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Libre-Marché 101: Introduction

Mon billet « Le désastre appréhendé » m’a valu plusieurs commentaires intéressants, aussi j’ai décidé en quelque sorte de répliquer à certains d’entre eux en amorçant une série de billets sur le libre-marché. Friedrich Hayek a déjà écrit « qu’afin de démontrer qu’est-ce qui peut aller mal, il est souvent utile de montrer comment ça fonctionne quand ça va bien. » En d’autre mots, si je veux vraiment pouvoir démontrer ce qui va mal présentement dans l’économie, il faudrait peut-être que je démontre comment ça devrait fonctionner. Le sujet étant plutôt vaste, il serait impossible d’en traiter en un seul billet, d’où la nécessité d’en faire une série. Beaucoup de gens définissent à tort une économie de marché libre d’intervention étatique comme étant du « capitalisme sauvage » ou « la loi de la jungle » ou encore « la loi du Far West ». Il n’en est rien. Je vise donc à démontrer ce que serait, en termes concrets, un véritable marché libre. Oubliez ce que vous croyez savoir sur le capitalisme, ce que j’expose n’a rien à voir avec l’économie telle qu’elle est, mais telle qu’elle devrait être, parce que l’économie actuelle n’a absolument rien à voir avec un marché libre Mon but ici est de vous montrer un modèle d’une économie sans interventions de l’état pour ensuite montrer les effets de différentes interventions. Je vais donc vous expliquer comment les choses marchent dans un marché libre et pourquoi elles fonctionnent ainsi. Afin d’alléger le contenu, je vais essayer de garder les billets concentrés sur un aspect du marché en particulier, alors je vous remercierais de confiner vos questions/commentaires uniquement sur le sujet spécifique. J’aimerais pouvoir répondre à vos inévitables objections une étape à la fois. Au passage, je vais défier beaucoup d’idées préconçues, je m’attends donc à de chauds débats. L’économie étant un domaine où il existe autant de faussetés que de vérités, j’aimerais donc commencer par quelques définitions.

Qu’est-ce que l’Économie?

Ça semble évident mais commençons par définir ce qu’est l’Économie. La science économique est une science humaine qui se rapporte à certaines activités de la race humaine, comme le travail, la production de biens et la consommation. Nous appelons ça « l’Économie » puisque, étant donné que les désirs humains sont infinis et que les ressources de cette planète ne le sont pas, il est nécessaire de prioriser ces désirs et économiser nos ressources. Déjà, il y en a qui viendront contester la rareté des ressources comme étant un vaste complot afin de priver certains des richesses au profit de certains privilégiés, mais la réalité est qu’à n’importe quel moment donné, il n’y a qu’une quantité restreinte de matières premières, machines, main d’oeuvre, etc; qui soient disponibles. Qu’on le veuille ou non, il est physiquement impossible de satisfaire tout les désirs de tous les gens à tout moment. Dans ce jeux, même le temps est une denrée rare. C’est ce que nous entendons par la rareté. L’Économie consiste donc à satisfaire le plus possible des besoins des consommateurs avec les ressources qui sont disponibles à un moment donné. Donc, logiquement, le but premier d’une économie est de satisfaire les consommateurs, ce qui veut dire que le consommateur est roi dans une économie libre. Si nous acceptons cette prémisse, il va de soit que la seule voie vers l’enrichissement passe par la satisfaction du consommateur. Nous verrons pourquoi au fur et à mesure.

Qu’entendons nous vraiment par un libre-marché?

Le libre-marché, c’est l’économie réduite à son expression la plus simple. C’est-à-dire une série d’échanges volontaires. Le libre-marché n’a pour cadre règlementaire et légal que les règles contre la fraude et le vol et l’agression nécessaires à toute société. Il ne s’agit donc pas d’un « free for all » où tout le monde agit à sa guise sans aucun regard pour autrui, mais dans la mesure où vous ne violez pas les droits des autres, vous pouvez entreprendre ce que vous voulez. Il n’existe donc dans ce marché aucune barrière pour empêcher quelqu’un de démarrer une entreprise, ou vendre son labeur et en conserver le fruit. Il va sans dire que le fondement de ce marché est la propriété privée.

Qu’est-ce que la propriété privée?

Qu’entendons-nous lorsque nous parlons de propriété privée? Son fondement provient d’un droit fondamental: le droit à la vie. Un corollaire de ce droit veut que nous soyons tous maitres de notre propre personne et de notre corps. Ce qui implique que notre propre corps nous appartient et que ce que nous produisons en utilisant notre corps et notre esprit nous appartient de droit. Jusqu’ici, y en a-t-il qui contestent ce principe? Donc, ce que nous produisons par notre labeur physique et intellectuel est notre propriété. Cette propriété peut ensuite être échangée pour obtenir des autres les choses dont on a besoin pour vivre. En vendant mon labeur à mon employeur, par exemple, je reçois un salaire qui me permettra de me prémunir des nécessités de la vie. Les biens que j’accumule de cette façon deviennent également ma propriété. Sans la propriété privée et l’échange libre des produits de notre labeur, il n’existerait aucun incitatif à travailler au-delà du niveau de subsistance, ce qui assurerait en retour une société stagnante de chasseur-cueilleurs. Ce fût d’ailleurs le cas pendant des siècles.

La suite…

Dans les chapitres suivants, je veux partir de concepts simples comme les prix, les profits et les intérêts. À quoi servent-ils? Ensuite, j’attaquerai des sujets de plus en plus complexes comme la monnaie, les banques, le capital et l’entrepreneuriat. Au passage, j’entends expliquer comment les choses fonctionnent et ce qui arrive quand on y ajoute certaines interventions. Naturellement, il y aura toujours des sceptiques et il va de soit que je n’arriverai pas à convaincre tout le monde. Je vais cependant essayer de rester dans le gros bon sens. Je vais tout de même donner quelque chose aux sceptiques pour se mettre sous la dent. Il existe un excellent essai de Leonard Read intitulé « Moi, le Crayon » (« I, Pencil »). Dans ce texte, l’auteur fait une affirmation plutôt extraordinaire: « pas une seule personne à la surface de cette terre ne sait comment fabriquer un crayon« . Surprenant, n’est-ce pas? Pas tant que ça quand on y pense vraiment. Dans le reste du texte, l’auteur s’applique à décrire tout ce qui doit être produit pour finalement obtenir notre crayon, qui ne nous coûte que quelques centimes. On se rend vite compte en lisant ce texte que la fabrication d’un simple crayon nécessite des interactions très complexes et une grande coopérations entres des acteurs éparpillés partout à travers le globe qui ne se connaissent pas et qui ignorent tout l’un de l’autre. Or, tout ça se produit sans qu’aucune autorité centrale ou gouvernement ne le dirige. En fait, la production d’un simple crayon outrepasse toutes les frontières. Comment est-ce possible? C’est ce que j’espère pouvoir vous expliquer. Qui suis-je pour avoir la prétention de vouloir vous enseigner tout ça? Personne! Je ne suis qu’une personne qui depuis trois ou quatre ans, passe la plupart des ses heures libres à lire des textes d’économie. (Je sais, je dois être un peu fêlé, mais bon…) Ce que je partage, ce sont mes lectures, vous avez le choix, de votre côté d’accepter ou de rejeter ma thèse, mais si vous la rejetez, je vous mettrai au défi de m’expliquer comment la fabrication d’un crayon est possible sans qu’un comité planificateur ne la coordonne.

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Classé dans Actualité, économie, Philippe David