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L’inflation, cette taxe cachée

Par François Marginean

Si vous pensiez que les déboires de l’économie avait déjà assez affecté votre budget, attendez de voir la suite. Attachez votre ceinture, car maintenant une nouvelle donne commence à se faire sentir – l’inflation. Puisque l’économie va de mal en pis, il est assez évident que l’inflation n’est pas principalement causée par l’emballement et la surchauffe de l’économie. Elle est plutôt un résultat direct et mécanique de la création démesurée d’argent par les banques centrales et privées. De plus, cet argent entre dans l’économie en tant que dette, puisqu’il doit être remboursé, avec intérêts en plus de cela. Donc, pour maintenir ce système(de Ponzi), on doit toujours créer plus de dettes pour le maintenir en vie. Cette présente crise économique n’est pas dû à un manque de liquidités, mais bien par un problème de solvabilité.

L’image présentée ci-bas, montre clairement qu’il n’y a pas que les gouvernements qui s’enfoncent dans la dette tellement profondément qu’il sera simplement impossible d’arriver à la rembourser; les particuliers doivent de plus en plus d’argent sur leurs cartes de crédit qu’ils utilisent régulièrement pour arriver à joindre les deux bouts et mettre de la nourriture sur la table et aller au travail, s’ils ont la chance d’en avoir un.

Les dettes accumulées sur les cartes de crédit représentent maintenant jusqu’à 15% du revenu familial moyen. La moyenne de la dette due sur les cartes de crédit en 1980 était de $670. Elle est maintenant de $7800 aujourd’hui. (Source)

Ainsi, les plans de sauvetage et les phases d’assouplissement quantitatif (quantitative easing) ne contribuent qu’à amplifier la masse monétaire, diminuant ainsi la valeur relative de chaque unité d’échange. De cette façon, il faut débourser plus de cet argent dévalué pour acheter les mêmes biens. La spéculation et d’autres facteurs entrent certainement en jeu, mais en fin de compte, l’inflation est une forme de taxation insidieuse et cachée dans les prix à la consommation. Ceux qui collectent les dividendes de cette taxe sont évidemment les banquiers privés. Et la solution privilégiée pour combattre cette inflation est de monter les taux d’intérêts… ce qui profite également aux banquiers privés. On se demande ensuite pourquoi ce sont les banques qui possèdent les plus hauts et luxueux édifices dans les centres-villes de la planète entière.

Puisqu’on dit que la chance favorise les esprits préparés, il serait peut-être nécessaire d’observer les multiples signes d’une grave inflation qui s’installe et qui risque de sévir dans les temps à venir et s’y préparer en conséquence.

C’est que le prix de pétrole et de l’énergie est concerné, ainsi que celui de la nourriture qui s’enflamme, sans compter d’autres produits de base, comme le coton et ainsi de suite.

Voici un portrait de la situation:

– Le prix du baril de pétrole brut vient d’atteindre sont plus haut point depuis deux ans. Au début janvier il avait passé la barre des $90 le baril. Aujourd’hui,  moins de mois plus tard, le baril atteint les $100 et plus. Le Brent Crude a fermé la journée de lundi à $105,74, suite aux soulèvements populaires au Moyen-Orient. Il a même atteint $108,70 le baril après la fermeture des marchés, causé par les inquiétudes par rapport aux évènements en Libye. Le prix du pétrole aux États-Unis a été gardé temporairement sous contrôle grâce à des surplus de réserves stratégiques de pétrole à Cushing, Oklahoma et a transigé à un peu plus de $94 le baril sur le New York Mercantile Exchange. Les jours du baril de pétrole à plus de $100 sont de retour.

– Joe Petrowski, le directeur général de Gulf Oil and the Cumberland Gulf Group, a déclaré au réseau CNBC que le prix du baril de pétrole brut pourrait atteindre $150 cet été.

– Depuis la création en 1870 du New York Cotton Exchange, le prix du coton a atteint un sommet historique en décembre 2010, un record en 140 ans.

– Selon les chiffres publiés aux États-Unis par le U.S. Bureau of Labor Statistics, pour la première fois depuis 2008, les consommateurs sont frappés dans l’estomac par l’inflation. Les coûts de la nourriture augmentent et le pire est encore à venir. Les prix à l’épicerie ont gonflé 50% plus rapidement que l’inflation générale cette dernière année, surpassée seulement que par les coûts de transport et de la santé. Les économistes prévoient que ce n’est que le début. Gonflé par les coûts plus élevés du blé, maïs, sucre, soja et de l’énergie, les consommateurs pourraient voir leur facture augmenter de 4% à la fin de l’année.

Le marché du maïs est extrêmement serré et des analystes s’attendent à des pénuries et une grande demande, ce qui devrait garder une pression à la hausse sur les prix du maïs en 2011. On recommande un rationnement du maïs disponible.

– Toutes les évidences pointent vers une augmentation dramatique des prix de la nourriture à l’échelle mondiale, incluant possiblement des pénuries. Les froides températures de cet hiver et les pertes de récoltes n’aideront certainement pas.

– Le monde pourrait faire face à des soulèvements sociaux, incluant des manifestations en avril contre le prix à la hausse des grains, a soutenu Philippe Chalmin, un conseiller auprès du gouvernement français. Les dommages causés aux cultures par les inondations en Australie et les sécheresses en Argentine vont sans aucun doute gonfler les prix des grains au cours des prochains mois, a déclaré le professeur en économie à l’Université de Paris- Dauphine. D’ailleurs, il est à noter que ce sont en partie les prix de la nourriture qui ont allumé la mèche des révoltes en Algérie, en Tunisie ainsi qu’en Égypte.

Les gouvernements autoritaires ont d’ailleurs commencé à emmagasiner des réserves de nourriture pour combattre la colère du public. Cependant, cette tactique ne pourrait qu’empirer la situation et pousser les prix en une spirale à la hausse, selon des analystes. Des gouvernements en Asie, au Moyen-Orient et en Afrique du nord ont récemment fait l’achat sur les marchés ouverts de larges quantités de nourriture. L’Algérie a acheté 800 000 tonnes de blé et l’Arabie Saoudite a acheté une réserve de blé de douze mois. L’Égypte devrait suivre. Le Bangladesh a triplé ses intentions d’importations de riz et l’Indonésie a acheté 820 000 tonnes de riz Thaïlandais. « Ce n’est que le début de la panique d’achat », a déclaré Ker Chung Yang, un analyste basé à Singapour.

Selon le New York Times, la sérieuse sécheresse qui a sévi au nord de la Chine, région où le blé est produit, pose un danger sérieux à la sécurité alimentaire globale, spécialement dans le monde d’importation des nations en développement. Une alerte publiée par la Food and Agriculture Organisation (FAO) avertissait que plus des deux tiers des récoltes de blé de la Chine sont menacées par des précipitations substantiellement sous la normale cet hiver.

– Des vagues de froid dévastatrices au Mexique, les pires depuis 50 ans, ont anéanti de 80 à 100% des récoltes qui fournissent normalement l’Amérique du nord en produits frais, tels que les haricots verts, aubergines, concombres, courges, poivrons, asperges et tomates. Le Mexique et des distributeurs majeurs tels que la Sysco Corporation ont dû recourir à des importations provenant de l’extérieur du pays pour rencontrer leurs engagements commerciaux, mais ils ont récemment signalé que cela ne sera plus possible. (Source: Sysco Release/Memo: Mexico Freeze [PDF])

Ces froides températures ont sérieusement endommagé les cultures de maïs dans la région du Sinaloa, au nord du pays, avec des pertes estimées à plus de quatre millions de tonnes de maïs. Plus de 400 000 hectares de récoltes ont été affectées par le froid et le gel, soit environ 16% des récoltes annuelles mexicaines.

– Le prix du maïs sera d’autant plus affecté à la hausse que les importations chinoises devraient se multiplier par neuf, selon les projections officiellesComme le rapporte le Financial Times, les prix du maïs « – et avec eux, le prix de la viande – devraient exploser si les dernières estimations de l’importation en provenance de Chine sont corrects. Le US Grain Council, l’organisme de l’industrie de l’agriculture, a déclaré qu’il a reçu des informations montrant que les importations chinoises vont atteindre 9 millions de tonnes en 2011-12, comparé à seulement 1,3 million en 2010-11. En d’autres termes, toute la prévision d’équilibre entre l’offre et la demande est sur le point d’être déchiré en lambeaux . Le prix du maïs pourrait donc augmenter de 15% cette année.

Pour ceux qui pensent qu’il y a un quelconque espoir, même distant, d’un répit dans la montée sans fin des prix, nous vous suggérons de lire ce qui suit:
Le plus de maïs que la Chine a importé dans l’histoire moderne est 4,3 tonnes en 1994-95 et 3 millions de tonnes en 1978-79. Pour la majorité des 50 dernières années, Beijing a été largement absente du marché international, la production intérieure ayant été suffisante pour répondre à la demande. « Nous notons que la Chine pourrait devenir un importateur net de 25 millions de tonnes de maïs dès 2015 », ont déclaré des cadres supérieurs de la maison de commerce Rabobank.

– La Floride est normalement un important producteur de fruits et légumes, mais ils ont eux aussi été frappé par de sévères froids et gels qui ont endommagé les cultures en décembre et janvier. Ils avaient alors eu recours à des achats de produits du Mexique pour assurer leurs engagements commerciaux, mais comme on le sait maintenant, le Mexique n’est plus une option lui-même. Le Sud-Ouest américain est aussi aux prises avec les pires froids depuis 60 ans, détruisant des récoltes entières. Il a déjà été rapporté que certains supermarchés américains ont doublé, voire triplé, le prix de certains produits frais, tels que les légumes.

Le distributeur Sysco Corporation a rapporté qu’ils seraient forcés de monter les prix des produits laitiers et de la viande, mettant de la pression à la hausse des produits fabriqués par les géants comme Kellogg. C’est qu’ils ont des hausses de 10%  et plus dans le prix de la production de la viande, produits laitiers et des fruits de mer. L’inflation des prix de la nourriture constitue une inquiétude au niveau mondial. Une récente étude d’une agence de l’ONU a montré qu’ils sont atteint un niveau record en janvier et qu’ils ne s’amélioreront pas. On peut s’attendre à ce que ces coûts montants d’opération et de production viennent heurter les consommateurs durant les prochaines semaines et prochains mois.

– Le prix d’une série d’items de nourriture de base a augmenté de façon précipitée au début de l’année, affichant la plus forte hausse mensuelle depuis plus de cinq ans. Un autre coup pour les familles. L’inflation en Angleterre a sauté à 4%, le double des prévisions initiales, et se dirige vers 5% d’inflation rapidement, selon l’index des prix au détail (RPI).

