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La violence à l’extrême

 

La prémisse même de toute idéologie et que ce qu’elle enseigne est vrai et que tout le reste doit forcément être faux. On peut donc conclure que toute idéologie poussée à l’extrême peut mener à la violence. Personne ne peut avoir le monopole de la vertu et la minute que l’on commence à croire que nous avons ce monopole, il devient tentant d’utiliser la violence pour mâter ses opposants. Anders Behring Breivik est certainement un exemple d’idéologie à l’extrême, couplée avec une tendance psychopathe. Malgré ce que les médias rapportent, cette idéologie est plutôt confuse d’ailleurs. Mais on s’est empressé de l’affubler d’étiquettes comme « fondamentaliste chrétien » et « extrême-droite », presque avec abandon. Ces mêmes médias associent aussi fréquemment cette étiquette d’extrême-droite et fondamentalisme chrétien aux Parti Conservateur, à la droite américaine, aux Tea Parties, aux libertariens et par la bande, à des organismes comme le RLQ. Et hop, nous voilà tous coupables par association d’un carnage insensé causé par un psychopathe.

Ce genre de raccourci intellectuel est la marque de commerce des médias traditionnels. Quoi de mieux pour traîner ses adversaires idéologiques dans la boue que des les associer à un carnage? Cependant, c’est de l’ignorance crasse. Tout comme pour Jared Loughner, la paresse intellectuelle pousse les médias à sauter aux mauvaises conclusions. Ainsi on avait aussi mis la droite américaine au banc des accusés pour cette tuerie, alors que le tueur n’y a jamais été affilié. Les médias qui ont à tort, accusé Sarah Palin ou Rush Limbaugh d’être responsables pour la fusillade en Arizona ce sont-ils rétractés par la suite? Non, pas plus qu’ils ne se rétracteront maintenant. Gageons maintenant que si quelqu’un s’avise de critiquer l’Islam ou le multiculturalisme, il sera irrémédiablement associé à ce malade. Pourtant, il est certainement légitime de critiquer une religion qui est mue par une idéologie totalitaire et moyen-âgeuse, qui relègue les femmes à un statut de citoyen de seconde classe et qui inflige des châtiments barbaresques tels que la lapidation, la décapitation, l’amputation et la bastonnade pour des offenses allant de l’adultère à l’homosexualité. Il est aussi franchement légitime de critiquer toute politique qui considérerait qu’une culture basée sur ces préceptes puisse être équivalente à la nôtre et que nous devrions l’accepter béatement et nous y adapter.

Malgré ses tendances islamophobes et anti-multiculturalistes et anti-rectitude politique, l’étiquette d’extrême-droite est difficile à soutenir quand dans son manifeste, il cite quasi-verbatim des longs passages du manifeste de Ted Kaczinsky, mieux connu sous le sobriquet de « Unabomber », pourtant notoire de l’extrême-gauche. Il se disait chevalier d’un ordre pourtant défunt depuis l’an 1312 et était aussi un franc-maçon. Son manifeste est un amalgame de contradictions. Il semble tout simplement utiliser diverses idéologies pour justifier sa psychose. Anders Behring Breivik était un loup solitaire détraqué qui n’est ni vraiment à droite, ni vraiment à gauche.

Étant donné l’étiquette qu’on a trop facilement collé à Breivik, il ne sera pas surprenant que certains sortent l’épouvantail du terrorisme d’extrême-droite, seulement, pour remettre les choses en perspective, je vous laisse tirer vos propres conclusion quant au danger que représente cette menaçante extrême-droite avec ce graphique produit par l’agence policière Europol des attentats terroristes des deux extrêmes du spectrum politique:

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Quelque soit la cause, la violence n’est jamais la solution. La violence est le recours de celui qui n’a plus d’arguments pour exprimer ses idées. Il peut alors soit appliquer la violence directe, ou par le biais de l’État, en faisant du lobbying, mais le résultat est le même au bout de la ligne: il y a violence ou menace de violence. Le libertarianisme est en fait, la seule idéologie qui dénonce la violence sous toutes ses formes, qu’elle soit légalisée ou non. Notre pacifisme nous rend résolument contre l’État, qui est l’incarnation de la violence organisée dans notre société. Nous ne croyons qu’en une seule chose: la coopération paisible entre individus. La violence et la haine ne fait que générer plus de haine et de violence. Le redressement d’un supposé tort par la violence ne fait que nous descendre au niveau de notre agresseur. L’usage de la violence discrédite irrémédiablement toute idée que vous défendez. Breivik dit dans son manifeste avoir été intéressé par le libertarianisme, mais l’a rejeté parce qu’il était en contradiction de ses instincts nationalistes. Dommage. S’il avait embrassé le libertarianisme comme philosophie personnelle, il n’aurait pas pu faire ce qu’il a fait sans renier tous ses principes.

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Le dialogue de sourds (5e partie)

G. Edward Griffin

G. Edward Griffin

Le monde politique est truffé d’étiquettes. Nous pouvons être conservateur ou libéraux, droitiste ou gauchistes, démocrates, républicains, libertariens, communistes, fascistes, etc… Mais au travers toutes ces étiquettes, personne n’arrive à décrire de façon précise ce que ces étiquettes représentent vraiment, Ces étiquettes ne servent qu’à attribuer une aura de bonté ou de méchanceté selon celui qui les emploie et les émotions qui sont déclenchées par le discours et chaque orateur semble en avoir une définition différente. Afin de dégager un sens dans les débat politiques, il est essentiel d’abandonner le vieux vocabulaire et établir un vocabulaire plus simple.Une fois que les termes sont clairement définis, beaucoup de gens se rendront compte qu’ils sont d’accord sur l’essentiel.

Vous serez probablement surpris d’apprendre que pratiquement tous les débats politiques peuvent se diviser en deux courants de pensée communs. Ces courants de pensée encouragent tous deux des actions à prendre, mais la grande différence de provient pas autant des actions elles-même mais des principes qui motivent ces actions. Ce grand débat est en fait entre l’éthique du collectivisme et celle de l’individualisme. Ces deux mots ont une signification réelle. Nous reconnaissons au départ que les adhérents des deux courants de pensée sont mus par des bonnes intentions et qu’ils veulent tous le bien de leurs familles et du monde en général. Là où ils divergent est le moyen d’y arriver. Dans ce billet en cinq parties, j’aimerais explorer les points communs et divergences des ces deux courants de pensée tels qu’exposés par l’écrivain et philosophe G. Edward Griffin. La première partie traitera des droits humains, la deuxième traitera de la suprématie du groupe, la troisième de coercition et liberté, la quatrième de l’égalité et l’inégalité devant la loi et la cinquième du rôle du gouvernement.

Partie V: Le véritable rôle du gouvernement

Le temps es venu de se débarasser des définitions confuses, de l’illusion des opposés et du mythe que le monde est trop compliqué pour bien le comprendre. La réponse à ces questions est en réalité bien plus simple qu’on ne le croit. Il n’existe que deux approches. L’approche collectiviste et l’approche individualiste. Maintenant que nous avons défini l’origine des droits, démontré la fausseté de la suprématie du groupe, démontré l’immoralité de la coercition et la nécessité de l’égalité devant la loi; il ne demeure qu’une seule question: Quel est le véritable rôle d’un gouvernement?

Les collectivistes croient que le rôle du gouvernement doit être positif, que l’État doit prendre l’initiative dans toutes les affaires humaines. Qu’il doit être agressif, qu’il doit mener et pourvoir à la société. Il doit être le grand organisateur de la société.

Les individualistes, quant à eux, croient que le rôle du gouvernement doit être négatif et défensif. Son rôle n’est pas de pourvoir, mais de protéger. Car si on donne le pouvoir à l’État de pourvoir pour certains, il doit aussi avoir le pouvoir de prendre aux autres. Une fois que nous lui avons donné ce pouvoir, il y en aura toujours qui tenteront de l’utiliser à leur fins. Il mènera toujours au pillage légalisé et à la perte de liberté. Si un gouvernement est suffisamment puissant pour nous donner tout ce que nous désirons, il est également assez puissant pour nous enlever tout ce que nous possédons. Donc le véritable rôle du gouvernement devrait être de protéger la vie, la liberté et la propriété de ses citoyens, sans plus.

Nous entendons souvent parler de l’opposition entre la gauche et la droite, mais qu’est-ce que c’est réellement? Par exemple, on nous enseigne que le socialisme et le communisme représentent l’extrême gauche et que le nazisme et le fascisme représentent l’extrême droite. Ici nous avons deux puissantes idéologies et l’impression est qu’elles sont diamétralement opposées, mais quelle est la différence? Elles ne sont pas opposées du tout, elle sont les mêmes.

Les symboles sont différents, mais lorsqu’on analyse le communisme et le nazisme, on se rend compte que ce sont toutes deux des doctrines socialistes. Le communisme a toujours été à propos de l’implémentation du socialisme. Le parti des Nazi s’appelait le Parti National des Travailleurs Socialistes. Les communistes font la promotion d’un socialisme international alors que les nazis faisaient la promotion d’un socialisme nationaliste. Les communistes font la promotion du conflit des classes et la haine des bourgeois pour obtenir la loyauté et l’obeissance de leurs disciples, alors que les Nazis utilisaient le conflit racial et la haine des autres races à cette même fin. Le communisme prône la nationalisation des moyens de production par l’État tandis que le Nazisme se contentait de « socialiser » les propriétaires (voir les citations ci-bas), mais les deux approches reviennent à un contrôle total de l’état sur ces moyens de productions. Autrement, il n’existe pratiquement aucune différence entre les deux (l’organisation en Soviets n’est qu’une autre forme d’étatisme, après tout. La mentalité demeure la même). Ces deux idéologies demeurent des épitomés du collectivisme. Et pourtant on nous enseigne toujours qu’elles sont à des extrémités opposées du spectre politique.


Je veux que chacun de conserver les biens qu’il a acquis pour lui-même selon le principe que le bénéfices à la communauté supplantent les bénéfices au particulier. Mais l’État doit conserver la supervision et chaque propriétaire devrait doit se considérer comme étant appointé par l’Etat. Il est de son devoir de ne pas utiliser ses biens contre les intérêts des autres parmi son propre peuple. C’est la question cruciale. Le Troisième Reich conservera toujours le droit de contrôler les propriétaires de biens. – ( Adolf Hitler – Tiré d’un discours en 1931.)

