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Discrimination, racisme, xénophobie et autres confusions

Par Renart Léveillé

[Avertissement : lorsque vous lisez un texte, si vous n’êtes pas assez intelligent pour l’analyser et en comprendre les sens et les subtilités, comme l’ironie et le sarcasme, abstenez-vous donc de le commenter…]

 

C’est bien connu, je suis le pire des racistes. Puisque « pro-laïcité » et « athée » en sont des synonymes avérés, paroles de quelques génies autoproclamés. Dans son habitat naturel, qu’il voit sombre alors qu’il est en vérité rose nanane sucé longtemps, le raciste remet en question maladivement tout ce qui touche à la religion, ce qui est mal, par définition. Le Mal.

La preuve, je trouve vraiment très drôle l’image qui suit (en fait, je ne la trouve pas juste drôle) :

(Traduction maison, sujette à caution : La religion, c’est comme un pénis. C’est bien d’en avoir un. C’est bien d’en être fier. Mais S’IL VOUS PLAÎT, ne le sortez pas en public pour le montrer à tout le monde, et, DE GRÂCE, ne tentez pas de le faire avaler de force à mes enfants.)

Aussi, à la place d’écrire que quelqu’un est pour la défense du français au Québec, on peut écrire qu’il est raciste, ça va plus vite. Ça va moins vite d’écrire « xénophobe », mais ça fonctionne aussi. Petit tuyau, les chasseurs de racistes devraient regarder du côté de Charles Castonguay, un traître anglophone ontarien, qui avoue bien candidement qu’au Québec le français dégringole! alors qu’en vérité il n’y a vraiment, mais vraiment aucun problème (ce que je suis incapable de me rendre compte, comme tout bon xénophobe, ça va de soi).

En plus, je suis pour la discrimination (ici, il faut vraiment bien suivre). Je serais d’accord pour qu’on écrive « une loi qui prohibe la discrimination » arbitraire (Arbitraire : « Qui provient de la volonté, du caprice, du bon plaisir de qqn. » « Qui ne tient pas compte de la réalité, de la raison. » « Qui est choisi sans règles précises; qui ne relève d’aucune règle. »). Donc, pour ce qui est du marché du travail, je suis d’accord qu’à l’embauche il y a toujours lieu de faire de la discrimination, puisqu’il faut faire des choix et y aller par élimination. Par exemple, je crois que le critère de beauté est acceptable pour un patron de bar lorsqu’il a à choisir une nouvelle serveuse, et même de choisir exclusivement des femmes pour ce travail, comme des hommes pour le travail de « bussboy ». Et encore, et c’est là que ça rejoint le racisme comme c’est pas possible, je crois que « cela justifierait d’emblée le refus par l’État d’engager des gens incapables de ne pas arborer des signes religieux ostentatoires pendant qu’ils travaillent », dans le sens où l’État choisirait la laïcité stricte (mais bon, il serait raciste, alors…). Je sens vos regards froids en direction de ma turpitude.

Afin de finir de mettre la table à l’opprobre général en ma direction, je vous avoue avoir lu un article relatant une étude qui indique que l’adolescence (le règne de l’impulsivité) se termine à l’âge de 22 ans, et de tout de suite avoir fait un lien avec le sujet des permis de conduire délivrés à partir de l’âge de 16 ans. J’ai aussi pensé à la petite Bianca Leduc, fauchée par un testostéroné adolescent en 2007. Qu’est-ce que c’est si ce n’est pas un heureux mélange de discrimination et de xénophobie, alors qu’en plus j’entame la quarantaine? Et, si on pouvait trouver le moyen de classer les tranches d’âge par races, je serais encore plus raciste!

