Archives de Tag: Jim Flaherty

Le désastre appréhendé

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Vous allez encore me traiter d’oiseau de malheur et de trouble-fête, en particulier pendant que les génies de la haute finance font la fête à Davos, mais demandez-vous, depuis 2009, qu’est-ce qui a vraiment changé? Du point de vue fondamental, tout ce qui a causé la crise en 2007 et 2008 est encore là, mais en pire.

À Davos, le 29 janvier dernier, le Ministre des Finances, Jim Flaherty, a déclaré que les choses étaient très différentes maintenant. Les banques sont mieux capitalisées et mieux règlementées. Vraiment? Les taux d’intérêts étaient déjà trop bas à 1% en 2004 alors que les américains gonflaient leur bulle immobilière, ils sont à ou près de zéro depuis près de deux ans. Les banques centrales pompent sans cesse de l’argent facile dans l’économie par centaines de milliards. Les nouvelles règlementations n’auront servi qu’à canaliser cet argent vers d’autres véhicules d’investissement comme les denrées et les « Hedge Funds » et même si on voulait règlementer ceux là, les investisseurs sont toujours en avance sur les régulateurs et ils trouveront toujours un truc quelconque pour les contourner.

Les états sont hyper endettés. Lors de la dernière crise, ils sont venus à la rescousse des banques, mais quand arrivera la prochaine crise, qui sauvera les états? Déjà plusieurs pays d’Europe on frappé le mur. Bientôt le Canada, l’Australie et la Chine verront l’éclatement de leur propres bulles immobilières qui auront des proportions gargantuesques. D’autres dominos tomberont.

La dernière crise avait été causée par trop d’argent facile, créant un boum artificiel qui devait, un jour ou l’autre, finir par une correction. L’économie était ivre, mais au lieu de lui laisser faire sa cuite, on a plutôt décidé de continuer à la gaver d’alcool. Mais alors que l’alcool maintient notre patient dans un état d’euphorie, ses reins et son foie sont sur le point de flancher. Bientôt, le remède ne sera pas une simple cuite, mais une cure de désintoxication. Ceux qui ont déjà vécu ce genre de traitement attesteront certainement que c’est loin d’être une partie de plaisir. Peut-être verrons-nous un effondrement du système monétaire? Rien n’est impossible. En attendant, je vous laisse avec un rap qu’ils devraient faire jouer dans les parties à Davos…

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2011: la tête dans le sable

Un récent sondage SOM/La Presse montre que les québécois, quoique pessimistes pour l’économie américaine et l’économie européenne, sont très optimistes envers les économies canadienne et québécoise. Malheureusement, leur confiance est très mal placée.

C’est vrai que notre économie semble aller beaucoup mieux, si on se compare aux américains ou la zone Euro, mais c’est toujours comme ça lorsqu’on est dans un boum artificiel alimenté par l’argent facile. Malheureusement, ce boum est un mirage qui risque de s’évanouir en 2011. MM. Carney et Flaherty le savent très bien. Mais ils se gardent bien d’éloigner le bol de punch pour autant. Pourtant leurs exhortations à la prudence ne retarderont même pas l’inévitable.

J’ai déjà écrit au sujet de la bulle immobilière qui est en train de se gonfler au Canada (ici et ici) et cette bulle est en train de plafonner. Nous sommes exactement comme les américains en 2007, mais dans notre arrogance, nous nous imaginons que ce qui leur est arrivé ne nous arrivera pas. Quelque faits pour votre considération:

  1. Les banques canadiennes ne sont pas aussi blindées qu’on le croit et lorsque la bulle éclatera, nous verrons à quelle point elles sont vulnérables.
  2. Beaucoup de canadiens passent de 50% à 70% de leur revenus sur leurs paiement d’hypothèque. La plupart ne survivront pas une hausse des taux hypothécaires, ne serait-ce que de 1%.
  3. Un nombre effarant d’hypothèques sont assurées par la SCHL et titrisées sous formes de dérivatifs. Devinez qui va payer les pots cassés?
  4. L’industrie de la construction représente 20% de l’économie canadienne. Cette industrie va être sérieusement atteinte.