Qu’ils possèdent des terres ou des usines autant qu’ils veulent. Le facteur décisif est que l’Etat, par le Parti, règne sur eux, peu importe qu’ils soient propriétaires ou travailleurs. (…) Pourquoi se donner le mal de socialiser les banques et les usines? Nous socialisons les êtres humains. – (Lettre de Hitler à Hermann Raushning)


Il n’y a qu’une seule chose qui ait un sens quand nous définissions le spectre politique et c’est d’avoir un spectre avec l’absence de gouvernement à une extrémité (l’anarchie) et un gouvernement totalitaire (totalitarisme) à l’autre extrémité. Ainsi nous retrouvons le communisme et le nazisme tous les deux à la même extrémité du spectre. Pourquoi? Parce qu’ils sont tous deux basés sur le collectivisme. Le communisme, le nazisme, le fascisme et le socialisme gravitent tous vers un gouvernement de plus en plus gros et de plus en plus tentaculaire tout simplement parce que c’est la nature du collectivisme. Sous un régime collectiviste, la résolution de problèmes est la responsabilité du gouvernement. Plus il y a de problèmes à résoudre, plus le gouvernement doit devenir puissant pour les résoudre. Lorsque nous acceptons que le gouvernement doit résoudre les problèmes de la société, nous embarquons sur la pente glissante et il n’y a aucun endroit où arrêter jusqu’à ce que vous arriviez à l’extrémité de l’échelle qui est un gouvernement totalitaire. Peu importe quel nom vous lui donnez, ou quelle nouvelle étiquette vous inventez, le collectivisme est le totalitarisme.

La réalité est que l’axe politique linéaire est un trompe l’œil. C’est en réalité un cercle. Si on recourbe les extrémités jusqu’à ce qu’elles se touchent, nous constatons que l’anarchie, l’absence de gouvernement, mène à l’autorité par celui qui a les plus gros poings ou les plus gros fusils, ce qui nous ramène au totalitarisme en un clin d’œil. En ayant un cercle, la seule position logique où nous devrions nous placer est à l’opposé des deux extrêmes. Bien sûr, nous devons avoir une forme d’organisation sociale et politique, mais elle doit être fondée sur l’individualisme, avec une affinité vers le moins de gouvernement possible et non sur le collectivisme, qui a une affinité vers le plus grand gouvernement possible. Le meilleur gouvernement est celui qui gouverne le moins.

Conclusion

Depuis le début du 20e siècle, nous avons assisté à une augmentation fulgurante de la taille de tous les états de ce monde. Nous avons également assisté à une monté fulgurante de crimes d’état, de répression politique et de génocides. Même la démocratie n’est pas garante de liberté. Ici au Québec, nous sommes secoués par scandale par dessus scandale. Il ne se passe pas une journée sans que nous de lisions une histoire de corruption dans les journaux. Que nous élisions des gouvernements de droite ou de gauche ne change rien à la donne. La solution au problème n’est pas de tenter de destituer les politiciens corrompus pour les remplacer par des politiciens supposément plus vertueux (comme s’il pouvait y en avoir), parce que le problème n’est pas les politiciens. Le problème n’est pas le système politique comme tel. Le véritable problème est la mentalité derrière le système. À partir du moment que nous acceptons la prémisse que c’est le gouvernement qui nous donne ou nous enlève nos droits, nous entreprenons notre voyage sur la route de la servitude. À partir du moment que nous percevons l’État comme étant un pourvoyeur plutôt qu’un protecteur, nous ouvrons la porte à l’utilisation du trésor public comme un plat de bonbons dans lequel tous les groupes organisés pourrons se servir et qui laissera tous ceux qui ne saurons pas s’organiser avec la note. C’est la nature même de cette mentalité. Tout ce que je demande, c’est que vous regardiez le monde d’un œil critique et vous verrez que je dis vrai. N’allez surtout pas me croire sur parole. Faites vos propres recherches.

Friedrich Hayek

« Ambition, impatience, hâte d’agir sont souvent dignes d’admiration chez des individus, mais elles sont pernicieuses quand elles guident l’usage du pouvoir de contraindre et de corriger aux mains de gens qui, une fois investis de l’autorité, supposent que celle-ci s’accompagne d’une sagesse supérieure, et par conséquent du droit d’imposer aux autres leurs convictions. »

– Friedrich A. Hayek, La constitution de la liberté, 1960.


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Gaz de schiste : un libertarien notoire d’accord pour un moratoire

J’ai bien l’impression que la mâchoire de quelques droitistes va tomber lorsqu’ils vont apprendre que le libertarien Martin Masse est pour un moratoire sur l’exploitation des gaz de schiste. Cela aura au moins l’avantage de séparer le grain de l’ivraie…

Et je mentirais si j’écrivais que ça ne m’a pas surpris. Mais en lisant l’argumentaire, j’ai constaté que c’est tout à fait logique. Si le libertarianisme est tout à fait contre l’État, il faut bien qu’il soit pour les citoyens, et pas seulement quand il s’agit des questions économiques. Et il est limpide que la question de l’exploitation des gaz de schiste n’est pas qu’économique, a contrario de ce que le gouvernement actuel et ses copains gazants essayent de nous faire croire.

Je vais me permettre ce citer l’auteur avant de continuer :

Le «développement économique» n’est pas une valeur en soi, il doit toujours se faire dans le respect de la propriété et des droits individuels de chacun. C’est ce point de vue qui différencie le libertarianisme d’une droite affairiste et corporatiste qui vise uniquement à engranger les recettes en exploitant tout ce qui s’offre à elle et par n’importe quel moyen, y compris en s’acoquinant avec l’État. C’est justement ce qui semble se produire dans cette industrie.

Donc, ici, l’État devient le contraire de ce que j’appellerais le « syndicat général des citoyens » (je le nomme ainsi même si je sais que cette formulation donnera pour certains l’impression d’être le son des ongles grattant fortement sur un tableau noir…). Pour le formuler autrement, les retombées positives pour les citoyens semblent être dans le bas de la liste du gouvernement, puisqu’on ne prend pas au sérieux la peur légitime de retombées négatives, alors qu’il n’est pas dit lesquelles retombées pèseraient le plus dans la balance, et s’il est acceptable qu’il y en ait des négatives, globalement ou en partie.

Et, comme il est soulevé dans le texte au niveau de l’exploitation des ressources naturelles dans le sous-sol, la réglementation ne fait pas de différence entre un sous-sol en région sauvage, peu peuplée ou habitée, voilà où le bât blesse! Le gouvernement n’a qu’à décider de fermer ou d’ouvrir l’oreille selon ses désirs, selon ce que lui dicte la boule de cristal de l’électoralisme. Et en ce moment, avec un parti libéral en train d’imploser, est-ce que ce seront les décisions de la dernière chance? (« Take the money and go, Johnny go! »)

Quant à la question de la pollution versus les industries que Martin Masse soulève, je suis tout à fait d’accord, même que j’ai toujours considéré les pollutions comme étant liberticides :

avec la nationalisation non seulement du sous-sol, mais de l’environnement dans son ensemble, la pollution, qui devrait être considérée comme une atteinte à un droit de propriété, est devenu un problème d’«externalité» géré par l’État au moyen d’une réglementation. Dans les faits, l’État donne depuis plus d’un siècle des permis de polluer à des industries et empêche les victimes de poursuivre les pollueurs. On ne peut ainsi s’opposer au «développement économique» si ça fait l’affaire du gouvernement et de ses copains du secteur privé qui finance sa caisse électorale, même si ce développement nous agresse, détériore notre environnement et notre propriété et tue notre qualité de vie.

Par contre, j’ai un peu de difficulté avec l’idée du « droit de propriété » dans ce contexte, que je remplacerais par une formulation plus proche du « droit au respect », ce qui serait plus global. Je pense par exemple à un respect égal, à un endroit donné, des propriétaires et des locataires, ce que le « droit de propriété » ne suggère pas.

Autre bémol, j’en ai contre cette vision, détaillée en conclusion :

Voilà un bon dossier où les libertariens doivent absolument se démarquer de la droite affairiste et corporatiste et défendre les citoyens ordinaires pour rester crédibles, même si ça signifie qu’on se range pour une fois du côté des bien-pensants étatistes.

Je ne crois vraiment pas que l’expression « bien-pensants étatistes » ait tellement de prise sur la réalité. Combien de citoyens impliqués se réclament clairement et réellement de l’étatisme? Pour la plupart des gens, l’État est un (bien ou un) mal nécessaire, qui en soi relève plus de la tradition que du désir. Il est (supposément) utile et s’il s’avère franchement un jour ne plus l’être, j’espère bien que ce ne sera pas la tradition qui le maintiendra en vie…

Si les citoyens, même les artistes, se dressent pour contester le chemin qu’emprunte l’industrie gazière et le gouvernement, ce n’est assurément pas pour glorifier la pensée étatiste! Il ne faut pas prendre des vessies pour des lanternes!

(Photo : Shandchem)

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Le dialogue de sourds (4e partie)

G. Edward Griffin

G. Edward Griffin

Le monde politique est truffé d’étiquettes. Nous pouvons être conservateur ou libéraux, droitiste ou gauchistes, démocrates, républicains, libertariens, communistes, fascistes, etc… Mais au travers toutes ces étiquettes, personne n’arrive à décrire de façon précise ce que ces étiquettes représentent vraiment, Ces étiquettes ne servent qu’à attribuer une aura de bonté ou de méchanceté selon celui qui les emploie et les émotions qui sont déclenchées par le discours et chaque orateur semble en avoir une définition différente. Afin de dégager un sens dans les débat politiques, il est essentiel d’abandonner le vieux vocabulaire et établir un vocabulaire plus simple.Une fois que les termes sont clairement définis, beaucoup de gens se rendront compte qu’ils sont d’accord sur l’essentiel.