La Banque Mondiale a publié un rapport indiquant que les prix de la nourriture sont à « des niveaux dangereux » et pourraient contribuer à de l’instabilité politique, poussant des millions de personnes dans la pauvreté et faisant monter les coûts d’épicerie.

Vous savez comment la bulle hypothécaire a rendu les banquiers riches et vous sans-abri? Et bien il y a maintenant une nouvelle bulle, une bulle de la nourriture, qui rend les banquiers plus riches et qui vous fait mourrir de faim. Comprenez-vous maintenant comment le monde fonctionne? Comprenez-vous pourquoi les Islandais ont viré leur gouvernement et mis en prison les banquiers criminels? Et pourquoi les Égyptiens et les autres pays de la région font de même?

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Rouler sur l’or… les prophéties mineures

Vous avez vu le prix de l’or ?  Je ne vous le donne pas, il serait faux avant que cet article ne soit publié… mais jetez tout de même un coup d’oeil. Les analystes s’étonnent et digressent.  Ils sont payés pour ça.  Digresser, s’entend. Pour s’étonner, ça dépend; parfois il est  de bon ton d’être étonné, voire surpris…  Parfois non.

Je suis un drôle d’analyste car je ne m’étonne pas aux bons moments. Ainsi, je ne suis pas étonné que cette crise soit venue  dont je donnais les causes et prévoyais le déroulemenytdepuis 30 ans et je ne serai pas pris par surprise par la disparition imminente de la démocratie… ni pas son retour éventuel… Mais là, vous voyez, je digresse et personne ne va me payer pour ça. Pour prévoir. Ca dépend…. Il y a un marché pour les prophéties et,  curieusement,  les plus payantes sont les plus faciles à faire…

Je suis tombé par hasard hier sur une texte que j’ai publié  il y a 12 ans….  Je vous le cite sans changer un iota. Vous pouvez d’ailleurs le retrouver  ici dans sa forme originale…

*****

Généralement, je n’ai pas beaucoup de bonnes nouvelles à offrir sur cette page. Même les projets que je propose le sont dans d’autre sections du site, de sorte qu’on est ici dans le territoire des grincheux. Pourtant, aujourd’hui, je voudrais faire une fleur à l’Abitibi. Et pas une gerbe mortuaire: le bouquet de la Mariée.

Mais commençons par le commencement. Vous avez vu la plongée de notre pauvre dollar canadien? Avant de vous plaindre, voyez ce qui se passe en Russie! Au moment où j’écris ces lignes, le rouble passe la barre des 20 pour un dollar. C’était 6 pour un dollar en juillet, de sorte qu’à peu près tout en Russie, sauf le pain et la vodka, va bientôt coûter 3 fois plus cher. 10 fois plus cher à Noël, sans doute. Cent fois plus cher à Pâques et, à la Trinité, l’argent russe en Russie ne vaudra probablement plus rien: on aura atteint l’égalité presque parfaite de la pauvreté pour tout le monde.

Et il n’y a pas que les Russes et nous. Au Japon, l’argent a perdu 35 % de sa valeur; en Thaïlande 50 %, en Indonésie 95%… et la Chine va bientôt dévaluer elle-aussi. En Amérique latine, selon les pays, l’argent se dévalue de 10%, 100% ou 1000% par année. L’argent qui ne vaut plus rien? Il y a des précédents; la France après la guerre, l’Allemagne, surtout, au début des années « 30.

Bien sûr, vous allez me dire qu’il y a le tout puissant dollar américain; mais vous vous trompez. Le dollar semble une valeur de tout repos quand on le compare aux autres monnaies – et c’est certainement le dernier qui tombera – mais c’est celui justement qui emportera tout l’édifice. Le dollar aussi va se casser la gueule.

Pourquoi? Parce qu’un billet de banque n’a pas de valeur en soi; il représente seulement la promesse de pouvoir acquérir un bien ou un service et il exige deux choses: a) un État fort capable d’imposer le cours de son argent de façon crédible… et b) une relation raisonnablement stable entre les billets de banque en circulation et les biens et services que l’on peut obtenir. Or, il n’y a plus, depuis longtemps, une relation raisonnablement stable entre l’argent en circulation et ce que l’argent permet d’acheter.

Chaque année, tout ceux qui ont du fric veulent toucher un intérêt de 5%, 10%, 25%… voire, 50% dans certains pays du tiers-monde. Une partie de cet argent vient de la poche des plus pauvres, naturellement, mais on ne peut leur prendre plus, car alors ils n’auraient plus d’argent pour consommer et les entreprises des riches feraient faillite. Alors on imprime la différence. En fait, on n’a même plus à imprimer: avec l’argent virtuel électronique, on n’a qu’à annoncer qu’il existe… et c’est ce qu’on fait. Mais, hélas, on ne peut pas créer de la même façon les biens et les services réels que cet argent devrait représenter… il y a un déséquilibre croissant.

On peut vivre avec un déséquilibre à deux conditions. D’abord, que l’argent « de trop » ne soit pas vraiment en circulation. C’est ce qui arrive quand tout cet argent est donné aux riches, car celui qui a tout ce qu’il veut ne dépense pas plus quand il reçoit davantage. Il épargne cet argent, le place, spécule avec, en fait un outil de pouvoir… mais ne le dépense pas. On ne s’aperçoit donc pas qu’il n’existe pas de richesse concrète représentée par tout cet argent.

La deuxième condition, c’est qu’il y ait la foi. Il faut que tout le monde – et surtout ceux pour qui l’argent est encore une façon de payer leur loyer et l’épicerie – CROIENT qu’ils peuvent le faire avec leur chéquier, leur carte de crédit, leur REER et la menue monnaie qui a encore une forme tangible. Or cette foi peut disparaître d’un seul coup. Elle disparaît quand le bon peuple voit les riches traiter l’argent de façon si cavalière qu’il perçoit confusément qu’il y a là quelque chose qu’on ne lui dit pas. Il commence à douter

Dans le doute, le bon peuple court à la banque retirer son argent, comme il l’a fait en Russie, comme il le fait peu à peu au Japon. Ou quand il vend ses stocks en bourse pour des dizaines de milliards de dollars, comme c’est arrivé une journée la semaine dernière aux U.S.A. Le système s’empresse de corriger le jour suivant, mais c’est un bluff; c’est de la fausse monnaie mise en mouvement pour lui donner l’apparence d’être vraie. Si le peuple ne retrouve pas la foi TRÈS vite, le système s’effondre.

Quand l’argent ne vaut plus rien, votre maison est toujours là. Tous les biens sont toujours là et la capacité d’en produire n’a pas changé. Pourtant, toute l’économie s’écroule, faute d’un moyen d’échange auquel les gens puissent croire. Est-ce qu’on peut prévoir une solution de rechange pour limiter le cataclysme de la perte de foi en la monnaie et relancer l’économie? Il y en a une qui est connue depuis environ 5 000 ans. L’OR.

Il y a un atavisme qui fait que l’or est universellement accepté comme ayant une valeur. Quand le papier de vos billets de banque et de vos obligations ne vaut plus que son poids en papier, l’or vaut toujours son pesant d’or. Le pays qui aura la sagesse de se constituer une réserve d’or suffisante traversera la crise qui s’en vient comme Noé le déluge.

Si le Gouvernement du Québec achetait immédiatement, même au dessus de la valeur du marché, toute la production que l’on peut tirer au cours des prochaines années de toutes les mines d’or exploitables du Québec, il se constituerait une réserve contre la crise qui lui serait bien utile. L’opération étant l’équivalent d’un achat à terme sur le marché boursier, le gouvernement en tirerait aussi un profit spectaculaire si le prix de l’or monte… et il montera. Enfin, la relance des mines d’or en Abitibi et ailleurs créerait enfin des vrais emplois utiles et apporterait une nouvelle prospérité dans une région qu’on a bien oubliée.

Faisons le vite, car une semaine ou l’autre, cette année ou l’an prochain, le Dow Jones chutera de 1500 ou 2 000 points et rien ne roulera plus que ce qui roulera sur l’or.

Pierre JC Allard

PS: Il n’y a que les chiffres a changer et les dates…. Mais on sait que les dates changent et  un analyste, même en prophète mineur, devrait savoir que les chiffres changent tout aussi inéxorablement.

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John Turmel est l’invité de l’Autre Monde – Alternative à l’usure bancaire destructrice

Par François Marginean                                                          Image Flickr by jah~

Une émission spéciale dans laquelle cet homme de 59 ans nous explique comment le système bancaire, la création de la monnaie et l’inflation fonctionnent. Une bonne partie de l’interview est consacrée à la solution à ce système qui est volontairement fait sur mesure pour appauvrir les gens. Une superbe solution qui est déjà appliquée à certains endroits dans le monde et qui fonctionne à merveille. Il y a plus que de l’espoir, il y a vous et des solutions prêtes à nous propulser dans une nouvelle ère pour l’humanité où la pauvreté n’existera réellement plus !

Ne manquez pas cela !!

Télécharger l’émission intégrale du 21 octobre 2010 pour une écoute audio au format mp3 ici:

L’Autre Monde 21 octobre 2010

90 min / Radio de l’UQAM, CHOQ FM

Soyez de la partie les jeudis dès 11h sur les ondes de CHOQ FM, la radio officielle de l’UQÀM, l’alternative à Montréal et dans le monde!

Pour en savoir plus sur John Turmel et son alternative à l’usure bancaire destructrice :

http://johnturmel.com/

La suite c’est ici: http://www.youtube.com/user/Stef2892#g/c/64A53E2302722604

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Le dollar US mûr pour une dévaluation catastrophique

L’état de  « réserve mondiale »  de la monnaie américaine a créé une demande sans précédent pour le dollar, mais ce faisant, il a aussi créé une surabondance de titres obligataires du Trésor détenus par les banques centrales étrangères et une dette nationale impossible à rembourser aux États-Unis. La combinaison de découpler le dollar de l’étalon-or en tandem avec obtention de l’avantage d’être devenu la réserve mondiale a permis au gouvernement américain ainsi qu’aux banquiers centraux de créer la monnaie fiat la plus précaires et illusoire de l’histoire.

