, sel industriel, plastique / emballages en verre / métal, de la margarine industrielle, bâches pour des huttes, tissus pour vêtements, cannes à pêche, filets de pêche, des bouées, des cordes pour de pêche, des filets en nylon pour les serres, les couveuses et les pièces de rechange pour les couveuses, les laiteries pour les étables, les systèmes de tuyaux d’irrigation, cordes pour attacher les serres, les planteurs pour les jeunes arbres, appareils de chauffage pour élevages de poules, des instruments de musique, du papier de format A4, matériel pour écrire, carnets, journaux, jouets, rasoirs, machines à coudre et pièces de rechange pour automobile. (Source)

Clairement, il est inutile de se fier à Israël pour acheminer l’aide humanitaire vers Gaza. D’ailleurs, l’ancien Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, reprochait à Israël de bloquer la majorité de l’aide humanitaire et les implorait de laisser celle-ci se rendre à bon port. Mais en vain. Stationner trois sous-marins israéliens munis d’armes nucléaires le long de la côte iranienne risquant de déclencher une 3e guerre mondiale est acceptable, mais acheminer du matériel scolaire et médicale est diabolique dans le la-la land.

Il suffit d’en parler avec ce jeune Américain de 19 ans, Furkan Dogan, qui a sommairement été exécuté par les commandos israéliens à bord de la flottille de la liberté de quatre balles dans la tête et une dans le dos, à bout portant. Selon le résultat des autopsies pratiquées sur les neuf Turques tués, cinq d’entre eux ont été abattus à bout portant, de projectiles dans la tête et les autres dans le dos. Tout ce que les États-Unis trouvent à dire, c’est « d’exhorter Israël à faire preuve de prudence et de retenue avec des bateaux d’aide en direction de Gaza« . Six de ces neuf passagers tués l’ont été par un seul commando israélien qui lui, attend déjà une médaille d’honneur pour sa bravoure incontestée.

Israël, l’Iran, la Corée du Nord et les armes nucléaires

Au la-la land, les États-Unis peuvent oblitérer deux villes japonaises avec des bombes atomiques et augmenter la prolifération nucléaire en aidant le Pakistan et l’Inde à se procurer un tel arsenal. Israël peut posséder son propre arsenal nucléaire sous les radars depuis des décennies et vendre sa technologie à des États tyranniques. Mais l’Iran, qui se soumet aux inspections internationales, qui est signataire de l’Accord de non-prolifération nucléaire et qui se plie aux exigences de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), ne peut même pas espérer produire de l’électricité sans être menacé d’être attaqué militairement dû à des doutes qu’elle chercherait à produire des armes nucléaires sous son programme nucléaire civil pacifique. Les deux poids deux mesures sont la norme dans ce monde.

Le président Barack Hussein Obama a donné l’ordre à l’armée américaine de se préparer à l’éventualité d’un conflit avec la Corée du Nord et envoie tout un contingent pour mener des exercices navals et anti-sous-marins avec la Corée du Sud. Pourtant, la belligérance nucléaire nord-coréenne est presque exclusivement une création du gouvernement américain en ce sens qu’ils ont armé l’État stalinien à la fois directement et indirectement, par l’intermédiaire de marchands d’armes mondiaux sous leur contrôle, à savoir le Dr Abdul Qadeer Khan. Bien qu’ils aient étiqueté la Corée du Nord comme faisant partie de « l’axe du mal », le gouvernement américain a financé avec enthousiasme le programme nord-coréen d’armement nucléaire à toutes les étapes. Tant les administrations Clinton que celle de Bush ont joué un rôle clé en aidant Kim Jong-Il à développer les forces nucléaires nord-coréennes à partir du milieu des années 1990.

Tout comme pour les armes chimiques et l e programme d’armes biologiques de Saddam Hussein, Donald Rumsfeld et les États-Unis ont joué un rôle clé dans l’armement de Kim-Jong-Il. Rumsfeld était l’homme qui a présidé à la signature d’un contrat de 200 millions de dollars pour fournir des équipements et des services de construction de deux stations à réacteurs à eau en Corée du Nord dès janvier 2000, alors qu’il était directeur général d’ABB (Asea Brown Boveri). Wolfram Eberhardt, un porte-parole d’ABB, a confirmé que Rumsfeld était à presque toutes les réunions du conseil au cours de sa participation à la société.

Rumsfeld prenait simplement le relais de l’administration Clinton qui, en 1994, avait décidé de remplacer les réacteurs nucléaires construit par la Corée du Nord par des réacteurs nucléaires à eau légère. Les soi-disant «experts» financés par le gouvernement ont fait valoir que les réacteurs à eau légère ne pouvaient pas être utilisés pour fabriquer des bombes. Mais selon Henry Sokolski, directeur du Non-proliferation Policy Education Center à Washington, «les REL peuvent être utilisés pour produire des dizaines de bombes au plutonium de qualité militaire en Corée du Nord et en Iran. Cela est vrai de tous les réacteurs à eau légère – un triste fait que les décideurs américains ont réussi à dissimuler ».

[…] Le Département d’État américain a affirmé que les réacteurs à eau légère ne pouvait pas être utilisés pour produire du matériel de qualité militaire et pourtant, en 2002 ils exhortaient la Russie de mettre fin à sa coopération nucléaire avec l’Iran pour la raison qu’il ne voulait pas voir l’Iran avec des armes de destruction massive. À l’époque, la Russie construisait des réacteurs à eau légère en Iran. Selon le Département d’État, les réacteurs à eau légère en Iran peuvent produire des bombes nucléaires, mais en quelque sorte, la même règle ne s’applique pas à la Corée du Nord.

En avril 2002, l’administration Bush a annoncé qu’il libérerait 95 millions de dollars de dollars des contribuables américains pour commencer la construction de réacteurs à eau légère «sans danger» en Corée du Nord. Bush a soutenu que d’armer le dictateur mégalomane Kim Jong-Il d’une capacité de produire une centaine de têtes nucléaires était « vital pour les intérêts de la sécurité nationale des États-Unis ».

La construction des réacteurs a finalement été suspendue, mais la Corée du Nord avait une autre source à travers laquelle ils pouvaient obtenir les secrets nucléaires essentiels pour bâtir un arsenal de bombes atomiques – un agent de la CIA et contrebandier international d’armement: AQ Khan.
En 2004, le Dr Abdul Qadeer Khan, le père du programme pakistanais de la bombe atomique, a admis avoir partagé la technologie nucléaire par l’intermédiaire d’un réseau de contrebande dans le monde entier qui comprenait des installations en Malaisie et qui a fabriqué des éléments clés pour les centrifugeuses.

Collaborateurs de Khan, la B.S.A. Tahir dirigeait une entreprise de façade (front company) à Dubaï qui livrait des composantes de centrifugeuses à la Corée du Nord. Malgré le fait que les autorités néerlandaises se méfiaient des activités de Khan, la CIA les a empêché de conduire son arrestation à deux reprises depuis 1975. […] (Source)

Washington est soupçonné d’avoir autorisé les activités de Khan, parce que le Pakistan était un allié clé dans la lutte contre les Soviétiques dans le tournant des années 70 et 80.  À l’époque, le gouvernement américain a financé et armé les moudjahidines, comme Oussama bin Laden (Tim Osman), qui deviendront plus tard l’Al-Qaïda. Ils ont été formés par de renseignement pakistanais pour combattre les troupes soviétiques en Afghanistan. En 2005, l’ancien président pakistanais Pervez Musharraf reconnu que Khan avait fourni des centrifugeuses et de leurs plans de conceptions à la Corée du Nord. Donc grâce à leur politique D’aider la Corée du Nord à construire des réacteurs à eau légère, et grâce à la CIA et son agent AQ Khan qui a été protégé à chaque étape du processus, ils ont aidé la Corée du Nord à développer les moyens de construire un arsenal nucléaire et donc, le gouvernement américain lui-même est directement complice dans l’armement nucléaire du dictateur nord-coréen Kim Jong-Il qui menace maintenant de les utiliser contre l’allié américain de la Corée du Sud.

La-la land: Bin Laden, Saddam Hussein et la CIA

Oui, c’est comme cela dans ce monde à l’envers. L’élite mondiale se rencontre en Espagne dans leur cercle privé des Bilderberg pour discuter de leurs misères avec la population qui devient sans cesse plus au courant de leurs manigances, de la manière dont les Américains devraient être désarmés et dépendants de leur gouvernement, de donner le feu vert à une confrontation militaire contre l’Iran, de saigner à blanc la classe moyenne et d’abaisser leur niveau de vie et de la chute de l’euro suite aux désastre financier en Europe. Pendant ce temps, on apprend d’un article du Washington Post que deux anciens officiers de la CIA ont admis avoir créé des fausses vidéos d’Osama Bin Laden en se déguisant et se faisant passer pour lui dans le but de le diffamer à travers le Moyen-Orient. Des plans similaires avaient été développés pour ternir l’image de Saddam Hussein en déguisant un agent de la CIA qui prétendrait avoir des relations sexuelles avec un jeune garçon, mais ceux-ci n’ont pas été mis en exécution. Il faut perpétuer la légende d’ennemis (morts) chimériques pour terroriser les foules.

Ces stupides guerres d’agression coûte une fortune ainsi que de nombreuses vies, mais aucune fin n’est en vue. En effet, le coût des guerres colonialistes américaines en Irak et en Afghanistan viennent de passer la cap du trillion de dollars ($1 000 000 000 000) et le Canada se prépare à demeurer en Afghanistan passé la date butoir de 2011, malgré la volonté de la majorité des Canadiens. Le pays de la justice et de la liberté, les États-Unis, a été identifié par l’ONU le n°1 mondial de l’utilisateur d’assassinats ciblés, essentiellement en raison de sa dépendance à l’égard des attaques de drones sans pilote au Pakistan et en Afghanistan.

Malgré la crise financière mondiale, les dépenses militaires mondiales ont presque doublées au cours des dix dernières années, pour atteindre 1,53 trillions de dollars en 2009, selon un think-tank suédois. Dans son édition 2010 Annuaire, le Stockholm International Peace Research Institute, ou SIPRI, a déclaré que les dépenses entre 2008 et 2009 ont augmenté de 5,9 pour cent. Les États-Unis demeurent les plus grands dépensiers, eux qui représentent environ 54 pour cent de l’augmentation, selon le rapport. Les données montrent également que l’Asie et l’Océanie sont en rapide augmentation dans leurs dépenses militaires. Les turbulences financières mondiales ont peu d’effet sur les gouvernements qui continuent de vouloir moderniser leurs forces armées, même dans les pays dont les économies ont été les plus durement touchées, selon le porte-parole du SIPRI, Sam Perlo-Freeman. Il poursuit en expliquant que « pour les grandes  et moyennes puissances – comme les États-Unis, la Chine, la Russie, l’Inde et le Brésil – les dépenses militaires représentent un choix stratégique à long terme qu’ils sont prêts à faire même dans une conjoncture économique difficile ».

La-la land: Le pétrole de BP et le gouvernement corrompu

Dans cette contrée du non-sens, les experts transforment la vérité en mensonges rapidement, sans cligner des yeux. Les images d’oiseaux imbibés de pétrole brut et de plages souillées, combinée à une méfiance générale vis-à-vis l’industrie et le gouvernement, font qu’il est difficile pour un public sceptique de croire qu’il n’y aura pas d’effet grave pour la santé provenant de la marée de pétrole dévastatrices dans le Golfe du Mexique, mais pourtant, les experts nous affirment que les dégâts auront des effets mineurs. Pour le prouver, BP se dépêche à dissimuler les animaux morts et à interdire les journalistes d’accéder aux endroits les plus touchés par le désastre. Une équipe de CBS s’est même vu menacée d’être mis sous arrestation s’il leur prenait l’étrange idée de filmer et de prendre des photos de la marée noire. La Garde côtière et BP travaillent à l’unisson dans ce travail édifiant de cacher la vérité à la population. Leur dernier accomplissement à être révélé est l’orchestration de la réponse suite à la fuite du geyser de pétrole qui impliquait de ne pas montrer au public les vidéos et les images qui démontraient une situation infiniment pire que ce qu’ils décrivaient devant les médias, dont une vidéo qui montrait un torrent de pétrole se déversant dans le golfe du Mexique.

Qu’à cela ne tienne, BP prévoit tout de même verser les dividendes de l’ordre de $10 milliards à ses actionnaires. Ce qui est frappant, c’est de se rendre compte à quel point l’histoire se répète, mais qu’on n’apprend toujours rien de nos erreurs du passé. En 1979, à peu près les mêmes acteurs étaient responsables de deux autres fuites de pétrole désastreuse, l’une sur les côtes de l’Alaska et l’autre au large du Mexique, Ixtoc, qui fut la plus grande catastrophe pétrolière jusqu’à aujourd’hui.

Peut-être est-ce plus facile d’oublier le passé lorsque la moitié des juges fédéraux ont des conflits d’intérêts dans les poursuites judiciaires traitant de déversement de pétrole. Cela aide aussi surement le gouvernement à approuver de nouveaux puits en haute-mer, tout juste après qu’un désastre se produit, lorsqu’on apprend que les officiels se font payer des repas, des voyages pour aller voir des ours polaires dans le grand nord. Cela fait moins mal au coeur et à la conscience après, lorsqu’on doit entreprendre de cacher l’étendue du désastre dans le golfe, à l’aide du Corexit, qui est un pesticide neurotoxique quatre fois plus mortel, si absorbé, que le pétrole et onze fois plus toxique lorsqu’utilisé pour disperser le pétrole dans l’eau. C’est à se demander si cette catastrophe avait même été prévue, étant donné l’empressement de Goldman Sachs à vendre massivement 44% ses actions de BP seulement trois semaines avant le début de la catastrophe, et de Halliburton d’acheter Boots & Coots – qui se spécialise dans le nettoyage du pétrole – pour le coût de $232 millions, une semaine précédente.