Vous serez probablement surpris d’apprendre que pratiquement tous les débats politiques peuvent se diviser en deux courants de pensée communs. Ces courants de pensée encouragent tous deux des actions à prendre, mais la grande différence de provient pas autant des actions elles-même mais des principes qui motivent ces actions. Ce grand débat est en fait entre l’éthique du collectivisme et celle de l’individualisme. Ces deux mots ont une signification réelle. Nous reconnaissons au départ que les adhérents des deux courants de pensée sont mus par des bonnes intentions et qu’ils veulent tous le bien de leurs familles et du monde en général. Là où ils divergent est le moyen d’y arriver. Dans ce billet en cinq parties, j’aimerais explorer les points communs et divergences des ces deux courants de pensée tels qu’exposés par l’écrivain et philosophe G. Edward Griffin. La première partie traitera des droits humains, la deuxième traitera de la suprématie du groupe, la troisième de coercition et liberté, la quatrième de l’égalité et l’inégalité devant la loi et la cinquième du rôle du gouvernement.

Partie IV: Égalité et inégalité devant la loi

La quatrième chose qui différencie les idéologies collectivistes et individualistes a rapport avec la façon que les gens sont traités devant la loi. Les individualistes croient que nous sommes tous différents. Que nous sommes supérieurs et inférieurs aux autres de multiples façons, mais que chacun de nous mérite d’être traité de la même façon par la loi, peu importe notre sexe, notre âge, notre race, notre religion, etc.

Les collectivistes croient que la loi doit traiter les gens inégalement afin d’obtenir certains changements désirés dans la société. Ils considèrent le monde tragiquement imparfait. Ils voient la pauvreté, la misère et l’injustice et concluent que quelque chose doit être fait pour corriger les forces qui causent ces situations. Ils se croient des ingénieurs sociaux, doués de la sagesse nécessaire pour restructurer la société en quelque chose de plus humain et plus juste. Pour ce faire, ils doivent intervenir dans toutes les facettes des activités humaines et rediriger ces activités selon leur plan. Ce qui veut dire qu’ils doivent redistribuer la richesse et utiliser les forces policières pour forcer certains comportements. Les conséquences de cette mentalité peuvent être constatées un peu partout à travers le monde. Presque tous les pays ont un système d’imposition qui traite les gens inégalement selon leur revenus, leur état civil, le nombre d’enfants, leur âge et même le genre d’investissements qu’ils ont. Le but de cet arrangement est de redistribuer la richesse, c’est à dire de favoriser certaines classes ou certains groupes au détriment des autres. Fréquemment ils ont même certaines clauses dans la loi de l’impôt qui exempte une corporation ou un groupe d’influence en particulier. Certaines lois distribuent également des subventions à certains groupes ou corporations. L’inégalité est la seule raison d’être de ces lois Dans la sphère sociale, ils ont des lois pour établir des quotas de race, de sexe, des plans de discrimination positive ou pour interdire l’expression d’opinions qui peuvent offenser certains groupes ou les planificateurs eux-mêmes.Dans tous les cas, il y a une application inégale des lois basée sur quel groupe auquel on appartient.

On nous dit que tout ça est nécessaire pour assurer une société plus équitable, mais pourtant, après plus de cent ans d’ingénierie sociale, il n’existe aucun endroit au monde où les collectivistes peuvent pointer et dire que leur plan a fonctionné tel qu’ils l’avaient prévu.

Imaginons une ligue de basketball où les joueurs de la moitié des équipes doivent jouer avec un bras lié dans le dos. Il n’y a personne, individualiste ou collectiviste qui considèrerait cette situation équitable. Supposons maintenant qu’on décrète que l’année suivante, les équipes qui n’avaient pas les bras liés doivent maintenant les attacher et que celles qui étaient restreintes peuvent jouer avec les bras libres. Est-ce que c’est maintenant équitable? Avant que vous ne répondiez, supposons que tous les joueurs de l’année précédente ont pris leur retraite et ont été remplacés par des nouveaux joueurs, est-ce toujours équitable? Il y a une prémisse importante dans cet exemple. Il identifie les joueurs comme des individus et non comme les membres d’une équipe collective.

Utilisons maintenant un exemple plus d’actualité de groupes qui ont historiquement été floués par les règles comme les peuples autochtones de l’Australie, du Canada et des États-Unis (on pourrait facilement inclure les afro-américains et les hispano-américains dans le lot). Leur lutte a toujours été contre le biais raciste qui limite leurs opportunités. Tout le monde peut s’accorder à dire que ces règles doivent être changées afin qu’ils puissent jouer avec les mains déliées, mais que dire si nous décidons d’aller plus loin et que nous leur garantissons des avantages comme des emplois garantis ou des exemptions d’impôts, peu importe leur situation financière, simplement parce qu’ils appartiennent à ce groupe? Dans la quête de l’égalité des droits, est-ce que la substitution de discrimination négative pour une discrimination positive a une chance de porter des fruits? Les individualistes croient que cette voie ne fait qu’accentuer les ressentiments en créant une société ou tout le monde s’identifie à des groupes différents perpétuellement à la quête de traitement préférentiel. Beaucoup de livres ont été écrits au sujet de l’utopie collectiviste, mais partout où elle est appliquée, le résultat est toujours plus de pauvreté, de souffrance et d’injustice qu’avant.

L’individualisme est basé sur la prémisse que tous les citoyens sont égaux vis à vis la loi, peu importe leur race, leur religion, leur sexe ou leurs opinions politiques. Aucune classe ne peut obtenir de traitement de faveur peu importe le mérite où la popularité de sa cause. De favoriser une classe au dépend des autres n’est pas l’égalité devant la loi.

Dans le prochain chapitre, nous examinerons quel est le véritable rôle de l’État. Nous verrons l’État individualiste et l’État collectiviste et dans quelle direction ils mènent leurs citoyens.

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Le dialogue de sourds (3e partie)

G. Edward Griffin

G. Edward Griffin

Le monde politique est truffé d’étiquettes. Nous pouvons être conservateur ou libéraux, droitiste ou gauchistes, démocrates, républicains, libertariens, communistes, fascistes, etc… Mais au travers toutes ces étiquettes, personne n’arrive à décrire de façon précise ce que ces étiquettes représentent vraiment, Ces étiquettes ne servent qu’à attribuer une aura de bonté ou de méchanceté selon celui qui les emploie et les émotions qui sont déclenchées par le discours et chaque orateur semble en avoir une définition différente. Afin de dégager un sens dans les débat politiques, il est essentiel d’abandonner le vieux vocabulaire et établir un vocabulaire plus simple.Une fois que les termes sont clairement définis, beaucoup de gens se rendront compte qu’ils sont d’accord sur l’essentiel.

Vous serez probablement surpris d’apprendre que pratiquement tous les débats politiques peuvent se diviser en deux courants de pensée communs. Ces courants de pensée encouragent tous deux des actions à prendre, mais la grande différence de provient pas autant des actions elles-même mais des principes qui motivent ces actions. Ce grand débat est en fait entre l’éthique du collectivisme et celle de l’individualisme. Ces deux mots ont une signification réelle. Nous reconnaissons au départ que les adhérents des deux courants de pensée sont mus par des bonnes intentions et qu’ils veulent tous le bien de leurs familles et du monde en général. Là où ils divergent est le moyen d’y arriver. Dans ce billet en cinq parties, j’aimerais explorer les points communs et divergences des ces deux courants de pensée tels qu’exposés par l’écrivain et philosophe G. Edward Griffin. La première partie traitera des droits humains, la deuxième traitera de la suprématie du groupe, la troisième de coercition et liberté, la quatrième de l’égalité et l’inégalité devant la loi et la cinquième du rôle du gouvernement.

Partie III: Coercition et liberté.

Plus tôt, dans la première partie, nous avons vu ce qui est à l’origine des droits. Il en va de même pour l’origine des responsabilités. Les deux vont de pair. Si vous voulez vivre votre propre vie, sans que les autres ne vous disent quoi faire, vous devrez prendre la responsabilité d’être indépendant de pourvoir à vos propres besoins sans vous attendre à ce que d’autres s’occupent de vous.

Si seul les individus ont des droits, alors seul les individus ont des responsabilités. Si les groupes ont des droits, alors ces groupes doivent aussi avoir des responsabilités et c’est une des grands débats de notre société présentement. Les individualistes sont les champions des droits individuels et donc, acceptent le concept de responsabilités individuelles. Ils croient que chaque individu a une obligation première de prendre soin de lui-même et sa famille, ensuite de prendre soins d’autres personnes dans le besoin. Ce qui ne veut pas dire qu’ils ne croient pas qu’il faille s’entraider, mais bien que c’est leur propre responsabilité d’enrôler l’aide volontaire dont ils ont besoin.

Les collectivistes, par contraste, déclarent que les individus ne sont pas responsables pour la charité, d’élever leurs enfants, de subvenir aux besoins de leurs parents âgés ou même de subvenir à leurs propres besoins. Ce sont les responsabilités de ls société ou de l’État. Là où l’individualiste s’attend à tout faire par lui-même, le collectiviste s’attend à ce que le gouvernement fasse tout pour lui. Lui fournir de l’emploi, des soins de santé, un salaire minimum, une éducation et un même un toit. Selon les collectivistes, le gouvernement est la solution à tous leurs problèmes. Quand un collectiviste vous parle de solidarité pour s’occuper de nos enfants, de nos vieillards, des démunis, il ne veut pas dire de le faire nous-même, mais que quelqu’un d’autre le fasse pour nous.

Les individualiste, eux, croient au contraire que le gouvernement crée plus de problèmes qu’il n’en résout. Ils croient plutôt que la liberté de choix, en engendrant une multitude d’idées soumises au test d’essai-erreur et de la concurrence; fournit des résultats bien supérieurs que le gouvernement ou une supposée élite dirigeante. Les collectivistes craignent la liberté de choix. Ils sont convaincus que c’est approprié pour les choses mineures comme choisi la couleur de peinture sur nos murs, mais pour les choses importantes comme la santé, l’éducation, la politique monétaire, le système bancaire, etc., la liberté de choix ne fonctionnera pas. Il faut que le gouvernement s’en occupe sinon ce sera le chaos.