Mais le comble de mon ignominie, c’est d’avoir le goût d’acheter le livre du scientifique Stephen Hawking, « Y a-t-il un grand architecte dans l’Univers? », qui explique sans rire que « L’Univers n’a pas besoin de Dieu pour exister ». C’est raciste parce qu’il a des gens de toutes les races, la mienne incluse, qui croient le contraire et qui ne veulent surtout pas se faire contrarier, ce qui est bien normal. C’est aussi de la xénophobie parce qu’il y a des étrangers qui sont croyants. C’est discriminatoire, parce qu’en m’acoquinant de cet avis (minoritaire en plus!), je fais une séparation entre un groupe social et un autre, j’ostracise les croyants.

Je ne devrais même pas avoir le droit d’offrir gratuitement mes écrits sur le web.

(Image du haut trouvée là : http://www.webdesigncore.com/2009/12/15/30-unusual-and-incredible-surreal-artworks/)

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Entrons en guerre contre la pollution alimentaire (et les autres)

Par Renart Léveillé

Il faut vraiment que la guerre contre la pollution alimentaire soit le prochain grand combat citoyen (avec bien sûr celui plus général de toutes les pollutions environnementales, sans liens avec les changements climatiques). Parce que ce « qu’on mange contient des résidus de pesticides, de fongicides et d’insecticides, de l’aspartame et des colorants artificiels. Et ça nous rend malades ». C’est le propos du livre de la journaliste française Marie-Monique Robin « Notre poison quotidien, la responsabilité de l’industrie chimique dans l’épidémie des maladies chroniques, qui vient de paraître chez Stanké. »

Personnellement, je suis très heureux que ce livre pousse les grands médias à parler de ce problème (enfin, au moment d’écrire ces lignes, seulement La Presse et Radio-Canada en ont parlé). Parce que j’ai publié en 2007 un billet, titré « Bisphénol? Ah! », qui soulevait bien sûr le grand danger du bisphénol A, composé chimique utilisé dans la fabrication « d’une variété de produits de consommation en plastique, notamment des grands contenants en plastique servant à embouteiller l’eau. Il entre également dans la composition des résines de scellement appliquées sur les dents des enfants, de la résine composite des matériaux de restauration dentaire et des résines utilisées pour le revêtement des boîtes de conserve et des canettes. »

En 2009, dans « 243 entorses à la liberté », je soulignais plus généralement le problème (tous les produits chimiques dans l’environnement qui agressent les humains) en le reliant au fait que nous n’avons pas le choix de les « côtoyer » :

Comment peut-on parler de liberté, de souveraineté sur son propre corps quand l’environnement est chimiquement hostile, nous inoculant de multiples et hypothétiques bombes à retardement?

[…]

Comment se prémunir contre cette agression tout en conservant sa liberté de mouvement? Car oui, il serait possible de se terrer chez soi et de contrôler au maximum son environnement, de sortir de la maison avec un masque à gaz…

Alors, une chance que l’on puisse, avec beaucoup de plantes, minimum sept, purifier son environnement immédiat puisqu’il semblerait que dans un appartement ou une maison, l’« air y serait plus pollué que dans une rue de Montréal à l’heure de pointe »!

Mais pour revenir à la pollution alimentaire, au-delà de la somme d’informations que l’on peut trouver simplement dans l’article de Marie Allard, et qui fait dresser les cheveux sur la tête, les propos de l’auteure du livre envers notre gouvernement actuel sont très durs, tout autant que la comparaison avec l’Europe :

«Au Canada, excusez-moi, mais vous êtes mal barrés avec ce gouvernement très proche de l’industrie», a-t-elle estimé. En Europe, une nouvelle réglementation sur les substances chimiques a désigné 12 000 produits problématiques parmi les 100 000 examinés. «Les industriels ont cinq ans pour fournir de nouvelles données prouvant qu’il n’y a pas de problèmes», a indiqué Mme Robin. Déjà, 700 substances actives ont été retirées.

