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Le nouvel ordre mondial s’affiche publiquement

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« La gauche et la droite ne signifient plus rien, la seule chose qui compte est de savoir si vous êtes au service de Wall street, ou si vous essayez de défendre le peuple contre les financiers » – Webster Tarpley, auteur et historien, citation tirée du documentaire The Obama Deception de Alex Jones

Le « nouvel ordre mondial » est une nouvelle appellation pour l’ancien ordre mondial qui a régné sous l’empire colonial anglo-saxon. Il s’agit du même groupe élitiste de banquiers privés internationaux, de financiers et de corporations.

Voici ce qu’en dit Wikipedia:

Le nouvel ordre mondial (« new world order ») est le nom donné à une vision du monde de l’après-guerre froide immédiat et de la période de l’histoire entamée au tournant de la dernière décennie du XXe siècle, juste après l’effondrement de l’Union Soviétique. L’expression a été utilisée lors d’un discours prononcé au Congrès américain le 6 mars 1991 par le président George H.W. Bush puis régulièrement reprise[1],[2].

Le nouvel ordre mondial est défini par sa tendance unipolaire (après cinquante ans de bipolarité, incarnée par l’opposition entre le monde occidental et le bloc soviétique), un fort interventionnisme international au nom des Droits de l’homme, un gouvernement mondial.

Pour certains, c’est une volonté d’expansion de tout ce qui, schématiquement, définissait le modèle américain pendant la Guerre froide, notamment la démocratie et l’économie de marché. Mais selon d’autres, comme Lawrence Patton McDonald, il s’agit d’une fusion entre le capitalisme et le communisme tel que pratiqué en Russie[3].

La question des démocraties à travers le monde a été abordée dans un rapport de la Commission Trilatérale de 1975 intitulé The Crisis of Democracy. Selon ce rapport, dont la rédaction a été supervisée par Zbigniew Brzezinski, le sentiment d’aliénation des citoyens ainsi que l’action des intellectuels ayant une valeur menacent ce système de gouvernance, qui impliquerait un retour à la dictature telle qu’elle est pratiquée dans les pays non démocratiques. (Source)

Il n’y a pas si longtemps, si vous prononciez ces mots de nouvel ordre mondial en public, les chances d’être perçu comme un conspirationniste par les anticomplotistes étaient plutôt grandes. Pourtant, ce terme fut inventé et utilisé par cette élite elle-même, cette coterie internationaliste qui ne se cache plus pour affirmer son agenda particulier.

David Rockefeller dans son livre Mémoires[4], a écrit que lui-même et sa famille ont travaillé contre l’intérêt des États-Unis. Il a d’autre part expliqué que le but était de construire une souveraineté supranationale d’une élite intellectuelle et de banquiers mondiaux. (Source)

Les termes de gouvernance mondiale, de gouvernement mondial, ou encore de pouvoir centralisé par la sphère financière via une banque et une monnaie mondiale, sont tous des synonymes de la globalisation dont nous avons été témoins depuis les dernières décennies. Ce gouvernement mondial constitué de grands blocs régionaux interdépendants – en système organique – a pour but de détruire la souveraineté des États du monde en les rendant tous dépendants les uns des autres, à l’opposé d’indépendants.

Pas d’indépendance = pas de résistance. Dépendance signifie, en d’autres mots, plus de contrôle.

Le nouvel ordre mondial s’affiche publiquement

Plusieurs leaders de différents pays, personnalités bien connues et grands médias ne se cachent plus pour annoncer publiquement leur agenda.

La globalisation par les marché financiers dérèglementés à la sauce capitaliste débridé complètement hors de contrôle et sans éthique nous ont mené tout droit à la grande dépression mondiale que nous connaissons aujourd’hui. La bulle des produits dérivés, la cause réelle de la crise actuelle, est leur monstrueuse création qui va maintenant engloutir le reste de l’économie mondiale dans un immense trou noir sidéral; à moins que nous décidions de la neutraliser immédiatement et de complètement la démanteler. Néanmoins, il ne faudrait pas perdre de vue qu’il n’y aura pas plus d’issue, ni d’avenir viable dans un système fractionnaire bancaire où la création de l’argent ex-nihilo basé sur le crédit, la dette, est entre les mains de banquiers privés.

Mais que demandent tous ces politiciens, financiers et banquiers – ces grands philosophes gardiens du bien commun et sauveurs de l’humanité, en concert avec les médias? Un nouvel ordre mondial. C’est-à-dire davantage de cette même globalisation qui a plongé le monde dans la dépression et le chaos à venir.