Il existe deux raisons pourquoi cette position est populaire. La première est que la plupart d’entre nous ont été éduqués dans des écoles gérées par l’État et c’est ce qu’on nous y a enseigné. La seconde est que l’État est le seul groupe à avoir l’usage légal de la force. Il a le pouvoir de taxation, renforcé par un système carcéral et la force des armes et ce concept est très attrayant pour les ingénieurs sociaux. Ils croient que c’est leur devoir en tant que personnes éclairées de prendre les décision pour d’autres qu’ils considèrent trop stupides pour décider d’eux-même ce qui est dans leur intérêt.

Les individualistes croient aussi qu’ils ont raison et que les masses n’agissent pas toujours dans leur meilleur intérêt, mais il refusent d’accepter qu’on puisse forcer les autres à agir contre leur propre volonté. Adopter ce principe ouvre la porte à d’autres groupes de venir imposer leurs dictats à leur tour et se serait la fin de leur liberté. Une des façons les plus faciles de reconnaitre un collectiviste est la façon dont il confronte les problèmes sociétaux. Peu importe ce qui trouble sa vie quotidienne. Que ce soit pour des déchets dans la rue, des tenues indécentes, le racisme, la consommation de drogues, etc. Son premier réflexe est de dire « il devrait y avoir une loi… » Naturellement, les personnes au pouvoir, ceux qui vivent de la coercition, sont plus qu’heureux de les accommoder. Ces lois en elles-même peuvent sembler bénignes, mais chaque année il y a de plus en plus de lois et de moins en moins de liberté. Le gouvernement continue de grandir jusqu’à ce qu’il devienne totalitaire. Petit peu par petit peu, les gens forgent les mailles des chaines de leur propre esclavage.

Un bon exemple de la mentalité collectiviste est leur concept de charité. La plupart des gens s’accorde sur l’importance d’aider son prochain, mais qu’en est-il de ceux qui ne sont pas d’accord et refusent d’aider? Peuvent-ils laisser les gens dans le besoin alors que le reste d’entre nous est si généreux? Les collectivistes voient des gens comme ceux-là comme une justification de l’usage de la coercition, parce que la cause est si noble. Naturellement, tout l’argent ainsi récolté ne va pas nécessairement aux pauvres. Ça prend beaucoup d’argent pour opérer la bureaucratie de la charité publique et cette bureaucratie est habituée à sa part. Quant au reste, ils sont contents de recevoir tout ce qu’ils peuvent. Ils ne se soucient pas de combien est consommé avant que ça leur parvienne, parce qu’après tout, ça vient de la poche des autres de toute façon.

Nous connaissons tous la parabole du bon samaritain qui s’est arrêté pour aidé un homme qui avait été battu et volé. Mais qu’aurions-nous pensé si le samaritain avait ensuite brandi son épée et menacé de tuer le prochain passant s’il n’aidait pas aussi? À ce pont, notre samaritain n’aurait pas été mieux que le brigand qui avait volé le premier homme. Son motif à lui aurait bien pu être pour nourrir sa famille ou payer des soins pour sa femme. Peu importe, un crime commis, même pour des motifs vertueux est un crime tout de même. Quand la coercition est utilisée, il n’y a aucune charité.

L'approche collectiviste à la charité.

Les individualistes, eux, croient qu’une personne a le droit de ne pas être charitable. Qu’elle veuille donner à une autre œuvre de charité, ou donner un plus petit montant, ou ne rien donner du tout, nous n’avons aucun droit de la forcer à faire quoi que ce soit. Nous pouvons tenter de la persuader et de lui montrer le bon exemple, mais les individualistes refusent l’idée de la forcer à donner, que ce soit en la restreignant pendant qu’on fouille ses poches, ou en utilisant l’isoloir afin de faire voter des lois pour la taxer. Dans les deux cas, le principe est le même. Ça s’appelle du vol.

Les collectivistes aiment à faire croire que les individualistes sont égoïstes parce qu’ils s’opposent aux programmes sociaux et à la distribution coercitive de la richesse, mais c’est tout le contraire. Les individualistes prônent la vraie charité de donner volontairement leur propre argent, tandis que les collectivistes prônent le don forcé de l’argent des autres, ce qui explique pourquoi ils sont si populaires. Un des slogans marxistes les plus populaires est:

« De chacun selon sa propre habileté, à chacun selon son besoin »

C’est une pensée attrayante, mais elle est incomplète. La question qui est restée sans réponse est « Comment? » Est-ce de façon libre, ou par la coercition? Pour l’individualiste, même une noble cause ne justifie pas l’usage de la coercition, mais pour le collectiviste, la fin justifie les moyens.

Dans le prochain chapitre, nous verrons les différentes attitudes du collectivisme et de l’individualisme face à l’égalité et la loi.

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Le dialogue de sourds (2e partie)

G. Edward Griffin

G. Edward Griffin

Le monde politique est truffé d’étiquettes. Nous pouvons être conservateur ou libéraux, droitiste ou gauchistes, démocrates, républicains, libertariens, communistes, fascistes, etc… Mais au travers toutes ces étiquettes, personne n’arrive à décrire de façon précise ce que ces étiquettes représentent vraiment, Ces étiquettes ne servent qu’à attribuer une aura de bonté ou de méchanceté selon celui qui les emploie et les émotions qui sont déclenchées par le discours et chaque orateur semble en avoir une définition différente. Afin de dégager un sens dans les débat politiques, il est essentiel d’abandonner le vieux vocabulaire et établir un vocabulaire plus simple.Une fois que les termes sont clairement définis, beaucoup de gens se rendront compte qu’ils sont d’accord sur l’essentiel.

Vous serez probablement surpris d’apprendre que pratiquement tous les débats politiques peuvent se diviser en deux courants de pensée communs. Ces courants de pensée encouragent tous deux des actions à prendre, mais la grande différence de provient pas autant des actions elles-même mais des principes qui motivent ces actions. Ce grand débat est en fait entre l’éthique du collectivisme et celle de l’individualisme. Ces deux mots ont une signification réelle. Nous reconnaissons au départ que les adhérents des deux courants de pensée sont mus par des bonnes intentions et qu’ils veulent tous le bien de leurs familles et du monde en général. Là où ils divergent est le moyen d’y arriver. Dans ce billet en cinq parties, j’aimerais explorer les points communs et divergences des ces deux courants de pensée tels qu’exposés par l’écrivain et philosophe G. Edward Griffin. La première partie traitera des droits humains, la deuxième traitera de la suprématie du groupe, la troisième de coercition et liberté, la quatrième de l’égalité et l’inégalité devant la loi et la cinquième du rôle du gouvernement.

Partie II: La suprématie du groupe

L’idéologie collectiviste est fondée sur le concept que le groupe est plus important que l’individu. C’est-à-dire que le groupe est une entité en elle-même et qu’il a aussi des droits. Qui plus est, les droits du groupe excèdent ceux des individus. Il est donc acceptable de sacrifier certains individus, si nécessaire, pour le plus grand bien du plus grand nombre. Qui pourrait s’objecter à la perte de liberté individuelle, si elle est justifiée par le bien commun de la société? Le groupe ultime est, bien sûr, l’État. L’État étant plus important que les individus, il est donc acceptable, si nécessaire de sacrifier des individus pour le bien de l’État. Ce concept est à la base de tout État totalitaire basé sur le modèle collectiviste.

Les individualistes, par contre, disent qu’il n’existe pas de groupe dans la réalité. Nous ne pouvons ni voir, ni toucher un groupe; seulement les individus qui le composent. Dans la même veine qu’une forêt n’existe pas, il n’existe que des arbres. La forêt n’est qu’un concept abstrait pour représenter plusieurs arbres dans nos esprits, tout comme un groupe est une abstraction qui représente plusieurs individus. Un groupe ne peut pas réfléchir. Il n’a pas d’intelligence propre, donc un groupe ne possède aucun droit. Seul les individus possèdent des droits. Même si un groupe contient plus de membres qu’un autre groupe, il n’a pas plus de droits. Même si ce groupe s’appelle l’État ou la société. La majorité des électeurs n’a pas plus de droits que la minorité. Les droits ne sont pas dérivés du nombre, mais appartiennent à chaque individu.

Lorsque quelqu’un vous dit qu’il faut sacrifier des individus pour le bien du groupe, il veut dire qu’il faut sacrifier certains individus au profit d’autres individus. La moralité du collectivisme est basée sur les nombres. Tout peut être fait tant que ceux qui bénéficient sont supposément plus nombreux que ceux qui sont sacrifiés. Je dis « supposément » parce que dans le vrai monde, ceux qui décident qui doit être sacrifié ne le font pas de façon équitable. Tous les dictateurs disent représenter le plus grand nombre, mais le plus souvent, ils ne représentent guère plus que 1%. La théorie est que quelqu’un doit s’exprimer dans l’intérêt de la masse parce qu’ils sont trop stupides pour décider d’eux-même ce qui est dans leur propre intérêt. L’élite collectiviste plus éclairée doit donc prendre les décisions pour eux. C’est de cette façon qu’on peut justifier toute atrocité ou injustice comme étant nécessaire au plus grand bien de la société. Les totalitaires d’aujourd’hui tentent toujours de se faire passer pour des humanistes.

Parce que les individualistes ne croient pas en la suprématie du groupe, les collectivistes les accusent souvent d’égoïsme ou d’être insensibles aux besoins des autres. Mais l’individualisme n’est pas basé sur l’égo, mais sur le principe. Si vous acceptez que des individus puissent être sacrifiés pour le bien du groupe, vous faites une erreur à deux niveaux. Premièrement, puisqu’ils sont l’essence du groupe, sacrifier des individus, c’est aussi sacrifier le groupe,petit peu par petit peu. Ensuite, c’est possible que vous ne connaissiez pas ceux qui sont sacrifiés, ou même qu’il s’agisse de gens que vous détestez. Mais demain ça pourrait être un être cher ou vous-même. Il ne faut pas réfléchir très longtemps pour réaliser que la meilleure façon d’assurer le plus grand bien pour le plus grand nombre n’est pas de sacrifier des individus, mais de protéger chaque individu. La société est mieux servie par l’individualisme, et non le collectivisme.