J’espère bien que ce combat contre ce fléau moderne, nous allons tous le mener ensemble, quelles que soient nos idéologies, puisque cela va au-delà de nos choix et de nos habitudes. Nous avons le droit d’exiger des produits de consommation exempts de substances chimiques possiblement dangereuses pour notre santé; et que ce soit la norme, et que nous n’ayons pas à payer plus, comme ce qui se passe actuellement avec la nourriture bio. C’est une question de précaution et de prévention.

La santé ne devrait jamais être un luxe.

(Photo : myaktinephoto)

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« le Québec n’a pas besoin d’immigration »

 

Depuis belle lurette, quant à l’immigration, le mot d’ordre au Québec est que cela va nous sauver économiquement et démographiquement. J’ai toujours eu un doute. Et en plus ça tombe que c’est un doute très suspect…

Alors, j’ai appris des plumes de Joseph Facal et de Mathieu Bock-Côté (même Jean-François Lisée en parle) qu’un livre qui vient de paraître, « Le remède imaginaire, pourquoi l’immigration ne sauvera pas le Québec », transformera certainement mon doute en une certitude (pour plus de détails, lisez les trois auteurs hyperliés plus haut) :

« économiquement et démographiquement, le Québec n’a pas besoin d’immigration »

Alors, il reste plein d’autres bonnes raisons d’accepter des immigrants ici, et de ne plus privilégier la quantité serait un bon point de départ pour une politique d’immigration plus en phase avec nos réels besoins et notre capacité d’intégration.

Mais je ne peux pas m’empêcher de penser que notre bon parti libéral devait bien aussi se douter de toute cette inutilité. Et que son optimisme débridé cachait en réalité son véritable but, enfin, un de ses buts (conspirationnisme, quand tu nous tiens!).

Je n’apprendrai rien à personne en déclarant que plus ils sont fraîchement arrivés, plus les immigrants sont grandement attirés, pour ne pas dire aveuglés, par le PLQ, les gardiens du statu quo. C’est plus efficace qu’une campagne électorale ça, même pas besoin de convaincre pour gagner des votes!

Et ne parlons même pas du sujet de la souveraineté du Québec qui vient avec, c’est encore plus suspect…

En tout cas, si le PLQ fait l’autruche à partir d’aujourd’hui dans ce dossier, et ce, jusqu’aux prochaines élections, cela sera incontestablement louche.

Mais bon, ce parti au gouvernement n’est surtout pas en reste, question soupçon.

On pourrait même dire qu’il en fait collection.

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Le Diable Ahmadinejad

nullDevant le tollé qu’a provoqué dernièrement le président iranien Mahmoud Ahmadinejad en qualifiant Israël de « gouvernement raciste », il est facile pour quiconque de suivre en pensée les 23 ambassadeurs de l’Union européenne qui ont quitté la salle de la conférence contre le racisme, Durban II, qui se tenait à Genève. Cela n’est pas très surprenant puisque, depuis le début de sa présidence en 2005, il est dépeint assez négativement dans les médias occidentaux. Un simple faux pas de plus…

Pour ma part, j’ai eu connaissance de cet événement après avoir lu un article, « La campagne contre l’Iran : le lobby sioniste et l’opinion juive », paru originalement à l’été 2008 dans La Revue internationale et stratégique (pour la version PDF c’est ici, et je me suis permis de publier l’article aussi sur mon blogue). L’auteur de l’article est Yakov M. Rabkin, professeur d’histoire à l’Université de Montréal et auteur du livre « Au nom de la Torah : une histoire de l’opposition juive au sionisme ». Point important dans le contexte chatouilleux dans lequel nous nous trouvons quand il est question de quoi que ce soit qui touche à la judéité : l’auteur est juif-pratiquant.