C’est exactement ce dont les chefs des pays membres du G-20 vont discuter ce 2 avril 2009, à Londres; alors qu’à l’extérieur, on se prépare à électrifier les protestants. Une nouvelle monnaie mondiale, une banque mondiale, ainsi que de nouvelles institutions financières supranationales qui auront un pouvoir transcendant la souveraineté des nations de la planète.

Qui se propose d’être à la tête de tout cela? Les mêmes artisans de cette débâcle économique qui n’ont absolument pas manqué l’occasion, pour ne pas dire simplement prévu, de profiter énormément de celle-ci. Ils ne seraient pas parvenus à vendre le concept de gouvernance mondiale aux populations du monde sans profondément déstabiliser le Système en créant le chaos et la confusion totale dans la matrice économique, engendrant ainsi la peur, l’insécurité et le désespoir.

Problème – Réaction – Solution. C’est typique et vieux comme le monde. On créé un problème qui causera alors une réaction, ensuite de quoi on apporte notre solution déjà préparée d’avance qui satisfait nos objectifs et notre agenda. Le clou du spectacle, c’est qu’il y a des tonnes d’argent à faire à chaque étape du chemin vers le but ultime de consolidation et de concentration du pouvoir.

Voici la liste de différents politiciens et médias qui ont ouvertement demandé la venue d’un nouvel ordre mondial:

Le Haaretz: Will the US financial crisis lead to a New World Order? Many world leaders are now calling for a global government.

Time: Obama’s New World Order

Baron David de Rothschild sees a New World Order in global banking governance

The Scotsman: New World Order: Global co-operation, nationalisation and state intervention – all in one day

CNN: G-20: Shaping a New World Order

AFP: G7 sets sights on new world economic order

Gorbachev laments New World Order behind schedule, blames US for new Cold War

The Financial Times: And now for a world government

Marketwatch: How realistic is a North American currency?
Uniting U.S., Canada, Mexico money could result from crisis

Isracast: Gaza & Obama’s New World Order

Asia Times: The IAEA and the new world order

Time Magazine: New World Order

The Times: The New New World Order
The West’s foreign policy priority is no longer terrorism: it is to tame the new great power nationalisms and harness them to democratic ideals

Henry A. Kissinger: The chance for a new world order

NEWSWEEK: We Need a Bank Of the World

Gordon Brown calls for new world order to beat recession

Sarkozy Calls for “New World Order” at UN

Merkel, Brown Call for Global Economic Rules

Difficile d’argumenter que le nouvel ordre mondial est l’affaire de conspirationnistes alors qu’autant de chefs d’État, d’importants personnages et de médias l’ont si ouvertement et publiquement annoncé. En fait, l’appellation contrôlée de nouvel ordre mondial est tellement à la mode que le futur complexe destiné à remplacer les tours jumelles du défunt World Trade Center (WTC) portera le nom de One World Trade Center!

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Classé dans Actualité, économie, François Marginean

La globalisation économique en déclin


L’essayiste et romancier de renommée internationale, John Saul, critique de façon virulente la mondialisation dans son livre « Mort de la globalisation ». La pensée pan-économique serait vacillante depuis 1995, clame-t-il, et la tendance devrait se maintenir dans les prochaines années.

Depuis trois décennies, on nous impose cette vision du monde qui s’est répandue en passant par le Consensus de Washington des années 80. Cette déclaration de principes a édicté des règles financières drastiques afin de remonter l’économie des pays en difficultés par une libéralisation totale et une ouverture généralisée au commerce international.

En résumé, la globalisation met l’économie en tant que valeur première des sociétés en reléguant à des rangs inférieurs tous les autres aspects de la vie communautaire. La politique, la culture, le social, les relations internationales sont ainsi considérés comme ayant une moindre importance en rapport aux nouveaux préceptes économiques. Une situation sans précédent dans l’Histoire du monde, selon Saul, où la sphère économique a toujours été positionnée en 2e, 3e ou 4e place dans les priorités de toutes les civilisations antérieures.

Une croyance importante des globalistes est que la combinaison entre la technologie et l’économie peut régler tous les problèmes. Une affirmation que les faits n’ont pas encore démontré avec les difficultés environnementales qui ne cessent de s’aggraver.

On prétend aussi que celle-ci (la globalisation) est inéluctable, quelle est la conclusion logique de la marche normale de l’Histoire, ce qui révélerait la faiblesse des arguments des globalistes car le bien fondé de leur système de valeurs ne se base sur rien de concret dans la réalité.