Ceci est la raison pourquoi il existe une distinction entre une république et une démocratie. Beaucoup croient par exemple, que les États-Unis sont une démocratie, mais si nous examinons les documents historiques écrits par leurs pères fondateurs, on se rend compte qu’ils avaient une très pauvre opinion de la démocratie. Alors ce qu’ils ont fondé était une république et non une démocratie. C’est d’ailleurs pourquoi le mot démocratie n’apparait nulle part dans leur déclaration d’indépendance ou dans leur constitution. La différence est importante parce que la différence entre une démocratie et une république est la différence entre le collectivisme et l’individualisme. Dans une démocratie pure, c’est la majorité qui mène. Considérez qu’un lynchage est un exemple de démocratie en action, ou le seule vote contraire est celui du type au bout de la corde. Dans une république, la majorité règne de façon limitée et des règles existent pour que chaque individu soit protégé de la tyrannie de la majorité. Les républiques sont caractérisées par une constitution qui impose des limites au gouvernement. Le meilleur exemple est le « Bill of Rights » américain qui spécifie que le Congrès, même s’il représente la majorité, ne peut voter aucune loi abrogeant le droit à la libre expression, la liberté religieuse, le droit d’assemblée, etc. Ces règles qui limitent le pouvoir de la majorité sont caractéristiques d’une république et sont au cœur de l’idéologie individualiste. C’est probablement pourquoi certains ici au Québec ont tant de difficulté à comprendre la résistance des américains envers l’État providence.

Voilà donc une des différences fondamentales entre le collectivisme et l’individualisme. Le collectivisme soutient toute action du gouvernement tant qu’il peut être dit que cette action est pour le plus grand bien du plus grand nombre et l’individualisme qui cherche à protéger la minorité des vices de la majorité.

Dans la prochaine partie, nous examineront les positions opposant l’usage de la coercition opposées au libre-choix. En particulier comment le collectivisme approuve de l’usage de la coercition afin de confisquer les biens d’autrui pour la charité, alors que les individualistes maintiennent que l’action volontaire est en réalité la base d’une véritable charité.

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Le dialogue de sourds (1ère partie)

G. Edward Griffin

G. Edward Griffin

Le monde politique est truffé d’étiquettes. Nous pouvons être conservateur ou libéraux, droitiste ou gauchistes, démocrates, républicains, libertariens, communistes, fascistes, etc… Mais au travers toutes ces étiquettes, personne n’arrive à décrire de façon précise ce que ces étiquettes représentent vraiment, Ces étiquettes ne servent qu’à attribuer une aura de bonté ou de méchanceté selon celui qui les emploie et les émotions qui sont déclenchées par le discours et chaque orateur semble en avoir une définition différente. Afin de dégager un sens dans les débat politiques, il est essentiel d’abandonner le vieux vocabulaire et établir un vocabulaire plus simple.Une fois que les termes sont clairement définis, beaucoup de gens se rendront compte qu’ils sont d’accord sur l’essentiel.

Vous serez probablement surpris d’apprendre que pratiquement tous les débats politiques peuvent se diviser en deux courants de pensée communs. Ces courants de pensée encouragent tous deux des actions à prendre, mais la grande différence de provient pas autant des actions elles-même mais des principes qui motivent ces actions. Ce grand débat est en fait entre l’éthique du collectivisme et celle de l’individualisme. Ces deux mots ont une signification réelle. Nous reconnaissons au départ que les adhérents des deux courants de pensée sont mus par des bonnes intentions et qu’ils veulent tous le bien de leurs familles et du monde en général. Là où ils divergent est le moyen d’y arriver. Dans ce billet en cinq parties, j’aimerais explorer les points communs et divergences des ces deux courants de pensée tels qu’exposés par l’écrivain et philosophe G. Edward Griffin. La première partie traitera des droits humains, la deuxième traitera de la suprématie du groupe, la troisième de coercition et liberté, la quatrième de l’égalité et l’inégalité devant la loi et la cinquième du rôle du gouvernement.

Partie I: Les droits humains

Les collectivistes et les individualistes sont tous d’accord que les droits humains sont importants, mais ils divergent à savoir à quel point ils sont importants et surtout sur leur provenance. Les droits sont un concept abstrait, ils se définissent différemment selon les endroits et les personnes, mais si nous voulons vivre dans un monde avec la plus grande liberté possible, il est important d’avoir un sens précis de quel devraient être nos droits. La première chose à considérer dans la quête d’une définition des droits et que leur source déterminent leur nature. Donc si nous pouvons nous entendre sur la source des droits, il est facile de s’entendre sur leur nature. Prenons par exemple une communauté qui engage un garde de sécurité. Dans l’exercice de ses fonctions, ce garde peut très bien patrouiller la communauté et même utiliser la force afin de prévenir le vol, mais il n’aurait pas le droit d’obliger les membres de la communauté à mettre leurs enfants au lit à une telle heure ou de faire des dons à une charité. Pourquoi? Parce que le garde détient son autorité des membres de la communauté et ne peut faire autre chose que ce que les individus de cette communauté ont le droit de faire eux-même. Si ces individus n’ont pas le droit d’utiliser la force pour contraindre leurs voisins à faire un don à une œuvre de charité, ils ne peuvent donc pas déléguer ce pouvoir au garde.

En réalité, il est facile d’oublier qu’à la source, les droits sont gagnés sur le champs de bataille. Les pères fondateurs américains par exemple, ont acquis le droit d’écrire leur constitution et leur charte des droits en battant les forces britanniques. Sinon ils n’auraient pu écrire autre chose que des lettres d’adieu avant leur exécution. S’il a déjà été dit que le pouvoir politique provient de la bouche d’un fusil, c’est également vrai de nos droits. Un homme peut bien proclamer qu’il détient tel ou tel droit selon la loi, mais il est sans pouvoir de faire respecter ces droits devant le fusil d’un bandit ou un tyran. Du moment que nous perdons l’habilité de défendre nos droits physiquement, nous les perdons.

Nous arrivons donc à la divergence fondamentale entre les collectivistes et les individualistes. Si les droits sont gagnés sur le champs de bataille, ils appartiennent donc au vainqueurs, mais qui sont-ils? Si nous présumons que ce sont les gouvernements qui gagnent les guerres et que les hommes servent le gouvernement, alors le gouvernement est la source des droits et c’est à lui de les octroyer, mais si au contraire, les guerres sont gagnées par les hommes et que les gouvernement sont à leur service dans cette quête, les droits proviennent des hommes, et il leur appartient de les déléguer à leur gouvernement.

Les collectivistes croient que les droits proviennent du gouvernement et que les hommes servent le gouvernement. Les individualistes n’aiment pas cette assomption car si un gouvernement peut octroyer des droits, il peut aussi les enlever et c’est incompatible avec le concept de liberté personnelle. Un exemple de la position individualiste par rapport aux droits se retrouve dans la déclaration de l’indépendance américaine:

« Nous tenons ces vérités comme évidence que tous les hommes sont créés égaux et qu’ils ont été dotés par leur créateur de certains droits inaliénables; que parmi ces droits sont la vie, la liberté et la poursuite du bonheur. Que pour protéger ces droits, les gouvernements ont été institués parmi les hommes. »

Ces quelques lignes incarnent la position individualiste que les droits sont innés à l’homme et que les gouvernements existent non pas pour nous accorder nos droits, mais pour les protéger.

Par contraste, tous les systèmes politiques collectivistes considèrent que les droit sont accordés par l’État et que les hommes lui sont subordonnés. Ça inclue le socialisme, le communisme, le fascisme et le nazisme et les Nations Unies. L’article 4 du Pacte International relatif aux droits économiques, sociaux et culturels de l’ONU se lit comme suit:

« Les Etats parties au présent Pacte reconnaissent que, dans la jouissance des droits assurés par l’Etat conformément au présent Pacte, l’Etat ne peut soumettre ces droits qu‘aux limitations établies par la loi, dans la seule mesure compatible avec la nature de ces droits et exclusivement en vue de favoriser le bien-être général dans une société démocratique. »

Nous voyons ici que non seulement les droits sont considérés comme octroyés par l’État, mais qu’ils sont sujets aux limitations établies par la loi, ce qui sous-entend que lorsqu’ils seront prêts à vous enlever ces droits, une seule loi suffira pour y arriver. Si on compare avec la charte des droits américaine, elle prescrit que le Congrès n’écrira aucune loi abrogeant la liberté d’expression, d’assemblée, de religion, etc. Pas de limitations établies par la loi, aucune loi. Comparez aussi avec la charte canadienne et québécoise et leur clause « nonobstant », trahissant la mentalité collectiviste de nos législateurs.

Selon le point de vue individualiste, les individus délèguent le pouvoir à leur gouvernement, ce qui signifie que le gouvernement n’a pas le droit de faire que que les individus eux-mêmes ne peuvent faire. Les individus ne peuvent pas déléguer ce qu’ils n’ont pas et même s’ils sont un très grand nombre si aucun d’eux n’a ce droit, alors un million d’entre eux n’auront pas plus ce droit.

Prenons un exemple de trois naufragés qui s’accrochent à un morceau de débris qui ne peut soutenir que deux hommes. Les individualistes et les collectivistes dirons tous deux que deux de ces hommes sont justifiés de se débarrasser du troisième. Selon le collectiviste, ce serait le plus grand bien pour le plus grand nombre. Mais si nous ramenons l’exemple à deux hommes qui s’accrochent à un débris que ne peut soutenir qu’un homme, il serait quand même justifié qu’un utilise la force pour se débarrasser de l’autre à cause de la primauté du droit de survie. Donc, dans le premier exemple, l’agissement des deux hommes est justifié non pas par un droit de groupe, mais par le droit de survie de chaque individu. L’utilisation de la force physique pour protéger nos vies, notre liberté et notre propriété serait donc une fonction légitime du gouvernement parce qu’elle est dérivée du droit de légitime défense de chaque individu et non d’un droit dérivé du groupe.