La-la land: L’OMS, le H1N1 et les compagnies pharmaceutiques

Un rapport conjoint sur le traitement de la grippe H1N1 a constaté que certains scientifiques qui ont conseillé aux gouvernements de stocker des vaccins et médicaments, avaient déjà été à la solde de grandes compagnies pharmaceutiques. Tandis que ceux qui avaient décidé de se servir de leur cerveaux, de faire leurs propres recherches et exercices de la pensée critique, le reste de la population les ridiculisait en les traitant de conspirationnistes. Pourtant, il s’avère aujourd’hui que ces recherches étaient fiables et légitimes:

Les scientifiques qui ont rédigé les directives essentielles de l’Organisation mondiale de la Santé  pour conseiller les gouvernements à stocker des médicaments en prévoyance d’une pandémie de grippe, avaient dans le passé été payés par les compagnies pharmaceutiques qui allaient profiter de façon très lucrative de l’hystérie, selon un rapport publié aujourd’hui.

Une enquête menée par le British Medical Journal et le Bureau du journalisme d’enquête, […] montre que les recommandations de l’OMS publiées en 2004, ont été rédigées par trois scientifiques qui avaient déjà reçu un paiement pour d’autres travaux de Roche, qui fabrique le Tamiflu, et de GlaxoSmithKline (GSK), fabricant de Relenza. (Source)

Voici un autre dossier à lire dans la revue Protégez-vous de mai 2010. Un dossier québécois sur la collusion entre l’industrie pharmaceutique et le monde médical, sur les études bidons réalisées par des équipes de scientifiques financées par les compagnies elles mêmes, rédigées par des « écrivains fantômes » et cautionnées par des éminents scientifiques qui n’ont jamais participé aux études.

« Coïncidence troublante, 95 des 170 experts qui ont participé à l’édition la plus récente du DSM (manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) de l’Association américaine de psychiatrie, la « bible » des psychiatres en Amérique du Nord et en Europe, entretenaient des liens financiers avec l’industrie. »

« Il n’est donc pas étonnant, relève-t-il, que « certains nouveaux médicaments, notamment pour traiter l’hypertension et la schizophrénie, s’avèrent en fin de compte cliniquement moins efficaces que leurs prédécesseurs bien qu’ils soient vendus jusqu’à 10 fois plus cher. »

« Au total, les pharmas investissent plus de 60 000$ dans chacun des quelques 700 000 médecins étasuniens; au pays, ce montant serait de l’ordre de 20 000$. »

« Cela va du financement commercial des universités aux essais cliniques biaisés, des pseudo-publications scientifiques à l’abaissement régulier des seuils de facteurs de risque pour certaines maladies, de l’éducation continue des médecins aux visites incessantes des représentants pharmaceutiques, qui nous apportent des échantillons gratuits.  Sans oublier le financement des congrès, les repas payés à l’hôpital ou au cabinet, les réunions commanditées et les soupers-conférences dans de grands restaurants. »

« Même le  médecin le plus compétent n’est plus en mesure d’obtenir des informations neutres et objectives lui permettant de prescrire les produits les plus efficaces pour ses patients. »  Marc-André Gagnon, Université McGill

« À l’arrivée, on finit donc par se retrouver avec une littérature biaisée ».

« Plusieurs études indiquent que les essais financés par l’industrie sont de trois à cinq fois plus susceptibles de fournir des résultats favorables que ceux qui sont réalisés avec des fonds indépendants. »

« Les abus sont si fréquents que la plupart des grandes pharmas doivent régulièrement répondre d’accusations de pratiques commerciales frauduleuses.  En 2004, par exemple, Pfizer a accepté de payer 450 millions de dollars pour mettre fin à des poursuites engagées à son encontre aux États-Unis. »

« De 2004 à 2009, Pfizer, Eli Lilly, Bristol-Myers Squibb et quatre autres compagnies ont ainsi déboursé plus de sept milliards en amendes et pénalités de toutes sortes. »

« Les pharmas débordent d’imagination.  L’an dernier, à l’occasion d’un procès en Australie, on a découvert que pour faire mousser les ventes de son très controversé anti-inflammatoire Vioxx, Merck avait créé un faux journal médical, publié sous le label d’Elsevier, un éditeur scientifique réputé. »

Bienvenue à la-la land… le monde du n’importe quoi.

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Netanyahou et les fauteurs de paix

On parle parfois – discrètement –  d’une « exception ashzkénaze ». Un segment de la population juive dont l’intelligence, mesurée par les tests conventionnels, serait significativement supérieure à celle des autres groupes humains qu’on peut identifier. Pourquoi discrètement? Parce que, compte tenu de l’envie bien ancrée dans la nature humaine, se faire dire qu’on est plus doué peut être gratifiant, mais peut être tout aussi nuisible que de se faire traiter de pauvre cloche.

Personne ne se presse donc au portillon aller vérifier si les Ashkénazes sont vraiment si intelligents… et ça reste une légende. Ce qu’on peut vérifier sans études complexes, toutefois, c’est que ceux qui se réclament de la culture juive ont apporté à l’humanité une contribution hors de toute proportion avec leur nombre. Sans remonter bien loin, avoir Marx, Freud et Einstein dans une même cuvée en fait indéniablement un crû exceptionell par ses effets, qu’on aime ou non le communisme, la psychanalyse et la bombe atomique…

Pourquoi le souligner ? Parce qu’il est improbable que les Israéliens soient bêtes, alors que le massacre de pasagers d’un flotllle de sympathisants pro-palestinins en haute mer au large de Gaza apparaît comme une évidente bêtise. Il y a donc une incohérence à résoudre. Dans quelle problématique plus large cette opération apparemment stupide peut-elle s’inscrire qui, à défaut de la justifier, la rendrait compréhensible ? Le plus vraisemblable, c’est qu’il s’agit d’un pion avancé dans une partie qui se joue entièrement aux USA. Beaucoup veulent voir Israel comme la queue qui meut le gros molosse USA, mais cette vision repose, à mon avis, sur deux fausses prémisses.

La première, c ‘est celle d’une population en Israel bénéficiant de lourds sacrifices financiers consentis par la diaspora juive américaine… La réalité, si on voit les choses plus objectivement, c’est qu’on a déplacé vers Israël une population qui y est assiégée, vivant depuis 60 ans dans l’équivalent de tranchées sur la ligne de feu. Les USA ont ancré au Moyen Orient un gros porte-avions « Israel » défendant les intérêts USA. On donne de l’argent aux Sabras, bien sûr, mais c’est peu pour les services qu’ils rendent.

Pourquoi peut-on se permettre de leur donner si peu ? Parce qu’ils sont surtout motivés par un message religieux… dont la crédibilité est celle de tout autre message religieux, c’est à dire objectivement nulle. Les Juifs déplacés vers Israel sont utilisés. Instrumentés par une légende. Il faut donc être de mauvaise foi pour s’étonner qu’il y ait tant de fanatiques en Israel. S’ils n’étaient pas fanatiques, bien peu seraient en Israel ; ils seraient à Grossinger et à Miami.

La deuxiàme fausse prémisse, c’est celle d’une diaspora juive en Amérique qui serait monolitiquement unie dans son soutien a Israel. Il n’est pas sûr du tout que Quidam Lambda de la diaspora juive aux USA soutienne vraiment Israel autant qu’on veut nous le faire croire. Ceux qui parlent au nom de cette diaspora, oui, soutiennent Israel, bien sûr, mais ils sont un establishment dont je doute fort de la ferveur religieuse. Ne joueraient-ils pas de leur judéité comme d’un atout, dans un pinochle dont les enjeux sont des contrats, de l’influence politique et du fric ?

C’est une partie qui se joue aux USA. Contrairement aux idées savamment entretenues, l’establishment juif américain est d’abord américain. Le Juif américain moyen aussi, d’ailleurs, qui est BIEN aux USA et s’y sent chez-lui. Il souhaite naturellement que l’Amérique reflète de plus en plus les valeurs juives qui sont les siennes, mais il ne voudrait sous aucun prétexte partir pour Israel ! Je parierais gros que son indéfectible souten à Israel est d‘abord une peur terrible de la pression sociale exercée par ses élites dominantes et qu’il serait bien soulagé que la paix en Palestine vienne enlever de sa chaussure cet ennuyeux grain de sable qui ne lui rapporte RIEN.

Obama et son équipe aussi, d’ailleurs… et c’est la que ça devient intéressant. La gouvernance américaine veut la paix en Palestine. Netanyahou, non: le pouvoir en Israel repose sur la guerre. Netanyahou rue donc dans les brancards quand on parle de paix et met Obama dans l’embarras, lui faisant sérieusement perdre la face… alors que la bataille politique contre les Républicains fait rage. Exaspérant.

Pour la première fois, il y a une divergence d’intérêt sérieuse entre la Présidence démocrate aux USA … et ceux qui gouvernent en Israel et leurs alliés d’un certain grand capital. Pas question pour les Démocrates d’affronter directement le lobby juif, mais on peut saper son influence. J-STREET – dont J-Call en Europe est le reflet médiatique – sort donc tout a coup sur la scène politique américaine, comme un lapin d’un chapeau.

Qu’est-ce que J-Street ? Des fauteurs de paix. Un mouvement qui met en lumière l’opposition jusque là muette des Juifs américains pacifistes aux bellicistes du lobby juif dominant.. J –Street est là pour rallier les éléments pacifistes de la diaspora qui voudraient assumer pleinement leur américanité, sans céder plus longtemps au chantage d’une faction au sein de la communauté juive qui s’enrichit d’une guerre qui est pour l’ensemble de cette communauté totalement néfaste.

Serait-il surprenant que ce soit Obama qui ait choisi de faire financer et organiser discrètement J-Street ? Si, apuyés par le pouvoir aux USA, les pacifistes de la diaspora n’ont plus peur de se manifester et découvrent qu’ils sont une majorité, les fanatiques d’Israel, Netanyahou en tête, pourraient devoir adopter une toute autre attitude. Une attitude de paix.

Grave menace pour ceux en Israel qui ne pensent que plaies et bosses. Quoi de mieux qu’une vague d’antisémitisme pour conjurer la menace des fauteurs de paix ? Une synagogue brulée, un cimetière profané… et hop, le reflexe de peur peut jouer pour ramener le Juif américain moyen dans le giron des fauteurs de guerre.

Massacrer quelques pro-palestiniens, n’est pas cher payer pour obtenir cette réaction antisémite… Quand on voit cette dynamique, on comprend pourquoi l’antisémitisme, qui est toujours un crime, serait aussi aujourd’hui une erreur. Un dossier bien délicat à gérer pour Obama… Mais tous les espoirs sont permis.

Pierre JC Allard

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Israël attaque la flottille de la liberté en route vers Gaza: massacre et acte de guerre en eaux internationales

François Marginean

Image Flickr: IHH Humanitarian Relief Foundation/TURKEY

Dimanche dernier, des centaines d’activistes pro-Palestiniens ont quitté  l’île de Chypre, en Turquie, pour se diriger vers Gaza et y apporter de l’aide humanitaire. La flottille, composée de six bateaux dont trois cargos et trois de passagers, transportaient quelques 700 personnes, incluant un lauréat du Prix Nobel de la paix – Mairead Corrigan Maguire, des législateurs européens, du personnel des Nations Unies, des militants des droits de l’homme et des milieux syndicaux, ainsi que des journalistes et un survivant âgé de l’Holocauste. S’y trouvait aussi du matériel tel que du ciment et autres matériaux de construction, des centaines de chaises roulantes électriques, des maisons préfabriquées, des purificateurs d’eau ainsi que des fournitures médicales et scolaires, choses qui sont toutes bannis par Israël d’entrer à Gaza. Cette flottille transportait au total environ 10 000 tonnes de ravitaillement et de matériel d’aide humanitaire.  Huwaida Arraf, une des organisatrices, a déclaré qu’ils s’attendaient à atteindre Gaza aujourd’hui et que deux autres bateaux suivraient en deuxième vague bientôt.

La Flottille de la liberté (Free Gaza Flotilla), telle qu’elle fut nommée, avait aussi pour but d’attirer l’attention internationales sur le blocus imposé à la bande de Gaza par Israël depuis un peu plus de trois ans. C’est que les habitants de la bande Gaza vivent sous un état de siège médiéval où même les médicaments, les vêtements et le matériel scolaire sont interdit d’entrer par Israël. Donc en plus de sa mission humanitaire, la Flottille de la liberté a un rôle symbolique qui est simplement de mobiliser la conscience mondiale sur la sombre situation que la bande de Gaza subit depuis trop longtemps déjà. Ce bout de territoire renfermant 1,5 millions de Palestiniens est la plus grande prison de l’histoire de l’humanité. Il s’agit d’un camp de concentration pour tous ces gens qui y sont enfermés, plusieurs étant des réfugiés depuis 1948. Ils sont sujets à des bombardements aériens, à des attaques à l’aide d’armes de destruction massive, ils sont affamés et font face à de sévères pénuries d’eau potable, de pétrole, d’électricité et de matériel médical. Les taux de chômage y sont extrêmement élevés et la pauvreté sévère y sévit de façon généralisée.

Une attaque et un massacre barbare

Alors que la Flottille de la liberté faisait son approche des côtes de la bande de Gaza, mais toujours en eaux internationales et avec les drapeaux de la Turquie et des États-Unis flottant, Israël a décidé de frapper. Israël, sans provocation, a attaqué la flottille des six bateaux non-armés transportant l’aide humanitaire. Selon différentes sources, les commandos israéliens ont pris d’assaut et sont montés à bord de ces bateaux pour ensuite commencer à ouvrir le feu sur les gens s’y trouvant, causant ainsi la mort de plus de 19 personnes et en blessant des dizaines. La flottille est maintenant saisie et dirigée vers un port israélien.