Alors, cet événement prend un tout autre sens après avoir pris connaissance de cet article. Commençons par son résumé :

Deux allégations formulées à l’endroit du président iranien Mahmoud Ahmadinejad intensifient les pressions que les États-Unis et Israël font peser sur l’Iran : il est accusé de nier la Shoah et de menacer de génocide la population israélienne. Souvent, on présente l’Iran comme une nouvelle Allemagne nazie et le président Ahmadinejad comme un nouvel Adolf Hitler. Cet article retrace les origines de ces accusations en mettant en lumière le rôle que joue, dans la formation du discours occidental sur l’Iran, l’amalgame que d’aucuns pratiquent entre les juifs, d’une part, et l’État d’Israël, d’autre part. En terminant, l’article met en garde contre les réactions épidermiques et fait ressortir la nécessité d’agir rationnellement, particulièrement lorsque les Occidentaux ont affaire à des dirigeants qu’ils jugent irrationnels.

L’article nous fait comprendre le puissant rôle du lobby sioniste qui se sert du spectre de l’accusation d’antisémitisme pour contrer les critiques, même de la part de juifs. Et il va sans dire que ce think tank a fait du bon travail auprès des médias internationaux pour modeler l’opinion publique dans son sens… en se servant même d’une traduction erronée pour attribuer « une intention génocidaire » au président iranien : « Israël doit être rayé de la carte » au lieu d’« Israël doit disparaître de la page du temps ».

Alors, il est tout à fait normal qu’aujourd’hui toute parole de ce président choque a priori. On entend une insulte gratuite, antisémite, tandis que son message est beaucoup plus logique :

Il proteste[…] contre les conséquences de la formation de l’État sioniste sur les Palestiniens (musulmans, chrétiens, ainsi qu’un certain nombre de juifs non et anti-sionistes), qui ont dû payer le prix d’un crime commis par les Européens.

Donc il demande, bien sûr sur le mode de la provocation :

Si les pays européens insistent sur le fait qu’ils ont massacré des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale… pourquoi n’offriraient-ils pas au régime sioniste un territoire en Europe ?

Malgré cela, les faits sont là pour prouver qu’il n’est pas antisémite, mais bien seulement antisioniste. Et il est même ami avec des rabbins qui le sont aussi, comme quoi cela n’a rien à voir.

Dieudonné et Ahmadinejad, même combat?

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René Angelil, joueur pathologique, René-Charles et Céline Dion

 

 

Raymond Viger Dossier Gambling et jeu compulsif.

C’est avec une grande joie et une grande surprise que j’ai parcouru le reportage de Michelle Coudé-Lord dans le Journal de Montréal du 19 février.

René Angelil, un joueur pathologique

René Angelil avoue publiquement qu’il est un joueur compulsif, un gambler. René Angelil livre un excellent message de prévention au jeu compulsif. Depuis quelques temps, plusieurs vedettes soulignaient publiquement leur passion pour le jeu, notamment le poker. Le témoignage de René Angelil vient mettre les pendules à l’heure. Le jeu est facilement une maladie.

Les jeunes doivent savoir qu’à la télévision, tu vois juste les neuf joueurs qui restent autour de la table… Il y en a 1 000 autres qui partent perdants.

Le message est clair sur les risques et les conséquences du jeu. René Angelil a su se protéger contre lui-même. Parce qu’un joueur compulsif ne peut pas avoir accès à l’argent. Sur tous les chèques que René Angelil signe, il y a 2 signatures.

Le jeu pathologique et la famille

Il y a l’argent, mais il y a aussi la qualité de vie que nous nous donnons. René Angelil avoue que Céline Dion a dû exiger qu’il soit présent auprès d’elle et de leur enfant René-Charles. Le temps et l’argent, 2 choses que l’on peut perdre quand on est un gambler.

René Angelil lance une phrase sur le Casino de Montréal que je me dois de relever ici.

Le Casino de Montréal n’attire pas beaucoup de gros tournois et de grands joueurs; donc ce sont des gens du Québec qui vont se mettre dans la rue. Ça me fait mal au coeur de voir cela.