En fait, l’idéologie de la globalisation ne comporterait rien de novateur. En effet, l’Histoire suggère qu’il n’y a que 3 ou 4 théories économiques récurrentes, et que l’une ou l’autre reviendrait dans le décor de façon cyclique. En somme, la globalisation, ou néolibéralisme, serait une fusion de l’école libre échangiste britannique et de l’école du capitalisme sauvage, toutes les deux ayant apparues au XIXe siècle. Cependant, cette union contiendrait un paradoxe qui affaiblirait cette idéologie : la première école prône un échange mondial accru avec des baisses de tarifs douaniers, tout en imposant des règles sociales empruntes de justice sociale (comme l’interdiction du travail des enfants); mais, la deuxième école, demande le relèvement de tous les obstacles au libre commerce comme les lois concernant l’imposition des entreprises, les services sociaux et la protection de l’environnement. Donc, la fondation même de cet ensemble idéologique est tiraillée entre deux pôles contradictoires.

Les élites occidentales verraient la globalisation comme une vérité absolue et ces dernières seraient incapables d’esprit critique face à cette doctrine car celle-ci aurait été bien implantée dans les esprits depuis plus de 2 générations. Cela expliquerait le faible nombre de discours contre le néolibéralisme dans les médias. Elles feraient aussi preuve d’une hypocrisie lorsque les échanges commerciaux ne tournent pas à leur avantage. Le succès des exportations des produits de la Chine et la délocalisation d’usines vers l’Asie sont tellement prononcées que l’on peut lire maintenant dans le Financial Times et le Wall Street Journal qu’il faudrait établir de lourds tarifs douaniers envers les biens provenant du territoire chinois. Des déclarations qui vont bien sûr à l’encontre des règles de la globalisation économique.

Monsieur Saul évoque aussi plusieurs signes du déclin de la globalisation. Plusieurs penseurs non-occidentaux mettent en doute ce système. Il y a bien accroissement de la production, mais qui n’est pas suivi par une juste répartition des revenus dans les pays en développement. Par ailleurs, il n’y aurait pas une croissance de la richesse réelle au niveau de la planète, mais seulement un déplacement concrétisé par le jeu des fermetures et de réouvertures d’usines d’une nation à une autre.

Les exemples de l’échec de la globalisation apparaissent maintenant un peu partout sur le globe. En Amérique latine, l’application des mesures du consensus de Washington a été désastreuse pour les économies locales : en Argentine, le niveau de vie en 1920 était supérieur à celui du Canada, mais à partir de 1950 et surtout depuis la décennie 1980, les nouvelles règles du FMI et de la banque mondiale ont poussé ce pays vers la banqueroute. En conséquence, le gouvernement Argentin a choisi de mettre le social au premier plan et de ne pas payer ses dettes aux créanciers de nord, comme bien d’autres pays de ce continent; en Chine, l’implantation du dernier plan quinquennal dicte maintenant le respect du domaine social, de l’environnement, du milieu rural et la priorisation des objectifs domestiques plutôt qu’internationaux. Une remise en question du néolibéralisme mondial que peu de médias occidentaux ont cité.

Même dans les pays développés, on voit l’émergence de mesures protectionnistes : aux États-unis, on bloque l’accès des ports aux exportations de certains pays; en Espagne, on entrave le commerce énergétique avec l’Allemagne.

En vérité, les multinationales ne sont pas capitalistes car elles voient d’un mauvais œil la concurrence. Elles opèrent un chantage envers les pays du monde lorsqu’on pourrait les contrecarrer par un traité international sur les impôts des multinationales. Les monopoles et les oligopoles contemporains rappellent le mercantilisme du XVIIe siècle où proliférait de grandes compagnies dominant l’économie, comme la Baie d’Hudson anglaise. Nous serions simplement revenu en arrière.

Entre autres, les États-Nations commencent à se réveiller. Devant la croissance forte et les milliards des multinationales payant peu d’impôts qui ne se résultent pas par une diffusion équitable de la richesse à l’ensemble de la terre, les pays réalisent peu à peu que le néolibéralisme ne fonctionne pas. On prétendait que les grandes entreprises deviendraient les nouveaux États transcendants toutes les frontières politiques, mais le mouvement se renverse lentement et les États-Nations commencent à reprendre le terrain perdu depuis 30 ans.

En conclusion, John Saul affirme que nous passons dans un vide idéologique. L’influence des citoyens ayant décliné dans la vie politique depuis des décennies, l’avènement de cette période d’incertitude peut augmenter le pouvoir de ceux-ci car l’idéologie de la globalisation économique sera remise en question et permettra un débat plus ouvert sur la voie à prendre pour l’avenir du monde.

Jimmy St-Gelais
http://pourquedemainsoit.wordpress.com/

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