Le fait que les bateaux portaient des drapeaux tels que ceux des États-Unis et de la Turquie, signifie qu’ils ne sont pas sous l’autorité d’Israël aussi longtemps qu’ils sont en eaux internationales. Israël n’a aucun droit légal d’émettre des ordres à cette flottille, ni de les aborder et de les saisir.

Lorsqu’une nation saisit les bateaux d’une autre nation et tue les passagers et l’équipage de ces bateaux en eaux internationales, cela constitue un acte de guerre. La Turquie est membre de l’OTAN; et celle-ci considère une attaque contre n’importe quelle nation membre comme étant une attaque sur l’OTAN en entier. Israël vient de commettre un acte de guerre contre l’OTAN. La Turquie ne devrait pas laisser cet acte de guerre passer sans réponse qu’elle considère avec justesse contre tous les principes internationaux. La crédibilité des Nations Unies est sur la ligne et s’ils ne sont pas en mesure de démontrer au reste de la planète qu’ils peuvent faire face à Israël et l’obliger à respecter la loi internationale, il serait mieux de cesser de gaspiller argent et temps, puis démanteler cette organisation mondiale.

Cet acte barbare a été condamné à travers le monde par la population autant que par divers pays européens tels que la Belgique, l’Irlande, l’Italie, l’Allemagne, la Norvège et la Suède. La réaction de la Turquie fut particulièrement cinglante, alors que le premier ministre Tayyip Erdogan a accusé Israël de « terrorisme d’État », tout en rappelant son ambassadeur et annulant des exercices militaires conjoint avec Israël. Cela est sans aucun doute le pire désastre de relation publique de l’État Hébreu depuis l’opération tristement célèbre et meurtrière de Plomb durci dans la bande de Gaza où Israël a commis de nombreux crimes de guerre.

Le premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré hier qu’il regrettait les pertes de vie chez les activistes après que les commandos israéliens ont attaqué la flottille apportant de l’aide humanitaire à Gaza, mais que les troupes israéliennes ayant ouvert le feu étaient justifiés parce qu’ils se défendaient.

Cette flottille, finalement, est un symbole de la fatigue du monde face au barbarisme d’Israël. Cette dernière ferait mieux d’écouter, car la patience et la tolérance de la planète commence à s’effriter rapidement face à la brutalité inhumaine du régime sioniste.

Israël, l’impunité jusqu’à quand?

Cette attaque était illégale et immorale, puisque les bateaux se trouvaient dans les eaux internationales et ne transportaient que des civils et de l’aide à Gaza. Le Canada doit se joindre aux États européens et immédiatement condamner l’attaque, et doit s’empresser d’aborder la question directement avec le premier ministre israélien Netanyahu.

Cliquez ici pour envoyer un courriel à Stephen Harper et aux autres dirigeants canadiens pour les inciter à agir immédiatement sur cette question.

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Allemagne 1940 – Israël 2009

François Marginean

Images en collaboration avec le site What Really Happened de Michael Rivero –

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Le novlangue sioniste

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Dans le roman de George Orwell, «1984», Syme, un collègue de Winston, en charge du dictionnaire Novlangue, explique le but du Novlangue:

«Ne voyez-vous pas que le véritable but du Novlangue est de restreindre les limites de la pensée ? A la fin nous rendrons littéralement impossible le crime par la pensée car il n’y aura plus de mots pour l’exprimer.» – Dico de la novlangue

Les mots et leur pouvoir

C’est avec les mots et leur signification, leur sens et ce qu’ils symbolisent, qu’on arrive à penser. On pourrait dire que plus le vocabulaire est riche, plus il y a de chance que la pensée sera développée et fonctionnelle. Mais à l’inverse, plus il est pauvre, moins il sera possible de réfléchir adéquatement et de jongler avec des concepts abstraits tels que la liberté.

La puissance des mots est bien connue. Ne dit-on pas que la plume est plus forte que l’épée? C’est pour cela que les discours de politiciens sont écrits par des professionnels et que le script des publicités est souvent le produit d’une équipe de psychologues et d’experts. On contrôle la pensée avec des mots, on évoque différentes réponses émotionnelles. En jouant sur la signification des mots, on peut aussi influer sur la pensée et le raisonnement des gens. Nous devons questionner la signification véritable des mots et le redonner leur vrai sens.

Ce petit dictionnaire publié par POLEMIA comprend plus de 250 mots parmi les plus employés aujourd’hui par l’élite dirigeante et notamment les médias. (Source)

Il comprend cinq types de mots :

  • les mots trompeurs, qui ont changé de sens et qui signifient souvent le contraire de ce qu’ils exprimaient auparavant ;
  • les mots subliminaux, qui sont utilisés pour produire certains effets de répulsion ou d’approbation chez le récepteur ;
  • les mots marqueurs, qui expriment l’idéologie dominante ;
  • les mots tabous, que l’idéologie dominante s’efforce de supprimer ;
  • les mots sidérants, qui visent à disqualifier les adversaires du Système.

Le novlangue

Ce contrôle de la pensée par le langage était un aspect important du roman 1984 de George Orwell et représente un concept largement utilisé par la politique, les médias, la publicité et par l’élite. On arrive à manipuler la perception de la réalité jusqu’à en venir qu’à créer des réalités virtuelles, un monde mental déconnecté de la réalité dans lequel sont engluées les masses. Les quelques penseurs indépendants, activistes pour la paix et dissidents politiques qui restent sont taxés d’ennemis d’État, de terroristes, d’extrémistes politiques, de fous, de théoriciens du complot et de menace à l’ordre établi. De cette façon, il est possible d’ostraciser, ridiculiser, d’isoler et «d’assassiner» une personne publiquement. On est capable de contrôler les foules et de les faire suivre la ligne de pensée dominante. D’où l’intérêt de manipuler le sens des mots et de l’idée de la novlangue d’Orwell:

Le novlangue (newspeak en anglais) est la langue officielle d’Océania, inventée par George Orwell pour son roman 1984 (publié en 1949). Il est une simplification lexicale et syntaxique de la langue destinée à rendre impossible l’expression des idées subversives et à éviter toute formulation de critique (et même la seule « idée » de critique) de l’État. S’opposant à l’ancilangue, « langue ancienne ».

L’idée fondamentale du novlangue est de supprimer toutes les nuances d’une langue afin de ne conserver que des dichotomies qui renforcent l’influence de l’État. Un rythme élevé de syllabes est aussi visé, avec l’espoir que la vitesse des mots empêche la réflexion. (Source)

Le novlangue sioniste

Cela nous mène à un exemple particulièrement important de novlangue qui existe à notre époque. Je vous soumets ces quelques termes qui lorsque utilisés par des sionistes tendent à changer de signification. Cela pourra peut-être aider à mieux décoder le langage qu’ils utilisent dans les médias pour décrire leurs agissements.

Terme incorrect ……………………………………….………..…..Terme correct

Paix ………………………………………………………………..Permanente pré-hostilité

Attaque non-provoquée par les É-U ou Israël ………..….Attaque préventive

Guerre d’agression ………………………………………….…..………Conflit ou dispute

Guerre d’agression permanente ……………………….…….……….Conflit prolongé

Guerre d’agression globale ……………………………….…Répandre la démocratie

Résistance individuelle à une guerre d’agression ………….…..…….Terrorisme

Résistance de groupe à une guerre d’agression ……………….…..…Insurrection

Résistance nationale à une guerre d’agression ….État terroriste / État voyou

Résistance multinationale à une guerre d’agression ………….…..….Axe du mal

Chef politique de la résistance à une guerre d’agression…….Dictateur / Tyran

Chef militaire de la résistance à une guerre d’agression ..Seigneur de la guerre

Tout musulman qui questionne une guerre d’agression ………………….Al-Qaïda

Toute autre personne qui questionne une guerre d’agression …………..Militant

Département qui promeut une guerre d’agression … Département de la défense

Invasion pour promouvoir une guerre d’agression …………….………… Incursion

Agents israéliens d’une guerre d’agression ……..…Force de défense israélienne

Victime d’une guerre d’agression ………………………..….….……Combattant illégal

Victime d’une guerre d’agression (population de Gaza) ……..…..Entité ennemie

Armes d’une guerre d’agression ………………………………..Instruments politiques

Financement massif de riches fabricants d’armement ….. Supporter les troupes

Génocide ………………………………………………Traitements dégradants de l’ennemi

Soldats américains morts ……………………………………..Personnel non-opératoire

Commettre un meurtre ………………………………………………………………Neutraliser

Attaquer …………………………………………………………………………………..Se défendre

Faits / évidence / réalité objective ……………………………….Propagande ennemie

Vol de ressources naturelles ………………………………………………………..Libération

Violence dans le but de voler…………………………………………….Sécurité nationale

Censure militaire …………………….….Journalistes intégrés (Embedded reporters)

Détruire l’infrastructure civile ……………………………………….Guerre asymétrique

Détruire les civils eux-mêmes ……………………………………Dommages collatéraux

Mercenaires psychopathes / escadrons de la mort ……………..Forces de sécurité

Emprisonnement …………………………………………………………………..……. Détention

Prisonnier ………………………………………………………………………………………..Détenu

Torture …………………………………………………………………………………..Interrogation

Espionnage illégal contre les Américains ………………….….Surveillance terroriste

Questionner la guerre ……………………………………………………………Antipatriotisme

Questionner les meurtres ……………………………………………………………….Se défiler

Questionner le gouvernement ………………………………….…Manque de patriotisme

Questionnement de masse du gouvernement ………………….……..Terrorisme local

Ignorance de la masse ………………………………….…Confiance des consommateurs

Dette ……………………………………………………………………………………………..Finances

Constitution U.S. / Conventions de Genève ……………………….Documents désuets

Attaque nucléaire contre quiconque ……….…Toutes les options sont sur la table

Corps humains ………………………………………………………………….Cibles vulnérables

Distraction pendant qu’on prépare la prochaine attaque ………Processus de paix

Un enfant qui a été tué en étant au mauvais endroit …………………Bouclier humain

Mur d’apartheid ………………………………………………………………..Clôture de sécurité

Musulman …………………………………………………………….Islamiste ou Islamofasciste

Islam …………………………………………………………………….Anti-américanisme radical

Questionner les atrocités sionistes ……………………………………….…Antisémitisme

Questionner le comportement d’Israël ……………………………….……Antisémitisme

Questionner le financement américain d’Israël ……………………..…Antisémitisme

Questionner l’espionnage de l’AIPAC contre les É-U …………………Antisémitisme

Questionner la Shoah ………………………………………………………………Antisémitisme

Demander qu’Israël respecte les lois internationales …………….….Antisémitisme

Parler de l’existence des armes nucléaires d’Israël ……………………Antisémitisme

La seule existence de non-juifs en Israël et autour……………………..Antisémitisme

Exiger qu’Israël cesse de voler les territoires palestiniens …………Antisémitisme

Racisme inhérent à l’idée d’être un peuple élu de Dieu………………Antisémitisme

(Photo et inspiration provenant de ce site)

François Marginean

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Harper embrasse Israël et son hostilité envers l’Iran

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Décidément, le Canada n’a pas fini de se rapprocher idéologiquement d’Israël. Tout d’abord, le Canada s’est particulièrement distingué en étant le seul pays sur 47 à refuser une motion condamnant les attaques d’Israël du mois de janvier, se rendant ainsi complice de crimes de guerre. Le Canada a décidé de ne pas reconnaitre le Hamas qui a été démocratiquement élu par les Palestiniens au profit de Fatah que les Palestiniens considèrent trop proche d’Israël et corrompu. Le Vénézuela a chassé les diplomates israéliens en réaction aux attaques de la bande de Gaza, mais l’ambassade du Canada va désormais représenter Israël dans le pays de Hugo Chavez, effectif depuis le 29 janvier dernier. Donc au Vénézuela, le Canada est Israël.

Cette semaine, le Wall Street Journal rapportait que le gouvernement de Stephen Harper donnait un fort appui à l’État d’Israël et qu’il considérait la menace iranienne comme étant absolument inacceptable,  allant jusqu’à déclarer que le gouvernement iranien a de mauvaises (evil) intentions avec le développement de sa centrale nucléaire de production d’électricité de 1000 mégawatt à Bushehr.

En 1995, la Russie signa un contrat d’un milliard de dollars pour fournir un réacteur à eau légère sur le site de la centrale. Mais les États-Unis soupçonnèrent alors l’Iran de vouloir obtenir du plutonium, pour fabriquer la bombe atomique, grâce à ce réacteur.

Le 5 février 2009, Sergueï Kirienko, le directeur de l’Agence fédérale russe de l’énergie atomique (Rosatom), qui gère l’industrie et les sites nucléaires russes, a annoncé le lancement technique du réacteur, avant la fin de l’année.

Enfin, le 25 février 2009, Sergueï Kirienko a déclaré officiellement que la centrale était terminée. (Source)

Ce n’est pas que les États-Unis qui accusent l’Iran de vouloir développer des armes nucléaires, mais aussi Israël, le Canada et leurs alliés européens. L’Iran rejette les accusations disant qu’ils vont prouver que l’enrichissement de l’uranium est de nature civile dans de futures négociations. Israël est particulièrement ouverte dans ses déclarations aux médias et à de nombreuses reprises s’est dit prête à attaquer militairement l’Iran pour l’empêcher de développer un hypothétique programme militaire nucléaire. En fait, les attaques sournoises et campagnes d’assassinats de scientifiques nucléaires sont déjà en marche.