Mais supposons que le gouvernement décrète qu’on ne peut pas travailler le dimanche et même si nous assumons que la majorité des citoyens supportent cette proposition, d’où le gouvernement tiendrait-il l’autorité d’utiliser la force pour faire respecter cette loi, puisqu’aucun citoyen individuel n’a le droit d’empêcher son voisin de travailler? Il faudrait que le gouvernement s’auto-attribue cet autorité. Et nous nous trouverions sur une pente glissante. Lorsque nous laissons le gouvernement s’engager dans cette voie, un décret en suit un autre. De faire fermer les commerces le dimanche n’est peut-être pas en soi une grande entrave à notre liberté, mais du moment que nous acceptons que le gouvernement puisse s’auto-attribuer des pouvoirs, nous acceptons également que nos droits proviennent du gouvernement et nous nous engageons sur la route de la servitude.

Comme nous verrons dans la seconde partie, les collectivistes n’ont pas ce genre de scrupules. Ils croient que le gouvernement a effectivement des pouvoirs supérieurs aux individus et que ces pouvoirs ne proviennent pas des individus, mais de la société elle-même.

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Sept principes de bonne gouvernance que les politiciens ignorent.


Les principes énoncés dans cet article sont tirés d’un discours donné maintes fois par Lawrence W. Reed, un ex-journaliste et présentement le directeur du Foundation for Economic Education, un « think tank » libertarien. Lui-même se garde bien d’en accepter le mérite. Il dit les avoirs glanés ça et là, au cours de sa vie. Gare aux cœurs sensibles, ces principes sont supposés être la fondation d’une société libre. Je me suis permis de traduire et au besoin, de paraphraser et condenser les propos de M. Reed, mais j’ai quand même préservé l’essentiel.

1. Les gens libres ne sont pas égaux et les gens égaux ne sont pas libres.

Ce premier principe nécessite une clarification du concept d’égalité. Lorsqu’on parle d’égalité dans ce contexte, nous ne parlons pas d’égalité devant la loi, cette notion qui dit que vous serez jugés pour une offense selon que vous l’avez perpétré ou non, peu importe votre âge, sexe, race, couleur ou croyance religieuse. Ceci est à la fondation de la civilisation occidentale et peu de gens ici ne contrediraient son importance.

Non, l’égalité à laque nous faisons référence ici se rapporte aux revenus et à la richesse. Ce que nous gagnons et acquérons sur le marché du commerce, du travail et de l’échange. Je parle ici de l’égalité économique. Partageons ce principe en ses deux moitiés.

Les gens libres ne sont pas égaux. Lorsque les gens sont laissés libres d’être eux-mêmes, d’être maitres de leur destinées, de s’appliquer à améliorer leur bien-être et celui de leur famille, le résultat dans le marché ne sera pas l’égalité des résultats. Les gens auront une vaste gamme de revenus différents et accumuleront des quantités très différentes de richesse. Alors que certains déploreront ce fait et parleront de l’écart entre les riches et les pauvres, je trouve que les gens soient eux-mêmes dans une société libre est merveilleux. Nous sommes tous des personnes uniques, différents en d’innombrables respects à tout autre être humain mort ou vivant. Pourquoi diable devrions-nous nous attendre à ce que nos intéractions dans le marché produisent des résultats identiques?

Nous sommes différents en termes de talent. Certains ont plus de talent ou ont des talents qui ont plus de valeur. Certains ne découvrent leurs talents que tard dans la vie, ou pas du tout. Will Kellogg a découvert son talent d’entrepreneur à 46 ans et avant qu’il aille fonder sa compagnie, il travaillait pour son frère à faire des menus travaux pour $25 par jour dans un sanatorium de Battle Creek au Michigan.

Nous sommes différents en termes de notre vaillance, de notre volonté à travailler. Certains travaillent plus longtemps, plus fort ou plus intelligemment. Ça fait une grande différence dans la valeur que d’autres attribueront à notre travail et ce qu’ils voudront payer pour.

Nous sommes différents au niveau de l’épargne. J’argumenterais que si le Président (ou Premier Ministre) pouvait claquer des doigt et égaliser instantanément les revenus, nous serions tous encore inégaux le lendemain parce que certains épargneraient, alors que d’autre dépenseraient leur argent. Ce sont trois raisons, mais certainement pas les seules pourquoi les gens libres ne sont pas égaux.

Les gens égaux ne sont pas libres, la deuxième partie de mon premier principe, va au cœur des choses. Montrez-moi un peuple n’importe où sur terre où les gens sont égaux économiquement et je vous montrerai un peuple privé de liberté. Pourquoi?

La seule façon que vous puissiez avoir une chance d’avoir une égalité dans tous les revenus d’une société, est de mettre un fusil sur la tempe de chaque citoyen. Vous devrez littéralement employer la force pour rendre les gens égaux. Vous devrez émettre des ordres, appuyés par la guillotine, la corde, le fusil et la chaise électrique. Ces ordres seraient: n’excellez pas. Ne travaillez pas plus fort ou plus intelligemment que les autres. N’épargnez pas plus que les autres. Ne soyez pas les premiers avec un nouveau produit et n’offrez surtout pas une produit que les consommateurs voudront plus que tout ce qu’ont à offrir vos compétiteurs.

Croyez-moi, vous ne voudriez pas d’une société qui émettrait ce genre d’ordres. Le Cambodge, sous les Khmers Rouges dans les années 1970 est passé très près d’avoir ce modèle. Le résultat fût que 2 millions sur une population de 8 millions furent tués en moins de quatre ans. Mis à part l’élite gouvernante, le reste des survivants ont vécu avec un niveau de vie similaire à l’âge de pierre.

Quel est le message de ce premier principe? Ne vous souciez pas trop des écarts de richesse lorsqu’ils proviennent de l’interaction de gens qui sont simplement eux-mêmes. S’ils sont le résultat de barrière politiques artificielles, enlevez ces barrières. Mais n’essayez pas de prendre des gens inégaux et les compresser dans une masse homogène. Vous n’y arriverez pas et vous causerez le chaos en essayant.

Les taxes confiscatoires ne répartissent pas la richesse, ils font tout simplement fuir les entreprenants et les innovateurs en appauvrissant ceux qui auraient bénéficié de leurs apports. Abraham Lincoln est réputé d’avoir dit: « Vous ne pouvez pas relever un homme en abaissant un autre. »

2. Vous prenez soin de ce qui vous appartient. Ce qui n’appartient à personne, ou à tout le monde a tendance à devenir vétuste.

Ceci illumine la magie de la propriété privée et explique beaucoup à propos des économies socialistes à travers le monde.

Dans l’ancien empire soviétique, les gouvernements proclamaient la supériorité de la planification centrale et de la propriété de l’État. Ils voulaient abolir ou du moins minimiser la propriété privée parce qu’ils disaient qu’elle était égoïste et contre-productive. Avec le gouvernement à la tête, disaient-ils, les ressources seraient utilisées pour le bien de tous.

Ce qui était les aliments du fermier est devenu les aliments du peuple et le peuple crevait de faim. Ce qui était l’usine de l’entrepreneur est devenue l’usine du peuple et le peuple dût s’accommoder de biens de si piètre qualité que personne n’en voulait au-delà des frontières.

Nous savons maintenant que l’Union Soviétique a produit un désastre économique après l’autre et un cauchemar écologique après l’autre. C’est le résultat de toutes les expériences avec le socialisme. Et alors que les socialistes aiment à dire qu’il faut briser des œufs pour faire une omelette, ils ne font jamais d’omelette. Ils ne font que briser des œufs.

Si vous croyez être bons à entretenir une propriété, essayez d’aller habiter dans la maison d’un autre pendant un mois ou de conduire la voiture d’un autre pendant la même période. Je vous garantis que ni la maison, ni la voiture n’auront la même apparence que la vôtre après cette même période.

Si vous voulez prendre les rares ressources d’une société et les détruire, confisquez-les de ceux qui les ont créé et donnez-les à gérer à une autorité centrale. En un coup, vous pouvez tout détruire. Malheureusement, les gouvernements de tous niveaux votent continuellement des lois qui viennent éroder les droits de propriété par la tactique du salami: une tranche à la fois.

3. La bonne gouvernance requiert que nous considérions les effets d’un politique à long-terme et sur tous les gens, pas seulement à cout-terme et sur quelques personnes.

Il est peut-être vrai, comme le déclarait l’économiste John Maynard Keynes, qu’à long-terme, nous sommes tous morts. Mais ça ne devrait pas être un licence à créer des politiques qui feront un peu de bien à quelques personnes aujourd’hui, au prix de faire mal à plus de gens plus tard.

Je peux penser à plusieurs de ces politiques. Quand Lyndon Johnson a introduit sa grande société dans les années 60, la pensée était que certaines personnes allaient bénéficier d’un chèque d’aide sociale. Nous savons maintenant qu’à long-terme, ces mesures ont encouragé l’oisiveté, brisé des familles, créé des dépendances inter-générationnelles et le désespoir, coûté une fortune aux contribuables et créé des pathologies qui prendront plusieurs générations à résoudre. De même les politiques de déficit et d’expansion du gouvernement, alors qu’elles ont enrichi une minorité au départ, ont dévoré les entrailles de notre économie et notre fibre morale pendant des décennies.

Ce principe est en fait un appel à être consciencieux dans notre pensée. Il dit que nous ne devrions pas être superficiels dans notre jugement. Si un voleur allait de banque en banque, dévalisant tout l’argent sue lequel il met la main pour ensuite le dépenser dans le centre commercial local, vous ne seriez pas très judicieux dans votre pensée si tout ce que vous faites est de sonder les commerçants du mail pour conclure que le type a stimulé l’économie.

Nous devons nous souvenir qu’aujourd’hui est le demain que les politiciens nous ont dit que nous pouvions ignorer. Si nous voulons être des adultes responsables, nous ne pouvons pas agir comme des enfants qui sont strictement concernés par le moi et le ici et maintenant.

4. Si vous encouragez quelque chose, vous en aurez plus. Si vous le découragez, vous en aurez moins.

Nous sommes tous des créatures motivés par les incitatifs et les dés-incitatifs. Nos agissement sont tous influencés par eux, quelque fois de façon très puissante. Les politiciens qui oublient ceci font souvent des bêtises comme hausser les taxes sur une activité et s’attendre à ce que les contribuables continuent de faire cette activité comme avant, comme des moutons qu’on mène à la tonte.

