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LA CHINE IMPÉRIALISTE

LE VENT D’EST

Le vent d’Est, dominant, rugit depuis quelque temps, depuis l’amorce de la dernière grande crise économique mondiale (2008). Crise financière et monétaire dont l’Occident ne parvient pas à s’extraire alors que le géant comptant un milliard trois cents millions d’habitants est parvenu à s’en extirper rapidement.

Tous les indicateurs économiques le confirment : la Chine, moins touchée par le cataclysme de 2008, est déjà à marche forcée vers le sommet des palmarès économiques et industriels internationaux.

Les Américains laissent entendre que le PIB (Produit intérieur brut) chinois ne les rejoindra pas avant 2030; pendant ce temps les Chinois laissent braire, restent cois, et  cumulent aisément les records de production, de construction et de capitalisation. Il n’y a que trois records mondiaux que les Américains conservent jalousement; premièrement, ce sont les paumés les plus endettés de la planète; deuxièmement, ils cumulent les plus lourdes dépenses d’armement (50 % des dépenses militaires mondiales ce qui grève  davantage leur dette); troisièmement, ce sont les plus gros consommateurs – gaspilleurs – à crédit des deux hémisphères.  

 Mis à part les « bobos », qui d’autre pourrait sérieusement penser que l’empereur de l’embonpoint-armé dirige effectivement l’assemblée des chefs d’États du G7 aussi insolvables que lui ?  Pendant que Barak Obama parade, entouré de ses alliés endettés, l’impérialisme chinois poursuit son ascension fulgurante et tente de repartager les marchés, les sphères de matières premières et d’hydrocarbures et de redéfinir la division internationale du travail, de l’extraction de la plus value et de la répartition de l’usufruit à l’avantage de la classe des capitalistes monopolistes d’État chinois et de ses comparses (Alliance de Shanghai).

Ce conflit mondial titanesque, qui a connu de nouvelles escarmouches en 2008, est un combat entre le camp, en déclin mais toujours dominant, du Bloc transatlantique (États-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie, Pays-Bas, Belgique, Canada, etc.) et le camp des aspirants regroupé autour de l’Alliance de Shanghai (Chine, Russie, Iran, Kazakhstan, Ouzbékistan, Syrie, etc.) prétendant au trône de leader de l’impérialisme mondial.

Le social impérialisme chinois n’est pas un avatar totalement étranger à l’impérialisme mondialisé; il représente plutôt la section du capital financier internationalisé la plus prospère, son opposition à l’impérialisme états-unien porte sur le repartage des supers profits tirés de la spoliation des pays néo-coloniaux ainsi que sur le repartage de la plus value extorquée aux prolétariats des pays industrialisés.

 

LE « PRINTEMPS ARABE »

Le « Printemps arabe » – qui ne s’est toujours pas transformé en révolution arabe – le maillon faible de la chaîne impérialiste (1) découle de cette titanesque confrontation inter-impérialiste. Que voulez-vous, les peuples arabes chôment assis sur les plus grandes réserves mondiales d’hydrocarbures et pour cela ils sont l’objet de toutes les convoitises, mais leurs marchés domestiques ne présentent pas un grand intérêt étant donné deux faits rédhibitoires : premièrement, les faibles prébendes que l’impérialisme international abandonne sur place (royautés et redevances); deuxièmement, l’accaparement  exclusivement monarchique et compradore de ces aumônes tombées de l’escarcelle des milliardaires occidentaux. Ces aumônes étant réinvesties sur les bourses d’Occident par les sultans et les présidents de pacotille, il est inutile de mettre en place un appareillage sophistiqué pour récupérer ces capitaux, car ils réintègrent d’eux-mêmes les flux de circulation monétaire impérialistes.

Les peuples arabes, écartés du repartage de ces miettes et abandonnés aux oubliettes, se sont récemment révoltés; mais sitôt lancés, les mouvements anarchiques des insurgés ont été récupérés par les services secrets occidentaux, sionistes et arabes, qui les ont réorientés en direction d’élections « démocratiques » bourgeoises que tous les « bobos occidentaux » (chercheurs universitaires et alter mondialistes) saluent comme de grandes avancées arabes depuis la trahison de la place Tahrir au Caire (2).

Aujourd’hui, les révoltés du Caire, de Tunis, de Benghazi, de Bahreïn, du Yémen, de Syrie et d’ailleurs tentent de donner un second souffle à leurs révoltes avec tout ce que cela pose comme problèmes quand les rangs des insurgés sont infiltrés d’autant d’agents policiers. Bref, fort probablement que les peuples arabes pourront bientôt choisir leur dictateur à même une liste de 30 prestidigitateurs adoubés par les mêmes coteries qui dirigent toujours leurs pays. Voilà le résultat de ces révoltes trahies.