En réalité, il n’y aucune preuve qui justifie ces accusations.  Dennis Blair, le nouveau directeur des services du renseignement américain, affirme que l’Iran ne possède pas d’armes nucléaires ni de programme militaire pour y parvenir. Il se base sur le rapport du National Intelligence Estimate (NIE), remis en novembre 2007 par les 16 agences du renseignement américain, clarifiant que l’Iran ne poursuit pas de programme de développement d’armes nucléaires.  L’ancien directeur de la CIA, Micheal Hayden, a affirmé le 15 janvier 2009 qu’il n’y avait aucune preuve que l’Iran tente de construire une bombe nucléaire. Même son de cloche de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) qui surveille très étroitement le développement nucléaire de l’Iran depuis 2003 avec plusieurs inspections régulières et surveillance par caméra des installations iraniennes. Selon le dernier rapport de l’AIEA, ils ont trouvé aucune composante d’arme nucléaire ou d’études en physique nucléaire reliée à un tel programme militaire en Iran. Le directeur de l’AIEA, Mohamed ElBaradei, a déclaré aux médias que l’Iran est un signataire et se conforme aux lois et au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et que sa centrale nucléaire est légale sous ces mêmes principes pour la production d’électricité. Selon ce Traité (TNP) dont l’Iran et les États-Unis sont signataires,  l’Iran opère de façon complètement légale et les États-Unis sont même obligés de les assister! C’est donc les États-Unis qui sont en violation de ses obligations internationales.

Suite à un rapport de l’AIEA, plusieurs médias occidentaux ont récemment publié que l’Iran possédait assez d’uranium enrichi pour produire une bombe nucléaire. La vague de peur s’est propagées aux pages du LA times,  New York Times, FOX news, Daily Telegraph, Daily Mail et quelques médias au Canada. Les grands médias ont joué sur les mots et l’Agence internationale de l’énergie atomique a dû clarifier ses propos et corriger les médias qui ont présenté l’information de façon tendancieuse. Ce qui n’est jamais expliqué clairement par les médias, c’est que le niveau d’enrichissement de l’uranium requis pour produire de l’électricité est beaucoup plus bas que celui nécessaire pour produire des armes nucléaires. De plus, cette étape à franchir pour enrichir l’uranium à de hauts niveaux est extrêmement difficile et laborieuse. Elle ne peut pas non plus passer inaperçue par l’AIEA et les centaines scientifiques russes qui travaillent à la centrale nucléaire de Bushehr et Natanz.

L’ambassadeur iranien Alireza Moaiyeri, en s’adressant à la Conférence sur le désarmement des Nations Unies à Genève, a pressé la communauté internationale d’éliminer toutes les armes nucléaires.

Il se trouve qu’Israël joue le même jeu qu’en 1981 alors que les Israéliens accusaient l’Irak de vouloir développer des armes nucléaires sous le couvert de leur programme civil de production d’énergie à la centrale d’Osiraq, en Irak. La destruction, en peu de minutes, du réacteur nucléaire irakien par huit F-16 n’a toujours pas été remboursée par Israël, même après que leurs accusations furent démontrées fausses puisque aucune preuve n’a jamais été trouvée dans les décombres de la centrale par la suite. L’histoire se répète. On se rappelle tous du tapage médiatique avant le début de l’agression de l’Irak par les forces anglo-saxonnes  alors que nos gouvernements et les médias accusaient l’Irak de vouloir se procurer l’arme nucléaire. Un grand mensonge qui ne perdit pas de temps à tomber à plat. Maintenant, on espère que la population sera trop endormie pour se rappeler ces faits et on se sert de la même tactique pour nous vendre cette nouvelle guerre contre l’Iran basée sur aucune preuve tangible que l’Iran est une menace pour la sécurité au reste de la communauté internationale.

Mohamed ElBaradei déclare que c’est le statu d’Israël comme seule puissance nucléaire au Moyen-Orient et de non-signataire du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires qui est un obstacle majeur aux efforts de désarmement nucléaire. C’est évidemment ce deux poids deux mesures qui est insupportable et ridicule. Israël possède un programme nucléaire clandestin et refuse de signer le TNP de laisser les inspecteurs de l’AIEA à Dimona. Ce programme est connu par la CIA depuis 1974 et les documents de la librairie de Nixon montrent que les États-Unis savaient depuis les depuis les années soixante. L’Angleterre participa au développement du programme nucléaire israélien. Mordechai Vanunu fut condamné à des années de prison pour avoir pris des photos de la centrale à Dimona. Et franchement, on se demande de quelle autorité morale est-ce que les États-Unis et Israël se prévalent pour pouvoir jouer aux policiers nucléaires alors que le premier est le seul pays au monde à avoir utilisé des bombes atomiques sur des populations civiles et l’autre à avoir un programme nucléaire clandestin depuis 50 ans ayant résulté en la production estimée d’environ 400 têtes nucléaires.

Alors, en conclusion, allons-nous risquer une autre guerre avec l’Iran, un pays pacifique qui ne menace pas ses voisins d’attaques militaires, qui remplit ses obligations et est en droit face à son programme civil de production d’énergie nucléaire selon toutes les lois et traités internationaux? Il faut aussi considérer qu’une attaque contre l’Iran sera considérée comme une attaque contre la Russie, selon les dires de Vladimir Poutine. La Chine possède aussi d’étroites relations avec l’Iran, tout comme pour d’autres pays comme le Vénézuela. Donc ceci est un conflit qui pourrait potentiellement impliquer de gros joueurs et dégénérer rapidement en un conflit mondial. Est-ce bien cela qu’on veut? Pourquoi éviter le dialogue direct avec l’Iran, respecter ses droits et imposer la loi et les inspections à tous les pays nucléaires, comme les États-Unis et Israël?

Si Stephen Harper veut appuyer Israël dans sa folie guerrière, pourquoi ne pas lui donner fusil, un casque, quelques grenades et le parachuter en Iran pour qu’il puisse mettre en action ses propres paroles? Car honnêtement, je ne pense pas qu’il représente l’opinion de la majorité des Canadiens quand vient le temps de soutenir Israël dans ses projets de guerres avec l’Iran, surtout pas après avoir vu les horreurs qu’Israël a causé Gaza.

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La déchéance d’Israël & l’indécente partialité des médias

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« Je veux vous dire ceci très clairement, ne vous en faites pas à propos de la pression américaine sur Israël, nous, les Juifs, contrôlons les États-Unis, et les Américains le savent. » – Ariel Sharon parlant à  Shimon Peres, le 3 octobre 2001, rapporté à la radio Kol Yisrael.

Comme dans le passé, les conflits du Moyen-Orient sont rapportés par les médias occidentaux et commentés par les politiciens en suivant la ligne des points de presse d’Israël. Ceci a été une composante essentielle du succès d’Israël dès ses débuts et aussi de son habilité à prolonger les hostilités sans devoir faire face à des pressions des États-Unis. Découlant de cette compréhension de l’importance de la guerre de la propagande, Israël combat sur ce front de façon aussi vigoureuse et disproportionnée qu’elle s’engage sur le champs de bataille.

Voici comment ils s’y prennent: si vous définissez les termes du débat, vous le gagnerez. Très tôt, les Israéliens travaillent pour définir le contexte, le point de départ et la ligne narrative qui vont former et mouler la compréhension du conflit. Si les informations ne coïncident pas avec le narratif désiré, déniez, déniez, déniez. En dernier recours, lorsque toutes les autres options ne fonctionnent pas, on peut toujours blâmer la critique d’être antisémite. La technique peut être répugnante et trop utilisée, mais elle peut imposer le silence et mettre les critiques sur la défensive. La machine de propagande sioniste est très bien huilée. Il faut savoir faire la distinction entre l’antisémitisme qui est la haine de ce que les gens sont et la critique légitime de leurs actions.

Dans le présent cas qui nous concerne, à Gaza, ils ont essayé d’établir par répétition constante que le point de départ du conflit était le 19 décembre, soit la fin du cessez-le-feu de six mois, qu’Israël a décrit comme « unilatéralement terminé par le Hamas ». Ce faisant, ils ont ignoré le fait qu’ils ont brisé le cessez-le-feu en premier le 4 novembre 2008 en tuant six militants palestiniens, fait confirmé par l’ONU et CNN, alors qu’ils ont admis que le Hamas avait respecté en tous points les termes, qu’aucune roquette ne fut lancée pendant les six mois de la trêve. Les autorités israéliennes ont bien sûr ignoré leur refus d’honorer les termes du cessez-le-feu et d’ouvrir les frontières de Gaza qui est sous un véritable état de siège, créant ainsi une catastrophe humanitaire sans pareil tout en gardant à genoux les Palestiniens dans une dépendance totale pour tout ce qui entre et sort de Gaza, incluant médicaments, pétrole, électricité, nourriture.

Ce processus a débuté bien avant le retrait des Israéliens de la bande de Gaza en 2005 et s’est poursuivit jusqu’à maintenant. On ignore aussi le fait que le Hamas dans ses débuts fut une création du Mossad, que plusieurs de leurs agents ainsi que des soldats israéliens se font passer pour des « terroristes » du Hamas et que finalement, le Hamas n’a pas pris le pouvoir de force par un coup d’état, mais fut bel et bien démocratiquement élu par les Palestiniens qui les perçoivent comme étant les seuls capables de les protéger.

Il faut reconnaitre que les stéréotypes fonctionnent bien. Pendant des générations, le conflit israélo-palestinien a été définit avec des images culturelles positives d’Israël et des stéréotypes négatifs des Palestiniens. Cette histoire a depuis longtemps été perçue comme « l’humaine et morale Israël confrontant le problème palestinien » avec la couverture médiatique qui montre tout conflit commençant avec la façon dont « le problème » affecte les israéliens. Comme Golda Meir le décrivait: « Nous pouvons pardonner les Arabes de tuer nos enfants, mais nous ne pouvons jamais leur permettre de nous forcer à tuer leurs enfants« .

Ainsi donc, il n’est pas surprenant que malgré la souffrance sans parallèle des Palestiniens, la couverture médiatique a essayé de « balancer » le récit, accordant un vaste traitement dramatique à la situation des Israéliens « terrifiés » et aux impacts que cette « guerre » a sur eux. Depuis le début, lorsque le traitement des médias comptait le plus, les Palestiniens furent réduit, comme toujours, à de simples nombres, ou objectivés comme « dommages collatéraux ».

Comme nous le voyons, dans ce conflit, comme dans toute guerre moderne, la propagande joue un rôle majeur. Le ratio de la disparité des forces entre l’armée israélienne – avec ses avions de guerre, hélicoptères de combat, drones (ASV), bateaux de guerre, artillerie, chars d’assaut, sous-marins et sans oublier ses 400 bombes nucléaires – et les quelques milliers de combattants légèrement armés du Hamas est de l’ordre d’un à mille, ou peut-être même d’un à un million. Dans l’arène politique, l’écart est encore plus grand. Mais dans la guerre de propagande, cet écart est à toute fin pratique infini. Presque tous les médias occidentaux ont initialement répété la ligne de propagande officielle israélienne. Ils ont quasiment ignoré entièrement la version de l’histoire des Palestiniens, sans compter les démonstrations quotidiennes du camps pour la paix chez les israéliens et juifs dans le monde.

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La raison du gouvernement israélien (« l’État doit défendre ses citoyens contre les roquettes Qassam« ) a été acceptée comme étant l’entière vérité. L’autre face de la médaille, celle qui explique que les roquettes sont une forme de résistance et de révolte contre l’état de siège qui a carrément affamé un million et demi d’habitants de la bande de Gaza (sans oublier les dizaines de patients qui sont morts dans les hôpitaux sans médicaments et électricité) qui est sous occupation militaire depuis 60 ans, n’a pas été mentionné du tout. C’est seulement lorsque les scènes horribles de Gaza ont commencé à apparaitre sur les écrans de TV que l’opinion publique a graduellement changée.

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Les planificateurs de cette agression israélienne de 22 jours dans la bande de Gaza, causant la mort de plus de 1300 personnes et blessant plus de 6000 autres, majoritairement des civils dont des enfants et femmes, avait pour but de faire cesser les tirs de roquettes et renverser le Hamas en pensant que d’imposer l’enfer sur les Palestiniens les feraient renoncer à supporter le Hamas. C’est une hypothèse erronée, car au contraire, cette violence gratuite ne fera qu’unifier la population derrière le Hamas et va renforcer leur détermination de résister à l’agresseur. Celui qui donne l’ordre d’attaquer un espace si dense en population avec de telles méthodes barbares sait très bien qu’elles entraineront la mort terrible de nombreuses innocentes victimes. Apparemment que cela n’a pas touché ce commandant. Ou bien il a cru que cela ferait en sorte « qu’ils vont changer leur façon de faire » et « leur faire prendre conscience » que dans le futur il n’oseront pas résister à Israël.

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Ces mêmes planificateurs pensaient qu’ils pouvaient empêcher le monde de voir ces images en interdisant les journalistes et la couverture de presse de la bande de Gaza. Mais dans la guerre moderne, une vue stérilisée et manufacturée de la sorte ne peut exclure totalement toutes les autres – les nombreuses caméras et téléphones cellulaires, à l’aide d’Internet ne peuvent pas être contrôlés. Aljazeera a fait un effort notable de transmission de ces images depuis le début de la crise qui ont atteint tous les foyers du monde.

Dans cette guerre, hommes politiques et généraux ont cité à plusieurs reprises les mots suivants : « Le patron est devenu fou ! » crié à l’origine par les vendeurs de légumes sur le marché, dans le sens de « Le patron est devenu fou et il vend les tomates à perte ! » Mais, le temps passant, la plaisanterie s’est transformée en une doctrine meurtrière implacable qui apparaît souvent dans le discours public israélien. Pour faire reculer nos ennemis, nous devons nous comporter comme des fous, tout saccager, tuer et détruire sans merci.