Souvenez-vous lorsque George Bush (le premier) a dû renoncer à sa promesse « pas de nouvelles taxes »? En 1990, il y eut de grosses augmentations de taxes de toutes sortes. Entre autres, le Congrès avait augmenté les taxes sur les bateaux, les avions et les bijoux. Les politiciens on cru que puisque seuls les riches achètent de telles choses, que nous devrions leur en faire manger avec ces taxes accrues. Ils s’attendaient à des nouveaux revenus de 31 millions la première année avec ces trois taxes. Nous savons maintenant que ces taxes n’ont rapporté que 16 millions. Nous avons payé 24 millions en assurance-chômage à cause de ceux qui ont perdu leur emploi dans ces industries à cause des taxes. Seulement à Washington, les politiciens peuvent-ils viser 31 millions pour n’en récolter que 16 et en payer 24 et penser que de quelque façon ils ont fait du bien.

Vous voulez briser des familles? Offrez un plus gros chèque d’aide sociale si le père lève les pattes. Vous voulez décourager l’investissement? Double-taxez le et ajoutez une belle grosse taxe sur les gains de capitaux par-dessus. Vous voulez avoir moins de travail? Imposez assez de taxes dessus pour que les gens décident que l’effort n’en vaut pas la peine.

Maintenant, dans les législatures d’état et fédérales, beaucoup d’attention est donnée à la question des déficits et de la chute des revenus. Je crois que les gouvernements devraient agir de a même façon que vous et moi et d’innombrables familles font dans de telles circonstances: réduire leurs dépenses. En particulier si nous voulons redémarrer une faible économie dans le but de créer plus d’emplois et plus de revenus. Lorsque le patient est malade, le médecin n’ira pas le saigner.

5. Personne ne dépense l’argent des autres aussi judicieusement que le sien.

Vous êtes-vous déjà demandé à propos de ces histoires de marteaux à $300 et sièges de toilette à $400 que le gouvernement achète parfois? Vous pourriez traverser le pays de long en large et vous ne trouverez jamais personne qui gaspillerait son propre argent de cette manière. Pourtant ce genre de gaspillage arrive fréquemment au gouvernement et ailleurs. Pourquoi? Invariablement, ça se produit quand quelqu’un dépense l’argent des autres.

L’économiste Milton Friedman avait élaboré sur ce sujet, il y a des années. Il disait qu’il y avait quatre façon de dépenser de l’argent. Lorsqu’on dépense notre propre argent pour nous-mêmes, nous pouvons occasionnellement faire des erreurs, mais elles sont plutôt rares. Le lien entre celui qui gagne l’argent, le dépense et en récolte les bienfaits est fort, direct et immédiat.

Lorsque vous dépensez votre propre argent pour quelqu’un d’autre, vous voudrez sûrement en avoir pour votre argent, mais vous pouvez aboutir à acheter quelque chose que l’autre n’appréciera pas nécessairement.

Lorsque vous dépensez l’argent des autres pour vous-même, comme un dîner sur un compte de dépense, vous avez l’incitatif d’obtenir ce qui vous plait, mais peu de raisons d’économiser.

Finalement, lorsque vous dépensez l’argent des autre pour acheter quelque chose à d’autres, le lien entre celui qui gagne l’argent, celui qui le dépense et celui qui en bénéficie est inexistant. et que le potentiel de corruption est le plus élevé. Pensez-y. Dépenser l’argent des autre pour les autres, c’est ce que le gouvernement fait à tous les jours.

6. Le gouvernement ne peut rien vous donner qu’il n’a pas préalablement pris à quelqu’un d’autre et un gouvernement assez puissant pour tout vous donner est assez puissant pour tout vous enlever.

Ceci n’est pas une déclaration radicale anti-gouvernementale. C’est simplement comment sont les choses et ça en dit long sur la nature des gouvernements

Il a été dit que le gouvernement, comme le feu est un dangereux serviteur et un impitoyable maitre. Pensez-y un instant. Même si le gouvernement n’est pas plus gros que ce que les pères fondateurs ont voulu. Même s’il est vraiment le serviteur du peuple. Il est quand même dangereux! Comme Groucho Marx disait de son frère Harpo: « il est honnête, mais il faut le surveiller. » Vous devez surveiller même le plus petit et le meilleur gouvernement car, comme le disait Thomas Jefferson, la tendance est au gouvernement de grossir et à la liberté de diminuer. Vous ne pouvez pas l’établir et le laisser seul. Ça prend une vigilance éternelle pour le garder à sa place et garder nos libertés en sécurité.

Le soi-disant état-providence n’est ni plus, ni moins que de dépouiller Paul pour le donner à Pierre après en avoir lavé et gaspillé une bonne partie sur une bureaucratie indifférente. D’une autre façon, c’est comme si nous nous tenions tous dans un cercle avec la main dans la poche de notre voisin.

Un peuple libre et indépendant ne se tourne pas vers son gouvernement pour sa subsistance. Il ne voit pas son gouvernement comme un gros plat de bonbons, mais plutôt comme un protecteur des libertés dont les fonctions se limitent à maintenir la paix et maximiser les opportunités de tous, mais qui nous laisse tranquilles autrement. Il y a un gros désavantage à la dépendance à son gouvernement comme des civilisations aussi anciennes que celle de Rome peuvent témoigner.

Lorsque votre représentant arrive et vous dit: « voyez ce que je vous ai apporté », vous devriez lui demander qui va payer pour. S’il est honnête, il vous répondra que la seule raison qu’il a pu vous obtenir son petit cadeau, c’est qu’il a du voter pour tous les petits cadeaux que les autres représentants ont ramené chez eux.

7. La liberté fait toute la différence au monde.

Juste au cas où les six principes précédents ne vous ont pas livré le message, j’ai ajouté ceci comme mon septième et dernier principe.

La liberté n’est pas seulement un luxe ou une bonne idée. Ce n’est pas seulement une heureuse circonstance ou un concept de tous les jours. C’est ce qui fait marcher tout le reste. Sans elle, au mieux la vie est ennuyeuse, au pire, il n’y a pas de vie du tout.

Les politiques qui ne préservent pas ou ne renforcent pas la liberté devraient être immédiatement suspectes dans l’esprit d’un peuple vigilant. Ils devraient demander: « Qu’obtenons-nous en retour si nous devons abandonner un peu de nos libertés? » Et espérer que c’est plus qu’un petit bonbon temporaire. Benjamin Franklin nous avais même conseillé, « ceux qui sacrifieront leur liberté pour un peu de sécurité temporaire, ne méritent ni sécurité, ni liberté »

Trop souvent, les politiciens ne songent même pas à l’état de la liberté. Si ça semble bon et que ça va les faire réélire, ils le font. Tous ceux qui émettront des objections basés sur la liberté seront ridiculisés ou ignorés. De nos jours les divers niveaux de gouvernements siphonnent 35% de notre économie (NDLR Au Canada et en France c’est beaucoup plus), comparativement à 6 ou 7% en 1900. Pourtant peu de gens sont intéressés à demander aux avocats de plus gros gouvernements des questions comme « Pourquoi est-ce que 35% n’est pas suffisant » ou; « Jusqu’à quel point un homme a-t-il droit aux fruits de son travail? »

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La futilité de l’interventionnisme étatique

Hier, j’ai eu une plaisante discussion avec un collègue pour lequel j’ai une grande estime, même si nous ne partageons pas les mêmes opinions sur tout. Ce que je préfère des gens auxquels je m’associe, c’est qu’ils aient des convictions et qu’ils les assument, même si je ne ne partage pas ces convictions. Les débats sont d’ailleurs beaucoup plus intéressants lorsque votre interlocuteur n’est pas 100% d’accord avec vous. Je ne le nommerai pas, mais je sais qu’il se reconnaitra instantanément. Toujours est-il que quelque part dans la conversation, nous avons touché le sujet de l’interventionnisme.

Ceux qui comprennent la philosophie libertarienne comprennent bien que les libertariens s’opposent farouchement aux interventions de l’état, mais peut-être ai-je négligé d’expliquer clairement pourquoi nous y sommes si opposés. Je pourrais probablement vous offrir une longue dissertation de mon propre crû, mais je suis en vacances, alors je me permet quelques petits raccourcis. Je cèderai donc la place à Ludwig von Mises sous la forme d’un article paru dans la revue « Christian Economics » en 1964 mais qui, comme vous le constaterez sûrement, est encore plus d’actualité aujourd’hui.

Ludwig Von Mises (1881-1973)

L’illusion de l’intervention gouvernementale

Publié pour la première fois dans Christian Economics, 4 février 1964.

Les facultés intellectuelles et morales de l’homme ne peuvent s’épanouir que là où les gens s’associent entre eux de manièrent pacifique. C’est la paix qui est à l’origine de toutes les choses humaines, et non — comme le disait le philosophe antique grec Héraclite — la guerre. Mais la nature humaine étant ce qu’elle est, la paix ne peut être établie et préservée que par un pouvoir capable d’écraser les briseurs de paix et disposé à la faire.

Le gouvernement, l’État, est l’appareil social de coercition et de contrainte. Son but est de rendre le monde sûr pour permettre la coopération humaine, et ce en protégeant la société face aux attaques des agresseurs étrangers et des bandits nationaux. La marque caractéristique du gouvernement est de disposer, dans une région donnée du globe, du pouvoir et du droit exclusifs d’avoir recours à la violence.

Dans l’orbite de la civilisation occidentale, le pouvoir et les fonctions du gouvernement sont limités. Plusieurs centaines, voire des milliers d’années de rudes conflits ont conduit à une situation garantissant aux citoyens individuels la liberté et de véritables droits, et non de simples libertés. Dans une économie de marché les individus sont à l’abri de toute intervention du gouvernement tant qu’ils ne violent pas les lois dûment promulguées du pays. Le gouvernement n’entre en jeu que pour protéger les gens honnêtes et respectueux de la loi contre des attaques violentes et frauduleuses.