Pourquoi toutes ces histoires sur l’étalon-or? Cela, nous explique Michael Rivero de WRH,  remonte aux Pères fondateurs d’origine et la signification du mot «dollar». Un « dollar » est en fait une mesure du poids de l’argent, soit 371,25 grains, pour être exact. Les dollars américains en argent sont en fait plus lourds, car d’autres métaux ont été ajoutés pour atteindre plus de durabilité. Mais ce 371,25 grains d’argent ÉTAIT le dollar, correspondant au poids d’unités monétaires acceptées remontant une chaîne ininterrompue jusqu’au Dollar espagnol blanchi, le Daller néerlandais, ainsi que le Thaler allemand, qui étaient le produit d’une mine d’argent ayant vendu ses produits sous forme de pièces d’un poids exact. La loi sur la monnaie de 1792 a défini le dollar US pour correspondre exactement au poids d’un dollar en argent utilisé dans le monde et a ensuite défini le dollar en or équivalent à cette quantité d’or qui serait égale à la valeur de l’argent dans un dollar en argent, soit 24,75 grains, ou 1/15 du poids d’argent dans un dollar en argent.

Un dollar US en argent                                                          Un dollar US en or (même échelle)

Alors, quel est le problème avec cela? Il n’y a pas vraiment de problème. Lorsque vous, en tant que citoyen, possédez un dollar en argent ou un dollar en or dans votre main, vous avez cette valeur réelle en métal. Le gouvernement ne peut rien faire pour changer la valeur de l’argent sous votre contrôle.

Prenez le Denarius romain en argent de la photo ci-dessus par exemple. L’Empire romain est depuis longtemps révolu, mais l’argent que Rome a émit possède encore de la valeur parce que les pièces elles-mêmes avaient une valeur intrinsèque. Longtemps après l’effondrement de l’empire, des pièces d’argent romaines étaient encore utilisées comme monnaie, parce que l’argent dans la pièce elle-même ne dépend pas de l’émission du gouvernement pour avoir une valeur.

Bien entendu, transporter trop de pièces peut être gênant, alors plusieurs nations, y compris les nôtres, ont émit des notes de papier pour plus de commodité. Mais ce papier-monnaie imprimé par la nation n’était que pour la commodité. Les certificats d’or et d’argent n’étaient que des « bons de revendication » pour l’équivalent en poids d’or ou d’argent détenues dans le Trésor, et qui devait être remis à la demande lorsque le certificat était présenté. Mais en fin de compte, le dollar légitime des États-Unis valait 371,25 grains d’argent, ou 24,75 grains d’or.

Le problème avec ce système du point de vue du gouvernement ou des banques est qu’il limite la quantité d’argent avec lequel ils peuvent travailler. Lorsque la banque vient qu’à manquer d’argent ou d’or (ou de certificats équivalents), elle ne peut plus prêter d’argent sur lequel elle peut encaisser des intérêts. Lorsque le gouvernement est à court d’or ou d’argent (ou de certificats équivalents), il ne peut plus dépenser d’argent (tout comme le reste d’entre nous).

L’effet immédiat de mettre fin à l’étalon-or est que le dollar-papier ne dépend plus juridiquement des 371,25 grains d’argent ou 24,75 grains d’or; alors davantage d’argent papier (maintenant appelé «Federal Reserve Notes ») peut être imprimé, leur valeur réelle n’est plus sous le contrôle des citoyens, mais sous le contrôle de la banque centrale émettrice, basé sur le nombre total de dollars imprimés (ou créé en tant que lignes de crédit) divisé par la valeur estimée des actifs de la nation. Plus il y a de dollars qui sont créés à partir de rien, moins vaut chacun d’entre eux.

Un billet du gouvernement.

L’escroquerie du système est simple. La Federal Reserve Bank (ou toute autre banque centrale occidentale) engage le Trésor américain pour imprimer de l’argent. La Réserve fédérale ne paie le trésor public que le coût d’impression, ils ne paient pas 1 $ pour chaque 1 $ imprimé. Mais la Réserve fédérale fait demi-tour et prête cet argent (ou ligne de crédit) aux banques au niveau de leur valeur nominale. Ces banques qui ont épuisé leurs dépôts prêtent alors cet argent fiat aux gens comme vous, et vous devez rembourser la valeur en dollars complet (plus intérêts) avec le produit de votre travail, même si la Réserve fédérale a imprimé cet argent pour quelques cents seulement, ou simplement créé de toute pièce dans un ordinateur.

Comme la Réserve fédérale (ou toute autre banque centrale occidentale) imprime toujours plus d’argent, cela gonfle la masse monétaire, ce trop d’argent commence à courir après trop peu de biens et services, ce qui signifie que les prix montent. Mais contrairement à la charade mis sur pied par la Réserve fédérale, l’inflation ne se contente pas d’aller et venir à cause de la sorcellerie des arcanes. La Réserve fédérale peut mettre fin à l’inflation chaque fois qu’elle le désire, simplement en fermant les presses à imprimer. Il s’ensuit donc que l’inflation et les récessions sont entièrement sous le contrôle de la Réserve fédérale (ou toute autre banque centrale occidentale). Cela signifie que le cycle de l’inflation et de la récession est intentionnel; un gigantesque battement de coeur qui pompe les certificats de papier hors de la classe ouvrière, tout en pompant la vraie richesse à l’intérieur pour les propriétaires des banques.

Ceci est une manière de comprendre l’inflation. Il y en aura une autre, assez surprenante, la semaine prochaine, alors que je vous présenterai une entrevue exclusive avec John Turmel sur l’émission L’Autre Monde.

Le dollar en danger d’effondrement

Le débat à savoir si les États-Unis et le reste du monde vont connaitre une période intense d’inflation ou de déflation fait rage depuis près de trois ans. Mais je crois que quand tout sera dit et fait, nous constaterons que les deux sont, dans un sens, corrects. Les gens qui manquent toujours la marque sur ce qui se passe vraiment dans l’économie sont ceux qui insistent aveuglément que c’est soit un ou l’autre. Le fait est que nous assistons à des symptômes de déflation et d’inflation en même temps. La déflation des emplois, des stocks, de l’immobilier, et les salaires. L’inflation dans l’énergie, la nourriture et des matières premières. Au fond, nous assistons au pire des deux mondes qui entrent en collision pour créer une mutation financière, une aberration du processus naturel de l’offre et la demande. Notre économie est devenue un monstre Frankenstein embarqué dans la destruction de ses bienfaiteurs; les citoyens américains. Toute personne qui prétend le contraire est soit un menteur, ou un fou. (Source)

Malheureusement, la force du dollar américain est en déclin et bord de l’effondrement pur et simple. Il en fut question au cours des deux dernières années au moins. Les signes se sont emmêlés dans le brouillard qu’engendre les médias de masse, mais maintenant, l’image devient claire. Est-ce que le crash du dollar est pour demain? C’est difficile à dire. Ce qui est certain, c’est que tous les éléments nécessaires à une dévaluation catastrophique du dollar sont maintenant en place. C’est-à-dire qu’il n’y a plus rien pour empêcher une baisse constante et brutale du billet vert au cours des six prochains mois ou plus. Voici les nombreux signaux qui indiquent qu’un tel événement est proche:

– Les États-Unis vont se lancer dans une nouvelle vague d’assouplissement quantitatif sans précédent qui aura pour effet de complètement diluer la valeur du dollar américain.

La guerre des devises est déclarée. Les États-Unis accusent la Chine et d’autres pays de manipuler leur devise, mais la réalité est que les plus grands manipulateurs sont probablement les États-Unis eux-mêmes qui ont perdu le contrôle de leur monnaie de papier. Aucun pays n’en veut et ces derniers commencent d’ailleurs à faire leurs échanges commerciaux bilatéraux en devises nationales au lieu d’utiliser le dollar américain.

– Le Dollar Index est en chute libre depuis plusieurs semaines, sinon mois, avec le dollar qui perd constamment de la valeur face aux devises étrangères. (Source 1,2,3)

– La Chine, le Japon, la Russie et Taïwan diminuent leur quantité de réserve de dollar américain, cessent d’acheter et donc de financer la dette américaine. La Chine s’est même positionnée pour faire en sorte qu’on abandonne le dollar américain comme réserve mondiale pour espérer faire en sorte que leur devise devienne la nouvelle réserve mondiale. (Source 1,2,3)

– Les États-Unis sont également en route vers un nouveau plan de sauvetage de l’ordre de trillions de dollars pour « sauver » une fois de plus les banquiers privés et surtout, une grande quantité d’états qui sont sur le bord du gouffre financier et de la banqueroute, états américains qui ont accumulé en deux ans seulement plus de 2,4 trillions de dollars en dettes municipales.

La dette publique des États-Unis se chiffre officiellement à $13,665,926,643,255 et en 2012, ils devront payer plus de $600 milliards en intérêts seulement sur cette dette! (Plus de détails ici)

Ce ne sont que quelques exemples, mais combien significatifs. Il y a certainement une confusion persistante entre les analystes sur ce que constitue l’inflation. Il n’en demeure pas moins que tout événement qui entraîne la dévaluation du dollar et une hausse des prix constitue de l’inflation. Cela ne signifie pas nécessairement que ce soit simplement une «surimpression» de l’argent de papier, bien qu’il soit évident qu’une surimpression de monnaie ait lieu derrière certaines portes closes. Le dollar peut être compromis de bien des manières, non pas seulement grâce à l’emballement de la création de monnaie fiat. Toute perte du statut de réserve mondiale se traduira par une dévaluation importante. Tout « dumping » de masse de Bons du trésor US par d’autres pays se traduira par une dévaluation importante. L’accumulation sans fin de dettes nationales sans l’appui de capitaux étrangers se traduira par une dévaluation importante. Tous ces problèmes sont actifs dans notre économie en ce moment. Le résultat final sera l’inflation et la déflation simultanée, et ils ne s’annulent pas!

La gravité de la crise monétaire à venir est une question cruciale. Selon les données, ce n’est plus une question de «si» mais de «quand» elle va se révéler complètement. Il ne s’agit pas d’hypothèses ici, mais bien d’éventualités. Le plus tôt que le public acceptera cela, plus vite nous pourrons affronter les problèmes de face.

François Marginean

(NOTE: Pour des pistes de solutions sérieuses, voir: John Turmel est l’invité de l’Autre Monde – Alternative à l’usure bancaire destructrice)

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John Law et la bulle du Mississippi

John Law (1671–1729)


Afin de poursuivre sur le thème « les banquiers ne sont pas nos amis », je me propose de vous raconter une petite histoire. Et puisque ceux qui ignorent les leçons de l’Histoire sont condamnés à la répéter, j’ai crû bon de choisir un chapitre de l’Histoire que la clique des banquiers centraux voudraient bien qu’on oublie: celle de John Law et de la bulle du Mississippi. Pourquoi? Parce que ça nous rappellerait pourquoi la monnaie de papier est un poison à l’économie.

Qui était John Law?