Je sais que je vais probablement sembler comme un rabat-joie en cette veille du nouvel an, mais je me dois de vous servir quelques idées de résolutions: Payez vos dettes et reportez toute dépense inutile dans la prochaine année.

Je vous quitte avec cette petite citation de Benjamin Franklin:

« Soyez en guerre contre vos vices et en paix avec vos voisins, et que chaque nouvelle année fasse de vous un meilleur homme. »

Bonne et Heureuse Année!

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En attendant vos relevés de cartes de crédit…

Dernièrement, nous avons assisté à deux sorties, une de Mark Carney, Gouverneur de la Banque du Canada, et une de Jim Flaherty, Ministre fédéral des Finances; nous enjoignant à la prudence. Voyez-vous, ils s’inquiètent maintenant du taux d’endettement des canadiens qui est à 148% de leur revenu, dépassant de ce fait celui de nos voisins du sud. C’est une situation qui n’est guère enviable. Nos joyeux lurons essaient donc maintenant de restreindre notre enthousiasme. Cependant, Ils sont très mal placés pour nous faire la leçon.

Depuis que M. Flaherty est Ministre des Finances (2006), la dette fédérale est passée de $460 milliards à $520 milliards, une augmentation de 13%. Pour mettre les choses en perspective, notre dette fédérale équivaut à 75% de notre PIB et nous place mondialement en 18e place au palmarès de l’endettement, juste derrière le Portugal qui est actuellement en train d’imploser.

M. Carney pour sa part, depuis qu’il a été nommé en 2008, a abaissé le taux directeur de 5% à 1%. Avec le taux d’inflation annuel actuel de 2%, nous nous retrouvons avec un taux d’intérêt réel négatif. Ce taux est un incitatif énorme à emprunter et dépenser et de ne pas épargner. Avec notre dollar qui perd son pouvoir d’achat à ce rythme, à quoi bon mettre son argent à la banque? Est-il donc surprenant que les ménages canadiens soient si endettés. Est-il aussi surprenant qu’alors que les américains renouent avec les vertus de l’épargne, atteignant un 6% actuellement, que les épargnes des canadiens aient fondu à 2.5%? Il ne faut pas être grand clerc ou même avoir un doctorat en économie pour réaliser que de ne mettre aucune épargne de côté pour les mauvais jours et de s’endetter jusqu’au cou n’est pas une façon de s’enrichir. C’est tout le contraire.

Les bas taux d’intérêt, couplés avec une garantie d’hypothèque de la Société Canadienne d’Hypothèque et de Logement (SCHL), ont aussi causée une bulle immobilière sans précédent au Canada. Dans des conditions comme celles-là, les actifs immobiliers pourraient perdre leur valeur très rapidement et voir plusieurs ménages avec des dettes dépassant largement la valeur de leurs actifs. Mais contrairement à nos voisins américains, abandonner notre hypothèque n’est pas une option pour nous. Nous restons enchainés à notre hypothèque. Bref, nous sommes en train de répéter le même scénario que les américains en 2007. Tout ça parce que M. Carney maintient les taux trop bas.

Depuis la crise financière américaine, nos politiciens ne cessent de nous dire de dépenser, dépenser, dépenser et la Banque du Canada se fait un plaisir de nous rendre la tâche plus facile avec des taux dérisoires et maintenant ils sont surpris de constater que nous sommes sur-endettés? M. Carney et M. Flaherty on tenu une partouze à bar ouvert pendant deux ans et ils sont surpris de voir leurs invités se promener à quatre pattes avec des abat-jours de lampes sur la tête.

Mais les nouvelles ne sont pas toutes mauvaises. Pendant ce temps, les grandes banques ont empoché des profits records et tous les amis de M.Carney ont sans doute eu droit à un épais bonus pour Noël. N’est-ce pas magnifique? J’ironise, bien sûr. Bien peu de gens le réalisent, mais le rôle de la Banque du Canada a toujours été de financer les excès de notre gouvernement (comment vous croyez qu’ils font pour financer des guerres, des programmes sociaux et tous ces petits contrats pour leurs amis?) et de bourrer les poches des banquiers. Il serait temps que les gens s’en rendent compte et qu’on l’abolisse.

Je vous souhaite un très joyeux Noël tout de même.

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