Dans cette guerre, c’est devenu un dogme politique et militaire : ce n’est que si nous « les » tuons disproportionnellement – mille d’entre « eux » pour dix des « nôtres » – qu’ils comprendront qu’il vaut mieux ne pas se frotter à nous. Ce sera « marqué dans leur conscience » (phrase israélienne favorite ces temps-ci). Après quoi, ils réfléchiront à deux fois avant de lancer d’autres roquettes Qassam contre nous, même pour riposter à ce que nous ferons, quoi que nous fassions.

Il est impossible de comprendre la brutalité de cette guerre sans prendre en compte son arrière-plan historique : le sentiment d’être des victimes après tout ce qui a été fait aux Juifs à travers les âges, et la conviction qu’après l’Holocauste ceux-ci ont le droit de tout faire, absolument tout, pour se défendre, sans aucune restriction légale ou morale. (Source: Le patron est devenu fou)

Noam Chomsky écrit aussi dans un texte intitulé « Exterminer toutes les brutes: Gaza 2009 » qu’Israël a fait le calcul qu’il serait avantageux d’avoir l’air de devenir « fou », causant une terreur largement disproportionnée, une doctrine remontant aux années 1950. Jonathan Cook décrit comment, après avoir rapidement manqué de nouvelles cibles à attaquer dans les premiers jours de l’agression de Gaza, la définition des cibles reliées au Hamas a été élargie pour inclure mosquées, universités, cours de justice, écoles, ambulances, hôpitaux, ponts, routes, station de production d’électricité, égouts, manufactures, boutiques et endroits de travail. Mieux encore, selon le Jerusalem Post, le président israélien Shimon Peres a déclaré lors d’une rencontre avec une mission de l’AIPAC en visite en Israël que « l’objectif des attaques était de livrer un dur coup aux habitants de Gaza pour leur faire passer le gout de tirer sur Israël« . Ceci explique la joie de Shimon Peres à propos du déroulement du processus: « La mise en place des opérations courantes ont procédé à 90% en accord avec les plans« . Dans un article publié dans le journal israélien Haaretz en octobre 2008, les militaires israéliens ont exposé leur plan « d’utiliser une force disproportionnée » contre tous les villages qui résisteront dans une prochaine guerre prévue contre le Liban, de « causer d’immenses dommages et destruction« . (Source)

Une nation folle, mais tout de même aux commandes d’armes nucléaires, faut-il le rappeler, avec l’appui financier et militaire des États-Unis et le consentement des médias.

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Un nouveau « cessez-le-feu »

Un nouveau cessez-le-feu a été établit entre le Hamas et Israël,  exigé à temps pour ne pas gêner l’inauguration magistrale de Barack Obama, mais déjà Israël se retient pas de le violer avec des attaques aériennes et navales, utilisant encore des armes chimiques telles que le phosphore blanc. Israël empêche encore les équipes médicales et la nourriture d’entrer à Gaza, continuant ainsi la punition collective des Palestiniens. On ne se prive pas d’arrêter et incarcérer des jeunes de 12 ou 13 ans pour lancer des roches. C’est la répétition: Israël déclare un arrêts des hostilités question de soigner son image internationale tout en continuant d’attaquer les Palestiniens, gardant les points de surveillances fermés et en bloquant l’assistance humanitaire. (voir cette vidéo pour bien saisir tout le paradoxe de la situation)

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Les médias sont rapides et persistants pour dénoncer le terrorisme comme dans le cas des attaques à Mumbai, en Inde, plaçant hâtivement le blâme sur le dos large de l’Al Qaïda (création de la CIA), mais lorsqu’il s’agit des crimes de guerre et du terrorisme des États-Unis ou d’Israël, un silence assourdissant se fait entendre, si ce n’est pas un flot de désinformation et de propagande pour les justifier. 195 personnes massacrées à Mumbai est terrible et constitue du terrorisme, mais 1300 Palestiniens massacrés ou 1191 Libanais tués par Israël en 2006 avec des armes et équipement militaire made in USA est complètement normal, justifiable et constitue non pas du terrorisme, mais des « dommages collatéraux inévitables » qui nous brisent le coeur. Les roquettes artisanales Qassam du Hamas qui ont tué une vingtaine d’Israéliens la dernière décennie en résistance contre l’occupation militaire et le vol de plus de 80% du territoire palestinien est classifié comme du terrorisme. D’accord. Par contre, pourquoi ne pas nommer les actes de Barack Obama qui a décidé d’autoriser le bombardement d’un village au nord du Pakistan, tuant d’un coup 22 personnes, de terrorisme? Pourquoi est-ce qu’Israël peut tuer autour de 300 bébés et enfants impunément en clamant se défendre sans être accusé de terrorisme? (Ils sont même allés jusqu’à accuser le Hamas de tuer leurs propres enfants pour faire mal paraitre Israël dans les médias) Est-ce que ces jeunes êtres humains étaient une menace terroriste pour Israël? Jusqu’où devons-nous descendre avant de frapper le fond de la faillite mentale humaine? Jusqu’à quand accepterons-nous que des psychopathes courent en liberté et contrôlent des armées et pire, on le doigt sur le commandes des bombes nucléaires?

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Les mensonges, les deux poids deux mesures, sont la norme de nos médias traditionnels qui se rendent ainsi aussi coupables et responsables que les agresseurs en ne rendant pas une image de la réalité objective. Heureusement que certains journalistes commencent à redévelopper un peu de courage et d’intégrité et osent nommer les choses par leur nom en nommant la ministre des affaires étrangères, Tzipi Livni, de terroriste. La Belgique pourrait aussi la placer sous mandat d’arrêt pour crime de guerre. Le journal britannique The Times a été un des rares à interpeler l’utilisation du phosphore blanc dès le début par Israël, dans des zones populeuses de Gaza, dont sur une école de l’ONU connue d’Israël, causant la mort d’une quarantaine d’enfants venus se réfugier en lieu « sûr ». La trame de mensonges et de déni de la part d’Israël serait comique si elle n’était pas aussi tragique:

Le 5 janvier, l’équipe du journal The Times rapporte des trainées de fumée trahissant l’utilisation de phosphore blanc en milieu urbain. Israël nie tout.

Le 8 janvier, des évidences photographiques émergent montrant des obus de PB, mais l’armée répond qu’il s’agit « d’obus silencieux » ne contenant rien d’explosif ni de phosphore blanc à l’intérieur.

Le 12 janvier, The Times rapporte que 50 victimes brulées à vif sont traitées à l’hôpital Nasser. Un porte-parole de l’armée israélienne nie catégoriquement l’utilisation de phosphore blanc.

Le 15 janvier, des carcasses d’obus à phosphore blanc sont retrouvées; l’armée refuse de discuter des spécifications précises de armes utilisées mais nous assure que le tout est à l’intérieur de ce qui est permis par la loi internationale.

Le 16 janvier, l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient est la proie de munitions au phosphore blanc, 1000 tonnes de nourriture d’urgence sont détruites; Israël continue de nier l’utilisation de telles armes.

Le 17 janvier, c’est au tour d’une école de l’ONU. Israël va ouvrir une enquête concernant « cet incident unique et spécifique« .

Le 21 janvier, Avital Leibovich, porte-parole de l’armée israélienne admet que du phosphore blanc est employé, mais « en accord avec les lois internationales« .

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Israël s’est justifié d’affamer la population entière de Gaza pendant des mois (punition collective, crime de guerre) en accusant le Hamas d’être armé par l’Iran. Après un carnage sans répit de 22 jours, où sont ces armes iraniennes? On a pu voir régulièrement, grâce à des caméras branchées sur la toile Internet, des hélicoptères Apaches voler à basse altitude au-dessus de différents quartiers dans la bande de Gaza, démontrant qu’ils ne craignaient pas être atteints par des missiles surface-air sophistiqués; aucun chars d’assaut n’a été détruit et une poignée seulement de soldats israéliens furent tués, dont quelques-uns par le tir accidentel de leur propre confrères. Qu’à cela ne tienne, Israël annonce déjà une attaque prochaine de Gaza dans les mois à venir et continue de confisquer des terres palestiniennes en Cisjordanie pendant que l’attention médiatique est détournée ailleurs.

Israël a essayé de déshumaniser le Hamas en les accusant de se cacher parmi la population et de s’en servir comme bouclier humain. Les médias rapportent cette propagande comme une réalité sans effectuer de réelles  vérifications (un représentant de l’ONU explique que c’est un mensonge). Le Hamas est le gouvernement élu des Palestiniens et ils sont vus comme étant les seuls défenseurs du peuple. Ils ont un bras armé, mais ils sont largement impliqués au niveau social, éducatif et aident plusieurs familles à se vêtir et se nourrir. Ce qui n’est jamais vraiment rapporté dans ces médias est le refus d’Israël de se plier aux exigences de leur Cour suprême israélienne leur défendant d’utiliser des Palestiniens comme boucliers humains.

Cette campagne de déshumanisation est aussi vielle que le mouvement sioniste lui-même; qui fut articulée par Golda Meir ( ancienne premier ministre israélienne) qui déclara: « La paix viendra lorsque les Arabes vont plus aimer leurs enfants que de nous haïr« . Ce commentaire raciste et désobligeant est souvent propagé dans les médias occidentaux sans arrière pensée quant à ses conséquences déshumanisantes, peignant une image des Arabes comme étant des créatures sous-humaines qui n’ont ni affection, ni amour pour leurs propres enfants.

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Le biais flagrant des médias

Les grands médias sont en général très biaisés dans leur couverture des évènements au Moyen et Proche-Orient. La BBC vient de s’embourber dans une sale affaire en refusant de diffuser une annonce ayant pour but d’amasser des fonds pour venir en aide aux victimes de la bande de Gaza sous prétexte « de ne pas vouloir être impartial« . Vous pouvez voir cet appel que la BBC ne veut pas présenter sur son réseau ici. Nous commençons à voir clairement la main sioniste qui manipule les grands réseaux d’information et plusieurs gouvernements comme ceux des États-Unis et du Canada. Le Canada s’est d’ailleurs particulièrement distingué en étant le seul pays sur 47 à refuser une motion condamnant les attaques d’Israël se rendant ainsi complice de crimes de guerre.

Cette étude de la couverture médiatique en 2004 de Associated Press Newswire (AP), du journal The New York Times et des majeurs réseaux de télévision ABC, NBC et CBS, a été effectuée par le groupe If Americans Knew. C’est aussi la source des graphiques et statistiques qui vont suivre.

Ils ont choisi d’étudier le cas de AP parce qu’il s’agit d’une  source principale de nouvelles pour les Américains. Selon les informations disponibles sur leur site Internet, Associated Press Newswire est une des plus vieilles et plus grosses agences d’information dans le monde. Plusieurs journaux dépendent d’eux pour leurs nouvelles internationales. Une corrélation significative a été trouvée entre les chances qu’une mort reçoive une couverture médiatique et la nationalité de la personne tuée.

En 2004, il y a eu 141 rapports de mortalité israélienne dans les titres ou dans les premiers paragraphes de l’agence AP. Durant cette période, il y a eu en réalité 108 Israéliens tués (la différence venant du fait que certains décès furent rapportés plus qu’une fois)

Dans la même période de temps, le décès de 543 de Palestiniens furent rapportés dans les titres ou premiers paragraphes, alors que 821 Palestiniens perdaient la vie. En d’autres mots, 131% des Israéliens et 66% des Palestiniens tués ont été rapportés dans les titres de AP, ou dans les premiers paragraphes. C’est donc dire que AP rapporte la mort d’Israéliens deux fois plus souvent que celle des Palestiniens. En réalité, 7,6 fois plus de Palestiniens furent tués que d’Israéliens en 2004.

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La situation est pire lorsqu’on observe les mortalités d’enfants (« enfants » est défini comme des jeunes de 17 ans et moins). La mort de 8 enfants israéliens fut rapporté 9 fois en 2004, alors que durant la même période, la mort de seulement 27 enfants Palestiniens sur 179 fera les titres de AP. Dans cette année, 22 fois plus d’enfants palestiniens trouveront la mort que les israéliens. AP a donc rapporté 113% des enfants israéliens tués dans leurs titres ou dans les premiers paragraphes de leur articles alors qu’un maigre 15% des enfants palestiniens l’étaient: un taux de 7,5 fois moins.

De plus, la proportion des enfants palestiniens par rapport au nombre total des Palestiniens tués est notablement plus élevée, se chiffrant à 21,8% contrairement aux proportions du côté israélien avec 7,4% durant la même période de 2004.

Sommaire des données (Compilation de If Americans Knew)

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2004

Israelien

Palestinien

Nombre réel de personnes tuées (Tout âge)

108

821

Nombre de morts rapporté

141

543

Pourcentage de mortalité rapporté

130.6%

66.1%

Ratio (Israelien % : Palestinien %)

2.0 : 1

Nombre réel d’enfants tués

8

179

Mortalité d’enfants rapportée

9

27

Pourcentage de mortalité d’enfants rapporté

112.5%

15.1%

Ratio (Israélien % : Palestinien %)

7.5 : 1

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ABC World News Tonight, CBS Evening News, and NBC Nightly News

La couverture des israéliens tués par ABC, CBS, et NBC sont respectivement 4, 3,8, et 4,4 fois plus fréquentes que pour les Palestiniens tués. Encore une fois, les statistiques des décès d’enfants sont encore plus tordues avec ABC, CBS, et NBC rapportaient les enfants tués du côté israélien respectivement 9, 12,8, et 9,9 fois les taux d’enfants palestiniens tués. Le fait qu’en 2004 il y a eu 22 fois plus d’enfants palestiniens tués que d’israéliens, cette catégorie a une signification particulière. Aucune base explicative peut justifier cette inégalité de couverture médiatique.

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Figure 11

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Ensemble, les trois réseaux de nouvelles ont rapporté la mort d’Israéliens en moyenne 4,1 fois plus souvent que celle des Palestiniens.

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Figure 13

En moyenne, ces mêmes réseaux ont rapporté 83% des enfants israéliens tués contre 8% des enfants palestiniens. donc, la mort d’un Israélien a 9,9 plus de chance d’être rapporté que celle d’un Palestinien.