LA CHINE « COMMUNISTE » ?

La Chine est-elle une puissance impérialiste ascendante ou un pays « socialiste » dans lequel prospèrent 805 000 nouveaux millionnaires « communistes », comprenant plusieurs milliardaires « socialistes » propriétaires de grandes entreprises de production industrielles, ainsi que des spéculateurs financiers « prolétariens » inscrits aux bourses de Shanghai et de Hong-Kong et 70 députés « révolutionnaires » de l’assemblée « populaire » chinoise qui ensemble cumulent 80 milliards de devises américaines (3) ?

La Chine est un pays où survivent également des centaines de millions de prolétaires ne possédant en propre que leur force de travail à vendre sur le souk de l’emploi, le marché de l’esclavage salarié, fluctuant alternativement entre des phases de chômage aigu et des phases de plein emploi, comme dans tous les autres pays capitalistes (4).

LA CLASSE CAPITALISTE MONOPOLISTE CHINOISE

La classe capitaliste monopoliste chinoise est divisée en trois segments, chaque segment correspondant à un mode différent d’accumulation du capital. Un premier groupe est formé d’apparatchiks – bureaucrates de l’appareil monopoliste d’État –. Ils gèrent les grands conglomérats industriels nationalisés (industrie lourde, armements, aérospatiale et haute technologie), ainsi que les grandes entreprises chinoises de transport, des services et des communications. Cette section constitue le cœur de la nouvelle classe capitaliste monopoliste d’État chinoise. Leur richesse provient de leurs salaires très élevés et des immenses avantages qu’ils s’octroient à partir des revenus des entreprises et des services qu’ils administrent. Ils réinvestissent leur pécule et consolident ainsi leur position capitalistique (5).

Une deuxième section est constituée des entrepreneurs propriétaires privés de manufactures et d’entreprises de toutes sortes qui produisent en partie pour le marché de consommation national et en partie pour remplir les contrats de sous-traitance offerts par les entreprises étrangères qui ont délocalisées leurs usines en Chine (accessoires et pièces automobiles, textiles et vêtements, produits synthétiques et plastiques, métallurgie primaire, etc.). Ils sous-traitent également pour les grandes entreprises chinoises monopolistes d’État. Ces capitalistes sont souvent basés à Hong Kong, à Macao, à Taiwan, ainsi que dans les zones spéciales d’industrialisation le long de la côte Est de la Chine. Ce segment constitue lui aussi une base importante de la classe capitaliste monopoliste chinoise; son capital financier est intimement lié au capital financier des autres puissances impérialistes et aux intérêts des grandes entreprises étrangères donneurs d’ouvrage.

Une troisième et dernière section de la classe capitaliste chinoise est formée des intermédiaires et des gérants « communistes » des entreprises impérialistes étrangères installées en Chine pour y exploiter la main d’œuvre locale sous payée. Se greffent à cette section des gestionnaires « socialistes » de portefeuilles de placements, des spéculateurs « prolétariens », des banquiers « révolutionnaires » et d’autres requins de la finance ainsi que des revendeurs « maoïstes » qui écoulent leurs produits essentiellement sur les marchés étrangers. Ceux-là forment la section compradore de la classe capitaliste monopoliste chinoise dont les capitaux s’amalgament inextricablement au capital financier international.

La nature compradore de cette partie de la classe dirigeante chinoise ne fait aucun doute. La Chine sous-traite, dans des conditions épouvantables pour son propre prolétariat, la fabrication de la pacotille et des vêtements dont l’Occident a besoin et qu’elle paie en dollars dévalués transformables en bonds du trésor américain en faillite. Une grande partie de la production manufacturière occidentale ayant été délocalisée en République Populaire de Chine – et dans une moindre mesure en Inde – la Chine présente  sous certains aspects l’image d’un impérialisme de sous-traitance avec parmi ces compradores une mentalité de rentiers qui retirent leurs bénéfices de l’exploitation de leur propre peuple travailleur.
Cette forme d’exploitation est semblable à celle que l’on rencontre dans plusieurs pays néo-coloniaux – arabes notamment – et rien ne distingue ce segment compradore chinois de la classe dirigeante d’Indonésie, d’Égypte, d’Algérie, de Libye, de l’Inde ou du Congo.
Cette composition complexe – en trois segments – de la classe capitaliste monopoliste  chinoise et les luttes internes qu’elle engendre au sein du Parti bourgeois hégémonique explique les hésitations, les fluctuations et les retournements inattendus de la politique étrangère chinoise (elle n’a pas imposée son veto à la résolution à l’ONU préparant  l’agression contre la Libye, puis la Chine a regretté de ne pas l’avoir fait). Les contradictions entre les impérialistes mondiaux sont très féroces en ces temps de crise économique sévère et les chemins pour parvenir au sommet (repartage des zones d’influences, des marchés et des ressources) sont et seront parsemés de nombreux conflits régionaux – Iran, Soudan, Syrie, Libye, autres pays arabes, Congo, Côte d’Ivoire, Mauritanie, Sénégal, autres pays africains, Palestine-Israël, Afghanistan, etc. – (6) avant de se transformer en conflit ouvert mettant directement aux prises les deux camps dans un nouvel affrontement mondial cataclysmique.