Était-il un fraudeur ou un génie financier? Ça dépendrait probablement à qui vous le demandez. Il y a certainement certains économistes de nous jours qui le tiennent en grande estime pour ses théories monétaires, malgré le fait qu’il a eu la distinction de complètement ruiner la couronne française et plonger une grande partie de l’Europe dans une profonde récession.

John Law est né à Édimbourg en Écosse en 1671 dans une fiche famille d’orfèvres. À 14 ans, il s’est joint à l’entreprise familiale et a commencé à étudier la finance sous la tutelle de son père. Il fût envoyé à Londres un peu plus tard pour parfaire son éducation. Une fois à Londres, il est toutefois tombé victime se son coté social. John Law avait un faible pour les femmes et les cartes. Sa passion pour le jeu l’a amené à perdre d’énormes sommes et sa passion des femmes l’a mené à tuer un autre homme en duel pour l’affection d’une demoiselle. Accusé de meurtre et condamné à mort, sa sentence fût éventuellement commutée à homicide involontaire et une amende. Pendant qu’il était encore en prison, il a réussi à s’évader et s’enfuir sur le continent où il est aller s’installer à Amsterdam pour continuer ses études de finances et de commerce en 1694. Là il commença à élaborer ses propres théories économiques et monétaires.

De retour en Écosse en 1705, il commence à exposer ses vues dans plusieurs ouvrages dont le livre « Money and Trade Considered,
with a Proposal for Supplying the Nation with Money ». Selon Law, le rôle principal du gouvernement était d’augmenter la prospérité de la nation. Ceci devait, selon lui, être accompli en augmentant la quantité de monnaie dans l’économie. De son point de vue, il croyait que la monnaie de papier présentait des avantages sur la monnaie d’or et d’argent. Il argumentait que ces métaux ne devaient servir qu’au banques en tant que sécurité dans l’émission de billets de banque. De cette façon, une plus grande quantité de monnaie de papier pouvait circuler qu’il ne serait possible avec la monnaie en espèces, augmentant ainsi le commerce et la prospérité.

Cette même année il tenta de vendre l’idée d’une banque centrale au parlement écossais, mais son offre fût refusée. Il tenta aussi en vain d’intéresser d’autres gouvernements. Quand l’Angleterre et l’Écosse furent réunifiées, Law, encore considéré comme un fugitif en Angleterre dû fuir de nouveau sur le continent. C’est là que l’opportunité frappa à sa porte.

La Banque Générale et la Compagnie du Mississippi

En 1715, la France était considérée comme la nation la plus riche et la plus puissante du monde. Pourtant, malgré les palais resplendissants de Louis XIV, la France croulait sous les dettes. Après la mort du Roi Soleil, John Law trouva enfin une oreille sympathique en la personne du Régent Philippe, Duc d’Orléans. Law proposa au Duc de créer une banque pouvant émettre des notes de papier ayant cours légal qui permettrait à la couronne de rembourser la dette énorme à l’époque de trois milliards de livres et lui permettre de développer ses territoires en Louisiane. Ainsi fût née la Banque Générale qui deviendra plus tard la Banque Royale.

L’idée de Law était de créer une banque pour la finance de l’état et une compagnie d’état pour le commerce qui excluait toute banque privée. Ceci permettait d’établir un monopole de finance et de commerce contrôlé par l’état, permettant de rembourser la dette à partir de ses profits. Law croyait que la monnaie était une force dans le développement de l’économie et qu’en augmentant la quantité de monnaie de papier en circulation, ça augmenterait le produit national et une augmentation du pouvoir national en résulterait.

On accorda donc à Law une charte de 25 ans pour former la Compagnie de l’Occident, qui sera plus populairement connue sous le nom de Compagnie du Mississippi, avec le monopole de tout le commerce avec les colonies de la Louisiane et de la Nouvelle France, en plus du monopole de la culture et de la vente du tabac. La Compagnie de l’Occident fût jointe à la Banque Générale qui fût renommée Banque Royale. En décembre 1718, le Duc d’Orléans acheta toutes les parts de la banque, en faisant une institution royale avec la couronne comme seul actionnaire. Les billets de la banque devinrent monnaie à cours légal dans toute la France et Law fut nommé Controleur Général des Finances. La vie était définitivement belle pour John Law.

La bulle du Mississippi.

La richesse de la Louisianne fût le sujet d’un grand nombre de grossières exagérations, ce qui alimenta une folle spéculation sur les actions de la Compagnie du Mississippi. Au départ, les actions se vendaient à 150 livres tournois, mais elles grimpèrent à 10 000 livres en l’espace de quelques mois. Du jour au lendemain, même des gens de faibles moyens sont devenues immensément riches. Pour acheter une part, il suffisait simplement de fournir 10% du prix. Il est dit que même des mendiants ont fait fortune. Un nouveau mot entra dans le vocabulaire: « millionnaire ». Toute cette spéculation étant naturellement alimentée par l’émission toujours plus grande de notes de papier de la Banque Royale. Ça ne prit pas bien longtemps avant que l’inflation commence à affecter les prix des denrées. Cette inflation finira par rejoindre un taux astronomique de 23% par mois. Les gens commencèrent à être pris de panique et à vendre leurs actions de la Compagnie du Mississippi et demander d’échanger leurs billets de banques en espèces. Les décrets royaux et dévaluations se sont succédés afin de tenter d’endiguer la fuite, mais à la fin, l’économie était en ruines. Quatre ans après la fondation de sa banque, John Law dû fuir la France, ruiné et haït. Il est mort d’une pneumonie en 1729, sans un sou.

La morale de cette histoire…

Beaucoup d’entre vous verront certainement le parallèle entre cette histoire et la situation actuelle. L’erreur de John Law, comme nos élites aujourd’hui, fût de croire que les problèmes économiques sont dus à une trop faible quantité de monnaie en circulation et que la situation devait simplement être résolue avec un gonflement de la masse monétaire. On essaie d’appliquer ce même remède aujourd’hui et il connaitra certainement un dénouement similaire à la France en 1719, mais cette fois-çi à l’échelle mondiale. La question dans mon esprit demeure si nos élites pêchent par ignorance de l’histoire, ou si cet effondrement inévitable est voulue par les marionnettistes?

Bonne Saint-Jean à tous!

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Classé dans Actualité, économie, Philippe David

Vive la monnaie libre!

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Philippe David, publié sur le Minarchiste Québécois

Bon voilà le moment venu de discuter de monnaie. Dans mon billet «La destruction de la richesse», je vous ai montré les effets néfastes de l’inflation et comment cette inflation est responsable du cycle économique de boums et de récessions. Cette situation n’est pas inhérente au libre-marché, mais c’est plutôt l’intervention étatique dans la production de la monnaie qui est à blâmer. Nos problèmes actuels viennent en réalité de deux sources: le système bancaire avec banque centrale et réserves fractionnaires et la monnaie fiduciaire. Je me propose donc d’élaborer un peu sur le sujet.

L’argent et la richesse.

Il y a un sophisme économique persistant qui veut que plus on a d’argent, plus on est riche. C’est peut-être vrai du point de vue d’un individu en particulier (et encore!), mais c’est faux à l’échelle d’une économie. Dans une économie, la richesse provient de la quantité de biens produits et non de la quantité d’argent en circulation. Il est donc important de se souvenir que la masse monétaire ne devrait jamais être plus grande que la production de l’économie. Imprimer de l’argent ne produit pas de richesse. Si c’était si simple, il y a longtemps qu’on aurait éliminé la pauvreté.

Les banques centrales et les réserves fractionnaires.

Je ne tiens pas à me lancer dans des explications trop élaborées de notre système bancaire. Je vais donc essayer de me limiter à l’essentiel. Le principe de réserve fractionnaire veut dire que pour chaque dépôt, la banque peut prêter une partie ou la totalité de l’argent déposé sous forme de prêt. Par exemple, aux États-Unis, les banques doivent maintenir une réserve minimum de 10%, ce qui veut dire que pour un dépôt de $100, la banque peut prêter $90, tout en gardant votre dépôt original de $100 dans ses livres. Si la banque prête ces $90 à une autre banque, celle-ci peut également prêter 90% de cet argent, et ainsi de suite. Ce qui veut dire que chaque dépôt de $100 peut « créer » jusqu’à $1000 de crédit à partir de rien.

Avec la banque centrale comme chef d’orchestre, les banques forment un cartel qui détient le monopole de la création d’argent dans une zone monétaire donnée, avec le concours de l’état. Ce système permet une expansion monétaire coordonnée entre les banques.

La monnaie fiduciaire.

Depuis l’abandon de l’étalon-or par les États-Unis en 1971, toutes les monnaies sont fiduciaires. C’est à dire que leur valeur repose strictement sur la confiance envers l’émetteur de cette monnaie, en l’occurence le gouvernement. Le papier-monnaie n’a aucune valeur intrinsèque. Le problème avec ce concept, est qu’il impose très peu de limites sur la capacité d’un gouvernement à imprimer de la monnaie, alors qu’avec une contrepartie métallique, le gouvernement doit maintenir des réserves suffisantes de ce métal, ce qui a tendance à mettre un frein à la production monétaire. Le graphique ci-dessous illustre la croissance de la masse monétaire aux États-Unis depuis 1960. Notez comment l’expansion monétaire s’accentue depuis 1970 alors qu’elle était pratiquement plate avant.

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C’est juste pour démontrer l’effet limiteur de l’étalon-or sur la création de monnaie. Il y a dans l’histoire plusieurs expériences qui ont été tentées d’introduire une monnaie fiduciaire en papier, que ce soit la monnaie de carte de la Nouvelle-France ou les assignats et la monnaie de John Law en France, pour n’en nommer que quelques unes, elles se sont toutes soldées par des désastres économiques. Naturellement, ceux qui n’apprennent rien de l’histoire sont condamnés à la répéter. Alors qu’est-ce qui nous fait croire qu’on évitera le désastre ce coup-ci?

Des alternatives?

Sachant que la monnaie fiduciaire et les banques centrales sont à la racine du problème, c’est évident que nous devons revenir à une monnaie qui est plus solide, abolir les banques centrales et désétatiser la monnaie. Lorsque je mentionne ça dans des discussions, des rigolos me lancent « c’est ça! on va retourner au troc! ». Si c’était maintenant votre intention, laissez-moi vous dire que c’est une réflexion totalement ignorante et stupide. Réformer le système monétaire ne signifie pas un retour au troc! Et une monnaie qui n’est pas contrôlée par l’état n’est pas nécessairement moins fiable, car croyez-le ou non, ce n’est pas l’état qui a inventé l’utilisation de la monnaie, mais les gros méchants capitalistes et le libre-marché. L’état, y voyant un certain avantage, a tout simplement utilisé son pouvoir pour s’en attribuer le monopole, mais ce n’est pas pour votre plus grand bien, mais plutôt celui de la classe politique. Rappelez-vous aussi qu’au Canada, il n’y avait pas de banque centrale avant 1934. Que diable faisions-nous avant !?! Échanger des fourrures? Non, nous utilisions des notes émises par nos banques et convertibles en or ou en argent.