Une représentation visuelle de ce pattern d’omission donne un sens quant à la taille de cette disparité de traitement médiatique.

Couverture médiatique du New York Times

En 200, le New York Times publia 159 items concernant des décès d’Israéliens dans ses titres ou dans les premiers paragraphes de ses articles. Durant cette période, 107 Israéliens furent tués (la différence vient encore du fait de la répétition du traitement de certaines victimes). Pendant ce temps, la mort de 334 Palestiniens furent rapportées alors que 818 Palestiniens perdirent la vie.

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Chart showing that 107 Israelis and 818 Palestinians were killed during 2004.

En d’autres termes, 149% des victimes israéliennes et 41% de celles des Palestiniens seront rapportées par le New York Times, donc 3,6 fois plus souvent pour les Israéliens tués alors que qu’il y avait 7,6 fois plus de Palestiniens tués dans cette période.
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Chart showing that <i>The New York Times</i> reported 149% of Israeli deaths and 41% of Palestinian deaths in 2004.

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Chart showing that 8 Israeli children and 176 Palestinian children were killed during 2004.

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Durant cette même année 2004, le journal The Times rapportait 50% des enfants israéliens tués contre seulement 7% des enfants Palestiniens.

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Chart showing that <i>The New York Times</i> reported 50% of Israeli children's deaths and 7% of Palestinian children's deaths during 2004.

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Encore une fois, comme c’était le cas pour les autres grands médias, une grande inégalité de la couverture médiatique est observée: The Times rapportera la mort d’enfants israéliens 7,3 fois plus souvent que la mort d’enfants palestiniens alors que 22 fois plus d’entres eux ont été tués.

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Chart showing that 4 Israeli children's deaths and 164 Palestinian children's deaths were omitted from <i>New York Times</i> coverage in 2004.

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Israël prétend avoir gagné la « guerre » contre Gaza. La réalité est qu’ils ont perdu cette guerre de relations publiques et le contrôle de l’information, en grande partie grâce au travail chevronné d’activistes pour la vérité sur Internet, de protestants qui sont descendu par centaines de milliers dans les rues du monde entier pour manifester contre la violence d’Israël et de plusieurs médias alternatifs. Des survivants de l’holocauste qualifient les attaques d’Israël de semblables aux tactiques employées par les nazis.

Israël a perdue son masque de victime menacée et apparait maintenant pour ce qu’elle est, l’image d’un monstre taché de sang, prêts à tout instant à commettre des crimes de guerre et qui refuse de respecter quelques principes moraux que ce soit. Ceci aura de sérieuses conséquences à long terme.

François Marginean

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Classé dans Actualité, François Marginean

Gaza: lorsque la vie et la vérité sont sacrifiées

Phosphore blanc - arme chimique utlisé par Israël (Photo AP)

On dit que la première victime de la guerre est la vérité.  Comme Sun Tzu le disait: tout l’art de la guerre est fondé sur la duperie.  La devise du Mossad se traduit par à peu près ceci: « Au moyen de la tromperie, tu feras la guerre« .

Le Mossad est né d’une petite organisation clandestine sioniste nommée Mossad Le’aliyah Bet qui avait pour mission d’assurer la sécurité des habitants juifs en terre de Palestine depuis le début du XXe siècle et de faciliter le retour des juifs vers Israël. Cela vient de l’idéologie sioniste qui est l’aspect politique des enseignements judaïques prônant l’existence d’un État juif en Palestine. Sur un plan idéologique et institutionnel, le sionisme entend œuvrer à redonner aux Juifs un statut perdu depuis l’Antiquité, à savoir celui d’un peuple regroupé au sein d’un même État.

Le mouvement sioniste est né à la fin du XIXe siècle, parmi les communautés ashkénazes d’Europe centrale et orientale. Les Ashkenazis n’ont aucun lien génétique avec les Hébreux bibliques. Ils ont été convertis par les juifs en cour de route, mais ne sont pas de descendance sémite, comme le sont les arabes juifs en Palestine. Ils ont eu besoin de créer un mythe justifiant l’existence du peuple Juif d’Israël pour justifier la réalisation de leur rêve biblique désigné sous « le nom d’Eretz Israël (terre d’Israël) la terre promise par Dieu au peuple juif, terre des deux royaumes israélites (voir Royaume d’Israël et Royaume de Juda). »

Au cours du XXe siècle, la question de l’appartenance de la Jordanie (surtout de sa partie occidentale) à Eretz Israël a fait débat au sein du mouvement sioniste (voir le chapitre La scission des sionistes révisionnistes (1925-1935)).

Au début du XXIe siècle, ce terme désigne généralement l’État d’Israël + Les territoires palestiniens occupés durant la guerre des Six Jours en 1967: la Cisjordanie + Jérusalem-Est + la Bande de Gaza.

Par principe, la plupart des tendances politiques du mouvement sioniste considèrent que Eretz Israël appartient de droit au peuple juif (pour des raisons au moins historiques, voire pour des raisons religieuses chez les sionistes religieux).
Mais toutes les tendances du mouvement sioniste ne revendiquent pas un État juif sur la totalité de Eretz Israël : certaines sont favorables à un certain degré de partage avec les Palestiniens, d’autres y sont hostiles. (Source)

Au début du sionisme, le terme prendra une dimension plus politique que religieuse et il vise le territoire revendiqué pour la création d’un État juif.

Alors, pour revenir à notre Mossad, ils étaient là pour faciliter le retour des juifs en Palestine avant la création de l’État d’Israël en 1948. Dès lors, le but des sionistes était de créer le mythe du peuple Juif en tant que nation, alors que les vrais juifs étaient unis par leur religion et non en tant que peuple. Les vrais descendants sémites des Hébreux bibliques vivaient déjà en terre promise. L’idée sioniste va à l’encontre du Judaïsme qui enseigne que cet État sera apporté par Dieu et non par la force et la violence. En attendant, Dieu leur a commandé de vivre amicalement et en paix parmi les autres peuples du monde et de s’y intégrer, ce qu’ils furent en parfaite harmonie pendant des siècles. Pensez seulement qu’en Iran où les juifs vivent très bien avec leur confrères iraniens. Les juifs en général ne voulaient pas nécessairement aller vivre en Palestine puisqu’ils étaient relativement bien en Europe aussi. Donc il fallut les y pousser un peu… et la Shoah est apparue.

Pourquoi est-ce que le seul génocide de l’histoire à propos duquel il est interdit de faire des recherches, de façon légitime et non-partisane par les meilleurs historiens du monde, soit la Shoah? Pourquoi est-ce le plus important, alors que le Congo a vu le sien en plein 21e siècle avec deux millions de morts, côte-à-côte avec celui en Irak et ses trois millions de mort depuis 1991 ou celui des Palestiniens sous occupation militaire depuis 60 ans, ayant perdu plus de 80% de leur territoire dans cette période? Parce que des sionistes, dont l’éminent banquier privé de Londres nommé Rothschild (qui figure sur la monnaie israélienne) et d’autres banquiers de Wall Street comme Prescott Bush, le grand-père de l’autre criminel de guerre qui a reçu des chaussures par la tête par un irakien, ont énormément financé et appuyé le régime nazi de Hitler. Tout comme IBM, Ford, Standard Oil des Rockefeller et les autres. Rappelez-vous de ceci: on ne peut parler de fascisme sans parler de capitalisme.

En s’appuyant sur les ambitions coloniales britanniques au Moyen-Orient, le mouvement sioniste obtient par la déclaration Balfour (1917), la conférence de San Remo (1920) et le mandat de la Société des Nations (1922) un « Foyer national juif » en Palestine, contre l’avis des Arabes palestiniens qui craignent d’être à terme dépossédés. La Palestine est alors placée sous mandat britannique : on parlera pour cette période de « Palestine mandataire ». Voir aussi le chapitre de Histoire du sionisme : le mandat de la SDN.

De 1918 à 1948, au cours de l’Aliyah, la population juive en Palestine passe de 83 000 personnes à 650 000. La croissance est due à une forte natalité, mais surtout à une forte immigration due à l’antisémitisme en Europe, lequel culmine dans la Shoah.

À compter de 1939, la Grande-Bretagne prend une orientation plus pro-arabe, et arrête l’immigration juive. Après un conflit violent entre 1944 et 1947, les britanniques abandonnent la Palestine. (Source)

Ce violent conflit fut généré pour chasser les Britanniques de la Palestine. En 1944, le groupe Stern qui comprenait Itzhak Shamir et Menachem Begin essaya de tuer Lord Moyne. En 1946, la pression juive urgeait d’ouvrir les frontières contrôlées par les Britanniques pour laisser entrer plus de 100,000  immigrants juifs. La même année, le groupe Stern tue 6 hommes du Sixth Airborne britannique. Le tout culmine le 22 juin 1946 à l’ Hotel King David qui fut attaqué à la bombe par des juifs terroristes du groupe Stern et de l’Irgoun, tuant un peu moins d’une centaine de personnes dont plusieurs britanniques et diplomates. Ce massacre prémédité fut piloté par l’Irgoun en accord avec les plus hautes autorités juives en Palestine, l’Agence Juive ayant à sa tête David Ben Gourion.

Le 22 juillet 1946, Menahem Begin coordonne l’attaque de l’hôtel King David à Jérusalem. Des membres de l’Irgoun, déguisés en Arabes, font sauter la partie de l’hôtel abritant le Secrétariat Britannique, le Commandement Militaire et une branche de la Division d’Investigation Criminelle. Malgré le coup de téléphone prévenant de l’attaque les britanniques ne firent pas évacuer le bâtiment. Quatre-vingt-onze personnes sont tuées, la plupart employées du Secrétariat ou de l’hôtel: 28 Britanniques, 41 Arabes, 17 Juifs et 5 non répertoriés. Environ 45 personnes sont plus ou moins grièvement blessées. (Source)

Oui, vous avez bien lu l’Irgoun, ce groupe terroriste dont faisait partie le papa de Rahm Emanuel, que Barack Obama a nommé au poste de chef de cabinet. Si vous vous souvenez de l’article que j’ai publié sur Obama, vous vous rappellerez  que ce dernier possède une double nationalité israélienne et américaine et que son père fut impliqué dans le groupe terroriste sioniste Irgoun. J’expliquais que les liens de Rahm Emanuel avec le Mossad, agence des services secrets du renseignement israélien, était tellement évidents que Bill Clinton a dû l’écarter de la Maison Blanche en 1998, après quoi il est retourné en Israël pour servir dans les forces armées en tant qu’espion durant la guerre du Golfe en 1991.

Alors voilà, après avoir subi de lourdes pertes, les Britanniques ont abandonné leur mandat en mai 1948 et retirent leurs troupes. Le chaos s’en suit. Count Bernadotte, un officiel de l’ONU sera assassiné. Le 9 avril 1948, un brutal massacre de Palestiniens, hommes, femmes et enfants se produit aux mains des terroristes du Stern et de l’Irgoun, tuant une centaine de personnes et jetant leur corps dans des puits.

Voici ce qu’on dit du groupe Stern, ou Lehi:

Le Lehi (acronyme hébreu pour Lohamei Herut Israel, « Combattants pour la liberté d’Israël », לח »י – לוחמי חירות ישראל) fut un groupe armé radical créé en septembre 1940 et n’hésitant pas à se décrire comme terroriste[1], qui se fixait notamment pour but l’éviction par la force du Mandat britannique sur la Palestine afin de permettre une immigration sans restriction des Juifs en Palestine et la formation d’un État juif sur toute la Palestine et l’actuelle Jordanie.

Dans son combat contre les Britanniques, le groupe tentera sans succès des contacts en 1941 avec les Italiens et avec les autorités nazies[2],[3]. À cette date, le groupe se déclarait notamment « étroitement lié aux mouvements totalitaires européens, par sa conception du monde et ses structures »[4].

L’organisation commettra de nombreux attentats contre les Britanniques, de 1941 à 1948, puis contre les Arabes de Palestine, en 1947-1948.

Ce pattern de terrorisme causant d’énormes pertes de vies est une partie normale de l’histoire des sionistes: un acte criminel est commis, apparemment par des groupes isolés, mais ils sont en réalité autorisés par les plus hautes autorités sionistes, que ce soit l’Agence Juive durant la période de Palestine mandataire ou par le gouvernement d’Israël qui la remplacera après 1948.

En novembre 1947, l’ONU propose un plan de partage de la Palestine entre un État juif (sur 55 %) et un État arabe.

Le nouvel État est proclamé le 14 mai 1948 avec à sa tête David Ben Gourion. Le 13 décembre 1949, Ben Gourion autorise l’établissement du Mossad, cet institut de coordination s’occupant du département politique et coordonnant les services de sécurité intérieure de renseignement militaires.

Entre la fin 1947 et le début 1949, l’État d’Israël est en guerre contre cinq États arabes qui contestent son existence et envoient leurs armées dans le territoire attribué par le plan de partage de novembre 1947 : c’est la Guerre israélo-arabe de 1948. (Source)

Le 7 mai 1967, le US Navy Intelligence Ship USS LIBERTY est attaqué par Israël en eaux internationales, tuant 34 Americains. Il y a aussi l’affaire Lavon. Le 7 juin 1989, Israël bombarde le réacteur nucléaire d’Osirak en Irak sous prétexte qu’ils craignent que le pays cherche à se procurer la bombe nucléaire. Sachant cela, il devient moins surprenant d’apprendre que la semaine passée, Israël a attaqué un bateau de secours qui tentait d’apporter des médicaments dans la bande de Gaza, malgré le blocus israélien. Ce bateau qui porte le nom de Dignity fut attaqué par des navires militaires de l’armée israélienne qui l’ont percuté à trois reprises – un accident selon les autorités israéliennes. Sur le Dignity se trouvait une représentante américaine Cynthia McKinney qui elle, n’a pas manqué de faire le parallèle avec le USS Liberty. Ces médicaments auraient été très utiles puisqu’ils sont presque tous épuisés et Israël refuse de laisser entrer des nouveaux dans Gaza; en plus du fait que Israël a détruit le seul entrepôt majeur de médicaments qui restait dans la bande de Gaza. À voir dans le reportage de la CBC. Il n’y a plus de médicaments.