LA CHINE IMPÉRIALISTE

La section bureaucratique monopoliste d’État d’abord, la section spécialisée dans la sous-traitance et le segment compradore ensuite, s’appuient tous sur le contrôle exclusif de l’appareil monopolistique d’État (législatif, juridique, fiscaliste et répressif) pour assurer leur expansion impérialiste sur les divers marchés mondiaux afin de réaliser le profit maximum pour leurs investissements. Par ses origines bureaucratiques, la première section contrôle le Parti « communiste » hégémonique et l’État « socialiste » chinois. Ces trois segments sont devenus la nouvelle bourgeoisie dans un système de production déjà largement monopolisé, protégé de la concurrence étrangère et dont la pérennité est garantie par cet appareil d’État sous son contrôle exclusif. Les trois segments participent directement à l’exploitation du peuple chinois, à extraire la plus-value – dans les grandes usines en conglomérats et dans les grandes entreprises de transports et de communication – du travail de la classe ouvrière et à la mise aux enchères du travail salarié chinois pour le bénéfice de leurs alliés et concurrents impérialistes internationaux.
Par ailleurs, le capitalisme chinois est exportateur de capitaux et entrepreneur de gros oeuvres dans les pays néo-coloniaux mais aussi dans certains pays riches comme le Canada (mines du Nunavut, forêt de Colombie-Britannique, hydrocarbures de l’Alberta et Plan Nord du Québec). En ce sens, l’économie chinoise, déjà fortement en expansion (2e économie mondiale en terme de valeur de la production) contient en germe la double nature contradictoire de l’impérialisme contemporain. La classe dirigeante chinoise se comporte exactement comme n’importe quelle classe exploiteuse d’une grande économie occidentale sans pour autant contrôler le moindre levier économique  international embûche que l’impérialisme américain pose devant l’expansionnisme chinois. À titre d’exemple, la Chine n’est pas cooptée au G8 ni à l’OCDE, elle n’a pas droit de veto au FMI malgré qu’elle le finance fortement (7); la Chine est traitée comme quantité négligeable à l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) malgré qu’elle soit le premier pays exportateur et le deuxième importateur mondial, de même à la Banque mondiale malgré que ses réserves de devises étrangères soient, et de loin, les plus importantes au monde (2,45 mille milliards de dollars US) et qu’à elle seule elle prête davantage aux pays en développement que la Banque mondiale (8).
La dépendance de la Chine à l’égard du marché et du dollar américains place ce pays à la merci des restrictions que les États-Unis pratiquent à son égard (interdiction d’achat de certaines entreprises, blocage de certains marchés technologiques – aérospatiale, micro processeur, armement sophistiqué telle la technologie des drones –. À titre d’exemple de cette dépendance chinoise vis-à-vis du marché nord américain, la société WalMart, la plus grande entreprise au monde (1,9 millions de salariés) spécialisée dans la grande distribution (404 milliards de chiffre d’affaires annuel – 2009), importe 70 % de ses produits de Chine populaire. La faillite de WalMart créerait de graves problèmes aux entrepreneurs chinois (9). La Chine peut donc concurrencer les États Unis mais elle ne peut pas mettre ce pays en faillite…pour le moment.

 
Le capitalisme monopoliste d’État en Chine est caractérisé par la dictature d’une bureaucratie parasitaire ancienne, restreinte en nombre et fortement capitalisé (0.03 % des riches chinois cumulent 60 % du PIB national) qui connaît une expansion extérieure limitée par ces contraintes que nous venons d’énoncer et dont il est difficile de mesurer jusqu’à quel point et jusqu’à quand les impérialistes du Bloc transatlantique parviendront à l’entraver (10).
En résumé, la Chine présente une économie capitaliste monopolistique d’État en phase de maturité, basée d’une part sur l’exploitation de la classe ouvrière – qui constitue le moteur de la contradiction principale (entre le travail et le capital) – et d’autre part sur la conquête des marchés extérieures, mais aussi caractérisée par une intégration inachevée au système impérialiste mondial, intégration qui est cependant en voie de parachèvement.