Pourquoi un système bancaire libre?

Croyez-le ou non, un des problèmes du système actuel est que les banques bénificient de trop de protection de l’état, ce qui leur permet de prendre plus de risques. Par exemple, le fait que vos dépots à la banque soient assurés par le gouvernement permet aux banque de maintenir une moins grande réserve, puisqu’elles n’ont plus à craindre de ruées. Sans cette protection, les banques devraient maintenir une réserve plus grande pour pallier une panique des déposants. Un dirigeant de banque y pense deux fois avant de se risquer à faire trop de prêts ou faire des prêts à risque si l’état n’est pas là pour le protéger de la faillite. Les banques seraient responsables des notes qu’elles émettent, elles auraient donc un intérêt à la prudence. De plus, sans banque centrale, les banques ne peuvent plus créer du crédit de façon coordonnée. Si une banque individuelle fait une expansion de crédit trop forte, elle devient vulnérable à ses compétiteurs qui peuvent démarrer une ruée sur cette banque.

Les économistes de l’école autrichienne sont pour la plupart, en faveur d’une monnaie étalonnée avec des banque qui maintiennent une réserve à 100%. C’est à dire qu’elle ne peuvent prêter que l’argent qu’elles reçoivent sous forme de dépôt à terme. Ce ne serait pas dans l’esprit libertarien d’imposer ceci par règlementation par contre, alors on se fierait aux forces du marché. Il est évident que dans un marché libre, je ne déposerais mon argent que dans une banque à 100% de réserve. Présumément, la majorité des gens feraient de même.

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Classé dans Actualité, économie, Philippe David

C’est la fin de la récession (!?!) ;-)

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Ceux qui ont dénié jusqu’en septembre 2008 que nous étions en récession et qui disaient ne pas l’avoir vu venir, nous assurent maintenant que la récession touche à sa fin. Alors ne paniquez pas, vous pouvez maintenant respirer, recommencer à aller magasiner et dépenser de l’argent que vous n’avez pas. Endettez-vous, nom de Dieu. Soyez patriotes. Dans un système de Ponzi basé sur la création de l’argent en tant que dette, nous avons toujours besoin de plus de dettes pour que ce système puisse continuer de fonctionner. Comme toute bonne arnaque financière pyramidale. Mais cette fois, nous en avons fait notre nouveau Dieu. L’argent. Celui qui ne vaut plus rien et qui est basé sur rien de valeur ou de tangible, qui plus est. On y reviendra plus loin.

Ainsi donc, au Canada, les canaris de la Banque du Canada se sont mis à chanter à qui veut l’entendre que l’économie canadienne est voie de sortir de la récession dès cet automne. J’aimerais bien y croire. Mais le problème est qu’une économie ne se relève pas tant qu’il n’y a pas création d’emplois, donc plus de travailleurs qui gagnent de l’argent qu’ils peuvent ensuite dépenser, payer des impôts et faire rouler l’économie réelle locale. Nous vivons la pire récession depuis la Deuxième guerre mondiale, coutant aux Canadiens plus de 369 000 emplois et anéantissant presque $40 milliards en valeur immobilière et boursières (1.3 trillion pour les Américains), sans compter le profond déficit budgétaire de $172 milliards sur les 5 prochaines années que le gouvernement Harper vient de nous creuser pour «sauver» l’économie en transférant notre argent à des banques privées (pour qu’elles puissent aller acheter d’autres banques en difficultés aux États-Unis et vous prêter votre argent avec intérêts!) et des compagnies sur l’assistance sociale comme General Motors. Il s’agit de la plus sérieuse crise de la dette publique dans l’histoire du Canada. Dire qu’on se permet quand même des investissements de cinq milliards de dollars dans le secteur de la défense, tel que dévoilé par le ministre Peter Mackay le 8 juillet dernier, comme si c’était une priorité financière pour le peuple canadien.

Aux États-Unis, Ben Bernanke, le patron de la banque centrale privée nommée la Federal Reserve, parle de «pousses vertes» et de possiblement de chants de sirènes. Des pousses vertes, c’est joli, mais encore là, il faudrait bien s’assurer que vue de proche, elles ne soient pas d’une autre couleur. En juin, 465 000 emplois furent perdus et le nombre d’heures travaillées chute pareillement à la période de chute libre de l’économie d’octobre à avril dernier. Les taux de chômage dépassent les 10% en moyenne à l’échelle du pays et jusqu’à 15% dans certains états comme celui du Michigan. Les magasins ferment partout, faute de consommateurs. Des plans pour bulldozer des villes ou des parties d’elles sont élaborés dans le but d’arrêter la perte de valeur des hypothèques des autres maisons, protégeant ainsi encore une fois les institutions financières qui sont prises avec ces centaines de milliers de reprises de finance.

La grande contraction du crédit va commencer et le système ne va pas s’effondrer, il va s’évaporer. Le prospect de voir toutes les banques fermer pour une certaine période de temps se pointe à l’horizon, possiblement à l’automne, évoquant la mesure prise par Franklin Roosevelt qui déclara un «bank holiday» durant la Grande dépression de 1929, un jour férié pour les banques pour éviter l’effondrement du système financier tout entier. L’accès au crédit s’évapore. Les emplois et les revenus s’évaporent, qui en retour causent la perte de valeur des propriétés. Ensuite, la valeur réelle s’évapore au moment même où les plans de sauvetage pour les larges corporations ou individus lancent de l’argent dans un trou noir et l’allume en feu. Ceci résulte en l’évaporation des revenus du gouvernement en parallèle avec l’augmentation de ses dépenses, qui mène à une explosion exponentielle des déficits budgétaires. Cela fait paraitre les poussent vertes pour des racines rouges.

Ce serait une bien terrible erreur que de confondre la solvabilité temporaire du secteur financier – achevée à grands coups d’assouplissement quantitatif et par l’appropriation massive d’argent public –  et la santé à long terme de nos économies. La seule chose qui s’est réellement passée est un massif transfert des obligations des banques privées vers le public avec des dettes montantes pour les générations futures. Un baume temporaire qui ne fait que repousser l’inévitable écroulement du système financier et du système fractionnaire bancaire basé sur la dette. Un tiers des emplois du secteur manufacturier ont disparus en une décennie et cela ne manquera pas d’alimenter ces pousses vertes qui se nourrissent d’encre rouge. Même les gros joueurs tels que Warren Buffett ne voit pas de nouvelles pousses à l’horizon, que des herbes jaunes. C’est que dans le désert, n’importe quoi a l’air de pousses vertes, nous disent ces économistes et experts; et le prix du baril de pétrole qui tend à la hausse risque de les anéantir. Est-ce pour cela que les géants de la finance tels que JP Morgan Chase ont commencé à emmagasiner des réserves de pétrole? Et avec l’argent de qui?

La Californie qui a un plus gros PIB à elle seule que la Russie, le Brésil, le Canada ou l’Inde, est en train de faire banqueroute et de s’effondrer. Si cet effondrement ne peut être évité en Californie, avec sa plus grande population et base manufacturière des États-Unis, le reste du pays va inéluctablement suivre. L’activité économique dans le secteur manufacturier est en déclin depuis 16 mois consécutif.

Serait-ce qu’on manipule les marchés boursiers pour faire croire aux petits investisseurs que l’économie va mieux dans le but de les faire réinvestir leurs dernières billes dans le système avant que le tout ne s’écroule de nouveau, pour ainsi minimiser leurs pertes encourus depuis le début de la crise en revendant rapidement leurs titres momentanément artificiellement surévalués? C’est qu’il ne faut pas oublier que la plus grande des bulles financières de l’histoire n’a pas encore véritablement éclatée, celle du marché des produits dérivés qui totalise environ 700 000 milliards de dollars selon la Banque des règlements internationaux (BRI), de quoi faire réfléchir quand on sait que la valeur totale de tous les marchés boursiers du monde ne dépassent pas les 50 000$ milliards, selon la World Federation of Exchanges.

Le rapport du LEAP/E20202 prévoit que l’Angleterre et les États-Unis pourrait faire défaut de paiement sur leurs dettes publiques dès la fin de l’été. Le groupe anticipe une massive vague de chômage qui va continuer de frapper l’Amérique, l’Europe, l’Asie, le Moyen-Orient et l’Afrique; une série de banqueroutes de compagnies, banques, provinces et états, municipalités et dans le secteur immobilier, et une vague terminale de la crise du dollar US, des US Treasury Bonds et le retour de l’inflation. Même les normalement très polis et respectueux Chinois ont rit en plein visage du secrétaire au Trésor américain, Timothy Geithner, alors qu’il essayait de les rassurer à propos de la sécurité de leurs investissements et financement de la dette des États-Unis. Plusieurs pays commencent à songer à diversifier leur investissement loin de l’économie et du dollar américain, comme le Brésil, la Chine, la Russie, le Japon, quitte à créer une nouvelle monnaie internationale comme celle annoncée et présentée par le président russe Dmitry Medvedev lors du dernier sommet du G8.

Comment les blâmer? La Fed s’est enfoncée dans un trou financier gigantesque d’environ 13.9 trillions de dollars sur le dos des payeurs de taxes américains pour financer ses plans de sauvetage de l’économie en moins d’un an (Rapport financier de la FDIC en PDF). Cela a eu pour effet de doubler la dette extérieure des États-Unis en moins d’un an! Sous l’administration Obama, cette dette nationale risque fortement de doubler encore, selon leurs propres projections.

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Imaginez maintenant que les taux d’intérêts doublent eux aussi – pas difficile puisqu’ils sont si bas – et voyez ce qu’il adviendra de la capacité de rembourser des États-Unis et de leur conséquente solvabilité. Ce n’est que la pointe de l’iceberg, puisque le montant total des dettes américaines, incluant celles des entreprises, des particuliers, des états et municipalités, des cartes de crédit et hypothèques et autres, pourrait se chiffrer dans les centaines de trillions de dollars.