M. René Angelil, je veux vous remercier pour ce partage honnête de votre part. Vous ne pouvez même pas vous imaginer à quel point cela va aider beaucoup de joueurs compulsifs à se reconnaître et, je l’espère, faire les premiers pas vers un rétablissement. Parce qu’une grande personnalité comme vous est attrayante pour les jeunes. L’humilité et l’intégrité que vous avez su apporter à votre témoignage permettra de contrebalancer le côté « glamour » du poker et des vedettes qui ont commencées à en être publiquement adepte.

Le jeu pathologique et René-Charles?

Je me dois cependant de vous rendre la pareille M. Angelil et d’être aussi honnête que vous dans mon témoignage. J’ai été estomaqué quand j’ai lu que vous jouez au poker avec René-Charles. Même Loto-Québec, que je dénonce régulièrement, exige d’avoir 18 ans avant de gambler. Je sais que vous ne jouez pas avec de la vraie argent. Mais y a-t-il un risque que René-Charles en arrive à devenir lui-même un joueur compulsif?

Vous avez eu la chance d’avoir des proches pour vous aider et vous protéger contre vous-même. Est-ce que ce sera la même chose pour René-Charles s’il devient un joueur compulsif? Est-ce que René-Charles va accepter de se laisser aider?

Cela me fait peur, très peur pour René-Charles.

Des félicitations pour Michelle Coudé-Lord et le Journal de Montréal

Je veux aussi féliciter Michelle Coudé-Lord et le pupitreur pour ce reportage et d’avoir pensé à rajouter un encadré sur les ressources telles que Gamblers Anonymes pouvant aider et soutenir les joueurs compulsifs.

Textes sur le Gambling et jeu compulsif:

Témoignage d’un joueur compulsif

Comment fidéliser un gambler?

DVD prévention gambling et jeu compulsif

Être le conjoint d’un gambler

Le prix à payer pour devenir un gambler

La Sérénité pour un joueur compulsif

Biz Locolocass et le gambling

Éléonore Mainguy, ex-croupière du Casino

Did Tafari Bélizaire, casino, jeu compulsif et suicide

Jeux de cartes entre amis

Statistiques du pile ou face

Responsabilité de Loto-Québec

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Les geôliers de la culture

J’irai, entre le 19 et le 24 novembre, faire une visite de courtoisie au Salon du Livre.  Un must, avec le beaujolais nouveau et les feuilles mortes, pour compléter le triptyque de novembre.  Mais je ne boirai qu’une bouteille de beaujolais nouveau et je n’achèterai sans doute pas un livre au Salon. Il y a des vins que je préfère… et il y a de meilleures façons de lire.

Et de meilleures façons d’écrire…  J’ai écrit quelques bouquins. J’ai été deux fois exposant au Salon. Ambiance du tonnerre, conversations de haute voltige, clins d’œil complices et œillades assassines.  Un petit plaisir qu’on peut se permettre, quand on écrit en dilettante…mais une étape superflue si on croit qu’on a quelque chose à dire et qu’on veut ÊTRE LU… Le livre n’est plus le bon véhicule pour la pensée.

Exemple ?  J’ai publié en 1991 un petit bouquin,  « Monde ordinaire, c’est a ton tour » qui a reçu une excellent accueil des médias.  Un ami journaliste – le regretté Jacques Giroux – m’avait fait une promotion d’enfer et 49 médias m’ont couvert, sans une seule note discordante, incluant un article trois-colonnes dans La Presse, une demi-page dans le Journal de Montréal, etc.   Succès ?  Pas vraiment…

J’ai écoulé 1 200 exemplaires de ce bouquins, dont j’ai donné environ la moitié et vendu le reste en opérations commandos de séances de signature, en librairies et au Salon du livre.  Bien peu de résultats pour beaucoup d’efforts.  Et ce n’est pas une malchance, c’est le sort qui attend presque tous les auteurs de presque tous les bouquins publiés au Québec, à la notable exception du matériel scolaire.  On peut vivre de la télévision ou du cinéma, mais sont-ils 20 a vivre au Québec du métier d’écrivain au sens strict ?  