L’histoire des massacres perpétré par Israël ne s’arrête pas là. Vous pouvez voir la longue liste sur ce site.

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Élargir la guerre à l’Iran et le Liban

Aujourd’hui, le cas de l’Iran n’est seulement qu’un remake de l’histoire du réacteur d’Osirak. D’ailleurs, il y a plusieurs indices qui nous permettent de croire que les sionistes d’Israël voudraient bien élargir le conflit présent à Gaza pour inclure l’Iran et le Liban. Est-ce que de violer l’espace aérien libanais avec leurs avions de guerre n’est pas de la provocation en bonne et due forme? Et que dire de ces roquettes qui furent découvertes par les forces libanaises proche de leur frontière, avec des commandes à distance et enlignée sur Israël: un autre fausse attaque blâmée sur le Liban et le Hezbollah pour prendre revanche pour l’humiliante défaite d’aout 2006? Ce ne serait pas la première fois que certains éléments israéliens montent de fausses attaques contre eux-mêmes pour justifier leur agenda militaire.

Israël a besoin d’eau et de combustible. Est-ce un hasard qu’on veut détruire le Hamas qui est le propriétaire de larges réserves de gaz naturel dans les eaux territoriales palestiniennes et qui a signé une entente d’exploitation avec l’Égypte et une compagnie britannique? Surtout que les pays musulmans viennent de proposer de couper le pétrole acheminé vers Israël. On ne voudra certainement pas que l’argent puisse aller dans les coffres des Palestiniens et du Hamas, élu démocratiquement par les Palestiniens qui en avaient marre de la corruption et de la collaboration du Fatah sous Mahmoud Abbas avec Israël. Et après on dira aux États-Unis que le Hamas s’est hissé au pouvoir par un coup d’état!

Malgré la campagne de propagande israélienne pour se justifier, nous avons eu la confirmation, cette fois par CNN, que c’est Israël qui a brisé le cessez-le-feu en premier le 5 novembre dernier en tuant six militants palestiniens.

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Les vrais enjeux et motivations d’Israël

Un article d’analyse de Michel Chossudovsky sur les vrais enjeux et motivations se cachant derrière cette campagne d’extermination montre que cette  «Opération plomb durci» meurtrière n’est pas fortuite et en réponse aux roquettes, mais bien le produit d’un agenda militaire israélien de longue date, remontant à 2001 en fait, sous Ariel Sharon. Non seulement Israël a brisé le cessez-le-feu en premier le 5 novembre dernier en tuant des airs six militants du Hamas, provoquant inévitablement une réponse de celui-ci qui justifiera ensuite l’attaque de Gaza, mais pendant ce temps, Israël préparait tranquillement ses plans d’invasion depuis le début même des discutions sur le cessez-le-feu, il y a six mois. Pire, un camps d’entrainement ressemblant à Gaza fut construit et veillait à préparer cette future attaque terrestre depuis plus de 18 mois.

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C’est la mort d’une nation et ce processus se poursuit depuis 60 ans.

Les Palestiniens perdent dans tous les cas: s’ils acceptent un cessez-le-feu, ils sont victimes d’un état de siège où l’électricité, le carburant, les vivres et les médicaments sont restreints; et lorsqu’ils sont en conflit armé complètement asymétrique avec Israël,  ils se font dévaster. Ensuite, nous lisons des articles à tendance raciste publiés dans différents journaux, tel que le Yedioth Ahronoth, le journal numéro un d’Israël, qui raconte qu’on ne devrait pas prendre en pitié la population vivant à Gaza. La pitié est une émotion naturelle, nous dit-on candidement, mais elle n’est pas éthique ni morale. Israël refuse un cessez-le-feu et déclare vouloir continuer la guerre sous prétexte que cela donnerait de la légitimité au Hamas. La stratégie qu’on voit à l’oeuvre est de faire le maximum de dégâts à l’infrastructure palestinienne et au potentiel opérationnel du Hamas pour ensuite accepter destructionun cessez-le-feu plus tard. Durant la prochaine trêve, Israël continuera la préparation de ses troupes pour l’attaque suivante tout en prenant soin d’étouffer la bande de Gaza sous le même siège médiéval, question d’affaiblir et ramollir leur cible davantage. Prenez le dernier cessez-le-feu : l’état de siège a été tellement dévastateur que des patients dans les hôpitaux mourraient par manque de médicaments et d’électricité pendant qu’Israël se préparait à attaquer depuis six mois.

Oui, la vérité est la première victime d’une guerre et la propagande effrontée se montre le nez partout.

Le contrôle de l’information

Le contrôle de l’information par Israël est crucial pour gagner la bataille de l’opinion publique et pour imposer l’image du pays qui se défend. C’est kid-en-sang4pourquoi ils mènent la guerre de l’information sur Internet, dans les médias tout en empêchant les journalistes avec leur caméra ainsi que la Croix-Rouge d’entrer dans la prison à ciel ouvert qu’est Gaza. Les infrastructures de communication sont détruites. C’est que comme le chef de l’Assemblée générale de l’ONU le décrivait, il s’y passe des « monstruosités« . La situation à Gaza est effectivement à deux doigts de devenir une catastrophe humanitaire.

Ce n’est pas que des civils tels que femmes, hommes et enfants qui meurent par centaines ou obligés de fuir: les infirmiers et ambulanciers sont aussi la cible ainsi que des mosquées, des journalistes en passant par des installations de médias gérées par le Hamas.

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Armes de destruction massive et crimes de guerre

Mais voilà la pièce de résistance résistance que Israël voulait donner aux Palestiniens sans que la population mondiale soit mise au parfum, expliquant ainsi la suppression des médias à Gaza: une bonne dose d’arme de destruction massive dans le nez.

20090104elpepuint_13En effet, nous avons appris cette semaine par différents médias comme le journal conservateur du Times of London que l’armée israélienne fait usage de phosphore blanc et certains niveaux de contamination à l’uranium ont été détectés chez les victimes palestiniennes par des médecins norvégiens . Pour ce qui est de l’uranium appauvri radioactif, pas besoin d’en reparler ici puisque je l’ai fait de façon détaillée dans cet article.

Pour ce qui est du phosphore blanc, il agit comme une bombe incendiaire phosphore-2du même type que le Napalm et est considéré illégal par la majorité de la communauté internationale. Lancé du haut des airs, il tombe comme une pluie de feu et d’épaisse fumée. Lorsque utilisé sur des quartiers où la population se trouve, il constitue un crime de guerre car il blesse et tue de façon aléatoire en brulant la peau des victimes gaza_new_weapon_molten_headjusqu’aux os comme l’ont découvert aussi les libanais (dont des enfants encore) en 2006. C’est une arme chimique qui est illégale selon le Traité de Genève de 1980. Ceci vient détruire complètement les dires des politiciens et généraux d’Israël qui nous assuraient vouloir cibler que les militants du Hamas et non la population. Israël se défend en déclarant que cette arme chimique est utilisée pour créer un écran de fumée. Observez bien les photos et vous vous rendrez compte qu’il est impossible d’être précis (même avec les bombes et missiles) avec le phosphore blanc dans ces quartiers très denses. La population est simplement visée par les attaques. Israël a une longue histoire de possession et d’utilisation d’armes de destruction massive.

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Qu’à cela ne tienne, les autorités américaines condamnent le Hamas et appose leur véto contre une résolution de l’ONU, comme ils le font toujours parce qu’ils « jugent » que le Hamas ne la respectera pas de toute façon, ignorant complètement le fait que c’est Israël qui a un lourd passé d’ignorer des dizaines et des dizaines de résolutions de l’ONU. C’est avec un grand sourire que le pays de l’oncle Sam et ses fabriquants d’armements continuent de vendre des armes à Israël avec une aide financière de plus trois milliards de dollars par année. Le groupe d’influence israélien/lobby JINSA a des influences partout dans ce gouvernement américain et à travers tout le complexe militaro-industriel et c’est une des raisons probables pourquoi Obama et le reste des leaders ne peuvent pas trop critiquer Israël. JINSA cherche aussi à étendre ce conflit à l’Iran. Le nombre de représentants dans le gouvernement américain qui possèdent une double nationalité israélienne et américaine est plutôt déconcertant et soulève la question de la partialité du gouvernement dans ses positions et politiques étrangères, surtout en ce qui concerne la Palestine et Israël. Pas d’argent pour les vétérans américains qui reviennent d’Irak et d’Afghanistan qui finissent en grands nombres comme dans les rues de l’Amérique en tant que sans-abris, mais des milliards pour la machine de guerre israélienne. Même le Soudan a donné plus d’argent en aide aux Palestiniens avec 123$ millions que les États-Unis avec leur maigre 85$ millions.

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Juifs en colère contre Israël

Plusieurs compagnies, pays et célébrités commencent à boycotter Israël et les compagnies israéliennes qui aident et finance l’entité sioniste. Si cela a pu fonctionner avec l’apartheid en Afrique du Sud, pourquoi par pour l’apartheid israélien? Mais ce qui frappe le plus, c’est le silence des médias à propos des nombreux Israéliens et rabbins juifs qui ne sont pas d’accord avec les agissements des sionistes aux commandes d’Israël et qui questionnent l’existence même d’Israël.

Il est absolument crucial de voir ces deux vidéo: UN et DEUX. Les juifs comprennent que ce qu’Israël, entre les mains des sionistes, fait aux Palestiniens ne peut que créer plus de haine et d’antisémitisme dans le monde contre eux, alors qu’ils sont tout aussi scandalisés et totalement contre ce massacre. Ils expliquent aussi que leur religion les interdisent d’avoir un pays et que donc Israël est un pays illégitime à leurs yeux.

Des objecteurs de conscience, dont le neveu de Benjamin Netanyahu, 3159766726_b4760d6958refusent de servir dans l’armée IDF et d’aller se battre en Palestine. L’aspect des nombreux juifs et Israéliens qui s’opposent aux agissements illégitimes et immoraux de l’État d’Israël est très occulté dans nos médias. Pourtant, plusieurs vont devoir faire de la prison en Israël parce qu’ils sont des objecteurs de conscience qui refusent de participer au génocide à petit feu des Palestiniens. Ils sont très courageux et courageuses.

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Au moins 6000 personnes ont manifesté à Montréal pour appuyer la résistance palestinienne ainsi que pour dénoncer le régime Moubarak, israélien et américain. La semaine dernière, chacun des principaux partis politiques nationaux du Canada a rendu publique sa position sur la violence israélienne à Gaza. Nos partis politiques sont tous aussi pourris les uns que les autres: aucun d’eux n’approchent la question de l’occupation militaire et oppressive de la Palestine depuis 60 ans, alors qu’ils soutiennent le droit de légitime défense d’Israël qui se trouve à être le réel agresseur et criminel de guerre. Les Canadiens pour la Justice et le Paix au Moyen-Orient vous invitent à cliquer ici pour exprimer votre frustration à l’égard de la prise de position du Parti conservateur, là pour le Parti libéral, le Bloc Québécois et là pour le NPD pour demander d’aller plus loin dans leur condamnation et insister pour un cessez-le-feu immédiat des deux côtés et la levée immédiate du siège psychopathe de la bande de Gaza, destruction sans délais du mur de la honte et la restitution du territoire palestiniens volé et le retour des réfugiés selon la Ligne verte de 1967.

Le seul parti politique, en fait, qui s’est positionné de façon intègre est le trop peu connu Parti Action Canadienne, maintenant sous la gouverne de Andrew Moulden MD, PhD.

Voici une partie de leur déclaration:

Le Parti d’Action Canadienne condamne fortement l’agression des Israélites contre les Palestiniens et urge Israël de retenir leur force militaire vers une invasion des territoires Palestiniens qui menace la vie de plusieurs citoyens sans défense.

Même si nous condamnons aussi le lancement des missiles par le Hamas contre les citoyens d’Israël, nous comprenons que les Palestiniens sont essentiellement impuissants contre la machine de guerre des Israélites et sont au bord de la famine et de l’extermination.

Nous ne considérons pas que les actions du gouvernement d’Israël servent les citoyens d’Israël, et ne représentent non-plus le point de vue des communautés Juives autour du monde.

Ces assauts sont en dehors de toute proportion considérant les menaces du Hamas envers Israël, la Palestine étant un peuple souverain mais emprisonné. Une opération militaire d’information dans Gaza ne changera en rien l’habileté du Hamas de lancer des missiles.

Nous condamnons aussi les partis et leaders politiques du Canada et des États-Unis qui expriment leur loyauté sans frontière pour Israël, peu importe les atrocités qu’ils commettent tout en déguisant ces agressions comme nécessaires pour la sécurité d’Israël.

En conclusion, la question centrale qui est évitée comme la peste autant des politiciens que les médias traditionnels est la suivante:

QUAND EST-CE QUE L’ÉTAT D’ISRAËL VA METTRE FIN À SON OCCUPATION DE LA PALESTINE ET RETOURNERA AUX PALESTINIENS LEUR TERRITOIRE  ET LEUR LIBERTÉ?