Le dernier facteur à prendre en compte est l’érosion phénoménale du pourvoir d’achat du dollar américain. À force de créer de l’argent en terme de crédit, on fini par doubler plusieurs fois la masse monétaire et conséquemment nait l’inflation qui est due à la dépréciation équivalente de chaque dollar de plus en circulation. Ainsi, cette charte ci-bas vous montre ce qu’on voudrait que vous ne voyiez pas: le pouvoir d’achat du dollar sur les 76 dernières années a décliné de 94%. Situation identique pour le dollar canadien. Et au rythme avec lequel nos gouvernements dépensent, en combinaison avec nos politiques financières et monétaires actuelles, nous risquons de perdre un autre 94%, mais en 76 mois cette fois-ci. (Source)

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Alors, la prochaine fois que vous entendrez que l’économie est en train de sortir de la récession, vous pourrez peut-être vous permettre de vous esclaffer et demander l’économie de quelle minorité s’améliore; parce que pour la grande majorité de la population, si on se sort de la récession, c’est surement parce que nous sommes en train d’entrer en dépression!

😉

François Marginean

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UNE SOCIÉTÉ AU PAS MOONWALK

Le pas moonwalk de Michael Jackson

Dans ce mouvement de danse, le danseur se déplace à reculons tout en créant l’illusion par ses mouvements corporels qu’il est en train de marcher vers l’avant. Ce paradoxe visuel (individu marchant vers l’avant, mais se déplaçant en arrière) donne l’impression qu’il flotte. Wiki.

Moonwalker

Les sociétés occidentales manquent d’argent…mais davantage  de lucidité et  d’imagination. Elle ne se questionne plus sur son fonctionnement, sur ses ratés, sur ses manières de faire.

Depuis combien de décennies ne sommes-nous pas dans une ère de faire du surplace avec l’illusion d’avancer? Et ce, dans toutes les sphères gouvernementales.  Si l’industrie invente, la machine étatique est devenue statique. Dangereusement statique.

En fait, elle ne crée que l’illusion de mouvement.

Mesures et changements

La presse est de plus en plus inquiète de cette bicyclette stationnaire qu’est devenu l’appareil gouvernemental envasé dans des procédures arides et grippées.

Dans un billet intitulé Les maux des mots, Mario Roy de la Presse souligne que  faire des choses est de plus en plus difficile, de sorte qu’il ne reste alors qu’à les dire. C’est la première tendance: le mot remplace de plus en plus le geste.

L’exemple que donne M. Roy est la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale», adoptée par l’Assemblée nationale en 2002.

C’est un exemple parfait du surplace dans lequel nous sommes rivés. Nous faisons des observations sur les faits, nous rédigeons des avis, des rapports, des recommandations. Or,  rien ne change.

Les seules actions – comme un mode bien installé – sont d’injecter de l’argent, très souvent dans d’autres comités ou autres rapports pour essayer de cerner les problèmes.

Ce qui nourrit justement ceux qui nous contrôlent et VEULENT que nous fassions : faire rouler de l’argent pour… l’argent.

Et encore faut-il s’interroger sur ceux qui ramassent les «dépenses» de cet immobilisme qui rapporte. Ainsi que leurs buts…

L’argent et les nids de poules

Le «concept» du «plus de la même chose» est celui-là par lequel on s’acharne à vouloir prolonger une manière de faire même si celle-ci s’avère totalement inefficace. Le diagnostic que l’on pose dans le système médical et la « médecine» que l’on propose se résume ainsi : s’il existe un problème, c’est qu’il manque d’argent.

C’est exactement cette «philosophie» qui  dans plusieurs domaines nous cloisonne dans des solutions toujours fugaces et précaires.

Aux rythmes où changent  les gouvernements et les hauts fonctionnaires, avec cette manie de cultiver le croc-en-jambe – dans une démocratie désuète et convulsive –  nous en sommes venus à vivre dans une société  qui dépense plus au «rien faire» qu’à faire.

Les coqs sont plus nombreux que les poules…

La brochette de Califes

La sempiternelle recette du bipartisme – on se croirait à l’ère de Duplessis – a rendu le système visqueux et gluant : des lutteurs dans la boue. Les batailles internes du parlement ne sont plus que des esclandres de bandes dessinées où un Calife veut devenir Calife à la place du Calife. Depuis quelques décennies, nous n’avons droit qu’à un défilé  Iznogoud

Où sont les grands projets? Où sont les changements nécessaires à ce cafouillis? Où sont les vraies réformes? Où est ce véritable humanisme qu’on nous a promis?

On a l’impression que nous sommes passés d’une autoroute à un vaste entrepreneuriat de  calfeutrages  de cicatrices de nids de poules.

L’énergie dépensée – et l’argent du contribuable – dans ces luttes intra-muros, finit par ne léguer au peuple qu’une politique dormante, anesthésiée.

L’obsession de la prise de pouvoir est une pandémie.

Et le virus se promène d’un parti à l’autre.

L’Éducation Ford-T

Le gouvernement du Québec a décidé d’investir  quelque 5 millions de dollars de plus dans le système d’éducation pour contrer le décrochage scolaire.

Si nos dirigeants se paient des études pour évaluer la complexité des facteurs, ils ne s’interrogent pas,  hélas! sur maints aspects vieillots du système.

Le responsable est le décrocheur, le milieu pauvre (encore de l’argent), et une multitude de facteurs incluant la nutrition.

Bel essai!

Mais on écarte toute ouverture sur d’autres modes et d’autres facteurs. Ces grands oncles  à monocle ont un œil sur eux,  et le mauvais : le myope.

Et si le décrochage scolaire avait pour cause principale le système scolaire lui-même?  Mais qui donc dans le système scolaire est intéressé à remettre en cause une «machine si bien huilée»?

Question d’intérêt.

Dans une lettre au journal Le Devoir, intitulée Le symptôme du décrochage Pierre Demers écrit :

Les causes du décrochage sont multiples, mais une qui ne peut plus être ignorée, c’est que les jeunes s’ennuient à mourir dans nos écoles. Les pédagogies dépassées de même que l’organisation scolaire elle-même sont des sources intarissables de problèmes qui ne peuvent se résoudre d’eux-mêmes.(…) Nous pouvons continuer à injecter de l’argent de cette façon, mais tant que nous nous soucierons aussi peu des jeunes qui y vivent, rien ne changera et ils continueront de décrocher ce qui, dans le système actuel, est souvent un signe de santé mentale, un refus global d’être assimilé à un système social qui n’a aucun sens avec ses valeurs déshumanisantes. Ils risquent aussi de ne pas participer au renouvellement de la société, ce dont nous souffrirons tous.

Auteur d’un livre, Élever la conscience humaine par l’Éducation,  il propose une révolution éducative afin de libérer les jeunes par une éducation qui les humanise. C’est en leur offrant une expérience profondément spirituelle, qui fait opposition au matérialisme ambiant, que tout jeune apprendra enfin à découvrir, à savourer et à cultiver sa vie intérieure.

Il n’est pas le seul à faire le constat de cet échec. Pierre JC Allard,  dans son projet Nouvelle Société, a présenté pendant des décennies son «chapitre» consacré à une transformation de l’éducation : Une école humaine.

Je l’ai imprimé et analysé. Et je n’arrive pas à comprendre pourquoi on se refuse à traiter le mal à la racine et à le considérer comme sérieux et novateur.

Sans doute parce que l’intérêt s’arrête encore à une vision étriquée ainsi qu’à une absence totale de volonté de «changer les choses».

Qui donc se soucie de l’humain? Qui donc se soucie d’un mieux-être? Et pourquoi?

Pour la simple raison que le citoyen est devenu une sorte de produit dérivé et que la constante – à des fins d’exploitation – consiste à le garder dans une mouture étalée et sans risques dans un savoir canalisé.

Le but?

La peur que l’automate se mette à penser.

De  peur que la «nourriture» de sang bleu finisse par se révolter.

La nourriture à Morlocks

Nous vivons dans un cauchemar, je ne vois pas en quoi un essai de changement pourrait nuire à l’évolution de notre société. Sauf que les acteurs ne subissent pas le cauchemar : c’est le spectateur qui est en train de regrette son billet.  Oui, les jeunes s’ennuient à l’école.  Même les enseignants s’ennuient. Le taux de décrochage des nouveaux enseignants est aussi élevé que celui des élèves.

De plus, ils sont devenus les outils de technocrates pétris à la pâte de savoirs boursoufflés et filandreux. Des technocrates qui sculptent des programmes et des «projets» dont  la réalité de terrain  est si pauvre  que  leur noble intention a la  consistance de barbe à papa. Et, souvent, ils  préfèrent se faire un lampion de leur égo plutôt que d’allumer les autres.

Combien en avons-nous comme cela éparpillés dans d’autres domaines?  Combien serions-nous prêts à dépenser pour le savoir et corriger les lacunes?

L’humain est devenu une sorte fast-food à croquer dans une cuisine  que nous ne contrôlons plus.

Une fois repus – des besoins primaires et de quelques luxes –  nous ne soucions  plus des  nègres que nous sommes devenus ou de ceux en devenir…

Les G bidonvilles

Depuis près de quarante ans, les sociétés dites riches, en arrachent. On a beau faire partie d’un G7 ou d’un G20, on s’échine à tenir la tête hors de l’eau.

Normal?

Non.

La cause est la même qui garde dans la pauvreté les sociétés dites du tiers-monde. La racaille financière draine les fonds publics de manière détournée. La crise économique est considérée – par la «presse» –  comme étant une crise passagère. Quand on connaît les sources véritables, on sait que la crise est une opération de longue date  et  d’arnaques dues à des procédures bien campées : on nous piège dans ce qu’ Ellen Brown nomme la «toile de dette»  Web of Debt.

J’en ai traduit ( sans trop fignoler)  quelques passages pour vous démontrer ce qui se passe aux États-Unis. Mais il est évident que ces «manœuvres» affectent tous les pays de la planète.

–         La Réserve fédérale n’est pas fédérale, il s’agit d’un cartel bancaire privé, appartenant à la banque par ses membres dans 12 districts de la Fed;

– Sauf pour les pièces de monnaie, ils ont « créé » l’argent que l’on appelle «Notes  de la Réserve fédérale, en violation de la Constitution en vertu de l’article I, section 8, qui donne au  Congrès seulement de  d’émettre  de l’argent  de règlementer la valeur de celle-ci … .  »
–  » L’argent tangible (pièces de monnaie et le papier-monnaie comprise) est de moins de 3 pour cent de la masse monétaire des États-Unis, « le reste est dans des entrées d’ordinateurs  pour les prêts;

 » – L’argent que les banques  prêtent  est de  «l’argent neuf» qui n’existait pas auparavant;

– 30% de l’argent crée par les banques est investi dans leur propre compte; « 

– Les banques ont déjà  réalisé des es prêts productifs pour le développement industriel;  aujourd’hui, ce sont  » de géantes machines à paris  » utilisant d’innombrables milliards pour des opérations à haut risques de type «casino» par le biais de dispositifs comme l’escroquerie des  produits dérivés et la titrisation.