Pourquoi si peu ?  Parce que l’a littérature est tenue en otage et que la population ne veut pas payer la rançon. La population est parfaitement consciente que ce n’est pas le prix de la création culturelle qu’on veut lui faire payer, mais le prix de l’accès à la culture, comme le proprio qui interdit l’accès a la rivière où l’eau est surabondante pour en tirer une rente. 

Vendre un livre, c’est en demander 30 ou 40 dollars. Combien de gens payeront ce prix pour un livre qui parle d’idées ?  1 000 – c’est prouvé – mais, en y mettant des efforts inouis, disons généreusement 3 000. Or, du prix de ce bouquin qu’il lui aura fallu un an pour écrire, l’auteur touchera environ 3 dollars.   Est-ce qu’on croit favoriser la culture, quand un auteur touchera 9 000 dollars pour un an de création ?

Alors  ceux qui écrivent ne sont qu’une petite minorité de ceux qui auraient quelque chose à dire  et la population lit bien peu. Le livre est trop cher, parce que trop de gens gravitent autour de la culture pour s’en nourrir en lieu et place du créateur lui-même.   Sont-ils VRAIMENT indispensables ?

Un livre est une admirable petite chose qu’on peut aimer avec passion et qui a eu un grand passé; mais il n’est que l’enveloppe charnelle des idées qu’il contient…  L’idée, qui est son âme, peut vivre hors de ce corps qu’est le livre.  Pendant que les pages jaunissent, les idées qui l’ont habité peuvent être là pour l’éternité… 

Éternelles et bien faciles à saisir.  Déçu de mes 1 200 exemplaires-papier, j’ai été consolé depuis 10 ans par 700 000 visites sur mon site Internet. Le livre « Monde ordinaire, c’est a ton tour » n’en est qu’un des éléments, mais a tout de même été déchargé plus de 10 000 fois…

Ce livre a été lu et apprécié.  Il m’a valu des centaines de commentaires.  J’ai depuis mis trois (3) autres bouquins en ligne, qu’on peut décharger ici même et qui le sont d’ailleurs chacun, plusieurs fois par jours.  J’ai eu un  succès au moins d’estime, pour ces livres que n’auront jamais touchés un éditeur ni un libraire.  Sauf Serge-André Guay, bien sûr. (Voyez son texte dans la colonne des invités)

Evidemment, ces livres sont lus parce que je n’en demande pas 40 dollars, le lecteur n’a qu’à les prendre. Mais le juste prix n’en est peut-être pas rien du tout. Supposons tous les manuscrits de tous les auteurs sur un site de l’État. On les déchargerait pour le prix qu’en demande l’auteur, normalement  002 à 02 cents du mot, donc deux (2) dollars pour un livre de littérature légère de 100 000 mots,  quatre (4) dollars pour une plaquette de 20 000 mots d’une littérature  haut-de-gamme.

Du premier il se vendra  50 000, 100 000 exemplaires ou plus et du second, a ce prix, peut-être  5 ou 10 000. Ce ne serait pas  la richesse pour tous, mais ce serait l’aisance pour tant de créateurs que la culture en serait libérée. 

553 ans après Gutenberg, on permettrait que son âme sorte du corps de l’écrit, sans avoir à payer la rançon à ses geôliers.  Ses geôliers que sont justement  tous ces cultivateurs du papier dont ce Salon du Livre annuel est la grande fête des moissons.

On se plaint que les jeunes ne lisent pas. Si on veut qu’ils le fassent, il faut tromper la vigilance de ceux qui veulent garder la pensée dans son écrin et qui font tout pour que l’âme ne sorte pas du corps momifié. J’aimerais bien qu’on renomme la Rue St-Urbain « Avenue Henri-Tranquille » et qu’on y mette une plaque commémorative en l’honneur des libraires de naguère…  Puis qu’on libère la culture et qu’on laisse le temps suivre son cours.