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Gaza et Israël: le droit légitime à la défense et quelques faits importants

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Le 27 décembre 2008 marque un jour funeste: Israël a entamé une offensive dévastatrice sur la bande de Gaza. Le motif avancé est le droit légitime à la défense, en réponse aux roquettes que les militants du Hamas lancent sur le territoire israélien. Jour important parce qu’il marque la pire attaque sur la Palestine depuis 40 ans, causant autour de 300 morts et plusieurs centaines de blessés. Des F-16 fournis par les États-Unis et des hélicoptères Apache ont largué plus de 100 missiles et bombes sur plusieurs quartiers de la bande de Gaza, qui est un des endroits ayant une des plus grande densité de population de la planète avec ses 1.5 million d’habitants vivants sur 360 kilomètres carré. Les opérations militaires israéliennes se poursuivent maintenant depuis quatre jours et ils préparent la prochaine phase, l’attaque directe sur le sol avec l’armée de terre et les chars d’assaut.

Tout semble être une réaction plus ou moins spontanée de la part d’Israël, en guise de défense. Mais en est-il réellement ainsi? Nous savons que les plans militaires pour l’invasion de la bande de Gaza furent tracés il y a plus de six mois, alors qu’Israël négociait un cessez-le-feu avec la Palestine. Un autre indice qui nous permet de confirmer que cette guerre a été planifiée et préparée depuis longtemps est cet effort de relation publique déployée la semaine passée pour convaincre les leaders du monde du bien-fondé de l’agression militaire de Gaza. Cet effort de « légitimation internationale » fut précédé de menaces en bonne et due forme envers les Palestiniens, qui eux, se préparaient à cette offensive.

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Israël soutient que c’est une attaque en réponse des roquettes que le Hamas lancent, mais il ne faudrait pas oublier que c’est Israël qui a brisé le cessez-le-feu le 5 novembre dernier, tuant six militants palestiniens, alors que l’attention médiatique était tournée vers la victoire présidentielle de Barack Obama, qui lui d’ailleurs, se refuse de commenter les attaques israéliennesvoilà pour le changement. Suite à cela, le Hamas répliqua avec une dizaine de roquettes. Qui peut prétendre recourir à la légitime défense?

Quelques faits à considérer

Israël est la quatrième puissance nucléaire au monde avec plus de 400 bombes nucléaires, chose connue depuis les années soixante, dans le temps de Nixon. Israël a tendance à jouer la victime, mais le rapport de force est simplement incomparable. Les roquettes du Hamas ont fait une vingtaine de victimes du côté d’Israël en huit ans, dont une victime seulement depuis la fin officielle du cessez-le-feu le 19 décembre, alors qu’en une journée seulement, Israël a tué plus de 296 personnes. On pourrait aussi se demander pourquoi Israël a décidé d’attaquer des postes de police, une université, des centres médicaux, des résidences et surtout, pourquoi avoir lancé les attaques vers midi, alors que les jeunes écoliers finissaient l’école et étaient route pour la maison.

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Serait-ce que le but n’est pas réellement d’arrêter les tirs de roquettes – car en effet, comment croire que tuer autant de personnes ne va pas attiser encore plus de haine – mais bien de punir la population palestinienne pour ne pas avoir « bien » voté lorsqu’ils ont choisi le Hamas dans les dernières élections? Est-ce que Israël, les États-Unis et le Canada pensent que le Hamas va regarder la situation et se dire: « Wow, ce blitz de destruction est vraiment impressionnant, nous ferions mieux de reconnaitre Israël, de déposer nos armes, nous en remettre aux autorités, se faire emprisonner indéfiniment et soutenir un « processus de paix » américain au Moyen-Orient ».

Plusieurs pays ont rapidement condamné les sauvages attaques israéliennes: l’Angleterre, la Turquie, le Brézil, le Vénézuela, plusieurs pays d’Asie, la Russie, la France, la Chine; sans compter les nombreuses manifestations aux États-Unis, au Canada,  dans plusieurs pays arabes, en Europe dont Londres et en Grèce ainsi que dans le reste du monde.

Robert Falk, le rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme de l’ONU, a accusé Israël d’avoir enfreint trois règlements de base des Conventions de Genève, tels que la punition collective, usage disproportionné de la force et usage de cette force de façon non-discriminatoire, tuant beaucoup de civils dont malheureusement des enfants. Des activistes israéliens de même que des journaux israéliens se questionnent sur l’ampleur des attaques sur Gaza. C’est qu’on ne pourra jamais assez souligner la différence à faire entre sionistes et les nombreux juifs qui ne partagent pas les mêmes valeurs et idées que ces premiers ainsi que les idéologies qui se reflètent dans la politique étrangère et intérieure de l’État d’Israël.

Les États-Unis ont appliqué leur veto contre la résolution de l’ONU qui demandait l’arrêt immédiat des attaques et de la violence dans la bande de Gaza et ont accusé le Hamas d’être responsable de la situation.

Est-ce que la venue des élections en Israël aurait de quoi à voir avec le déclenchement de ces attaques? Beaucoup de sionistes sont prêts à casser du Palestiniens pour démontrer qu’ils sont des durs à cuire.

Les origines du Hamas

Il faut savoir qu’à l’origine, le Hamas fut créé avec l’aide du Mossad israélien, dans le but d’affaiblir le mouvement pour la libération de la Palestine de Yasser Arafat en le divisant. Bien que le Hamas ait été démocratiquement élu par les Palestiniens, les États-Unis et Israël ont décidé de fermer la porte à toutes discussions et processus de paix.

g-massacro21Les cibles des attaques de l’armée israélienne ne sont pas que des militants du Hamas, mais aussi plusieurs postes de police et autres infrastructures publiques. Donc, si le but était vraiment de faire cesser les attaques de roquettes sur Israël, pourquoi cibler les forces de sécurité palestiniennes qui luttent contre elles? Le but certain est de renverser le gouvernement Hamas démocratiquement élu par les Palestiniens et le peuple lui-même. Mais serait-ce aussi qu’on cherche à radicaliser et affaiblir une population pour justifier un état de guerre permanent ne servant que les fanatiques sionistes au grand détriment des nombreux Palestiniens et des Juifs qui veulent la paix? À se dépêcher avant qu’Obama entre en fonction et ainsi diminuer ses chances d’influencer le processus de paix dans la région en le plaçant devant un fait accompli?

Punition collective et état de siège

L’aspect de punition collective se reflète aussi dans la nature du siège qui fut imposé à la Palestine depuis des mois par Israël.

Ce siège de la bande Gaza qui viole délibérément toutes les lois internationales, créant de facto la plus grande prison à ciel ouvert du monde où se retrouvent un million et demi de civils prisonniers de l’armée israélienne, s’est traduit par un blocus presque total de nourriture, carburant, médicaments, équipement scolaire, vêtements et d’électricité. L’aéroport et le port ont été détruits avant même d’avoir jamais pu fonctionner. Il est interdit de pêcher. Seuls quelques bateaux affrétés par des militants ont pu forcer le blocus. Évidemment que la situation n’a pas pris de temps à se transformer en une catastrophe humanitaire avec des hôpitaux sans électricité, des égouts qui remontent dans les rues avec le lot de maladies que cela amène et des problèmes de malnutrition qui a poussé les gens à devoir manger de l’herbe pour survivre. Les journalistes ont vite été interdit d’entrer sur la bande de Gaza pour rapporter sur la situation. Tout peuple assiégé a le droit de résister à l’oppression.

La sécurité va de pair avec la liberté. Ainsi, ni les Palestiniens et encore moins les Juifs ne seront plus en sécurité avec de telles politiques.

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Aspects historiques

Les roquettes et les attentats suicides ne sont pas pardonnables, mais elles représentent les derniers outils de résistance d’un peuple occupé militairement depuis 60 ans et qui a perdu plus de 80% de son territoire depuis la création d’Israël en 1948. Ces cartes suffiront pour vous convaincre de ces faits. Des millions de réfugiés qui furent forcés de quitter leurs terres ancestrales n’ont jamais eu de droit de retour depuis.

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Israël est le seul pays au monde qui ne se reconnait pas de frontières durables. C’est que cela pose un sérieux problème pour reconnaitre un pays dont on ne connait pas clairement les limites. Depuis sa création, Israël a demandé à ses voisins de reconnaitre son droit inconditionnel d’existence alors qu’ils refusent encore à ce jour de reconnaitre l’état palestinien.

2981945370_b92d071aa21Il y a ce mur qui a été construit tout autour de la Palestine, au nom de la sécurité, la divisant en de multiples enclaves, entrecoupées de plus de 600 points de surveillance (checkpoints), mais qui a eu le soin d’être construit de façon à envelopper les colonies illégales en territoire palestinien. Ceci a eu pour effet de voler de larges portions du territoire palestinien parce que ce mur a été construit, à plusieurs endroits, loin de la ligne verte de 1967, à l’intérieurs des terres palestiniennes. Pour ce faire, des milliers de maisons de Palestiniens ont été détruites, avec bien souvent quelques minutes d’avertissement seulement pour évacuer les lieux.

Les conséquences de la construction du mur de séparation sur la ville de Jérusalem sont confirmées par un rapport des chefs de mission de l’Union européenne à Jérusalem-Est. Ce texte, relève, parmi d’autres, certains axes de la politique israélienne dans la ville sainte :

– le presque achèvement de la barrière autour de Jérusalem-Est, loin de la ligne verte (ligne de cessez-le-feu de 1967) ;

– la construction et l’expansion des colonies illégales, par des entités privées et par le gouvernement israélien, à l’intérieur et autour de Jérusalem-Est ;

– la démolition des maisons palestiniennes construites sans permis (qui sont presque impossibles à obtenir)Source

Le racisme prend des formes étonnantes: Un bon nombre de villes, des autoroutes et écoles sont uniquement pour les juifs. Les Palestiniens ont des plaques d’immatriculation et cartes d’identité de différentes couleurs que les juifs. Les citations haineuses de la part d’importants personnages israéliens et sionistes abondent.

Ceci est donc le coeur du problème. Un peuple occupé militairement depuis 60 ans vivant à l’intérieur d’enclaves qui rendent impossible toute souveraineté et espoir d’avoir un État viable et reconnu par Israël. La cause des violations des droits humains en territoire palestinien provient des attaques et de l’occupation militaire continuelle d’Israël depuis sa création.

Voici ce que David Ben Gurion a lui-même a déclaré à ce propos:

« If I were an Arab leader, I would never sign an agreement with Israel. It is normal; we have taken their country. It is true God promised it to us, but how could that interest them? Our God is not theirs. There has been Anti – Semitism, the Nazis, Hitler, Auschwitz, but was that their fault ? They see but one thing: we have come and we have stolen their country. Why would they accept that? » — David Ben Gurion (the first Israeli Prime Minister) Quoted by Nahum Goldmann in Le Paraddoxe Juif (The Jewish Paradox), pp121.

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Antisémitisme

Avant que quiconque se fasse accuser d’antisémitisme en critiquant les politiques et agissements d’Israël (qui contrôle réellement cet État?) – qui ne sont pas endossés par plusieurs juifs d’ailleurs – nous devons retourner à la vraie signification de ce qui est sémite. La plupart des Juifs vivants en Israël sont de descendance Ashkenazi, qui eux, n’ont aucun lien génétique avec les Hébreux bibliques. Lorsque les sionistes ont mis en marche leur plan pour établir un état par force, dicté par leur enseignement du Talmud, ce qui va à l’encontre de la religion juive venant du Torah, ils ont eu besoin de créer un mythe justifiant l’existence du peuple Juif d’Israël pour prendre une partie du territoire des Palestiniens qui eux, tout comme les juifs arabes, SONT des descendants génétiques des Hébreux bibliques. Les Israéliens savent cela et ils ont essayé activement d’étouffer les évidences scientifiques pointant dans cette direction. L’ironie étant de voir ces Khazars convertis, qui ne sont pas de descendance sémite, accuser n’importe qui critique les agissements d’Israël d’antisémite. Les sionistes ne sont pas nécessairement juifs, comme le futur vice-président des États-Unis, Joe Biden, le prouve.

Conclusion

Pourquoi est-ce si difficile de simplement voir tous les pays du monde obéir aux même lois et conventions internationales? Pourquoi est-ce que Israël peut commettre 51 violations des cessez-le-feu sans être réprimandé par la communauté internationale? Pourquoi est-ce que des rabbins peuvent demander publiquement à ce que tous les Palestiniens, hommes, femmes, enfants et mêmes leurs bêtes soient tués, ou des politiciens proposer que les Palestiniens soient chassés de leur territoire? Pourquoi permettre à un État de défier plus de 100 résolutions de l’ONU et de posséder des armes de destruction massive comme des bombes atomiques clandestines sans aucune conséquence?

N’y a-t-il pas ce deux poids deux mesures intolérable dans toute cette histoire?

Beaucoup de questions lancées en espérant qu’elles trouvent des réponses. Il est primordial que les lois et traités internationaux s’appliquent à tous les États de façon uniforme, sinon, il n’y aura pas de loi du tout.

En terminant, je vous suggère cette excellente émission de radio web sur laquelle vous pourrez entendre votre humble serviteur en entrevue avec l’organisation Palestiniens et Juifs Unis (PAJU) pour mieux comprendre la question palestinienne dans toute sa dimension:

L’Autre Monde 21 août 2008
90 min / Radio de l’UQAM, CHOQ FM

PAJU – Palestiniens et Juifs unis – Palestinian & Jewish unity

«Palestiniens et Juifs Unis (PAJU) est une organisation des droits de la personne. Nous reconnaissons explicitement le droit du peuple palestinien à une existence nationale ainsi que le droit de ce peuple de vivre dans la sécurité. Nous sommes contre toutes violations des droits de l’Homme. Le PAJU a été fondé à Montréal par Bruce Katz, un juif canadien et par Rezeq Faraj un Canadien d’origine palestinienne. Bruce et Rezeq sont des amis depuis plus de 25 ans. Notre groupe est composé de juifs, de Palestiniens et d’autres Canadiens et Canadiennes de conscience. Nous travaillons ensemble pour la promotion de la paix au Moyen-Orient ainsi qu’à l’éducation du public concernant la question palestinienne.­»

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