Si un jour elle le fut, la Chine n’est déjà plus un pays socialiste mais constitue réellement la puissance impérialiste montante à l’échelle internationale. La Chine ne constitue pas pour autant le plus grand danger pour les peuples du monde ni l’une des trois composantes d’un univers impérialiste tri polaire (théorie fumeuse des Trois mondes). La Chine est un pays impérialiste que l’immense prolétariat chinois devra renverser (abattre) tout comme le prolétariat de chacun des pays impérialistes a pour mission de détruire la structure étatique et sociale qui les opprime et les exploite.

Avec l’expansion rapide de l’impérialisme chinois, le prolétariat chinois est devenu le contingent le plus important – entre 240 et 300 millions d’individus – et le fer de lance du prolétariat mondial. Sur lui repose la responsabilité de tracer la voie vers l’émancipation de toute la classe et de ses alliés (11).

(1) Le maillon faible. Les révoltes arabes.  http://www.oulala.net/Portail/spip.php?article5043

(2) http://www.legrandsoir.info/La-revolution-avortee.html   et  http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/la-revolution-democratique-88459 

(3) http://www.ledevoir.com/international/asie/323664/le-sans-gene-des-nouveaux-riches-chinois  La répartition de la richesse dans le monde. Rapport Global Wealth Databook (en anglais) du Crédit Suisse. 
(4) http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/etats-unis-chine-la-grande-87177 et  http://www.centpapiers.com/comprendre-la-crise-economique-et-financiere-2/56027  

(5) http://french.peopledaily.com.cn/Economie/7110542.html  Hausse de 42 % du chiffre d’affaires des entreprises centrales chinoises.
(6) Multiples conflits dans le monde http://www.mondialisation.ca/

(7) La Chine a prêté 50 milliards de dollars au FMI afin qu’il prête au pays en développement.  Courriel Internet 10.06.2011.

(8) http://french.peopledaily.com.cn/Economie/7113960.html
(9) http://fr.wikipedia.org/wiki/Walmart

(10) http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/comprendre-la-crise-economique-et-86958

(11) http://www.melchior.fr/Nombre-de-travailleurs-dans-l.6557.0.html, soit 740 millions de salariés en Chine dont 180 millions dans l’industrie et le bâtiment et 240 millions dans les services. http://www.questionchine.net/article.php3?id_article=1802

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Blowback

On voit beaucoup d’encre couler au sujet de cette mosquée et centre communautaire islamique qu’on projette de construire près de l’ancien site des tours jumelles du World Trade Center. Certainement c’est un sujet délicat pour les familles de ceux qui ont perdu la vie dans les attentats du 11 septembre 2001. Au-delà du fait que ce projet est parfaitement légitime du point de vue légal, les opposants à ce projet projettent la responsabilité de cet évènement sur les mauvaises personnes. Ce n’est ni l’Islam, ni les musulmans qui sont en cause, quoique je l’ai crû pendant longtemps, mais la politique extérieure des États-Unis.

Les évènements historiques ne se produisent jamais à partir d’un vide et ne doivent jamais être considérés isolément des facteurs qui pourraient en être la cause. Ainsi, il y avait un bon moment que le gouvernement américain s’attendait à un attentat quelconque en réponse à son traitement de l’Irak. L’attentat, certes tragique, du 11 septembre et ses quelques 3000 victimes s’est avéré être cette réaction. Sans vouloir rien minimiser, le nombre de victimes de cet attentat n’est rien comparativement à plus d’un million de victimes, la plupart des enfants, des sanctions économiques des Nations Unies, commanditées par les États-Unis et le Royaume-Unis, contre l’Irak pendant toute une décennie.

Il fût peu question pendant cette période de l’effet de ces sanctions sur la population irakienne ou de la façon qu’elles étaient perçues par le monde arabe, mais elles n’ont certainement pas mené aux résultats escomptés par l’administration Bush sr et celle de Bill Clinton. Alors que l’objectif était d’ameuter les irakiens contre Saddam Hussein, elles n’auront servi qu’à démoniser encore plus les américains aux yeux des arabes.

Pendant la première guerre du Golfe en 1991, les forces alliées ont systématiquement attaqué le réseau électrique irakien, ce qui eût pour effet de complètement annihiler la capacité des irakiens de faire fonctionner leurs usines d’épuration d’eau. Étant incapable de se fournir en eau potable et se voyant systématiquement refuser le droit d’acheter les pièces nécessaires à la réparation de son réseau électrique. On estime qu’entre 1991 et 1996, plus de 100 000 500 000 enfants ont péri de maladies reliées au manque de sanitation et à la malnutrition.