Aussi longtemps que les banquiers contrôlent  notre argent, nous allons rester dans une « toile de dette » et de l’expérience des cycles de boom, de creux, d’’inflation et de  déflation, d’instabilité et de crises.

Nous sommes maintenus en dettes, donc sciemment appauvris. Et cet appauvrissement nous paralyse, car cloue notre pouvoir de développement et de libération. Besoins primaires, État primaire. Plus le loisir de réfléchir, de penser, de transformer.

On garde le citoyen dans l’inquiétude, cette paire de menottes invisible qui esclave le cerveau et l’être.

Ventre affamé…

C’est là tout le drame des sociétés au pas  «moonwalker» : on ne peut pas développer et humaniser une société clouée sur une croix qu’on nous cache. Ni les clous qui nous rivent et nous empêchent de bouger.

Appauvrissement monétaire, soit. Mais le plus grave est que nous sommes cloîtrés dans une sorte de bidonville intellectuel : il n’existe pas – ou alors on fait la sourde oreille – de moyens ou d’ouvertures pour qu’un pouvoir réel du peuple participe à la démocratie.

Le Canada n’est ni plus ni moins que 30 millions de Christs qui n’ont d’autre choix qu’un X pour les Pinocchio de l’État se livrant au jeu politique. Le citoyen est une sorte de Lazare en  fauteuil roulant.

Le ministère de l’inertie.

Il faut bien dire les choses telles qu’elles le  sont : si nous dépensions autant d’argent à creuser les causes de l’inertie par des études sur nos dirigeants et  les parlements, nous y gagnerions sûrement en actifs sur la qualité de nos vies.

Ne nous mèprenons pas sous la couverture et les fragments d’humains qui semblent habiter nos appareils étatiques, ou les structures pseudo-savantes,  les  prémisses ossifiées ou les  propos savonneux; l’entièreté de la politique peut se résumer en un seul ministère : l’inertie.

Nous marchons à reculons sur la lune.

Le problème est que nous ne vivons pas sur la lune.

Ceux qui sont en état d’apesanteur,  eux, flottent sur leurs cellules de cerveaux pas encore dégrisées.

L’État  n’est-il qu’un concessionnaire d’autos? Il fournit – sans le savoir – de l’argent à des actionnaires invisibles. La gravité reste que les citoyens  devraient être propriétaires de LEUR pays.

En cela, la démocratie est la «tempête parfaite» ( Merci à M. PHR, quoique la phrase nous a coûté cher).

Alors, attendons-nous à ce que la prochaine étape soit une crise qui, espérons-le, nous ramènera de la Lune à la Terre.

Le parcours nous coûtera encore une fortune, mais nous aurons cessé de «nous faire apprendre» cette fausse marche qui nous roule gaiement mais ne nous mène nulle part.

Les politiciens se vantent d’avoir le volant, mais c’est nous qui fournissons la voiture.

Je vous fais part d’un constat d’Ellen Brown :

L’histoire dépeint le Moyen Âge comme une période rétrograde,  et une forme d’appauvrissement et d’esclavage que seulement la révolution industrielle a changé. En fait, l’époque est entièrement différente, décrite  par l’historien du 19e siècle Thorold_Rogers comme un temps où «une manœuvre» pouvait  subvenir  à tous les besoins de sa famille pendant un an en travaillant 14 semaines,  lui laissant près de neuf mois pour pouvoir travailler pour lui-même,  étudier, pêcher, voyager, ou faire ce qui lui plaisait, quelque chose qu’aujourd’hui les gens surchargés de travail, stressés,  sous-payés ne peuvent pas imaginer.

Envieux?

Il est tout à fait incompréhensible et illogique que nous soyons réduits à ne plus pouvoir améliorer nos conditions de vie par d’autres moyens que celui des «sommes monétaires».

L’argent est un moyen, pas une fin. Dans un article L’usine à fous: l’industrie de la guérison, je voulais démontrer que nos sociétés dites évoluées créent un mode de vie qui accroît ces «maladies de sociétés» nécessitant  des investissements colossaux comme correctifs.

Nous dansons sur place…

Ce qui me rappelle une anecdote des années 60, alors que le monde était plein de promesses, que l’Homme allait être enfin délivré des tâches ingrates…

À un élève qui n’avait pas de loisirs ni de passions, l’enseignant, éberlué, lui demanda :

– Mais qu’est-ce que tu vas faire quand la société des loisirs va arriver?

– Je vais jouer à la chaise musicale…

Toute la classe l’a trouvée drôle.

Il doit être dans un parlement… Là où il n’y a que deux chaises. Et toutes deux au centre…

Beau jeu!

* * * * *

Ce texte est une gracieuseté de Gaëtan Pelletier, en remplacement de François Marginean. Vous êtes tous invités cordialement à visiter son site personnel LA VIDURE et y découvrir une panoplie de billets tout aussi intéressants pour les réflexions qu’ils suscitent que pour le style d’écriture unique de ce poétique auteur.

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Le nouveau scandale des commandites

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« La vérité première est que la liberté de la démocratie est en danger si les gens tolèrent la croissance du pouvoir du privé jusqu’à un point où il devient plus puissant que l’état démocratique lui-même. Ceci, dans son essence, est le fascisme – le gouvernement qui devient la propriété d’un individu, d’un groupe, ou de n’importe quel autre pouvoir contrôleur privé. » – Franklin D. Roosevelt, le 29 avril 1938, dans un message au Congrès

Il y a des semaines où il y a tellement d’évènements importants qui se déroulent qu’il est difficile de tout couvrir en un billet. Voici en bref ce qui devrait attirer notre attention.

Vous vous rappelez du scandale des commandites? 332$ millions (de notre argent) avait été versé par le gouvernement du Canada à des agences de publicité pour prévenir un vote favorable à la souveraineté du Québec. Cette histoire avait choqué beaucoup de personnes et avec raison. C’est une somme d’argent considérable et l’intention était malveillante, malhonnête, pour ne pas dire carrément antidémocratique.

Tenez-vous bien, car nous avons un nouveau scandale des commandites et cette fois, il s’agit non pas de quelques centaines de millions de dollars, mais bien de quelques centaines de MILLIARDS. Je le nommerai donc le scandale des commandites des banques à charte canadiennes. Mes confrères Pierre R. Chantelois et Michel Monette vous en faisaient part la semaine passée.

Voici ce que le professeur en économie de l’Université d’Ottawa, Michel Chossudovsky, avait à dire à propos de ce 200$ milliards octroyés aux banquiers:

Déjà, le gouvernement Harper avait débloqué en catimini un premier montant de 25 milliards $ le 10 octobre dernier, puis un autre de 50 milliards le 12 novembre, pour racheter des prêts hypothécaires des institutions financières. Malgré l’importance des montants en jeu, ni les partis d’opposition, ni les médias n’ont crû bon de poser des questions au gouvernement, d’analyser les implications de cette « aide » aux grandes banques canadiennes.

Le gouvernement finance son propre endettement

Les bénéficiaires du renflouage bancaire sont également les créanciers du gouvernement fédéral. Les banques à charte sont les courtiers de la dette publique fédérale. Elles vendent des bons du Trésor et des obligations au nom du gouvernement. Elles détiennent aussi une portion de la dette publique.

Ironiquement, les banques prêtent de l’argent au gouvernement fédéral pour financer le plan de sauvetage et grâce à l’argent récolté par la vente d’obligations et de bons du Trésor, le gouvernement finance le plan de sauvetage par le biais de la Société centrale d’hypothèque et de logement. C’est un processus circulaire. Les banques sont à la fois les bénéficiaires du renflouage et les créanciers de l’État. Dans un sens, le gouvernement fédéral finance son propre endettement.

Les banques à charte canadiennes utiliseront l’argent du renflouage à la fois pour consolider leur position et financer l’acquisition de plusieurs institutions financières américaines « en difficulté ».

La déstabilisation de la structure fiscale fédérale

Il s’agit de la plus sérieuse crise de la dette publique dans l’histoire du Canada.

Le plan de sauvetage déstabilise la structure fiscale fédérale incluant la péréquation (transferts aux provinces). Il entraîne une montée en flèche du déficit budgétaire, lequel doit être financé aux dépens des contribuables. C’est toute la structure des finances publiques qui en affectée.

Le renflouage de 200 milliards de dollars sera d’une part financé par l’augmentation de la dette publique et d’autre part par des coupures dans le dépenses incluant les transferts aux provinces.

On peut s’attendre à un mélange de compressions budgétaires combinées à une hausse de la dette publique. La plupart des catégories de dépenses publiques (excluant la Défense) en seront probablement affectées.

La structure fiscale fédérale est compromise. La montée en flèche du déficit budgétaire finance le plan de sauvetage bancaire. (Source)

Financer son propre endettement? Pour que ces banques puissent concentrer et consolider leurs avoirs en allant acheter des banques en difficulté aux États-Unis, avec notre argent que nous devrons rembourser avec intérêts! On nous prend pour qui? Ces politiciens à gogo nous rabaissent les oreilles sans cesse nous disant qu’il faut se serrer la ceinture, couper dans les programmes sociaux pour rembourser la dette (ou seulement les intérêts sur le dette!), ils grattent les millions, ils nous disent qu’il n’y a pas assez d’argent pour aider les pauvres et entretenir les routes, mais abracadabra (!!!): ils trouvent des dizaines de milliards pour le budget et l’occupation militaire de l’Afghanistan et des centaines de milliards pour les banques à charte qui ne sont même pas en difficulté!

Hey! Si vous voulez stimuler l’économie, pourquoi ne pas redonner aux Canadiens et Québécois ce 200$ milliards de nos impôts et taxes? Idée folle! Hérétique! Ennemi d’État, brulez-le au bucher! Il doit être membre de l’Al Qaïda.

Le dernier acte officiel de n’importe quel gouvernement est de piller la nation. Ils vident les coffres et endette la population en parallèle avec la vente aux enchères de notre infrastructure publique. Attendez-vous à ce que Hydro-Québec soit privatisé pour financer ce don majestueux aux banques. Ça fait trois fois que le gouvernement canadien octroie des milliards aux banques canadiennes, et aux États-Unis, c’est la même situation. On nous dit qu’il faut aider les banques, mais un coup que le processus est enclenché, les banquiers reviennent à la charge à répétition pour absorber une quantité faramineuse et grandissante de notre argent en nous enfonçant dans un trou abyssal d’endettements impossibles à rembourser. Nous en sommes à un point où nous devons trois fois plus d’argent que toute la masse monétaire canadienne! En d’autres mots, si nous utilisions demain matin la totalité la masse monétaire disponible en dollar canadien et en argent électronique pour rembourser la dette accumulée du gouvernement, des provinces, municipalités et des particuliers, il nous resterait encore deux fois ce montant en dettes à rembourser. Plus les intérêts! Il n’y aurait plus d’argent du tout en circulation, zéro, et il nous resterait encore le 2/3 de nos dettes à payer! Absolument délirant!