Il y a des gens qui disent que le gouvernement est un mal, mais qu’il s’agit d’un mal nécessaire. Cependant, ce qui est nécessaire en vue de parvenir à une fin donnée ne doit pas être qualifié de mal au sens moral du terme. C’est un moyen, mais ce n’est pas un mal. On peut même dire que le gouvernement est la plus bénéfique de toutes les institutions terrestres car sans lui il ne pourrait y avoir ni coopération pacifique entre les hommes, ni civilisation, ni vie morale. C’est dans ce sens que l’apôtre a dit qu’ « il n’y a point d’autorité qui ne vienne de Dieu » a.

Mais l’existence même d’un appareil gouvernemental de coercition et de contrainte fait surgir un nouveau problème. Les hommes détenant cet appareil cèdent trop facilement à la tentation de mésuser de leur pouvoir. Ils tournent leurs armes vers ceux qu’ils devaient servir et protéger. Le principal problème politique de toutes les époques fut et est le suivant : comme éviter que les dirigeants ne se transforment en despotes et ne créent un État totalitaire. Défendre le liberté individuelle contre les empiètements des gouvernements tyranniques, contre les dangers d’un régime totalitaire, voilà quel était et quel est la question fondamentale de l’histoire de la civilisation occidentale.

Or à notre époque la cause du totalitarisme a trouvé une nouvelle vigueur par le biais d’une ruse. L’élimination radicale de toute liberté de l’individu à choisir sa propre voie, et ce au bénéfice de l’autorité politique suprême, est saluée sous les noms de socialisme, de communisme ou de planisme comme la victoire de la véritable liberté. Ceux qui visent à un état de fait où tout le monde sera réduit au statut de simple rouage dans les plans des « ingénieurs sociaux » paradent et s’affichent comme les successeurs des grands champions de la liberté. L’assujettissement d’une nation libre par les forces du régime le plus tyrannique qu’ait connu l’Histoire est appelé « libération ».

La politique de la voie médiane

Face au formidable défi du totalitarisme, les partis au pouvoir en Occident ne cherchent pas à préserver le système de la libre entreprise qui a offert à leurs nations le plus haut niveau de vie jamais atteint dans l’Histoire. Ils ignorent que la situation de tous les citoyens de États-Unis et des autres nations qui n’ont pas placé trop d’obstacles sur la route de la libre entreprise est bien plus favorable que la situation des habitants des pays totalitaires. Ils pensent qu’il est nécessaire d’abandonner l’économie de marché et d’adopter une politique de la voie médiane, supposée éviter les prétendus défauts de l’économie capitaliste. Ils cherchent un système qui, comme ils le disent, serait aussi éloigné du socialisme que du capitalisme et qui serait supérieur aux deux. Ils veulent éliminer, au moyen de l’intervention directe du gouvernement, ce qu’ils considèrent être insatisfaisant dans l’économie de marché.

Une telle politique d’immixtion du gouvernement dans les phénomènes du marché avait déjà été recommandée par Marx et Engels dans le Manifeste communiste. Mais les auteurs du Manifeste communiste considéraient les dix groupes de mesures interventionnistes qu’ils suggéraient comme devant conduire petit à petit au socialisme intégral. Tandis que de nos jours les porte-parole du gouvernement et les politiciens de gauche préconisent ces mêmes mesures comme étant une méthode, voire l’unique méthode, pour sauver le capitalisme.

Les avocats de l’interventionnisme ou de l’immixtion du gouvernement sur le marché se défendent de vouloir le socialisme et disent vouloir conserver au contraire la propriété privée des facteurs de production matériels, la libre entreprise et l’échange marchand. Mais ils prétendent que ces institutions de l’économie de marché pourraient facilement être utilisées de travers, et qu’elles le sont d’ailleurs souvent, par les classes possédantes afin d’exploiter de manière injuste les couches pauvres de la population. Pour éviter un tel résultat ils souhaitent restreindre la liberté d’action des individus par des ordres et des interdictions édictés par le gouvernement. Le gouvernement devrait s’immiscer dans toutes les actions des hommes d’affaires qu’il considère comme nuisant à l’intérêt public ; sur les autres aspects, toutefois, il devrait laisser fonctionner le marché et lui seul.

Selon cette doctrine interventionniste seul le gouvernement est qualifié pour décider dans chaque cas si « l’intérêt public » réclame ou non l’intervention du gouvernement. La véritable signification du principe interventionniste revient par conséquent à déclarer : Le monde des affaires est libre d’agir tant qu’il suit exactement les plans et les intentions du gouvernement. Il ne reste ainsi rien d’autre au marché que le droit d’exécuter humblement ce que le gouvernement veut qu’il fasse. Il ne reste à l’économie de marché que quelques mots, bien que leur signification ait radicalement changé.

La doctrine interventionniste n’arrive pas à comprendre que les deux systèmes — l’économie de marché et sa suprématie des consommateurs d’une part, l’économie dirigée par le gouvernement d’autre part — ne peuvent pas être combinés au sein d’un composé viable. Dans l’économie de marché les entrepreneurs sont soumis sans restriction à la suprématie des consommateurs. Ils sont obligés d’agir de façon à ce que leurs opérations soient approuvées par les achats des consommateurs et deviennent de ce fait rentables. S’ils échouent dans leurs tentatives, ils subissent des pertes et doivent, s’ils n’arrivent pas à modifier leurs méthodes, changer de métier.

Toutefois, même si le gouvernement empêche les entrepreneurs de choisir les projets que les consommateurs veulent que ces derniers exécutent, il ne parvient pas aux fins qu’il voulait atteindre par ses ordres et ses prohibitions. Producteurs et consommateurs sont tous deux forcés d’adapter leur comportement au nouvel état de choses consécutif à l’intervention du gouvernement. Mais il se peut que la façon dont eux, producteurs et consommateurs, réagissent, apparaisse encore moins souhaitable aux yeux du gouvernement et des avocats de l’intervention que la situation précédente du marché libre de toute entrave et que le gouvernement voulait modifier. Dès lors, si le gouvernement ne veut pas s’abstenir de toute intervention et revenir sur sa première mesure, il est obligé d’ajouter une nouvelle intervention à la première. La même histoire se répète alors à un autre niveau. Et à nouveau le résultat de l’intervention du gouvernement lui apparaît encore moins satisfaisant que la situation précédente à laquelle il désirait remédier.

De cette façon le gouvernement est forcé d’ajouter à sa première intervention de plus en plus de décrets d’ingérence, jusqu’à éliminer de fait toute influence des facteurs du marché — entrepreneurs, capitalistes, ainsi qu’employés et consommateurs — de la détermination de la production et de la consommation.

Note

a. Épître de Paul aux Romains (13:1). NdT.

Ça fait déjà plusieurs décennies que nous subissons la politique de la voie médiane telle que von Mises l’a décrite ci-haut. Le résultat est peu édifiant: Crise après crise nous maintient dans un état de terreur constant et les banquiers et la classe dirigeante s’enrichissent aux frais des contribuables. Profits privés et pertes socialisées et un endettement à ce point astronomiques que nous ne pourrons jamais le rembourser. Tout ça grâce à l’interventionnisme de politiciens qui ne reconnaissent plus aucune limite à leur pouvoir. Ils profitent de la naïveté des gens pour exercer ce pouvoir impunément. Une seule chose peut les arrêter: Vous!

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La coopération humaine

Pour promouvoir la culture générale et pour instruire ceux qui sont intéressés au courant libertarien, je vous propose la traduction que j’ai faite d’un texte de Ludwig von Mises, un des piliers de l’École Autrichienne d’économie, qui parle de la coopération humaine. Bonne lecture.

Ludwig Von Mises (1881-1973)

La Coopération Humaine

par Ludwig von Mises

La coopération humaine est différente des activités qui ont eu lieu dans des conditions pré-humaines au royaume animal et parmi les personnes isolées et groupes de l’ère primitive. La faculté spécifique qui distingue l’homme de l’animal est la coopération. Les hommes coopèrent. Ce qui veut dire que, dans leurs activités, ils anticipent que les activités des autres gens accomplissent certaines choses afin d’obtenir les résultats qu’ils visent dans leur propre travail.

Le marché est cet état des choses sous lequel je vous donne quelque chose dans le but de recevoir quelque chose de vous. Je ne sais pas combien d’entre vous ont une quelconque connaissance du latin, mais dans une élocution latine datant d’il y a 2000 ans déjà, il y avait la meilleure description du marché – do ut des – « Je donne afin que vous donniez. » Je contribue quelque chose afin que vous puissiez contribuer autre chose. De ceci s’est développé la société humaine, le marché, la coopération pacifique des individus. La coopération sociale signifie la division du travail.

Les différents membres, les différents individus dans une société ne vivent pas leurs propres vies sans aucune référence ou connection avec d’utres individus. Grâce à la division du travail, nous sommes connectés aux autres en travaillant pour eux et en recevant et en consommant ce que d’autres ont produit pour nous. Comme résultat, nous avons une économie d’échange qui consiste en la coopération de plusieurs individus. Tous produisent non seulement pour eux-mêmes, mais pour d’autres gens, dans l’attente que ceux-ci vont produire pour eux. Ce système requiert des actes d’échange.

La coopération pacifique, les accomplissements pacifiques des hommes sont effectués sur le marché. La coopération signifie nécessairement que les gens échangent des services et des biens, le produit des services. Ces échanges créent le marché. Le marché est précisément la liberté des gens de produire, de consommer, de déterminer ce qui devrait être produit, dans n’importe quelle quantité, dans n’importe quelle qualité et pour n’importe qui. Un tel système libre sans un marché est impossible; un tel système est le marché.

Nous avons idée que les institutions de l’homme sont soit (1) le marché, l’échange entre individus, ou (2) le gouvernement, une institution qui, dans la tête de bien des gens, est supérieure au marché et pourrait exister dans l’absence d’un marché. La vérité est que le gouvernement – c’est à dire le recours à la violence, nécessairement le recours à la violence – ne peut rien produire. Tout ce qui est produit est produit par les activités des individus et est utilisé dans le marché afin d’obtenir quelque chose en échange.

Il est important de se souvenir tout ce qui est fait, tout ce que l’homme a fait, tout ce que la société a fait est le résultat d’une telle coopération et ententes volontaires. La coopération sociale entre les hommes – c’est à dire le marché – est ce qui amène la civilisation et c’est ce qui a amené toutes les améliorations de la condition humaine dont nous jouissons présentement.

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