En mai 1996, lorsqu’interrogée à l’émission 60 Minutes du réseau CBS si après la mort d’un demi-million d’enfants le prix en valait la peine, Madeline Albright, l’ambassadrice des É-U à l’ONU a répondu candidement : «Je crois que c’est un choix difficile, mais oui nous croyons que le prix en valait la peine.» Ce manque total de remords de la part du gouvernement américain n’a pas été sans laisser une impression durable sur la psyché collective des arabes. Ajoutez à ça leur soutien inconditionnel d’Israël et il fallait bien qu’un jour ça éclate.

Durant la campagne présidentielle de 2008, lors du débat des primaires du parti Républicain, Ron Paul s’était attiré les foudres de plusieurs membres du GOP lorsqu’il a soutenu que les évènements du 11 septembre n’étaient pas le fruit d’une haine de la liberté et du niveau de vie des américains, mais le fruit de leurs actes au Moyen-Orient. Il a mentionné alors le terme qu’utilise la CIA pour ce genre de rétribution : «blowback».

C’est triste à dire, mais ce n’est pas l’Islam qui est à blâmer pour les attentats du 11 septembre, mais bien l’étatisme et l’impérialisme américain.

Lectures complémentaires :

American Policy Gave Hussein Reason to Deceive
by Stanley Meisler
Los Angeles Times

Sanctions: The Cruel and Brutal War Against the Iraqi People, Part 1
by Jacob G. Hornberger
Future of Freedom Foundation

Iraqi Sanctions: Were They Worth It?
by Sheldon Richman
Future of Freedom Foundation

Iraqi Sanctions and American Intentions: Blameless Carnage? Part 1
by James Bovard
Future of Freedom Foundation

Cool War: Economic Sanctions as a Weapon of Mass Destruction
by Joy Gordon
Harper’s Magazine

The Secret Behind the Sanctions: How the U.S. Intentionally Destroyed Iraq’s Water Supply
By Thomas J. Nagy
The Progressive

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Classé dans Actualité, Philippe David

La richesse de l’un est la pauvreté d’un autre


Notre système économique a besoin de nouveaux territoires à exploiter afin d’assurer son existence. Sans l’apport de ressources et de main d’œuvre à bon marché, l’équilibre du capitalisme s’avèrerait difficile à maintenir car il est empreint de contradictions intrinsèques qu’il ne peut résoudre sans l’apport de richesses humaines et matérielles extérieures.

En effet, pour lutter contre ses paradoxes internes, tel que le déséquilibre inhérent entre l’offre et la demande, que l’on comble partiellement, mais non totalement, avec le crédit (voir Frénésie Boursière… ), ce système se doit d’acquérir des ressources et une masse de travailleurs à bas prix afin de permettre aux grandes entreprises d’engranger des bénéfices. Sans cette logique d’extorsion dans les pays étrangers de l’Occident développé, le capitalisme sombrerait dans le marasme.

En conséquence, le FMI et la Banque mondiale imposent aux pays en développement des règles économiques qui favorisent l’implantation des entreprises occidentales et la production à grande échelle. Par exemple, on exproprie des petits paysans afin de créer des méga-fermes dans les mains de grands propriétaires fonciers qui collaborent avec les multinationales. On pompe aussi l’eau des nappes phréatiques de régions entières pour la fabrication de boissons gazeuses au détriment des agriculteurs locaux faisant alors face à la faillite, et qui, pour survivre, se doivent de migrer vers les grands centres urbains et travailler (avec leurs enfants) à des salaires misérables et des conditions inhumaines dans les usines du genre « sweat shop » des hommes d’affaires du nord. Ainsi, la main d’œuvre à faible coût vient compléter l’acquisition de ressources à tarifs modestes.

La propagation de régimes socialistes, en Amérique latine surtout, est une conséquence de ce processus (voir Un nouvel effet domino).

Nous devrions nous questionner sur le bien fondé de notre système économique, et sur le malheur qu’il inflige aux peuples qui ne font pas partie des nations dites développées. Notre qualité de vie est tributaire de l’exploitation de contrées qui ne profitent pas des largesses de la société de consommation. En achetant les articles aux prix alléchants des compagnies présents sur ces territoires, nous acquiesçons à cet état de fait et sommes tout aussi coupables que les conseils d’administration de ces multinationales.

Jimmy St-Gelais
http://pourquedemainsoit.wordpress.com/

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