Nous devons plus d’argent qu’il y en a en existence. Ceci est la nature même d’un système monétaire basé sur le crédit/dette. Les banquiers privés et nos banques centrales contrôlées par eux, créent de l’argent de nulle part lorsque vous signez pour un prêt ou une hypothèque. C’est une chaine de Ponzi, un système de vente pyramidale. Ce Système (voir le brillant billet de Pierre JC Allard à ce sujet) fonctionne tant et aussi longtemps qu’une foule grandissante d’emprunteurs est créé pour permettre la création de nouvel argent avec lequel on pourra rembourser les anciennes dettes. Mais parce que nos gouvernements ont subventionné le déménagement des emplois du secteur manufacturier bien rémunérés vers d’autres pays et que les dettes des individus ont atteint des proportions intenables, les Nord-Américains ont cessé d’emprunter. Maintenant, la pyramide est en train de s’effondrer avec son système de dettes imaginaires.

Le fait est que plus d’argent est dû par les banques dans le marché des produits dérivés qu’il en existe réellement. Tout comme les intérêts perçus sur l’argent créé de nulle part, il s’agit de dette imaginaire. Elle existe uniquement sur le papier et dans les esprits des individus qui croient en cette réalité du Système. Vu de cette manière, ceci ressemble à un casino. Même si le casino ne vous donne en fait rien de valeur, vous pouvez en sortir ruiné par une série de mauvais jets de dés et de la malchance.

Donc maintenant, les joueurs de casino de Wall Street et de nos institutions canadiennes ont manqué de chance et ils veulent que les serveuses des restaurants et les plombiers payent les pertes. N’oubliez pas qu’on privatise les profits, mais on socialise les pertes. Lorsqu’ils reçoivent de l’argent de nos gouvernements, donc de nous, ils retournent en courant aux tables du casino pour jouer un autre tour; car c’est exactement ce qu’ils ont fait l’année passée avec les premiers plans de sauvetage. Ils sont retournés directement acheter des produits dérivés qui sont à l’origine de la crise actuelle…

C’est ici que nous en sommes, avec les banques qui nous demandent encore plus d’argent, mais cette fois ils vont RÉELLEMENT nous la prêter, avec intérêts bien sûr. Juré craché!

Chers lecteurs, ils ne peuvent PAS réparer l’économie. Tout ce qu’ils peuvent faire c’est de piller la population pour s’assurer d’avoir leurs propres parachutes dorés et c’est ce qu’ils font présentement, avec des clins d’oeil et de coups de coude: mais où est donc passé tout cet argent?

L’élément à garder en tête est que nos gouvernements vont continuer à distribuer de l’argent gratuit aux banquiers et vous coller la facture ainsi qu’à vos descendants uniquement si vous les laissez faire sans impunités. Il est difficile d’expliquer ceci en de plus simples termes.

Qu’est-ce que ça va prendre avant que les Canadiens et Québécois trouvent le courage de faire ce que les Islandais ont fait?

Les « experts » de la finance et la majorité des économistes vous diront que personne n’a vu venir cette crise, que personne ne pouvait la prédire. Un beau sac de mensonges. Ça fait des années que les gros joueurs ont retiré leurs billes du marché, mis à l’abri leurs avoirs. Ils vous regardent en riant dans leur barbe avec votre air surpris et effrayé, vous qui êtes laissés derrière pour porter le fardeau des pertes, avec les poches vides. Cette crise a été volontairement engendrée pour le plus grand profit des riches possédants de cette planète. On vous plonge dans un état de chaos et de désespoir, on vous effraie. Ensuite, tels des vampires, ils viennent vous dire qu’il faut sauver ce système fractionnaire bancaire. Aux États-Unis, ils ont poussé l’affaire jusqu’à menacer les congressistes d’écroulement total de l’économie et de loi martiale dans le pays. Comme de fait, rien de tout cela ne se produisit après que le plan de sauvetage fut accepté (ils sont quand même chanceux d’avoir eu le droit de voter, ici au Canada, cela a été fait sans débat tant au Parlement que dans les médias, personne n’a été informé ni consulté!). Par contre, la moitié de l’argent sera secrètement distribuée aux copains de Wall Street et aux banques centrales de l’Angleterre et de la Chine, pour ne nommer que celles-ci.

Problème-réaction-solution.

C’est toujours l’agenda de l’élite financière qui dirige. Nous avons un problème avec ce casino mondial qu’est la globalisation et la dérégulation du secteur bancaire? Solution: nous avons besoin d’un nouvel ordre financier mondial, vous répondront vos bienfaiteurs. Les gens deviennent trop rapidement bien informés grâce à l’Internet; l’Union nord-américain est presque terminé d’être implémenté, mais il va falloir accélérer la machine car les globalistes, les quelques propriétaires de la moitié de la richesse du monde en veulent plus. La prochaine étape est d’unifier la matrice financière de contrôle transcendant nos souverainetés nationales entre le bloc nord-américain avec celle de l’Europe.

Pour les visuels, voici deux tableaux qui devraient vous aider à comprendre ce que ces chiffres signifient. Ils présentent l’argent emprunté par les banques américaines de la banque centrale privée, la Federal Reserve:

Le premier tableau montre les emprunts bancaires effectué de 1919 à décembre 2007:

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Ceci est le même tableau, mais de 1919 à décembre 2008:

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Se trouve-t-il encore des personnes qui ne pensent pas que des temps difficiles sont à venir?

Ces têtes à claque, les artisans de cette débâcle qui ne fait que commencer, se sont rencontrés ces derniers jours à Davos, en Suisse. Avoueront-ils leur culpabilité? La grande rédemption? On entend les mouches voler. Pendant que ces clowns déguisés en habit-cravate se demandent quoi faire pour régler cette situation, c’est 25 000 milliards de dollars qui est parti en fumée depuis le début de cette crise. 46 des 50 états américains seront en danger de banqueroute en 2009-2010.

L’incontournable problème avec ce système bancaire fondé sur le principe de l’argent-crédit est que plus il y a d’imprimerie et création de monnaie-crédit dans le système, plus il y a d’inflation, causée directement par la perte de valeur relative de chaque billet qui se trouve dilué.

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Le cas du Zimbabwe l’illustre dans des proportions inimaginables: ils viennent d’abandonner leur monnaie après avoir eu des taux d’hyperinflation historiques de – tenez vous bien – 231 000 000%. Nous qui paniquions avec une inflation de 5 à 10%!!!

Les derniers billets imprimés étaient des billets de 100 000 000 000 000$Z. C’est un extrême, mais c’est par ce mécanisme qu’on s’appauvrit, qu’on perd notre pouvoir d’achat, une sorte de taxe cachée.

Un autre exemple est le prix de la nourriture qui continue d’augmenter mondialement. Le prix manipulé du pétrole va demeurer bas, mais celui des denrées essentielles et de l’or vont en montant. Indicateurs importants. Ce n’est pas une période de déflation que nous allons traverser, mais bien une de « stagflation ». Économie stagnante combiné à de l’hyperinflation.

Prenez le cas de General Motors: ils reçoivent des milliards des contribuables encore une fois, après toutes ses années de subventions par l’État, ensuite ils vont réinvestir cet argent dans des chaines de montage au Brésil et demandent de ne pas payer d’impôts. Ils font tellement pitié. Snif. Cette flamboyante compagnie de voiture qui a tué son propre véhicule électrique qui allait révolutionner le marché, par peur de ne plus avoir de pièces et de maintenance à vendre à l’avenir. Les voitures à essence sont beaucoup plus profitables pour ces constructeurs automobiles. Il y a aussi le facteur du cartel pétrolier qui entre dans l’équation. GM a été condamné en cour fédérale aux États-Unis avec la Standard Oil de Rockefeller et la multinationale de pneus Firestone pour avoir conspiré ensemble, en pensant à leur plus grand profit, pour démanteler les réseaux de tramways électriques bien développés à l’époque dans les villes américaines. Plus de voitures, de pneus et de pétrole. De quoi faire sourire un capitaliste. L’amende imposée à GM après que le réseau fut démantelé était de 5000$USD et le responsable de GM qui était impliqué dans cette affaire a reçu une amende de 1$. Comparez cela aux dommages qui ont été causés: la ville de Los Angeles estime qui lui faudra une vingtaine d’années et autour de 150$ milliards pour rebâtir une partie de ce système de transport public.

Je terminerai avec cet exposé en citant Thomas Jefferson, une citation qui demande de s’arrêter et de bien réfléchir à ce qui nous attend tous si nous continuons dans cette direction:

« La banque centrale est une institution de la plus haute mortelle hostilité contre les principes et forme de notre Constitution… si les Américains permettent aux banques privées de contrôler la création de la monnaie, en premier par inflation et ensuite par déflation, les banques et les corporations qui vont grandir autour d’eux vont priver le peuple de toutes leurs propriétés jusqu’à ce que leurs enfants se réveillent un jour en sans-abri sur le territoire conquis par leurs pères. »

Ce que cela signifie est que nous allons dans un état où nous ne serons plus les propriétaires, mais que les locataires sur les terres de nos ancêtres. Tranquillement, nous glissons dans un système de gouvernance communiste-socialiste-fasciste. Le capitalisme n’est que le revers de la médaille du communisme. Dans le communisme, toutes les corporations et les ressources naturelles appartiennent au gouvernement alors que dans le capitalisme, le gouvernement et toutes les ressources naturelles appartiennent aux corporations. Ça revient au même. Considérez cette nouvelle: Freddie Mac, la dernière agence d’hypothèque et de logement américaine de proportion gigantesque à être nationalisé par le gouvernement, fait tellement de reprises de finance avec les maisons impayables par les acheteurs, qu’ils ont décidé qu’au lieu de chasser les propriétaires de leur maison et de voir des milliers de maisons sans occupants décrépir, ils vont permettre à ces ex-propriétaires de demeurer chez eux en louant la maison des banques. N’est-ce pas fantastique! Vous êtes ainsi dépossédés de votre maison, mais vous gagnez à la louer des banques pendant que vous continuez de l’entretenir pour eux, à vos frais! Bon esclave, va!

« Il serait plus approprié de nommer le fascisme de corporatisme parce qu’il représente l’union de l’État au pouvoir corporatif. » – Benito Mussolini (1883-1945), dictateur fasciste d’Italie.

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