Pierre JC Allard

 http://nouvellesociete.wordpress.com/2008/03/10/12-la-culture-a-la-carte/

 http://nouvellesociete.org/703.html

 

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Messageries de presse Benjamin achètent Diffusions Raffin: impact sur les auteurs Québécois

roman de cheminement croissance personnelle apprendre à s'aimer Messageries de presse Benjamin achètent Diffusions Raffin: impact sur les auteurs Québécois

Raymond Viger Dossiers Médias et publication, Culture

Changements drastiques dans le monde de l’édition, Diffusions Raffin, un distributeur de livres indépendant vient d’être acheté par Messageries de presse Benjamin. Quel est l’impact d’une telle transaction sur les auteurs québécois?

Notre organisme communautaire, le Journal de la Rue, a réussi depuis les 16 dernières années à publier des livres de cheminement personnel, des guides d’intervention, des  livres de poésie urbaine de jeunes auteurs par  l’intermédiaire de son projet les Éditions TNT.

Pour rendre les livres disponibles aux libraires du Québec, Les Éditions TNT avaient une entente de distribution avec Diffusions Raffin, un distributeur indéperecueil de pensées à méditer pour apprendre à mieux se connaîtrendant, spécialisé dans le genre de livres que les Éditions TNT publient. Changement majeur, Messageries de presse Benjamin, spécialisé dans la distribution de magazines, achètent Diffusion Raffin. Sans parler aux éditeurs, Messageries de presse Benjamin, intéressés que par les chiffres de vente, décident de faire du ménage  et ne conserver que les éditeurs qui peuvent produire des chiffres. Les petits éditeurs communautaires comme les Éditions TNT se retrouvent donc à la rue, sans distributeur pour offrir le  service aux libraires.

Au Québec, il n’est pas facile d’éditer des livres. La  concentration de plus en plus grandes des différents intermédiaires ne facilitent pas le travail d’édition et sa diversité. Parce que les grands intermédiaires veulent des chiffres. Des résultats de vente rapide. Des livres qui se vendent. Et quand les chiffres n’y sont pas, on met le tout à  la poubelsuicide se suicider crise suicidaire prévention interventionle. Le mot d’ordre est simple et se limite à la rentabilité court terme.

Après avoir été représenté par Diffusions Raffin pendant 16 ans, Messageries de presse Benjamin n’a pas été très cavalière dans sa façon de mettre à la rue un éditeur  communautaire. Un libraire qui veut commander un des livres des Éditions TNT et qui appelle Diffusions Raffin se fait transférer chez Messageries de presse Benjamin pour se faire répondre qu’ils ne représentent pas les Éditions TNT. Ils  auraient pu au moins laisser nos coordonnés pour que les  libraires nous contactent.

Nous avons fait plusieurs publicités et représentations dans notre magazroman de cheminement croissance personnelle apprendre à s'aimerine Reflet de Société, sur l’Internet et même lors de l’émission Vie de couple à TQS pour annoncer fièrement que nos livres étaient disponibles dans toutes bonnes librairies. En espérant que celles-ci pourront nous retracer dans le méandre de la concentration des intermédiaires.

En perdant un distributeur indépendant comme Diffusions Raffin, quel en sera l’impact sur les petites maisons  d’édition au Québec et sur les auteurs qu’elles  représentent? Nous verrons dans les prochaines années. Une chose est certaine, ce n’est pas un événement qui va faciliter notre travail.

Les Éditions TNT vont s’auto-diffuser pour rendre disponible ses livres aux libraires. Je laisse les coordonnés aux libraires qui nous cherchent. Ces coordonnés sont les même que celles que le public avaient qui veut commander nos livres:

Éditions TNT

4233 Ste-Catherine Est, Montréal, Qc. H1V 1X4

Tél. (514) 256-6900 Fax: (514) 256-9444 courriel: journal@journaldelarue.ca

Merci à nos lecteurs qui nous soutiennent depuis maintenant 16 ans. Merci aux libraires qui vont continuer de nous représenter.

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